L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, de formation professionnelle, d'alphabétisation et de jeunesse

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Dave Turcotte, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'emploi, de formation professionnelle, d'alphabétisation et de jeunesse

Version finale

Le vendredi 7 novembre 2014, 9 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trente-deux minutes)

M. Turcotte : Donc, on tenait à faire un point de presse aujourd'hui, avant l'interpellation que je ferai au ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, dans quelques minutes au salon bleu, sur la question des carrefours jeunesse-emploi, parce que le ministre a annoncé une modification majeure dans la mission des carrefours jeunesse-emploi, qui fait en sorte qu'on a deux jeunes qui sont ici avec moi : Myriam Croussette et Kevin Lacasse.

Donc, Myriam a eu des services du carrefour jeunesse-emploi, et Kevin a des services, à l'heure actuelle, du carrefour jeunesse-emploi, rt c'est deux exemples de jeunes qui, avec la réforme proposée par le ministre, n'auraient pu accès ou n'auraient pas eu accès aux services des carrefours jeunesse-emploi du Québec. Il faut savoir actuellement qu'il y a 60 000 jeunes par année qui sont aidés par les carrefours jeunesse-emploi. Avec la réforme, c'est 40 000 jeunes sur les 60 000 qui seront mis de côté.

Ironie du sort, l'ancien premier ministre du Québec, le premier ministre Jean Charest, se disait fan numéro un des carrefours jeunesse-emploi. Il aurait aimé être celui qui crée les carrefours jeunesse-emploi, il aurait aimé que ça soit son parti politique qui crée les carrefours jeunesse-emploi. C'est encore une autre ironie du sort, c'est son parti politique, à l'heure actuelle, qui veut mettre fin à la mission, à l'originalité, à la particularité des carrefours jeunesse-emploi, qui font leur force, qui amènent les résultats qu'on connaît, quand on voit que finalement le coût des carrefours jeunesse-emploi n'est pas un coût, c'est plutôt un investissement… ça rapporte plus à l'économie québécoise puis à l'État québécois d'avoir les carrefours jeunesse-emploi que de ne pas avoir les carrefours jeunesse-emploi.

J'aimerais aussi rappeler que le ministre, M. Blais, n'a toujours pas visité son carrefour jeunesse-emploi de sa circonscription, malgré des invitations répétées. J'ai eu l'occasion hier de le faire. J'ai eu l'occasion aussi de rencontrer des jeunes de carrefours jeunesse-emploi de Pierre-De Saurel, d'Iberville—Saint-Jean, de d'autres jeunes de Québec, mais aussi des jeunes un peu partout au Québec, des gens des carrefours jeunesse-emploi, qui m'ont témoigné et qui me témoignent encore… D'ailleurs, il y en aura une vingtaine de jeunes qui seront avec nous à l'interpellation aujourd'hui, qui m'ont témoigné de l'apport inconsidérable des carrefours jeunesse-emploi pour leur cheminement professionnel, pour leur cheminement académique, pour faire en sorte que ces jeunes-là puissent se lever chaque matin et avoir le goût de faire leur travail, d'avoir un emploi de qualité qui les valorise comme personne.

Avec les chiffres de l'emploi qui sont sortis aujourd'hui, on voit que, depuis l'arrivée au gouvernement du Parti libéral, 82 000 emplois temps plein ont été perdus. On n'a pas les moyens de mettre de côté un outil aussi important que les carrefours jeunesse-emploi qui aident actuellement des jeunes à se trouver un emploi ou à se chercher un emploi. On n'a pas les moyens de mettre de côté aucun jeune et aucun outil qui aide nos jeunes à se trouver un emploi quand on voit des chiffres aussi catastrophiques que 82 000 emplois de perdus à temps plein depuis avril dernier.

Donc, je vais céder la parole à Myriam qui va nous faire un témoignage de son passage au carrefour.

Mme Croussette (Myriam) : Oui. Bonjour. Dans le fond, moi, je suis Québécoise d'origine puis j'ai été aux États-Unis pour faire mes études, dans le fond, j'ai eu un baccalauréat et puis une M.B.A des États-Unis. Et puis je suis revenue au Québec pour des raisons financières, parce que j'avais besoin de subvenir à mes besoins.

Et puis pourquoi le carrefour jeunesse-emploi? Dans le fond, c'est parce qu'en ayant un… Je pouvais faire ma recherche d'emploi efficace tout en travaillant pour subvenir à mes besoins, comme je disais. Et puis, aux États-Unis, la recherche d'emploi est vraiment différente du Québec. Donc, c'était vraiment pour réapprendre un petit peu la culture de la recherche d'emploi au Québec.

Ce que m'a apporté le carrefour jeunesse-emploi, dans le fond, c'est vraiment très simple, ça va sonner cliché, mais c'est que j'ai pu décrocher l'emploi de mes rêves, qui était — ce qui est un petit peu notre sport national — qui était d'entraîner dans le sport du hockey. Donc, c'est un milieu très fermé puis probablement dominé à 95 % par les hommes. Donc, si je n'avais pas eu le soutien du carrefour jeunesse-emploi, ça n'aurait probablement pas été possible de décrocher cet emploi-là. Donc, c'est vraiment ça, je trouve que c'est vraiment important d'avoir les soutiens du carrefour jeunesse-emploi pour vraiment nous guider, nous structurer, nous pointer où aller. Donc, si on perd ce service-là, je pense que ça va être vraiment une erreur monumentale. Donc, je vous invite à vraiment inciter le soutien des carrefours jeunesse-emploi. Merci.

M. Lacasse (Kevin) : Bonjour, tout le monde. Moi, ça fait trois ans que je bénéficie de services au carrefour jeunesse-emploi. J'ai fait mon orientation là-bas après avoir travaillé dans différents domaines. Je ne trouvais plus ma place, je n'avais plus ma chaise. Donc, j'ai eu la chance de rencontrer une très bonne conseillère en orientation qui m'a permis de terminer mon secondaire, retourner à l'école pour étudier en éducation spécialisée, où j'étudie présentement au cégep de Sainte-Foy.

Comme je disais, ça fait trois ans que je suis au carrefour. Je bénéficie toujours de services qui me donnent un coup de main pour m'accompagner dans mon cheminement scolaire. Au fil du temps, je me suis rendu compte que, pour moi, le carrefour, c'est un petit peu comme un cabanon. Un cabanon, c'est un espace supplémentaire d'entreposage quand la maison déborde. C'est un endroit où on y stocke nos outils, parce que, pour moi, c'est ça, le carrefour jeunesse-emploi, c'est une possibilité pour les jeunes d'avoir des outils pour mener à terme leurs choix de carrière, donc éventuellement leur vie.

Ça peut paraître cliché, mais, des fois, notre cabanon, c'est un endroit de ressourcement. Des fois, on a besoin d'être seul, on a besoin de réfléchir, on a besoin de bricoler sur un projet. Encore une fois, c'est une autre opportunité que le carrefour jeunesse-emploi donne aux jeunes parce que le carrefour met les jeunes en avant-plan, en premier lieu. Donc, c'est le jeune qui va être maître de son parcours.

Avec la décision du gouvernement, présentement, moi, je vais perdre mes services à compter du 1er avril qui s'en vient. Je vous dirais que l'accompagnement que j'ai au carrefour a été comme une sorte de bouffée d'air, quelque chose qui m'a gonflé à bloc et qui a fait en sorte que, si je n'avais pas eu ces gens-là dans mon parcours, je n'aurais probablement pas terminé mon secondaire V et je ne serais probablement pas allé au cégep, parce que, pour moi, le cégep, c'était juste beaucoup trop gros. Donc, je tiens, encore une fois, à remercier les artisans du carrefour qui donnent un coup de main à la majorité des jeunes qui sont dans le besoin au Québec. Merci.

M. Turcotte : Donc, en terminant, avant la période de questions, ce que j'aimerais rappeler, c'est qu'avec la réforme proposée par le ministre tous les jeunes de moins de 18 ans n'auront plus accès aux carrefours jeunesse-emploi. Tous les jeunes qui ne sont pas à l'aide sociale ou qui ne sont pas sur l'assurance-emploi n'auront plus accès à l'aide des carrefours jeunesse-emploi. Donc, un jeune qui a un travail précaire, qui veut avoir un emploi de meilleure qualité, ne pourra plus avoir de service aux carrefours jeunesse-emploi. Un jeune qui ne peut pas avoir de l'aide sociale, parce que ses parents gagnent un peu trop ou parce que le jeune est sans adresse — un itinérant, par exemple, j'ai des cas dans ma circonscription qui ont été aidés, qui s'en sont sortis à cause de l'aide du carrefour jeunesse-emploi — ces jeunes-là n'auront plus accès.

Donc, c'est les 40 000 jeunes, sur les 60 000, qui seront mis de côté par la réforme proposée par le ministre. Donc, je demande, puis c'est pour ça aujourd'hui qu'on fait l'interpellation, pour que le ministre réalise, comprenne l'ampleur de la réforme qu'il propose, pour qu'il puisse recorriger le tir et faire en sorte que tous les jeunes au Québec soient aidés. Donc, je vous remercie beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions?

Mme Montgomery (Angelica) : O.K. Bien, je vais commencer en français pour M. Turcotte. On vient d'apprendre que le Québec a perdu 100 000 emplois à temps plein. Est-ce que je pourrais avoir votre réaction?

M. Turcotte : Bien, c'est 82 000 emplois qui ont été perdus à temps plein depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement libéral. C'est clair que c'est un désastre pour le Québec. 82 000 emplois, quand le gouvernement libéral, le Parti libéral, en campagne électorale, s'était engagé à créer 250 000 emplois durant le mandat, on est vraiment loin de la création du 250 000 emplois, surtout quand on sait que leur politique économique est basée sur le Plan Nord et on voit la chute des prix des métaux; quand elle est basée sur la stratégie maritime, et qu'on voit qu'il n'y aura pas d'emplois créés d'ici deux ans avec la stratégie maritime et avec l'accord de commerce… de l'Union européenne. C'est des emplois qui n'existeront pas rapidement.

Donc, de voir 82 000 emplois de perdus seulement depuis l'arrivée du gouvernement libéral, où il devait y avoir un effet libéral qui devait faire en sorte que l'emploi est créé partout au Québec, moi, je trouve que c'est vraiment urgent, urgent... Il reste encore quelques jours, quelques semaines au Parlement pour que le gouvernement dépose une stratégie économique. Il a mis de côté notre stratégie économique, soit, mais qu'il en dépose une, parce qu'on voit le résultat de l'effet libéral, c'est 82 000 emplois de moins au Québec à temps plein depuis leur arrivée au gouvernement.

Mme Montgomery (Angelica) : Ah, bien... Vraiment, c'est la nouvelle aujourd'hui, ça vient juste de sortir, c'est 100 000 maintenant. Mais je...

M. Turcotte : C'est encore pire.

Mme Montgomery (Angelica) : Je me demande en quelle manière est-ce qu'on pourrait dire que c'est à cause des actions libérales que ça arrive? De quelle manière... Est-ce que vous tirez un lien direct avec le gouvernement actuel?

M. Turcotte : Mais c'est clair en ce moment, avec le discours ambiant qu'on a de la part du gouvernement, avec l'abolition des CLD, avec l'abolition des CRE, avec la modification de la mission des carrefours jeunesse-emploi, avec les coupures dans tous les ministères, le gouvernement lance un message aux investisseurs et aux entrepreneurs du Québec : Faites attention, ça va mal sur le plan économique. C'est ça, le message du gouvernement. Donc, c'est clair, c'est clair que, si le gouvernement ne dépose pas une stratégie économique, une vraie stratégie économique comme on avait déposé, nous...

Quand on était au gouvernement, il y a des emplois qui ont été créés sous notre gouvernement, des milliers d'emplois qui ont été créés. Depuis qu'ils sont arrivés au gouvernement, la seule chose qu'ils ont faite, c'est de tasser notre stratégie économique qui créait des emplois, ils n'ont pas déposé de stratégie économique. La nature ayant horreur du vide, ça fait en sorte qu'on perd ces milliers d'emplois là à temps plein au Québec. Puis on n'a pas les moyens d'en perdre parce que c'est des revenus de moins pour le gouvernement.

Puis, en plus, avec l'entêtement du gouvernement de couper dans les services pour rééquilibrer les finances publiques, nous, on considère que c'est dans l'augmentation des revenus du gouvernement qu'on peut faire en sorte d'équilibrer les finances. S'il y a plus de gens qui travaillent, s'il y a plus d'entrepreneurs qui créent de la richesse, bien, ça va faire en sorte qu'il y ait plus d'argent qui rentre dans les coffres du gouvernement. On n'aura pas besoin de tout couper, de tout sabrer puis, par exemple, aujourd'hui, de mettre fin à la mission des carrefours jeunesse-emploi qui aident 40 000 jeunes à se trouver un emploi. Ces 40 000 jeunes là par année qui seront mis de côté, bien, c'est des jeunes de moins qui vont pouvoir contribuer au gouvernement.

Mme Montgomery (Angelica) : Madame, vous parlez anglais?

Mme Croussette (Myriam) : Yes.

Mme Montgomery (Angelica) : Can I ask you what kind of impact you think this will have on young people looking for work?

Mme Croussette (Myriam) :I think it's going to be devastating. I mean, if you have some financial responsibilities and, you know, you can't really get enough help from the Government, well, you have to work. So, if you can't get that help from the carrefour jeunesse-emploi, well, this is going to cut a lot from that help. And, I mean, what are people going to do? They're going to go and, you know, sell stuff? You know… So I just think that, if you have a goal, you've got to reach that goal, and, if they cut on that, people won't be able to get their dream jobs, so…

Mme Montgomery (Angelica) : When you hear that Québec has lost 100,000 full-time jobs, what are your thoughts?

Mme Croussette (Myriam) :I mean, it's not really good, that's pretty simple. I think we're… we want to create jobs, you know, we want to contribute to the economy, so, if we cut on those things to help people find jobs, well, we cut on the economy and we won't be able to decrease our debts, so…

Mme Montgomery (Angelica) : Puis-je avoir votre nom et votre titre?

Mme Croussette (Myriam) : Oui. Je suis Myriam Croussette, je suis entraîneuse de hockey dans un sport-études.

Mme Montgomery (Angelica) : Et vous travaillez dans un carrefour…

M. Turcotte : C'est une jeune qui a eu des services d'un carrefour jeunesse-emploi et, avec la réforme, n'aurait pas eu droit au service.

Est-ce qu'il y a d'autres questions? Ça va? Je vous remercie beaucoup.

(Fin à 9 h 46)

Participants


Document(s) associé(s)