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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, député de Gouin

Version finale

Le mardi 29 mai 2018, 11 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-trois minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Québec solidaire souhaite réagir à la décision de Justin Trudeau d'acheter, au coût de 4,5 milliards de dollars, les actifs du projet Trans Mountain de Kinder Morgan. Je cherche mes mots pour décrire à quel point c'est une décision catastrophique, inacceptable.

Quand je me suis lancé en politique, il y a un an jour pour jour, j'ai parlé de la trahison de la classe politique, et, à ce moment-là, beaucoup de gens se sont demandé à quoi je faisais allusion. Bien, voyez-vous, là, la décision que vient de prendre Justin Trudeau, c'est exactement ça. C'est une trahison à l'égard de ma génération, à l'égard des jeunes.

Tous les scientifiques nous disent qu'il faut faire une transition énergétique, qu'investir dans les énergies fossiles, c'est une mauvaise décision énergétique, écologique et économique. Ce que vient de faire Justin Trudeau, c'est l'inverse. Il vient d'investir près de 5 milliards de dollars de fonds publics dans un projet qui vise l'expansion des sables bitumineux albertains, la forme d'énergie fossile la plus polluante au monde. C'est inacceptable. Je ne suis même pas sûr que Stephen Harper aurait fait ça. Ça montre à quel point Justin Trudeau n'a qu'une seule religion, et c'est le pétrole albertain.

Je pourrais continuer très longtemps, parce que je réagis ici, bien sûr, en tant que porte-parole de Québec solidaire, mais aussi en tant que jeune homme de 28 ans qui sait qu'on ne peut plus prendre des décisions politiques comme ça. Quand on fait ça, on met en péril l'avenir du Québec, l'avenir du Canada. C'est inadmissible comme décision, tout simplement.

Le Modérateur : Des questions?

M. Boissonneault (Alex) : Qu'est-ce qui vous choque le plus là-dedans? C'est la considération environnementale surtout, ce que ça veut dire symboliquement que d'investir là-dedans?

M. Nadeau-Dubois : C'est la combinaison des deux. C'est le fait de mettre des fonds publics dans un projet qui est économiquement et écologiquement néfaste et condamné d'avance.

Les sables bitumineux albertains, c'est une industrie du passé. Toutes les statistiques le montrent. Le 4,5 milliards de dollars, là, imaginez ce qu'on aurait pu faire avec ça en matière de transports publics, en matière d'énergies renouvelables, en matière d'efficacité énergétique. Ce que les études ont montré, c'est que chaque dollar investi dans ces domaines-là : efficacité énergétique, transports publics et énergies renouvelables, crée de six à huit fois plus d'emplois que le même dollar investi dans les énergies fossiles.

Alors, bien sûr, c'est une mauvaise décision d'un point de vue environnemental, mais, même économiquement, c'est injustifiable. C'est une prestation de service du gouvernement Trudeau à l'égard des intérêts pétroliers albertains puis c'est une décision qui est antiscientifique et qui constitue, je pèse mes mots, une trahison à l'égard des jeunes Québécois puis des jeunes Canadiens.

M. Boissonneault (Alex) : Et, pour le Québec, qu'est-ce que ça veut dire aussi, considérant que, quand on parle de Bombardier, par exemple, le gouvernement fédéral a donné un prêt de 375 millions, ou quand on parlait de Davie, tu sais, pour les priorités, en termes d'investissement, pour le gouvernement fédéral, là, lorsqu'on regarde les régions canadiennes?

M. Nadeau-Dubois : ...l'État, le gouvernement a un rôle à jouer dans le développement économique. Il n'y a aucun problème d'appuyer des projets, même de financer des projets d'infrastructures avec de l'argent public. La question est : Quel projet? À quel prix environnemental puis avec quelle vision?

Ce que cette décision-là montre, c'est que Justin Trudeau, sur cette question-là, ne diffère en rien de Stephen Harper, c'est-à-dire que, pour lui, le développement économique du Canada, ça passe d'abord et avant tout par l'industrie pétrolière albertaine. C'était la vision de Harper et c'est la vision de Justin Trudeau.

Alors là, j'espère bien que cette décision-là va achever d'arracher ce qui restait de vernis progressiste et écologiste à Justin Trudeau, parce que là, vraiment, là, la preuve est faite que ce parti-là et ce premier ministre là ne représentent en rien un renouveau sur le plan environnemental.

M. Lessard (Denis) : Sur un autre sujet, comment vous pouvez justifier ou expliquer le fait que votre collègue M. Marissal, futur candidat, ait toujours un lien d'emploi avec une firme de lobbying, tout en étant employé au cabinet de...

M. Nadeau-Dubois : Moi, je n'ai pas cette information-là. Vous me l'apprenez. À ma connaissance, M. Marissal a quitté ses fonctions chez Tact Intelligence-conseil.

M. Lessard (Denis) : Au point de vue de Tact, il est toujours en congé sans solde.

M. Nadeau-Dubois : Écoutez, je vais vérifier les informations.

M. Lessard (Denis) : Si c'était le cas, est-ce que ce serait acceptable?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ma compréhension des choses, c'est que M. Marissal ne travaille plus chez Tact Intelligence-conseil. Je ne sais pas les détails, je pourrai vous revenir.

M. Boissonneault (Alex) : J'aimerais ça, moi aussi, sur un autre sujet, vous entendre, peut-être sur ce qui s'est passé sur les réseaux sociaux hier, entre autres, petite prise de bec avec votre ancien ami M. Aussant, puis M. Bouchard aussi.

M. Nadeau-Dubois : Oui. Bien, sur la question des frais de scolarité, le Parti québécois, malheureusement, a épuisé son réservoir de crédibilité en augmentant les frais en 1996, et en ratant la fenêtre historique du printemps 2012, puis en augmentant les frais de scolarité un an plus tard, en 2013. Il y avait un alignement des planètes exceptionnel à ce moment-là, il y avait la possibilité d'améliorer l'accessibilité aux études, et le Parti québécois a raté cette occasion historique.

Il faut quand même le rappeler, là, le PQ, en 2012, a été élu au terme de la plus grande mobilisation étudiante de l'histoire du Québec. Il y avait une occasion exceptionnelle d'améliorer l'accessibilité aux études. Ils ont décidé d'indexer les frais de scolarité. Alors, tant mieux, si aujourd'hui, plus de cinq ans plus tard, ils appuient la gratuité scolaire, mais c'est un parti qui a tellement changé d'idée souvent sur cette question-là que c'est un peu difficile à croire.

Ma question, ce serait : Pour combien de temps le Parti québécois va-t-il avoir cette position-là, puisqu'il a tellement changé souvent de position dans le passé?

M. Boissonneault (Alex) : Puis avec M. Aussant, est-ce que vous vous parlez encore?

M. Nadeau-Dubois : Oui, on échange des messages de temps à autre. J'ai toujours de l'amitié et du respect pour lui. Ça ne nous empêche pas d'avoir des différends politiques. Je pense que... Voilà. Ça ne nous empêche pas d'avoir des désaccords...

M. Boissonneault (Alex) : Est-ce que vous trouvez que sa sortie est un peu précipitée ou est un peu injuste quand il a dit : Regarde, vous faites de la politique de vieux politiciens?

M. Nadeau-Dubois : Pour moi, là, il n'y a aucun parti politique qui est au-dessus de la critique. L'incohérence libérale, l'incohérence caquiste et l'incohérence péquiste méritent toutes d'être critiquées. Et moi, je ne vais pas m'empêcher de critiquer le Parti québécois maintenant que Jean-Martin Aussant s'y implique.

J'ai un franc-parler, je dis ce que je pense, et moi, le Parti québécois qui prend position pour la gratuité scolaire, que voulez-vous, comme ancien militant étudiant qui s'est fait répondre pendant toute une campagne électorale que la gratuité scolaire, c'était une mauvaise idée, par des candidats du Parti québécois, je ne peux pas m'empêcher d'avoir un sourire en coin et de trouver ça ironique. Je ne le cacherai pas, même si, bien sûr, c'est une bonne nouvelle qu'il y ait plus d'un parti politique dorénavant qui appuie la gratuité scolaire.

Ce que j'espère, c'est que pour une fois, pour une fois, le Parti québécois ne changera pas de position puis il va continuer à appuyer la gratuité scolaire quelque soit le prochain parti au pouvoir puis quelque soit sont prochain chef.

M. Croteau (Martin) : Est-ce que la rencontre de ce matin entre les parlementaires et la direction de La Presse a convaincu votre parti, là,  d'appuyer un éventuel projet de loi qui permettrait le changement de statut de La Presse?

M. Nadeau-Dubois : Je vous dirais que c'est de bon augure. On a eu des réponses à plusieurs questions. On est surtout content de voir que les employés et la direction de La Presse s'entendent. Ça, pour nous, c'était très, très important. On était très contents de voir les représentants des journalistes et des autres employés de La Presse autour de la table cet avant-midi.

Donc, je vous dirais, il nous reste quelques questions à poser. On va tenter, si possible, de participer à la journée de consultation qui pourrait avoir lieu, mais j'ai trouvé que c'est de bon augure.

M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce qui vous préoccupe? Vous avez dit : il nous reste des questions.

M. Nadeau-Dubois : Bien, moi, j'ai... On souhaite notamment entendre les propriétaires actuels de La Presse. Moi, j'ai encore quelques questions à leur poser sur leur motivation, sur comment ils voient la suite des choses, la relation entre Power Corp et la future entité de La Presse. Donc, il reste quelques questions à poser. Je pense que les propriétaires actuels, on ne les a pas encore entendus. Je pense que ce serait important de les entendre, mais c'est de bon augure, et, à ce stade-ci, on n'a pas l'intention d'obstruer, là, l'adoption d'un projet de loi.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 42)

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