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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, députée de Mercier

Version finale

Le vendredi 7 juin 2019, 14 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures)

Mme Ghazal : Bon. Alors, bonjour, tout le monde. On vient d'apprendre que le gouvernement vient d'augmenter les seuils d'immigration après avoir annoncé... en fait, après les avoir baissés. Donc, cette décision montre toute l'improvisation de Simon Jolin-Barrette dans le dossier de l'immigration. Écoutez, après avoir martelé partout, pendant la campagne électorale et toute l'année, comme quoi, bien, les seuils d'immigration, il faut qu'on les baisse à 40 000, eh bien, là, on vient de les augmenter au même niveau qu'avant, là, plus de 52 000 immigrants.

Donc, ça, ce que ça démontre, c'est que le gouvernement, en fait, il s'est rendu compte par la force des choses que c'était tout simplement irréaliste comme mesure de dire : Bien, on va baisser les migrants. Et non seulement c'est irréaliste, mais en plus de ça, ça crée de la peur chez la population. C'était vraiment une promesse populiste, là, pour dire que les immigrants, bien, c'est un problème, donc il faut les baisser, alors qu'ils sont une solution. Surtout quand on sait à quel point ça affecte toute la pénurie de la main-d'œuvre, ce n'est pas ça qui va la régler, de les baisser.

Donc, après que nous, on ait répété, tout le monde lui ait répété que c'était juste irréaliste, impossible de les baisser — probablement, peut-être, même les fonctionnaires l'ont fait — qu'on ne peut pas les baisser, c'est en train de faire mal au Québec, eh bien, il s'est rendu à la raison puis il a été obligé d'augmenter le seuil d'immigration.

M. Cormier (François) : Donc, c'est une bonne nouvelle, selon vous?

Mme Ghazal : En fait, le fait qu'il l'augmente, oui, c'est une bonne nouvelle. Mais ce qui est vraiment dommage, c'est d'avoir créé toute cette confusion comme quoi les immigrants, il faut les baisser parce que c'est un problème. Qu'est-ce que ça fait, ça, dans la population?

M. Cormier (François) : Qu'est-ce que ça fait dans la population?

Mme Ghazal : Bien, ça crée la peur de l'immigrant. Les immigrants, il faut qu'on en ait moins, en prendre soin, c'est ce qu'ils disaient, il faut qu'on en ait moins parce que c'est un problème, il faut bien, bien les gérer. Mais là ce n'est pas nous, là... Nous, on le disait qu'il faut qu'il les augmente. Mais il se rend à la réalité puis il le fait parce que c'était tout simplement irréaliste.

M. Cormier (François) : Maintenant, est-ce que vous avez... Comment j'irais là-dessus délicatement? Mais est-ce que vous avez peur de ce que ça pourrait susciter comme réaction? Parce que la peur de l'autre, la peur de l'immigrant, elle existe, là, quoi qu'on dise. Donc, les gens qui vont recevoir ça, aujourd'hui, est-ce que vous avez peur de la réaction?

Mme Ghazal : Qu'ils disent : Ah, mon Dieu, on augmente les immigrants et tout ça? Moi, honnêtement, je n'ai pas peur de la réaction de la population parce que les gens, même, par exemple, en région, ils veulent avoir des immigrants, ils sont très accueillants, ils veulent en avoir. Mais ils veulent qu'ils soient accueillis, qu'il y ait les ressources pour pouvoir les accueillir. C'est ce qu'ils demandent. C'est ce qu'on entend partout.

Moi, c'est plus le discours public, le discours dans certains médias qu'on entend. Et les élus, bien, on a une responsabilité dans le discours qu'on tient. Quand on a un gouvernement qui base sa campagne électorale sur : On va avoir moins d'immigrants, moins d'immigrants, sans justifier... Pourquoi c'est 40 000? Ça n'aurait pas pu être 20 000? C'était un petit peu arbitraire comme chiffre. Et aujourd'hui on a la preuve que c'était arbitraire, puisqu'il revient aux seuils normaux que le Québec a besoin pour pouvoir continuer.

M. Cormier (François) : Le gouvernement voulait aussi ralentir pour mieux intégrer, pour avoir plus d'accompagnement, finalement, ne serait-ce que pour apprendre le français. Est-ce que vous pensez qu'on est déjà rendus là? Est-ce que les ressources sont suffisantes pour revenir au taux d'avant ou presque?

Mme Ghazal : Bien, en fait, là, lors du budget, il a annoncé qu'il allait y avoir une bonne augmentation pour le ministère de l'Immigration pour pouvoir traiter les demandes. Mais, une fois que les immigrants arrivent... Ce n'est pas une ressource, là. Les immigrants, pour qu'ils restent vraiment longtemps, il faut qu'ils soient accompagnés comme il faut. Là, en ce moment, il faut qu'il y ait plus de ressources, surtout dans les régions où est-ce qu'on les accueille. Il n'y en a pas assez, toute la question de la francisation aussi. Mais ce n'est pas suffisant.

Il faut que ces gens-là puissent amener aussi leurs familles. Ce ne sont pas uniquement des travailleurs qu'on accueille. Oui, ce sont des travailleurs, mais aussi ils ont leurs familles. Il y a tout, aussi, le programme de réfugiés, qu'on est en train de dire : Ah! bien, ça, on ne le regardera pas, ce n'est pas important, Alors qu'on sait que ces gens-là, quand ils sont accompagnés avec les ressources qu'on met en place puis qu'il y a cette volonté du gouvernement de bien les accueillir, de les intégrer, bien, ils vont rester plus longtemps. Ils ne vont pas juste venir, puis dire : Oh! ça ne marche pas, je ne suis pas capable avec ma famille, ils ne s'intègrent pas très bien, par exemple, et ils décident de quitter et d'aller ailleurs. Donc, il faut qu'il y ait les ressources qui accompagnent ce nombre d'immigrants. Ça, c'est sûr et certain.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin de la séance à 14 h 4)

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