(Huit heures cinquante-trois minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Très heureux d'être devant vous ce matin, puis particulièrement
heureux d'être aux côtés de ma partenaire, de mon amie, qui m'a beaucoup
manqué, ma chère Manon, qui est de retour avec nous, à l'Assemblée nationale,
en pleine santé, et c'est particulièrement touchant pour moi d'être de retour
avec elle ce matin. Je me suis ennuyé puis je pense que le Parlement aussi s'est
ennuyé d'elle. Les jeunes se sont ennuyés d'elle, puis, j'avoue, quand j'ai vu
les chiffres de ce matin sur la situation financière des jeunes au Québec, je
me suis dit : Une chance que Manon est de retour, parce que les jeunes
vont avoir besoin d'elle pour les défendre face à François Legault.
Un jeune sur deux au Québec, un jeune sur
deux au Québec qui vit de paie en paie. C'est épouvantable. Sept jeunes sur 10
qui sont obligés de faire des choix difficiles à l'épicerie parce que le coût
de la vie explose, parce que tout est trop cher au Québec, les loyers, les
dettes étudiantes, l'épicerie elle-même. C'est des chiffres qui sont
profondément inquiétants, là. Il y a toute une génération qui est en train de
partir à la dérive, qui s'inquiète pour son avenir, à cause de la crise
climatique, mais qui angoisse dans le présent, parce qu'ils ne sont plus
capables d'arriver. Puis ça, c'est le bilan de la CAQ. Dans sa lutte contre la
crise du coût de la vie, la CAQ a abandonné les jeunes, la CAQ a abandonné les
jeunes, qui se retrouvent avec des hausses de loyer épouvantables, des factures
qui explosent, qui se ramassent avec 8 % de taux d'intérêt sur leur dette
étudiante. Imaginez-vous, partir dans la vie, là, avec une dette d'études, déjà,
ce n'est pas le fun, mais une dette d'études sur laquelle vous payez un taux d'intérêt
de 8 %. Imaginez les paiements à chaque mois. C'est épouvantable. La CAQ a
abandonné les jeunes. C'est ce qui explique les chiffres qu'on voit ce matin.
Et, pour insulter... pour ajouter l'insulte
à l'injure, au milieu de cette crise du coût de la vie épouvantable, qui frappe
les jeunes de plein fouet, François Legault a eu une idée de génie : on va
scraper la cession de bail. On va enlever aux locataires — puis les jeunes
sont massivement locataires — un droit qu'ils ont, une des rares
défenses qu'ils ont contre les hausses de loyer abusives au Québec. C'est
inacceptable. Quelle déconnexion! Il y en a beaucoup, de jeunes, dans
Jean-Talon. 60 % des gens dans Jean-Talon, c'est des locataires. Ces
gens-là vont aller voter lundi. Moi, je demande à François Legault, à la CAQ,
de dire, avant lundi, qu'est ce qu'ils vont faire avec la cession de bail.
Voter pour la CAQ lundi, est-ce que c'est voter pour retirer un droit aux
locataires, oui ou non? Les jeunes puis les locataires de Jean-Talon ont le
droit de savoir, là. S'ils votent pour François Legault, est-ce que François
Legault va leur enlever le droit de céder leur bail ou pas? C'est une question
de transparence. François Legault doit dire la vérité aux gens de Jean-Talon
avant lundi.
Mme Massé : Absolument,
absolument. Bonjour, tout le monde, contente d'être de retour parmi vous
aujourd'hui et de, moi aussi, être aux côtés de mon co-porte-parole. Il me
semble que ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvés dans cette pièce-là
ensemble. Puis, bien, me retrouver avec vous aujourd'hui, en cette journée de
la troisième année où on a perdu Joyce Echaquan, c'est particulièrement émotif
et émouvant pour moi, d'être là, avec vous. Ça fait trois ans aujourd'hui, le 28 septembre,
que le Québec aura perdu une femme courageuse, une femme qui a tenté, par tous
les moyens, jusqu'à son dernier souffle, de nous rappeler qu'on peut agir pour
changer les choses et, je dirais, surtout, qu'on doit agir pour changer les
choses.
Alors, c'est sûr, il y a beaucoup d'eau
qui a coulé sous les ponts depuis trois ans, mais, malgré tout, il reste
beaucoup à faire. Et, ce matin, je vais déposer une motion, une motion pour,
bien sûr, nous rappeler que le principe de Joyce, qui est demandé, d'ailleurs,
par tous les intervenants qui sont venus en commission parlementaire... que le
Québec adopte le principe de Joyce. La motion en fait état, de ces
principes-là. Mais, surtout, ce que j'espère, c'est que, dans cette journée de
commémoration, on va être en mesure que le gouvernement va nous permettre d'avoir
des prises de parole, suite à la motion, pour qu'on soit en mesure de nommer, à
haute voix, comment le décès de Joyce Echaquan nous a touchés, tous et chacun,
et comment nous espérons pouvoir faire changer les choses.
Alors donc, pour Joyce... Et, bien sûr, je
veux dire à Carol Dubé, son conjoint, qui pleure encore le départ de Joyce... à
ses enfants, qui sont encore troublés sur la façon dont leur mère est décédée,
je veux leur dire qu'aujourd'hui l'Assemblée nationale du Québec va se rappeler
de leur mère, et donc je vais déposer une motion en ce sens.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous qualifiez la hauteur des subventions données par le gouvernement, entre
autres, aux entreprises suédoises, là, Northvolt, ce matin, GM-POSCO, Volta, et
compagnie? On parle de 1 milliard, probablement, et plus aujourd'hui.
M. Nadeau-Dubois : Le
seul qualificatif, c'est «énorme». C'est gigantesque. Nous, ce qu'on veut, c'est
que les Québécois en aient pour leur argent. C'est quoi, la garantie que les
Québécois vont en avoir pour leur argent? On annonce des milliards, des
milliards, des milliards. C'est de l'argent public, ça, là, là. Ce n'est pas de
l'argent de Monopoly. C'est quoi les garanties qu'il va avoir un retour sur l'investissement
pour les Québécois, pour les Québécoises? C'est quoi les garanties que ces
emplois-là vont être occupés par des Québécois, par des Québécoises? C'est quoi
les garanties que ça va nous permettre de réduire nos émissions de gaz à effet
de serre? Bref, c'est quoi les garanties que cet argent-là, il va être bien
dépensé, qu'il va profiter aux gens du Québec, pas aux multinationales puis à
leurs actionnaires? Moi, c'est la question que j'ai pour François Legault ce
matin. Tout ce dossier-là manque beaucoup de transparence.
M. Duval (Alexandre) : Trouvez-vous
que le gouvernement fait de l'écoblanchiment dans le dossier de la filière
batterie?
M. Nadeau-Dubois : Je
pense que François Legault manque de transparence.
M. Duval (Alexandre) : C'est-à-dire?
M. Nadeau-Dubois : Chaque
génération de politiciens aime couper des rubans et annoncer des milliards. Je
comprends ça, mais il faut des garanties. Il faut s'assurer que cet argent-là,
là, il va profiter aux Québécois, Québécoises. Il faut des garanties qu'on va
avoir un retour sur notre investissement. On parle quand même de plusieurs
centaines de milliers de dollars par emploi créé. C'est de l'argent, ça. C'est
quoi les garanties que, dans 10 ans, ces emplois-là vont être... que, dans 15
ans, que, dans 20 ans, ces emplois-là vont être encore ici, qu'on va être
rentrés dans notre argent, collectivement? Ça, c'est des questions auxquelles
François Legault doit répondre.
Journaliste : Sur Joyce
Echaquan, Mme Massé, vous dites : Il y a beaucoup d'eau qui a coulé sous
les ponts. En même temps, on est encore empêtrés dans les mêmes débats qu'il y
a trois ans. Principe de Joyce, ça pose encore problème. Racisme systémique, ça
pose encore problème. Qu'est-ce qui fait en sorte qu'on en soit encore là trois
ans plus tard? Puis qu'est-ce que ça vous fait?
Mme Massé : Bien, moi, je
pense qu'il n'y a pas la volonté nécessaire, du côté du gouvernement, de
reconnaître que les autochtones sont les mieux placés pour expliquer ce qu'ils
vivent, comme discrimination, dans nos systèmes. Bien sûr, on a eu la
commission Viens, qui est venue nous le dire de tous bords, tous côtés. Et
d'ailleurs on attend avec impatience le dépôt de la Protectrice du citoyen, qui
s'en vient, là, sous peu, pour nous aider à porter un regard, disons, pas juste
extérieur, mais, à tout le moins, de quelqu'une dont le mandat, c'est de
protéger les citoyens et, dans ce cas-là, les Premières Nations.
Alors, moi, je pense que, dans le débat
actuel, quand vous avez, par exemple, dans le projet de loi sur la sécurisation
culturelle, quand vous avez une unanimité de gens autochtones et allochtones
qui vienne dire : Il faut reconnaître le Principe de Joyce, là, je ne sais
pas qu'est-ce qu'attend le gouvernement.
Journaliste : Vous dressez
quoi, comme portrait... D'abord, rebienvenue, Mme Massé.
Mme Massé : Merci.
Journaliste : Comment vous
qualifiez, selon... les relations entre le gouvernement du Québec, actuellement,
et les communautés autochtones? Parce qu'il y a quand même eu un changement à
la tête du ministère des relations autochtones, là. Est-ce que ça va mieux
qu'avant, malgré tout?
Mme Massé : Bien,
premièrement, il faut qu'on s'habitue à reconnaître nous-mêmes, tout le monde,
que les autochtones, ce n'est pas un bloc monolithique, comme, les Québécois et
Québécoises, ce n'est pas un bloc monolithique non plus. Alors, il y a
différentes communautés autochtones, il y a différentes personnes qui composent
les communautés autochtones, et il y a différents intérêts à l'intérieur des
communautés autochtones, bref, comme dans n'importe quel peuple.
Ceci étant dit, je pense que le
gouvernement de la CAQ a développé, avec certaines communautés, certains autochtones
hors réserve, hors communauté, des liens. On le voit, qu'il y a de l'argent qui
est tombé pour le logement. On attendait ça depuis des décennies. Les libéraux
n'avaient pas bougé là-dessus. Ça fait que, oui, il y a des choses qui vont
mieux. Mais, vous savez, quand il y a un problème, et qu'on ne pose pas le bon
diagnostic, on n'apporte pas les bonnes solutions. C'est ça qui est arrivé à
Joyce Echaquan, je vous rappellerai. On diagnostiquait chez elle pas son
problème de santé qu'elle avait. Elle a été diagnostiquée sur une base de
biais, de préjugés. Bien, ça, il faut que ça cesse. C'est ça que nous dit le
Principe de Joyce. Et, bien sûr, là-dessus, la CAQ n'a pas bougé, et c'est
très, très malheureux. Ce n'est pas les seuls, d'ailleurs.
Journaliste : J'aimerais vous
entendre sur l'explosion des immigrants temporaires au Québec. Est-ce qu'il y
en a trop? Est-ce qu'on a la capacité pour les accueillir?
M.
Nadeau-Dubois : C'est l'angle mort énorme du discours de la CAQ en
immigration, hein, qui nous dit : On va réduire les seuils, bon,
finalement, on n'est plus trop sûrs de les réduire ou pas. Mais, pendant qu'on
parle des seuils, ce dont la CAQ ne parle pas, c'est de l'explosion de
l'immigration temporaire au Québec, une immigration, souvent, précaire, qui,
pas toujours, mais souvent, occasionne de l'exploitation de ces hommes et de
ces femmes-là, qui sont sur des permis de travail fermés, qui ont un statut
d'immigration qui est temporaire, donc qui est fragile.
Et donc il y a
comme une grande mascarade entre tout le discours de la CAQ sur les seuils, est-ce
que c'est 50 000, 60 000, 70 000, et l'éléphant dans la
pièce. Mais, pendant qu'on parle de 50 000, 60 000, 70 000, il y
a des centaines de milliers de personnes, sur le territoire du Québec, qui ont
des statuts précaires, et ces gens-là ont déjà des logements, ces gens-là
consomment déjà des services. Donc, tout le discours sur la capacité d'accueil,
en ce sens-là, il est comme tronqué, si vous comprenez ce que je veux dire, parce
que...
Et nous, c'est
ce qu'on répète, depuis avant la précédente campagne électorale, à Québec
solidaire : il faut commencer par les gens qui sont déjà sur le territoire
du Québec. C'est pour ça qu'on fait des propositions de régularisation des gens
à statut précaire. C'est pour ça qu'on propose une voie rapide pour la
régionalisation de l'immigration, à travers un PEQ-Régions. Parce qu'au lieu
d'avoir des débats, un peu factices, sur les seuils, on devrait commencer par
s'occuper du monde qui sont déjà sur le territoire du Québec. C'est ce qu'on
propose, que la question de l'immigration temporaire fasse partie des
discussions qui ont, actuellement, lieu, en commission, sur l'immigration au
Québec.
Journaliste : Pour vous, il
n'y en a pas nécessairement trop. Le problème, c'est qu'ils soient des
temporaires. Donc, il faut, plutôt, accélérer leur normalisation?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
c'est-à-dire, il y a énormément de problèmes là-dedans. D'ailleurs, les
entreprises elles-mêmes le disent, hein, ce fardeau administratif épouvantable
que représente le fait de devoir renouveler, parfois, à chaque année, parfois,
à chaque deux ans, parfois, à chaque six mois, les papiers des hommes et des
femmes qui sont déjà au Québec puis qui travaillent dans nos entreprises. Même
pour ces entreprises-là, c'est un fardeau bureaucratique complètement
injustifié. Puis, souvent, ces entreprises-là, elles-mêmes, le disent : On
préférerait bien mieux avoir des gens qui s'installent de manière permanente.
C'est un problème, aussi, pour les droits
de ces gens-là. Vous les avez vus, comme moi, là, les reportages, vous entendez,
comme moi, ce qui se passe sur le terrain, les situations d'exploitation. Des
fois, ça frise des... Ce sont des situations d'exploitation, qui, parfois, sont
absolument épouvantables. Donc, c'est un vaste problème. Et, pendant qu'on
débat des seuils, on ne parle pas de ça, et c'est dans ce sens-là que c'est un
angle mort de la position de la CAQ en immigration.
Journaliste : Le nombre qui
augmente considérablement...
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
se dit... Nous, ce n'est pas le modèle qu'on veut à Québec solidaire, ce n'est
pas le bon modèle d'immigration que de faire... Bien sûr, ce n'est pas la
solution de faire exploser le nombre d'immigrants étrangers, temporaires,
précaires, ce n'est pas notre modèle. Bien sûr que ces chiffres-là, c'est trop,
mais on ne peut pas juste dire que c'est trop. Si ces gens-là sont au Québec,
c'est parce qu'ils répondent à certains besoins. Donc, comment on construit un
modèle d'immigration qui nous permet d'intégrer, de régionaliser, de franciser
ces gens-là, souvent, qui sont déjà au Québec puis qui veulent construire la
société québécoise avec nous?
Puis prenez l'exemple de Northvolt, là. Déjà,
M. Fitzgibbon nous dit : C'est vrai qu'il y a une pénurie de
main-d'oeuvre, mais, si jamais ça coince un peu, on va faire venir des immigrants
étrangers temporaires pour les faire travailler dans les usines de batterie,
qu'on subventionne à coups de milliards. Ce n'était pas censé être des jobs
payantes pour les Québécois? C'est un bel exemple de paradoxe.
Journaliste : Une petite
question, s'il vous plaît. Vous avez vu qu'hier il y a un individu qui a été
arrêté pour avoir menacé M. Trudeau et M. Legault. L'an dernier, il me semble,
en campagne électorale, vous avez dit : Il faudrait avoir une grande
discussion sur la haine... Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on a cette
discussion-là? Est-ce que ça prend un forum pour en parler?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
vaste... C'est un problème de fond. Moi, je constate que ça ne se règle pas. Je
le vis personnellement, dans des proportions moindres, bien sûr, que des gens
comme les premiers ministres du Québec et du Canada, je ne veux pas me comparer,
mais, quand même, à l'échelle qui est la mienne, je le vois. Et je pense que,
malheureusement, il faut se le dire, là, les cas comme celui qu'on a vu dans
les dernières heures, malheureusement, moi, j'ai le sentiment que c'est un peu
la pointe visible d'un iceberg qui est pas mal plus gros, là, qui est celui de
la montée de la haine, de la violence. Ce n'est pas complètement déconnecté,
non plus, de l'énorme défi de détresse, de santé mentale qu'on a. Comment aborder
cet énorme défi là? Bien, honnêtement, je vous avoue que ma tête n'est pas faite,
mais c'est sûr que c'est inquiétant. Moi, ça me préoccupe comme élu, ça me
préoccupe comme citoyen. Il faut continuer cette réflexion-là.
Mme Massé : Oui, puis
j'aurais envie de rajouter à ça, c'est multidimensionnel. On ne peut pas... Il
n'y a pas de baguette magique pour ça, là, hein? Ça va être un travail de
longue haleine. Non, on n'a pas de baguette magique, mais, oui, peut-être qu'il
serait temps d'asseoir... de s'asseoir, collectivement, pour avoir une
discussion là-dessus, je dirais même, de, peut-être, mettre sur pied un comité
de sages pour permettre d'aborder ces questions-là, qui touchent profondément
les gens et les politiciens, politiciennes aussi.
Journaliste : ...poser une question
sur le comité de sages. Est-ce que le fait qu'il soit dirigé par une ministre,
dans le cas des transgenres, est problématique pour vous? Est-ce que c'est...
indépendant?
Mme Massé : Bien, écoutez, je
vois bien... Tu sais, ce qui est assez extraordinaire, là... Vous le savez, je
suis partie pour des raisons de maladie. Je suis partie, il y avait un
consensus à l'Assemblée nationale. Pendant les 10 dernières années, j'ai
travaillé avec les gens du Parti québécois, de la CAQ, les libéraux, où on a
soulevé toutes les pierres concernant l'identité de genre, hein? On a quand
même passé deux, trois projets de loi, on a invité, en commission
parlementaire, des gens de partout, avec toutes sortes de perspectives. Et là
je me retrouve... J'avais un allié indéfectible, le Parti québécois, avec, vous
vous en souvenez, Carole Poirier, Véronique Hivon, où on a, ensemble, créé du
nouveau droit pour ces personnes trans et non binaires, qui ne voyaient pas
leurs droits respectés. Et là je reviens à l'Assemblée nationale, puis, woups!
le Parti québécois soulève des drôles de débats, puis je ne suis même plus sûre
d'est-ce qu'il est en phase avec le travail que son propre parti a fait, dans
les 10 dernières années, j'insiste, là.
Vous comprendrez ma grande surprise, le
gouvernement qui dit : On va mettre sur pied un comité de sages. Comme si
le comité interministériel, le comité national, qui est composé de différentes
personnes, que tous ces comités-là, c'est comme s'ils ne travaillaient pas déjà
depuis des années. Et je reviens, et on n'a toujours pas de plan de lutte à
l'homophobie et à la transphobie, qu'on attend depuis un an.
Ça fait que moi, honnêtement, moi, je suis
ouverte, vous le savez, vous commencez à me connaître, avec le temps. On va
prendre le... Tu sais, quand je verrai le mandat, vous m'entendrez sur le
mandat du comité. Quand je verrai la composition, vous m'entendrez sur la
composition. Ceci étant dit, moi, ma question, c'est... On parle de débat. Moi,
je dis : O.K., mais quel débat? On parle d'extrêmes. Attendez, là,
êtes-vous en train de dire que les enfants qui sont des enfants trans, et qui
revendiquent que leurs droits soient respectés, sont des extrémistes... en tout
cas, qu'ils représentent l'extrême? Ça fait que c'est qui, les extrêmes? Moi,
j'ai quelques questions, avant même de me prononcer sur la question du comité
des sages. Mais il y a une chose qui est sûre, c'est qu'il faut qu'on protège
ces gens-là. Ça, c'est certain.
Journaliste : Can I jump in in English? Mr. Nadeau-Dubois, you said that
Northvolt, or the electric batteries sector, the Legault Government is missing
transparency.
M. Nadeau-Dubois :
It's a lot of money, it's a lot of
public money. What guarantees do we have that the return on the investment will
be good for Quebeckers? Will that money go into Québec or into the pockets of
the shareholders of those big corporations? What guarantees do we have in terms
of jobs? What guarantees do we have that the jobs will be jobs for Quebeckers?
Because I'm reading Mr. Fitzgibbon already, in the media, saying: Ah! oui,
we're going to get temporary immigrants for those jobs. Well, that's quite a
surprise. Mr. Legault keeps telling us he wants to create good jobs for
Quebeckers. Now, he's saying he's going to bring immigrants, temporary and
precarious workers for those jobs.
So, there's a lack of
transparency. We need to know where that money will go. What guarantees do we
have that this is a good deal for Quebeckers? What guarantees do we have that
we will actually reduce our greenhouse gas emissions with those factories? Yesterday,
Québec solidaire tabled a motion just to say: Let's have a target for the
greenhouse gas emissions of that battery industry. That motion was blocked. Why
does... the Government doesn't even want to have a target? We're saying we want
to be green, green, green. O.K., that's cool. Well, let's measure how green
that industry is. And that motion was denied, yesterday, by the CAQ. That's
quite a surprise.
Journaliste :
...Joyce Echaquan, are you disappointed
to the lack of progress in the last three years or you see progress? Like, how
do you see the situation three years after Joyce's death?
Mme Massé :
I mean, I think the first thing is, Quebeckers
discovered that colonialism had impact on us, but also, and surtout, on the
First Nations. So, I think this is the most important... I'm talking with
indigenous people, and
they told me that they can feel
the change in the Québecpopulation, but, at the same time, they want
Quebeckers to recognize that
what they experience every day, it's systemic racism. And they are afraid,
they're still afraid to go to the public services, health services. So, this is
not acceptable in a society as us. So, that's why, in the bill on the table
now, they are asking the Government to recognize the racism and the discrimination systemic in our system, to give the right medicine to this… sorry,
to this problem. If you have the right diagnostic, you will have the right medicine for it.
Journaliste
: Mme Massé, first of all, welcome back.
Mme Massé :Thank you.
Journaliste
: Again, on Joyce Echaquan, just in terms of your motion today, why
is it so important to you, personally, to be honoring her today?
Mme Massé : It's important because she lost her life, she was younger than…
except him, she was younger than me, and she was a very joyful woman, involved
with her children, with her husband, with her community, and she tried to let
us understand that there is something going wrong in the healthcare system, in
the public system in Québec.
So, it's very important, for me, to just remember, that's the first thing, very
important, to say to her family that we won't forget, I won't forget, and to
say to the First Nations: You know what? The Joyce Principle is very important, and we will continue
to fight to see it included in our law.
Journaliste
: And, Mr. Nadeau-Dubois, if we could just hear you in English on the
temporary workers. Are you saying that the number is too high or are you more
concerned about the working conditions? Can you explain?
M. Nadeau-Dubois : Of course, the number is too high, but the problem is also the
model itself. We have seen the Government of Québec saying
we have to lower the level of permanent immigration and, on the side, has opened
the valve to unbelievable numbers of temporary and fragile immigrant workers.
That's not the good model. Of course, we need to have a debate on the numbers,
which are unbelievable, but we also need to debate on the model itself. It this
what we want in Québec, to have, officially, on paper, a very low number of
immigration, of permanent immigration coming in, but, on the side, having this
huge phenomenon of temporary and precarious workers turning across Québec? So,
all this debate about the permanent immigration, and all the debate about where
should we put the bar, is kind of tricked when it does not take into
consideration the huge phenomenon that has risen, across Québec, of temporary
and precarious workers. That's the debate we should be having.
And, you know, those tens
of thousands of people, they already have a house, they are already in Québec,
so, all this debate about capacité d'accueil is kind of strange when you
realize that there are thousands of those people already there. So, we should debate about the whole thing, not only the permanent
side of it.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 20)