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Point de presse de M. Gaétan Lelièvre, ministre délégué aux Régions, Mme Élizabeth Larouche, ministre déléguée aux Affaires autochtones, et de M. Luc Ferland, député d'Ungava

Version finale

Le jeudi 13 juin 2013, 13 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures cinquante minutes)

M. Lelièvre: Bonjour, mesdames et messieurs. Merci aux gens de la presse de s'être déplacés pour cet important événement. Écoutez, dans un premier temps, je vous dirais que c'est immense sentiment de fierté qui m'anime d'abord pour le dépôt de ma première loi comme parlementaire. Puis c'est vraiment un hommage qu'on veut rendre aujourd'hui à la nation crie et aux Jamésiens en adoptant, au niveau du gouvernement du Québec, cette loi n° 42 qui est extrêmement importante. On marque aujourd'hui une page nouvelle de l'histoire du développement du Nord-du-Québec, mais également des relations entre les peuples autochtones et la communauté, la nation du Québec au complet.
D'emblée, je tiens à saluer le grand chef du Conseil des Cris, M. Matthew Coon Come; la mairesse de la ville de Chibougamau, Mme Manon Cyr; le maire de la ville de Chapais, M. Steve Gamache; mesdames et messieurs les chefs cris ainsi que toute la délégation des élus et des partenaires de ce beau projet qui concerne le Nord-du-Québec, plus principalement le secteur de la Baie-James; mes collègues de l'Assemblée nationale également, qui ont participé très étroitement, ça a été vraiment un travail d'équipe: Mme Élizabeth Larouche, ministre déléguée aux Affaires autochtones et députée d'Abitibi-Est; M. Luc Ferland, adjoint parlementaire à la ministre des Ressources naturelles, volet affaires nordiques, et député d'Ungava, dans le merveilleux secteur où notre loi prend toute sa raison d'être. Représentants et représentantes des médias, mesdames et messieurs, bienvenue.
Aujourd'hui, le gouvernement et l'Assemblée nationale ont sanctionné la loi n° 42 intitulée Loi instituant le Gouvernement régional d'Eeyou Istchee Baie-James et apportant certaines modifications législatives concernant le Gouvernement de la nation crie. C'est un grand jour, puisque cette loi permettra de mettre en oeuvre l'Entente sur la gouvernance dans le territoire d'Eeyou Istchee Baie-James, signée par le gouvernement du Québec et les Cris d'Eeyou Istchee le 24 juillet 2012.

À ce moment-ci, j'aimerais... je considère important de rendre hommage à Mme Pauline Marois, notre première ministre, qui a pris l'engagement, dès l'élection de son gouvernement en septembre dernier, d'honorer cette entente-là ratifiée entre le gouvernement précédent et la nation crie. Et ça a été vraiment un honneur pour moi d'être ministre porteur de cette loi-là. Donc, je tiens à remercier sincèrement Mme Marois pour la confiance qu'elle m'a apportée, mais également pour sa détermination à mettre de l'avant une loi aussi novatrice, qui va faire parler du Québec, j'en suis convaincu, à travers l'ensemble de l'Amérique du Nord.
Cette entente vise principalement à harmoniser les relations entre le gouvernement du Québec, les Jamésiens et les Cris au sujet de la gouvernance d'un territoire appelé municipalité de Baie-James. Je vous rappelle que cette entente remonte aux années 1971, dans la foulée notamment des grands projets hydroélectriques où le gouvernement du Québec et la nation crie ont dû débuter une relation, hein, de peuple à peuple, de nation à nation, extrêmement importante et qui nous a permis de développer ce merveilleux coin de pays qui est une fierté aujourd'hui pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises, ainsi que les différentes communautés autochtones et nations autochtones qui l'habitent.
Concrètement, le projet de loi va d'abord transformer la gouvernance du territoire de la Baie-James en instituant le gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James, une instance de gouvernance mixte codirigée par les Cris et les Jamésiens. Donc, s'il y a une particularité qui mérite d'être soulignée au niveau de cette loi-là, c'est celle-ci: C'est que pour une première fois, hein, dans l'histoire au niveau d'Amérique du Nord, on va réussir à mettre en place une gouvernance... c'est-à-dire un gouvernement régional qui va être composé d'une communauté qui occupe ce territoire, la communauté jamésienne, mais également composée d'une nation autochtone, en l'occurrence la nation crie. Le gouvernement régional va avoir les pouvoirs d'une municipalité locale, d'une municipalité régionale de comté et pourra également assumer plusieurs pouvoirs qu'une conférence régionale des élus détient et le tout en vertu et dans le respect des différentes lois qui animent le Québec.
Donc, c'est vraiment une première. Imaginez, un conseil municipal composé de 11 Jamésiens, 11 Cris, notamment les grands chefs vont y être présents. C'est toute une page importante de la gouvernance de deux peuples qui choisissent d'unir leurs efforts pour développer et occuper en harmonie un immense territoire de plus de 330 000 kilomètres carrés. Donc, c'est vraiment une première, et je suis fier, comme ministre du gouvernement du Québec, de porter cette loi-là qui va sûrement être, je dirais... dont les principes vont sûrement être appliqués, on l'espère, dans d'autres communautés et dans l'objectif, notamment, de rapprocher les communautés, de concerter les intervenants des milieux et de favoriser une meilleure occupation de l'immense territoire québécois pour le bénéfice de l'ensemble de ses occupants.
Un autre élément du projet de loi n° 42 s'avère très important pour la communauté jamésienne. Il s'agit notamment de l'institution de l'Administration régionale Baie-James. C'est-à-dire qu'on va mettre en place une administration régionale qui va remplacer, qui va succéder aux droits et pouvoirs de la Conférence régionale des élus Baie-James, qu'on appelait communément la CREBJ. Cette nouvelle façon de faire va permettre à l'instance qu'est l'administration régionale d'occuper ou d'assumer différents pouvoirs qu'une CRE aurait peut-être eu de la difficulté sur le plan légal. Donc, en termes de contraintes législatives, on vient, encore là, d'innover. Il y a d'autres administrations régionales qui sont en place dans le Grand Nord, et ça porte fruit. Donc, on a voulu également permettre aux résidents du secteur concerné de pouvoir avoir un outil plus souple pour mettre en place l'ensemble des modalités qui vont permettre de développer et d'occuper le mieux possible cet immense territoire.
Ce projet de loi unique constitue vraiment une première, donc, en Amérique du Nord, et je tiens à remercier sincèrement l'ensemble, hein, des partenaires qui ont participé à ce beau projet, notamment la nation crie, l'ensemble des grands chefs, le grand chef Matthew Coon Come qui a été un allié de premier plan depuis le début de nos travaux, également l'ensemble des communautés, municipalités et localités de la Baie-James, également l'ensemble des parlementaires. Je tiens à le souligner, ça a été un exercice qui a été très valorisant, et je suis extrêmement heureux d'avoir réussi à amener ce dossier-là à terme et avec la collaboration de l'ensemble des partis d'opposition. Ça a vraiment été un projet de loi extrêmement agréable à piloter. L'ensemble des partis se sont ralliés derrière ce dossier et pour en faire une réussite, puis ça nous a permis, dans des délais quand même relativement serrés, d'en arriver aujourd'hui à l'adoption de cette loi.
Donc, il me reste à souhaiter le plus grand des succès à ces deux communautés qui, j'en suis convaincu, pour avoir entendu autant les représentants de la nation crie que les représentants des municipalités et localités... je suis convaincu que ces deux communautés vont bien servir le territoire, les occupants, autant autochtones que jamésiens, dans le but de développer, hein, ce beau territoire, ce beau coin de pays, tant pour leur bénéfice que pour le bénéfice de l'ensemble des Québécois et des Québécoises. Donc, je leur adresse mes voeux de grand, de franc succès et je les assure du partenariat et de la collaboration de l'ensemble du gouvernement du Québec dans ce beau projet qu'on vient de démarrer aujourd'hui. Merci.

Mme Larouche: Alors, M. le grand chef du Conseil des Cris, le grand chef adjoint au Grand Conseil des Cris, Mme la mairesse de la ville de Chibougamau, le maire de la ville de Chapais, le ministre délégué aux Régions, M. le député d'Ungava, mesdames et messieurs, représentants des médias, je suis très fière d'être ici aujourd'hui participer à ce nouveau tournant entre le gouvernement du Québec et la nation crie. Au cours des dernières décennies, notre relation s'est intensifiée, favorisant ainsi la progression sociale et économique de nos deux nations. Elle a connu des hauts et des bas, bien sûr, mais aujourd'hui, elle franchit une nouvelle étape avec l'adoption de la loi mettant en place le gouvernement Eeyou Istchee Baie-James. Que de chemin parcouru. En 1975, le Québec et les Cris ont signé la Convention de la Baie James du Nord québécois, une page importante de notre histoire.
Alors, un petit peu d'historique. Cette convention permettait essentiellement d'agir sur quatre plans: octroyer à la nation crie des droits concernant la propriété de certaines terres ainsi que des droits exclusifs en matière de chasse, de pêche et de piégeage; c'était aussi contribuer à l'autonomie gouvernementale par la création de différentes organisations publiques gérées par la nation crie, renforcer les relations institutionnelles entre les Cris et le gouvernement du Québec, organiser un territoire d'une superficie d'environ 1 million de kilomètres carrés s'étendant du 48e parallèle au 62e parallèle.
Bien sûr, la mise en oeuvre de ce traité ne s'est pas fait sans heurt, mais les difficultés rencontrées ont servi de catalyseur pour hisser nos relations vers d'autres sommets. Ainsi, en 2002, le ministre Bernard Landry et le grand chef Ted Moses signaient l'entente de la nouvelle relation, mieux connue sous le nom de la «Paix des Braves». Celle-ci a pavé la voie du développement des ressources naturelles en respect du mode de vie traditionnel de la nation crie, en plus d'assurer une plus grande participation des Cris au développement du territoire. La «Paix des Braves» nous a permis de poursuivre nos discussions jusqu'à la signature de l'Entente de la gouvernance... sur la gouvernance, pardon, dans les territoires Eeyou Istchee Baie-James en juillet 2012. Jamais auparavant les Cris et les Jamésiens n'avaient atteint ce niveau de collaboration et de coopération. Ce gouvernement régional constituera la toute première structure de gestion municipale prévoyant explicitement une représentation autochtone et non autochtone. La mise en place de cette structure est une étape importante dans la nouvelle relation de nation à nation que nous avons établie, cette relation qui se veut ouverte, respectueuse, tout en favorisant une plus grande participation de la nation crie dans son propre développement.
Je vous remercie de votre attention et je suis très heureuse que ce projet de loi soit aujourd'hui adopté, et c'est une grande avancée pour nos deux nations. Et je laisse la parole maintenant à Luc Ferland, mon collègue.

M. Ferland: Alors, merci beaucoup. Très heureux, très heureux, très ému également d'être ici, devant vous, aujourd'hui... et ce qui a précédé... les événements qui ont précédé ce matin, au salon bleu, donc l'adoption finale du projet de loi n° 42, loi qui va permettre la mise en place de ce nouveau Gouvernement régional Eeyou Istchee Baie-James, qui est une première non seulement au Québec, et on l'a mentionné à plusieurs reprises, mais en Amérique du Nord également. Et je pense que ce nouveau gouvernement régional permettra non seulement aux représentants de la nation crie et aux représentants des communautés de la Jamésie, autant les villes que les localités, de développer ensemble une vision commune du développement économique, social et culturel de cet immense territoire-là, et ce, bien entendu, dans le respect de nos différences, dans le respect de nos cultures, de nos langues, dans le respect des visions qu'on a en commun d'occupation de ce territoire-là.
Vous savez, les Cris et les Jamésiens habitent et occupent, surtout du côté de la nation crie... l'histoire nous indique que, depuis tout près de 5 000 ans, les Cris habitent ce territoire-là; les Jamésiens, depuis une époque beaucoup plus récente, mais partagent, bien avant la signature de la Convention de la Baie James, ce territoire-là. Beaucoup, beaucoup d'étapes ont été franchies pour en arriver là où nous en sommes aujourd'hui. Et moi, je suis non seulement très heureux de l'aboutissement des discussions, des négociations, des pourparlers qui ont eu lieu entre le Grand Conseil des Cris et leurs représentants, bien entendu...
J'aimerais aussi profiter de l'occasion pour remercier le courage aussi, on l'a mentionné à plusieurs reprises, du grand chef Matthew Coon Come, la collaboration de tous les instants de leur négociateur, M. Abel Bosum, et de aussi Tina Petawabano qui ont collaboré, et l'ensemble des acteurs, autant au niveau de la fonction publique, les acteurs... autant du côté de la Jamésie, qui ont pu permettre la réalisation autant de l'entente-cadre, l'entente qui a été signée par le précédent gouvernement, que l'adoption de la loi que nous venons de faire aujourd'hui.
Et je crois que c'est l'ensemble du Québec, aujourd'hui, qui devrait souligner et saluer ce que nous avons fait aujourd'hui, non seulement comme gouvernement, mais avec la collaboration du grand chef du conseil... du Grand Conseil des Cris.
Bien entendu, on part de loin. Je l'ai mentionné, si on prend la période la plus récente à partir de la signature de la Convention de la Baie James, il y a quelqu'un sur cet immense territoire-là qui, un jour, s'est levé la main. Il s'appelle M. Billy Diamond, et qui un jour a dit au gouvernement de l'époque, qui avait développé la première Baie James: Écoutez, on le sait que vous avez un projet immense, par contre vous devez convenir d'une entente au préalable avec notre nation. Et tout est parti de là.
Bien entendu, il y a eu des grands chefs qui se sont succédés, en passant par Ted Moses, M. Matthew Coon Come, bien sûr, et il y a eu aussi la collaboration des leaders de la Jamésie, des leaders jamésiens qui, à travers le temps, qui, à travers cette histoire-là, ont toujours collaboré. Ils ont toujours recherché cette harmonie-là. Donc, moi, je souligne aujourd'hui, je souligne comme député de la circonscription d'Ungava, le courage, la vision et le leadership, autant du grand chef et de ses... des chefs des communautés autochtones que des maires, de la mairesse de Chibougamau, les maires de la Jamésie, des localités.
Je pense qu'une fois qu'on a adopté ce projet de loi là, le travail commence, le vrai travail va commencer, et le vrai grand défi va commencer, c'est-à-dire la mise en oeuvre de cette nouvelle gouvernance là, donc en collaboration étroite entre les Cris et les Jamésiens. Et je suis convaincu, non seulement dans l'intérêt de notre région, dans l'intérêt de la région ou le territoire Eeyou Istchee Baie-James, mais dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois et des Québécoises.
On a là une belle démonstration de quelle façon on doit faire le Nord, c'est-à-dire en collaboration étroite avec les populations qui occupent, qui habitent ce territoire-là. Alors, merci beaucoup.

M. Coon Come (Matthew): (S'exprime dans sa langue) Minister Gaétan, Minister Élizabeth and, of course, the MNA Luc, Mr. Kelley, Cree Chiefs, the mayors, distinguished guests, again, (S'exprime dans sa langue), bonjour, good day. On behalf of the entire Cree nation of Eeyou Istchee, let me express our profound satisfaction with the adoption by the National Assembly today of Bill 42, An Act establishing the Eeyou Istchee James Bay Regional Government and introducing certain legislative amendments concerning the Cree Nation Government. This act will implement the agreement on governance in the Eeyou Istchee James Bay territory signed on July 24 2012. So it is a law of critical importance, for it will define a new partnership in governance between the Cree nation or Eeyou Istchee, our neighbors the Jamesians and the Government of Québec.
For the first time, this legislation will bring the Cree and the Jamesians together in a real governance partnership. This partnership will benefit the Cree, the Jamesians and all Quebeckers for generations to come. It will help to realize the vision of the James Bay and Northern Québec Agreement and the «Paix des Braves». It will therefore help to realize the promise of northern development. The word «historic» is sometimes overused, but not today. For with the adoption of Bill 42, a formal partnership in governance is being born between an aboriginal people and a non aboriginal people. To call this innovative would be an understatement. To our knowledge, no such partnership in governance has ever before been seen in Québec, or Canada, or perhaps in the world. We hope that this new partnership can serve as a model, both within and outside our borders.
At the same time, this new law recognizes the special role of the Cree nation in the governance of category II lands, where the Cree have the exclusive right to hunt, fish and trap. The Cree have long expressed the need to exercise meaningful jurisdiction on these lands. With the adoption of Bill 42, the new Cree Nation Government will exercise expanded powers under Québec laws regarding land and resource use, planning and management, and municipal management.
As I have often said, development and governance go hand in hand. The adoption today of Bill 42 and its new governance regime will facilitate sustainable development in Eeyou Istchee. The Cree vision of Plan Nord, which we have served with both the current and previous governments, identifies energy as the prime priority sector development for the Cree of Eeyou Istchee. It calls for the Cree to participate as partners in the development of renewable energy projects in Eeyou Istchee. We wish to move forward rapidly with these projects. We will encourage the Government and all parties to cooperate to allow the development of these projects, to proceed without delay.
Les messages qu'on entend sur la gouvernance du projet de loi n° 42 ont une... inclusive et de l'appartenance en matière de gouvernance. Aujourd'hui, nous tournons la page sur le passé. Nous partons ensemble sur un nouveau chemin, Cris, Jamésiens et Québécois. Nous savons que cette aventure aura ses hauts et ses bas, mais, dans le simple fait de travailler et construire jour après jour pour bâtir quelque chose de nouveau, de meilleur, fera en sorte que nous grandirons ensemble, et dans la confiance, le respect et, oui, l'affection.
In conclusion, I wish to acknowledge the leadership shown by Premier Marois and gouvernement du Québec in the adoption of this legislation. The agreement on governance was signed with the previous Government about one year ago. After the election of September 2012, Premier Marois gave me the commitment of her Government to implement the agreement on governance. Premier Marois has honored her commitment despite all the challenges and obstacles. On behalf of the Cree Nation, I wish to thank Premier Marois and her Government.
Enfin, je tiens à remercier tous les membres de l'Assemblée nationale de toutes les formations politiques pour leur soutien unanime à l'adoption du projet de loi n° 42. Toutes les formations ont collaboré à chacune des étapes du processus législatif. Leur l'ouverture et leur détermination ont fait la bonne chose. Nous n'aurions pas cette loi novatrice aujourd'hui. Alors, nous vous remercions très sincèrement.
And now, let us get on with the work of governance to create a better future for us all, for our children and for your children too. For that, I thank you very much. Merci. «Meegwetch».

La Modératrice: Merci beaucoup. Maintenant, on va passer à la période de questions. Alors, vous savez comment ça fonctionne, il y a un micro de chaque côté. Et, pour les fins de l'enregistrement, s'il vous plaît, ce serait bien que vous puissiez vous nommer et de quel média. Et nous prenons des questions uniquement sur le thème de la conférence de presse. Merci.

M. Dougherty (Kevin): Kevin Dougherty, Montreal Gazette. Chief Coon Come, I would like to ask you a couple of questions. What was the situation before? Why wasn't it satisfactory? And what changes with Bill 42?

M. Coon Come (Matthew): There was a legislation called Bill 40, that was introduced in the House, that gave supramunicipal powers to the municipalities that are our neighbors, to Chibougamau, Chapais, Quévillon, Matagami and localities. This legislation excluded the full participation of the governments of the territory in the major decision making of what happens in terms of development in the North.
The Bill 42 and this new legislation now changes the government structures of major decision making, where the Cree will be full participants in the development of the territory. The Cree have succeeded in extending their jurisdiction into category II lands. And of course, in category III lands, we will share that jurisdiction with our neighbors, the Jamesians.
And I believe this legislation will help in promoting the economic activity within the territory. I think it's a crying shame that there was in the past a policy of exclusion. Now, with this legislation, it's policy of inclusion. We are the majority within the territory, we do not want to leave this country - not yet, anyway - but we want to be full participants, we want to have a say in the way development takes place, and certainly we want to respect the laws that are there.
The James Bay and Northern Québec Agreement was our foundation. The «Paix des Braves» established an economic partnership between the Parti québécois at that time and with the Cree. Today, this government's legislation changes the government structure of the... it's a political agreement, if I can say that. We are now involved with our neighbors in the development of the territory, and I think it can only be good for the Cree, for our neighbors the Jamesians and, of course, for all Quebeckers.

M. Dougherty (Kevin): O.K. Est-ce que je peux poser une question à Mme Larouche aussi? Là, de votre côté, qu'est-ce que... pourquoi vous avez accepté de continuer quelque chose qui était, en fait, élaboré par le gouvernement précédent? Et, pour l'avenir, vous parlez d'un modèle pour l'avenir... Là, avec les Innus, il y avait l'Approche commune qui est nulle part maintenant. Qu'est-ce que vous allez faire avec les autres autochtones du Québec maintenant? Est-ce que vous allez suivre l'exemple de la loi n° 42?

Mme Larouche: Pour l'instant, pour vous dire pourquoi nous avons poursuivi cette démarche avec les Cris qui avait été amorcée par le précédent gouvernement, d'abord vous dire que, cette démarche, elle était une démarche commune avec les Jamésiens et les Cris, donc c'était une volonté qui, donc, émergeait des deux nations. Alors, c'était très important de poursuivre cette démarche et de la faire se réaliser rapidement aussi, parce qu'il faut dire que quand on est arrivés, en septembre dernier, effectivement, comme l'a dit Matthew Coon Come, Mme Marois s'était engagée à ce que ça se réalise rapidement, et c'est ce que nous avons fait.
Maintenant, c'est vrai que c'est un beau modèle, mais chaque nation a sa façon de voir les choses, et, si ce modèle peut correspondre à d'autres nations, il nous fera toujours plaisir de l'adapter à d'autres négociations. Actuellement, ce n'est pas cette voie-là qui a été choisie par d'autres nations, alors on va voir comment cela se poursuivra dans l'avenir.

M. Journet (Paul): Si je comprends bien, ça sera... il y aura la parité entre les Cris et les Jamésiens?

La Modératrice: S'il vous plaît, vous nommer, s'il vous plaît. M. Journet, juste pour l'enregistrement, vous pouvez vous nommer?

M. Journet (Paul): Oui, oui. Paul Journet, La Presse. Donc, dans la nouvelle structure, il va y avoir parité entre les Cris et les Jamésiens. Le défi quand même reste à venir. La structure est là, mais il reste à voir si tout le monde va réussir à s'entendre. Est-ce que vous pouvez nous parler du défi que ça représente et puis de vos possibles appréhensions?

M. Lelièvre: Oui. Effectivement, écoutez, comme tout modèle qui est nouveau, hein, on innove, donc c'est sûr qu'il va y avoir une période d'adaptation qui va être nécessaire. Effectivement, il y a parité. Donc, il y a parité, c'est-à-dire donc 11 représentants des Cris et 11 représentants des autres municipalités de la Jamésie. Écoutez, moi, je vous dirais que le meilleur signe d'optimisme qui peut... dont on peut faire référence, c'est la volonté, hein, la volonté tant des élus municipaux des municipalités enclavées et des localités et la volonté clairement exprimée par les Cris de travailler ensemble au développement de ce territoire-là. Sans cette volonté-là, sans cette... vraiment ce dynamisme-là clairement démontré tant lors des commissions particulières que des rencontres et des consultations qui se sont tenues, oui, peut-être que le défi aurait été plus grand. Mais je crois qu'avec de la bonne volonté de la part des deux communautés impliquées, qui ont des avantages communs, on peut espérer.
Puis c'est sûr qu'il va falloir se donner du temps comme le grand chef l'a dit, comme d'autres l'ont mentionné. Il va falloir ajuster probablement la procédure en cours de route, modifier certains modes de fonctionnement. Et le gouvernement du Québec sera là également pour accompagner l'ensemble des acteurs pour s'assurer que... du plus grand des succès de la démarche.
Mais effectivement on peut faire des parallèles avec la mise en place de d'autres structures au Québec où, quand on parle de mettre en place des nouvelles gouvernances, c'est clair que ça prend de la bonne volonté, ça prend de la concertation, des négociations. Les gens vont se rencontrer autour d'une même table et c'est comme ça qu'on va bâtir, on l'espère, un modèle de gouvernance, là, qui va être profitable pour les deux communautés.

M. Journet (Paul): Pouvez-vous nous dire quel est le premier dossier important qui va se retrouver sur la table, là, sur lesquels... sur lequel cette nouvelle structure-là devra se pencher?

M. Lelièvre: Comme dans toute mise en place de nouvelle structure, la première étape va être de, justement, procéder à la mise en place de toute cette nouvelle... au niveau des...

M. Journet (Paul): Est-ce qu'il y a un dossier...

M. Lelièvre: Bien, il y a toute la question des ressources naturelles. C'est clair que la question des ressources naturelles est un élément extrêmement important. Et, dans cette loi n° 42 là, on accorde le pouvoir autant aux Cris qu'aux Jamésiens et à la gouvernance régionale de mettre en place des plans d'aménagement, de développement, une commission des ressources naturelles. Donc, c'est sûr que les enjeux reliés aux ressources naturelles et à l'occupation du territoire en général vont, à mon avis, être parmi les premières priorités.

M. Harrold (Max): Hi. It's Max Harold, from CTV News, for Mr. Coon Come. I'd like to ask you a question, sir. So I was wondering if you could talk about how this law changes things. I know you answered the question a little bit before, but in terms of what you will be able to do, your aspirations for your people, things that you envisage doing now that you could not before, whether it's building schools, institutions, projects.

M. Coon Come (Matthew): The aspiration of this Bill 42, like I said, was to change the political structures and be able to tear down, uproot. And now we need to build and we need to plant. And the challenge here, for us, is to be able to see of how we can work together, which projects we can look at.
The previous Government out brought Plan Nord. We developed our own Cree vision of Plan Nord. I want to get involved in areas of forestry, protected areas, tourism, mining, forestry, etc. So we have our projects. The difference will be... is now that the region, through Eeyou Istchee Regional Government, are now sitting as equals, to be able to sit as a government, to be able to decide on the land, use plans on the management of the territory, the municipal management of the territory, and we will be partners. We will have a say in what and how development takes place.
And certain, I do not underestimate our young people. I may not speak fluent French, but there are young people there that are coming up right now in our educational system, some are in post-secondary school, who speak French and can communicate probably better than I can in terms of expressing their visions for the future.
I think the days of exclusion are gone, where the governments only consulted the municipality of Baie-James and excluded us and only wanted us to make decisions on category I lands. Those days are gone. MBJ is abolished. We now are going down a path of working together, and it'll be a challenge. I am not afraid. I trust in my leadership, I trust in my people that we will do everything we can to be able to work together, to make this agreement works, so that we no longer, in the North, be seen as us and them, that we are working together to build a future for the people of the North, and I think that'll be good the Quebeckers.

M. Harrold (Max):

Is there a project coming up that you have your eyes on, that you... any economic development project, natural resources, on... Is there a project you want to talk about?

M. Coon Come (Matthew): There are many projects that the Government has proposed that are on the table, and I certainly can tell you that we are involved in many projects.

La Modératrice: D'autres questions?

M. Corbeil (Michel): Oui. Michel Corbeil du journal Le Soleil pour M. Coon Come. Do you think you set an example with this agreement, you set an example for the other aboriginal nations?

M. Coon Come (Matthew): I would hope that this could be a template. Each First Nation must determine what they think is best for themselves. We must respect their values, their customs and their traditions. But, for the Cree, we want to seek a way of how we can coexist of how we can live together peacefully in the North and be able to participate. I think it can be a model, if people are willing to think outside the box, if people are willing to do something they have never done before. I know fear paralyses, but I believe faith mobilizes, that it will cause people to come to the table and be able to seek solutions.
The Government doesn't have all the answers, but I think some first nations have some answers that we can bring to the table. If the Government is open - and I think, in this case, they did - I think we can find solutions.

M. Corbeil (Michel): I understand that one of the main priority of this agreement is natural resources. It's a long, long way since the battle against Great Whale. What has changed?

M. Coon Come (Matthew): What is changed is that... let me say, first of all, the Cree were never antidevelopment. The Cree were excluded to be full partners in economic and the political decisions that have been made from down South, which we were excluded. So this agreement now brings the Cree... and giving us extended powers in category II lands, and certainly within category III lands. If there is any development, I would think that we will be involved and I think we will have a say in the way development takes place in every sector.
That is no secret we have protected areas we want to look at. We have tourism plans that we have developed. We have forestry plans that we have developed and we have energy plans that we're looking at. We have mining projects that we've signed several mining agreements within territory. So we are ready to be partners but we needed to change the governance structure that excluded us. This Bill 42 now gives us that governance structure... being full participants in the development of the territory. Thank you.

La Modératrice: Alors, merci beaucoup d'être venus. Bonne fin de journée à tous.

(Fin à 14 h 25)