(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Leduc : Bon matin,
tout le monde. Bonjour. J'espère que vous allez bien. Je veux vous entretenir
rapidement de la désorganisation caquiste en matière de logement. On a appris
que le projet de loi n° 31 sur le logement avait arrêté ses travaux. On a eu à
peine un après-midi de travail mardi sur ce projet de loi là qui...
rappelons-le, nous l'appellions de nos vœux depuis des années. Il a été déposé
très tardivement, à la dernière heure de la session dernière, au mois de juin.
Bon, les études, les... les audiences, pardon, avaient tardé à avoir lieu. Et
là on devait commencer à travailler. Puis qu'est ce qu'on apprend? 24 des 38 articles
doivent être révisés, doivent être réécrits. Il y aura des amendements
substantiels qui seront déposés. Ça ne convient pas du tout. C'est un manque de
respect de la CAQ envers ce dossier là du logement. Remarquez, ce n'est pas
particulièrement nouveau, mais là, la désorganisation caquiste en matière des
travaux, en matière de bonne gestion des travaux, commence à avoir des impacts
aussi sur la façon dont on peut intervenir en matière de logement.
Puis c'est dommage. Nous, on en a des
amendements, on en a des propositions, on veut siéger. Et là, la
désorganisation caquiste fait en sorte qu'on n'aura pas d'autres heures d'étude
détaillée cette semaine. On ne sait même pas si ça va être la semaine
prochaine. Supposément que les amendements devaient être présentés au Conseil
des ministres hier. On n'a pas de nouvelles pour l'instant.
Alors, c'est grave ce qui se passe. Nous,
on pense qu'il y a des choses importantes à faire en logement. Il faut que la
CAQ redresse le bateau là-dessus, qu'ils se gouvernent en conséquence et qu'ils
améliorent leur jeu, si j'osais dire, en matière de gestion des travaux. Et
justement, nous, ce n'est pas parce qu'il n'allait pas avoir de p.l. no 31
en ce moment au Parlement qu'on n'allait pas parler de logement. Et c'est pour
ça qu'on a déposé une belle motion du mercredi. Manon, c'est à toi.
Mme Massé : Oui. Bien,
merci. Je sais que plusieurs... Bien, premièrement, bonjour. Je sais que
plusieurs d'entre vous avez écouté avec attention les discussions qu'il y a
eues sur la question du logement, hier, avec la motion de Québec solidaire sur
la question de... Justement parce que, n'ayant pas de participation de la CAQ
au niveau du p.l. no 31, il fallait susciter que ce débat-là se passe. Et
on en a débattu. Il y a deux éléments. On n'a pas voté hier. Alors, j'ai encore
espoir que la CAQ va voter pour.
Un premier élément, c'est que la ministre
n'a pas clairement dit, ni aucun caquiste, que le gouvernement allait accoter
le 900 millions qu'Ottawa, lui, s'est engagé à donner. Alors, ça fait
partie de l'entente. Mais, pour moi, tant que ce n'est pas dit, ce n'est pas
fait. Et l'autre... Puis il y a une mise à jour économique qui s'en vient. Puis
l'autre élément qui est fondamental, c'est qu'au total, le 1,8 milliard
soit dédié totalement au logement social hors marché. C'est fondamental. C'est
là que les besoins sont clairement identifiés depuis des années. Alors donc je
m'attends à ce que la CAQ vote pour.
Et ça serait tellement intéressant qu'ils
l'annoncent clairement parce que demain, demain, c'est la Journée nationale des
sans-abri, la Nuit des sans-abri. C'est un moment important annuellement pour
se rappeler que peut-être que la CAQ en fait, mais n'en fait pas assez, que ce
soit au niveau du logement ou au niveau des services directs à la population
itinérante. Le fait qu'il n'y ait pas de logement social, donc que les gens
sont capables de se payer, qu'est ce que ça fait bien? Bien, il y a des aînés,
des jeunes, des personnes handicapées, des familles même qui se retrouvent à la
rue. Et il me semble que dans le Québec, là, auquel on aspire, ça n'a pas de
bon sens. Il y a une belle opportunité avec l'entente fédérale nationale.
Donc, demain, à la Nuit des sans-abri, j'ai
invité le ministre Carmant à venir marcher avec moi à la marche à Montréal pour
que je puisse lui présenter des gens, des gens qui vivent à la rue, des gens
qui travaillent avec ces gens-là. Que je puisse lui parler aussi, que j'aie du
temps pour lui parler de la réalité de ces personnes-là, qu'il puisse voir
concrètement c'est quoi. Parce que vous savez, durant mon absence, où je
prenais soin de moi, on a appris, là, le dénombrement nous a dit qu'il y avait
10 000 personnes itinérantes au Québec. Il faut donc qu'on agisse. Et
je pense que M. Carmant, qui a accepté d'ailleurs de venir marcher avec
moi, aura l'opportunité de rencontrer ces gens-là de façon directe.
Puis la raison pour laquelle,
fondamentalement, je l'ai invité, c'est parce que je veux qu'il prenne la
pleine mesure que, l'itinérance, c'est multidimensionnel et qu'il faut s'attaquer
à toutes les dimensions. Et ce n'est pas le saupoudrage d'argent qui va faire
en sorte qu'on va relever ensemble ce défi-là. Et j'aurai le temps de lui en
parler demain lors de la marche de la Nuit des sans-abri.
Journaliste : Le gouvernement
parle aussi de logement abordable. Vous pensez vraiment que les sommes vont
aller dans du logement social?
Mme Massé : Il le doit,
il se doit. Quand tu gagnes 150 000 $ par année, un logement
abordable pour toi, donc qui représente grosso modo 25 %, 30 % de ton
revenu, ce n'est pas le même montant que tu peux payer que quand tu gagnes 45 000 $.
Alors, la notion d'abordabilité, elle est élastique en fonction des revenus que
tu as. Quand on parle de familles qui travaillent au salaire minimum et même un
peu au-dessus du salaire minimum, qui gagnent 45, 50 000, 60 000, la notion
d'abordabilité, elle est trop élastique. Le logement social, c'est une ligne,
une règle 25 %, et ça, quand tu gagnes 24 000, parce qu'il y a de nos
concitoyens, c'est ça, leur réalité, 24 000, 30 000, je pense que c'est une
nécessité de pouvoir avoir du logement social et hors marché, pourquoi...
c'est-à-dire qu'il n'est pas dans le marché public. Pourquoi? On parle de
coopératives d'habitation, on parle de logements, mettons, une résidence pour
aînés collective, on parle d'OSBL d'habitation, de HLM. Il ne s'est pas
construit de nouveaux HLM à Montréal depuis 1994.
Journaliste : Mais s'ils
investissent dans le logement abordable, est-ce que ce sera des sommes
gaspillées selon vous?
Mme Massé : Bien non, parce
que tout le monde a un enjeu d'être capable de se payer un logement, tu sais,
je suis sûre que, vous autres aussi, vous avez des enjeux avec ça, vos enfants,
les gens proches de vous. Non, mais ce programme-là existe déjà. Il s'appelle
le FACL, et c'est la ministre qui l'a mis au monde. Alors, moi, ce besoin-là,
entre guillemets, il est répondu, soit, maintenant, il faut s'occuper des
besoins des plus vulnérables qui, souvent, ont aussi besoin d'accompagnement.
Tu ne prends pas un itinérant de la rue pour l'envoyer directement dans un
logement, en disant : Tu vas être capable de t'en sortir, mon «man». Ce
n'est pas de même que ça marche, là, il faut les soutenir, les accompagner. Et,
quand tu fais ça, c'est des taux de maintien en logement qui sont superélevés.
Alors, moi, je pense qu'un gouvernement
qui dit qu'il est sensible à la question de l'itinérance, c'est ce qu'il nous a
dit dans les dernières semaines, doit agir à toutes les facettes, puis je ne
vous ai même pas parlé des opioïdes.
Journaliste : Avez-vous hâte
à lundi pour le dévoilement du budget de l'an 1 du Parti québécois? Est-ce que
c'est quelque chose que vous allez observer avec attention...
Mme Massé : Suivre, suivre
avec attention.
Journaliste : ...suivre avec
attention?
Mme Massé : Bien, c'est
évident qu'on va regarder là-dessus, mais on va regarder comment, comment le
Parti québécois souhaite faire atterrir leur projet. Ceci étant dit, vous
savez, pour nous, à Québec solidaire, il y a tellement de paramètres,
l'assemblée constituante qu'on veut mettre, là, sur pied, qui va déterminer la
constitution du Québec, elle va avoir des grandes responsabilités pour enligner
la suite des choses. Alors, je pense qu'on va attendre ça, puis, pour nous,
l'assemblée constituante jouera un rôle important.
Journaliste : ...hier, M.
Marissal a été clair, lui, pour lui, dans votre projet, il y a une monnaie, il
y a une armée, là.
Mme Massé : En fait, notre
programme de Québec solidaire aborde un certain nombre de questions.
Journaliste : Non, mais, hier,
il a été clair, il a dit : Oui, ça prend une monnaie, oui, ça prend une
armée.
Mme Massé : Il a dit :
Un pays... Il n'a pas dit oui, il a dit : Un pays, blablabla. Mais moi, ce
que je vous dis, là, c'est que, bien sûr, dans notre programme, il y a des
éléments de ce que vous amenez. Ceci étant dit, pour nous, l'indépendance du
Québec se fait au travers d'une démarche citoyenne, pas de parti politique, une
démarche citoyenne. Et cette démarche-là, elle arrivera à la conclusion aux
questions que vous soulevez. C'est un peu ça, moi que je réitère, y compris
dans la question du budget de l'an 1.
Journaliste : Mais le PQ a
l'air plus pressé que vous, là, de faire la souveraineté.
Mme Massé : Je ne sais pas
pourquoi vous dites ça.
Journaliste : Bien, parce
qu'eux autres, ils mettent en place des choses déjà pour essayer de mettre ça
dans leur programme, à la prochaine élection, tout ça. Puis là vous dites,
vous : Comment... J'ai hâte de voir comment le PQ va faire atterrir leur
projet...
Mme Massé : Oui.
Journaliste : ...ce n'est pas
le même que vous?
Mme Massé : Bien,
l'indépendance, ça dépend, là, on peut avoir... Nous, c'est une démarche
d'assemblée constituante, démarche, d'ailleurs, que la société civile au Québec,
je parle sur Oui Québec, souhaite que ce soit une démarche d'assemblée
constituante. Et nous, on a la volonté que ce soit le peuple du Québec qui
détermine qu'est-ce qu'il veut voir dans cette constitution-là. Et, dans ce
sens-là, ce que je dis, c'est, ça va être dur de vous dire qu'est-ce qu'on voit
dans le budget de l'an 1, parce que, dans le budget de l'an 1, de la
perspective de Québec solidaire, ça va être de mettre sur pied cette
démarche-là qui va amener le Québec indépendant auquel on aspire et auquel la
société civile indépendantiste aspire.
Journaliste : ...le PQ a
l'air plus pressé que vous, là.
Mme Massé : Bien, je ne sais
pas pourquoi... Il fait ça dans le premier mandat, c'est ça qu'il vous dit?
Moi, je vous dis exactement la même chose.
Journaliste : Mais votre
approche, là, est-ce que vous reconnaissez qu'elle prendrait du temps à être
exécutée? C'est notamment ce que Christine Labrie a dit, là, lors d'un débat,
pour vous succéder comme co-porte-parole. Elle disait que ça va être long,
l'assemblée constituante, et tout ça. Vous reconnaissez que c'est un processus
qui est long?
Mme Massé : C'est une
démarche démocratique. Et nous, notre conviction, à Québec solidaire, c'est que
les peuples du Québec... le peuple du Québec doit être partie prenante de la
vision du Québec qu'on veut pour demain, et ça, ça se fait dans une démarche
démocratique. Mais nous, notre engagement, c'est de le faire dans le premier
mandat, là. Et je pense que, quand vous dites pressés, pas pressés, il y a...
premier mandat, c'est un premier mandat pour tout le monde.
Journaliste : Mais
trouvez-vous que le PQ a une approche trop partisane sur ce sujet-là?
Mme Massé : Ah! non. Bien, il
a son approche, on la connaît depuis longtemps, une approche qu'il vous a...
ils vous ont parlé. Moi, j'insiste... Puis je vois qu'Alexandre veut aller...
Hein?
Journaliste : Il bouillonne.
Mme Massé : Il bouillonne.
Ah! oui, bien, c'est normal, c'est un sujet qui le touche à coeur. Moi, je veux
juste réitérer que l'indépendance du Québec doit se faire avec le peuple du
Québec, et c'est ça qu'on propose comme démarche.
Journaliste : ...de la
Constitution, puis aboutissez à un maintien dans la fédération?
M. Leduc : C'est quoi, la
principale arme qu'ont utilisée les fédéralistes dans les précédents
référendums? C'est la peur, c'est l'incertitude, qu'est-ce qui va advenir,
qu'est-ce qu'on est en train de promettre, qu'est-ce qu'on est en train de
planifier. Et qu'est-ce qui nous reste, à nous, comme indépendantistes
convaincus, comme solution à cette peur-là puis à cette incertitude-là? Des
gens vont proposer un budget de l'an 1. C'est une solution intéressante. Nous,
on propose la constituante, de définir avec les citoyens... Avec un certain
temps, oui, ça ne se fait pas en claquant des doigts. Adopter un projet de loi
ici, ça ne se fait pas en claquant des doigts non plus. Prendre un certain
temps pour définir, ensemble, les contours — en anglais, on dit un
«blueprint» — les plans du pays qui s'en vient. Ça va peut-être
inclure la monnaie, ça va inclure la Constitution, puis ça va inclure plein de
trucs, quel genre d'institutions on va se doter. Et on fait le pari qu'en ayant
le plus de définitions de ce que va ressembler le pays, ça va réduire cette
incertitude-là, et ça va réduire la peur de voter un chèque en blanc pour la
suite, quel serait l'après-référendum.
Alors, c'est ça, le fondement de notre
stratégie. Elle est différente de celle du PQ. Et, éventuellement, si l'un ou
l'autre prend le pouvoir, il va falloir qu'on se parle pour faire un
référendum, évidemment, mais c'est ce qu'on soumet, nous, comme approche.
Journaliste : ...un jour, il
va falloir qu'on se parle, là, si ça arrive, là, dans l'hypothèse... Relancer
l'option indépendantiste au Québec... c'est parce que c'est un peu ce que le PQ
veut faire avec son budget de l'an 1... est-ce qu'éventuellement ça ne passe
pas nécessairement par une reprise de discussions entre Québec solidaire et le
Parti québécois? Parce qu'on a l'impression qu'on était loin de ça quand on
écoutait les candidates au premier débat, au début de la semaine, là.
M. Leduc : Lequel niveau de
discussion vous voulez dire?
Journaliste : Entre Québec
solidaire et le Parti québécois.
M. Leduc : Pour les alliances
électorales?
Journaliste : Oui. Bien, ma
question, c'est : Est-ce qu'éventuellement il faut retourner à ça? Est-ce
que ça passe par ça, la relance de l'option indépendantiste?
M. Leduc : C'est une bonne
question. Moi, je ne sens pas de pression particulièrement forte, en ce moment,
chez nous, ni chez eux. Est-ce que les OUI Québec pourraient nous appeler? Je
ne le sais pas. Moi, je n'entends pas de pression à ce niveau-là.
Journaliste : Est-ce que vous
craignez de, peut-être, parce que le Parti québécois va mettre déjà des... pas
des jalons, mais, enfin, il va franchir des étapes dans le prochain mandat,
bon, leur slogan, c'est : Un Québec qui s'assume, tout ça... Est-ce que
vous craignez de perdre, peut-être, un peu de votre électorat, qui trouve que
votre projet est un peu plus compliqué que le leur?
Mme Massé : Faire
l'indépendance, «anyway», c'est compliqué, surtout quand on a des fédéralistes
qui tiennent absolument à leur fédération et à ce que le Québec demeure une
province comme les autres. Alors, moi, la démarche à laquelle je crois, et
c'est depuis... on s'est fondés aussi avec cette vision-là, c'est de mettre le
peuple du Québec en marche, en leur disant : Vous avez un rôle à jouer
comme peuple du Québec, pas juste de dire oui ou non. Votre rôle, c'est de dire
ce que vous voulez comme vision du Québec de demain, avec les Premières
Nations, par exemple, hein, avec les Premières Nations. On dit qu'on adhère à
la Déclaration des Nations unies pour les droits des peuples autochtones.
Qu'est-ce que ça va vouloir dire dans une nouvelle constitution du Québec.
C'est intéressant, mais il faut en débattre, il faut en discuter.
Et cette orientation-là, honnêtement, moi,
me donne beaucoup d'espoir, parce qu'elle donne un rôle au citoyen, qui n'est
pas juste le rôle de dire oui ou non et de subir les pressions de la peur, d'un
bord ou de l'autre, là.
Journaliste : Mais, Mme
Massé, votre frange plus militante, nationaliste, indépendantiste, là, Option
nationale, qui vous ont choisis, plutôt que le Parti québécois, là, elle ne
serait pas tentée de retourner au PQ, en voyant qu'eux ils sont plus pressés
que vous, là?
Mme Massé : Bien, écoutez, le
camp Option nationale a décidé de joindre Québec solidaire, c'est parce qu'ils
avaient aussi la démarche de l'assemblée constituante à leur programme, comme
nous. On n'était pas tout à fait... On a ajusté les choses lors de la fusion,
mais ils étaient d'accord avec la démarche. Et, vous savez, nous, ce qu'on
veut, là, vraiment, c'est que ça fonctionne. Puis, pour que ça fonctionne,
Alexandre vous a bien expliqué, on l'a vécu en 1980, on l'a vécu en 1995, et là
on a vu ce qui se passe à l'international aussi. Et là cette idée de démarche
nous apparaît être un chemin à suivre comme Option citoyenne à l'époque, comme
les Oui Québec à l'époque, nous apparaît être le chemin à suivre pour réaliser
ce projet de pays.
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de la nomination de Stéphane Le Bouyonnec?
Mme Massé : Je n'ai pas...
Journaliste : Qu'est-ce que
vous pensez de la nomination de Stéphane Le Bouyonnec?
Mme Massé : Je ne sais pas de
quoi vous me parlez, alors c'est difficile de vous dire ce que j'en pense.
Journaliste : Il a été nommé
sous-ministre au ministère de la Cybersécurité.
Des voix : ...
Mme Massé : Écoutez, je vais
laisser mon collègue Haroun réagir à ça, parce qu'honnêtement je ne veux pas me
mettre les mains là-dedans. Je ne sais pas de quoi on parle.
M. Leduc : ...
Journaliste : ...sur
l'Organisation internationale de la Francophonie. Avez-vous quelque chose à
dire sur le fait qu'encore aujourd'hui on parle de climat toxique, de dictature
à l'OIF, puis que le Québec continue à envoyer des millions et des millions
sans poser plus de questions?
Mme Massé : Bien, il y a
quelques mois, dans une autre situation, on se posait les mêmes questions. Je
pense qu'il faut absolument, absolument que, comme pays participant, on soulève
ces questions-là, mais surtout qu'on offre des contextes de travail sains pour
les gens. Tu sais, je veux dire, oui, c'est stressant. Ici aussi, c'est
stressant, là, puis on n'est pas obligé de vivre dans des milieux toxiques.
Alors, sincèrement, je pense que Québec doit jeter un oeil là-dessus puis faire
attention aux gens qui y travaillent.
Journaliste : Pour revenir
sur la souveraineté, rapidement, est-ce que le fait que le PQ en parle et pose
des gestes, des jalons, comme ma collègue disait... est-ce que ça vous force,
vous, à Québec solidaire, à ajuster votre stratégie? Parce qu'on le voit, le
fait que le PQ en parle, ça met aussi en relief le fait que vous en parlez
moins, vous n'en parlez pas beaucoup. Est-ce que ça va vous forcer à ajuster
votre stratégie de communication?
Mme Massé : Bien, écoutez,
moi, j'étais au Saguenay, il y a... je ne sais pas, quelques jours, une
assemblée publique sur l'indépendance du Québec et l'autonomie des régions. Il y
avait une centaine de personnes dans la salle. Mon collègue Sol Zanetti est sur
le terrain pour parler au niveau... avec les étudiants, étudiantes dans les
institutions postsecondaires pour parler d'indépendance du Québec. Nous, on a
eu un débat exclusif dans la course au porte-parolat sur la question de...
porte-parolat, pardon, féminin, sur l'indépendance du Québec.
Moi, je pense qu'on en parle, c'est juste
qu'on en parle différemment. Quand on vous parle, par exemple, du Québec qu'on
aspire à Québec solidaire, quand on vous parle du coût de la vie... les gens,
là, actuellement, là, ce qui les étouffe, c'est le coût de la vie, c'est
l'incapacité de se payer un logement, l'épicerie, etc. C'est de ça qu'on leur
parle, parce que, quand on leur parle... leur participation, on veut qu'aussi
ils identifient bien vers où on veut aller comme pays. Donc, un pays qui prend
soin de tout son monde, un pays qui inclut l'ensemble des Québécois et
Québécoises. Et ça, je pense qu'on en parle, juste différemment.
Journaliste : Donc, vous
gardez le cap et vous ne ferez rien de différent dans les prochains mois?
M. Leduc : Moi, je vous
donnerais un autre exemple. Malheureusement, on a retenu la figure de la
balloune qui se dégonflait, mais c'était quoi, la question de mon collègue Sol,
il y a deux semaines? C'était sur le siège vacant du Québec au CRTC, puis sur
le fait qu'on avait promis tellement de pouvoirs, au niveau de la CAQ, qu'on
allait rapatrier en culture, en communications, puis qu'on n'a rien, puis non
seulement on n'a rien, mais qu'il y a un siège qu'on devrait pouvoir nommer
nous-mêmes sur nos propres bases, puis on ne le fait même pas. Alors, ça, c'en
est une, question, une intervention, puis un sujet sur lequel on est en pointe
à Québec solidaire.
Ça fait que c'est vrai, on en parle. On
peut-tu en parler plus? Oui, tout le temps, sur... comme sur plein d'autres
sujets aussi, mais moi, je refuse le postulat de dire qu'on en parle moins ou
qu'on n'en parle pas assez. Il faut qu'on en parle, on en parle déjà, il faut
qu'on le fasse mieux, comme sur plein d'autres sujets. Parce que Québec
solidaire, on est un parti indépendantiste, puis on veut devenir un parti de
pointe sur la question de l'indépendance.
Journaliste
: McGill confirmed that it will
put on pause a 50 million dollars program for francisation for its staff,
students, faculty members. And it was to integrate more fully into Québec
society. This after the Legault Government's decision to increase tuition, university tuition for out of province
students and foreign students. Do you think this is a sign that the Legault Government should back up, like, should just
go back and change its mind on university tuition for…
M. Leduc : Yes and no. No, because it's a bad decision for McGill. They should
put in place this program. It's important that we promote French anywhere,
anytime, and the debate we have now, with the CAQ measure, should not stop
McGill to go and implement that. That's not... It's a retaliation they're doing
from McGill to the Government?
It's weird. Honestly, they should go and apply the program as they planned to
do.
And, parallel to that, we
should have the discussion. Is that a good measure from the Government? Is that the good way to promote
French? We are working on a proposal that we are going to make in the next
days, because we don't think it's exactly the good way to go from the
Government on this topic.
Journaliste :
And did you have a chance to see
Aislin's cartoon in The Gazette?
M. Leduc :
No.
Journaliste :
It's Pascale Déry depicted in an old
war German officer. It makes a link with as Aislin was depicting Louise
Beaudoin, but the context now is kind of different.
M. Leduc : They're doing the Godwin point, really? OK.
Journaliste :
Is it a bad taste...
M. Leduc : I haven't seen it, but...
Journaliste
: ...or it's just Aislin, and Aislin has a sense of humor?
M. Leduc :
I'm not sure exaggeration, on this
topic, is always the good way to go, but it's caricature and I... it's... they
have their own way to pass their political message.
Mme Massé : Make politics.
M. Leduc : Exactly.
Journaliste :
Mr. Leduc, can we hear you quickly in
English on the PQ's «budget de l'an 1»? What's your reaction so far to what Mr.
St-Pierre Plamondon has been
saying would be in it?
M. Leduc :
I think, for «indépendantistes», the
real challenge is to fight fear and grey zones that federalists are trying to
put on the shoulders... the independence movement and political project.
There's different ways to do that. The «budget de l'an 1» from the PQ is one
way to do that, to combat fear and the grey zones. We have another way to do
it, it's called the constituent assembly. I don't know if it's the exact word
in English, but...
Journaliste
: ...
M. Leduc : Exactly that? Perfect. The constituent assembly, and it's a way to
draw together a blueprint of what will be the country after a Yes vote, after a
winning vote. And we think that doing that... it takes some time, it's not a
very quick thing, but democracy is not always quick, isn't it? And, by doing
that, we think that we are able to give us tools to fight this fear campaign.
Thanks. Bonne journée, tout le monde.
(Fin à 8 h 48)