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Conférence de presse de M. Paul Bégin, ministre de la Justice, et de M. François Legault, ministre d'État à la Santé et aux Services sociaux

Projet de loi intitulé Loi modifiant le Code des professions et d'autres dispositions législatives dans le domaine de la santé

Version finale

Le mercredi 1 mai 2002, 15 h 29

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Quinze heures vingt-neuf minutes)

M. Bégin: Alors, bonjour tout le monde. Alors, si mon discours est relativement long, souhaitez que ma voix ne lâche pas avant que j'arrive jusqu'au bout, de même, je... Ha, ha, ha!

Alors, cher collègue ministre d'État à la Santé et aux Services sociaux, mesdames et messieurs, en tant que ministre responsable de l'application des lois professionnelles, je suis heureux de vous parler du projet de loi intitulé: Loi modifiant le Code des professions et d'autres dispositions législatives dans le domaine de la santé, que je viens de déposer aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, et qui marque un tournant important pour l'organisation professionnelle du secteur de la santé au Québec. Pour cette conférence de presse, je suis accompagné de mon collègue François Legault, ministre d'État à la Santé et aux Services sociaux.

Plus de la moitié des professions réglementées au Québec sont reliées à la santé. Pour la plupart, leur champ d'exercice a été fixé en 1973 et n'a pas été substantiellement revu depuis. Il fallait donc revoir ces champs, non seulement pour éliminer certaines barrières liées à leur définition, mais surtout pour tenir compte de l'évolution considérable des connaissances des professionnels, des techniques, des façons de faire et aussi des besoins du milieu.

Plus qu'une simple actualisation, cette mise à jour répond au besoin unanimement ressenti de permettre une meilleure collaboration interprofessionnelle, une meilleure articulation des champs de pratique et partant une meilleure organisation des services du réseau de la santé.

La population et le réseau de la santé ont en effet droit à ce que les professions consacrées à la santé puissent agir dans un cadre clair qui leur permette de collaborer efficacement au service du patient. Si nous comparons à un casse-tête les domaines professionnels, nous pourrions dire qu'avec le temps, la plupart des pièces avaient changé de forme, s'étaient agrandies et qu'il était devenu de plus en plus difficile de composer un tableau clair des rôles de chacun. Il devenait ainsi nécessaire de revoir l'organisation professionnelle dans ce domaine, en s'appuyant sur ce que les uns et les autres peuvent réaliser aujourd'hui pour faire de l'offre de services professionnels en santé un ensemble cohérent permettant une bonne synergie au service des patients.

Le gouvernement du Québec a agi dans ce dossier avec diligence. En 1999, un plan d'action ministériel a été mis en place pour moderniser le système professionnel du Québec, et en particulier l'organisation professionnelle du secteur de la santé et des relations humaines. Les objectifs principaux de ce plan étaient d'abord d'assouplir et d'alléger le cadre réglementaire en vue de répondre aux besoins du public et d'ouvrir plus largement les milieux professionnels à l'interdisciplinarité. Nous avons ainsi constitué un groupe de travail composé d'experts reconnus et présidé par le Dr Roch Bernier, personnalité respectée du domaine médical au Québec, que je remercie d'ailleurs pour son excellent travail.

Préoccupé par l'importance d'agir sans tarder, il y a été demandé au groupe de devancer ses échéances, qui étaient de trois ans au départ. Il a réussi ce tour de force et m'a remis un premier rapport dès décembre 2001. Ce rapport concernait les ordres professionnels dont on retrouve des membres dans le réseau public. Je veux souligner le travail gigantesque et diligent du groupe de travail. Il est en effet remarquable que ce groupe, présidé par le Dr Bernier, ait réussi à passer en revue l'ensemble de la problématique, ait su discerner les véritables enjeux et dégager des solutions si adaptées qu'elles ont pu dès ce printemps être traduites en mesures législatives. Cela est notamment dû au fait que le groupe de travail n'a pas oeuvré en vase clos et a accordé au milieu une écoute particulièrement attentive. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que tous se soient sentis respectés et compris et qu'ils aient adhéré à des solutions dont ils se disent satisfaits dans l'ensemble.

J'ajoute enfin que ce succès repose aussi sur la contribution de l'Office des professions qui a apporté son soutien et son expertise dès la conception du plan d'action puis lors des travaux du groupe. D'ailleurs, dès réception du rapport du groupe de travail, l'Office a procédé à ma demande à une consultation et m'a fait part de son avis, ce qui me permet de vous présenter aujourd'hui un projet de loi d'une telle qualité.

Le gouvernement livre donc aujourd'hui la marchandise. Un projet de loi concernant 11 professions regroupant plus de 120 000 professionnels de la santé est sur la table dès ce printemps. Je suis convaincu, compte tenu du consensus très large qu'il suscite, que chacun au Québec et particulièrement à l'Assemblée nationale adhérera à ces solutions qui répondent aux besoins du milieu de la santé et des services sociaux. Je ne vous présenterai pas dans le détail chacune des mesures prévues. Je vous résumerai pour l'instant ce qui change, ce que la loi permettra bientôt sous l'angle de l'organisation des professions. Quant à mon collègue, il parlera de ce que cela permettra d'améliorer quant à la gestion des services de son réseau.

Pour résumer, disons que ce projet de loi vise à permettre aux professions du réseau de donner toute la mesure de leur savoir et crée les conditions d'une meilleure collaboration interdisciplinaire. Si la compétence médicale demeure au coeur même de l'intervention en santé, l'apport des autres professionnels est en effet reconnu dans sa plénitude. Ce faisant, l'offre de services professionnels s'en trouve élargi. Le projet de loi élimine aussi les barrières et les contraintes inutiles et permet de bâtir ou de préserver les passerelles sur lesquelles doit se fonder la collaboration au sein des équipes de soins. Le projet de loi accroît donc l'autonomie de chaque professionnel et, de façon corollaire, rend plus évidente sa responsabilité dans l'accomplissement des actes qu'il pourra plus qu'avant accomplir seul.

Enfin, un exemple de percée significative prévue par ce projet de loi est que nous permettrons que certaines activités reliées à la santé soient accomplies en toute légalité par un non-professionnel tout en assurant la sécurité du public. Je pense particulièrement aux familles, aux aidants naturels ou encore aux milieux substituts qui sont amenés à donner des services de base relatifs au confort ou au maintien de la santé. En clair, il ne s'agit pas d'empêcher d'agir ceux et celles qui veulent aider et qui sont prêts à le faire dans toute la mesure que permet l'exigence de protection du public.

Plus concrètement, appliqué aux professions concernées, le projet de loi confirme les médecins dans leur rôle fondamental qui consiste à diagnostiquer les maladies et à déterminer le traitement médical. Il attribue notamment aux infirmières et aux infirmiers un rôle élargi lors de l'évaluation à l'urgence, en leur permettant d'initier des mesures diagnostiques ou des traitements selon une ordonnance. Elles se voient également confier une place accrue dans le suivi des patients qui présentent des problèmes de santé complexes. Elles disposeront de moyens nouveaux pour participer aux traitements médicaux, car elles pourront effectuer et ajuster ceux-ci selon une ordonnance. De plus, elles pourront se spécialiser dans certains domaines de l'activité médicale, notamment en néonatalité et en cardiologie. Pour les infirmières et infirmiers auxiliaires, cela signifie une participation plus grande aux soins infirmiers. Elles seront notamment mises à contribution dans l'administration des vaccins. Elles pourront faire tous types de prélèvements selon une ordonnance et contribuer plus largement au traitement des plaies. En ce qui concerne l'administration de médicaments par voie intraveineuse par les infirmières et infirmiers auxiliaires, le gouvernement est déterminé à examiner cette possibilité. J'ai demandé à l'Office des professions du Québec de poursuivre l'analyse et de me faire ses recommandations. Bien entendu, celle-ci sera effectuée en concertation avec les ministères et les ordres impliqués. Les pharmaciens pourront jouer un plus grand rôle auprès de l'équipe soignante dans l'ajustement de la thérapie médicamenteuse. Les inhalothérapeutes, les technologues en radiologie et les technologistes médicaux disposeront dorénavant de tous les moyens pour bien contribuer au processus thérapeutique ou diagnostic. Dans les domaines de la réadaptation et de la nutrition, qui concernent les ergothérapeutes, les orthophonistes audiologistes, les physiothérapeutes et les diététistes, l'apport important de ces professionnels sera désormais reconnu en matière d'évaluation des personnes qui présentent des pathologies graves, des déficiences ou des incapacités.

Finalement, et surtout pour laisser place à l'innovation et aux développements futurs, le projet de loi établit un cadre qui permettra d'autoriser des professionnels autres que les médecins à exercer certaines activités médicales selon des conditions garantes de la protection du public. On le voit, c'est un projet de loi à la fois attendu depuis bien longtemps et éminemment utile pour un système qui est déjà suffisamment complexe pour ne pas subir de souffrir de contraintes inutiles. C'est aussi un projet mesuré, puisqu'il se limite à apporter des solutions nécessaires et suffisantes à des milieux qui, par ailleurs, sont parfaitement équipés pour s'occuper du reste. Une bonne posologie, en somme. Compte tenu de la satisfaction généralement exprimée par les milieux concernés, je m'attends à ce que, sous cette impulsion donnée aujourd'hui par le gouvernement, les uns et les autres se mettent à la tâche d'actualiser la vie de leur profession, la vie de leurs institutions, pour installer sans réserve la culture de collaboration et de respect interdisciplinaire qui portera, j'en suis sûr, les meilleurs fruits au bénéfice de la santé des Québécois et des Québécoises.

Le Québec a montré l'exemple du dynamisme, de la créativité et de l'innovation voilà 30 ans en ce qui concerne l'encadrement des professions ou l'assurance maladie par exemple. Ce projet de loi contribue à entretenir les conditions du succès du Québec dans un domaine, la santé, qui méritait le meilleur diagnostic et les meilleurs remèdes. Avec ce projet de loi, le réseau de la santé disposera dorénavant d'une palette de compétences professionnelles réaménagées pour le bénéfice des patients et l'efficacité du réseau. Cher collègue.

M. Legault: Oui. Écoutez, moi, j'ai un très court texte donc ce ne sera pas long. Ha, ha, ha!

D'abord, ça me fait plaisir de vous souhaiter la bienvenue tout le monde. Je veux tout de suite remercier, féliciter tous ceux qui ont travaillé sur le projet, bien sûr mon collègue le ministre de la Justice qui a coordonné ce projet. Il y a aussi des représentants de l'ordre des professions qui sont ici, qui ont participé à ce projet important. Il y a le Dr Roch Bernier, qui a présidé le comité et qui a réussi à aller chercher un consensus, ce qui n'est pas simple, là, hein, si on connaît un peu les professions. Moi, je les connais un petit peu mieux depuis trois mois, là, le Collège des médecins, l'Ordre des infirmières, l'ordre des autres des professions, de réussir ensemble à faire un consensus, là, je pense que ça mérite toutes nos félicitations.

Ce projet de loi, là, c'est majeur dans l'organisation des services de santé au Québec parce que je me suis rendu compte depuis trois mois qu'il y a comme deux contraintes dans notre réseau de la santé. Il y a une première contrainte qui est une contrainte financière. Évidemment, là, on le répète assez souvent à tous les jours, on manque de financement au total à cause du vieillissement, des nouvelles technologies. C'est pour ça que c'est important d'aller chercher l'argent à Ottawa. Mais, il y a aussi des choses à changer au niveau de l'organisation du travail. On a des professions qui ont des tâches très définies et souvent... puis probablement que ceux qui ont fréquenté les établissements de santé souvent fait dire qu'il y a des tâches qui pourraient être faites, qui sont faites actuellement par le médecin qui pourraient être faites par les infirmières. Les tâches qui sont faites actuellement par une infirmière qui pourraient être faites soit par une infirmière auxiliaire, soit par un préposé aux soins. Donc, c'est ce qu'on fait justement avec ce projet de loi. On en parlait depuis longtemps. Aujourd'hui, on arrive à décloisonner les professions.

Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire? Bon. Ça veut dire que le médecin, les médecins vont pouvoir déléguer des actes aux infirmières, des actes qui sont faits actuellement par des médecins. Je vous donne des exemples. Les infirmières vont pouvoir se spécialiser dans certains secteurs comme la néphrologie, la néonatalogie, la cardiologie. Et il y a un certain nombre de gestes qui, jusqu'à présent, étaient faits par les médecins qui vont pouvoir être accomplis par les infirmières. Par exemple, les infirmières vont pouvoir maintenant détecter des complications puis ajuster elles-mêmes certains traitements, elles vont pouvoir prescrire des soins qui sont requis pour un traitement spécialisé, elles vont pouvoir prescrire elles-mêmes des examens ou des tests diagnostics selon une liste de leur spécialité, elles vont pouvoir prescrire des médicaments selon une liste spécifique à la spécialité. Un autre exemple, une infirmière qui est spécialisée en néonatalogie va pouvoir ajuster l'oxygène d'un bébé sans passer par une prescription de médecin, ce qui est nécessaire actuellement. Donc, il y a des actes qui vont passer des médecins aux infirmières.

Maintenant, les infirmières aussi ont fait des compromis, ont fait preuve d'ouverture. Il y a des actes qui sont faits actuellement par les infirmières qui vont être faits à l'avenir par les infirmières auxiliaires après avoir reçu une formation. Je vous donne des exemples: donner un vaccin, installer un soluté, faire ce qu'on appelle une ponction veineuse, ou si vous préférez une prise de sang, donc tout ça va pouvoir être fait par les infirmières auxiliaires.

Donc, on sait qu'actuellement on vit... disons qu'il n'y a pas de surplus au niveau des infirmières, c'est le moins qu'on puisse dire; à cause du vieillissement de la population, on ne prévoit pas non plus qu'on va avoir suffisamment d'infirmières dans les 15 prochaines années même si on a triplé le nombre d'inscriptions au cégep parce qu'il y a un impact majeur du vieillissement. Donc, c'est important que des actes soient délégués à d'autres types d'employés pour qu'on réorganise le travail pour être capable de donner aux bonnes personnes les bons actes.

Je pense que c'est une façon aussi de motiver tout le monde. Vous savez, quand on nous demande de faire des gestes qui sont trop faciles ou qui sont finalement en deçà de nos capacités, ça devient routinier, ça devient démotivant. Quand on est capable de pouvoir se concentrer sur des tâches plus lourdes, plus complexes, plus adaptées à notre formation, c'est plus motivant. Donc, ça va être plus motivant pour les médecins, plus motivant aussi pour les infirmières. Donc, je veux, encore une fois, remercier mon collègue le ministre de la Justice avec tous ceux qui ont travaillé avec lui, entre autres, l'Ordre des professions, le Dr Bernier et son comité, je pense que ça va être très utile pour améliorer l'efficacité dans l'organisation des services de santé. Ça va permettre aussi d'améliorer la motivation de tous ceux qui travaillent dans le domaine de la santé.

Maintenant, peut-être un dernier mot sur les intraveineuses dont on a beaucoup parlé la semaine dernière. Comme vous le voyez, je pense que c'est écrit dans le communiqué, mon collègue va former un comité où il y aura des représentants de l'Ordre des professions, des infirmières, des infirmières auxiliaires, il faut essayer de trouver un consensus aussi de ce côté-là. Je veux rappeler que, dans la proposition qui a été faite concernant les intraveineuses, ce qu'on demandait, c'est que les infirmières auxiliaires puissent, sous supervision, une fois que le cathéter est déjà installé, de pouvoir injecter des médicaments. Donc, c'est ça qu'on demandait. Bon, malheureusement, on n'a pas pu s'entendre sur ce dossier-là. On va former un comité, on va prendre le temps de trouver un consensus au cours des prochains mois sur ce dossier-là. Donc, je termine en disant que c'est un projet de loi... je comprends qu'il a peut-être l'air un peu aride, comme ça, à présenter, mais c'est un projet de loi qui est majeur puis qui va nous permettre d'améliorer d'une façon importante l'efficacité dans l'organisation de nos services dans le réseau de la santé. Donc, bravo à tout le monde. M. Cloutier (Mario): Paul Larocque.

M. Larocque (Paul): M. Legault, d'abord, au plan médical, une petite précision: est-ce que je comprends que les infirmières désormais auraient le droit, par exemple, de faire des points de suture, ce qu'elles n'ont pas le droit de faire en ce moment, sauf erreur?

M. Legault: Je ne pense pas. Je ne pense pas que c'est dans la liste qui est prévue.

M. Larocque (Paul): O.K. Si on résumait le champ de responsabilités, maintenant, qui part des médecins qui va incomber désormais aux infirmières, elles seront donc plus responsables, auront, dans les faits, pour les patients, plus de choses qu'elles pourront faire. Si on résume, là.

M. Legault: Si on prend des exemples concrets, les infirmières vont peut-être avoir plus de spécialités. Elles ne pourront pas tout faire. Elles vont choisir des spécialités, vont pouvoir, après formation, être capables de détecter des complications, d'ajuster des traitements, de prescrire des soins, de prescrire des examens ou des tests. Vous savez, parfois, il y a des tests qui sont seulement prescrits par le médecin. Maintenant, ça va pouvoir être fait par les infirmières. Elles vont pouvoir prescrire des médicaments selon une liste, là, selon leur spécialité. On ne va pas demander aux infirmières d'être des généralistes dans tous les domaines, mais, selon leur spécialité, elles vont pouvoir prescrire des médicaments, vont pouvoir, en néonatalogie, selon le protocole, ajuster les traitements, les prescriptions, sans avoir l'assistance d'un médecin. Donc, ça va amener les infirmières effectivement à poser plus d'actes, ou en tout cas des actes qu'elles ne posent pas actuellement. Mais, en échange, elles vont elles-mêmes déléguer des actes aux infirmières auxiliaires qu'elles font actuellement, comme les prises de sang, comme différents gestes qui sont posés actuellement par les infirmières.

M. Larocque (Paul): Ça représente des économies, M. Legault, de quel ordre, à peu près? Et qu'est-ce que vous allez faire avec ces sommes-là?

M. Legault: Bon. Le premier but qui est visé, puis c'est important de le répéter, c'est un but pour améliorer l'organisation du travail. On n'a pas évalué de façon détaillée les économies qui seraient faites, mais c'est certain qu'il va y avoir des économies, parce qu'on sait que le salaire d'une infirmière auxiliaire est moins élevé que le salaire d'une infirmière, puis le salaire d'une infirmière est moins élevé que le salaire ou les montants de rémunération qui sont payés aux médecins. Donc, il y aura des économies, mais je pense aussi que ça va être plus motivant pour les employés. Ça va nous permettre aussi de dégager un certain nombre d'infirmières, donc peut-être régler une partie des manques d'infirmières qu'on retrouve dans certains hôpitaux au Québec.

M. Cloutier (Mario): Mathieu Boivin.

M. Boivin (Mathieu): M. Legault, s'il y a un problème de manque d'infirmières dans le réseau, est-ce que le fait de leur confier plus de responsabilités ne pourra pas, à terme, créer un noeud, un engorgement des responsabilités, dans cet ordre très précis?

M. Legault: Non, parce qu'on le fait des deux côtés, c'est-à-dire qu'on demande aussi aux infirmières auxiliaires de prendre des actes qui sont faits actuellement par les infirmières. Donc, de ce côté-là, il y aura des gestes. Je vous donne un exemple: donner un vaccin, c'est fait par les infirmières, ça va être fait par les infirmières auxiliaires; installer un soluté, c'est fait par les infirmières, ça va maintenant être fait par les infirmières auxiliaires; faire des prises de sang, les infirmières auxiliaires vont pouvoir le faire.

Et je sais qu'actuellement, aussi, même avant le projet de loi, il y a beaucoup de travail qui se fait dans les hôpitaux au Québec justement pour déléguer des services qui sont donnés actuellement par les infirmières, de les faire faire par des infirmières auxiliaires, par des préposés aux soins, par des brancardiers, par des réceptionnistes, par toutes sortes d'autres professions où il n'y a pas de pénurie, donc c'est important aussi de déléguer vers le bas.

On sait aussi que dans certaines spécialités, même en omnipratique il y a aussi des pénuries à certains endroits de médecins, donc on passe des actes des médecins aux infirmières puis des infirmières aux autres types d'emploi, donc je pense que c'est gagnant sur toute la ligne.

M. Boivin (Mathieu): Ça ne pourrait pas éventuellement faciliter le fait de ne pas remplacer des infirmières qui peuvent manquer en disant: Bon, bien, on envoie ça vers le bas?

M. Legault: Bien, écoutez, d'abord, on va à chaque fois qu'on délègue des actes, on va s'assurer que la formation est suffisante. Donc, quand on dit déléguer vers le bas, on va déléguer vers des personnes qui sont compétentes pour poser les gestes. Mais, effectivement, ça va soulager à certains endroits les infirmières, on sait qu'à certains endroits c'est difficile de les recruter, surtout sur certains quarts de travail, par exemple les quarts de soir, les quarts de nuit, les quarts de fin de semaine, c'est plus difficile d'en recruter, donc ça va nous permettre, justement, de soulager certains groupes d'infirmières qui, à certains endroits, malheureusement, travaillent des longues heures, parfois deux chiffres de huit heures, donc 16 heures en ligne. Si on est capable d'en dégager un certain nombre en cédant des actes aux infirmières auxiliaires, bien je pense que tout le monde est gagnant.

M. Cloutier (Mario): Pascale Breton.

Mme Breton (Pascale): Je veux savoir, une fois que ça va être adopté ce projet de loi là, ça pourrait prendre combien de temps à tout mettre en place pour, par exemple, la formation et tout ça?

M. Legault: On pense que ça va se faire graduellement, là, peut-être dans les six prochains mois, mais dès les premiers mois, on va commencer à le voir, il faut quand même que la direction, là, se saisisse, là, de la nouvelle loi, il faut d'abord qu'elle soit adoptée si je comprends bien aussi, hein? Il ne faut pas présumer.

M. Bégin: Très sage. Ha, ha, ha!

M. Legault: J'ai appris ça, là, dans mes quelques années maintenant en politique, il ne faut pas présumer, même si, bon, on est, jusqu'à preuve du contraire, majoritaire, donc, ça devrait aider. Donc, il faut avoir l'adoption de la loi, ensuite il faut que les directions de chaque établissement mettent en place la nouvelle organisation du travail, que la formation soit donnée. Non, je pense qu'on va voir un changement dès les prochains mois, là, d'ici deux, trois mois, on va faire des changements, mais je dirais que sur peut-être une période de six à 12 mois, là, ça devrait être implanté d'une façon plus complète.

M. Cloutier (Mario): Et en anglais. D'autres questions en français? Ça va. John Grant.

M. Grant (John): Mr. Legault give us a couple of examples of areas where nurses or nursing assistance are going to be able to do things that they cannot do now?

M. Legault: O.K. I'll try to do that in English but words are not easy because it's a specific words but I'll tell you some examples but, generally speaking, what we're trying to do is to transfer some work that is done right now by doctors to transfer this work to nurses and also transfer some work that is done right now by nurses to other employees so that's the general principle. If I try to give you example, right now if we have a treatment or a pill that need to be given to a patient we need to have the doctor doing that. In the future, it will be possible to be done by the nurse. Also, if I give you another example a transfer from the nurse to the other employees we'll now be able to install a «soluté», give a vaccination, have a blood test done by the auxiliary nurses. So I think that in doing so, we have a better efficiency but also we give the chance to have a better motivation to all the employees because we ask them to do some work for which they are qualified to do so.

M. Grant (John): In the bill now – I only read it very quickly – but in the areas of exclusive jurisdiction for... especially for birthing of children the doctors and nurses seem to have exclusive jurisdiction just in the two sections I read, is there room for a midwives as well in here somewhere?

M. Legault: At this point, we haven't touched this point. It's something that we'll look in the future but regarding «sages-femmes», we haven't included them so far in this document.

M. Cloutier (Mario): Rosemary Barton.

Mme Barton (Rosemary): I have two questions. First of all, are you worried about the cost of the training, Mr. Legault? I know it's probably not a substantial monetary...

M. Legault: No. It's not...

Mme Barton (Rosemary): Are you worried about the costs?

M. Legault: No. It's not an important part of the cost for the training and of course we'll have some economy in transferring work at the right people. We'll have some economy so I think that the training will be a very small part of the cost and the savings will be a lot more than this cost.

Mme Barton (Rosemary): Second one. I'm wondering if you're going to look at some kind of publicity campaign to inform people, I guess, that there will be these changes because I would imagine there will be some difficulty within society understanding just the division of tasks and responsibilities, have you looked to that? Are you worried about it?

M. Legault: I think that what is important to do is make sure that the doctors and the nurses are well aware, and I think that they are already aware of this bill at this table right now, by my colleagues. So, that's where it's important. I think that the people, they already know that nurses, for example, can give a lot of services to them. So, I think it's not the population that needs to change their way of doing it, it's really the doctors and the nurses.

M. Cloutier (Mario): Allison Hanes.

Mme Hanes (Allison): Now, that you have reorganized the tasks from the job, the different health professionals, how are you going to reevaluate their salaries, give them more money for the responsibilities?

M. Legault: Have they asked you to ask this question?

Mme Hanes (Allison): And what is your deadline for that?

M. Legault: No. But we know that we are trying to start the negotiation in the actual year with the nurses, so I guess that they must have raised this point at the table in the next negotiation. But, again, in transferring some work from the doctors to the nurses and from the nurses to other employees, I think that we can only have a net saving.

Mme Hanes (Allison): But what about save ... that is just they're taking on a lot more difficult and complex responsibilities, I mean, we know but the nurses...

M. Legault: Yes. They may ask for an adjustment of their salary, but still we won't pay them as much as the nurses, for example.

M. Cloutier (Mario): Dernière. John Grant.

M. Grant (John): In another jurisdiction, Alberta, for example, where they try to do this sort of thing, there was an issue with doctors because many of the things you want nurses to do were build the lack for doctors, was that an issue here?

M. Legault: I think that when I said that I congratulate le Dr Bernier for doing that, it's part of the tough job that needed to be done. Because you're right, you may have a question of building at the end of the day but I think we don't have any lack of job for doctors right now, so I would prefer that they work on what they are the best at doing.

M. Cloutier (Mario): Merci.

M. Bégin: J'ai tout le trouble, puis c'est lui qui a le bénéfice.

(Fin à 15 h 59)

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