(Quinze heures trente-trois minutes)
Mme David (Gouin) : Alors, au
nom de Québec solidaire, au nom de mes collègues députés, je veux un petit peu
faire le bilan de cette session et surtout du budget et des crédits qu'on a
devant nous autres et le bilan, bien sûr, du travail de Québec solidaire à l'Assemblée
nationale ces dernières semaines.
Je suis très fière de pouvoir dire que Québec
solidaire s'est largement tenu au-dessus d'interventions trop partisanes ou
trop mesquines ou de critiques vides de sens. On a vraiment voulu travailler de
façon constructive, dénoncer ce qui doit l'être, mais apporter aussi des propositions.
Tout le monde sait que, nous, nous n'avons pas coupé l'aide sociale l'année
dernière. Nous sommes donc extrêmement bien placés pour pouvoir dire, cette
année, au gouvernement libéral de M. Couillard : Non, vous ne pouvez pas
couper, par exemple, dans les mesures d'aide à l'emploi à l'aide sociale. Nous
sommes aussi et nous avons le seul parti politique au Québec qui n'a jamais,
jamais été soupçonné de la moindre collusion, de la moindre corruption, et on
ne verra pas des collecteurs de fonds de Québec solidaire défiler à la
commission Charbonneau.
Nous posons des vraies questions, nous
proposons des solutions, nous apportons des faits concrets, des cas vécus, et
je pense que c'est la contribution que nous pouvons avoir.
Je donne quelques exemples. Ma collègue la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, Manon Massé, a posé plusieurs questions
au ministre des Finances cette semaine sur la question des pensions
alimentaires pour enfants chez les mères à l'aide sociale, pension qui est
largement coupée, alors que toutes les autres femmes peuvent garder ces
revenus-là étant donné qu'il s'agit d'un revenu pour les enfants et non pas
pour les mères. Le ministre s'est montré ouvert, mais évidemment n'a pas répondu,
n'a pas apporté de solution véritable. Nous allons revenir à la charge dans ce
dossier.
Québec-Pharma, hein, cet outil que Québec
solidaire propose au gouvernement, mon Dieu, mais depuis 2006‑2007, où on dit :
Il faut regrouper les achats de médicaments, il faut avoir un pôle d'achat
central, il faut pouvoir produire des médicaments génériques, par exemple, il
faut faire de la recherche, eh bien, sept ou huit ans plus tard, le
ministre des Finances, M. Leitão, dit, devant moi, à mon collègue Amir Khadir :
Je veux vous rencontrer, je veux en discuter, je pense qu'il y a quelque chose
d'intéressant là-dedans. Alors, bravo pour Québec solidaire encore une fois.
La situation intolérable à la commission
scolaire de Montréal. D'ailleurs, encore aujourd'hui, la commission scolaire
dit : Mais vous n'allez pas nous couper encore 15 millions. On a des
problèmes, il y a une surpopulation d'enfants dans les écoles — je
l'ai abondamment expliqué au ministre Bolduc lors de l'étude des
crédits — pas assez de salles de classe. On a besoin de rénover des
écoles, on a besoin probablement de construire des écoles, on ne peut pas
couper cette commission scolaire. Le ministre disait : Je suis sensible à
la situation de la CSDM. On voit pourtant qu'il lui a demandé un autre 15 millions
de coupures additionnelles. On va surveiller ça de très près.
On a même connu des avancées intéressantes
lors de, par exemple, l'étude des crédits, toujours concernant la CSDM; des garderies
menacées de fermeture, menacées vraiment de fermeture — la CSDM veut
récupérer les locaux — et c'est près de 200 places qui auraient pu
s'évanouir dans la nature. Et j'ai obtenu l'engagement de la ministre de la
Famille que, si ces garderies ferment, les 200 places seront réallouées dans
des services de garde à contribution réduite et dans les territoires où,
actuellement, il y a ces garderies. Dans ma circonscription, par exemple, ça
veut dire qu'on garde les 30 places. Ça veut dire que, dans la circonscription
de Mercier, il y aurait aussi des places conservées et dans d'autres
circonscriptions.
Le projet de loi sur les aînés, projet de
loi n° 190, il a été appelé par le gouvernement. Écoutez, c'est rarissime.
Les projets de loi de l'opposition appelés par le gouvernement, habituellement,
sont plutôt de nature commémorative, instaurer la journée de… Là, on a un
projet de loi avec du contenu, un projet de loi qui veut protéger les
locataires aînés vulnérables, et on est en train d'en débattre. Ça, c'est une
avancée intéressante. Ça ne nous sera pas donné facilement. Il va falloir, à
l'automne, être très vigilants, très combatifs, appuyés — parce que
nous le sommes — par les regroupements d'aînés, mais voilà quand même
quelque chose qui pourra être mis à l'actif de Québec solidaire.
Et la commission Charbonneau, on le voit
très bien, elle nous donne raison sur toute la ligne. Depuis 2010, mon collègue
Amir Khadir, député de Mercier, ne cesse de dénoncer la corruption et la
collusion entre les partis politiques et les firmes de génie-conseil dans le
monde de la construction. Puis on est même allés plus loin, on a dénoncé la
collusion et la corruption dans des grandes firmes comptables, des firmes
d'avocats qui donnent à des partis politiques et qui ont des contrats en retour
lorsque ces partis se retrouvent au gouvernement. Tout ce qu'on a avancé depuis
2010 se trouve confirmé par la commission Charbonneau. Alors, si certains se
posent des questions sur notre rôle de chien de garde, je pense que, là, ils ont
leurs réponses.
On a combattu aussi, je l'ai fait en
particulier pour la Maison Marguerite, une maison pour femmes itinérantes dans
ma circonscription. Le maire de Montréal vient de poser un geste, ma foi, fort
honorable, qui est de sauver les six lits de la Maison Marguerite menacée de
fermeture en septembre. Mais nous allons continuer d'insister de façon très
vigoureuse auprès de la ministre Charlebois pour qu'à l'automne elle dépose un
plan d'action en itinérance, que tous les lits dans tous les refuges pour
personnes itinérantes restent ouverts et qu'il y ait même développement d'un
véritable plan d'action accompagné de budgets.
Alors, Québec solidaire sera, encore une
fois, lors de la prochaine session, de tous les combats. D'abord, celui qui
consiste à sortir progressivement du pétrole. C'est donc non à Anticosti et
c'est non à toute tentative d'extraire du pétrole au Québec. On n'en a pas
besoin, on doit aller vers des énergies vertes, des énergies renouvelables. On
va être extrêmement actifs dans ce dossier-là.
On va continuer d'être actifs dans tout ce
qui s'appelle l'austérité, autrement dit les coupes budgétaires, parce qu'elles
ont déjà commencé et elles font mal. On le voit à la CSDM, on le voit au CSSS
de la Montagne, des coupes de postes d'infirmières, par exemple. On le voit
pour les personnes handicapées qui se font couper des budgets d'aménagement de
logement. Il y a toutes sortes de secteurs où des personnes en chair et en os
vont être affectées par les coupures gouvernementales. Nous serons donc de tous
les combats que ces personnes et ces groupes vont mener.
Et nous allons surveiller de très près les
deux commissions que M. Couillard veut mettre sur pied, dont… a mis sur pied,
en fait : celle sur la réforme des programmes et celle sur la fiscalité.
Dans les deux cas, nous allons être très attentifs. Si M. Couillard veut
réformer un programme, bien, tiens, ça pourrait être celui qui consiste à payer
les pharmaceutiques bien trop cher pour les médicaments achetés par le gouvernement.
Nous allons lui en proposer un, nous, un programme, et ça va s'appeler Québec-Pharma.
Et, sur la fiscalité, si l'interrogation
du gouvernement, c'est : Comment mettre de l'argent dans les coffres de
l'État?, nous aurons des propositions, et ces propositions ne pénaliseront ni
les gens les plus pauvres, ni la classe moyenne, ce qui est l'antithèse de la
position gouvernementale. Nous allons donc, nous, réellement protéger le modèle
québécois, et je dirais même l'améliorer grandement, dans le sens d'une plus
grande justice et d'une plus grande écologie.
(Fin à 15 h 41)