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Point de presse de M. Éric Caire, député de La Peltrie, M. François Paradis, député de Lévis, et M. Marc Picard, député des Chutes-de-la-Chaudière

Version finale

Monday, December 4, 2017, 11 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

M. Caire : Bonjour. Aujourd'hui, on voulait, Marc Picard, François Paradis et moi, réagir à cette annonce du gouvernement libéral concernant les études de mobilité pour la grande région de Québec, incluant le troisième lien.

D'abord, dire que c'est absolument honteux et scandaleux que le gouvernement libéral, après avoir tout fait, tout fait en son pouvoir pour tuer l'idée du troisième lien, arrive aujourd'hui, là, avec des choses qui auraient dû être faites il y a trois ans.

Souvenez-vous, en 2014, lorsque mes collègues et moi, on a interrogé le gouvernement libéral sur ces fameuses études, Robert Poëti, dès 2014, a affirmé qu'on n'avait pas, au gouvernement libéral, 5 millions à mettre sur des études. Ensuite, on a investi 100 000 $ pour une étude qui, au départ, devait être sur est-ce qu'on peut construire sur la faille Logan, qui est devenue une étude sur un tunnel, étude qu'on a confiée au Pr Massicotte, qui est arrivé à la conclusion qu'un tunnel coûterait 4 milliards.

Qu'est-ce que le gouvernement libéral a fait? Il a essayé de tuer le projet en disant : Écoutez, ça va coûter 4 milliards, est-ce qu'on veut vraiment investir 4 milliards là-dessus, alors qu'on avait oublié ce petit détail, que le Pr Massicotte avait dit, dans son étude, d'une part, qu'il y avait une marge d'erreur de 30 % et, d'autre part, qu'on ne lui avait pas demandé d'évaluer d'autres solutions, mais qu'il y en avait des potentielles et qui pourraient potentiellement coûter moins cher. Donc, encore là, une opération marketing pour tuer le projet.

Souvenez-vous de Philippe Couillard qui s'en va à Ottawa rencontrer le premier ministre du Canada, à qui on demande : Allez-vous parler du troisième lien?, qui dit : Non, moi, je vais parler du SRB, parce que c'est ça, le consensus à Québec. Au fait des résultats d'aujourd'hui, il faut bien comprendre que le premier ministre n'a jamais, jamais, jamais voulu adhérer à l'idée du troisième lien.

Après ça, on a eu Laurent Lessard, qui a dit : Écoutez, là, des liens, il y en a trois, quatre puis cinq. Il y a les traversiers, il y a toutes sortes de possibilités. Encore une fois, on reportait en avant. Supposément qu'on devait avoir ça avant le dernier budget, ça n'a pas été fait. Finalement, sous la pression populaire, parce que c'est les gens de la rive sud et la rive nord de Québec qui, parce qu'ils n'ont jamais lâché, parce qu'ils ont toujours exprimé leur soutien indéfectible à ce projet-là, ont forcé le Parti libéral à faire ce qu'il n'a jamais voulu faire, c'est-à-dire mettre en place un bureau de projet au mois de juillet. Est-ce que ça prend trois ans pour mettre en place un bureau de projet sur un projet comme celui-là? Bien, vous avez juste à regarder le SRB qui n'a jamais fait l'objet d'aucune annonce électorale, puis ça a pris, quoi, trois semaines pour avoir un bureau de projet, 12 millions; trois ans pour le troisième lien.

Alors, quand il y a une volonté du gouvernement d'agir, on voit c'est quoi, le vrai délai. Et, quand il n'y a aucune volonté, bien, c'est ça, ça prend trois ans avant d'avoir un pseudo bureau de projet. C'est absolument navrant de voir qu'aujourd'hui, 4 décembre 2017, on annonce ce qui aurait dû être annoncé le 4 décembre 2014. Là-dessus, je vais céder la parole à mon collègue François Paradis.

M. Paradis (Lévis) : Merci, Éric. Aujourd'hui, on aurait dû avoir des réponses tangibles, concrètes. Aujourd'hui, on attend des réponses à venir en 2020. Je pense qu'il y a un message à travers... Le souhait de la population exprimé à maintes reprises de savoir où on s'en va, d'avoir des réponses concrètes, on ne les a pas. On retarde ce qui aurait dû faire... On vient de perdre trois ans. On vient collectivement de perdre trois ans.

Et là je pense aux citoyens de Québec, je pense aux citoyens de la Rive-Sud, je pense aux citoyens de l'île d'Orléans aussi qui voient dans cette annonce-là d'attente encore, de décision reportée, la finalité de leur propre dossier, parce que le pont de l'île promis fait partie également des scénarios et des solutions. Alors, ça veut dire, si je me réfère à ce qui a été dit ce matin, que c'est sur une étape et puis un échéancier, un calendrier de sept à 10 ans. Il est bien possible que les gens de l'île ne voient pas non plus leur pont que l'on sait vétuste, retrouvé, en tout cas, pour être reconstruit pour offrir ce que tous souhaitent puis ce qu'on constate tous. Ça, ça veut dire que collectivement, au cours des prochaines années, on va continuer à payer un à deux millions par année pour faire en sorte qu'un pont que l'on sait devoir être remplacé sera gardé sécuritaire par l'investissement d'argent public, collectif des Québécois et des Québécoises.

Dans ce scénario-là, bref, on vient de perdre trois ans. Ça ne nous coûtera pas moins cher, au contraire. On retarde des décisions, on n'a pas de décision, qui aurait déjà dû être là. Il y a un constat d'échec, et je pense qu'à ce chapitre-là, manifestement, les citoyens en jugeront également de ce qui a été annoncé ce matin. Je laisse la parole à mon collègue.

M. Picard : Ce matin, nous avons assisté à une mascarade, une mascarade préélectorale. Le but, tout simplement, c'est d'enlever l'enjeu du troisième lien dans la grande région de Québec. On sait, il y a trois partis politiques. Le Parti québécois, il est clair, il n'en veut pas, il veut le SRB. Pour lui, le troisième lien, c'est non nécessaire. Le Parti libéral, lui, il n'a pas le courage. Il n'a pas le courage, donc il prend toutes sortes de tactiques pour s'assurer que dire : Bien là, on va attendre, ça va aller en 2020. Il veut sortir ça de la campagne électorale, mais il y a un parti politique, c'est la CAQ, qui s'est engagé à le faire très rapidement. Donc, on est disponibles pour vos questions.

M. Gagnon (Marc-André) : Ça veut dire que vous êtes disponibles pour le faire très rapidement, mais il reste qu'au fond les délais qui sont annoncés ce matin, c'est ceux qui sont prévus pour n'importe quel projet d'infrastructure majeure au Québec. C'est la directive gouvernementale, là.

M. Caire : Oui, mais il faut quand même mettre des bémols sur certains éléments. D'une part, moi, j'ai... Nous, on a en face de nous des élus libéraux dont on a la conviction qu'ils ne veulent rien savoir de ce projet-là. Donc, à partir de là, quels seront les mandats qui ont été confiés...

Souvenez-vous du Pr Massicotte, hein? On dit : On va faire une étude. Oui, mais quand on regarde le mandat, il avait le mandat d'étudier un tunnel, là. Or, est-ce que c'est la même chose actuellement? Est-ce que les mandats qui seront donnés seront tellement restrictifs ou tellement orientés que les conclusions vont être écrites d'avance, d'une part? D'autre part, sur les délais, bien, c'est ce que ces élus libéraux là nous donnent comme délais, mais, en même temps, moi, quand ça vient de la bouche de gens dont je sais qu'ils ne veulent rien savoir du... Moi, c'est les experts que j'aimerais entendre là-dessus.

M. Gagnon (Marc-André) : Oui, mais là-dessus, là, je comprends que vous dites, bon, que selon vous, eux... il y en a beaucoup qui n'ont pas la volonté de le faire. Mais, en conférence de presse, ils viennent de nous dire : Le gouvernement a la volonté politique de réaliser le troisième lien. Je comprends que vous dites : C'est trois ans de retard, mais est-ce qu'ils ne viennent pas de vous enlever un peu le pain de la bouche, d'une certaine façon?

M. Caire : Bien, écoutez, comment peut-on, puis d'où mon indignation aujourd'hui, comment peut-on avoir, pendant plus de trois ans et demi, fait tout en son pouvoir pour tuer le projet dans l'œuf? Toutes les manoeuvres possibles et imaginables, le Parti libéral les a toutes faites, toutes. Ça n'a pas fonctionné, parce que les gens de Québec, les gens de la Rive-Sud de Québec, les gens de la Communauté métropolitaine de Québec ont dit : Non, nous, on veut ce projet-là.

Alors là, aujourd'hui, ils sont face à une échéance électorale, à un enjeu majeur pour lequel ils savent qu'ils n'ont rien à livrer, rien à annoncer, rien à donner. Pourquoi? Parce qu'ils ont pris tout ce temps-là pour essayer de tuer le projet. Donc, aujourd'hui, c'est par dépit qu'ils se disent en faveur du projet. Ce n'est pas par conviction. Nous, depuis le départ qu'on dit : On est favorables à ce projet-là.

Donc, il y a un parti, comme l'a dit mon collègue Marc Picard, il y a un parti qui est clair. Le Parti québécois dit : Le troisième lien, on ne veut rien savoir de ça; nous, c'est le transport collectif. Il y a un parti qui ne veut rien savoir du troisième lien, mais qui n'ose pas le dire pour des raisons électoralistes. Puis il y a un parti politique qui, à visière levée, a dit : Nous, on est favorables à ça.

On a essuyé des critiques à la CAQ, parce que dès le départ on était favorables à ce projet-là, mais on assume notre position puis encore aujourd'hui. Puis ça, les gens de Québec ne sont pas dupes, ils vont s'en souvenir à la prochaine campagne électorale.

M. Boivin (Mathieu) : M. Caire, est-ce que vous acceptez... est-ce que vous vous engagez à construire un troisième lien, quel qu'en soit le prix?

M. Caire : Bien, écoutez, je vais vous donner un exemple. Quand on a fait le pont Laporte, qu'est-ce qu'on a fait? On a fait : Quelle est la solution la moins coûteuse? C'est d'aller le mettre à côté du pont de Québec. Au regard de la situation du transport aujourd'hui, est-ce que c'était la meilleure solution? J'en doute. Alors, quel qu'en soit le prix, je pense qu'il faut...

M. Boivin (Mathieu) : ...votre parti a dit que c'était à l'est, là.

M. Caire : Oui, mais c'est parce que ce qu'on doit évaluer, c'est... Oui, il y a le coût. Bien évidemment, il faut choisir la meilleure solution et la plus économique possible, mais il faut aussi penser au transport, et ça, je le dis depuis longtemps, il faut penser le transport dans la Communauté métropolitaine de Québec pour les 50 prochaines années. Alors, quand on va en arriver à évaluer le coût et la pertinence du projet, bien, c'est à ça qu'il va falloir penser.

Donc, quel qu'en soit le prix, moi, je dis : Quel est le prix de ne pas le faire? Parce que ça, il n'y a jamais personne qui pose cette question-là. Quel a été le prix, dans les années 70, de ne pas aller de l'avant avec les études qui ont été déposées, qui disaient : Faites un troisième lien dans le coin de l'île d'Orléans?

M. Boivin (Mathieu) : Je vais poser la question autrement. Dans le fond, est-ce qu'il y a un plafond au-delà duquel ce sera trop cher et donc ça ne vaudra pas la peine?

M. Caire : Écoutez, là, la question est assez hypothétique, merci, là. Je ne peux pas m'engager, moi, à dire : Bien, ça ne dépassera pas tant parce que, d'abord, il faut savoir quelle est la solution. Il faut savoir quel est l'impact économique, le gain d'efficacité, la rentabilité de tout ça parce qu'il y a un coût à la congestion routière. Donc, il y a un gain à la décongestion routière. Il y a un pont à construire, pont de l'île, et ça, c'est incontournable. Donc, ça aussi, il faut amener ça dans nos évaluations de coûts.

Donc, quand on aura l'ensemble des informations... ce que je peux vous dire, par exemple, c'est qu'il y a une volonté ferme de la Coalition avenir Québec d'aller de l'avant avec un projet comme ça. On y croit, mais on ne tournera pas les coins ronds puis on va prendre la meilleure solution possible.

M. Laforest (Alain) : Mais si ça coûte trop cher, vous ne le ferez pas.

M. Caire : Comment?

M. Laforest (Alain) : Si ça coûte trop cher, vous ne le ferez pas.

M. Caire : Bien, trop cher, c'est parce que trop cher, actuellement, ça ne veut rien dire.

M. Gagnon (Marc-André) : ...on dit que c'était trop cher, est-ce qu'à 4 milliards vous allez de l'avant?

M. Caire : Oui, mais je trouve ça le fun que vous me parliez de ça parce que la même étude disait : 4 milliards, j'ai 30 % de marge d'erreur. Donc, en partant, tu dis : Bien, ce n'est peut-être pas 4 milliards, c'est peut-être moins.

Mme Porter (Isabelle) : ...30 % de marge d'erreur de plus?

M. Caire : Oui, peut-être, mais, en tout cas...

M. Gagnon (Marc-André) : ...parce que c'était trop cher, 4 milliards.

M. Caire : ...puis, en plus, ça ne tient pas compte du fait qu'il y a un pont à l'île, à reconstruire, de 450 millions. Puis, si on ne le fait pas, c'est 1 à 2 millions par année qu'on est en train de dépenser pour le maintenir en place puis, en plus, ce qu'on ne le calcule pas, c'est que la congestion routière, là, je n'ai plus les chiffres en tête, là, mais c'est plusieurs dizaines, voire centaines de millions de dollars qu'on gaspille en congestion routière. Ça fait que ça, non plus, on ne mesure pas l'impact de ça.

Et ce que le Pr Massicotte a dit, soit dit en passant, puis je trouve ça intéressant, c'est que lui dit : C'est 4 milliards, un tunnel; mais, dans la même étude, il dit : Il y a d'autres solutions qui pourraient être moins chères. Donc, peut-être qu'on parle, dans les faits, de 3 milliards, peut-être qu'on parle de 2 milliards.

M. Laforest (Alain) : 4 milliards, est-ce que c'est trop cher?

M. Caire : Je ne sais pas. Je ne sais pas qu'est-ce qu'on a, je ne sais pas où on le fait, je ne sais pas quel est l'avantage à ça.

M. Laforest (Alain) : ...4 milliards, est-ce que c'est trop cher?

M. Caire : Je ne peux pas répondre à cette question-là à ce moment-ci. Quand on aura l'ensemble des informations, je répondrai à cette question-là. Là, vous me posez une question hypothétique, partielle, sur 4 milliards pour quoi. 4 milliards étalé sur combien de temps? 4 milliards qui nous en font économiser combien? Je ne sais pas, parce que ces questions-là se posent : On économise combien?

M. Laforest (Alain) : Mais vous prenez un engagement, vous dites : Nous, on va le faire.

M. Caire : Oui, oui.

M. Laforest (Alain) : Vous le faites à quel prix?

M. Caire : Bien, au prix le plus raisonnable possible pour la meilleure solution possible.

M. Laforest (Alain) : Donc, vous dites comme le gouvernement?

M. Caire : Non, parce que le gouvernement, depuis trois ans et demi, fait tout en son pouvoir pour tuer ce projet-là. Si le gouvernement, en 2014, avait été de la CAQ, les études dont on vous parle aujourd'hui seraient sur la table. Et là au lieu de me poser des questions sur : Oui, mais si ça coûte tant, puis si on fait ça, puis si on va ici, puis si, puis si, puis si, bien là, on le saurait, là. On saurait c'est quoi, la solution.

M. Boivin (Mathieu) : La seule façon de vous distinguer du gouvernement, monsieur...

M. Caire : ...combien elle coûte, combien elle rapporte, combien elle nous fait économiser. J'aurais toutes ces réponses-là pour vous autres.

M. Boivin (Mathieu) : La seule façon de vous distinguer du gouvernement, actuellement, là, ce serait de nous dire : On va le faire à n'importe quel prix. Eux, ils nous disent : On veut le faire, puis ça va dépendre...

M. Caire : Non. Non, on s'est déjà...

M. Boivin (Mathieu) : La seule façon de vous distinguer, monsieur, ce serait de dire : On va le faire.

M. Caire : Non. On s'est déjà distingués du gouvernement, parce que, si on veut être honnêtes, là, si on veut être honnêtes, là, ce qu'on regarde, c'est un gouvernement libéral qui, depuis trois ans, fait tout en son pouvoir pour tuer ce projet-là. Je suis désolé, mais ça, c'est la réalité, puis les gens de Québec, cette réalité-là, ils l'ont vécue.

M. Boivin (Mathieu) : Ce matin, ce n'est pas ça qu'ils disent...

M. Laforest (Alain) : C'est purement électoraliste, ce qu'ils ont fait, à matin.

M. Caire : Bien, comme disait Marc Picard, ils veulent évacuer ça du prochain débat, absolument. Ils veulent évacuer ça de la prochaine campagne électorale pour dire : Bien, nous, on va attendre les études puis voilà.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais votre choix, est-ce qu'il est fait pour l'Est? Est-ce que votre choix est fait à l'Est? Parce que...

M. Caire : On a un préjugé favorable à l'Est. Absolument. On a un préjugé favorable à l'Est.

M. Laforest (Alain) : Sur un autre dossier...

Mme Porter (Isabelle) : Moi, je serais sur ce même dossier-là, si tu veux me permettre.

M. Laforest (Alain) : O.K. Vas-y donc. Vas-y.

Mme Porter (Isabelle) : On parle du prix, mais au-delà du prix, là, bon, l'étude vise aussi à établir quels pourraient être les gains d'efficacité. Dans l'éventualité où les conclusions, ce serait qu'il n'y en a pas, ou il y en a peu, ou, à la limite, que ça serait nuisible, est-ce que vous seriez prêts à abandonner le projet ou c'est un troisième lien à tout prix, là? L'expression à tout prix au sens figuré, là.

M. Caire : C'est parce que votre question présuppose qu'il n'y a rien qui s'est dit avant, il n'y a rien qui s'est fait avant, mais des études sur l'impact de la congestion routière, on en a, et on le sait que ça coûte de l'argent.

Ça fait que comment une étude pourrait venir dire : Non, l'étude que le CAA a faite, là, c'est une joke, ce n'était pas vrai que ça coûtait des millions et des millions, la congestion routière. Comprenez-vous? Puis les études qui ont été faites sur le troisième lien dans les années 70, là, bon, à moins qu'on nous dise que, tu sais, c'étaient des ingénieurs du passé puis que le futur maintenant nous amène à peut-être avoir un Hyperloop qui va nous permettre de passer n'importe où, puis ça ne changera rien, mais, dans ce qu'on connaît de l'ingénierie, là, même si l'étude date des années 70, il faut bien comprendre que le plan, c'était de passer là.

Mais ces ingénieurs-là, la faille Logan, ils la connaissaient, puis le fait de pouvoir construire là, ils le savaient. Tu vois? Ça fait que ce n'est quand même pas comme si, là, on arrivait, puis il n'y avait rien eu, puis il n'y avait rien d'écrit, puis il n'y avait rien qui a été dit sur ces projets-là. Il y a un coût à la congestion routière. Il y a un pont de l'île qui doit être remplacé, ça, on le sait, et il y a un besoin, au niveau de la congestion routière, à décongestionner, puis ça adonne que la plupart des gens se prononcent pour dire qu'à l'Est, c'est ça qui serait le plus efficace.

Mme Porter (Isabelle) : Mais si on parle des experts, vous parlez des études qui existent déjà, effectivement, on sait que la congestion routière a un coût, mais les spécialistes dans le domaine sont à peu près tous d'accord pour dire que ça risque au contraire d'augmenter la congestion routière puis qu'il faut miser sur d'autres solutions que d'ajouter des liens. Donc là, je suis votre...

M. Caire : Encore là, on fait une analyse partielle. Tous ces experts-là disent quoi? Il se passe trois choses. La première, il y a de la congestion routière; la deuxième, on met à jour nos infrastructures, ce qui donne de l'oxygène au réseau; la troisième, c'est que, par des plans de développement, on réaugmente la demande, ce qui recrée de la congestion routière.

Donc, les solutions dont vous parlez ne sont pas de ne pas mettre à jour nos infrastructures routières, c'est de réfléchir aussi sur les autres mesures qu'on peut mettre en place pour faire en sorte que la congestion routière ne revienne pas. Mais toutes les études dont vous parlez disent la même chose : Quand on met à jour les infrastructures routières, il y a des congestions, ce qui amène les autorités à faire du développement, ce qui a pour effet de réaugmenter l'offre, ce qui a pour effet de ramener la congestion routière. C'est dans ces étapes-là que ça se passe.

Donc, oui, il faut mettre en place d'autres solutions, du transport en commun, décentraliser les centres d'intérêt pour que le travail... rassembler tout le monde, changer les horaires, favoriser peut-être le télétravail. Il y a toutes sortes de mesures qu'on doit mettre en place, ça, c'est vrai, mais mettre à jour nos infrastructures routières, c'est incontournable.

M. Boivin (Mathieu) : Est-ce qu'il y aurait du péage? Il faudrait qu'il y ait du péage.

M. Caire : Non. Vous savez, la CAQ s'est déjà prononcée contre ça. On paie déjà suffisamment de taxes et d'impôt. Moi, je pense que... on va donner un break au contribuable, là, puis le péage, là, je veux dire... Quand on paie notre essence, quand on paie nos plaques, quand on paie nos permis de conduire, quand on paie nos taxes, quand on paie nos impôts, je pense que le contribuable québécois, là, il en paie déjà pas mal, là, ce serait le temps qu'il en reçoive un peu.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Caire, si la CAQ forme le gouvernement après les prochaines élections générales, est-ce que vous allez essayer d'aller plus vite que ce que le gouvernement nous annonce ce matin, c'est-à-dire une prise de décision pour un troisième lien à l'Est ou à l'Ouest en 2020?

M. Caire : C'est sûr qu'on ne tournera pas les coins ronds et c'est sûr qu'on va demander aux experts qu'est-ce qu'il en est véritablement, mais on va demander aux experts les explications à la population. Alors, ça, pour moi, c'est clair.

M. Gagnon (Marc-André) : ...pas plus vite que les libéraux.

M. Caire : Je ne le sais pas. C'est parce que vous faites un acte de foi au gouvernement libéral en place que ce qu'il nous dit, c'est la stricte vérité, ça c'est... puis c'est correct. Ceci étant dit, moi, je me garde toujours une petite réserve. Peut-être que les échéanciers sont réalistes.

Mais je vous donne un exemple : Henri-IV. Henri-IV, au départ, c'était supposé être en 2022, si ma mémoire est exacte. Il y a eu un tollé de protestations. Oups! finalement, on a gagné deux ans. C'est quoi, là? Les experts, ils ont changé d'opinion parce que le monde se disait : Ça n'a pas d'allure, c'est trop long? Ou les experts ont donné l'heure juste, mais le gouvernement ne l'a pas fait?

Le Modérateur : On va passer sur un autre sujet, Alain Laforest. Par la suite, nous allons passer aux questions en anglais.

M. Laforest (Alain) : Restons dans le domaine du transport et des ponts. Vous pensez quoi de ce qu'on apprend ce matin concernant le pont Champlain?

M. Caire : Bien, d'abord, deux choses. Premièrement, pour les gens de Montréal et la Rive-Sud, je m'inquiète, évidemment. Mais ceci étant dit, vous comprendrez que ce dossier-là, il est géré par le gouvernement fédéral, puis on n'est pas le parti d'opposition au Parlement d'Ottawa, là. Mais mettons, si j'étais à l'opposition à Ottawa, là, je demanderais des comptes, là.

M. Laforest (Alain) : Par rapport à quoi?

M. Caire : Bien, d'abord, les contrats qui ont été donnés en Espagne, est-ce que ça aurait pu être donné ici? Est-ce qu'on avait l'expertise? Est-ce qu'on avait la capacité de le faire? Peut-être que oui, peut-être que non, je ne le sais pas. Mais ce que je comprends, c'est que les pièces... il y a des pièces qui sont livrées qui ne sont pas dans les bons pro forma. Il manque des éléments, là. De toute évidence, au niveau de la gestion, là, il y a des choses qui ne fonctionnent pas bien.

M. Laforest (Alain) : Le fédéral dit qu'il n'y aura pas de retard. Est-ce que vous le croyez? Est-ce que vous pensez que ça pourrait être retardé? C'est quand même l'artère la plus importante, là, au Canada, le pont Champlain.

M. Caire : Oui. Non, non, tout à fait puis, écoutez, là, j'ai fouillé ce dossier-là à l'époque, quand le chef m'avait confié le dossier du transport. C'est clair que le pont Champlain, c'est névralgique, là. Il n'y a pas à tergiverser avec ça, là, c'est clair.

Bon, le gouvernement fédéral dit qu'il n'y a pas de retard. Tant mieux, tant mieux si c'est le cas. Il faudra vérifier aussi qu'il n'y a pas non plus d'augmentation des coûts, mais c'est sûr que quand les choses ne se font pas comme elles doivent se faire, généralement, il y a ou des délais supplémentaires ou des coûts supplémentaires. Donc là, comment on en arrive à ce que les... Je sais qu'il y a toujours une provision qui est faite, là, pour parer à ce genre de choses là. Est-ce qu'on reste dans ce 15 % là? Peut-être, je ne sais pas, là. Comme je vous dis, là, ça, c'est du côté du fédéral, là, mais...

M. Laforest (Alain) : M. Paradis, je vous sens piaffer, là, depuis un petit bout de temps.

M. Paradis (Lévis) : Non, non, absolument pas. J'ai du plaisir à vous entendre, à vous écouter et à vous répondre.

M. Caire : Vous regarderez ma cuisse après une conférence de presse.

M. Paradis (Lévis) : Nous sommes d'un naturel à bouger. Absolument pas.

Le Modérateur : C'est bon. Angelica, CBC.

Mme Montgomery (Angelica) : M. Caire, it sounds as though you would prefer a third link to public transit or do you want both equally? What is the decision that you're making there?

M. Caire : We always said that we're favorable for both because, if you want to solve the traffic problem in the Québec region, we need both. But we need a government to move forward quickly, as quick as possible with the third link. It's clear for us.

Mme Montgomery (Angelica) : What are you going to do when it comes to public transit? What's your commitment for that?

M. Caire : Well, first, we're concerned about that. Second, we will support a local project. You know, as you know, it's the city of Québec who's responsible for that, so as a government, we can help the city to move forward with its own solution, but that's what we're going to do.

Mme Montgomery (Angelica) : How much do you think that this third link should cost?

M. Caire : I don't know. I mean, experts will answer that question probably better than I can, and we will… waiting for that. But what we said, it's : If the Government really concern for third link, those studies must be tabled now. But, because he postponed his engagement and because he has announced the starting of the study for 2018, we will not have any answer before 2020, which is not acceptable.

Mme Montgomery (Angelica) : Do you think the Liberals will actually build a third link?

M. Caire : I don't think so. I think, in the last three years, that Government made all he can to kill the project, to make sure that the project will never move forward. That is the target of the Government and that is the reason why we said today that that Government is not credible when he promises study and he promises the third link. He is just not credible.

Des voix : Merci.

(Fin à 11 h 40)