(Onze heures dix-huit minutes)
M.
Caire
:
Bonjour. Aujourd'hui, on voulait, Marc Picard, François Paradis et moi, réagir
à cette annonce du gouvernement libéral concernant les études de mobilité pour
la grande région de Québec, incluant le troisième lien.
D'abord, dire que c'est absolument honteux
et scandaleux que le gouvernement libéral, après avoir tout fait, tout fait en
son pouvoir pour tuer l'idée du troisième lien, arrive aujourd'hui, là, avec
des choses qui auraient dû être faites il y a trois ans.
Souvenez-vous, en 2014, lorsque mes
collègues et moi, on a interrogé le gouvernement libéral sur ces fameuses
études, Robert Poëti, dès 2014, a affirmé qu'on n'avait pas, au gouvernement
libéral, 5 millions à mettre sur des études. Ensuite, on a investi
100 000 $ pour une étude qui, au départ, devait être sur est-ce
qu'on peut construire sur la faille Logan, qui est devenue une étude sur un
tunnel, étude qu'on a confiée au Pr Massicotte, qui est arrivé à la conclusion
qu'un tunnel coûterait 4 milliards.
Qu'est-ce que le gouvernement libéral a
fait? Il a essayé de tuer le projet en disant : Écoutez, ça va coûter
4 milliards, est-ce qu'on veut vraiment investir 4 milliards
là-dessus, alors qu'on avait oublié ce petit détail, que le Pr Massicotte avait
dit, dans son étude, d'une part, qu'il y avait une marge d'erreur de 30 %
et, d'autre part, qu'on ne lui avait pas demandé d'évaluer d'autres solutions,
mais qu'il y en avait des potentielles et qui pourraient potentiellement coûter
moins cher. Donc, encore là, une opération marketing pour tuer le projet.
Souvenez-vous de Philippe Couillard qui
s'en va à Ottawa rencontrer le premier ministre du Canada, à qui on demande :
Allez-vous parler du troisième lien?, qui dit : Non, moi, je vais parler
du SRB, parce que c'est ça, le consensus à Québec. Au fait des résultats
d'aujourd'hui, il faut bien comprendre que le premier ministre n'a jamais,
jamais, jamais voulu adhérer à l'idée du troisième lien.
Après ça, on a eu Laurent Lessard, qui a
dit : Écoutez, là, des liens, il y en a trois, quatre puis cinq. Il y a
les traversiers, il y a toutes sortes de possibilités. Encore une fois, on
reportait en avant. Supposément qu'on devait avoir ça avant le dernier budget,
ça n'a pas été fait. Finalement, sous la pression populaire, parce que c'est
les gens de la rive sud et la rive nord de Québec qui, parce qu'ils n'ont
jamais lâché, parce qu'ils ont toujours exprimé leur soutien indéfectible à ce
projet-là, ont forcé le Parti libéral à faire ce qu'il n'a jamais voulu faire,
c'est-à-dire mettre en place un bureau de projet au mois de juillet. Est-ce que
ça prend trois ans pour mettre en place un bureau de projet sur un projet comme
celui-là? Bien, vous avez juste à regarder le SRB qui n'a jamais fait l'objet
d'aucune annonce électorale, puis ça a pris, quoi, trois semaines pour avoir un
bureau de projet, 12 millions; trois ans pour le troisième lien.
Alors, quand il y a une volonté du
gouvernement d'agir, on voit c'est quoi, le vrai délai. Et, quand il n'y a
aucune volonté, bien, c'est ça, ça prend trois ans avant d'avoir un pseudo
bureau de projet. C'est absolument navrant de voir qu'aujourd'hui, 4 décembre
2017, on annonce ce qui aurait dû être annoncé le 4 décembre 2014. Là-dessus,
je vais céder la parole à mon collègue François Paradis.
M. Paradis (Lévis) : Merci,
Éric. Aujourd'hui, on aurait dû avoir des réponses tangibles, concrètes. Aujourd'hui,
on attend des réponses à venir en 2020. Je pense qu'il y a un message à
travers... Le souhait de la population exprimé à maintes reprises de savoir où
on s'en va, d'avoir des réponses concrètes, on ne les a pas. On retarde ce qui
aurait dû faire... On vient de perdre trois ans. On vient collectivement de
perdre trois ans.
Et là je pense aux citoyens de Québec, je
pense aux citoyens de la Rive-Sud, je pense aux citoyens de l'île d'Orléans
aussi qui voient dans cette annonce-là d'attente encore, de décision reportée,
la finalité de leur propre dossier, parce que le pont de l'île promis fait
partie également des scénarios et des solutions. Alors, ça veut dire, si je me
réfère à ce qui a été dit ce matin, que c'est sur une étape et puis un
échéancier, un calendrier de sept à 10 ans. Il est bien possible que les gens
de l'île ne voient pas non plus leur pont que l'on sait vétuste, retrouvé, en
tout cas, pour être reconstruit pour offrir ce que tous souhaitent puis ce
qu'on constate tous. Ça, ça veut dire que collectivement, au cours des
prochaines années, on va continuer à payer un à deux millions par année pour
faire en sorte qu'un pont que l'on sait devoir être remplacé sera gardé
sécuritaire par l'investissement d'argent public, collectif des Québécois et
des Québécoises.
Dans ce scénario-là, bref, on vient de
perdre trois ans. Ça ne nous coûtera pas moins cher, au contraire. On retarde des
décisions, on n'a pas de décision, qui aurait déjà dû être là. Il y a un
constat d'échec, et je pense qu'à ce chapitre-là, manifestement, les citoyens
en jugeront également de ce qui a été annoncé ce matin. Je laisse la parole à
mon collègue.
M. Picard
: Ce matin,
nous avons assisté à une mascarade, une mascarade préélectorale. Le but, tout
simplement, c'est d'enlever l'enjeu du troisième lien dans la grande région de
Québec. On sait, il y a trois partis politiques. Le Parti québécois, il est
clair, il n'en veut pas, il veut le SRB. Pour lui, le troisième lien, c'est non
nécessaire. Le Parti libéral, lui, il n'a pas le courage. Il n'a pas le
courage, donc il prend toutes sortes de tactiques pour s'assurer que dire :
Bien là, on va attendre, ça va aller en 2020. Il veut sortir ça de la campagne
électorale, mais il y a un parti politique, c'est la CAQ, qui s'est engagé à le
faire très rapidement. Donc, on est disponibles pour vos questions.
M. Gagnon (Marc-André) : Ça
veut dire que vous êtes disponibles pour le faire très rapidement, mais il
reste qu'au fond les délais qui sont annoncés ce matin, c'est ceux qui sont
prévus pour n'importe quel projet d'infrastructure majeure au Québec. C'est la
directive gouvernementale, là.
M.
Caire
: Oui,
mais il faut quand même mettre des bémols sur certains éléments. D'une part,
moi, j'ai... Nous, on a en face de nous des élus libéraux dont on a la
conviction qu'ils ne veulent rien savoir de ce projet-là. Donc, à partir de là,
quels seront les mandats qui ont été confiés...
Souvenez-vous du Pr Massicotte, hein? On
dit : On va faire une étude. Oui, mais quand on regarde le mandat, il
avait le mandat d'étudier un tunnel, là. Or, est-ce que c'est la même chose actuellement?
Est-ce que les mandats qui seront donnés seront tellement restrictifs ou tellement
orientés que les conclusions vont être écrites d'avance, d'une part? D'autre
part, sur les délais, bien, c'est ce que ces élus libéraux là nous donnent
comme délais, mais, en même temps, moi, quand ça vient de la bouche de gens
dont je sais qu'ils ne veulent rien savoir du... Moi, c'est les experts que
j'aimerais entendre là-dessus.
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
mais là-dessus, là, je comprends que vous dites, bon, que selon vous, eux... il
y en a beaucoup qui n'ont pas la volonté de le faire. Mais, en conférence de
presse, ils viennent de nous dire : Le gouvernement a la volonté politique
de réaliser le troisième lien. Je comprends que vous dites : C'est trois
ans de retard, mais est-ce qu'ils ne viennent pas de vous enlever un peu le
pain de la bouche, d'une certaine façon?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, comment peut-on, puis d'où mon indignation aujourd'hui, comment
peut-on avoir, pendant plus de trois ans et demi, fait tout en son pouvoir pour
tuer le projet dans l'œuf? Toutes les manoeuvres possibles et imaginables, le Parti
libéral les a toutes faites, toutes. Ça n'a pas fonctionné, parce que les gens
de Québec, les gens de la Rive-Sud de Québec, les gens de la Communauté
métropolitaine de Québec ont dit : Non, nous, on veut ce projet-là.
Alors là, aujourd'hui, ils sont face à une
échéance électorale, à un enjeu majeur pour lequel ils savent qu'ils n'ont rien
à livrer, rien à annoncer, rien à donner. Pourquoi? Parce qu'ils ont pris tout
ce temps-là pour essayer de tuer le projet. Donc, aujourd'hui, c'est par dépit
qu'ils se disent en faveur du projet. Ce n'est pas par conviction. Nous, depuis
le départ qu'on dit : On est favorables à ce projet-là.
Donc, il y a un parti, comme l'a dit mon collègue
Marc Picard, il y a un parti qui est clair. Le Parti québécois dit : Le
troisième lien, on ne veut rien savoir de ça; nous, c'est le transport
collectif. Il y a un parti qui ne veut rien savoir du troisième lien, mais qui
n'ose pas le dire pour des raisons électoralistes. Puis il y a un parti
politique qui, à visière levée, a dit : Nous, on est favorables à ça.
On a essuyé des critiques à la CAQ, parce
que dès le départ on était favorables à ce projet-là, mais on assume notre position
puis encore aujourd'hui. Puis ça, les gens de Québec ne sont pas dupes, ils
vont s'en souvenir à la prochaine campagne électorale.
M. Boivin (Mathieu) : M.
Caire, est-ce que vous acceptez... est-ce que vous vous engagez à construire un
troisième lien, quel qu'en soit le prix?
M.
Caire
: Bien,
écoutez, je vais vous donner un exemple. Quand on a fait le pont Laporte, qu'est-ce
qu'on a fait? On a fait : Quelle est la solution la moins coûteuse? C'est
d'aller le mettre à côté du pont de Québec. Au regard de la situation du
transport aujourd'hui, est-ce que c'était la meilleure solution? J'en doute. Alors,
quel qu'en soit le prix, je pense qu'il faut...
M. Boivin (Mathieu) :
...votre parti a dit que c'était à l'est, là.
M.
Caire
: Oui,
mais c'est parce que ce qu'on doit évaluer, c'est... Oui, il y a le coût. Bien évidemment,
il faut choisir la meilleure solution et la plus économique possible, mais il
faut aussi penser au transport, et ça, je le dis depuis longtemps, il faut
penser le transport dans la Communauté métropolitaine de Québec pour les 50
prochaines années. Alors, quand on va en arriver à évaluer le coût et la
pertinence du projet, bien, c'est à ça qu'il va falloir penser.
Donc, quel qu'en soit le prix, moi, je dis :
Quel est le prix de ne pas le faire? Parce que ça, il n'y a jamais personne qui
pose cette question-là. Quel a été le prix, dans les années 70, de ne pas aller
de l'avant avec les études qui ont été déposées, qui disaient : Faites un
troisième lien dans le coin de l'île d'Orléans?
M. Boivin (Mathieu) : Je vais
poser la question autrement. Dans le fond, est-ce qu'il y a un plafond au-delà
duquel ce sera trop cher et donc ça ne vaudra pas la peine?
M.
Caire
:
Écoutez, là, la question est assez hypothétique, merci, là. Je ne peux pas
m'engager, moi, à dire : Bien, ça ne dépassera pas tant parce que,
d'abord, il faut savoir quelle est la solution. Il faut savoir quel est
l'impact économique, le gain d'efficacité, la rentabilité de tout ça parce
qu'il y a un coût à la congestion routière. Donc, il y a un gain à la
décongestion routière. Il y a un pont à construire, pont de l'île, et ça, c'est
incontournable. Donc, ça aussi, il faut amener ça dans nos évaluations de coûts.
Donc, quand on aura l'ensemble des
informations... ce que je peux vous dire, par exemple, c'est qu'il y a une
volonté ferme de la Coalition avenir Québec d'aller de l'avant avec un projet
comme ça. On y croit, mais on ne tournera pas les coins ronds puis on va
prendre la meilleure solution possible.
M. Laforest (Alain) : Mais si
ça coûte trop cher, vous ne le ferez pas.
M.
Caire
:
Comment?
M. Laforest (Alain) : Si ça
coûte trop cher, vous ne le ferez pas.
M.
Caire
: Bien,
trop cher, c'est parce que trop cher, actuellement, ça ne veut rien dire.
M. Gagnon (Marc-André) : ...on
dit que c'était trop cher, est-ce qu'à 4 milliards vous allez de l'avant?
M.
Caire
: Oui,
mais je trouve ça le fun que vous me parliez de ça parce que la même étude
disait : 4 milliards, j'ai 30 % de marge d'erreur. Donc, en
partant, tu dis : Bien, ce n'est peut-être pas 4 milliards, c'est
peut-être moins.
Mme Porter (Isabelle) : ...30 %
de marge d'erreur de plus?
M.
Caire
: Oui,
peut-être, mais, en tout cas...
M. Gagnon (Marc-André) : ...parce
que c'était trop cher, 4 milliards.
M.
Caire
:
...puis, en plus, ça ne tient pas compte du fait qu'il y a un pont à l'île, à
reconstruire, de 450 millions. Puis, si on ne le fait pas, c'est 1 à 2 millions
par année qu'on est en train de dépenser pour le maintenir en place puis, en
plus, ce qu'on ne le calcule pas, c'est que la congestion routière, là, je n'ai
plus les chiffres en tête, là, mais c'est plusieurs dizaines, voire centaines
de millions de dollars qu'on gaspille en congestion routière. Ça fait que ça,
non plus, on ne mesure pas l'impact de ça.
Et ce que le Pr Massicotte a dit, soit dit
en passant, puis je trouve ça intéressant, c'est que lui dit : C'est
4 milliards, un tunnel; mais, dans la même étude, il dit : Il y a
d'autres solutions qui pourraient être moins chères. Donc, peut-être qu'on
parle, dans les faits, de 3 milliards, peut-être qu'on parle de
2 milliards.
M. Laforest (Alain) :
4 milliards, est-ce que c'est trop cher?
M.
Caire
: Je ne
sais pas. Je ne sais pas qu'est-ce qu'on a, je ne sais pas où on le fait, je ne
sais pas quel est l'avantage à ça.
M. Laforest (Alain) :
...4 milliards, est-ce que c'est trop cher?
M.
Caire
: Je ne
peux pas répondre à cette question-là à ce moment-ci. Quand on aura l'ensemble
des informations, je répondrai à cette question-là. Là, vous me posez une
question hypothétique, partielle, sur 4 milliards pour quoi.
4 milliards étalé sur combien de temps? 4 milliards qui nous en font
économiser combien? Je ne sais pas, parce que ces questions-là se posent :
On économise combien?
M. Laforest (Alain) : Mais
vous prenez un engagement, vous dites : Nous, on va le faire.
M.
Caire
: Oui,
oui.
M. Laforest (Alain) : Vous le
faites à quel prix?
M.
Caire
: Bien,
au prix le plus raisonnable possible pour la meilleure solution possible.
M. Laforest (Alain) : Donc, vous
dites comme le gouvernement?
M.
Caire
: Non,
parce que le gouvernement, depuis trois ans et demi, fait tout en son pouvoir
pour tuer ce projet-là. Si le gouvernement, en 2014, avait été de la CAQ, les
études dont on vous parle aujourd'hui seraient sur la table. Et là au lieu de
me poser des questions sur : Oui, mais si ça coûte tant, puis si on fait
ça, puis si on va ici, puis si, puis si, puis si, bien là, on le saurait, là. On
saurait c'est quoi, la solution.
M. Boivin (Mathieu) : La
seule façon de vous distinguer du gouvernement, monsieur...
M.
Caire
: ...combien
elle coûte, combien elle rapporte, combien elle nous fait économiser. J'aurais
toutes ces réponses-là pour vous autres.
M. Boivin (Mathieu) : La
seule façon de vous distinguer du gouvernement, actuellement, là, ce serait de
nous dire : On va le faire à n'importe quel prix. Eux, ils nous disent :
On veut le faire, puis ça va dépendre...
M.
Caire
: Non.
Non, on s'est déjà...
M. Boivin (Mathieu) : La
seule façon de vous distinguer, monsieur, ce serait de dire : On va le
faire.
M.
Caire
: Non.
On s'est déjà distingués du gouvernement, parce que, si on veut être honnêtes,
là, si on veut être honnêtes, là, ce qu'on regarde, c'est un gouvernement
libéral qui, depuis trois ans, fait tout en son pouvoir pour tuer ce projet-là.
Je suis désolé, mais ça, c'est la réalité, puis les gens de Québec, cette
réalité-là, ils l'ont vécue.
M. Boivin (Mathieu) : Ce
matin, ce n'est pas ça qu'ils disent...
M. Laforest (Alain) : C'est
purement électoraliste, ce qu'ils ont fait, à matin.
M.
Caire
: Bien,
comme disait Marc Picard, ils veulent évacuer ça du prochain débat, absolument.
Ils veulent évacuer ça de la prochaine campagne électorale pour dire :
Bien, nous, on va attendre les études puis voilà.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
votre choix, est-ce qu'il est fait pour l'Est? Est-ce que votre choix est fait
à l'Est? Parce que...
M.
Caire
: On a
un préjugé favorable à l'Est. Absolument. On a un préjugé favorable à l'Est.
M. Laforest (Alain) : Sur un
autre dossier...
Mme Porter (Isabelle) : Moi,
je serais sur ce même dossier-là, si tu veux me permettre.
M. Laforest (Alain) : O.K.
Vas-y donc. Vas-y.
Mme Porter (Isabelle) : On
parle du prix, mais au-delà du prix, là, bon, l'étude vise aussi à établir
quels pourraient être les gains d'efficacité. Dans l'éventualité où les
conclusions, ce serait qu'il n'y en a pas, ou il y en a peu, ou, à la limite,
que ça serait nuisible, est-ce que vous seriez prêts à abandonner le projet ou c'est
un troisième lien à tout prix, là? L'expression à tout prix au sens
figuré, là.
M.
Caire
: C'est
parce que votre question présuppose qu'il n'y a rien qui s'est dit avant, il
n'y a rien qui s'est fait avant, mais des études sur l'impact de la congestion
routière, on en a, et on le sait que ça coûte de l'argent.
Ça fait que comment une étude pourrait
venir dire : Non, l'étude que le CAA a faite, là, c'est une joke, ce n'était
pas vrai que ça coûtait des millions et des millions, la congestion routière.
Comprenez-vous? Puis les études qui ont été faites sur le troisième lien dans
les années 70, là, bon, à moins qu'on nous dise que, tu sais, c'étaient des
ingénieurs du passé puis que le futur maintenant nous amène à peut-être avoir
un Hyperloop qui va nous permettre de passer n'importe où, puis ça ne changera
rien, mais, dans ce qu'on connaît de l'ingénierie, là, même si l'étude date des
années 70, il faut bien comprendre que le plan, c'était de passer là.
Mais ces ingénieurs-là, la faille Logan,
ils la connaissaient, puis le fait de pouvoir construire là, ils le savaient.
Tu vois? Ça fait que ce n'est quand même pas comme si, là, on arrivait, puis il
n'y avait rien eu, puis il n'y avait rien d'écrit, puis il n'y avait rien qui a
été dit sur ces projets-là. Il y a un coût à la congestion routière. Il y a un
pont de l'île qui doit être remplacé, ça, on le sait, et il y a un besoin, au
niveau de la congestion routière, à décongestionner, puis ça adonne que la
plupart des gens se prononcent pour dire qu'à l'Est, c'est ça qui serait le
plus efficace.
Mme Porter (Isabelle) : Mais
si on parle des experts, vous parlez des études qui existent déjà, effectivement,
on sait que la congestion routière a un coût, mais les spécialistes dans le
domaine sont à peu près tous d'accord pour dire que ça risque au contraire
d'augmenter la congestion routière puis qu'il faut miser sur d'autres solutions
que d'ajouter des liens. Donc là, je suis votre...
M.
Caire
:
Encore là, on fait une analyse partielle. Tous ces experts-là disent quoi? Il
se passe trois choses. La première, il y a de la congestion routière; la
deuxième, on met à jour nos infrastructures, ce qui donne de l'oxygène au
réseau; la troisième, c'est que, par des plans de développement, on réaugmente
la demande, ce qui recrée de la congestion routière.
Donc, les solutions dont vous parlez ne
sont pas de ne pas mettre à jour nos infrastructures routières, c'est de
réfléchir aussi sur les autres mesures qu'on peut mettre en place pour faire en
sorte que la congestion routière ne revienne pas. Mais toutes les études dont
vous parlez disent la même chose : Quand on met à jour les infrastructures
routières, il y a des congestions, ce qui amène les autorités à faire du développement,
ce qui a pour effet de réaugmenter l'offre, ce qui a pour effet de ramener la
congestion routière. C'est dans ces étapes-là que ça se passe.
Donc, oui, il faut mettre en place
d'autres solutions, du transport en commun, décentraliser les centres d'intérêt
pour que le travail... rassembler tout le monde, changer les horaires,
favoriser peut-être le télétravail. Il y a toutes sortes de mesures qu'on doit
mettre en place, ça, c'est vrai, mais mettre à jour nos infrastructures
routières, c'est incontournable.
M. Boivin (Mathieu) : Est-ce
qu'il y aurait du péage? Il faudrait qu'il y ait du péage.
M.
Caire
: Non.
Vous savez, la CAQ s'est déjà prononcée contre ça. On paie déjà suffisamment de
taxes et d'impôt. Moi, je pense que... on va donner un break au contribuable,
là, puis le péage, là, je veux dire... Quand on paie notre essence, quand on
paie nos plaques, quand on paie nos permis de conduire, quand on paie nos taxes,
quand on paie nos impôts, je pense que le contribuable québécois, là, il en
paie déjà pas mal, là, ce serait le temps qu'il en reçoive un peu.
M. Gagnon (Marc-André) : M.
Caire, si la CAQ forme le gouvernement après les prochaines élections
générales, est-ce que vous allez essayer d'aller plus vite que ce que le gouvernement
nous annonce ce matin, c'est-à-dire une prise de décision pour un troisième
lien à l'Est ou à l'Ouest en 2020?
M.
Caire
: C'est
sûr qu'on ne tournera pas les coins ronds et c'est sûr qu'on va demander aux
experts qu'est-ce qu'il en est véritablement, mais on va demander aux experts
les explications à la population. Alors, ça, pour moi, c'est clair.
M. Gagnon (Marc-André) : ...pas
plus vite que les libéraux.
M.
Caire
: Je ne
le sais pas. C'est parce que vous faites un acte de foi au gouvernement libéral
en place que ce qu'il nous dit, c'est la stricte vérité, ça c'est... puis c'est
correct. Ceci étant dit, moi, je me garde toujours une petite réserve. Peut-être
que les échéanciers sont réalistes.
Mais je vous donne un exemple :
Henri-IV. Henri-IV, au départ, c'était supposé être en 2022, si ma mémoire est
exacte. Il y a eu un tollé de protestations. Oups! finalement, on a gagné deux
ans. C'est quoi, là? Les experts, ils ont changé d'opinion parce que le monde
se disait : Ça n'a pas d'allure, c'est trop long? Ou les experts ont donné
l'heure juste, mais le gouvernement ne l'a pas fait?
Le Modérateur
: On va
passer sur un autre sujet, Alain Laforest. Par la suite, nous allons passer aux
questions en anglais.
M. Laforest (Alain) : Restons
dans le domaine du transport et des ponts. Vous pensez quoi de ce qu'on apprend
ce matin concernant le pont Champlain?
M.
Caire
: Bien,
d'abord, deux choses. Premièrement, pour les gens de Montréal et la Rive-Sud,
je m'inquiète, évidemment. Mais ceci étant dit, vous comprendrez que ce
dossier-là, il est géré par le gouvernement fédéral, puis on n'est pas le parti
d'opposition au Parlement d'Ottawa, là. Mais mettons, si j'étais à l'opposition
à Ottawa, là, je demanderais des comptes, là.
M. Laforest (Alain) : Par
rapport à quoi?
M.
Caire
: Bien,
d'abord, les contrats qui ont été donnés en Espagne, est-ce que ça aurait pu
être donné ici? Est-ce qu'on avait l'expertise? Est-ce qu'on avait la capacité
de le faire? Peut-être que oui, peut-être que non, je ne le sais pas. Mais ce
que je comprends, c'est que les pièces... il y a des pièces qui sont livrées
qui ne sont pas dans les bons pro forma. Il manque des éléments, là. De toute
évidence, au niveau de la gestion, là, il y a des choses qui ne fonctionnent
pas bien.
M. Laforest (Alain) : Le
fédéral dit qu'il n'y aura pas de retard. Est-ce que vous le croyez? Est-ce que
vous pensez que ça pourrait être retardé? C'est quand même l'artère la plus
importante, là, au Canada, le pont Champlain.
M.
Caire
: Oui.
Non, non, tout à fait puis, écoutez, là, j'ai fouillé ce dossier-là à l'époque,
quand le chef m'avait confié le dossier du transport. C'est clair que le pont
Champlain, c'est névralgique, là. Il n'y a pas à tergiverser avec ça, là, c'est
clair.
Bon, le gouvernement fédéral dit qu'il n'y
a pas de retard. Tant mieux, tant mieux si c'est le cas. Il faudra vérifier
aussi qu'il n'y a pas non plus d'augmentation des coûts, mais c'est sûr que
quand les choses ne se font pas comme elles doivent se faire, généralement, il
y a ou des délais supplémentaires ou des coûts supplémentaires. Donc là,
comment on en arrive à ce que les... Je sais qu'il y a toujours une provision
qui est faite, là, pour parer à ce genre de choses là. Est-ce qu'on reste dans
ce 15 % là? Peut-être, je ne sais pas, là. Comme je vous dis, là, ça, c'est
du côté du fédéral, là, mais...
M. Laforest (Alain) : M.
Paradis, je vous sens piaffer, là, depuis un petit bout de temps.
M. Paradis (Lévis) : Non,
non, absolument pas. J'ai du plaisir à vous entendre, à vous écouter et à vous
répondre.
M.
Caire
: Vous
regarderez ma cuisse après une conférence de presse.
M. Paradis (Lévis) : Nous
sommes d'un naturel à bouger. Absolument pas.
Le Modérateur
: C'est
bon. Angelica, CBC.
Mme Montgomery
(Angelica) : M. Caire, it sounds as though you
would prefer a third link to public transit or do you want both equally? What
is the decision that you're making there?
M.
Caire
:
We always said that we're favorable for both because, if you want to solve the
traffic problem in the Québec region, we need both. But we need a government to
move forward quickly, as quick as possible with the third link. It's clear for
us.
Mme Montgomery
(Angelica) : What are you going to do when it
comes to public transit? What's your commitment for that?
M.
Caire
:
Well, first, we're concerned about that. Second, we will support a local
project. You know, as you know, it's the city of Québec who's responsible for
that, so as a government, we can help the city to move forward with its own
solution, but that's what we're going to do.
Mme Montgomery
(Angelica) : How much do you think that this third link should cost?
M.
Caire
: I don't know. I mean, experts will answer that question probably better than I can, and we will…
waiting for that. But what we said, it's : If the Government really concern for third link, those studies must be tabled now.
But, because he postponed his engagement and because he has announced the
starting of the study for 2018, we will not have any answer before 2020, which
is not acceptable.
Mme Montgomery
(Angelica) : Do you think the Liberals will
actually build a third link?
M.
Caire
: I don't think so. I think, in the last three years, that Government made all he can to kill the
project, to make sure that the project will never move forward. That is the
target of the Government and
that is the reason why we said today that that Government is not credible when he promises study and he promises the third
link. He is just not credible.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 h 40)