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Point de presse de M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Version finale

Le mercredi 20 février 2019, 9 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-neuf minutes)

M. Lacombe : Bonjour, tout le monde. Je suis très heureux d'être ici ce matin pour vous parler de services éducatifs à la petite enfance. Je pense que les CPE, les garderies, les milieux familiaux, les services éducatifs, en général, pour les tout-petits ont été dans l'actualité dans les derniers jours, dans les dernières semaines. C'est une bonne nouvelle. Et on continue aujourd'hui avec de bonnes nouvelles pour, vous allez voir, renforcer le réseau des services de garde.

Vous savez que, depuis notre élection, le gouvernement a clairement exprimé sa volonté d'investir et de faire de l'éducation sa priorité pour le bénéfice de nos tout-petits, pour donner une chance égale à tout le monde. Et, en tant que ministre de la Famille, évidemment, bien, un de mes objectifs, si on suit ça, bien, c'est de favoriser cette chance égale là pour tous les tout-petits, en commençant par notre réseau. Ça passe donc par un accès à ce réseau-là qui est de grande qualité.

C'est pourquoi je suis engagé à maximiser la disponibilité des places, dans les services de garde éducatifs à l'enfance, qui sont offertes aux enfants du Québec, parce qu'aujourd'hui on peut dire bien des choses, mais ce qu'il faut constater, c'est que l'accès n'est pas suffisant pour les enfants du Québec. Il y a énormément d'attente. Ça ne suit pas la demande, l'offre ne suit pas la demande. Il y a 42 000 enfants qui sont présentement en attente d'une place, qui ne sont pas actuellement dans le réseau, qui sont en attente d'une place sur le guichet unique, la fameuse Place 0-5 que les parents du Québec connaissent bien. Et, en plus de tout ça, on prévoit une hausse aussi, une hausse démographique. Il y aura 16 000 enfants âgés de zéro à quatre ans de plus au Québec d'ici 2023.

Pendant ce temps-là, bien, qu'est-ce qu'on a au gouvernement du Québec? On a d'excellents services, mais on a un problème d'accès. Il y a 11 000 places actuellement qui ont été annoncées, des places qui ont été annoncées, par les gouvernements précédents, en 2011, en 2013, et qui tardent à se concrétiser. On a fait de belles annonces à ce moment-là. On a émis des communiqués de presse et on a fait nos choux gras en disant que, bien, on investissait dans la petite enfance. Mais la réalité, c'est que ces places-là dorment toujours. Elles ne sont pas accessibles. Elles ne se sont jamais concrétisées sur le terrain. Dans certains cas, ça fait huit ans, et ça, pour moi, c'est inacceptable, c'est carrément inacceptable.

Notre gouvernement choisit donc de passer à l'action et de mettre en place des mesures concrètes pour redresser cette situation-là qui dure depuis trop longtemps. Je vous présente donc un plan d'action pour remédier à la situation et maximiser l'accessibilité aux services de garde.

Premièrement, 2 500 nouvelles places subventionnées seront créées au Québec. Donc, j'annonce qu'il y aura un appel d'offres qui sera lancé incessamment pour répondre aux besoins urgents de certaines clientèles. On parle donc de nouvelles places subventionnées qui vont venir s'ajouter à toutes celles qui ont déjà été annoncées, un nouvel appel de projets, des places subventionnées, donc, qui seront octroyées rapidement, destinées en priorité pour les poupons, notamment pour répondre aux besoins des parents étudiants, et pour la création de nouveaux groupes dans des installations déjà existantes et qui ont déjà la capacité d'accueillir de nouveaux enfants ou, du moins, de les recevoir rapidement. Les détails de l'appel de projets seront précisés sous peu.

Deuxièmement, accélération de la réalisation de près de 11 000 places, les places dont je vous parlais. Depuis mon arrivée comme ministre de la Famille, je constate que ces milliers de places là ne sont toujours pas accessibles pour les parents, et ça tarde à se réaliser. Donc, on va prendre les moyens nécessaires pour permettre à ces places-là de se concrétiser, les rendre disponibles rapidement.

Donc, concrètement, ce que ça veut dire, c'est qu'on demande aux promoteurs de s'engager à accélérer la cadence pour concrétiser les projets de services de garde dans un délai maximal de 24 mois, de deux ans. Six mois après le lancement, on fera une évaluation, et, si on considère que le projet, par exemple, traîne ou si le temps de réalisation en installation est trop long, eh bien, ultimement, et je dis bien ultimement, on pourrait décider de récupérer ces places-là. C'est un délai qui est nécessaire. C'est un délai qui est raisonnable, considérant qu'en moyenne le temps de réalisation d'une nouvelle installation en service de garde est de 18 à 24 mois et que certains projets, on l'a dit tantôt, sont autorisés parfois depuis aussi longtemps que huit ans.

On va aussi resserrer notre accompagnement auprès des demandeurs qui veulent poursuivre leur projet pour le concrétiser. Et ça, quand je vous parle de moyens concrets, on a mobilisé une équipe de 40 personnes au ministère de la Famille qui vont travailler à temps plein sur ce projet-là pour s'assurer que les 11 000 places soient déployées le plus rapidement possible, un accompagnement individualisé parce qu'il faut comprendre que c'est du cas par cas. Donc, on ira vraiment, dans chacun des cas, voir qu'est-ce qu'on peut faire pour aider ces projets-là à aller de l'avant. Et je veux vous assurer que cette rigueur qu'on va demander aux promoteurs de projets, on se l'imposera aussi, au ministère de la Famille.

Ensuite, troisièmement, appel de projets pour répondre aux besoins de garde réels parce que c'est probable que des demandeurs, des promoteurs souhaitent retourner leurs places. Dans ces 11 000 places là, il y a des projets qui ne sont peut-être plus d'actualité. Il y en a certainement. On a déjà eu des discussions avec certains promoteurs parce que l'eau a coulé sous les ponts. Dans certains cas, la communauté est rendue ailleurs, n'a plus l'intérêt à développer ces places-là. Donc, à ce moment-là, eh bien, on pourra reprendre ces places-là et ensuite refaire un nouvel appel de projets dans des régions où on a des besoins, disons, plus précis, plus chirurgicaux. Et encore une fois ces projets-là devront se réaliser dans un délai maximal de 24 mois.

Ensuite, 8 000 places non utilisées en milieu familial, et ça, c'est une donnée préoccupante. Les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial ont aussi leur rôle à jouer dans ce plan d'accélération de l'accessibilité aux services de garde. Il y a 8 000 places qui ont été accordées dans le passé, qui sont présentement non réparties aux personnes responsables d'un service de garde en milieu familial. Concrètement, ce que ça veut dire, c'est que, sur papier, il y a la possibilité, au Québec, d'avoir, en fait, 8 000 places supplémentaires, effectivement, qui seraient accordées aux tout-petits, mais que, dans les faits, ces places-là n'existent pas non plus, mais elles sont comptabilisées. Donc, nous, on demande aux bureaux coordonnateurs d'aller de l'avant pour faire notamment la promotion de la garde en milieu familial pour que ces places-là puissent se concrétiser.

Aussi, au printemps prochain, il y a une mise à jour des cartes, issues du modèle d'estimation de la demande et de l'offre des services de garde éducatifs à l'enfance, qui sera complétée en prenant compte des données actualisées. Donc, on veut un meilleur portrait de l'offre et de la demande. Ça va permettre d'obtenir une évaluation plus précise du fameux taux de couverture. Donc, est-ce qu'on a un surplus dans une région? Est-ce qu'on est en équilibre? Est-ce qu'on est en déficit? Et ça, ça nous aide beaucoup à travailler. Ce sont des données qui sont colligées grâce à La Place 0-5. Et je dois dire que j'ai été très étonné, quand je suis arrivé, de constater que le gouvernement précédent colportait, disons, un portrait de la situation plutôt jovialiste, avec de belles cartes vertes qui plaisaient probablement au Conseil du trésor, qui aidaient probablement les ministres de la Famille précédents à bien dormir, mais qui ne reflétaient pas la situation réelle sur le terrain parce qu'il y a beaucoup plus de besoins que ce qui était énoncé publiquement. Et je souligne donc encore une fois que c'est possible de faire ça grâce au guichet unique, la fameuse Place 0-5, qu'on utilise maintenant.

Donc, en terminant, je tiens à souligner que les mesures qui sont annoncées aujourd'hui, jumelées à la création de nouvelles classes de prématernelle quatre ans pour les enfants, vont permettre à un plus grand nombre d'enfants d'avoir accès à des services de qualité dans l'un ou l'autre des réseaux. Je rappelle que la priorité du gouvernement, c'est d'agir tôt, d'offrir à tous les enfants la possibilité de développer leur plein potentiel.

Donc, dans ce contexte-là, tout le monde s'entend pour dire... J'espère que les services de garde éducatifs à l'enfance et toutes les intervenantes, aussi, en petite enfance... Les éducatrices jouent un rôle primordial. Et on va travailler de concert avec eux. Donc, on va poursuivre nos efforts et on va poser des gestes concrets pour y arriver. Merci.

La Modératrice : Nous allons maintenant procéder à la période des questions.

Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour, M. Lacombe.

M. Lacombe : Bonjour.

Mme Richer (Jocelyne) : Jocelyne Richer, LaPresse canadienne. Le premier ministre Legault s'est engagé, pour ce qui est des maternelles quatre ans, à ce que tous les parents qui souhaitent placer leur enfant en maternelle puissent le faire d'ici la fin du mandat. Vous, est-ce que vous êtes prêt à dire que vous vous engagez à ce que tous les parents qui souhaitent avoir une place en CPE, d'ici la fin du mandat, auront une place?

M. Lacombe : Dans le cas des prématernelles quatre ans, on parle d'universalité. Donc, le terme, il est important. C'est un terme très précis qui fait en sorte que tous les parents qui veulent avoir une place auront le droit d'avoir une place et que le gouvernement se doit de leur accorder une place. Quand on parle des services de garde éducatifs à la petite enfance, ce n'est pas le cas. Donc, ce ne sont pas des services qui sont universels au sens de la loi. Par contre, vous le voyez aujourd'hui, on a l'intention d'élargir la portée du réseau. On a l'intention d'améliorer l'accessibilité. Quand on parle d'appel de projets, habituellement, au Québec, là, on parle de 2 000, 2 500 places. Dans ce cas-ci, vous voyez, on a l'intention de concrétiser sur le terrain 13 500 places au cours des deux prochaines années. Je pense que c'est assez ambitieux.

Mme Richer (Jocelyne) : Mais là vous y allez à la pièce. Mais, à terme, à la fin du mandat... Vous dites, là, il y a quoi, 42 000 personnes sur les listes d'attente. Pourquoi vous ne prenez pas un engagement d'ici quatre ans : Voici ce que sera le portrait? Est-ce que tous les enfants auront une place en garderie, soit en garderie subventionnée ou en CPE, ou pas?

M. Lacombe : Bien, il y aura un choix toujours à faire pour les parents parce que les deux réseaux seront complémentaires, en ce sens où le parent pourra décider d'envoyer son enfant dans une prématernelle, parce qu'il y en aura partout au Québec, ou dans les CPE, les garderies, les milieux familiaux. Mais l'objectif, c'est d'augmenter toujours le nombre de places, et là de venir ajouter...

Mme Richer (Jocelyne) : Vous n'avez pas le portrait d'ensemble, c'est ça?

M. Lacombe : Qu'est-ce que vous voulez dire?

Mme Richer (Jocelyne) : Sur le nombre de places que vous allez créer d'ici la fin du mandat, vous n'avez pas un aperçu de ça?

M. Lacombe : Bien, je pense que ce qu'on présente aujourd'hui, humblement, c'est très ambitieux, parce que 13 500 places annoncées comme ça, pour être concrétisées au cours des prochaines années, je vous dirais que, s'il y a un gouvernement précédent qui a annoncé ça, je ne suis pas au courant. Je pense que c'est très ambitieux. Ça témoigne de notre volonté d'aller de l'avant. Et, je vous dirais, peut-être pour répondre à votre question, vous savez, le réseau a souvent parlé de la cible de 250 000 places subventionnées, et ceux qui suivent le dossier connaissent ce chiffre-là. Et moi, je vous dirais qu'à terme on va arriver à ce chiffre-là. Donc, c'est une bonne nouvelle. On répond aux demandes du réseau.

Mme Richer (Jocelyne) : Ce que vous annoncez aujourd'hui va combler quel pourcentage des besoins?

M. Lacombe : Bien, il y a 42 000 enfants qui sont en attente sur La Place 0-5. Donc, ça veut dire qu'il y a un besoin pour eux. Maintenant, nous, on vient ajouter, disons, 13 500 places supplémentaires. On va continuer d'aller de l'avant avec des créations de places évidemment au cours des prochaines années. Il y aura la création des prématernelles quatre ans. Je vous dirais que, si on prend le portrait, si on dresse le portrait de ce que ce sera dans quelques années, la majorité des enfants qui veulent avoir accès à une place, dont les parents veulent une place, je pense que le besoin va être comblé.

M. Cormier (François) : Bonjour. François Cormier, TVA.

M. Lacombe : Bonjour.

M. Cormier (François) : La majorité, mais pas tout le monde? Mais c'est ça que Jocelyne essaie de vous expliquer, c'est que, quand vous dites la majorité, vous n'avez pas une idée du chiffre. Vous n'avez pas une idée du nombre d'enfants qui auront vraiment une place, que ce soit en maternelle quatre ans ou en milieu de garde, là. Mais vous n'avez pas ça. Vous ne pouvez pas dire : On va passer de 42 000 personnes sur la liste d'attente à 2 000.

M. Lacombe : Bien, c'est difficile de prévoir l'intérêt des parents. C'est difficile de prévoir à quel point les parents vont décider de choisir un service de garde ou un autre ou s'ils vont opter pour la prématernelle quatre ans. Donc, se lancer dans des estimations aujourd'hui, ce serait un peu téméraire. Moi, ce que je dis, c'est qu'il faut augmenter l'offre. Il faut permettre que ce choix-là, le choix qu'on offre aux parents, soit un réel choix, qu'il y ait des places subventionnées qui existent, parce que parler de libre choix des parents, mais de ne pas offrir davantage de places subventionnées, ça revient à dire que les parents n'ont pas de choix. Maintenant, ce qu'on dit, c'est qu'on veut augmenter l'offre. Je pense que c'est un geste concret. Je pense que c'est un geste qui parle. On va augmenter le nombre de places subventionnées pour que les parents puissent faire leur choix. Mais de se lancer dans une analyse de ce que pourrait être le choix des parents, bien, ça devient un peu hasardeux, pour moi, comme ministre, de faire cet exercice-là.

M. Cormier (François) : O.K. Je ne suis pas sûr que je comprends, parce qu'avant de mettre des fonds publics il faut quand même avoir une idée du choix des parents, le choix que vont faire les parents, là, mais ça, c'est…

M. Lacombe : Bien, on a des données. On a des données qui nous démontrent actuellement qu'il y a 42 000 enfants qui sont inscrits sur La Place 0-5. Donc, visiblement, il y a un intérêt. Donc, je ne suis pas gêné du tout d'annoncer aujourd'hui qu'on va aller de l'avant avec ces places-là. Ça va répondre à un besoin.

M. Cormier (François) : D'ici quatre ans, la liste, vous espérez la réduire à combien?

M. Lacombe : Bien, moi, j'espère la réduire le plus possible. Il y aura toujours des…

M. Cormier (François) : Oui, ça, c'est vague. Donc, vous n'avez pas de chiffre.

M. Lacombe : Il y a toujours des enfants qui seront sur La Place 0-5. Et, quand je vous dis que c'est difficile à prévoir, c'est que, par exemple, vous pouvez inscrire votre enfant avant sa naissance, vous pouvez inscrire votre enfant pendant votre congé de maternité. Donc, ces enfants-là sont comptabilisés dans le calcul, mais ne représentent pas nécessairement des enfants qui attendent véritablement une place. Donc, c'est pour ça que je vous dis que c'est un outil avec lequel on travaille, La Place 0-5, mais en même temps c'est un peu hasardeux pour moi de vous dire exactement à quoi ça va ressembler dans quelques années. Il y a trop de variables.

M. Cormier (François) : En terminant, vous avez dévoilé vous-même des chiffres hier, et puis ils sont publics maintenant, sur les conséquences pour les garderies en milieu familial. Qu'est-ce que vous dites aux gens qui voient bien, là, dans ces chiffres-là, qu'ils vont perdre leur emploi, qu'ils vont perdre des enfants, qu'ils vont perdre de l'argent? Qu'est-ce que vous dites à ces gens-là aujourd'hui?

M. Lacombe : Moi, je leur dirais que le réseau va changer. Certainement, il y aura des déplacements qui vont être effectués. Et je pense que c'est juste de dire qu'il y aura des conséquences principalement pour les garderies en milieu familial et les garderies non subventionnées. Maintenant, ce que je leur dis aussi, c'est que je suis en communication avec les associations nationales et je suis en communication avec le réseau pour voir comment on peut atténuer ces impacts-là. J'ai discuté déjà avec elles. Elles sont conscientes qu'il y a un impact qui arrive. Puis on travaille ensemble pour voir qu'est-ce qu'on peut faire.

M. Cormier (François) : S'il y a des pertes d'emploi.

M. Lacombe : En même temps, il y a, selon l'analyse d'impact réglementaire qui a été publiée, effectivement, des pertes d'emploi, entre guillemets, qui sont projetées, mais il y a aussi des créations d'emplois qui sont projetées.

M. Cormier (François) : Oui, mais ce n'est pas pour l'emploi, c'est pour les gens, là. La dame qui a une garderie en milieu familial aujourd'hui, elle comprend bien qu'elle risque de perdre son emploi, là.

M. Lacombe : Bien, disons, il y a des enjeux sur lesquels il faut travailler, effectivement. Mais ces personnes-là qui ont des garderies en milieu familial et qui pourraient, par exemple, avoir de la difficulté à combler leurs places, bien, il y aura toujours des postes qui seront créés aussi dans le réseau de l'éducation, par exemple, ou dans les CPE, qu'on vient d'annoncer, dans les garderies, pour les places qu'on vient d'annoncer. Donc, je vous dirais qu'encore une fois c'est un portrait qui va être très évolutif au cours des prochaines années. Ça va bouger.

M. Cormier (François) : Merci.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour. Mathieu Dion de Radio-Canada.

Vous reconnaissez donc de facto qu'en ouvrant les maternelles quatre ans, en ouvrant de nouvelles places en CPE et dans les garderies subventionnées, que vous venez étouffer le réseau privé des garderies familiales?

M. Lacombe : Bien, ce qu'on reconnaît, c'est que les parents vont faire un choix à la lumière de ce qui va être présenté, et que ce qu'on anticipe, c'est qu'il y a plusieurs parents qui vont décider de se tourner vers le réseau subventionné, où on va créer des nouvelles places qu'on annonce aujourd'hui, où on va libérer certaines places parce qu'il y a des parents qui vont faire le choix de la prématernelle quatre ans pour leur enfant. Donc, on est conscients qu'il y aura un déplacement. Ce sera le choix du parent.

M. Dion (Mathieu) : Je ne sais pas si vous étiez là, mais, en campagne électorale, François Legault a fait une grande annonce sur la Rive-Sud de Montréal, où il annonçait que les maternelles quatre ans allaient libérer, sur quatre ans, si je ne me trompe pas, 50 000 nouvelles places dans les garderies subventionnées, dans les CPE. Là, ça fait qu'on va se retrouver dans quatre ans avec 60 000 nouvelles places parce que vous vous en souvenez, de cette promesse-là. Il l'avait dit, François Legault.

M. Lacombe : Oui, oui, je me souviens. J'étais là pendant la campagne.

M. Dion (Mathieu) : Oui, mais là vous vous en souvenez, mais qu'est-ce qui est arrivé de la promesse de libérer 50 000 nouvelles places avec la création des maternelles quatre ans?

M. Lacombe : Vous avez raison, en campagne électorale, on a parlé de ce concept-là où il y a des places qui vont être libérées, et c'est ce dont je vous parle. Présentement, c'est ce qu'on mentionne depuis quelques semaines. Il y aura un déplacement de clientèle, c'est sûr, et, oui, ça va venir libérer des places qui étaient occupées par des enfants de quatre ans dans des CPE. Mais ce qu'on anticipe, ce n'est pas un exode. On n'anticipe pas du tout un exode. On anticipe qu'il y aura...

M. Dion (Mathieu) : Quelle est la pertinence d'annoncer 11 000 nouvelles places, de mettre de l'argent là-dedans, quand on sait, selon ce qu'a dit la CAQ déjà, que ça va libérer 50 000 places, les maternelles quatre ans?

M. Lacombe : On veut offrir le choix aux parents. Je suis parent de deux jeunes enfants. Je pense que je suis le meilleur pour prendre les choix, pour faire les choix sur l'éducation de mes enfants. Et moi, je fais confiance aux parents du Québec qui vont faire ce choix-là. Maintenant, quelle sera la popularité de la prématernelle quatre ans? Bien, ça, c'est une variable qu'on ne connaît pas encore, qu'on peut estimer, mais qu'on ne connaît pas encore. Donc, il faut continuer d'investir dans le réseau. Si on veut offrir, je le disais tantôt, un vrai choix aux parents, il faut améliorer l'accessibilité. Et je vous dirais, là, qu'aujourd'hui tout le monde est heureux de ça, là. Les associations nationales sont heureuses de voir qu'on développe le réseau, sont heureuses de voir qu'on fait confiance au réseau, qu'on va continuer d'investir. Je le rappelle, moi, je prône le libre choix des parents, mais il faut leur donner le choix, donc il faut créer des nouvelles places.

M. Dion (Mathieu) : M. Lacombe, pour répondre à ma question, là, il y a 50 000 places qui vont se libérer, il y a 42 000 enfants qui attendent au guichet unique, quelle est la pertinence de créer, dans ce contexte-là, 11 000 nouvelles places, 13 000, 13 500 même, alors qu'il y a des coûts pour l'État?

M. Lacombe : C'est difficile en ce moment de projeter... Il y a des chiffres qui ont été avancés en campagne électorale, mais c'est…

M. Dion (Mathieu) : Donc, vous reculez sur ce chiffre-là, le 50 000. C'était peut-être un peu gros.

M. Lacombe : Je ne recule pas du tout. Moi, je vous le dis, les parents vont faire un choix, et, quand les parents feront ce choix-là, au fur et à mesure, ce sera évolutif, on s'adaptera. Mais je pense que personne ne va nous reprocher aujourd'hui d'investir dans les centres de la petite enfance et dans les garderies en créant des places subventionnées. Je pense qu'il y a un besoin qui est réel. Il y a un besoin qui est exprimé. Comme ministre de la Famille, je trouve que c'est important de venir combler ce besoin-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Marco Bélair-Cirino du Devoir.

M. Lacombe : Bonjour.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Juste pour préciser, votre engagement d'ici la fin du mandat, là, les électeurs vont pouvoir vous juger sur une promesse de créer combien de nouvelles places?

M. Lacombe : Bien, aujourd'hui, on s'engage à ce que ces places-là... Je peux les repréciser parce que je concède qu'on peut se mélanger à travers les chiffres. Il y en a beaucoup, mais 11 000 places, je m'engage à ce que ces places-là se concrétisent beaucoup plus rapidement, beaucoup plus rondement que ce qui a été le cas dans le passé.

M. Bélair-Cirino (Marco) : D'ici la fin du mandat actuel?

M. Lacombe : Assurément. Nous, on se donne deux ans. On se donne deux ans, du moment où tout ça va partir, pour que les places se concrétisent. Il y en a qui sont annoncées depuis huit ans. Ma patience a des limites, la patience des parents aussi.

M. Bélair-Cirino (Marco) : C'est ça, mais vos prédécesseurs ont tenu des promesses semblables. Est-ce que vous, vous mettez votre siège en jeu sur ces places-là?

M. Lacombe : Je pense que je vais mettre mon siège en jeu sur la qualité générale de mon travail. Vous savez, mon siège est en jeu dans quatre ans, quand même.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Très bien. C'est quoi, les obstacles? On parle de 11 000 places qui ne sont toujours pas réalisées, certaines qui ont été octroyées en 2011. C'est quoi, les principaux obstacles?

M. Lacombe : Bien, il n'y en a pas tant que ça. Puis c'est ce que je trouve assez scandaleux dans les circonstances, c'est qu'il n'y a pas un ministre de la Famille, depuis huit ans, qui se soit dit : Bien, ça n'a pas de bon sens, il faut que ça avance. À un certain moment, il faut encadrer ces projets-là. Il faut leur demander d'être rigoureux. Il faut s'imposer la même rigueur aussi pour faire en sorte que les places se concrétisent. Dans certains cas, on parle d'enjeux réglementaires. Est-ce qu'il manque un ou deux pieds carrés, par exemple? Bien, est-ce qu'on peut faire preuve de bon sens dans des cas comme ça? Moi, je pense que oui. Il y a des règles de financement qui ont changé au cours des dernières années aussi. Donc, il y a des projets qui ont été ralentis à cause de ça, des projets qui sentent qu'ils n'ont peut-être plus maintenant les ressources pour aller de l'avant. Est-ce qu'on ne peut pas assouplir aussi nos conditions dans certains cas? Parce que l'objectif, c'est de les concrétiser ces places-là. On les a annoncées. La moindre des choses, je dirais... En fait, je vais préciser. Les précédents gouvernements les ont annoncées. La moindre des choses, c'est qu'elles atterrissent sur le terrain puis qu'elles soient offertes aux tout-petits.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il n'y a pas lieu d'utiliser, de préconiser la méthode Jolin-Barrette, c'est-à-dire d'annuler tous les dossiers qui traînent en longueur?

M. Lacombe : Pensez-vous que c'est une bonne idée? Je ne le sais pas. Moi, ce n'est pas la…

M. Bélair-Cirino (Marco) : Qu'est-ce que vous en pensez, M. Lacombe?

M. Lacombe : Moi, je vais vous dire que j'ai signé personnellement plus de 400 lettres, hier soir, adressées à chacun des projets, pour leur dire que, s'ils souhaitent aller de l'avant, on va les aider à aller de l'avant, et puis on va mettre ce qu'il faut sur la table pour bien les encadrer, puis leur donner les ressources pour que ça se concrétise, et que, dans le cas où ils ne souhaiteraient plus aller de l'avant parce que les temps ont changé, parce que l'eau a coulé sous les ponts puis que ça ne répond plus maintenant à leurs attentes, bien, qu'on pourra convenir ensemble de la façon dont on pourra les récupérer.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous leur donnez combien de temps pour qu'ils vous avisent que tous les projets, là, qui traînent, là, ne seront pas réalisés? Les promoteurs ont combien de temps pour signifier...

M. Lacombe : Ça fait huit ans qu'on attend, dans certains cas, et, je vais vous dire, on n'attendra pas longtemps. On va faire ça rapidement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Merci.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour. Tommy Chouinard, LaPresse.

M. Lacombe : Bonjour.

M. Chouinard (Tommy) : Je reviens sur les 8 000 places en milieu familial, dans le fond, qui ont toujours été comptabilisées, mais qui n'existent pas dans les faits. Vous dites que vous allez faire la promotion de la garde en milieu familial pour vous assurer qu'il y a des éducatrices qui acceptent finalement d'accueillir des enfants à la maison. Vous dites ça en même temps qu'une analyse d'impact dit que, d'ici 2023, c'est un business qui va perdre des centaines de millions de dollars par année. Est-ce que ce n'est pas contradictoire?

M. Lacombe : Bien, ce n'est pas contradictoire dans le sens où, encore une fois, on veut offrir un choix aux parents. On ne doit pas abandonner un ou l'autre des réseaux en se disant : Ça va être plus difficile pour eux dans les prochaines années, donc on baisse les bras puis on passe à d'autres choses. Comme parent, mes enfants ont déjà fréquenté notamment une garderie en milieu familial qui répond à certains besoins différents d'un CPE ou d'une garderie en installation, et je pense qu'on doit contribuer à faire en sorte que ces milieux-là puissent continuer d'exister. Donc, comme ministre, moi, je m'engage, parce que ce sont des femmes dont c'est le gagne-pain, des hommes aussi dans certains cas, à mettre des choses sur la table pour les aider à continuer leur mission.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Juste pour être précis, est-ce que, dans les choses qu'on doit voir se concrétiser d'ici la fin du mandat, ces 8 000 places là vont exister en milieu familial d'ici...

M. Lacombe : Bien, c'est ce qu'il faut regarder parce que ce sont des places...

M. Chouinard (Tommy) : C'est ce qu'il faut regarder ou c'est ce qui va arriver?

M. Lacombe : Bien, on veut que ces places-là soient disponibles parce qu'il faut comprendre, là, que, dans un bureau coordonnateur, par exemple, où on dit : Bien, vous avez la possibilité d'avoir 10 responsables de services de garde en milieu familial, donc 10 garderies en milieu familial, dans certains cas, historiquement, il y en avait quatre ou cinq, et puis les cinq qui étaient autorisées, mais qui n'étaient pas comblées depuis des années, étaient quand même prises en considération dans le modèle qu'on utilisait. Puis ça, c'est assez scandaleux, selon moi, parce que ça démontrait qu'il n'y avait pas de besoin, que des places existaient quand elles n'existaient pas. Maintenant, ce qu'on veut faire, c'est... dans le meilleur des mondes, dans des secteurs où il y a des besoins parce que les besoins ne sont pas les mêmes partout au Québec. Il y a des secteurs où on est en déficit, et là il va falloir mettre la pédale au fond pour créer des places. Dans des secteurs comme ça, assurément que faire la promotion des services de garde en milieu familial, ça va aider, parce que les listes d'attente sont plus longues.

M. Chouinard (Tommy) : O.K. Vous dites : Il va y avoir des fermetures, là, de services de garde en milieu familial. Vous dites : Pour les RSG, bien, on va les rencontrer pour atténuer l'impact. Vous parlez d'ouverture de postes dans le réseau scolaire. Bon, il va y avoir des postes d'enseignants. Bon, évidemment, ils ne sont pas qualifiés pour ça, les RSG, les ressources spécialisées en petite enfance. Est-ce qu'il est acquis, selon vous, que les RSG sont qualifiés?

M. Lacombe : Je pense qu'il y a un enjeu de formation aussi. Mais, je vous dis bien franchement, les associations sont intéressées à voir comment on peut améliorer aussi la formation des personnes qui oeuvrent en milieu familial. Tout le monde s'entend pour dire que plus on a de formation, mieux c'est. Donc, moi, je suis ouvert à m'asseoir avec tout le monde pour voir qu'est-ce qu'on peut faire. Puis on est vraiment en mode solution. Vous pouvez leur parler. Je pense qu'elles vont vous dire qu'il y a un dialogue. On n'est pas d'accord sur tout, mais assurément qu'il y a un dialogue pour voir qu'est-ce qu'on peut faire de constructif pour les aider.

Mme Biron (Martine) : Bonjour, M. le ministre.

M. Lacombe : Bonjour.

Mme Biron (Martine) : Juste pour mettre un peu de perspective, là, sur les 11 000 places depuis 2011...

M. Lacombe : Ça me donne des boutons!

Mme Biron (Martine) : ...est-ce qu'il y a des places qui ont été créées depuis 2011 ou bien si c'est zéro? Il y en avait juste 11 000 à créer en… bien, juste 11 000, enfin…

M. Lacombe : Oui. Disons, ça peut devenir rapidement très technique. Mais, pendant l'année 2011, selon ce que je comprends, il peut y avoir des places qui ont été créées, mais qui résultaient d'appels de projets qui datent d'encore plus loin que 2011. Donc, par exemple, 2008, il y a des places qui ont été annoncées en 2008, qui ont pris aussi plusieurs années à se concrétiser. Donc, pendant l'année 2011, bon, si vous faites des recherches, peut-être vous allez tomber, là, oui, sur des communiqués ou des photos où on annonce l'ouverture d'une garderie, mais il reste que les places qui ont été octroyées à la suite des appels de projets de 2011 puis de 2013, bien, il y en a 11 000 et c'est la très grande majorité qui n'ont pas vu le jour.

Mme Biron (Martine) : En fait, ce qui a été créé, c'est ce qui a été annoncé avant 2011.

M. Lacombe : Exact.

Mme Biron (Martine) : Alors, il y a 11 000 places qui ont été annoncées entre 2011 et... subventionnées et budgétées.

M. Lacombe : Subventionnées, oui, parce que les places non subventionnées, les promoteurs peuvent toujours déposer un projet qui est analysé par les comités consultatifs selon leurs mérites, là, puis selon les besoins aussi.

Mme Biron (Martine) : Est-ce que vous avez une idée de ça représente combien d'argent qui a été budgété pour ces 11 000 places là?

M. Lacombe : On ne comptabilise pas les montants par place. C'est du financement qui est octroyé par le Conseil du trésor pour lancer les appels de projets. Et ensuite, quand on arrive à la concrétisation des places sur le terrain, bien là on peut arriver avec un déboursé pour, par exemple, le financement des infrastructures. Quand les places arrivent bel et bien et qu'il y a des enfants qui les occupent, bien là le gouvernement va donner la subvention aux places, mais ce n'est pas la façon dont on calcule ça au ministère de la Famille.

Mme Biron (Martine) : Vous annoncez 2 500 places aujourd'hui, là. Vous pensez que ça va coûter combien au trésor public?

M. Lacombe : Bien, ce n'est pas le type de donnée qu'on utilise, pour dire que c'est un investissement, parce que c'est quelque chose qui est récurrent et qui fonctionne avec les subventions. Il y a beaucoup de variables. Par exemple, de quel type d'enfant est-ce qu'on parle? Est-ce qu'on parle d'un enfant de quatre ans? Est-ce qu'on parle d'un poupon? Est-ce qu'on parle d'enfants avec des besoins particuliers? Ça bouge beaucoup. Donc, on n'attribue pas un coût ou un prix à une place. Mais, lorsque le budget sort puis qu'on fait des appels de projets, bien là il y a un coût total qui peut être attribué.

Mme Biron (Martine) : Donc, on est incapables de savoir de combien d'argent on parle, là?

M. Lacombe : Pour l'instant, je ne pourrais pas vous donner un coût par place, non, mais on peut vous revenir avec ça si la donnée existe.

Mme Biron (Martine) : Oui, ça serait intéressant. Qu'en est-il des places fantômes? Ça, c'est un enjeu, là, des parents qui paient des places et les enfants ne se présentent pas, mais finalement les garderies sont au quart vides régulièrement, puis le gouvernement continue à payer les...

M. Lacombe : Bien, c'est sûr que, si le portrait que vous dressez était bel et bien comme ça dans les CPE, ça peut sembler inquiétant. Mais, moi, les données qui me sont données, c'est plutôt que, dans certains cas, il y a effectivement des parents qui décident de ne pas envoyer leurs enfants à la garderie une journée, deux journées par semaine, des enfants, donc, qui vont s'absenter peut-être plus longtemps pendant le congé de maternité de maman ou le congé de paternité de papa à la suite de l'arrivée d'un petit frère ou d'une petite sœur. Et je vous dirais que, dans des cas comme ça, on peut appliquer une rigueur administrative comme ça a été le cas, mais on peut aussi réfléchir au fait, on peut aussi se demander si c'est la meilleure façon de faire. Est-ce qu'on doit pénaliser un parent qui décide de garder son enfant deux ou trois jours par semaine à la maison?

Mme Biron (Martine) : ...de pénaliser le parent, mais, si vous payez des éducateurs en surplus et qu'il n'y a pas d'enfants pour…

M. Lacombe : Bien, habituellement, les groupes, là, se maximisent, et il y a des actions qui sont posées dans les CPE pour maximiser vraiment le travail. Mais les parents vivent toujours avec un stress aussi, de dire : Est-ce que je vais perdre ma place si je ne réponds pas aux critères d'assiduité? Mais je vous dirais que ça, c'est une piste intéressante sur laquelle il faudrait peut-être réfléchir.

Mme Biron (Martine) : Ce n'est pas un enjeu pour vous, nécessairement? En fait, vous êtes plus du côté de la compassion que du côté de l'administration.

M. Lacombe : Les places fantômes, honnêtement, ne sont pas un enjeu qui m'empêche de dormir. Mais je vous dirais que, par contre, l'idée de réfléchir à est-ce qu'on a le meilleur modèle à ce sujet-là, bien, c'est une piste qui pourrait être étudiée.

Mme Biron (Martine) : Merci.

M. Lacroix (Louis) : Juste une petite dernière question sur le financement, là. Je comprends que vous dites que vous ne pouvez pas établir le coût par place, là, mais quelle est, comment dire, la marge que... Vous pensez que c'est entre quoi et quoi, là, que ça pourrait coûter, la création de ces…

M. Lacombe : Je vais demander la donnée exacte au ministère. Je ne pourrais pas vous répondre.

M. Lacroix (Louis) : Vous n'avez pas d'idée? Vous n'avez pas posé la question? Comme ministre, là, vous ne vous êtes pas dit : Moi, je veux savoir combien ça coûte parce qu'il faut que je me rapporte au Conseil du trésor pour avoir des crédits?

M. Lacombe : Bien, c'est des places qui sont déjà autorisées.

M. Lacroix (Louis) : Non, non, mais je comprends. Elles sont déjà autorisées, mais, de ce que je comprends, si elles n'existent pas, vous ne payez pas pour, là. Alors, quand vous allez payer pour une fois qu'elles seront créées, ces places-là, là, ça va coûter combien? C'est ça que je veux savoir.

M. Lacombe : Je peux vous revenir avec la donnée exacte si vous le souhaitez.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous n'avez pas posé la question?

M. Lacombe : Par ailleurs, ce que je vous dis, c'est qu'on a 13 000 places actuellement, que j'ai le loisir de concrétiser, et j'ai le désir de le faire, et c'est des places qui ont été autorisées par le Conseil du trésor.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends tout ça, là. Ça fait trois quarts d'heure qu'on en parle. Je comprends tout ça. Mais vous, comme ministre, vous n'avez pas posé la question, à savoir ça va coûter combien. Alors que le Conseil du trésor vous demande de faire plus avec moins, vous n'avez pas eu ce réflexe-là de demander : Je m'en vais en conférence de presse, ça serait peut-être intéressant de savoir combien 13 500 places, ça peut coûter. Vous n'avez pas ce réflexe-là?

M. Lacombe : D'abord, je vais vous dire, vous dites de faire plus avec moins, on n'a pas l'intention de couper dans les services, surtout pas dans les services à la petite enfance.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous vous êtes posé la question?

M. Lacombe : Et, quand on parle de financement, si vous voulez la donnée exacte, je pourrai vous revenir, mais, je vous répète, ce sont des places qui ont déjà été autorisées.

M. Lacroix (Louis) : Mais vous ne le savez pas?

M. Lacombe : Donc, moi, je n'ai pas à aller négocier personnellement avec le président du Conseil du trésor pour qu'il m'octroie ce financement-là. Pour moi, l'important, c'est d'énoncer la volonté politique d'aller de l'avant parce qu'on a le financement. Si vous voulez connaître le chiffre, on va vous le donner avec plaisir.

M. Lacroix (Louis) : Bien oui, je veux connaître le chiffre, mais je comprends que vous ne le savez pas.

M. Lacombe : Bien, actuellement, je ne peux pas vous le donner.

Mme Senay (Cathy) : In English for a few questions.

So, basically, Minister Lacombe, you're the savior of 13,500 places in subsidized daycare today. You're going to save spots that have not been located or situated across the province?

M. Lacombe : I would not say that exactly. But, I would say, we will help with those places. We want them to be created because it was not the case in the past. So, we made «annonces», we had great photos, but we want these places to be created for real now.

Mme Senay (Cathy) : OK. You're saying today that there are 2,500 new places, but the Treasury Board had given its green light already. And then you have also 11 places that have not been dealt with. I mean, like, the PQ has made its announcements in the past, Liberals have made announcements in the past for new spots in subsidized daycare. Why the population would believe you today with your announcement?

M. Lacombe : Because we're taking action. We're presenting a plan with measures.

Mme Senay (Cathy) : But other parties have said the same thing that you're saying a few years ago. It's a vicious cycle. Why would you do it?

M. Lacombe : I will answer in French because…

Mme Senay (Cathy) : Just try in English.

M. Lacombe : Yes, but it's complicated for me, it's not my first language.

Mme Senay (Cathy) : But just simply. Why would it work with you?

M. Lacombe : I would say, we are a new government and we want to do the best for our kids. And I think I'm clear today, I want those places to be created in the network. So, I will have concrete measures. I showed you concrete measures. So, we want to go fast with that.

Mme Senay (Cathy) : And private daycares, what do you tell them, or, basically, home daycares, what do you tell them?

M. Lacombe : I tell them that we will be there to help them because the parents will make a choice. And, if they are impacted… I don't know if it's the correct word…

Mme Senay (Cathy) : If they are affected.

M. Lacombe : Yes, if they are affected… I tell those workers: If they are impacted, we will be there to help them, to offer their services because we believe they need to be there as well.

Mme Senay (Cathy) : Thank you.

M. Lacombe : Bonjour.

Mme Fletcher (Raquel) : Bonjour. I also have a question about home care because you say in the press release that there are 8,000 places in home care that aren't currently being used and that you have asked the coordinator of your offices to maybe subsidize these places. Can you explain how that would work? So, the government would subsidize home daycares in some way?

M. Lacombe : I'm not sure to understand your question. Sorry, it is my English.

Mme Fletcher (Raquel) :OK. I'll try again and then, if you don't understand, I'll ask in French. So, the 8,000 places that are home daycares, that are free, do I understand that it's your intention to somehow subsidize those places with government money?

M. Lacombe : They are free, but they don't exist. They are not created. So, they exist only on paper. They are not real places. So, I want them to be real places. So, this is my wish today.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you just explain how that would work financially? Because I imagine that you're creating… You say you're going to create 8,000 home daycare spaces. That's going to cost a different amount of money than the 11,000 or 13,000 places in CPEs.

M. Lacombe : The money for those places is already there, so we have the money. The fact is the places, they do not exist. So, if they are created, we will have the money to pay for it.

Mme Fletcher (Raquel) : Can you tell us how much?

M. Lacombe : The parents have to pay $8.25 per day. So, it is the cost for them. And the minister has to pay «la subvention». Donc, il y a une subvention de versée.

Mme Fletcher (Raquel) : Subsidy.

M. Lacombe : For the total amount, like I said in French, we do not calculate the price per place. So, this is not something we usually do, but, if you want maybe some facts about the cost, we can give you the numbers.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes, please.

Mme Johnson (Maya) : One final quick question, Mr. Lacombe. There has been a backlash, I might say, from members of the CPEs and other daycares with respect to the plan to roll out pre-K for 4-year-olds because of the impact that it would have on the system. I'm wondering if you were surprised by how strong the reaction was and if this response today… I mean, some critics are suggesting the government is improvising just to try to put out the fires.

M. Lacombe : No. You know, it's my responsibility as Minister of Family to do so. It's not calculated, it's not a politics game. It's only because I care about our network. And I want to assure them that we will be there and we will continue to invest money to create more places. And, about the questions in the network, I would say I understand those questions and it's my responsibility to answer them. So, this is why I'm here.

Mme Johnson (Maya) : Merci.

M. Lacombe : Merci.

La Modératrice : Merci.

M. Lacombe : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 55)

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