(Neuf heures deux minutes)
M. Arseneau : Alors, bonjour,
bienvenue à ce point de presse. Aujourd'hui, on a une interpellation sur la
question de la langue française. En fait, le sujet, c'est le manque d'engagement
du gouvernement de la CAQ envers la protection de la langue française au Québec,
la nécessité de renforcer la loi 101 dans une situation qui recule pour le
français au Québec. On a inscrit l'interpellation il y a environ une semaine,
et, hier, un coup de théâtre, on apprend que l'Office québécois de la langue
française va remettre son rapport sur la situation linguistique au Québec, en
fait, dans une demi-heure, c'est-à-dire 30 minutes avant le début de
l'interpellation.
Alors, si c'est un gain du Parti québécois
qu'on peut mentionner, c'est bien celui-là. On n'a pas réussi depuis six mois à
faire traduire les intentions de la CAQ en actions; là, il semble qu'on s'est
mis au travail pour avoir des données les plus récentes sur la situation linguistique
au Québec. On a hâte de voir ce que le rapport dira, mais, pour nous, ça ne
change rien au fait que la situation de la langue française est en recul. C'est
ce qu'on observe depuis une vingtaine d'années. Les statistiques des dernières
études tendaient à le prouver. La population estime également, à plus de 60 %,
que le français recule. Et quant à l'avenir, il y a une inquiétude à hauteur de
68 % à cet égard.
Donc, aujourd'hui, on va maintenir le cap et
demander au gouvernement et à la ministre, Mme Roy, de préciser sa pensée
lorsqu'elle dit qu'elle veut renforcer l'application de la Charte de la langue
française parce que, depuis le début de leur mandat, les caquistes tardent à
préciser les moyens qui vont être mis en place pour obtenir des résultats
différents des 15 dernières années sous le gouvernement du Parti libéral.
Alors, évidemment, il y a toute la question liée à l'affichage avec le
règlement qui a été adopté en 2016 sur la présence du français. Bien, on voit
que la situation change peu. Est-ce que le gouvernement de la CAQ voudra aller
plus loin? C'est certainement ce qu'on souhaite, c'est l'intention que l'on
avait. Est-ce que la CAQ va se satisfaire de la situation actuelle, alors qu'on
a quand même entendu, en campagne électorale et depuis l'élection du gouvernement
caquiste, des préoccupations, des inquiétudes? Est-ce que ça se traduira en
actions? On sait que, dans le dernier budget, on a mis quelques millions
supplémentaires, 2,5 millions, si ma mémoire est bonne, sur des actions de
promotion, mais lorsqu'il est question de faire appliquer la loi 101,
c'est plutôt des coupures de postes dont on nous a fait part. Alors, comment
peut-on penser sérieusement mieux appliquer une loi si les moyens de le faire
ne se traduisent pas par des ressources humaines, donc, pour voir à son
application?
La question de l'affichage, évidemment,
n'est pas la seule question lorsqu'il est question de la langue. On parlera
évidemment de la langue en milieu de travail. Le gouvernement semble vouloir
procéder avec une approche incitative, et on en saura davantage aujourd'hui sur
les moyens et sur le réalisme d'une proposition qui vise à inciter les
entreprises à faire d'eux-mêmes un milieu de travail francophone, et on parle
particulièrement des entreprises entre 25 et 49 employés qui, depuis 1977,
se font souvent tirer l'oreille, qui peuvent invoquer un manque de moyens ou
tout simplement un manque d'ambition à cet égard. Est-ce qu'on en saura
davantage? En fait, on va poser les questions. Nous, ce qu'on souhaiterait,
c'est que le gouvernement agisse de façon résolue, mette les moyens en place,
et des moyens législatifs peuvent être mis en place pour s'assurer d'obtenir
des gains à cet égard.
Il y a toute la question également de la
francisation des immigrants. On sait que le gouvernement a décidé de réduire
les seuils d'immigration à 40 000 par année en disant qu'on allait en
prendre moins et en prendre soin. Et, quand il est question de la francisation,
il est également question, là, non pas d'exiger, dès le départ, qu'un minimum
d'entre eux sache s'exprimer en français ou encore qu'ils puissent s'exprimer
de façon minimale en français, donc aucune exigence de ce côté-là, mais ensuite
on dit qu'on va les accompagner. Alors, de quelle façon et avec quels moyens?
On va poser nos questions là-dessus. Et on sait déjà que le gouvernement a
ouvert la porte à une augmentation des seuils pour l'an prochain, donc ce sera
certainement un grand défi pour le Québec de franciser les immigrants, parce
qu'on sait que c'est la meilleure façon de les intégrer non seulement au marché
du travail, mais à la société.
Ce sont les trois angles sous lesquels on
va interpeler principalement le gouvernement là-dessus. Alors, si vous avez des
questions, je suis prêt à les entendre.
Mme Johnson
(Maya) : Oui. Bonjour. Bon matin. So, your
position is that the CAQ is not doing enough to protect the French language.
Why is that position?
M. Arseneau :
Well, obviously, the situation, as far as we know, is not improving. We don't
think the Office is doing its job in making sure that, for example, the number
of businesses that comply with the law will improve. We still have, you know,
about a quarter of the businesses that don't comply with the rules. So, what
are the means deployed by the Office to make sure that this situation improves
is one of the questions we have. And that's like the average that we have. We
know, in certain parts of Montréal, it's even more. So, is it a question of
political will? That's what we believed it was in the past 15 years. What
is this new so-called nationalist government... what is the Government going to
do to change the situation and improve it? That's our question.
Mme Johnson (Maya) : So, we will be hearing from the Office a little later on this
morning. So, what are you expecting to hear from them?
M. Arseneau :
Well, not much, actually, because, obviously, they haven't been given a new
direction or a new mandate in the past six months. So, we believe that the
approach will likely be similar to what we've seen in the past years, and we'd
like to see how comfortable the new Government will be with this approach. So,
will it actually continue in the same view, approach as the previous government,
or will it bring about change, as it was promised in
the last election? One more thing I should add is the fact that, in 2016, the
MLA from Iberville was
promoting a new approach that would be more proactive, and one of the ideas was
to create a new position, a commissioner, to make sure the law would be
respected, and we haven't heard about this proposal in the past few months. So,
we'd like to know where the Government stands.
Mme Johnson (Maya) :OK, so that's something
that Mme Samson proposed, and you're hoping that Mme Roy will pick up
on that.
M. Arseneau : Well, we're hoping that they will have a coherent approach as far
as improving the situation of
the French language in Québec.
So, whether it's a good idea, I'm not here to judge, because we don't know how
it would actually be done, but that's the only proposal that seems to be more
than just a wait and see approach, and they don't seem to want to carry on with
that.
Mme Johnson (Maya) : Just one final question. Because the CAQ has talked repeatedly
about values tests and French tests specifically for newcomers, under the
threat of expulsion, even, so, is that not a sign that they do take the French
language seriously and making sure that immigrants coming to Québec,
for example, are well aware of the fact French is the predominant language?
M. Arseneau : Well, we don't believe that they will succeed in their approach in
wanting to expulse newcomers or immigrants that will not comply with their new approach in learning within
three years. Many people have said that it would be inhumane to try and bring
people into the workforce, you know, in Québec, in Montréal, but
also regionalise the immigration, and then, three years later, if they failed the test, to kick them
out of the country. We don't think it's the right approach, we don't think it's
feasible, we don't think it's realistic. So, whether it's based on a true
commitment, well, I guess we'll question that, we'll certainly see their
resolve in improving the situation, but the means don't seem to be connected with the objectives, as far as we understand.
Mme
Johnson (Maya) : Merci beaucoup.
M. Arseneau :
Thank you very much. Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 12)