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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’environnement

Version finale

Le jeudi 27 août 2020, 13 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures quarante-sept minutes)

Mme Ghazal : Alors, bien, bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, on continue encore l'étude détaillée du projet de loi n° 44, donc, sur la gouvernance climatique, et là on est rendus à un moment très, très, très crucial du projet de loi, toute la partie qui va abolir Transition énergétique Québec.

Donc là, le gouvernement, avec où est-ce qu'on est rendus dans les articles, on a aboli le Conseil de gestion du Fonds vert, ce qui fait que maintenant la cagnotte de 2 milliards de dollars se retrouve entre les mains du ministre de l'Environnement, ce qui n'augure rien de bon pour la transparence, c'est le moins qu'on puisse dire, et là on est rendus à TEQ. C'est tellement important en ce moment parce qu'il est encore temps de sauver Transition énergétique Québec.

Et moi, je l'ai souligné ce matin, en commission parlementaire, à quel point le fait que le ministre Jonathan Julien ne soit pas présent est incroyable. On est en train de transférer ces pouvoirs-là de Transition énergétique Québec dans les mains du ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, et en commission parlementaire nous ne pouvons même pas lui poser de questions parce qu'il n'est pas là. Celui qui se fait le porte-parole du ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, eh bien, c'est le ministre Benoit Charette, le ministre de l'Environnement.

Et ce que j'essaie de faire maintenant dans les discussions, dans les amendements que je vais amener, c'est de démontrer, en fait, que ce gouvernement-là, le gouvernement de la CAQ, qui n'est pas très bon en matière de transition énergétique et d'environnement, est en train de faire exactement le contraire de ce qui devrait être fait pour mener la transition énergétique du Québec à bien et pour lutter contre les changements climatiques. Il est en train d'abolir le seul organisme public qui est capable de mener cette transition énergétique du Québec. Non seulement il ne fallait pas l'abolir, mais il fallait... et le maintenir, mais il fallait même lui donner plus de pouvoirs pour planifier cette transition.

Et tous les groupes qui sont venus en commission parlementaire, même si le ministre dit que ce n'est pas le cas, la très grande majorité des groupes, ils ont dit à quel point ils sont agiles, à quel point ils sont rapides, à quel point ils répondent aux besoins. Et même, ils ont été capables de se tourner sur un dix cents, au mois de mai, là, alors qu'on était encore en confinement, pour trouver de quelle façon relancer l'économie, hein? Le gouvernement veut réduire les délais de tout pour pouvoir relancer l'économie avec des projets de construction, bien, eux, ce qu'ils ont fait, c'est qu'ils ont bonifié des programmes de rénovation climatique comme Rénoclimat, etc., toutes sortes de programmes qui ont bénéficié à des citoyens pour vrai, et ça, ça s'est fait très, très vite.

Je ne comprends pas qu'on puisse abolir un organisme qui, seulement avec 18 % du Fonds vert, l'année passée, 18 % du Fonds vert, ils ont réussi à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 60 %. Je veux dire, c'est un gouvernement d'économistes, il y a quelqu'un quelque part qui n'a pas fait les bons calculs.

Donc, voilà, moi, je vais faire tout en mon possible pour que ça ne soit pas le cas parce qu'il est encore temps, s'il y a encore des pressions sur ce gouvernement-là, de changer les choses.

Et moi, je sens vraiment que le ministre de l'Énergie et des... le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, est mal à l'aise parce que c'est lui qui est supposé être le boss de la transition, c'est lui qui est supposé être le coordonnateur de la lutte aux changements climatiques, et il n'a pas cessé de le répéter. Comment ça se fait, à la limite, s'ils veulent abolir TEQ, ce n'est pas lui qui est en charge de ça et qu'il laisse tout ce pouvoir-là à son collègue?

Mme Gamache (Valérie) : Qu'est-ce qu'on doit faire? Est-ce qu'on doit tout simplement abandonner l'espèce de chapitre II du projet de loi? Est-ce qu'on doit le scinder? Qu'est-ce que le gouvernement devrait faire, vous pensez?

Mme Ghazal : Malheureusement, tous ces débats-là, on les a déjà eus, ils ont déjà eu lieu, où est-ce qu'on a essayé de faire entendre raison au ministre, juste avant l'étude détaillée, de scinder le projet de loi. On a amené tous les arguments possibles et imaginables. On a amené des motions préliminaires — quand je dis «on», Québec solidaire mais aussi les oppositions — des motions préliminaires pour que le ministre soit assis à la table puis que ce soit lui qui réponde à nos questions. Donc, tout ça a été essayé.

Techniquement, moi, ce que j'aurais aimé, si c'était possible, c'est de dire : Bien, on supprime tous ces articles-là. C'est juste que, techniquement, c'est juste impossible. Ça ne sera pas recevable. Donc, ce que je fais, c'est que je vais essayer... ce qu'on va essayer de faire, là, Québec solidaire, c'est de sauver les meubles, de dire : Qu'est-ce qu'on peut faire? Moi, j'ai des amendements qui sont prêts pour qu'il y ait plus de transparence par rapport à la gestion de la transition énergétique. J'ai des amendements aussi autres pour, comme je vous le dis, là, vous suivrez la commission, pour sauver les meubles parce qu'en ce moment, malheureusement, c'est ce qu'on peut faire.

Mais je continue à dire que, si on continue à faire la pression sur ce gouvernement-là, peut-être, parce que c'est déjà arrivé qu'on a vu le gouvernement reculer, peut-être qu'il va reculer. Peut-être. On n'a pas le choix. On est à cette table-ci, puis c'est ça que je vais faire.

Mme Gamache (Valérie) : Actuellement, dans cette commission parlementaire là, est-ce que vous avez l'impression qu'on s'en va dans le mur ou qu'il y a quand même une ouverture?

Mme Ghazal : Écoutez, on a quand même passé... on est rendus à l'article 43. Il y en a 77. C'est vrai que ça fait longtemps qu'on l'étudie. C'est quand même une pièce majeure, là, dans la lutte aux changements climatiques, pour la suite du plan du gouvernement. Et le climat, le ministre lui-même, il l'a dit en dehors des caméras, je suis sûre qu'il ne m'en tiendra pas rigueur de le dire, c'est qu'il y a des amendements, les amendements qui ont été acceptés, ça veut dire que le ministre a acceptés, les amendements de l'opposition, Québec solidaire, on est ceux qui en avons soumis le plus et que le gouvernement a acceptés. Donc, le ministre ne pourra pas dire qu'on passe des heures et des heures, parce qu'il accepte nos amendements. C'est-à-dire que le travail qu'on essaie de faire est un travail extrêmement important, puis il peut faire avancer puis faire des changements. Pas des changements fondamentaux comme on le souhaite, mais ça fait quand même des changements.

Donc, c'est un climat de travail... Moi, je prends mon travail très au sérieux. Je pense que mes collègues aussi, de la même façon. Mais en ce moment, là, on n'a pas le bon interlocuteur devant nous.

Mme Crête (Mylène) : Pourquoi est-ce que ça ne vous rassure pas, le fait par exemple que Mme Gélinas ait été nommée sous-ministre au ministère des Ressources naturelles?

Mme Ghazal : Bien, en fait, le fait qu'il y ait un sous-ministériat puis que ça soit elle qui est nommée, c'est déjà... c'est bien, mais ce n'est pas rassurant. Parce que toute la question, comme je vous dis, de l'agilité, de l'efficacité, de la rapidité, du fait que cet organisme-là ne fait pas comme le pense — puis ça montre sa méconnaissance — le ministre Jonatan Julien... Lui, il pense qu'il ne fait que juste rouler des programmes, mais ce n'est pas ça, juste, ce qu'il fait. Il essaie de voir les meilleures innovations partout à travers le monde. Par exemple, avec Investissement Québec pour voir qu'est-ce qui peut être mis en place pour plus d'innovation, ils ont cette agilité-là, ils n'ont pas besoin de demander la permission, par exemple, au Conseil du trésor.

Là, le ministre nous dit : Oui, oui, on a entendu, on va essayer que ça soit agile, on va essayer de sortir le chéquier plus rapidement pour qu'il soit donné aux gens, là, aux organisations ou aux citoyens qui font des rénovations rapidement. Mais c'est beaucoup plus que ça, l'agilité. Je veux dire, je vous donne l'efficacité, là, quand on dit : 18 % de moyens avec 60 % de résultats. Il y a aussi, par exemple, un programme pour... un règlement pour les biocarburants. Ça fait très longtemps, ça va faire deux ans qu'un des sous-ministères, le sous-ministère qui s'occupe de l'énergie, là, et des biocarburants... Bien, il n'est toujours pas sorti, ce règlement-là. Ça fait tellement longtemps que ça traîne, et ça traîne, et ça traîne. Elle est où, l'efficacité?

Mme Crête (Mylène) : Merci beaucoup.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 13 h 55)

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