L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports

Version finale

Le mardi 3 septembre 2019, 9 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures dix-sept minutes)

Mme Ghazal : Alors, bien, bonjour, tout le monde. On vient d'apprendre ce matin une information vraiment inquiétante, comme quoi l'étude d'impact du transport maritime sur le béluga, qui a été faite par GNL, était incomplète. En fait, Pêches et Océans Canada disent qu'il y a beaucoup d'informations qui manquaient, donc c'est vraiment extrêmement alarmant d'apprendre ça.

Et c'est dans ce contexte qu'on demande au gouvernement de se réveiller... le gouvernement du Québec, de se réveiller, de ne pas se laisser mener en bateau par tout ce que GNL Québec dit. Et on sait, de toute façon on le répète puis on ne le répétera jamais assez au gouvernement du Québec et à M. Legault, le gaz naturel n'est pas une énergie de transition, c'est une énergie fossile. Et il y a beaucoup d'autres projets modernes dans lesquels le gouvernement devrait investir, qui vont nous permettre d'atteindre nos cibles de réduction de gaz à effet de serre et notre transition.

Mme Crête (Mylène) : Quand vous dites : On demande au gouvernement de se réveiller, qu'est-ce que vous voulez dire? Qu'est-ce que vous voulez que le gouvernement Legault fasse?

Mme Ghazal : Bien, en fait, nous, on dit que ce projet-là ne devrait pas avoir lieu. On ne peut pas parler des deux côtés de la bouche. D'un côté, on dit : On veut atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre d'ici 2030, et d'avoir un projet qui, si on englobe les émissions de gaz à effet de serre de tout le projet en amont jusqu'à la fin, bien, c'est une augmentation énorme de gaz à effet de serre, en fait, qui va annuler tous les efforts du Québec qui ont été faits, de réduction, là, depuis 1990.

Donc, nous, ce qu'on dit, c'est... Parce que le gouvernement, à chaque fois qu'il voit ce projet-là, il en parle comme si c'était quelque chose d'extraordinaire, et c'est donc bien positif pour l'économie du Québec et l'emploi, alors que ça ne créera pas tant d'emplois que ça, et de toute façon ça va être un projet obsolète dans quelques années. Donc, ce qu'on dit, c'est que c'est important, en fait, quand il va avoir l'étude du BAPE, et tout ça, qu'on mette fin à ce projet-là, qu'il n'ait pas lieu.

Mme Crête (Mylène) : Le premier ministre Legault a déjà parlé de ce projet-là comme si c'était un fait accompli.

Mme Ghazal : Mais ça ne l'est pas. Il y a toute une mobilisation en ce moment qui a lieu, et avec raison, quand on voit... Par exemple, on parle du béluga. Ça, c'est un seul impact important, c'est une espèce menacée. Donc, c'est clair qu'en rajoutant encore plus de transport maritime, plus, s'il y a d'autres, aussi, transports, d'autres projets, notamment Arianne Phosphate, donc, tout ça s'additionne. Donc, je ne comprends pas pourquoi, comment ça se fait qu'il avale tout rond ce que les promoteurs, ce que des compagnies comme ça viennent nous amener au Québec. Et il dit : Bien oui, c'est très bon pour l'économie. Ça ne générera même pas, à terme, autant d'emplois que ce qu'il affirme.

Mme Crête (Mylène) : Merci.

Mme Ghazal : J'ai aussi une autre déclaration pour le taxi. Là, ce matin, on va continuer l'étude du projet de loi n° 17 sur le taxi, article par article. Et, la semaine passée, j'ai demandé au ministre de suspendre les travaux, parce que le ministre passe son temps à garrocher des chiffres à gauche et à droite, alors qu'il existe une étude, c'est le projet pilote. Ça fait trois ans que le projet pilote qui a ouvert la porte à Uber dans certaines régions du Québec a lieu. Donc, il existe des données, des analyses. Et j'ai demandé au gouvernement : Suspendons donc les travaux jusqu'à ce qu'on ait ces données-là pour nous permettre après ça d'étudier le projet de loi en toute connaissance de cause avec les chiffres. Le ministre a refusé, et il a dit : Bien, posez-moi les questions que vous voulez sur les données que vous voulez, puis je vais vous répondre, alors que le projet pilote se termine à la mi-octobre.

Et moi, ce que j'aurais aimé, c'est qu'on attende la mi-octobre, d'avoir ces données-là, de les lire puis après ça de faire l'étude du projet de loi en toute connaissance de cause. Et malheureusement ça a été pas accepté. Et c'est très malheureux parce qu'en ce moment on amène aussi des amendements. Jusqu'à maintenant le ministre a accepté un seul amendement, de ne pas aller à l'encontre de la réduction... c'est-à-dire de la mobilité durable, de la politique de la mobilité durable. Mais, sinon, il y a absolument... il n'accepte aucun de nos amendements, alors que moi, ce que je dis au ministre, c'est : Ça serait bien qu'on attende d'avoir les vraies données, d'avoir les vrais chiffres, et après ça, bien, on pourra continuer l'étude du projet de loi, qui va avoir un impact extrêmement important sur la vie des chauffeurs qui sont cette semaine en grève rotative, et avec raison.

Mme Crête (Mylène) : Est-ce que vous avez l'impression qu'au contraire le ministre veut que ce projet de loi là soit adopté avant l'échéance du projet pilote?

Mme Ghazal : Bien, il ne l'a pas exprimé comme ça. Là, en ce moment, nous, on étudie les articles un par un puis on pose toutes les questions. Je pose moi-même les questions, j'amène beaucoup d'amendements. Il ne l'a pas exprimé comme ça. Il ne l'a pas dit. Je l'espère parce que, depuis le début, il y a une précipitation pour faire adopter ce projet de loi le plus rapidement possible. Je ne comprends pas quelle est cette précipitation-là. Il n'y a même pas de période de transition.

Et aussi, ce qu'on sent, c'est que le ministre n'écoute pas, n'écoute pas du tout les chauffeurs de taxi. Et, à chaque fois qu'on lui pose des questions, il ne fait que répéter toujours les mêmes lignes, notamment sur la question de la compensation, où il dit : C'est suffisant, il y a comme une limite à ce que les clients, là, pourraient payer.

Mais nous, ce qu'on demande, c'est que... En ce moment, il y a une compagnie qui est morte de rire, et c'est Uber, qui est là depuis 2014, à qui les libéraux ont ouvert la porte, et aujourd'hui on leur dit : Bien, continuez à être ici puis à créer ce qu'on appelle du cheap labor. C'est ça qu'ils font. Et ils n'ont respecté aucune loi. Et, en ce moment, c'est eux qui devraient payer pour ça, pas les chauffeurs de taxi.

Et c'est une expropriation. D'avoir un permis, d'être dans l'industrie du taxi, c'est une industrie extrêmement réglementée, donc, les chauffeurs de taxi ont respecté les lois et les règlements et se sont soumis à ça. Du jour au lendemain, on déréglemente totalement, et c'est le «free-for-all». Donc, il faudrait que le ministre écoute les chauffeurs de taxi.

Mme Crête (Mylène) : Êtes-vous d'accord avec la proposition des libéraux de nommer un arbitre comme une vraie analyse, comme dans le cadre d'un processus d'expropriation?

Mme Ghazal : Bien, c'est exactement ce qu'on demande aussi au gouvernement. C'est que le chiffre qu'il a sorti sort un peu de nulle part. Le 1,3 milliard que les chauffeurs de taxi ont sorti, eux, c'est basé sur la valeur marchande des permis en 2014. Donc, eux, ils ont pu avoir cette donnée-là, mais il faudrait que le gouvernement fasse la même chose.

Et, oui, il existe des règles d'expropriation. Parce que c'est une expropriation. Il faudrait les suivre, au lieu que ce soit une donnée qui est sortie comme ça du chapeau du ministre sans aucune raison et qui va avoir un impact sur le gagne-pain de milliers de travailleurs du taxi.

Mme Crête (Mylène) : Mais ma compréhension, c'est que, si on fait ça, l'argent ne provient pas de la même poche. La procédure d'expropriation, l'argent provient des fonds publics. Vous, vous demandez à ce que ce soit Uber qui paie?

Mme Ghazal : Bien, nous, ce qu'on demande... En ce moment, la façon que le gouvernement propose que l'argent arrive, c'est que ce soit par nombre de courses, que ce soit par taxi ou avec les nouveaux joueurs, toutes les courses. Il va y avoir une redevance que les clients vont payer. Nous, on dit : Bien, il ne faudrait pas que les chauffeurs de taxi, par le nombre de courses, eux-mêmes... se remboursent eux-mêmes. Puis, en même temps, ils ne savent même pas quand est-ce qu'ils vont avoir l'argent, jusqu'à quand, pendant combien de temps cette redevance-là va exister, jusqu'à ce qu'ils aient l'argent. Puis l'argent, ce n'est pas au lendemain de l'adoption du projet de loi qu'ils vont l'avoir. Ils ne vont pas recevoir un chèque, là. On ne le sait pas, il y a beaucoup d'interrogations.

Moi, quand je prends le taxi, je pose des questions aussi, je parle avec les chauffeurs, et ils me disent... les propriétaires, puis ils me disent : On ne sait pas quand est-ce qu'on va avoir l'argent, est-ce qu'on va l'avoir tout de suite après?, dans 10 ans?, petit à petit? Donc, c'est important aussi... il y a beaucoup d'instabilité en ce moment, et c'est important que ces informations-là soient clarifiées. Et on ne peut pas apporter d'amendement, nous, en tant que parti d'opposition, qui va avoir un impact financier. Mais ça va être important... ça, c'est une suggestion qu'on dit au ministre, ça va être important que le chiffre, le montant qu'il va donner soit basé sur quelque chose.

Et, en ce moment, ce serait facile, il peut aller voir les permis, qu'est-ce qu'ils valaient en 2014, et il y a beaucoup de données. On va le prendre au mot. Il nous a dit : Posez-moi des questions sur les données qui vous manquent parce que moi, je ne veux pas attendre d'avoir les chiffres de l'analyse du projet pilote. Bien, on va lui poser des questions puis on va attendre les réponses, notamment : Il y a combien... quand il parle du nombre de courses, combien de courses Uber versus les chauffeurs de taxi?, quelle a été l'évolution depuis 2014 jusqu'à maintenant?, est-ce qu'Uber a payé des taxes et des impôts?, combien ils ont payé? Donc, on va poser aussi ces questions-là au ministre.

Une voix : Merci.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 9 h 26)

Participants


Document(s) associé(s)