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Point de presse de M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé

Version finale

Le jeudi 22 octobre 2020, 8 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante-sept minutes)

Le Modérateur : Bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à vous aujourd'hui M. Joël Arseneau, porte-parole en matière de santé, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Il sera disponible ensuite pour prendre les questions du jour. M. Joël Arseneau.

M. Arseneau : Alors, bonjour, tout le monde. Je ne le sais pas pour vous, mais on a la désagréable sensation aujourd'hui de jouer dans le même film qu'au printemps. On a l'impression que, dans le domaine de la santé, ça craque de partout.

On a plusieurs exemples. Évidemment, là, le décompte des cas en CHSLD qui est complètement erratique, des patients qui sont transférés par erreur en zone rouge, alors qu'ils sont testés faux positifs, le délestage en santé mentale qui se poursuit malgré le fait que le gouvernement dit vouloir porter une attention particulière aux problèmes de détresse psychologique et de santé mentale. Et il y a toute la question des ratios sécuritaires patients-infirmières qui sont mis à mal par des nouvelles données produites par la FIQ, le temps supplémentaire obligatoire qui va être suspendu pendant le week-end qui s'en vient.

Bref, ce qu'on conclut, c'est que la planification gouvernementale, le degré de préparation, en fait, le plan de match en neuf points qui avait été déposé par le gouvernement, ne fonctionne pas, et aujourd'hui on va questionner le gouvernement là-dessus. Et on va aussi lui faire une proposition plus spécifique aux CHSLD, c'est que l'Assemblée nationale prenne acte de ces difficultés, ces irrégularités, là, survenues dans la publication des données quotidiennes, dans les CHSLD, sur les cas. Et ce qu'on veut, c'est plus de transparence, évidemment, puis qu'on puisse actualiser d'heure en heure la liste des cas en CHSLD, plus particulièrement, et de différencier les cas des résidents des cas des employés.

Là-dessus, je vais laisser la parole à mon chef, Paul St-Pierre Plamondon.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Joël. Comme vous le savez, hier, on a déposé une motion qui était très importante pour moi parce que c'était une promesse de ma part de déposer une motion sur l'urgence linguistique, qui, notamment, demandait, dans la mesure où le nombre de places en cégep, dans les cégeps anglophones, devenait plus grand que le nombre de places de cégeps en français à Montréal, de reconsidérer la p.l. n° 66, qui accélère l'anglicisation.

Et j'ai été très, très, très déçu du résultat hier et je me suis dit prenons un pas de recul, hier soir, et j'ai écouté au complet… séance de l'Assemblée nationale, mercredi le 21 octobre, la motion du mercredi. C'est un excellent film. Je le recommande, en fin de semaine, si vous avez le temps, si vous avez un trois heures et demie à écouter. C'était très, très bien joué par la CAQ, qui nous confond. Le jeu est tellement bon qu'on ne sait plus qui est le PLQ et qui est la CAQ dans ce débat-là sur la langue française. La CAQ a voté avec le PLQ pour bloquer une motion sur la langue française. La CAQ considère qu'il n'y a pas d'urgence sur le plan linguistique. Et la CAQ ne fait rien depuis deux ans, et continue non seulement à ne rien faire, mais pose un geste concret pour l'anglicisation de Montréal.

Et, spontanément, à 16 h 55, j'ai appelé un magasin de trophées à Québec et je me suis décidé à décerner, là, deux oscars ce matin non seulement parce que le film est excellent. C'est un film d'horreur, mais, pour ceux qui aiment le genre, c'est un très bon film que cette séance de l'Assemblée nationale. J'encourage la population à aller voir ça. Mais un oscar, une mention toute spéciale à Mario Laframboise dans son rôle de libéral fédéraliste. Il nous a servi tous les arguments classiques du Parti libéral, à un point tel qu'on ne savait plus qui était la CAQ et qui était le Parti libéral.

Notamment, il nous accuse de politique de la terre brûlée. La terre brûlée, là, pour ceux qui ne connaissent pas cette expression-là, ça vient, entre autres, des campagnes napoléoniennes en Russie, mais c'est de tout détruire sur son passage pour ne laisser rien à ses adversaires, alors que notre motion, elle est raisonnable, c'est tout simplement de dire : N'aggravez pas le problème, s'il vous plaît, à la CAQ, n'accélérez pas l'anglicisation alors qu'il y a des besoins criants dans le réseau francophone. J'ai des images ce matin de Lionel-Groulx, sur mon Twitter, où est-ce que le cégep est en ruines. Donc, faites un choix pour équilibrer le nombre de places entre le réseau francophone et le réseau anglophone.

Et Mario Laframboise, aussi, qui nous rappelle l'excellent classement de McGill comme pour nous dire qu'il faut continuer de financer davantage le réseau anglophone parce qu'il est meilleur que le réseau francophone, je réfère à tout le monde, mais particulièrement à M. Laframboise… je le réfère à la lettre Les universités anglophones financées démesurément, qui a été signée par des dizaines de professeurs, une lettre publiée dans LaPresse. Je le réfère aussi aux travaux de Frédéric Lacroix, qui nous démontre que, sur le financement pour les universités, 30 % de notre financement va au réseau anglophone, alors que les anglophones, c'est 8 % de la population québécoise. Et les données sont très, très claires quand on additionne le financement fédéral parce que le fédéral donne le tiers de son financement à McGill et le réseau anglophone obtient 40 % au total. Donc, je donne mon oscar à Mario Laframboise dans le rôle d'acteur principal.

Et j'accorde aussi un autre oscar à M. Benoit Charette pour sa réponse en environnement. Là, tous ceux qui ont à coeur l'environnement, là, je m'adresse à vous, là, peu importe c'est quoi, votre allégeance politique, peu importe c'est quoi, votre âge, le ministre de l'Environnement, hier, en réponse à une question légitime, à savoir pourquoi, dans la relance économique, il n'y a pas de place pour un virage vert, pourquoi ce n'est que du béton, il a répondu : Ajouter des voies puis ajouter des routes, c'est du développement durable parce que, des fois, ça sauve des vies parce que c'est plus sécuritaire. Mais dans quelle planète on vit? On est en 2020, puis c'est ça, notre ministre de l'Environnement au Québec? Il y a toujours des limites à répondre n'importe quoi.

Puis, si vous avez à coeur l'environnement, intéressez-vous à la politique parce qu'en ce moment 74 % des Québécois sont satisfaits de la gestion de la pandémie, alors qu'on est en train de répéter toutes les mêmes erreurs que dans la première vague, alors qu'on a les mêmes problèmes. Vraisemblablement, on n'est pas mieux préparés. On avait déjà parmi les pires statistiques au monde en termes de décès. Puis, pour ce qui est du virage vert, on n'a rien. On a raté l'opportunité puis on a un ministre de l'Environnement qui nous répond : Faire des routes, c'est du développement durable. Donc, à lui aussi, je lui remets un oscar, dans le rôle d'acteur de soutien.

Donc, en conclusion, je pense qu'il faut prendre au sérieux... Puis j'avais le choix ce matin entre être très fâché ou amener une touche d'ironie par rapport à ce qu'on a entendu hier, mais la CAQ et le PLQ ne font qu'un. La CAQ est un parti fédéraliste qui n'a aucune conviction ni volonté d'agir en matière de la langue française, qui n'a aucune conviction ni volonté d'agir en matière d'environnement.

Et vous noterez que Simon Jolin-Barrette, qui, lui, régulièrement, nous fait de grandes déclarations d'amour envers la langue française, a quitté et n'a pas voté hier. Et je vous mets au défi, vous, journalistes, d'aller demander à Simon Jolin-Barrette aujourd'hui s'il est d'accord avec le p.l. n° 66, si lui, il est d'accord avec l'agrandissement de Dawson et de McGill pendant que le réseau francophone a des besoins criants.

Donc, à suivre. Je prends vos questions.

M. Lacroix (Louis) : Vous ne trouvez pas que ça manque un peu de décorum de vous moquer de l'institution démocratique qu'est l'Assemblée nationale parce que vous n'êtes pas satisfait de la façon dont un débat hier s'est déroulé sur une de vos motions, de comparer l'Assemblée nationale à une mascarade? Vous ne trouvez pas que ça manque de classe?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, ce n'est pas ça que j'ai dit. Je compare...

M. Lacroix (Louis) : Bien, il y a un oscar en avant, puis vous dites : On a assisté à un beau spectacle hier. Il me semble que c'est un peu se moquer de l'institution.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Exactement, c'est se moquer de la piètre qualité du débat d'hier et c'est nécessaire. C'est relever le débat, forcer la CAQ à arriver avec d'autres choses que des réponses de mauvaise foi qui n'éclairent pas la population. Donc, je pense que l'intervention, elle est nécessaire parce que ce qui s'est passé hier, c'est grave. Et j'avais deux choix ce matin, soit arriver fâché puis déchirer ma chemise en disant : C'est complètement inacceptable que la CAQ vote contre la langue française… bien, arriver fâché ou attirer l'attention de la population en disant : Mais prenez quelques secondes pour écouter le débat d'hier, là, on a un problème.

Et je pense que je n'ai rien dit d'irrespectueux. Je décerne un oscar parce que ce que Mario Laframboise a dit hier, c'était méprisant envers les francophones. Ça sous-entend que le réseau francophone sera toujours moins performant. Ça sous-entend également que le Parti québécois, c'est des gens qui... Je pense que l'insulte, là, la seule dans cette histoire-là, c'est quand que M. Mario Laframboise dit : C'est la politique de la terre brûlée de la part du Parti québécois. Mais il y a des limites à la mauvaise foi. Et on se serait dit devant le Parti libéral. C'est le genre de réplique puis d'approche que le Parti libéral du Québec avait sous Jean Charest et sous Philippe Couillard. Ça, je pense que c'est insultant. Mais de décerner un oscar ce matin, moi, je ne pense pas que c'est un manque de décorum, mais c'est une façon de souligner la piètre qualité des réponses hier.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'on doit ouvrir les restaurants au Québec? Là, il y a des voix qui commencent à se faire entendre en disant : Ce n'est pas ici que... Ce n'est pas dans les restaurants qu'il y a des éclosions, ce n'est pas de... Est-ce qu'on doit, à votre avis, M. St-Pierre Plamondon, lâcher du lest un peu, et donc permettre aux Québécois de recommencer à socialiser, par exemple, dans les restaurants pour le bien de la santé mentale, etc.? Votre point de vue là-dessus, c'est quoi?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Le problème, en ce moment, c'est l'imprévisibilité. Pour toutes les compagnies, n'importe où, en milieu des affaires, mais c'est vraiment le cas pour les restaurateurs, ils ont besoin de savoir, en termes de planification, on s'en va où. Tout le monde comprend qu'on ne contrôle pas le virus. On ne contrôle pas le nombre d'infections. Mais ce qu'on contrôle, c'est l'information qu'on donne à l'avance aux entreprises pour qu'elles puissent planifier.

Là, le problème des restaurateurs, c'est demandez-leur s'ils ont une idée quelconque d'on s'en va où. Ils n'ont pas d'information ni de façon de planifier. Donc, le coeur du problème, il est là. Si on est pour étendre, parce que la Santé publique nous le demande, le 28 jours, soit, mais informons-en tout de suite les restaurateurs. Et, s'il y a moyen d'ouvrir, il faut qu'ils se préparent. Donc, c'est un problème d'information.

M. Lacroix (Louis) : ...a laissé entendre qu'il pourrait aller jusque-là mardi en disant : Bon, on est en train de regarder ça, là, si on ne peut pas permettre aux restos et aux gyms… Est-ce qu'à votre avis ils devraient le faire? C'est ça, ma question que je vous pose. Je comprends la prévisibilité, mais...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est ça, c'est que moi, je ne suis pas comme la CAQ, là. Je ne vous répondrai pas une réponse politique à des questions de santé publique. Ce n'est pas mon opinion qui compte. Est-ce qu'on a quelqu'un en Santé publique pour nous donner une opinion objective sur cette question-là? Le rôle du politique, une fois que la Santé publique donne des instructions, c'est de permettre aux entreprises de se préparer convenablement puis d'être transparent sur les raisons de la décision. Et ça, c'est ce que le politique ne fait pas en ce moment. Les restaurateurs sont dans le noir. Ils n'ont aucune idée de ce qui s'en vient. Puis on ne sait pas pourquoi les décisions sont prises. Il est là, le problème. Mais c'est la Santé publique qui doit nous dire si le 28 jours, c'est suffisant ou si on doit étendre.

Mme Gamache (Valérie) : Concernant la situation dans les CHSLD, je ne sais pas si c'est M. Arseneau ou vous qui allez répondre, mais, quand on a, ce matin, des équipes SWAT qui doivent se présenter dans quatre CHSLD, est-ce que vous en arrivez à la conclusion qu'on n'était pas prêts finalement pour faire face à cette vague?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vais laisser Joël répondre. Mais je ne peux pas m'empêcher de juste observer le fait que c'est une deuxième vague puis c'est exactement les mêmes phénomènes que durant la première. Et là où le Parti québécois était conciliant, durant la première vague, en se disant, à l'impossible, nul n'est tenu, c'était difficile de savoir… Là, je ne sais pas ce qui s'est passé cet été, en termes de préparation, à la CAQ, mais on est exactement dans le même film, les mêmes problèmes, le même degré d'improvisation, le même degré... Les mêmes problèmes. C'est exactement les mêmes articles de journaux que durant la première vague. C'est complètement inacceptable.

Puis j'invite Joël à commenter là-dessus.

M. Arseneau : Bien, en fait, oui, le chef a totalement raison. Si on regarde le plan d'action qui avait été adopté ou présenté au mois d'août, l'axe 5, si je me souviens bien, disait qu'on allait mieux prévenir les infections dans les établissements, et qu'il y aurait des nouveaux protocoles qui seraient implantés, et une personne responsable dans chaque établissement… s'assurer que tout fonctionne bien.

Aujourd'hui, le gouvernement envoie des équipes SWAT parce qu'il constate l'échec de son plan d'action. Il constate l'échec des mesures qu'il a mises en place. Ce plan d'action là, à plusieurs égards, d'ailleurs, est un échec. La communication, par exemple, l'axe 9, objectif 2, c'était d'avoir de l'information juste, efficace, cohérente. On apprend, deux semaines plus tard, qu'il y a une infection monstre dans un CHSLD. Est-ce que c'est ça, d'avoir de l'information juste et cohérente?

Alors, moi, je vous invite à revenir au plan de match. Qu'est-ce qu'on a fait cet été, outre élaborer un plan sur papier? Est-ce que, sur le terrain... Le fait d'avoir nommé des gestionnaires, par exemple, est-ce que ça permet de mieux mobiliser les troupes, les employés, les inciter à aller se faire tester, par exemple? À quoi servent ces gestionnaires qu'on a réussi à embaucher, là, juste à la date limite, le 30 septembre? Ils sont en place depuis un mois, mais la situation, est-ce qu'elle a changé sur le terrain? Apparemment, non. Alors, ça, c'est troublant.

M. Laforest (Alain) : Est-ce que c'est un échec ou c'est une mauvaise application des consignes, des règles, et une mauvaise adhésion du personnel à un plan de match pour rentrer le virus dans les CHSLD? Vous pourrez réagir, M. Plamondon. Je vous ai vu hausser les épaules.

M. Arseneau : Oui. Bien, en fait, moi, je pense que le gouvernement avait la responsabilité, une fois qu'on a eu l'été pour se réorganiser, pour planifier, pour anticiper, de mettre en place des mesures à travers, oui, le plan qu'il a présenté, mais à travers la mobilisation des effectifs et des gestionnaires. Alors, si, aujourd'hui, le message ne passe toujours pas, visiblement, le message, il part d'en haut, là, mais qu'est-ce qu'on fait pour avoir de l'information terrain et pour mobiliser les troupes sur le terrain? À l'heure actuelle, ce n'est pas concluant. Et je pense que l'échec, il est dans la cour du gouvernement. On ne peut pas blâmer les employés qui sont à bout de souffle, à bout de ressources et qui sont mal conseillés, qui sont mal équipés, qui sont mal informés également.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pour revenir à votre question, c'est parce que ça va ensemble. Dans la première vague, le gouvernement pouvait répondre : On a pris quand même de bonnes décisions, mais la machine n'a pas suivi.

Mais, une fois que la première vague est terminée, puis on a l'été, c'est quoi, la responsabilité du gouvernement, en sachant qu'il y a une deuxième vague? C'est de s'assurer, auprès des gestionnaires, puis de voir, partout dans la machine, à ce que, durant la deuxième vague, ça fonctionne. Ce travail-là n'a pas été fait, et ça, c'est la responsabilité du gouvernement. Et on ne laissera pas le gouvernement s'en sauver à nouveau en disant : Ah! ce n'est pas de notre faute, on constate que la machine administrative n'a pas suivi. C'était leur responsabilité de bien se préparer. Ils ne l'ont pas fait. Je ne sais pas ce qu'ils ont fait cet été, mais c'est bâclé, c'est brouillon et ça a des conséquences à nouveau.

Et je suis surpris de voir que 74 % de la population pense que cette pandémie-là est bien gérée au Québec. Les chiffres sont clairs, c'est un des pires endroits, au Québec, en termes de mortalité. On a encore les mêmes problèmes durant la deuxième vague. Moi, je pense qu'il faut commencer à exiger, là, puis la première exigence, c'est la transparence des données.

Mme Lévesque (Fanny) : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

Mme Lévesque (Fanny) : L'existence de «SWAT teams», là, à défaut d'une meilleure expression, est-ce qu'en soi c'est une bonne nouvelle? Parce qu'il n'y en avait pas de ça à la première vague.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est ça, c'est qu'on ne jugera pas le gouvernement sur la base de ses initiatives. Tu sais, c'est du marketing politique, là : Wow! On a des «SWAT teams». Nous, ce qu'on veut voir, c'est est-ce que, sur le terrain, ça fonctionne. Est-ce qu'au terme de la première vague on a appris quelque chose puis on a modifié ce qui ne fonctionnait pas? Puis, en ce moment, ce que les résultats nous disent, c'est : Non, ce n'est pas le cas. Après, on peut nous sortir des bébelles qui sortent... de marketing, là, qui sonnent très, très bien, comme : On a des «SWAT teams». Les résultats ne sont pas là parce que le travail a été bâclé, de toute évidence.

Mme Lévesque (Fanny) : Vous avez dit, par deux fois, que les Québécois appuient le gouvernement pour la gestion de la pandémie à 74 %, alors qu'on fait toutes les mêmes erreurs que la première vague. Qu'est-ce qui vous choque là-dedans, que les gens appuient la CAQ, que les gens ne sont pas informés?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce qui vient me chercher, là, c'est qu'il y a un gouvernement qui se disait amoureux de la langue française, qui, dans son plan de relance économique, finance l'anglicisation de Montréal, un gouvernement qui aggrave la situation environnementale par l'étalement urbain, par la construction de routes, puis c'est ça, son plan de relance économique, et un gouvernement qui a des beaux messages enrobés, a mis je ne sais pas combien de dizaines de millions, avec Cossette Communication, pour nous faire du beau marketing politique sur la gestion de crise, mais qui, dans les faits, est toujours aussi brouillon, en retard, puis on a les mêmes problèmes que durant la première vague.

À un moment donné, je me demande si la population... Tu sais, j'ai vraiment... Je ne comprends pas cette donnée-là, de niveau d'approbation envers la gestion de la pandémie, parce qu'elle est problématique, la gestion de la pandémie. Puis tout ce qu'on demande, au Parti québécois, parce que, c'est sûr, c'est facile d'être gérant d'estrade, là, donc, nous, tout ce qu'on demande, c'est : Soyez juste transparents, donnez-nous l'information, qu'est-ce qui vient de la Santé publique, puis pourquoi, ensuite, ça ne fonctionne pas dans la mise en place, puis pourquoi vous prenez des fois des orientations politiques distinctes, différentes de la Santé publique. C'est tout ce qu'on demande puis on ne l'obtient pas. Je ne peux pas croire qu'on ne l'obtient pas.

Mme Lévesque (Fanny) : …cette forte adhésion-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Pardon?

Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce qui explique cette forte adhésion-là, à votre avis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je ne l'explique pas, mais je pense que mon rôle, comme chef du Parti québécois, c'est d'éclairer les gens sur les faits, parce qu'on peut avoir une perception, puis avoir le message du jour, puis là dire : On remercie du fond du coeur je ne sais pas qui, puis ensuite mettre de l'avant le «SWAT team», et tout ça, là, c'est de la mise en marché politique. Moi, mon rôle, comme chef de l'opposition, c'est de ramener tout ça aux faits puis de dire à la population : Vous avez droit à la transparence, puis on a droit de savoir ce qui est santé publique, politique, puis de faire des diagnostics intelligents sur ce qui se passe présentement parce que c'est grave.

M. Laforest (Alain) : La population a tort? La population se trompe?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, non, la population ne se trompe pas, mais la population a droit à des faits. Puis moi, j'ai un rôle à jouer, puis je vais le jouer. Donc, je pense qu'il faut distinguer le marketing politique mis de l'avant par la CAQ puis les résultats obtenus. Mon rôle à moi, c'est que la population considère que les résultats en ce moment sont catastrophiques.

M. Larin (Vincent) : ...une petite question concernant Québec. On apprenait ce matin que l'étude commandée par le MTQ pour connaître les impacts, là, du retrait du trambus dans le projet du tramway, c'est retardé. Est-ce que vous vous inquiétez de dépassement de coûts ou de retards indus dans ce projet-là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce que je m'inquiète, c'est qu'on a un plan de relance d'urgence, qui s'appelle le p.l. n° 66, et là, là-dedans, on rentre toutes les promesses électorales de la CAQ, puis ce n'est que du béton. Puis, pendant ce temps-là, des projets qui permettent un virage vert, mais aussi qui permettent à la ville de Québec d'avancer sur le plan économique, comme le tramway, ça, c'est aux calendes grecques, c'est le dérapage parce que ça ne faisait pas partie des engagements électoraux.

Donc, ce qui m'inquiète, c'est qu'on déguise en relance économique essentiellement les promesses électorales de la CAQ pour qu'ils puissent dire dans quelques années : La CAQ a tenu ses promesses. Mais, sur le plan environnemental, c'est complètement inacceptable puis ça montre les vraies priorités de la CAQ. Est-ce que la CAQ tient à la ville de Québec? Je vous laisse répondre.

M. Larin (Vincent) : Mais est-ce qu'ils tiennent à la ville de Québec?

M. Carabin (François) : Est-ce qu'il faut retirer les projets routiers du projet de loi n° 66 pour les remplacer, par exemple…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est-à-dire qu'il faut ajouter au p.l. n° 66 des projets structurants sur le plan énergétique, puis du virage vert, puis des projets de transport en commun. Puis, au niveau, là, des institutions d'enseignement, il faut amener le financement destiné à Dawson et à McGill... Et, quand qu'à Dawson on vous dit que ça ne fera pas plus de place... Quand on agrandit, c'est pour avoir plus d'élèves. Et, pendant ce temps-là, il y a des cégeps francophones qui ont le même enjeu. Il faut que cet argent-là aille aux institutions francophones.

Donc, ce sont des ajustements qu'on demande au p.l. n° 66. On n'est pas là pour ralentir les choses, mais il faut dire la vérité sur les orientations réelles du gouvernement en ce moment, et elles doivent être corrigées.

M. Carabin (François) : Vous dites que c'est juste du béton. Quand on regarde le projet de loi n° 66, il y a plusieurs projets routiers, projets de voirie. Est-ce que d'en enlever, d'écrémer ça, si on veut, ça ne permettrait pas de parler également de relance verte, là?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, c'est-à-dire que, oui, on pourrait faire des choix budgétaires différents. Mais je pense qu'en général c'est un plan de relance des années 90, là. Si on était dans les années 90, c'est ça qu'on ferait. On dirait : On construit des routes parce que ça relance l'économie. C'est une compréhension complètement en retard sur l'état du savoir économique en date de 2020. On a besoin de faire le virage vert, mais la CAQ ne comprend pas parce qu'elle est figée dans les années 90.

Mme Crête (Mylène) :Mais il y a quand même des projets de transport collectif dans le...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il y en a quelques-uns, mais c'est nettement...

Mme Crête (Mylène) : Il y en a six à peu près.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Quand on regarde le béton versus quelques projets ici et là, quand on regarde le tramway de Québec, quand on regarde l'assainissement des eaux, qui pourrait être un investissement...

Mme Crête (Mylène) :Vous savez qu'à Gatineau ils en ont besoin, du projet de transport collectif.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, partout au Québec, partout au Québec, on peut… Mais ce n'est pas juste ça, là, le virage vert. Quand on parle d'assainir les eaux puis d'investir dans nos infrastructures pour que l'eau soit mieux traitée, qu'il y ait moins d'eaux usées dans nos... en voilà un, un projet. Quand on parle d'énergie verte, faire une transition énergétique, bien, on peut investir dans des entreprises québécoises en ce sens-là. Les possibilités sont multiples. Mais il n'y a pas de volonté du gouvernement. Ce qu'on a, c'est la volonté d'un gouvernement de se dire : On va mettre toutes nos promesses électorales dans le p.l. n° 66. On va vendre ça comme un projet de relance économique et, dans deux ans, à des fins électorales, on pourra dire : On a tenu toutes nos promesses. C'est ça qui se passe en ce moment.

Le Modérateur : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : What's your reaction about the fact that the Health Minister is sending SWAT teams in CHSLDs, four different CHSLDs in four different regions, because the situation is not under control?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) :Well, it tells you that there was planning to be done during the summer. It was not done properly, and then we have emergency teams trying to address fires everywhere. The problem is why are there fires everywhere since it's a second wave? Why haven't we planned this correctly during the summer? That's the issue.

M. Authier (Philip) : This morning, in Le Devoir, the director general of Dawson says there's a lot of misinformation about the project, and that you, in the PQ, are misinformed, and it's not going to add more students. How do you respond to that?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, it's funny that the misinformation comes from himself. He himself said that it was designed to add 800 students, and that's the case. And now, today, he's contradicting himself, saying : Oh! no, no, like, we're not making an expansion of the CEGEP to add students. Why are you doing an expansion of your CEGEP if its not to add students? And how do you explain then that you said exactly that in June, that it was for adding 800 students? So I think it's an issue of credibility. And we're not fooled by that declaration. The impact of that investment is to add around 800 students. And it's important to say as well that Dawson is already above the «devis», the planification of how many students there should be, and that's why the grant exists.

M. Authier (Philip) : ...said yesterday it's been 1,250 for the last 23 years. He said that yesterday.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : The planification is not respected by Dawson. So there's what's on paper and what's happening. And that's why the grant. The grant is to add space for more students. That's the case.

M. Authier (Philip) : My last question on this matter. You're giving an oscar to Mr. Laframboise for his scorched earth quote about... and the fact that he said they should give money to anglophone and francophone institutions.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : For his role as a PLQ «député», for his role as a convinced Liberal federalist.

M. Authier (Philip) : But perhaps it's a bit of a shock, as you're just arriving, but, you know, the CAQ is a coalition of many different political views.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Is it?

M. Authier (Philip) : So why are you surprised that Mr. Laframboise would say that and Mr. Jolin-Barrette would be more interested in language?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Well, we have to look at the proportion of that coalition. I think, «la CAQ», overall, when you look how it behaves, there's a few exceptions, it's a federalist Government. It is just like the Liberal Party of Québec. It thinks the same way. It makes the same arguments. Yesterday, it was impossible to distinguish what the Liberal Party says and what the CAQ says. So there are exceptions here and there. Simon Jolin-Barrette refused to vote yesterday because I'm sure he doesn't agree with what's happening, but he's really a minority within his coalition. So what is the coalition at the very end of the day? A federalist party that behaves exactly like the Liberal Party.

Mme Senay (Cathy) : Can I ask one question to Mr. Arseneau about seal hunting? That would be like : Oh! yes, come on, that's my expertise.

M. Arseneau : I'm very happy to answer your question. What is your question?

Mme Senay (Cathy) : Well, you know that seal hunting will be allowed in a portion of l'île Brion in the Magdalen Islands this winter. So what's your reaction? Because, I guess, hunters are really happy about this news, and how will we make sure that local input and expertise is taken into account in this new experience?

M. Arseneau : Well, it is an experiment. We still don't know how many seals will be catched, and so it's experimental. So, just to qualify your assertion as to the hunters being very happy, they still don't know what's in store for them. So we're not talking commercial hunting, we're just talking experimental. So if we go about it, you know, catching 10 or 12 mammals, that will not change the situation.

What the population was asking for is to open for commercial hunting because the herd has grown dramatically, from a few hundred heads to more than 10,000 heads, and it affects the ecosystem. And now the Government says : Well, that's probably a collateral damage of, you know, «instauring» a reserve. So, now, we'll study as to whether opening the hunt would affect the reserve. And what I'm saying is it may not affect the reserve, but it affects the ecosystem around the reserve.

So it's more complicated than just saying : Well, we're reopening the hunt. We're not really doing it. It's going to take two or three years to study the case, and the request dates back three years, so we're wasting time.

Mme Senay (Cathy) : …to work so hunters will want this to work first.

M. Arseneau : Yes, absolutely.

Mme Senay (Cathy) : So how do you make sure that the local expertise and input are taken into consideration? How do you make sure of…

M. Arseneau : Well, the expertise is already there. We're already hunting in different grounds. In the past couple, two, three years, hunters from the islands have had to go to Miscou, in Nova Scotia, to do their business and bring back the meat and everything. So the expertise is there. The rules are already there. The DFO is already supervising the operations, so the same should take place in Brion as of January. Thank you.

Mme Senay (Cathy) : Merci.

M. Arseneau : Thank you very much.

(Fin à 9 h 25)

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