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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Catherine Dorion, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de transports

Version finale

Le mardi 26 octobre 2021, 11 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures dix-huit minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Québec solidaire. Prendra la parole tout d'abord Catherine Dorion, députée de Taschereau, suivie de Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de Québec solidaire. Vous pourrez poser vos questions par la suite.

Mme Dorion : Merci d'être là, tout le monde. On vient d'apprendre que Bonnardel, de ce que j'ai compris, veut scraper la sortie d'autoroute dans Saint-Roch. C'est une bonne nouvelle, évidemment, pour le quartier Saint-Roch. On a gagné une première petite bataille, on est loin d'avoir gagné la guerre, mais je veux quand même prendre le temps de féliciter tous ceux qui se sont mobilisés, qui sont encore même très nombreux, les conseils de quartier, les groupes citoyens, les comités citoyens, toutes les personnes qui se sont déplacées pour aller dans les grosses manifs qu'il y a eues à Québec, les gens de l'extérieur de Québec qui se sont intéressés à l'enjeu, qui se sont exprimés sur l'enjeu. Ça prouve que, quand on se mobilise, ça prouve que, quand on fait ces choses-là, ça marche. La lutte paie quand les citoyens disent : Ça ne me plaît pas, je prends ça en main et je mets ça de l'avant. Ça fonctionne. Et nous, on va continuer d'accompagner ces citoyens-là jusqu'au bout pour gagner la bataille contre le troisième lien au grand complet.

Maintenant, il y a des petites choses que j'ai entendues qui m'ont laissée perplexe. Si le premier ministre ou le ministre des Transports pensent que les gens de Québec se battaient juste contre cette sortie-là dans Saint-Roch, il y a quelque chose qu'ils n'ont pas compris. Il faut comprendre, puis ça, je pense que les gens de Québec commencent à le saisir, là, les gens qui vont prendre le tunnel, peu importe elle est où, la sortie, peu importe par où ils sortent, quand ils vont sortir un peu plus au nord, ce n'est pas pour aller à Saint-Félicien, pour la grande majorité d'entre eux, ça va être pour s'en revenir au centre-ville. Donc, ils vont sortir par le tunnel, revenir dans chacun des quartiers centraux de Québec, dans les banlieues proches, finalement rajouter 50 000 à 55 000 voitures de plus sur le réseau municipal de Québec qui est déjà saturé à l'heure de pointe. Donc, le trafic, la congestion, les gaz à effet de serre, le bruit, la pollution atmosphérique, tout ça, peu importe où ça sort, c'est des enjeux, des effets négatifs que vont vivre les citoyens de Québec, que vont vivre les citoyens des banlieues de Québec aussi. Alors, ça, les gens de Québec sont en train de le comprendre de plus en plus.

Et il faut aussi comprendre que ce n'est pas juste un enjeu de Québec. La lutte qu'on mène, nous, contre le troisième lien, c'est une lutte qu'on mène contre quoi? Ce n'est pas juste parce qu'on n'aime pas ce projet-là, même s'il coûte une fortune monumentale qui n'a pas d'allure, c'est une lutte contre l'étalement urbain, c'est une lutte contre le dézonage des terres agricoles, contre le rasage des boisés, contre la congestion routière, parce que ça va en amener, de la congestion routière, contre les gaz à effet de serre, contre un projet du siècle dernier qui va enlever 10 milliards des poches des familles québécoises. Alors, c'est un combat qu'on fait pas juste pour Saint-Roch, pas juste pour la ville de Québec, c'est un combat qu'on fait pour le Québec en entier. Puis nous, on va accompagner ce combat-là, on va accompagner les Québécois jusqu'au bout.

Le premier ministre a dit hier, et j'ai trouvé ça très intéressant, il a dit : Écoutez, il y a un problème de congestion, les partis d'opposition ne proposent rien en échange, moi, je suis ouvert aux solutions. Alors, je prends la balle au bond, je vais déposer aujourd'hui un mandat d'initiative sur la congestion routière à Québec pour qu'on trouve une vraie solution basée sur les avis des experts, qu'on entende les experts, et on va voir si la CAQ est ouverte à cette solution-là. Là, il va y en avoir, des solutions, pour réduire la congestion à Québec. Alors, si elle est réellement ouverte, comme le premier ministre l'a dit hier, qu'elle accepte ce mandat d'initiative là. On va entendre des belles choses intéressantes de la bouche de nos experts. Merci.

M. Nadeau-Dubois : Merci, Catherine. Il y en a, des solutions. Il suffit d'écouter les experts qui en ont, des solutions basées justement sur la science.

Bonjour, tout le monde. Très content d'être ici aujourd'hui. Je veux vous parler d'éducation ce matin. Parce que, pendant que le premier ministre lance des opérations de relations publiques pour sauver la réputation de Jean-François Roberge, ça va mal dans nos écoles. Encore ce matin, on lisait des témoignages qui fendent le coeur de femmes qui quittent le réseau de l'éducation, qui quittent le système public parce qu'elles ne sont plus capables, parce qu'elles ont des conditions de travail qui n'ont pas d'allure, et ces femmes-là s'en vont travailler dans le privé. Ce cercle vicieux là, on le connaît. On sait ce que ça a donné en santé. Moi, j'invite Jean-François Roberge à aller parler au ministre de la Santé puis à lui demander : Mon cher Christian, qu'est-ce que ça fait quand tout le monde s'en va dans le privé? Bien, ça fait des méchants gros problèmes pour nos systèmes publics. Et ce cancer-là qui ronge notre système de santé, bien, on est en train de voir ses premières métastases dans le système d'éducation, et c'est inquiétant.

Il y a des enfants, au Québec, qui n'ont pas de prof pour leur enseigner. Il y a des enfants qui ont des problèmes d'apprentissage. Ils ont besoin d'aide de professionnels puis ils ne reçoivent pas cette aide-là. Ça, c'est des vrais problèmes concrets. Et pendant ce temps-là, Jean-François Roberge, qu'est-ce qu'il fait? Bien, des conférences de presse avec des vedettes pour annoncer pour la quatrième fois la révision d'un cours qui, de toute façon, était dû pour être revu. Ce sont des manoeuvres de diversion, et ça détourne l'attention des vrais problèmes dans les vraies écoles, dans les vraies familles du Québec. François Legault doit lâcher ces petites obsessions et il doit s'occuper des vrais problèmes dans la vraie vie des gens au Québec.

Je viens d'apprendre, dans un tout autre ordre d'idée, que Steven Guilbeault vient d'être nommé ministre de l'Environnement du Canada. Bien, d'abord, je veux le féliciter. Quand même, ce n'est pas tous les jours qu'un ancien militant écologiste devient ministre de l'Environnement d'un pays du G7. Mais, justement, il doit prouver qu'il n'est pas seulement le petit soldat vert de Justin Trudeau au Québec, mais qu'il a encore des convictions écologistes.

Le 22 septembre dernier, l'Assemblée nationale du Québec a adopté à l'unanimité une motion déposée par ma collègue Émilise Lessard-Therrien de Québec solidaire, une motion demandant à ce qu'Ottawa interrompe toute subvention aux entreprises gazières et pétrolières. En 2021, l'argent des Québécois ne devrait pas servir à financer des énergies sales. L'Assemblée nationale est unanime là-dessus.

Donc, si Steven Guilbeault souhaite démontrer qu'il est capable de défendre le Québec puis qu'il est capable de défendre la planète, il doit, à titre de premier geste comme ministre de l'Environnement, annoncer que les subventions aux entreprises gazières et pétrolières vont s'interrompre dès le prochain budget fédéral. Ça n'a pas d'allure que notre argent, que nos impôts, comme Québécois, Québécoises, financent les énergies sales de l'Alberta. Ce sera le premier test de crédibilité écologiste pour Steven Guilbeault.

La Modératrice : Merci. On va prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.

Mme Côté (Claudie) : Il y a aussi M. Duclos qui a été nommé à la Santé. Comment vous entrevoyez les discussions entre M. Dubé et M. Duclos, le rapport de force entre les deux?

M. Nadeau-Dubois : Bien, ce rapport de force là, il a été, bien sûr, diminué par l'appui enthousiaste de François Legault au Parti conservateur du Canada. Mais le Québec, là-dessus, est unanime : on a besoin de plus de transferts fédéraux parce qu'il faut réinvestir massivement en santé, notamment en soins à domicile, mais également pour améliorer les conditions de travail des femmes qui tiennent le réseau à bout de bras. Donc, son rôle, c'est de nous donner les moyens, au Québec, d'améliorer notre réseau de la santé.

Mme Gamache (Valérie) : Mais est-ce que M. Legault s'est affaibli par rapport à M. Duclos? Pensez-vous que ça va être possible d'aller négocier avec M. Duclos à ce moment-ci?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je veux dire, ça ne prend pas un doctorat en sciences politiques, là, pour comprendre qu'à partir du moment où François Legault s'allie avec Erin O'Toole il ne se met pas du bon bord de la force pour négocier ensuite avec Justin Trudeau. Ça, je veux dire, quiconque a suivi les élections fédérales est capable de le dire. Mais l'objectif, on le partage ici, là, tout le monde, au Québec, est d'accord, on a besoin d'argent parce qu'il faut réinvestir massivement dans notre système de santé, notamment les soins à domicile, ça va nous coûter cher, on a besoin de cet argent-là, et pour améliorer les conditions de travail des femmes.

M. Robitaille (Antoine) : Vous dites qu'il faut écouter les experts, toujours écouter les experts. Or, tous les experts en matière de patrimoine disent qu'il ne faut pas transférer la Maison Chevalier à des intérêts privés. Alors, dans ce cas-là, est-ce que vous faites une exception?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que Catherine et moi, on a été très clairs là-dessus. Des joyaux patrimoniaux comme ceux-là, ça devrait… ça doit rester publics. C'est dommage, c'est triste que ce se soit passé comme ça. Les premiers responsables de cette situation-là, c'est les libéraux qui ont coupé lors de leur campagne d'austérité, lors de leur dernier mandat. Et, si Nathalie Roy trouve une solution publique, Catherine et Québec solidaire vont être les premiers à être contents.

M. Denis (Maxime) : Catherine Dorion, sur le troisième lien, j'aimerais vous entendre. Quel message la CAQ envoie à ses électeurs provoitures qui rêvaient de ce lien-là? Que, là, finalement, on dit : Bon, bien, prioriser peut-être plus le transport collectif dans le tunnel ou sinon l'auto électrique, éventuellement. Mais visiblement on ne gagnera pas de temps à avoir une voiture puis à essayer de… à l'île d'Orléans ou au nord de Québec, là.

Mme Dorion : Pouvez-vous reposer votre question plus précisément? Vous dites…

M. Denis (Maxime) : …ça envoie aux électeurs caquistes qui sont provoitures, là, qui rêvaient du troisième lien pour pouvoir traverser rapidement de centre-ville à centre-ville? Là, on recule avec ça aujourd'hui.

Mme Dorion : J'imagine que c'est un message désolant pour ceux qui avaient bien hâte et qui étaient très enthousiastes à ce projet-là. Si la CAQ misait là-dessus comme un projet qui lui ferait gagner des votes — c'est mon avis — là elle doit être en train de se rendre compte que ce n'est plus si payant de ce point de vue là, qu'il va falloir montrer patte blanche, faire des aménagements, faire ci, faire ça, être à l'écoute des citoyens.

Il y a une partie du message qui était quand même un message d'ouverture. Moi, ce que je dis, c'est est-ce que ce message d'ouverture là, il est assez sérieux pour être prêt à entendre des experts en congestion routière à Québec pour qu'on dise au Québécois et aux gens de Québec, y compris ceux qui, pour l'instant, sont pour le troisième lien, pour qu'on leur dise : Est-ce que c'est vrai que ça va régler la congestion routière? Je vais vous dire un petit indice, là. Pour l'instant, les experts disent : Non, ça va empirer la congestion routière. Mais est-ce qu'on peut les entendre? Est-ce que le gouvernement pourrait leur poser des questions, comprendre, et que ces enjeux-là se répandent jusqu'aux oreilles de ces personnes-là qui sont…

M. Denis (Maxime) : Est-ce que la CAQ fait ça pour avoir plus de financement du fédéral, d'être plus intéressant pour un transport collectif?

Mme Dorion : Je ne suis pas dans la tête des stratèges de la CAQ en ce moment par rapport à qu'est-ce qu'ils vont faire au fédéral pour le troisième lien.

M. Lavallée (Jean-Luc) : Vous parlez d'un mandat d'initiative. De quelles autres solutions vous voudriez qu'on parle dans le cadre de ce mandat, là, si ça avait été…

Mme Dorion : Le mandat d'initiative, le merveilleux de ça, c'est que ce n'est pas Catherine Dorion qui suit le dossier, mais qui n'est pas une experte en transport, en congestion routière qui va parler, c'est des gens qui ont passé leur vie à étudier ça, qui vont nous expliquer, là, en profondeur, voici pourquoi, puis nous le vulgariser, puis nous l'amener. Voilà. Ça répond-tu à votre question?

M. Lavallée (Jean-Luc) : Bien, non. De quelles solutions vous voulez qu'on parle?

Mme Dorion : Ah! oui. Bon, il y a des solutions qui peuvent arriver. Moi, je vais vous dire ce que j'ai entendu, mais là il faudrait qu'on l'entende dans un contexte formel. Il y a l'aménagement à la tête de la sortie des ponts. Il y a un réseau de transport structurant pour Lévis aussi. Il y a eu des projets de transport structurant Québec-Lévis par le passé. On sait que Gilles Lehouillier l'a abandonné. Il était… C'était un grand projet pour Québec-Lévis qui était structurant, qui était pour les deux.

Le problème avec le transport en commun dans la grande région de Québec, dans la région de Québec, c'est que se rendre au travail en transport en commun prend deux fois plus de temps qu'en auto. Cette comparaison-là, vous pouvez tous tirer les conclusions qui s'imposent de ça. Tu sais, si on veut faire le transfert modal de l'auto au transport en commun, que notre siècle nécessite pour se sortir de l'urgence climatique, de la crise climatique, on va être obligés d'améliorer cette donnée-là. Et donc, oui, développer un transport en commun à Lévis qui aille beaucoup, beaucoup, beaucoup plus loin que de mettre un losange sur une voie d'autoroute, là.

M. Bossé (Olivier) : Ça reste que, pour les gens de Taschereau, ce qui est proposé ce matin, c'est pas mal plus acceptable, c'est un bon compromis?

Mme Dorion : Je vais répéter ce que je disais tantôt pour les gens de Taschereau, tu sais, il y a une verrue de moins dans Saint-Roch, qui en a déjà assez eu, des verrues, là, puis qui a assez souffert. Mais ça ne change absolument rien du côté de la congestion routière qui va s'accumuler au centre-ville, qui va augmenter, des gaz à effet de serre qui vont augmenter, du bruit qui va augmenter, de la pression sur transformer des espaces en stationnement, transformer des… peut-être... tu sais, bon, tout ce que ça amène, la congestion dans un centre-ville. Donc, les gens du centre-ville, Saint-Roch comme tout le centre-ville, comme les banlieues proches aussi, vont souffrir de cette augmentation-là de la congestion et de tous les côtés négatifs qui viennent avec ça.

M. Lecavalier (Charles) : Il reste, dans l'urgence climatique, peut-être M. Nadeau-Dubois, le gouvernement du Québec veut réduire de 5 mégatonnes les émissions de GES des grands pollueurs. On connaît toute l'histoire de la saga de la cimenterie McInnis, là, mais là elle est là, elle est en fonction, personne ne veut la détruire. Donc, comment Québec solidaire veut permettre aux grandes entreprises de réduire leurs émissions? Est-ce que ça passe par une aide de l'État, des subventions?

M. Nadeau-Dubois : Nous, on a déjà proposé, il y a quelques mois maintenant, une taxe spéciale sur les grands pollueurs. Les énormes entreprises qui polluent énormément devraient payer pour cette pollution-là. Ce n'est pas normal que ce soit les citoyens, citoyennes qui paient le coût social et écologique de cette pollution-là. On a déjà fait cette proposition-là. Et il n'y aura pas de solution miracle. On ne peut pas réduire nos gaz à effet de serre si on laisse les grands pollueurs s'en tirer avec des émissions épouvantables.

Puis, en parlant de la cimenterie McInnis, moi, j'invite le premier ministre à prendre des notes. La cimenterie McInnis, là, c'est l'héritage des deux vieux partis au Québec, le Parti québécois et le Parti libéral. C'est l'héritage de leur aveuglement électoraliste et de leur oubli de la crise climatique. Si François Legault ne recule pas, là, le troisième lien, ça va être son héritage à lui, ça va être sa cimenterie McInnis à lui, le projet qu'il aura imposé au mépris de la science. Et ça va être les générations futures qui vont payer cette facture écologique là tout comme on est pris, ici, aujourd'hui, à payer la facture de la cimenterie McInnis.

La Modératrice : Est-ce qu'il y a une dernière question en français?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, oui. Deux membres du comité de rédaction du cours sur la citoyenneté qui... notamment des demandes pour satisfaire le ministre. Est-ce que, selon vous, ça, c'est un signe d'ingérence politique dans le conflit?

M. Nadeau-Dubois : Moi, ce que je lis dans les journaux ce matin, c'est des experts en pédagogie qui sentent qu'ils reçoivent des commandes politiques. C'est ce que ces gens-là disent. Moi, je les crois. Et ça laisse entendre, en effet, ça laisse présager qu'il y a, en ce moment, des volontés politiques derrière cette opération de relations publiques là. Et, pour moi, la première volonté politique, c'est quoi? Bien, c'est de sauver la réputation de Jean-François Roberge. C'est le ministre le moins populaire de ce gouvernement-là. Tout le monde voit bien qu'il a perdu la confiance du réseau de l'éducation. Quoi de mieux, pour lui refaire une beauté, du point de vue des relations publiques, bien sûr, qu'une bonne opération de relations publiques comme ça pour dire qu'il va défendre la culture québécoise. Moi, je pense que c'est une opération de relations publiques, c'est de la diversion pour qu'on ne parle pas des écoles où il n'y a pas d'eau potable, ça existe au Québec, des écoles où les profs ne sont pas assez nombreux pour enseigner aux enfants puis les enfants passent leurs journées sur leur téléphone. Ça, c'est les vrais problèmes des vraies écoles du vrai monde.

M. Robillard (Alexandre) : …le contenu du cours…

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça discrédite le contenu du cours?

M. Nadeau-Dubois : Bien, le cours d'éthique et culture religieuse, c'était déjà prévu qu'on le revoie. Les travaux de révision de ce cours-là avaient déjà commencé, puis il y avait plutôt un genre de consensus sur le fait que le cours méritait d'être modernisé puis d'être amélioré. Comme la plupart des cours par ailleurs au Québec, une fois de temps en temps, c'est bon de les revoir. On va juger l'arbre à ses fruits, on verra quel sera le contenu de ce cours-là.

Moi, ce que je vois, et les ficelles sont énormes, c'est une opération de relations publiques pour sauver la réputation de Jean-François Roberge.

M. Robillard (Alexandre) : Les démissions, est-ce qu'elles portent atteinte…

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Les démissions, est-ce qu'elles portent atteinte…

M. Nadeau-Dubois : Ces démissions-là portent atteinte à la crédibilité du processus et ces démissions-là… Et ce n'est pas moi qui le dis, c'est ces gens-là qui démissionnent puis qui disent : On se sent comme des outils électoraux pour la CAQ. Moi, je les crois, ces professionnels-là. Et, si on veut faire une réforme du cours d'éthique et de culture religieuse, qu'on la fasse, mais qu'on la fasse sans instrumentalisation politique puis en toute transparence. Les contenus pédagogiques, ça ne devrait pas être le fruit de joute partisane.

La Modératrice : Merci. On passerait en anglais.

M. Robitaille (Antoine) : ...la juge en chef Rondeau vienne en commission parlementaire?

M. Nadeau-Dubois : Oui, on serait intéressés à l'entendre. On serait intéressé à l'entendre. C'est possible, d'ailleurs, hein, une fois que les auditions commencent, d'ajouter des invités à la liste d'invités. Moi, je pense que c'est une bonne idée. Au-delà de si elle vient ou pas, qu'est-ce qui est important dans ce dossier-là, là, c'est que la magistrature et le pouvoir politique mettent leurs rivalités de côté, et leurs orgueils respectifs de côté, et qu'on pense aux survivantes qui nous disent depuis des années : On n'a pas confiance dans le système de justice.

M. Robitaille (Antoine) : Les survivantes veulent un tribunal spécialisé, veulent qu'on légifère. Mme Rondeau ne veut pas que vous légifériez, elle veut venir vous le dire dans l'enceinte, ici. Vous ne voyez pas de problème avec ça, vous, comme législateur?

M. Nadeau-Dubois : À ce qu'elle vienne nous dire ce qu'elle pense? Moi, là, que les opposants à des projets de loi viennent exposer leurs réticences à l'Assemblée nationale, je pense que c'est même une bonne chose d'ouvrir les portes puis de les entendre. Ceci...

M. Robitaille (Antoine) : …l'opposant, là. Elle a un devoir de réserve. Et, si jamais elle entend une contestation, mettons, d'un Rozon, là, sur la constitutionnalité de cette loi-là, de quoi elle va avoir l'air, elle qui s'est exprimée publiquement contre cette façon-là de légiférer?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je vais laisser la juge en chef gérer ces enjeux-là d'apparence publique et d'impartialité. Moi, du point de vue du débat de société qu'il faut avoir au Québec, ce que je vous dis, c'est que les survivantes veulent que ça change, à Québec solidaire, on veut que ça change. La recommandation de la création d'un tribunal spécialisé, on l'appuie, on trouve que c'est une bonne idée. S'il y a des opposants dans la magistrature qui veulent venir nous parler de leurs réticences, moi, là-dessus, c'est mon seul côté un peu libéral, qu'ils viennent, qu'ils viennent dire leurs affaires, qu'ils viennent exposer leurs…

M. Robillard (Alexandre) : …séparation des pouvoirs?

M. Nadeau-Dubois : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Vous ne pensez pas que ça porte atteinte à la séparation des pouvoirs?

M. Nadeau-Dubois : Moi, si la juge en chef veut nous faire part de ses commentaires, qu'elle les fasse, on va les lire. Ce que je pense, c'est qu'il faut créer un tribunal spécialisé au Québec. C'est une recommandation transpartisane, c'est ce que les femmes qui vivent l'épouvantable épreuve que représente notre système de justice en cas d'agressions sexuelles disent. Mais, si la juge en chef veut donner son opinion, qu'elle le donne. Notre volonté politique n'en sera pas ébranlée.

La Modératrice : Merci. On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good day. Can I ask your reaction regarding the fact that Steven Guilbeault, who worked with groups as Équiterre, Greenpeace, is now the federal Environment Minister?

M. Nadeau-Dubois : Yes. Well, first of all, I want to congratulate Mr. Guilbeault for that nomination. It's not, you know, everyday that a former Greenpeace activist is, you know, nominated to such an office.

Still, you know, there is a big test of credibility for Mr. Guilbeault. If he wants to demonstrate that he's not only the little green soldier of Mr. Trudeau in Québec, his first gesture should be to announce that public subsidies to oil, and gas, and industries will stop now in the next federal budget. It's unacceptable in 2021 that the taxpayers' money goes into such dirty energies. We need to go forward; we need to fund green energy. And Mr. Guilbeault, as a test, is he able to defend Québec? Is he able to defend the planet? If he wants to pass that test, his first announcement has to be oil and gas businesses will not receive public money anymore.

Des voix :

Mme Senay (Cathy) : Hé! les amis. Parlez juste un petit moins fort.

Des voix : Chut! chut!

Une voix : Vous parlez trop fort.

Mme Senay (Cathy) :O.K. Mélanie Joly is named now at Foreign Affairs Minister. What do you think of this?

M. Nadeau-Dubois : You just… I am just, I am just learning it. I think it would look… I saw, of course, Mr. Guilbeault's nomination because I was closely looking at this. I didn't consult the full list. So, I'll wait to see those nominations before commenting on them.

Mme Senay (Cathy) : But can I try one other name? Jean-Yves Duclos from Québec city is now the Health Minister. As a former health critic for Québec solidaire, what do you think of this nomination?

M. Nadeau-Dubois : You know, what the federal Government needs to do is give to Québec and the provinces the money they need to fund public health care systems. We have to invest massively in elderly care. We have to invest massively for better working conditions for the women working in our health care system. We need money from Ottawa in order to do this.

Mme Senay (Cathy) : ...conditions?

M. Nadeau-Dubois : No, that... no, the health care system is a jurisdiction of Québec. So, the only job that Mr. Trudeau and Mr. Duclos have to do is give to Québec taxpayers the money they send them to fund, here in Québec, our health care system.

La Modératrice : Une dernière question.

M. Brennan (Andrew) : Merci. As a former health critic, I know Mr. Marissal may be a better person on this. However, when we're looking at the situation at the Lachine Hospital, the head doctor has already written to the Health Minister saying : This could pose a danger closing the ICU and also overnight closure at the ER. What do you think?

M. Nadeau-Dubois : It's unbelievable that we're seeing those types if closures. What this means is that our whole public system is beginning to crumble. And Mr. Legault should focus on that and he should stop talking about costly and useless projects like the «troisième lien», like the «maternelle quatre ans», and he should focus on the real problems of Québec which are our health care system and our education system that are crumbling down before our eyes.

M. Brennan (Andrew) : Speaking of Mr. Legault, the Premier signaled yesterday in various contexts that the mandatory vaccination deadline, which had already been delayed once, could potentially be delayed or may not be implemented in full for everybody at the health care sector on November 15th. What do you think?

M. Nadeau-Dubois : Once again, it's improvisation from Mr. Legault and Mr. Dubé. My colleague Vincent Marissal asked for a concrete plan on August 26th. Today, it's October 26th. Two months after, there is no concrete plan on the table to show how the Government will balance the protection of the patients with the continuity of services to the population. We need to find a solution to do both of those things. And it's been two months now, we're asking for a plan, we're still waiting for that plan.

M. Brennan (Andrew) : Do you think there is no plan?

M. Nadeau-Dubois : It's a very good question.

M. Brennan (Andrew) : There's been various things that have been done to try to give more people back. Even looking at the 4,000 nurses, only 1,700 have gone from either being part time to full time, but they only got 60 that came out of retirement. Do you think there really is a plan here to be able to balance service and maintain this mandate?

M. Nadeau-Dubois : I think Mr. Legault and Mr. Dubé announced the mandatory vaccination before working on a plan to see how that would be possible. You know, governing does not only mean deciding. Governing means planning, and that Government lacks planning.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Brennan (Andrew) : Merci à vous deux. Bonne journée.

M. Nadeau-Dubois : Merci à vous. Thank you.

(Fin à 11 h 43)

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