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Point de presse de M. Sylvain Roy, porte-parole de l'opposition officielle en matière de forêts, de faune et de parcs, M. Alexandre Cloutier, député de Lac-Saint-Jean, Mme Mireille Jean, députée de Chicoutimi, M. Sylvain Gaudreault, député de Jonquière, et M. Martin Ouellet, député de René-Lévesque

Version finale

Thursday, October 27, 2016, 9 h 32

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-trois minutes)

M. Roy : Bonjour à tous. J'aimerais saluer d'entrée de jeu mes collègues Mireille, Sylvain, Alexandre et Martin, qui représentent des circonscriptions dans les régions du Québec.

Écoutez, il y a une autre tuile qui vient de s'abattre sur l'économie forestière du Québec. Après la surtaxe sur le papier surcalandré, après l'annonce de la fin des négociations ou, à tout le moins, d'une possibilité de surtaxe et de quotas sur le bois d'oeuvre au Québec, ce qui va s'avérer une crise extrêmement grave pour les emplois en milieu forestier, on a maintenant l'imposition de la limite nordique par le ministre Blanchette, qui a été décrétée le 19 octobre et qui n'a absolument pas tenu compte des recommandations des différents comités qui ont été mis sur pied.

Donc, le ministre Lessard, lui, avait reculé. Nous étions sortis dans les médias pour dénoncer l'aberration qui se préparait, à savoir qu'on allait imposer une limite nordique et après ça évaluer les impacts sur les emplois et sur l'économie forestière. Le ministre avait reculé, avait créé des comités et avait fait en sorte que les acteurs étaient écoutés. Maintenant, on a un ministre qui n'écoute pas la population, qui a mis de côté l'ensemble des recommandations des différents comités et qui a imposé une limite nordique qui va être absolument désastreuse pour l'économie du Lac-Saint-Jean. On parle de centaines d'emplois qui peuvent être perdus étant donné les pertes d'approvisionnement des différentes usines.

Donc, encore une fois, c'est un gouvernement qui n'a pas de vision pour les régions, qui n'a pas de vision pour l'économie forestière et qui est urbanocentriste. Et, quand c'est le temps d'investir, bon, c'est sûr, dans les avions, dans Bombardier, il n'y a pas de problème. Mais je tiens à souligner qu'il y a aussi 60 000 emplois dans l'économie forestière. C'est une économie qui mérite d'être soutenue, qui mérite de l'attention. Et ce qu'on voit actuellement, c'est vraiment l'abandon de la filière forêt.

J'aimerais céder la parole à mon collègue Sylvain, qui va vous entretenir...

M. Gaudreault : Oui, alors, bonjour. Comme vient de le dire mon collègue Sylvain Roy, de Bonaventure, effectivement c'est une tuile supplémentaire qui s'abat. On voit toute l'improvisation de ce gouvernement en matière de fixation de la limite nordique, mais surtout le manque criant d'influence de ce ministre Blanchette sur le Conseil des ministres et qui recule face à des mesures, au moins, qu'avait prises son prédécesseur, Laurent Lessard. Et ça, ça s'ajoute à la surtaxe de 18 % environ sur le papier surcalandré imposée par les Américains qui a des impacts sur deux usines de notre région, celle de Kénogami, dans mon comté, et l'autre usine de Produits forestiers Résolu à Dolbeau-Mistassini, donc dans le comté du premier ministre. C'est 30 millions par année, on évalue à peu près à une surtaxe de 1 million par mois par usine. Alors, c'est énorme, ça affecte la rentabilité de cette usine-là. Alors, imaginez les impacts de la limite nordique sur les emplois, notamment dans le nord du Lac-Saint-Jean, en plus de la surtaxe sur le papier surcalandré. Alors, ce sont des éléments qui s'ajoutent de plus à cette crise forestière qui n'en finit plus de finir au Saguenay—Lac-Saint-Jean.

Alors, je laisse la parole à Alexandre.

M. Cloutier : J'aimerais aussi rappeler qu'en théorie le premier ministre a le comté le plus forestier au Québec, et, de toute évidence, on dirait qu'il n'est pas informé. Alors, hier, c'était un syndicat de travailleurs du comté du premier ministre qui interpellait le premier ministre pour lui dire que ce sont des centaines, voire des milliers d'emplois qui sont en jeu à raison de cette révision de la limite nordique. Mais ce qui est complètement inacceptable, c'est qu'on le fait en catimini par décret sans informer les députés directement concernés. Parce que, moi, comme député de Lac-Saint-Jean, la possibilité forestière est directement touchée par les usines qui se retrouvent dans mon comté. Avec l'ancien ministre Lessard, on nous avait dit qu'il y aurait une consultation des élus locaux, que le milieu serait dans le coup. Or, on fait ça en cachette, en catimini, on espère que personne ne s'en rende compte. Puis là on n'a aucune idée de l'impact réel sur les emplois en région, mais ce qu'on sait, c'est que ça va nécessairement être à la baisse parce que la possibilité forestière, elle est revue en deçà de ce qui avait été prévu.

Alors, le premier ministre doit agir, le premier ministre doit se réveiller, le premier ministre doit défendre les travailleurs forestiers. Le premier ministre était absent à la marche des travailleurs à Saint-Félicien quand il y avait plus de 3 000 personnes dans les rues pour réclamer davantage d'investissements. Il fait exactement l'inverse que ce que le milieu réclame. Puis ça s'ajoute au fait qu'ils ont dormi au gaz, c'est le moins qu'on puisse dire, dans le dossier du bois d'oeuvre. Ils ont trouvé le moyen de nommer un négociateur après les délais. Non mais, il faut le faire! Ils ont nommé le négociateur une fois que les délais d'un an étaient expirés puis une fois que le gouvernement américain a déjà annoncé qu'il y aurait des quotas, sans aucun respect pour le modèle unique au Québec, sans aucun respect pour la mise aux enchères de 25 % et la révision du modèle forestier qu'on a changé au Québec et auquel le Parti québécois et les autres formations politiques ont participé.

Alors, on a un premier ministre qui ne défend pas ses travailleurs. On a un premier ministre qui oublie qu'avant d'être premier ministre il est aussi député, député de Roberval, le comté le plus forestier au Québec, qui oublie qu'il a un des comtés où il y a le plus de municipalités dévitalisées en raison de la crise forestière. Alors, à un moment donné, assez, c'est assez.

Sylvain vous a parlé du papier surcalandré, la crise du bois d'oeuvre, l'espèce d'épée de Damoclès, et là la révision nordique. Alors, on demande au premier ministre d'intervenir, et d'agir, et de s'assurer qu'on protège... non seulement on protège, mais qu'on développe la forêt et qu'on en soit fier.

Une voix : Mireille?

Mme Jean : Oui. Alors, bonjour. Donc, moi, je suis de la circonscription de Chicoutimi. C'est la zone la plus urbaine de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean. On pense souvent que, lorsque c'est une zone urbaine, l'industrie forestière n'a pas d'influence. Bien, certainement pas parce que, lorsque l'industrie forestière va mal, toute l'industrie de services aussi va en prendre un coup, et on risque aussi de perdre des emplois. Donc c'est important, dans la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean, de supporter l'industrie forestière non pas juste pour les emplois en forêt, mais tous les emplois indirects et les emplois aussi de la zone urbaine.

Puis ce phénomène-là n'est pas unique au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il est partout au Québec. Donc, les gens qui vivent en ville, qui se disent : Ah! l'industrie forestière, ça ne me concerne pas, au contraire ça concerne tout le monde. Il faut faire attention parce que ça nous touche, nous aussi.

Deuxième élément que j'aimerais soulever : où est Serge Simard dans ce dossier-là? C'est un député qui est à l'Assemblée nationale, qui est au gouvernement, et on ne l'entend pas parler, justement, pour défendre, dans sa propre région, une industrie qui est très importante dans son propre comté. Alors, où est Serge Simard? Merci.

M. Roy : Bien, écoutez, merci à mes collègues. En conclusion, nous, on demande au ministre Blanchette de retourner à sa table à dessin et de revoir le décret ou de l'annuler, et pour redéfinir en fonction des acteurs locaux la limite nordique, et de respecter la promesse du premier ministre, qui avait dit qu'il n'y a pas une job qui va se perdre à cause des caribous. Donc, on n'est pas contre les caribous, on est pour le soutien aux travailleurs forestiers. Donc, qu'il retourne faire sa job et qu'il respecte la population. Merci beaucoup.

La Modératrice : Nicolas.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui. En fait, vous dites que le négociateur a été nommé après, mais, à partir de ce moment-ci, quand on se retrouve dans la situation où Québec se retrouve, qu'est-ce qu'on fait, directement, pour essayer de sauver la mise?

M. Roy : Bien, écoutez, là, c'est un gouvernement qui... On n'est pas responsable de leurs actions, là. Ils ont nommé un négociateur après, je veux dire, la fin de l'année de grâce, là. C'est du grand n'importe quoi. C'est de l'improvisation. J'ai comme l'impression qu'il est là pour nous faire avaler la pilule des quotas qu'on va se faire imposer. Ils n'ont jamais mis en exergue notre nouveau régime, qui répond aux attentes — on a une partie du bois qui va en appel d'offres — qui répond aux attentes des Américains. Je me demande même si le gouvernement fédéral le reconnaît, là, tu sais. Ça fait que c'est du grand n'importe quoi. À partir du moment où on est dans la négociation des quotas, on oublie complètement le caractère spécifique de notre régime qui devrait répondre aux attentes des Américains.

Ça fait que M. Chrétien arrive trop tard, et on se demande bien comment il va faire. Et il va négocier pour le Canada, pas pour le Québec. Et donc c'est assez particulier. Et qu'est-ce qu'on peut faire? Bien, écoutez, il va falloir soutenir notre économie forestière par différentes mesures. Il va falloir réappliquer la Charte du bois, l'opérationnaliser d'une manière concrète. Il va falloir faire de la deuxième, de la troisième parce que c'est comme ça qu'on va être capables de se soustraire à l'Accord sur le bois d'oeuvre. Il va falloir être novateurs et soutenir, via de la diversification économique aussi, les régions du Québec.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui, puis c'est le cas. La deuxième, troisième transformation, c'est le cas, que ce soit en aluminium ou dans l'industrie forestière, et tout ça… Est-ce que le gouvernement en fait suffisamment de ce côté-là, là?

M. Roy : Écoutez, ils n'ont absolument pas de vision de développement économique dans la filière forestière. Moi, je n'en vois pas, en tous cas. Écoutez, là, on ne voit pas de proposition ambitieuse, on ne voit rien. Ils n'ont pas une vision économique pour les 200 quelques villages qui vivent de l'économie forestière. Oui, pour l'aéronautique, pas de problème. Bombardier, une couple de milliards, «yes, sir» — excusez mon anglicisme, là — mais, quand on parle des forêts, quand on parle des régions, quand on parle des centaines de villages, woups, silence radio. Ça fait que c'est un manque de vision, c'est un manque de capacité à se projeter dans l'avenir puis à soutenir l'économie de l'ensemble du territoire. Parce que ça, il y a une philosophie géographique là-dedans, là. On est avec un gouvernement urbanocentriste qui centralise, il faut tout ramener…

Vous n'êtes pas sans savoir que le président du Conseil du patronat avait proposé de donner de l'argent aux Gaspésiens pour qu'ils quittent les régions, là. On s'entend-u qu'il a manqué son coup cette journée-là, là? On l'a repris puis mon collègue ici n'avait pas manqué de lui remettre sur le nez, là. Non, mais, regardez… Ça fait que ça va de soi qu'ils n'ont pas de vision pour les régions parce que j'ai comme l'impression que cela ne les intéresse pas.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que vous pensez que les 100 millions de dollars… Oui, allez-y.

Mme Jean : Je veux juste ajouter quelque chose là-dessus. Vous savez, la transformation, deuxième, troisième transformation, on va parler beaucoup de petites et moyennes entreprises. Actuellement, le gouvernement montre peu d'empathie ou d'efforts, parle beaucoup, mais fait peu de gestes pour que, justement, les petites et moyennes entreprises puissent émerger et puissent prospérer.

Qu'on prenne la dernière politique à l'exportation, où il n'y a pas de sous de mis, justement, importants pour pouvoir supporter, un, les PME qui doivent exporter, mais aussi pour se préparer en amont dans leurs produits. Lorsqu'on parle de transformation, on parle de produits. Mais il y a zéro sou de mis, justement, pour préparer les petites et moyennes entreprises, pour avoir des produits qui seraient compétitifs internationalement.

Donc, la philosophie, actuellement, du gouvernement libéral est un peu de laisser faire ou laisser aller les PME comme elles le peuvent. Puis elles auraient pourtant besoin d'aide. On les voit aider les grands, comme Bombardier. Bon, c'est intéressant, mais tout l'argent qui est mis dans une grande entreprise, c'est moins d'argent qui est mis dans les PME, puis ça, c'est important aussi. Puis c'est là qu'on retrouve, justement, la deuxième et la troisième transformation.

M. Vigneault (Nicolas) : Est-ce que vous pensez que le 100 millions annoncé sur le développement économique des régions pourrait justement avoir un impact sur l'industrie forestière, mettons?

M. Roy : Incluant Montréal et Québec dans le 100 millions? C'est-u une blague? L'argent va aller où, d'après vous? Parce que la notion de région, ce n'est pas une notion de région éloignée, là, c'est région, bon. Les régions de Québec et de Montréal vont probablement avoir 60 %, 70 % de l'enveloppe. Il va rester quoi, 30 millions pour l'ensemble du Québec? C'est des pinottes. Ça fait que, non, ce n'est pas sérieux. C'est encore de la guimauve. Bon appétit.

Des voix : Ha, ha, ha!

(Fin à 9 h 45)