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Conférence de presse de M. Gilles Baril, ministre de l'Industrie et du Commerce

Dépôt à l'Assemblée nationale du rapport annuel de la Société générale de financement

Version finale

Le mardi 12 juin 2001, 12 h 27

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures vingt-sept minutes)

M. Baril (Berthier): Bonjour à tous. Alors, comme vous le savez, je suis accompagné de M. Claude Blanchet, qui est président-directeur général de la SGF. Alors, c'est aujourd'hui que la SGF dépose son bilan de l'année, et c'est avec beaucoup de fierté que je vois cet organisme grandir et prospérer. La SGF est devenu l'un des moteurs les plus puissants de l'économie québécoise et de l'économie des régions. L'année dernière, les investissements de la SGF ont profité aux économies du Québec, notamment grâce à Interquisa Canada et Pétrochimie Coestal dans l'est de Montréal, Métallurgie Magnola du Groupe Noranda, Circuit Foil America à Granby, Cogénération biomasse au Lac-Saint-Jean, Concert Airlaid à Gatineau, Internova à Val Bélair, Atrium Biotechnologies à Québec, et bien d'autres. Alors, on voit bien que la SGF investit, dans le fond, non seulement dans les grands centres économiques, mais également dans les villes ou municipalités bénéficiant moins souvent d'investissements porteurs.

En tant que ministre concerné et en tant que Québécois, je ne peux que me réjouir de ces progrès. Grâce aux formidables outils de développement qu'est la SGF, le Québec franchit d'année en année de nouveaux pas et accélère son passage vers l'économie du savoir. En l'an 2001, nous voici dotés d'une économie plus performante que jamais qui prend appui sur une base industrielle et technologique concurrentielle à l'échelle mondiale. On a parfois reproché à la SGF de trop intervenir dans l'économie québécoise. Moi, je réponds aux détracteurs de ce modèle: Venez constater les gains que le Québec a faits grâce à cet instrument industriel unique qui fait l'envie de bien des pays.

Alors, depuis 1998, année où le gouvernement lui a confié un mandat élargi, la SGF a investi, avec ses partenaires, plus de 4,4 milliards de dollars dans notre économie. La Société est aussi responsable de la création de plus de 19 000 emplois dans des activités d'exploitation, dont plus de 10 000 lors de l'année écoulée.

Alors, il faut bien mentionner que les investissements de la SGF sont effectués sur une base d'affaires. Axés sur la rentabilité à long terme, ils se distinguent des investissements privés parce qu'ils tiennent aussi compte des effets structurants sur l'emploi, sur l'industrie et sur l'économie sociale du Québec. En ce sens, je suis heureux de constater le choix judicieux par la SGF lors du dernier exercice. La SGF a les mêmes exigences que les autres institutions financières en matière de rendement. Cependant, lorsque les entreprises possèdent un fort potentiel, elle est prête à soutenir pendant un certain temps le développement des projets, ce qui comprend les activités d'implantation et de démarrage qui peuvent affecter momentanément la rentabilité. La plupart des autres institutions financières n'ont pas cette patience.

Par ailleurs, en tant que ministre de l'Industrie et du Commerce, je suis également fier du rôle que joue la SGF dans l'accroissement de nos exportations. La Société a permis à de nombreuses entreprises de pénétrer les marchés étrangers, créant des occasions d'affaires additionnelles, des possibilités de spécialisation, des économies d'échelle et des revenus additionnels. Ce sont tous les Québécois qui profitent de ses actions, et nous pouvons être fiers de pouvoir compter sur une entreprise aussi soucieuse de notre développement durable partout au Québec. Alors, pour moi, la SGF, c'est un levier de développement en or. Je vous remercie, et je passe maintenant la parole à M. Blanchet.

M. Blanchet (Claude): Alors, merci. D'abord, il y a deux éléments qui sont importants pour la SGF. Premièrement, la SGF, c'est un outil de développement économique, comme l'a mentionné le ministre, et il se fait toujours avec des partenaires privés. Nous ne sommes jamais l'actionnaire majoritaire, nous sommes toujours un actionnaire minoritaire, mais nous sommes toujours actionnaire. Et ça, c'est extrêmement important, parce que nous travaillons pour le développement avec l'entreprise privée, ce qui avait été reproché avant et ce qui avait été la cause d'un certain nombre de heurts. On s'est aperçu que la formule gagnante était de s'appuyer sur l'entreprise privée. Donc, nous sommes le partenaire avec les entreprises privées.

Grande originalité de la SGF, c'est que nous allons chercher des partenaires privés à l'extérieur de la planète. Nous avons actuellement des partenaires dans 17 pays, dans quatre continents, et c'est 53 partenaires que nous avons, qui viennent d'un peu partout à travers la planète.

Ce que nous créons, les emplois dont a parlé le ministre: dans les trois dernières années, plus de 19 000 emplois directs et indirects. Ce sont des emplois créés. Ce ne sont pas des emplois protégés, conservés, etc., c'est vraiment des emplois créés directs et indirects.

L'année dernière, on a fait des investissements de l'ordre de 2 456 000 000 $, 49 projets. Et notre objectif, on en est rendu aujourd'hui à 5,7 milliards, avant notre conseil d'administration qui va avoir lieu le 20, et nous avons 17 dossiers au prochain conseil. J'ai entendu des rumeurs à l'effet qu'il aurait de la difficulté à atteindre la fin de son objectif et que, là, on devrait prendre des risques beaucoup plus considérables. Je dois vous dire que la demande est très forte, et de plus en plus, et moi et mes collègues, on trouve que la tâche est assez... est pas facile, mais est de plus en plus facile par rapport à ce que c'était au point de départ. Nous avions très peu de partenaires privés, maintenant nous en avons, comme je disais tout à l'heure, 53, et ce sont nos meilleurs représentants. Nos meilleurs vendeurs de la SGF et du Québec, ce sont ces partenaires-là.

Et, donc, ce qui nous amène, à la SGF... Comme on a fait du développement considérablement, je vous rappelle que, avant notre plan de développement, la SGF investissait très peu. Vous avez, dans vos documents, vous allez voir, 1995, il y a eu 73 millions d'investis par la SGF; en 1996, 78 millions d'investis avec ses partenaires. L'année passée, c'est 2 456 000 000. Vous ferez le multiple, là, mais on doit être à peu près 30 fois ce qui s'investissait auparavant, avant que j'arrive. Donc, on a un effet de développement, développement majeur.

Et, si vous allez à votre document, à la page 21, vous allez voir, il y a un graphique à cette page 21 qui démontre que nous sommes rendus à la moitié de notre portefeuille, qui est en développement, c'est-à-dire, sur le 2,6 milliards de notre avoir, on en a la moitié, à peu près 1,3 milliard qui est dans des projets de développement. Les projets de développement, c'est des projets comme a mentionnés le ministre: Circuit Foil Magnola, Interquisa, etc. Et vous comprenez que, quand on met de l'argent, ces projets-là, ça prend 15 mois, 18 mois, 24 mois à les construire. Pendant qu'on les construit, on met du cash dans ces compagnies-là. Et, quand on met l'argent dans ces compagnies, évidemment ...rapportent pas, hein. Alors, les barres rouges que vous voyez, ce sont ces projets-là qui sont en développement.

Et vous avez une petite barre verte, on en a pour 400 millions des projets qui ont commencé à opérer. Et vous comprenez aussi, ceux qui font de l'économie un peu, que, la première année surtout et la deuxième année, les projets qui commencent à opérer, comme ce sont des nouveaux projets, ils ne sont pas rentables la première année. Parce que, s'ils étaient rentables la première année, tout le monde partirait en affaires. Il y aurait aucune espèce de problème. Ça serait le paradis. Oui, ils auraient pas besoin de nous autres. Mais, toujours est-il que, les premières années, les projets perdent de l'argent.

Donc, on a la moitié de notre portefeuille qui ne rapporte pas. Ce qui, donc, a donné, à nos livres, à la SGF, un rendement, l'année dernière, de 3 %. Et c'est la raison pour laquelle on dit, un, qu'il faut regarder à plus long terme. Donc, nous, on regarde le rendement de la SGF sur cinq ans, il est de 7 %, le rendement de la SGF, sur cinq ans, et le coût des fonds, le coût des fonds du gouvernement. Parce que ça coûte rien aux Québécois, la SGF, ça rapporte au gouvernement. Et la différence, l'année passée, a été faible. Aux livres, elle a été faible parce que les coûts du gouvernement sur un titre, c'est 6 %. Alors donc il y a un gain de 1 %, plus la création d'emplois, plus la création de richesse.

Maintenant, parce qu'on travaille une valeur aux livres, on ne peut pas ajouter... Comme par exemple, ce... j'ai vu dans un média ce matin où on disait que le rendement de la SGF était faible et que, là, on comparait ça à la Caisse de dépôt, et là on comparait ça avec le fonds de solidarité. Eh bien, si on veut comparer, comparons des pommes avec des pommes. Si on comparait la valeur marchande du rendement de la SGF... Et ça, ça veut dire quoi, la valeur marchande? Sa valeur aux livres, plus les plus ou les moins-values des titres qui sont cotés. Prenez, par exemple, un titre comme Domtar, où nous en avons 36 millions d'unités; dans nos livre, il est à moins de 10 $, à peu près 10 $, et aujourd'hui, il est à 6 $, O.K.? Alors, si on fait la différence entre... à 16 $, pardon. Si on fait la différence, c'est: 6 $ fois 36 millions, c'est au-delà de 200 millions, la journée où je vous parle. Eh bien, à la fin de l'année, c'était pas 200 millions, c'était 147,1 – 147 1 $ – qui était en bénéfices non matérialisés. Alors, si vous ajoutez ce 147-là aux 49, voilà le comparable avec la Caisse de dépôt; ça donne du 11,5 %.

Maintenant, ce dont je suis très fier, c'est le... ce que nous avons fait dans l'économie du Québec. Et ça, je me permets de prendre une petite seconde pour vous en parler. Depuis... À quelle page on a ça? Ah! Voilà! Les impacts. Merci beaucoup.

Alors, au niveau de la création d'emplois, de 1998 à 2000 – je parle de création, directe et indirecte, d'emplois – c'est 30 000 emplois qui ont été créés, à la fois des emplois dans les opérations et les emplois de construction. Donc, c'est 30 000. Ça équivaut à 12,7 %, 12,7 % de tous les emplois qui ont été créés au Québec au cours de cette période. C'est pas si mal, hein? 12,7 %. Ça équivaut à ajouter, au taux de croissance du Québec, 0,3 %. Vous me direz: C'est pas beaucoup. Bien, 0,3 %, c'est partir de 2,2: on a eu 2,2, on est à 2,5. Je suis pas mal content de ça malgré tout. Le taux de chômage aurait été en moyenne, dans cette période-là, de 8,7, au lieu de 8,4, qui est à la SGF. Et, pour le PIB, bien, ça a augmenté le PIB, pendant cette période de temps, de 0,6 %, qui a été de... Il a été de 3,6, au lieu de 3.

Alors, je pense qu'il faut se féliciter d'avoir créé cet outil, et je pense qu'il faut continuer parce qu'il y a encore beaucoup de potentiel dans notre économie, autant dans les secteurs traditionnels que sont les secteurs qui sont dans les régions-ressources – on y travaille d'arrache-pied – mais aussi dans la nouvelle économie, et on a des secteurs qui sont en très forte croissance, comme la santé et la haute technologie. Merci. Est-ce qu'il y a des questions?

Mme Langlois (Sophie): Vous avez un deuxième communiqué qui parle de votre bilan dans le développement régional du Québec, est-ce que la SGF pourrait par exemple chercher un partenaire pour aider les régions comme Natashquan?

M. Blanchet (Claude): Ça dépend s'il y a un projet, oui. S'il y a un projet, oui, mais il faut qu'il y ait un projet. Là, vous me posez une question de Natashquan, pour moi, je peux pas vous répondre aujourd'hui, mais je dois vous dire que dans plusieurs régions du Québec, on a des projets importants sur lesquels on est en train de travailler. Le dernier qu'on a fait c'est Wayagamack.

M. Baril (Berthier): C'est ça, Trois-Rivières.

M. Blanchet (Claude): Ça vous donne une idée. L'autre qu'on a fait à Granby, CFA, un projet de 130 millions de dollars,

M. Baril (Berthier): L'Olymel aussi.

M. Blanchet (Claude): Olymel.

M. Baril (Berthier): Très important dans les régions Chaudière-Appalaches, Lanaudière.

M. Blanchet (Claude): Exactement. Alors quand on travaille un projet dans la région, on travaille beaucoup, très près de... il y a quatre secteurs dans lesquels on travaille, finalement, secteurs des mines, métaux, minéraux évidemment. On travaille aussi dans le secteur du bois, pâtes et papiers, bois, secteur agroalimentaire et le secteur récréotouriste. Alors, ce sont les quatre secteurs sur lesquels on travaille et, évidemment, on n'est pas content, c'est-à-dire on est content, mais on n'est pas satisfait, il y a encore du travail à faire, mais encore une fois, pour nous, pour être capable de faire un projet, ça nous prend un partenaire, un partenaire économique.

Mme Langlois (Sophie): Il faut que quelqu'un vienne chercher. Pourriez-vous prendre l'initiative?

M. Blanchet (Claude): Non, non, c'est nous. Bien, c'est évident... notre métier à nous autres, c'est de faire la promotion du Québec, alors on va chercher, on fait le tour de la planète, on part, on commence à Davos au début de l'année avec le premier ministre, puis on va tout bouger ensemble. On est partout à travers la planète pour être capable d'amener des investissements au Québec, et c'est pas en étant assis dans notre bureau en attendant que les gens vont venir. Il faut donc être allé les chercher où ils sont, faire connaître le Québec, le Québec est pas connu, le Québec est pas... n'étant pas un pays, il n'est pas sur les PIB des pays du monde. Donc, il faut faire connaître le Québec, et quand on réussit à les faire connaître, bien on ne réussit pas tout le temps, mais on réussit assez souvent dans 2 456 000 000 de fois à 1 $ la shot, à le faire en dernière année, 49 projets. Alors, donc, oui, il y a du potentiel, mais il faut le...

Mme Langlois (Sophie): Dans des régions d'extrême difficulté parce que les exemples que vous faites, c'est pas dans des régions qui connaissent d'extrêmes situations comme la Gaspésie, la Basse Côte-Nord, la Basse Basse Côte-Nord.

M. Blanchet (Claude): Bien, je dois dire qu'on a des projets, on a des projets sur la Côte-Nord très importants...

M. Baril (Berthier): En Abitibi.

M. Blanchet (Claude): ...que l'on travaille en Abitibi. Tous les travaux qui sont au secteur dont je vous parle, ça peut pas se faire à Québec, ça peut pas se faire à Montréal, alors, ça se fait dans des régions. Mais, encore une fois, développer un projet, ça se fait pas du jour au lendemain et ça prend un certain nombre d'éléments.

Mme Langlois (Sophie): Mais vous travaillez... il y a des projets qui sont sur votre table en ce moment...

M. Blanchet (Claude): Nous avons actuellement des ententes de principe de signées avec des partenaires du genre dont je vous ai parlé tout à l'heure dans 87 dossiers pour une somme de 8,8... 8,5 milliards de dollars, qui sont en travail à l'heure actuelle. Et là, on sait que sur ces dossiers-là, un sur trois atterrit comme un projet, qui se concrétise comme un projet.

Mme Brassard (Andrée): Pour l'année 2000, M. Blanchet, vous parlez de 10 200 emplois directs et indirects. Combien d'emplois directs exactement?

M. Blanchet (Claude): Je le sais pas par coeur, mais on pourrait vous le trouver, là, on pourrait vous le trouver. Et la façon dont c'est calculé, c'est très simple, c'est selon les données, les façons de comptabiliser, là, du VSQ. Je pourrais vous le trouver, là. M. Dutrisac (Robert): Sur la question du tarissement des investissements, c'est-à-dire du fait de dire: Bon, bien, vous êtes arrivé à, je ne sais pas moi, la moitié de votre objectif, c'est ça...

M. Blanchet (Claude): Oui.

M. Dutrisac (Robert): ...grosso modo. C'était 10 milliards, votre objectif, c'est ça?

M. Blanchet (Claude): Absolument.

M. Dutrisac (Robert): Puis là, vous avez 5,7 milliards.

M. Blanchet (Claude): Oui.

M. Dutrisac (Robert): À part l'argument de dire, justement, que, bon, plus ça avance, plus c'est difficile à trouver des bons projets pour investir, que le dernier 5 ou 4 milliards de dollars va être plus difficile à trouver, qu'est-ce que vous répondez à ça? Vous avez parlé de 17 dossiers, par exemple, qui seraient présentés au prochain CA. Ça, c'est des nouveaux projets, c'est-à-dire qu'il y a pas d'entente de principe ou...

M. Blanchet (Claude): Ce sont des projets... des ententes de principe ont déjà été signées.

M. Dutrisac (Robert): O.K.

M. Blanchet (Claude): Et là, on en est rendu, on dit... nous autres, notre pipeline est le suivant: 10 rencontres sérieuses avec des entreprises, trois MOU, trois ententes de principe, un projet qui se réalise. Quand on est rendu au conseil d'administration, c'est un projet. Alors donc, on a 17 projets qui sont sur la table du conseil d'administration du 20 juin.

M. Dutrisac (Robert): Comment ça peut valoir, ça, les projets qui pourraient se réaliser juste à partir de cette réunion-là?

M. Blanchet (Claude): Bien, là, à l'oeil, là, c'est entre 350 et 400 millions.

M. Dutrisac (Robert): O.K.

M. Blanchet (Claude): Et on a déjà, à date, au début... jusque... depuis le début de l'année, 1,3 milliard. Alors, le phénomène de l'investissement, à mon avis, là, et je vous parle d'expérience, il s'accélère, et c'est assez facile à comprendre. C'est qu'au point de départ, tous les secteurs n'étaient pas opérationnels à la SGF, un. Deux, on avait moins de partenaires, hein, et ça, c'est deux ingrédients. D'abord, il fallait que les secteurs se mettent en place et ils commencent à faire de la prospection. Alors, quand tu fais de la prospection, à un moment donné, tu en attrapes un qui vient investir avec toi. Et, comme ça, là, nos secteurs sont pleinement opérationnels et ça fait pas très longtemps, disons ça fait même pas un an que tous les secteurs sont opérationnels. Après ça, nos partenaires comme, par exemple, je peux vous donner l'exemple d'Interquisa O.K. Interquisa, on était déjà ensemble dans un projet et on avait un investissement de 80 millions ensemble. Et là, ils sont venus et on a fait un investissement qu'on a annoncé au début de l'année, 700 millions de dollars ensemble, alors... Et il y a encore des suites à cette chaîne qui sont en train de se réaliser. Alors donc à mon avis c'est de plus en plus atteignable.

M. Dutrisac (Robert): Au contraire, ça pourrait justement... la SGF est plus connue. L'habitude des entreprises à l'international d'investir en collaboration ou avec la SGF est plus connue aussi puis il y a des preuves tangibles, là, de ce qui a été réalisé...

M. Blanchet (Claude): C'est ça. Et vous regardez notre courbe de croissance, là...

Une voix: Elle est là.

M. Blanchet (Claude): L'année dernière, c'est 1,8 milliard; cette année, 2,45 milliards. On est rendu à mi-année, hein, fin juin, disons qu'on est rendu à mi-année, on est pas mal rendu là, on est rendu à 1,7 milliard, 1,8 milliard, dans ces eaux-là.

M. Dutrisac (Robert): Déjà.

M. Blanchet (Claude): Oui.

M. Dutrisac (Robert): Vous vous attendez quoi... vous attendez quoi?

M. Blanchet (Claude): Vous vous attendez bien à ce qu'on le dépasse, hein...

M. Dutrisac (Robert): À 3,5 milliards d'ici à la fin de l'année?

M. Blanchet (Claude): Bien, on s'attend...

M. Dutrisac (Robert): C'est plausible?

M. Blanchet (Claude): Oui, ce serait... c'est plausible mais je pense qu'on va très bien faire, là. Je ne veux pas... j'aime mieux pas vendre la peau de l'ours avant d'avoir tué l'ours.

M. Dutrisac (Robert): O.K. Maintenant, sur le plan du rendement, là, parce que ce que vous nous dites essentiellement, là, si on lit entre les lignes, c'est que compte tenu du fait que vous êtes une société d'État, puis les biens que vous avez avec l'État puis la comptabilité étatique, l'image qu'on a de la SGF sur le plan financier est pas la vraie image. C'est-à-dire que si on tient pas compte des fluctuations de valeur marchande des titres que vous avez: des titres de Domtar, etc., on peut pas avoir une image aussi précise qu'on a, par exemple, pour la Caisse de dépôt ou pour le Fonds de solidarité. Est-ce que vous pensez que ça doit être changé, ça?

M. Blanchet (Claude): J'aimerais bien mais j'ai l'impression qu'essayer de changer les principes comptables du gouvernement, je vais en arracher. Alors... Ha, ha, ha! mais ce qu'il faut remarquer cependant c'est qu'à très long terme ça va finir par se refléter dans les livres. Et c'est un peu la nature de la SGF, c'est d'être un partenaire patient avec les partenaires des entreprises privées qui ont le contrôle et quand eux autres acceptent de faire un projet comme Interquisa, un projet de 700 millions de dollars, bien ils prennent du risque et eux-autres leur seul retour, disons, sur l'investissement, c'est le retour du rendement sur le capital, tandis que nous-autres on a deux rendements, hein, le gouvernement a deux rendements. On a le rendement sur retour sur investissement bien sûr, mais aussi on a les emplois qui sont créé, le PIB qui est créé. Alors ça, là, dans les coffres du gouvernement, il y a rien que lui qui touche ces choses-là tandis que le partenaire, lui, il a seulement que son retour sur son investissement.

Mais à long terme, comme on tourne notre portefeuille sur une période de sept ans, on devrait avoir... le portrait devrait se ressembler à long terme. O.K.? Vous comprenez ce que je veux dire? En ce sens que, nous autres, nos actifs, on les tourne, c'est l'engagement qu'on a pris, de tourner nos actifs. Alors, un jour, on va finir... quand on va avoir fini de faire notre... de monter notre portefeuille d'investissements, notre portefeuille d'investissements va maturer, on va le vendre, et donc on va retrouver des rendements intéressants. Et je vous rappelle que, avant qu'on fasse cette croissance énorme des investissements, il y avait un retour sur... un rendement de l'ordre de 15 %. Alors... Mme White (Marianne): Vous évaluez que ça va être dans combien d'années, ce retour sur un rendement de l'ordre de 15 % environ, un rendement supérieur à ce que vous avez connu cette année?

M. Blanchet (Claude): Ah! bien... c'est d'une année à l'autre, là, c'est assez difficile à dire. Mais, ce que je veux dire, c'est qu'on va avoir un sacrifice à faire avant de retrouver, de retrouver où toutes nos entreprises vont générer du rendement, parce qu'ils sont en croissance. Alors, il faut se donner... je sais pas, trois, quatre ans, cinq ans avant que ça mature vraiment.

Mme White (Marianne): Puis, pour revenir... toujours sur le rendement: Vous attendez quoi de l'année 2001? Des prévisions semblables à celles de cette année? Légèrement supérieures – c'est ce que j'ai cru comprendre tout à l'heure – peut-être légèrement supérieures au rendement que vous avez connu cette année?

M. Blanchet (Claude): Ça devrait, oui. Oui. C'est difficile à prévoir d'avance, hein? Mais je suis assez optimiste.

Mme White (Marianne): Même compte tenu de la situation économique qui semble pas nécessairement s'améliorer, là? Ça vous a affectés un peu cette année aussi dans votre taux de rendement. Vous prévoyez que ça va moins vous affecter l'année prochaine?

M. Blanchet (Claude): Oui.

Mme Brassard (Andrée): M. Blanchet, est-ce qu'il y a des secteurs qui, en l'an 2000, vous ont un peu déçus, où les rendements que vous anticipiez en 1999, là, n'ont pas été aussi bons que ce que vous espériez?

M. Blanchet (Claude): Évidemment, on a eu certaines influences dans les secteurs de la nouvelle économie, évidemment. Parce que ça a eu son... vous connaissez... mais on n'avait pas de Nortel, nous autres. Alors qu'on avait des petites entreprises et, bon, ça a évidemment affecté le développement de ces entreprises-là et aussi au niveau des secteurs plus traditionnels. Quand on pense au bois, au sciage, aux mines, aux pâtes et papiers, évidemment les rendements ne sont pas ce qu'ils étaient de ce côté-là. Mais, encore une fois, il faut regarder ça sur une période plus à long terme. La pétrochimie, la même affaire: c'est un creux de marché, un creux de cycle, là. L'année passée, dans la pétrochimie, c'était un creux de cycle. Alors là on sent qu'il y a des reprises. On regarde dans les pâtes et papiers, on sent qu'il y a des reprises... au niveau du bois, en tout cas. Le papier, pas encore, mais au niveau du bois on sent une nette reprise. Alors, bon, c'est ça.

M. Dutrisac (Robert): ...des régions et, dans ce sens-là, il y a une stratégie gouvernementale pour le développement des régions, il y a eu des questions là-dessus auparavant. Je voudrais savoir de votre côté si... quelle sorte de commande vous avez passé à la SGF pour justement qu'elle s'inscrive dans la stratégie de développement régional du gouvernement?

M. Baril (Berthier): Bien, écoutez, je pense qu'ils font très, très bien leur travail. Il faut expliquer d'abord que la SGF, le fait que ça chapeaute SOQUEM, les mines, REXFOR, les forêts, SOQUIA, l'agroalimentaire, ils sont déjà extrêmement présents dans plusieurs communautés régionales au Québec. C'est sûr qu'on veut faire plus mais, dans des projets économiquement viables, première des choses, des projets solides, puis je vais le répéter encore une fois parce que les gens ont de la difficulté, la SGF, ce n'est pas une boîte à subventions. Il embarque dans des projets, des projets qui sont viables économiquement, des projets qui vont avoir du rendement et ils entrent dans des projets comme des partenaires, dans le capital-actions. Alors, il faut comprendre ça. C'est sûr qu'il faut faire plus, il faut faire mieux parce qu'encore une fois le Québec dispose d'instruments économiques importants. Alors, il y a toujours une réflexion à faire pour dire: Qu'est-ce qu'on peut faire de plus, qu'est-ce qu'on peut faire de plus pour faire reculer davantage les frontières du chômage puis créer davantage de richesse dans nos communautés? Alors, encore une fois, laisser le pied sur l'accélérateur, être à l'écoute puis sensible à tout ce qui se passe sur le plan économique au Québec. Puis je pense que la SGF le démontre depuis 1998, donc une stratégie très dynamique, qui est porteuse, qui donne des résultats tangibles en matière de création d'emplois, en matière de retombées économiques, alors puis qui est de plus en plus active dans l'ensemble des régions du Québec.

Alors, nous, le gouvernement du Parti québécois, nous croyons, nous croyons à la Société générale de financement comme outil, comme instrument de développement économique, qui peut effectivement faire la différence entre un taux de chômage qui peut dépasser le 20, 25 % dans une communauté, où une communauté peut se retrouver dans le fond à des taux de chômage à 8, 9, 10 ou même autour du plein emploi.

Mme Langlois (Sophie): Mais, M. Baril, est-ce que vous pensez que des régions comme la Haute-Gaspésie ou la Basse-Côte-Nord peuvent accueillir et/ou peuvent accueillir des projets économiquement viables?

M. Baril (Berthier): Il y en a actuellement sur la table. Écoutez, les alumineries, là, c'est pas au centre-ville de Montréal puis on a des projets actuellement en Gaspésie, on est en discussion et puis on regarde ça d'une façon quasi quotidienne. Et, dans ce sens-là, encore une fois, les vieilles forces économiques du Québec, on les retrouve où? On les retrouve dans les régions du Québec, c'est le secteur de la forêt, c'est le secteur des mines, c'est le secteur de l'agroalimentaire. Alors, par les différentes interventions de la SGF, on est présent dans ces secteurs-là puis on est à l'affût effectivement des projets qui pourraient effectivement... des projets viables sur le plan économique, des projets créateurs d'emplois qui pourraient permettre le renforcement du tissu industriel puis économique de ces régions-là.

Mme Brassard (Andrée): En fait, ça fait quelques années déjà que la SGF rêve d'investir au Mont Sainte-Anne, est-ce qu'il y a des développements de ce côté-là?

M. Blanchet (Claude): Elle rêve encore.

Mme Brassard (Andrée): Elle rêve mais... Elle rêve toujours?

M. Blanchet (Claude): Bien, on y travaille. Non, on rêve pas, mais on y travaille.

Mme Brassard (Andrée): Mais vous travaillez là-dessus depuis tellement longtemps que...

M. Blanchet (Claude): Bien, je sais, mais justement il faut pas lâcher. Vous savez, des projets qui sont importants souvent ça prend du temps avant de les développer et il faut surtout pas... il faut surtout pas lâcher. Nous autres, on y croit au Mont Sainte-Anne, et on y travaille et on a bon espoir d'accoucher à quelque chose.

Mme Brassard (Andrée): D'ici?

M. Blanchet (Claude): Le plus tôt possible, ma chère madame, parce que je suis comme vous, je suis toujours pressé et surtout que celui-là, il est sur la place publique depuis un bon moment. On le sait que nous autres, on l'a dans la mire. Alors, on souhaite qu'il se réalise. Maintenant, j'aime mieux annoncer un projet quand il est bien attaché, que de dire... de dire: Ça s'en vient dans quelques mois. Alors, attachons nos affaires comme il faut puis on fera une belle conférence de presse à Québec avec les partenaires.

Mme Langlois (Sophie): Donc, ça fait pas partie de la liste des projets au ca du mois de juin?

M. Blanchet (Claude): Non.

M. Baril (Berthier): Il y en aura d'autres. Moi, je dois vous laisser parce que je m'en vais à Sept-Îles et à Natashquan, comme vous le savez.

(Fin à 12 h 55)

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