(Neuf heures)
Mme Massé : Oui. Bonjour, tout
le monde! Hier, à l'Assemblée nationale, en fait, l'ensemble des partis
présents ont reconnu la nécessité d'une meilleure autosuffisance médicale et
que l'autosuffisance médicale doit être au coeur de la relance pour faire face
aux défis qui sont les nôtres, actuellement, au Québec. Après 15 ans d'avoir
martelé l'importance de Pharma-Québec, je me réjouis de cette unanimité.
Puis après ça, bien, ça se gâte un peu parce
qu'en point de presse le premier ministre fait : Wo, wo, wo! Un instant!
Il s'est vite repris en disant : Oui, mais il faut que ce soit réaliste.
Réaliste.
Quel manque d'ambition! Cet homme qui, il
y a quelques mois, voulait créer des jobs à 30 $, 40 $ de l'heure.
Quel manque d'ambition!
Est-ce qu'on veut être Pfizer demain
matin? Non, pas du tout, il n'a jamais été question de ça. D'ailleurs, on ne
veut pas fournir le monde entier avec Pharma-Québec. Ce qu'on veut, c'est
équiper le Québec, on veut protéger les Québécois et Québécoises.
M. Legault prétend être la personne qui se
soucie le plus de l'autonomie médicale au Québec. Pourtant, il ne semble pas
avoir de stratégie pour nous mener là. Pour l'instant, il continue à faire
comme d'habitude, des contrats un à un, de gré à gré. Entre moi et vous, ça ne
suffit pas, la preuve est faite.
Heureusement que Québec solidaire a réussi
à faire adopter cette motion-là hier pour, collectivement, les parlementaires
se dire que l'autonomie médicale doit faire partie de la relance économique. Il
faut qu'on se donne les moyens, on est capables. Vous allez nous entendre
là-dessus, on ne va pas lâcher le morceau. C'est justement pour en discuter
avec les autres partis, avec les autres parlementaires qu'on demande une commission.
Si les autres ont des propositions aussi pour l'autonomie médicale du Québec,
on est prêts à discuter, à échanger, à doter le Québec de ce qu'il a le plus
besoin, c'est-à-dire ses propres moyens face aux pandémies telles que nous
vivons actuellement.
Le gouvernement doit être ambitieux, le
Québec a l'expertise. Ce qui manque, c'est la volonté politique. François
Legault se range-t-il du côté du gouvernement fédéral qui minimise l'expertise
de nos laboratoires, de nos chercheurs? Je m'attends à beaucoup plus d'ambition
pour un premier ministre qui se dit nationaliste.
M. Leduc : Bonjour, tout le
monde. L'interdiction des armes de poing n'est pas un sujet nouveau au Québec,
comme au Canada, il y a des... Ça fait longtemps que des groupes la réclament,
des groupes comme PolySeSouvient, des groupes comme les personnes qui ont
malheureusement été victimes alentour de la communauté de la mosquée de Québec,
et la récente escalade des violences à Montréal, des violences avec arme à feu
rendent urgente une intervention solide sur ce plan-là.
Et force est de constater que, puisque M.
Trudeau ne veut pas avoir un plan d'action solide, en fonction du projet de loi
qu'il a déposé hier, et qu'il désire déléguer ce pouvoir aux villes, et que les
villes n'en veulent pas, avec raison, c'est complètement illogique, bien, nous,
on va proposer une motion aujourd'hui pour que le gouvernement du Québec
réclame cette délégation de pouvoir et qu'elle soit faite, plutôt qu'aux
villes, aux provinces, à l'État du Québec, pour que l'État du Québec, le gouvernement
de M. Legault, réclame ce pouvoir et applique sur le territoire québécois une
interdiction complète des armes de poing pour pouvoir participer à enrayer ce
fléau le plus rapidement possible.
Merci beaucoup.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions. Une question et une sous-question, s'il vous plaît.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que vous êtes d'accord, donc, avec les critiques qu'on a entendues, là,
c'est... depuis 24 heures, sur le fait que M. Trudeau avait renié sa promesse?
M. Leduc : Tout à fait. On
comprend la peine de PolySeSouvient, on comprend la peine des personnes qui
militent sur cette cause-là... pour cette cause-là depuis des années. Ce n'est
pas à la hauteur des attentes. Ce n'est pas un plan d'action qui nous semble à
la hauteur de la situation.
M. Lavallée (Hugo) : Et donc
vous, votre suggestion, c'est que le gouvernement québécois légifère pour
pouvoir imposer le rachat des armes d'assaut, c'est ça?
M. Leduc : Il y a des armes
d'assaut, des armes de poing. L'interdiction des armes de poing en particulier.
Il y a plusieurs aspects au projet de loi de M. Trudeau. Il y a l'affaire des rachats
d'armes d'assaut, qui est une chose, mais là on veut vraiment mettre l'accent
sur l'interdiction des armes de poing qui est un fléau à Montréal, entre
autres. Et le gouvernement Trudeau ne veut pas agir. Il tente de s'en laver les
mains en disant : C'est aux villes de bouger. J'imagine qu'il est... qu'il
reçoit une certaine pression du lobby proarmes, en particulier des provinces de
l'Ouest. Il décide de faire un pas derrière, à dire : Les municipalités
feront ce qu'elles veulent.
Mais nous, on dit : Un instant. Nous,
on pense qu'au Québec les gens sont prêts à avoir un plan d'action clair et
solide, une interdiction sur l'ensemble du territoire québécois. Et la motion
qu'on va déposer ce matin va en ce sens, que le gouvernement du Québec réclame
ce pouvoir et applique l'interdiction sur l'ensemble du territoire québécois.
M. Carabin (François) : Quels
effets auraient réellement une interdiction? Parce que ce qu'on entend, c'est
que, particulièrement dans le cas des armes de poing, c'est du trafic. C'est
aussi des armes qui sont même... Il y a de l'impression 3D de ces armes-là.
Est-ce que ça... Quels effets ça aurait, une interdiction comme vous la
suggérez ce matin?
M. Leduc : C'est une très
bonne question. Puis on va s'entendre, personne ne va vous dire aujourd'hui, ni
moi ni une autre personne qui réclame cette mesure-là, que c'est la solution
miracle, et qu'après ça tout va arrêter. L'enjeu des armes de poing à Montréal
et ailleurs au Québec doit être pris d'assaut par différents angles. L'escouade
de lutte contre le trafic d'armes, qui a été créée la semaine dernière au SPVM,
est une bonne nouvelle, pour aller s'implanter dans les réseaux d'importation
d'armes illégales pour, à la source, faire en sorte qu'il n'y ait pas de
demande, en quelque sorte, dans l'importation.
Toute une stratégie doit être déployée
aussi sur la question des jeunes, pourquoi cette culture-là s'implante chez les
jeunes, entre autres, à Montréal, de vouloir posséder une arme à feu, vouloir
se défendre. Donc là, on parle de meilleurs programmes parascolaires, de
groupes sociaux, de groupes communautaires financés, des centres sportifs à la
hauteur du défi. Donc, faire quelque chose, proposer quelque chose à ces
jeunes-là. Mais reste qu'au final il y a des armes légales qui sont volées, par
exemple, ou des propriétaires d'armes légales qui peuvent les revendre sur le
marché noir. Donc, cet angle-là peut être traité par la question de
l'interdiction des armes de poing.
M. Larin (Vincent) :
J'aurais une question sur les courriels de la Santé publique. Est-ce que vous
trouvez ça normal que le chef de cabinet de François Legault, un dimanche
matin, en faisant sa revue de presse, constate une situation potentiellement
problématique, des cas de COVID dans les bars et interpelle lui-même la Santé
publique? Est-ce que ça ne devrait pas être l'inverse?
Mme Massé : Écoutez, je
ne sais pas si ça devrait être l'inverse ou pas. Ce que cette histoire-là nous
révèle ce matin, c'est comment la cellule de crise du premier ministre Legault
était loin d'avoir les deux pieds bien enracinés dans le foyer de la crise à
cette époque-là, c'est-à-dire Montréal. Alors, ça fait plusieurs fois qu'on
vous parle de déconnexion de la cellule de crise du premier ministre. Bien,
pour nous, on avait, pour la première fois, un exemple concret de cette
déconnexion-là.
Mais permettez-moi de vous dire à quel
point ça nous rappelle l'importance d'une enquête publique, d'une enquête qui
va être large parce que c'est le genre d'information, c'est le genre d'exemple
qui, si on donnait un mandat d'enquête publique, pourrait mettre à jour ce
genre d'exemple là et d'autres qu'on n'a aucune idée. Mais voilà des questions
qui doivent... Et, à notre sens, il me semble que, ce matin, M. Legault
devrait se dire : Oups! Si ça commence à couler à petites gouttes de même,
on serait peut-être mieux d'avoir une enquête publique. En tout cas, je lui
souhaite.
M. Larin (Vincent) : ...je
veux dire, à travers tout ça, est-ce que ça ne démontre pas qu'on est dans l'improvisation?
Tu sais, quand c'est rendu que c'est le chef de cabinet qui lit les articles de
journaux puis qui réagit à ça avec des mesures ou des questions de santé
publique, ça donne un peu l'impression d'improvisation, non?
Mme Massé : Bien, écoutez,
moi, je n'ai pas... Tu sais, je veux dire, c'est une équipe, là. Tu sais, quand
il faut que tu sois «on» sept jours semaine, 24 heures sur 24 parce que tu
gères une crise, surtout... On se reporte en avril? Juillet, mettons. Juillet,
pardon. J'ai mêlé deux dossiers. C'est une chose, mais ce qui... pour moi, ce
que ça révèle, là, c'est que cette équipe-là, que ce soit le chef de cabinet, que
ce soit... Cette équipe-là n'était pas là où l'urgence nécessitait que l'équipe
de crise soit. Moi, c'est ça que je retiens puis surtout la nécessité d'une
enquête publique, là. C'est majeur.
M. Bergeron (Patrice) : Eu
égard à ce qui a été annoncé hier, les quelques légers assouplissements et,
néanmoins, on nous dit qu'il y a beaucoup, beaucoup d'autres menaces qui
continuent à... poindre sur le Québec, par exemple le variant. Est-ce que
c'était une bonne décision d'annoncer ces assouplissements-là au Québec pour la
relâche?
Mme Massé : Bien, vous savez,
c'est vrai que les variants, c'est inquiétant. Je vais y revenir. Mais pour
répondre spécifiquement à votre question, je pense que la semaine de relâche,
le Québec en avait besoin pour enlever un niveau de pression. Et nous, ça
faisait longtemps qu'on vous le disait et la science le dit, les activités
extérieures, là, c'est là où il y a le moins de danger. Alors, nous, on a envie
de dire aux Québécois et Québécoises ce matin : Si vous voulez vous
protéger, si vous voulez protéger les gens autour de vous, allez jouer dehors.
C'est là que c'est le plus safe.
Ceci étant dit, les variants, tel que vous
l'amenez, exigent que le gouvernement du Québec pose des gestes, notamment en
matière déplacements d'une région à l'autre. Et ça, là-dessus, moi, je n'ai pas
été satisfaite de la réponse, les gens des régions n'ont pas été... des régions
orange n'ont pas été satisfaits des réponses. Et, je le réitère, le gouvernement
semble focusser exclusivement sur une question de barrages policiers. Nous, on
lui en amène, des solutions. On dit : O.K., attention, là. Pas besoin
d'être un barrage 24 heures sur 24, fermer la frontière complètement
puis... Ça peut être des barrages occasionnels, ça peut être d'autre monde que
les policiers, parce que, ça aussi, c'est un de ses arguments, il n'y a pas
assez de polices, les policiers sont pris à autre chose. On comprend, mais
soyons créatifs. Il y a des gens de la Santé publique, il y a d'autres services
dans le gouvernement du Québec, je pense, qu'on pourrait mettre à contribution
pour protéger nos régions.
M. Lavallée (Hugo) : Mais
estimez-vous que, globalement, là, on a trouvé un certain équilibre justement
entre le fait de donner un peu plus de liberté aux Québécois, mais de ne pas
trop relâcher, là, si vous évaluiez l'ensemble de l'annonce d'hier?
Mme Massé : Bien, il y a
encore des questions. Tu sais, j'entendais ce matin... j'entendais les gens de
théâtre, par exemple, dire : Bien là, expliquez-nous la logique. C'est
quoi la logique entre une salle de théâtre puis une salle de cinéma?
Honnêtement, la réponse du premier ministre, là, n'était vraiment pas
convaincante et je peux comprendre qu'il y a des gens qui se posent des
questions.
Ceci étant dit, je nous rappelle que ce
que la science nous dit, c'est... les variants, ce n'est pas quelque chose qui
est nouveau. Il faut s'en protéger notamment parce qu'ils sont plus torrieux.
Ils se propagent plus vite puis ils sont plus torrieux. Et pour ce faire, bien,
il y a des mesures à prendre puis je pense, notamment, que la question d'offrir
aux régions qui sont actuellement moins, qui sont soit dans l'orange ou moins
dans le rouge, j'allais dire, de permettre à ces régions-là d'être protégées
par un certain barrage qui permettrait de poser des questions aux gens qui
transfèrent d'une région à l'autre.
La Modératrice
: Une
dernière question? Parfait. Est-ce qu'il y a des questions en anglais?
Une voix
: Oui.
Mme Massé :Oh yeah! She's there.
Mme Johnson
(Maya) : ...
Mme Massé : That's perfect.
Mme Johnson
(Maya) : My first question is about the REM project...
Mme Massé : The REM.
Mme Johnson
(Maya) : ...and the petition that you're going
to be putting on the National Assembly. …can you just
explain why you would like to see a change, I mean, it was described as an
urban scar, the current plans?
M. Leduc :
We all know the highway 40 and how it dismantled somehow a neighbourhood
in two. It's a frontier inside the city, and we don't like this urbanism, this
kind of urbanism, and we are afraid that the REM de l'Est might provoke those
kinds of scars like the highway 40 for the eastside of Montréal. So,
everyone in East of Montréal are happy about the idea of getting new options on
public transportation. Everybody.
But this happiness is not
an excuse for la Caisse de dépôt to think that we're going to accept everything
as it is proposed. We have a few amendments we would like to suggest. People
will have a lot of critics, for example, the fact that the REM is going to be
on air, aérien...
Mme Johnson
(Maya) : Aerial.
M. Leduc :
…aerial, on Notre-Dame for example. That's a big issue for people in my
neighbourhood, for example, in Hochelaga-Maisonneuve. So, all those kinds of
issues are going to be very important to listen to for the Caisse de dépôt. And
this is why we accepted to present the petition on-line today at the Assemblée
nationale.
Mme Johnson
(Maya) : Thank you. And, Mme Massé, just
a question in general about the confusion surrounding the rules about what's
allowed, what's not allowed. It seems that even though there are these
Government press conferences where they're trying to explain the rules, a lot
of people at home are still unsure of what you can do or can't do, or why
certain things are allowed, and other things aren't. Well, how do you respond
to all of that?
Mme Massé :
Let's say that it's so important to be clear. Because, you're right, it's a
little bit confusing. You know, some day it's O.K., the other day it's not.
But, at the same time, people want to deconfine because, for mental health,
it's very important. So, it's obvious that, if we want to deconfine, we need to
change the rule. So, when the rules, as Mr. Legault
changed it yesterday, it had to be clear and repeat… And let's say that I want
to raise up to the people that what science said, it's… to be outside, it's the
way, it's… The less possibility of transmission, it's outside door activity.
So, if you want to protect yourself, protect your loved ones, take the option
to go outside and play outside with your family.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 16)