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Point de presse de Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, et M. Alexandre Leduc, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de travail

Version finale

Le mercredi 24 avril 2024, 8 h 20

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures vingt-cinq minutes)

Mme Ghazal : Bien, bonjour, tout le monde. Hier, j'ai interpellé, à la période des questions, le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, sur des données très, très inquiétantes pour notre système d'éducation. Il y a eu 1100 étudiants de moins l'année passée que l'année précédente dans les facultés d'éducation. Ça, ça veut dire moins de gens qui sont attirés à devenir profs. En pleine pénurie de main-d'œuvre, c'est extrêmement inquiétant. Puis toutes les solutions du ministre, là, qu'il a mises sur pied puis qu'il nous a annoncées, bien, ne donnent pas de résultats. Et le métier, là, de prof au Québec, il n'est pas attractif, il n'est pas attractif pour les gens qui, peut-être, auraient aimé devenir profs, mais qui sont inquiets par les conditions de travail, par la composition de la classe, par la lourdeur de la tâche. Ceux qui vont aussi étudier quittent. Ceux qui commencent à enseigner, avant 5 ans aussi, quittent. C'est extrêmement inquiétant. C'est inquiétant pour les profs, c'est inquiétant pour le système d'éducation, pour les parents, pour les élèves, pour tout le monde, malheureusement, sauf pour M. Bernard Drainville qui m'a demandé hier de le féliciter pour tout ce qu'il fait pour le système d'éducation.    Eh bien, ce matin, je n'ai pas de félicitations à donner à Bernard Drainville, qui n'est pas inquiet, qui nous traite de chialeux quand on parle des problèmes dans le système d'éducation. Tant et aussi longtemps qu'il ne s'attaquera pas au cœur du problème qui, moi, m'inquiète énormément, c'est-à-dire les inégalités dans notre système d'éducation, où est-ce que les enfants les plus favorisés, les plus riches, ceux qui ont les meilleures notes, ont la meilleure éducation, puis les autres, bien, ça va très, très mal, c'est... avec les chiffres de taux de décrochage qu'on a en ce moment, on n'a pas le luxe de ne pas s'en occuper.

Et moi, aujourd'hui, il y a toute la journée, il y a les crédits pour l'éducation. Regardez ça, surveillez ça, je vais poser des questions surtout là-dessus, sur les inégalités dans notre réseau de l'éducation sur le système à trois vitesses. Merci.

M. Leduc : Bonjour, tout le monde. Je veux vous parler de logement ce matin. On a vu, hier, la ministre de l'Habitation faire un appel à la vigilance pour que les gens soient bien conscients que le 1er juillet s'en vient puis qu'ils se préparent. Bien, c'est bien intéressant tout ça, mais on aurait souhaité des annonces un peu plus structurantes.

Sur les Airbnb, on le voit que le tour de vis qui avait été donné il y a quelques années ne fonctionne pas. Vous avez peut-être vu il y a quelques semaines, dans mon propre comté, il y avait eu du vandalisme sur un édifice qui avait maintenant des Airbnb illégaux. Le problème, c'est que le gouvernement du Québec pellette dans la ville la responsabilité de faire les suivis sur la personne, est-ce qu'elle a vraiment sa résidence principale dans cette bâtisse-là ou pas. La ville n'a pas les moyens de le faire. Donc, ce qu'il faut, bien sûr, c'est un meilleur partage des informations, que Revenu Québec puisse partager ces informations avec la ville, qu'il y ait plus d'inspecteurs à Revenu Québec, bien sûr.

Et aussi on constate, dans un article de La Presse, si je ne me trompe pas, ce qu'on souligne depuis des mois, à savoir que le nouveau fameux programme révolutionnaire de la CAQ en matière de logement, qui avait remplacé AccèsLogis, le PHAQ, ne construit pas de logements, ça ne fonctionne pas, zéro logement construit depuis l'arrivée du PHAQ, et tout indique qu'il n'y en aura pas bien, bien plus dans les prochaines années. Alors, là-dessus, il va falloir que le gouvernement mette plus de sommes, facilite, allège les critères dans le dossier pour que ça aille plus vite, construire plus de logements, en plus de toutes les autres solutions que nous avons mises sur la place publique dans les dernières semaines.

Journaliste : Mais pourquoi est-ce qu'il ne fonctionne pas, le programme? Comment est-ce que vous comprenez le fait qu'aucun logement n'est sorti de terre à partir de ce programme-là?

M. Leduc : Ce qu'on entend, entre autres, c'est que c'est des critères très difficiles à atteindre, qui sont très stricts. En plus, la ministre, elle a dit que les montants, les enveloppes n'allaient pas bouger puis ça allait être les promoteurs, notamment du milieu communautaire, qui allaient devoir réduire avec les mêmes sommes, parce que les coûts ont explosé, les coûts de construction, les coûts de matériaux. Ils vont devoir réduire à même leurs projets, leurs ambitions pour caser... rentrer dans la petite case du programme. Alors, ça ne fonctionne pas, il faut revoir ça.

Journaliste : Sondage Léger, on laisse entendre qu'un Québécois sur deux croit que, si on reste dans le Canada, le français n'est pas menacé. Vous leur dites quoi?

Mme Ghazal : Bien, en fait, tout à fait, nous, à Québec solidaire... Puis hier, d'ailleurs, aux crédits sur la langue française, j'ai interpellé Jean-François Roberge sur ça. Une des meilleures façons de protéger le français, c'est de faire l'indépendance du Québec. Parce que la langue la plus attractive pour n'importe qui, c'est la langue de la majorité. Puis, si on est indépendant, bien, la langue de la majorité, ça va devenir la langue française et non pas juste la langue officielle et nationale, mais la langue de la majorité. Alors, qu'en ce moment c'est très difficile. On ne peut pas compter sur le fédéral pour protéger le français chez nous, et tant et aussi longtemps qu'on n'est pas un pays, bien, on n'y arrivera pas. C'est le meilleur moyen. J'aurais aimé convaincre le nationaliste fédéraliste Jean-François Roberge, mais je suis très contente de voir que les Québécois, eux et elles, sont convaincus de ça.

Journaliste : ...qu'on gèle...

Mme Ghazal : Quand même... Hum?

Journaliste : Les Québécois veulent aussi qu'on gèle l'immigration temporaire en attendant de revoir les cibles. Êtes-vous d'accord avec...

Mme Ghazal : Bien, nous, on le dit, là, puis je le répète aujourd'hui, l'immigration temporaire, c'est sûr qu'il y en a trop. Il va falloir mesurer ça. Et, après ça, ce qu'on dit, là, ça fait très longtemps, là, Guillaume Cliche-Rivard l'a dit, il faut qu'il y ait... il faut qu'on fasse des choix. Quels types d'immigration est-ce qu'on va réduire? Et, pour ça, ce n'est pas nous, ici, les politiciens, qui allons les mettre... les mains là-dedans, c'est un comité d'experts indépendants qui va pouvoir calculer c'est quoi, la capacité d'accueil, puis où est-ce qu'on va réduire. Est-ce que, par exemple, c'est les gens qui viennent de l'extérieur pour aller dans les services publics? Est-ce que... Tu sais, même le gouvernement de la CAQ, là, il a investi des sommes d'argent pour aller recruter des gens à l'étranger. Ça fait que ça va être des choix qu'on doit faire. Ça va passer par un comité d'experts indépendants pour calculer ça.

Journaliste : ...gel, là, pour ou contre, gel?

Mme Ghazal : Bien, geler, là... bien, nous, on est pour. Nous, on est pour.

Journaliste : ...une réduction plus tard des cibles?

Mme Ghazal : Bien, c'est-à-dire qu'en ce moment, là, même le gouvernement de la CAQ, là, à cause de son action, il n'y a pas juste aussi le fédéral, bien, il y a eu une explosion du nombre d'immigrants temporaires. Puis, des fois, par exemple, c'est des travailleurs étrangers qui sont dans les mauvaises conditions. Ce n'est pas toujours le monde idéal pour ces gens-là ni aussi pour le Québec. Donc, pour pouvoir régler la situation, ça prend un comité d'experts pour, après ça, faire ces choix-là. À combien est-ce qu'on réduit ça? Dans quels secteurs est-ce qu'on va réduire ou pas? Donc, c'est ça qu'on dit.

Journaliste : ...

M. Leduc : Je veux juste rajouter un truc, là, on ne fera pas semblant que l'immigration, c'est un sujet simple, là. C'est un sujet profondément complexe. Il y a le fédéral, il y a le provincial, il y a des programmes, l'immigration temporaire, la réunification familiale, les demandeurs d'asile. On ne fera pas semblant que c'est simple. C'est pour ça que, comme l'a dit ma collègue, c'est un dossier qu'il faut mettre les experts à contribution. Il faut vraiment délimiter la capacité d'accueil puis, après ça, voir où est-ce qu'on peut aménager tel programme, tel programme. Parce que, si on dit : Gel à tout crin, bien, est-ce qu'on gel, mettons, les personnes qui sont en ce moment dans des programmes pour aller sur la potentielle... les préposés aux bénéficiaires? Nous, on propose d'avoir des gens qui aillent dans la construction d'avoir un certificat de sélection du Québec. On a besoin de ces gens-là au travail, dans certains secteurs. Ça fait que ce n'est pas ces gens-là qu'on veut nécessairement geler. Vous comprenez? Donc, c'est très complexe. Prenons le temps de bien faire le tour de la question.

Mme Ghazal : Puis il y a une chose aussi que je veux répéter, que Guillaume Cliche-Rivard dit souvent, il faut le faire aussi de façon bienveillante, c'est-à-dire que ça a aussi des implications sur les réunifications familiales. Il y a eu des mères qui étaient venues ici, à l'Assemblée nationale. C'était vraiment déchirant, là, à pleurer de voir comment est-ce que des parents sont séparés de leurs enfants ou de leur conjoint, de leurs familles. Je ne pense pas que les Québécois, c'est ça qu'ils veulent. Quand ils disent : On va geler, bien, ça veut dire qu'on va continuer à séparer les familles aussi longtemps. Ce n'est pas ça qu'on veut. Ça aussi, il faut s'assurer des implications des choix qu'on fait. C'est pour ça qu'il faut le faire de façon froide, avec des experts, et parce que c'est complexe, on ne peut pas juste geler ça comme ça d'un coup de barre, là. Puis il faut le faire de façon bienveillante, c'est extrêmement important.

Journaliste : ...sondages vous placent à 14 %, on recule de 4 %, on le voit dans Léger. Qu'est-ce que le Québec solidaire peut faire pour sortir la tête de l'eau, commencer à monter un petit peu?

M. Leduc : C'est une très bonne question. Puis moi, quand je me suis lancé en politique, je constatais que, si je voulais des analyses, j'écoutais la joute ou le panel de Patrice Roy, je n'écoutais pas les politiciens qui venaient faire des points de presse. Alors, je vous laisse faire cette analyse-là. Nous, ce qu'on sait, c'est que les députés ici, les collègues du caucus, on a un travail à faire, on le fait, on met toutes nos tripes sur la table, on ne se lève pas le matin en se disant : Est-ce que ça va augmenter, baisser, stâler? C'est-tu un plancher, un plafond? On n'est pas là-dedans. Nous, on...

Journaliste : Mais quand vous voyez que ça baisse, avez-vous l'impression que vous allez dans la bonne direction?

M. Leduc : Nous, on a un plan de match, on travaille dessus, on met de l'énergie sur plein de dossiers. D'ailleurs, on met de l'énergie sur le logement. Je vous annonce qu'on continue à discuter avec Mme Duranceau pour le projet de loi Françoise David, puis il y a une recherche de dates cette semaine même pour que Mme Labrie et Mme Duranceau continuent à discuter, pour qu'on avance sur les dossiers, parce que nous, on a des bureaux de circonscription où les gens nous disent : Je suis évincé, ça ne va pas bien, je ne trouve pas de logement. Vous avez vu hier la vidéo qui circulait d'une file hallucinante, de quoi, 50, 60 personnes qui attendaient de visiter un quatre et demi.

Journaliste : Qu'est-ce qu'il manque, dans un discours, pour que ça se traduise en appui?

M. Leduc : Je vous laisse faire les analyses. Sincèrement, ce n'est pas mon travail ici.

Journaliste : Non, mais je vous pose la question à vous, vous devez avoir des hypothèses. C'est un peu ça qui nous intéresse.

M. Leduc : Ce n'est pas mon travail de vous livrer des analyses.

Journaliste : Tous les élus analysent les sondages, M. Leduc. Si l'on regarde ça...

M. Leduc : Non. Mon collègue Gabriel Nadeau-Dubois, hier, l'a dit, je le répète, puis on l'a dit quand on montait des sondages, on le dit quand on stagne, quand on descend, peu importe, on n'est pas là, nous, pour faire des analyses de sondages, on est là pour faire un travail. Ce travail, on le fait.

Des voix : ...

Journaliste : ...ça va super bien?

Journaliste : Vous tournez la page, on ne...

M. Leduc : On lit le journal, comme vous tous. On le regarde, le journal, on le lit, le journal. On le regarde, le sondage, on lit le sondage. On continue notre travail. C'est ça qu'on vous dit.

Des voix : ...

Journaliste : ...après tant d'années, puis de voir que ça ne monte pas du tout ça, puis ça plafonne toujours autour des 15 %.

M. Leduc : Moi, je ne suis pas là pour commencer à me décourager ou à m'encourager, ou... Les sondages, ça baisse, ça monte, ça stagne. Il y a des députés, il y a des partis qui étaient dans des bas-fonds, qui sont rebondis. Il y en a qui... C'est difficile de prévenir la... prédire l'avenir. Moi, je suis là pour faire un travail. Je livre ma prestation de travail. On continue à travailler. Les collègues sont présents aujourd'hui, ont des études de crédits à faire. Hier, j'avais des crédits avec mon collègue Lafrenière sur les dossiers autochtones. Aujourd'hui, ma collègue va parler d'éducation. C'est ça que les gens qui nous ont envoyés ici veulent qu'on fasse et qu'on continue à faire.

Journaliste : ...du REM, là, ils ont encore reporté. On ne connaît pas la date. Oui, la CDPQ Infra ne veut pas se mouiller. Pour le transport en commun, là, à Montréal, je veux dire, avec des problèmes de transports, s'il y a moins de transports, qu'est-ce que ça dit, ça?

M. Leduc : Bien, deux choses, on le disait dans l'étude des crédits du premier ministre la semaine dernière, avec mon collègue Gabriel Nadeau-Dubois, la CAQ n'a livré... n'a démarré et livré absolument aucun projet structurant de transport collectif depuis six ans. C'est quand même un constat d'échec puissant.

L'autre chose que je peux difficilement m'empêcher de souligner, c'est qu'on nous avait promis, à l'époque des Libéraux, que la Caisse dépôt et de placement allait révolutionner le transport collectif. Ça allait être donc bien plus efficace, puis c'était vraiment la meilleure chose depuis le pain tranché. Bien, regardez donc, c'est compliqué, du transport collectif, c'est un investissement, ce n'est pas nécessairement quelque chose qui rapporte de l'argent, puis ce n'est pas parce qu'on le donne à la Caisse de dépôt et placement que la baguette magique va aller plus vite.

Journaliste : Donc, ça prouve que la Caisse de dépôt et placement n'est pas capable nécessairement d'arriver à ces projets. Donc, quand il y a d'autres projets à l'étude, le tramway et autres...

M. Leduc : Bien, vous connaissez notre opinion très mitigée sur la Caisse de dépôt et de placement et son rôle dans le transport collectif. Ça, ce n'est pas nouveau. Après ça, il faut qu'il y en ait plus, du transport collectif. Alors, moi, mon appel, c'est à ce que M. Legault entende les municipalités, entende les maires et mairesses qui font un signal d'alarme. Moi, j'habite dans Hochelaga-Maisonneuve, on a plusieurs stations de métro sur le territoire. Je parle fréquemment à mes élus dans mon arrondissement aussi, puis on nous dit à quel point le métro, là, le classique métro qu'on connaît, pas la ligne bleue ou le nouveau SRB et compagnie, le métro, là, bien, il va arriver bientôt à sa fin de vie utile. Il va falloir des investissements majeurs pour le rénover. On a de la misère à accoter les fréquentations qu'on avait prépandémie, puis on dirait que le gouvernement, tout ce qu'il dit : Bien, ah — vous avez entendu M. Legault, hier — les fonctionnaires municipaux sont trop payés. Ça n'a pas de bon sens. Ce n'est pas un gouvernement responsable sur le dossier du transport collectif. M. Legault lui-même l'a dit la semaine passée qu'il allait falloir viser une réduction des voitures dans le futur. Mais si on veut fonctionner dans ce sens-là, il faut offrir des alternatives structurées et structurantes de transport collectif.

Journaliste : Est-ce que l'État québécois a mis en place toutes les ressources nécessaires pour éviter... évaluer les risques de violence et de récidive des personnes déclarées non criminellement responsables, comme on a vu à Louiseville, tout ça? Il y a un vaste dossier dans Le Devoir ce matin à ce sujet.

Mme Ghazal : Oui. Oui, j'ai regardé ça, c'est vraiment inquiétant. La justice, c'est un service public. Puis, peu importe où est-ce qu'on habite sur le territoire du Québec, c'est important qu'on ait accès à ça. Donc, il va falloir que le gouvernement de la CAQ se penche là-dessus, qu'il accélère les processus. Puis ce que je comprends, c'est qu'il y a un plan pour... d'ici 2027, là, il faudrait qu'il fasse ça plus rapidement.

Journaliste : Est-ce que la population doit s'inquiéter de cette situation-là?

Mme Ghazal : Bien, il faut que le gouvernement bouge, là, pour aider les gens, là, face à la justice puis s'assurer que des gens qui ont fait des crimes à cause de manque de services, qu'ils n'aient pas de sentence, là. Donc, oui, c'est inquiétant, c'est inquiétant, et il faut que la CAQ corrige la situation puis trouve des solutions, puis écoute les experts sur... le cri d'alarme, là, qui est lancé par les experts, là, pour donner les services en justice partout sur le territoire du Québec.

Journaliste : ...votre parti s'est abstenu de voter sur la motion, là, qui s'opposait au concept d'hypothèques islamiques. Je comprends que vous attendez d'avoir plus d'information. Est-ce que ça signifie que votre parti n'est pas opposé au principe?

M. Leduc : Bon, il y a trois semaines à peu près, on a vécu l'épisode de la motion de la Cour suprême qui, soi-disant, évoquait... voulait invisibiliser le mot «vagin». Je pense qu'on a retenu une leçon de cet épisode-là, c'est qu'il faut faire attention avec des motions sur des sujets qu'on ne connaît pas ou qu'on connaît mal. Nous, hier, par exemple, on avait eu une information qui existait déjà un certain encadrement de la finance islamique en France, qui n'est pas un pays qu'on peut accuser de manquer de laïcité, on va le dire de même. Bien, comment ça se fait que... comment ça se fait? Comment ils font ça, là-bas, l'encadrement de la finance soi-disant islamique? Bien, nous, on voulait un peu mieux comprendre avant de commencer à condamner à tout vent tout ce qui se passe, d'où notre abstention sur le sujet. Ce n'est pas quelque chose qu'on veut... dont on veut abuser, là, l'abstention, on est ici pour prendre des décisions. Mais la leçon qu'on a retenue de l'épisode de la Cour suprême d'il y a trois semaines, c'est qu'il faut y aller parfois avec un peu de modération quand il y a un sujet qui, visiblement, n'est pas très bien compris par le porteur même de la motion. C'était le cas hier, alors on a décidé de s'abstenir.

Mme Ghazal : Puis surtout aussi que ce n'est pas clair ce que le fédéral veut faire. Tu sais, ce n'était pas clair. Donc, ça aussi on a des questionnements là-dessus, qu'est-ce qu'il est en train de faire? Il existe déjà des outils financiers qui sont très peu utilisés, utilisés par certains. Il veut réglementer ça. Mais ce n'est pas clair, qu'est-ce qu'il veut faire, puis ça, on n'avait pas suffisamment d'informations, comme l'a dit Alexandre.

Journaliste : For the REM, it's a... there is an unknown date for the completion of the REM, which is such an important and central project. What does that tell you about the CAQ government, its capacities to do something, to lead transit projects in Québec?

M. Leduc : We asked Premier Legault last week: How many projects of public transit transportation has he initiated and completed since he got in office? The answer is zero. That's a very bad result from his governance.

Now, he needs to do better. He needs to do better, because in addition of big transportation projects that are not starting, even the basics are in danger now. We're hearing from the mayors of Greater Montréal how difficult it is now to subsidize and fund the… only to remain at the service we have now, not even complete the network or give it more lines, etc., just to keep it as it is right now, which is the least, the minimum, it's difficult, we're not going to be able to do it as we speak. We need a very strong presence from the Government of Québec in this issue and we're not sensing that the Government is present right now.

In a few minutes, we're going to file a motion to ask the Government that all the services remain the same in public transportation across Québec, that there will be not cuts in no transportation actually. We'll see how the CAQ reacts to that.

Journaliste : What's the solution then though to get that funding for public transit projects? As you mentioned earlier, there are fewer people using the metro, using public transit than there was pre-pandemic. So, what is the solution at this point to get the projects back up and running?

M. Leduc : One of the solutions is to start to speak to the mayors of Greater Montréal, which the Minister Guilbault is not doing very fast. She says she's going to find some place in the near weeks to do so. I would have met them faster than that. Cities have maybe some things to propose us, but still, on the basic response, and we've seen in the last budget, there's not enough public funding for public transportation, that's for sure.

Journaliste : And on the REM specifically, was it a mistake to have the CDPQ running this project?

M. Leduc : You know our stand about CDPQ, we dot not think that it was a good idea to give them public transportation projects. The Liberals have said, at the time, it would be almost a magic wand that everything was going to be faster and easier with the CDPQ. We knew it wouldn't be the case, because public transportation is complex, and it's costly, and it's not supposed to give back money. So, we have proof now that it wasn't necessarily a good idea. So, what we ask of the Government in the future is that they develop new projects on their own.

Journaliste : For the users, for the riders of the REM, obviously in the first year there's going to be issues with the Brossard line, we saw some, but talking like about the North Shore and the West Island where there's not a ton of public transit options, there's some buses, there's some trains, to get those people to use public transit, do you think that they probably won't now that they've seen these delays, and they're not sure if it's going to work everyday, that kind of thing, do you think it inspires confidence in transit users?

M. Leduc : Unfortunately, no, it doesn't inspire confidence, and that's a shame, and that's a big issue, because public transportation is the solution for the future in public. We can't replace all cars by electric cars, it won't solve the issue, it won't solve the traffic issue, that's for sure, and it won't solve the carbon issue as well. So, each time we fail with a public transportation project, we're doing paces backwards, and that's a shame, we should do paces forward.

Mme Ghazal : Merci.

M. Leduc : Merci.

(Fin à 8 h 44)

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