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Point de presse de Mme Marie-Claude Nichols, membre de la Commission des institutions, M. André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé, M. Guillaume Cliche-Rivard, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’immigration, de francisation et d’intégration , et M. Joël Arseneau, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de santé, de services sociaux et de soins à domicile

Version finale

Wednesday, November 29, 2023, 9 h 10

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Neuf heures seize minutes)

La Modératrice : Alors, je vous remercie pour votre présence. Je cède la parole à la députée de Vaudreuil, qui vous a convoqués pour ce point de presse.

Mme Nichols : On est ici pour parler de la Coalition des Laurentides, qui demande en urgence un plan spécifique. Je suis accompagnée de mes collègues André Fortin, député de Pontiac, Guillaume Cliche-Rivard, député de Saint-Henri—Sainte-Anne, de Joël Arseneau, des Îles-de-la-Madeleine, à qui je vais céder la parole.

D'emblée, je voulais vous dire que chaque région du Québec a leur propre réalité, puis je peux parler, entre autres, de Vaudreuil, où plusieurs de nos citoyens doivent se déplacer à Hawkesbury pour avoir des services en santé. J'ai été particulièrement sensibilisée par la Coalition Santé Laurentides face à leur réalité. Ils ont quand même six hôpitaux sur le territoire, six hôpitaux qui sont en déficit, qui ont besoin de sous pour mieux fonctionner, mais qui ont aussi un grand manque au niveau, comme vous le savez, des médecins de famille, au niveau des spécialistes aussi. Par exemple, en décembre 2022, il y avait 85 000 citoyens sans médecin de famille, et maintenant, en octobre 2023, ils sont rendus à 115 000 citoyens sans médecin de famille.

Pour les données techniques, évidemment, je céderai la parole plus tard à docteure Marie-Pierre Chalifoux et à Marc L'Heureux, qui est le président et aussi maire de Brébeuf, qui pourront vous revenir avec de détails. Mais on est ici entre autres pour vous dire qu'aujourd'hui ça va être la troisième motion qui va être déposée à l'Assemblée nationale pour la coalition. La troisième motion qui est adoptée, disons-le aussi, parce que le gouvernement, même dans la dernière motion, avait donné... était conjoint, donc le ministre de la Santé, M. Dubé, était conjoint. Donc, il avait compris... on pensait qu'il avait compris toute l'importance en donnant son avis à cette motion-là, mais, définitivement, il n'y a rien qui a été fait depuis.

Donc, on espère sincèrement que cette troisième motion qui va être déposée aujourd'hui à l'Assemblée nationale, bien, elle sera la bonne, et que les préoccupations des Laurentides, bien, le gouvernement de la CAQ va en tenir compte et va finalement agir.

Je vais céder la parole à mon collègue de Saint-Henri—Sainte-Anne, M. Guillaume Cliche.

M. Cliche-Rivard : Merci. Merci, d'abord, à nos invités qui se sont déplacés jusqu'ici. Merci d'être là aujourd'hui. C'est très important. Puis je suis très heureux de vous recevoir à l'Assemblée nationale. J'ai eu le privilège de faire une tournée des Laurentides cet automne dans la tournée des régions de Québec solidaire, et je peux vous confirmer qu'en plus des crises du logement et la crise de l'inflation, les gens étaient hautement préoccupés par la crise d'accès ou la difficulté d'accès aux soins de santé dans les Laurentides. Les gens m'en ont parlé presque à chaque rencontre, et je peux donc faire écho à ce que je viens d'entendre de ma collègue.

Les Laurentides, on l'a dit, ont connu une croissance démographique immense ces dernières années, mais l'accès aux soins n'a pas suivi. C'est ce qui nous réunit tous aujourd'hui. On parle quand même de plus de 115 000 citoyens et citoyennes sans médecin de famille, alors que le financement, pour des grands projets hospitaliers prévus, ne suit pas pour le moment. Il y a vraiment urgence d'agir.

Le ministre de la Santé doit s'assurer d'améliorer les services aux citoyens. Est-ce que ce sera le cas avec le p.l. n° 15? Rien n'est moins sûr. Le p.l. n° 15 ne ramènera pas de travailleurs, travailleuses dans le réseau de la santé. Le p.l. n° 15 n'améliorera pas les soins ou la qualité des soins. Le p.l. n° 15 n'apportera pas non plus de nouveaux projets d'infrastructure dans les Laurentides, alors que c'est ça qui manque cruellement dans le réseau dans les Laurentides.

Alors, j'invite le ministre Dubé à prendre des actions rapides pour améliorer la situation sur le terrain, sans délai, pour les citoyens et citoyennes des Laurentides. Merci.

M. Arseneau : Bonjour. Alors, c'est véritablement un travail transpartisan et une coalition qui s'élargit. D'abord, il y a les citoyens qui réclament des services de santé à la hauteur de leurs attentes dans la région des Laurentides, les élus locaux et également les gens du système de la santé, du milieu économique également, les partis politiques ici représentés, et même le ministre Dubé était partie prenante, d'un certain point de vue, à la coalition lorsqu'il a adopté avec nous une motion le printemps dernier pour passer à l'action. Mais ce qu'on voit, c'est que, sur le terrain, il ne se passe toujours rien. Les gens sont inquiets parce que ça prend du temps avant de développer des projets d'infrastructures, par exemple. Et on a parlé des six hôpitaux qui, actuellement, attendent un plan de match, un plan intégré qui permette véritablement une mise à niveau des infrastructures, des installations et un rehaussement également des budgets pour soigner une population qui est en forte croissance. En fait, la population augmente deux fois plus rapidement dans la région des Laurentides qu'ailleurs au Québec. Il y a un déficit de ce point de vue là qui doit être résorbé. Le gouvernement semblait dire qu'il allait procéder, agir. Et on est toujours en attente de gestes concrets, de gestes forts et d'un engagement politique aussi déterminant.

Alors, je pense que c'est ce que les gens de la coalition sont venus apporter comme message aujourd'hui, et on se rallie à eux pour, qu'une bonne fois pour toutes, le gouvernement prenne acte des besoins et agisse en conséquence. On souhaite que le gouvernement se rallie à la motion qui sera déposée par ma collègue, et là-dessus, bien, vous aurez sûrement des questions sur les détails des demandes de la coalition, et je vais vous laisser en compagnie d'abord... est ce que... M. Fortin. Alors, je vais laisser mon collègue député de Pontiac prendre la parole, et ensuite ce seront les élus locaux de la région.

M. Fortin :Merci. Bonjour, tout le monde. M. Pagé, c'est un plaisir de vous revoir. Merci d'être là. Je veux juste souligner une chose. Ce n'est pas c'est pas un processus normal, ce n'est pas un processus habituel de voir des maires comme ça, des élus municipaux, des gens impliqués dans la communauté devoir se déplacer à Québec après avoir tenté de passer un message pendant des années et des années pour dire qu'on arrive à un point, là, où ça ne fonctionne juste plus, on arrive à un point où on a besoin d'une... au-delà de la mobilisation citoyenne, au-delà de la mobilisation qu'ils entendent au quotidien, on a besoin que le message soit entendu et surtout porté par les élus de la région et le gouvernement en place. Soyons honnêtes, là, il y a des gens dans les Laurentides aujourd'hui qui ne reçoivent pas les soins de santé dont ils ont besoin. Il y a des gens qui quittent les urgences sans voir de médecin. Il y a des gens qui ne savent pas où se tourner pour obtenir les services nécessaires. Et ça, ça va avoir un impact sur leur santé, pas juste à court terme, mais également à long terme. Alors, le cri du cœur que les maires font aujourd'hui à leur député, à leur ministre, à leurs élus, à l'ensemble des parlementaires, on se doit de l'entendre parce qu'il vient d'une place de préoccupation profonde pour leurs citoyens.

M. Arseneau : J'allais le faire. Maintenant, on va laisser la parole à Marc L'Heureux, qui est le président de la Coalition Santé Laurentides, qui est également maire de Brébeuf et vice-président du Conseil des préfets et des élus de la région des Laurentides et préfet de la MRC des Laurentides.

M. L'Heureux (Marc) : Bonjour. Bonjour à tous. Merci, Mme Nichols, d'avoir permis d'assister et de présenter cette motion à l'Assemblée nationale. Comme vous le savez, nous sommes à notre troisième visite à l'Assemblée nationale pour demander au gouvernement d'agir en santé pour les Laurentides.

J'aimerais aussi, avant de continuer, j'aimerais présenter... J'ai une collègue de la coalition qui est Marie-Pierre Chalifoux, qui est médecin de famille au Centre multiservices de santé et de services sociaux de Sainte-Agathe, membre du conseil d'administration de l'Association des omnipraticiens des Laurentides et de Lanaudière et notre porte-parole, évidemment, pour la Coalition Santé Laurentides.

Puis là, je suis très content parce que, nous autres, on représente la coalition, 76 municipalités, dans le fond, qui font partie de la région 15 des Laurentides, et là je suis très content d'avoir réussi à mes côtés d'avoir plusieurs maires, dont M. Daniel Bourdon, qui est maire de Mont-Laurier, préfet de la MRC d'Antoine-Labelle. J'ai Xavier-Antoine Lalande, le maire de Saint-Colomban et préfet de la MRC de la Rivière-du-Nord, où est l'hôpital de Saint-Jérôme. André Genest, préfet de la MRC des Pays-d'en-Haut. Et ici, dans la salle, on a Sylvain Pagé, qui est adjoint au directeur général Stratégie pour ville de Saint-Jérôme. Et sans... non la moindre, Mme Vicki Emard, qui est notre mairesse de Labelle.

La population laurentienne, qui augmente à vitesse grand V et vieillit deux fois plus rapidement que la moyenne québécoise, ne dispose ni des infrastructures modernes nécessaires ni des ressources en nombre suffisant pour assurer les besoins en santé et la sécurité de ses résidents. Actuellement, rien ne nous indique que les choses s'améliorent dans les 10 prochaines années. Nous voulons que MM. Legault et Dubé prennent rapidement des engagements pour nos six établissements de santé. Il est urgent d'avoir un plan spécifique en santé pour les Laurentides. La Coalition Santé Laurentides exige sans délai que le gouvernement du Québec mette les ressources financières nécessaires afin d'assurer de manière pérenne un rattrapage pour remédier à l'iniquité des Laurentides en santé par rapport à la moyenne des régions du Québec. Dans le fond, on veut juste avoir les mêmes problèmes que les autres régions du Québec.

De plus, voir à l'inscription au PQI 2024-2034 la réalisation des phases en continu. Il y a déjà des montants qui ont été établis pour trois hôpitaux, on veut que ça soit en continuité, qu'il n'y ait pas d'arrêt entre les projets. Pour les grands projets, les hôpitaux de Saint-Jérôme, Saint-Eustache et Mont-Laurier, puis surtout, ainsi que l'acceptation des plans fonctionnel et technique des centres multiservices de santé et des services sociaux de Sainte-Agathe, Lachute et Rivière-Rouge. Nous voulons un plan d'action spécifique aux Laurentides en santé. En plus de ses revendications historiques, la Coalition Santé Laurentides demande au ministère... au ministre de la Santé, Christian Dubé, un engagement formel pour la mise en place d'un projet pilote dans les Laurentides, en marge du projet n° 15... du projet de loi n° 15, celui-ci visant à rendre le système de santé et services sociaux plus efficace. La situation difficile qui perdure depuis des nombreuses années nécessite aussi des actions urgentes au niveau des médecins.

Alors, pour résumer, nos principales demandes sont celles-ci : assurer de manière pérenne un rattrapage financier pour remédier à l'iniquité des Laurentides en santé par rapport à la moyenne des régions du Québec; obtenir des engagements fermes du gouvernement du Québec pour la réalisation des grands projets annoncés en 2018 pour les centres hospitaliers de Saint-Jérôme, Saint-Eustache et Mont-Laurier, en inscrivant la totalité des deux phases dans le prochain PQI 2024-2034; accepter les plans cliniques précédemment déposés en 2022 par le CISSS des Laurentides, menant à la mise à niveau des centres multiservices de santé et des services sociaux d'Argenteuil, de Rivière-Rouge et de Sainte-Agathe-des-Monts; soutenir financièrement et de façon récurrente le CISSS des Laurentides pour la mise en œuvre des mesures transitoires afin de pallier les besoins urgents en prévision de la réalisation des grands projets de la mise à niveau des centres hospitaliers — d'ailleurs, à cet effet, nous apprenons que cette année, le CISSS des Laurentides accuse d'énormes déficits, alors, ça fait juste expliquer la problématique, puis on a peur que le gouvernement demande de couper des services à cause de ça — assurer un rattrapage des effectifs pour l'ensemble des professionnels de la santé, notamment en ce qui concerne les médecins spécialistes et omnipraticiens en région.

Alors, vous pouvez facilement comprendre pourquoi il est urgent d'agir dans notre cas. Je pense que ça a été bien dit à maintes reprises depuis tantôt. Maintenant, j'inviterais Dre Chalifoux, notre porte-parole, à vous adresser quelques mots.

Mme Chalifoux (Marie-Pierre) : Bonjour à tous. Merci beaucoup, Mme la députée, vos collègues de l'Assemblée nationale, de nous recevoir. C'est très important pour nous d'être entendus pour cette troisième motion. Il me fait plaisir de m'adresser à vous en tant que nouvelle porte-parole de la Coalition Santé Laurentides. Je suis une médecin de famille qui travaille dans la région de Sainte-Agathe-des-Monts, dans la belle région de Sainte-Agathe-des-Monts depuis bientôt 15 ans. Je suis également membre du conseil d'administration de mon association, comme ça a été nommé tout à l'heure, mais je suis, avant tout, une citoyenne laurentienne et je suis très inquiète.

La situation, qui est extrêmement difficile et qui perdure depuis plusieurs années dans notre belle région, est vraiment difficile à vivre sur le terrain. Les équipes médicales sont fragilisées, tant du côté de la médecine spécialisée, que de la médecine familiale. Sur le terrain, c'est carrément l'hémorragie. L'attribution des postes pour les nouveaux médecins qui veulent pratiquer dans une région souhaitée est un processus complexe et qui est manipulé et manié de la part du ministère, toujours dans un but d'équité et de répartir la pauvreté. Mais les Laurentides sont perdantes depuis plusieurs années par rapport à la proportion de la population. Et c'est un mécanisme qui pourrait être revu et qu'il serait important de revoir pour pouvoir pallier au manque d'effectifs sur le terrain.

Ça a été nommé plusieurs fois, mais je le redis encore, 115 000 citoyens qui n'ont pas accès à des services de médecine familiale sur le terrain, au quotidien. Pour nous, les prestataires de soins de santé, c'est extrêmement lourd à porter. C'est tous les jours qu'on se fait demander : Pourriez-vous me prendre comme patient, docteur? Si vous saviez comment c'est difficile de dire non lorsqu'on est déjà dépassé, débordé. C'est une lourdeur qui doit être adressée, qui doit cesser.

Les Laurentides sont toujours tristement en haut de la liste dans le palmarès des régions les plus mal pourvues, et nous sommes très haut placés en termes de nombre de citoyens qui n'ont pas de médecin de famille, tout comme d'ailleurs la Montérégie et Lanaudière, qui sont des régions limitrophes au grand centre montréalais. Dans notre région, malgré l'année dernière, l'octroi de 42 nouveaux postes, de nouveaux facturants, nous sommes reconnaissants que le ministère ait entendu une partie de nos demandes, mais malgré cet ajout de 42 nouveaux médecins de famille, à la fin de l'exercice, nous sommes quand même à moins deux. Et ça, ça témoigne des départs.

Il faut comprendre que nous avons de nombreux départs à la retraite dans les Laurentides, de nombreux départs vers le privé en raison des conditions de travail trop lourdes et aussi des départs pour quitter la profession. Et ça, c'est très inquiétant. C'est ni plus ni moins 30 % de moins lorsqu'on regarde en proportion par rapport à la population. C'est un énorme écart. Nous demandons ici à la coalition un plan. Nous demandons des actions à nos ministres, et ça a été nommé. En termes d'effectifs médicaux, on le chiffre à une demande d'environ 100 médecins de famille de plus d'ici mars 2025 pour essayer de répondre aux besoins de notre population. Et vous savez, les bras des principaux intéressés, ils sont là. Les gens veulent venir dans notre belle région, mais le mécanisme pour y travailler est compliqué.

En terminant, peut-être un petit mot sur nos urgences. Vous savez que les urgences sont un peu les signes vitaux de la santé de notre système de santé. Et malheureusement, dans les Laurentides, nos urgences gagnent souvent la palme d'or des urgences les plus occupées au Québec. En date du 25 novembre dernier, dans la région des Laurentides, la moyenne d'occupation sur civière était de 143 % d'occupation. Ça, ça veut dire plus que ce qu'il est possible de placer dans une salle d'urgence. Pour tous ceux qui ne sont pas malades, je vous invite à juste entrer dans l'hôpital, faire le tour des corridors de l'urgence de votre région, et vous comprendrez ce que ça représente. À Mont-Laurier, c'était 340 % d'occupation, à Sainte-Agathe, 178 % d'occupation. Ça, c'est avant que la vraie saison des virus respiratoires commence. Imaginez ce que ça aura l'air le 3 janvier 2024.

Je termine en vous disant que, bien sûr, on vous a illustré les grands besoins dans la région des Laurentides, et ce grand besoin est déjà présent, et ça a été nommé, je vous le redis encore, l'augmentation fulgurante de notre population, le vieillissement de notre population. Ce sont des citoyens qui ont besoin de soins. Nous n'arrivons pas à leur offrir et c'est désolant. Je vous remercie pour votre attention, en espérant que nous soyons vraiment entendus.

Des voix : ...

La Modératrice : Parfait. Alors, est-ce que vous avez des questions? Oui? Parfait.

Journaliste : Comment ça se fait que la population croît plus rapidement qu'ailleurs dans les Laurentides, mais qu'en même temps elle vieillit plus rapidement qu'ailleurs? Est-ce que c'est que les personnes âgées, partout au Québec, partent à la retraite puis ils déménagent dans les Laurentides puis, là, ils ont besoin de soins de santé et tout, là?

Mme Chalifoux (Marie-Pierre) : En fait, c'est assez facile parce que les Laurentides, c'est une région limitrophe à Montréal. Donc, le nombre de personnes qui possédaient déjà une propriété secondaire et qui planifiaient d'aller y passer la retraite dans la nature, dans la tranquillité avec les chants d'oiseaux pour se réveiller, donc, sont soudainement arrivées pour passer les dernières années de leur vie où ils consomment le plus de soins de santé. Ça, c'est une première réponse.

Ensuite, il faut comprendre que la pandémie a accéléré ces déménagements. Donc, pour toutes les raisons, des écoles fermées, des services qui étaient moins présents pour les enfants, l'espace qui était plus restreint pour survivre à cette pandémie, il y a eu un exode quand même des jeunes familles. Mais c'est vraiment le vieillissement des gens qui possédaient déjà des propriétés dans les Laurentides qui y sont déjà depuis plusieurs années et qui comptent bien y rester pour profiter de la qualité de vie.

Mme Nichols : La saison touristique aussi.

Journaliste : Et est-ce que...

Mme Chalifoux (Marie-Pierre) : On ne nomme jamais dans le nombre de citoyens les gens qui ne sont que de passage. Donc, à Sainte-Agathe-des-Monts, à Mont-Laurier, à Tremblant, la fin de semaine, la population triple. L'été, pendant le temps des Fêtes, la population se multiplie par six. Donc, vous comprendrez que six fractures du fémur, à chaque fin de semaine, de plus dans chacune des salles d'urgence en raison des skieurs, ça fonctionne plus ou moins bien. C'est un exemple parmi tant d'autres.

Journaliste : Puis est-ce qu'il n'y a vraiment rien que le projet de loi n° 15 peut faire pour améliorer la situation? Je pense au ministre qui dit souvent qu'il veut améliorer la mobilité de personnel entre les régions. Est-ce que ça, ça ne pourrait pas aider à régler une partie du problème?

M. Fortin :Bien, le projet de loi n° 15, là, c'est un projet de... c'est une réforme de gouvernance. Ce n'est pas un projet qui va contribuer à attirer plus de main-d'œuvre vers le réseau. Ce n'est pas un projet qui va contribuer à faire en sorte qu'il y a plus de médecins qui sont formés au Québec. C'est un projet qui change la gouvernance.

Puis pour la mobilité du personnel, le gros risque ici, de cette avenue-là, qui peut avoir des bénéfices ou qui peut avoir des risques, c'est qu'on ne l'a pas mesuré, c'est que le ministère est incapable de nous dire qu'est-ce qu'il prévoit comme déplacement, qu'est ce qu'il prévoit comme mobilité de la main-d'œuvre. Est-ce qu'il y a plus de gens qui vont aller dans les Laurentides? Est-ce qu'il y a plus de gens qui vont se diriger vers l'avant? Est ce qu'il y a plus... On ne le sait pas parce que le ministère n'a pas analysé ça. Alors, pour nous, là, ce n'est pas une solution, du moins, une solution durable, comme le demandent les gens qui sont ici. Ce qu'ils ont mis de l'avant, c'est des vraies préoccupations chiffrées par rapport à leurs besoins, et ça, on se doit de les écouter. Mais au-delà de la question du personnel, il y a des choses qui sont simplement des priorités gouvernementales. Le gouvernement a fait le choix de quels projets d'infrastructures il fait avancer et quel il met sur la sellette pendant un temps pour des questions budgétaires ou autres. Ce qu'on constate, c'est qu'il est plus que temps que ces projets-là avancent dans les Laurentides.

M. Arseneau : Juste pour compléter. C'est tout à fait juste, ce que le député de Pontiac dit, et une des demandes phares, je pense, de la coalition, c'est aussi d'investir dans les infrastructures, dans les hôpitaux. Et ça fait au moins cinq ans que les annonces ont été faites, mais on tarde à procéder de façon à pouvoir réaliser des projets. Et c'est assez inquiétant de voir que l'été dernier, le gouvernement, M. Dubé, a annoncé qu'il y avait un projet de réfection complet pour l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Et dans le communiqué, on peut lire que ça va couvrir la région de Montréal, de l'Est-de-Montréal, de Laval et jusqu'aux Laurentides. Alors, on se pose la question, là, est ce que ça veut dire que Maisonneuve-Rosemont, dans la vision du ministre, ça va couvrir jusqu'à la région des Laurentides? C'est une question, là, qui est sérieuse puis qui est très inquiétante pour les gens qui sont ici, avec nous. Ça, ce n'est pas dans le projet de loi n° 15 qu'on va trouver la réponse, c'est dans le PQI qui prévoit des investissements sur 10 ans, puis qui, actuellement, couvre, si je me souviens bien, 25 % des besoins exprimés par le CISSS des Laurentides.

La Modératrice : Merci.

Des voix : Merci.

(Fin à 9 h 37)