(Neuf heures trente-trois minutes)
La
Modératrice
: Bonjour et bienvenue à ce point de presse du
député de Rosemont, porte-parole de l'opposition officielle en matière de
services sociaux, de protection de la jeunesse, de soins à domicile et de
prévention, M. Jean-François Lisée. Prendra d'abord la parole, la directrice
adjointe du ROP 03, Mme Véronique Vézina. Mme Vézina.
Mme Vézina
(Véronique) : Merci. Si je m'adresse à vous aujourd'hui, c'est en tant
que directrice adjointe du ROP 03, mais aussi en tant qu'utilisatrice des
services du réseau de la santé et des services sociaux, dont l'IRDPQ, et en
tant que maman et conjointe de personnes qui utilisent aussi leurs services.
Le Regroupement
des organismes de personnes handicapées de la région 03 se présente aujourd'hui
avec un constat peu reluisant du début de la mise en oeuvre de la
transformation du réseau de la santé et des services sociaux. Lors du dernier conseil
d'administration de l'IRDPQ, le 26 mars, les administrateurs et la haute
direction nous assuraient qu'aucun poste ne serait aboli, que les services
resteraient les mêmes. Ces responsables nous confirmaient alors que le
partenariat avec les personnes recevant des services ainsi qu'avec les groupes
les représentant était au coeur de leurs préoccupations et que cela serait dans
leurs recommandations sur la réorganisation du réseau due à la fusion des
établissements au sein du CIUSSS de la Capitale-Nationale.
Pourtant, la
veille, le 25 mars, ces mêmes gestionnaires annonçaient aux employés que
la situation budgétaire allait faire mal, que l'offre de services serait
affectée et les délais d'attente nettement allongés. Aucune concertation, à
peine de l'information filtrait. Plusieurs services avaient pourtant déjà été
abolis dans les 12 derniers mois. Le transport adapté aboli, le centre de
jour fermé, l'aide pour les personnes fréquentant l'établissement coupée,
horaire de restauration diminué. L'économie ne valait déjà pas la perte subie.
Suite à
l'intervention du chef de l'opposition officielle et du premier ministre en
Chambre la semaine dernière, nous entendions qu'avec 21 postes abolis à
l'IRDPQ, la prestation de services de réadaptation en déficience physique
serait maintenue. Creusant le dossier auprès des intervenants terrain et de
leurs représentants syndicaux, nous avons découvert depuis que d'autres
coupures s'ajoutent. 18 postes, dont la majorité en services directs.
Excusez-moi. Aux 39 postes désormais abolis s'ajoutent au moins une quinzaine
de départs à la retraite non remplacés, des réductions de services en coupant
quelques heures par-ci, par-là. D'autres coupures sont, en plus, envisagées.
Toujours aucune
implication des personnes ayant droit aux services, pas plus que de leurs
groupes représentatifs; toujours aucune transparence vis-à-vis de celles et
ceux pour et par qui sont censés exister les services; toujours aucune
compression des postes de gestionnaire; toujours aucune augmentation des délais
pour obtenir des services, malgré le non-respect des délais promis depuis 2008.
Au-delà de l'IRDPQ, des échos de la situation
actuelle dans l'ensemble du réseau de la santé et des services sociaux nous
font craindre que ce que nous dénonçons aujourd'hui n'est que la pointe de
l'iceberg sur laquelle s'échoue une réforme déjà à la dérive : soutien de
domicile, soutien en famille, réadaptation pour les personnes en déficience
physique, en déficience intellectuelle, en trouble du spectre de l'autisme,
pour les aides techniques, autant de services essentiels sauvagement coupés.
Combien de personnes et de familles attendent le respect des promesses, non
seulement du gouvernement, mais surtout des lois votées par l'Assemblée
nationale?
La réforme du réseau de la santé et des
services sociaux de 2003 nous a laissés sur notre faim. Celle de 2015 laissait
entrevoir une possible amélioration. Nous avons observé le ministre Barrette
promettre une nouvelle fois la lune. Avec colère, nous percevons désormais les
effets de cette nouvelle mascarade. Puisque se plaindre par le système autorisé
ne permet souvent que de perdre son temps, puisque les élections sont dans
trois ans, puisque s'indigner ne sert à rien, puisque le ministre a désormais
les deux mains sur le volant, puisque nos gestionnaires se disent coincés entre
les syndicats et les contraintes budgétaires, nous appelons les personnes ayant
des limitations, leurs familles, leurs amis à alimenter la boîte courriel des
ministres, des députés comme des médias, non pour se plaindre, plutôt pour dire
notre révolte, nos demandes, nos attentes, ce qu'on espère. Il est temps
d'optimiser les services du point de vue des personnes les requérant pour leur
indépendance et non seulement du point de vue de ceux qui les gèrent. Merci.
M. Lisée
: Écoutez, il
y a peu à ajouter à cette excellente plaidoirie, qui vient à la fois du coeur
et de la tête, parce qu'on est aux prises en ce moment avec un gouvernement qui
affirme que l'équilibre budgétaire ne fera mal à personne, n'aura aucun impact
sur les services, et la réalité, pourtant, elle s'exprime quotidiennement, que
ce soit chez les toxicomanes, chez les prestataires d'aide sociale, dans les
réseaux de la santé, de l'éducation, chez les élèves, chez les services qu'on
leur offre, et on voit qu'il y a des postes qui sont coupés.
Si on nous disait : Le deuxième
adjoint du directeur du marketing perd son emploi, on dirait : Bon, bien,
c'est dommage pour lui. Si on nous disait qu'à la photocopie il y aura deux
personnes au lieu de quatre, on dirait : Bon, bien, ils vont s'organiser.
Mais ce n'est pas ce qu'on nous dit aujourd'hui, là. Neuf éducateurs
spécialisés, trois orthophonistes, trois ergothérapeutes, deux techniciens en
loisirs, une psychologue, un technicien en braille. Le technicien en braille,
il faisait quelque chose pour les non-voyants, n'est-ce pas? Il ne peut pas
être remplacé par quelqu'un qui faisait le service de la paie. Un éducateur
physique, six assistants en réadaptation pour les services à l'enfance, deux
postes au service de garde pour les services à l'enfance, un sauveteur pour le
bassin thérapeutique à l'enfance. Il faisait quelque chose. On ne peut pas dire
qu'il ne faisait rien, on ne peut pas dire qu'il ne remplissait pas un besoin.
Un brancardier, un instructeur qui accompagne les personnes ayant une déficience
auditive, une infirmière auxiliaire pour les services aux adultes, une
infirmière à l'enfance.
Ces postes-là sont coupés, et tous à un
seul endroit, à l'institut de réadaptation Québec, à un seul endroit. Et qui va
là? 14 000 personnes de la capitale et de la région de la capitale
qui ont des déficiences motrices, visuelles, auditives, des déficiences du
langage et de la parole. Et là le premier ministre, la semaine dernière, en
réponse aux questions du chef de l'opposition, a dit : Non, non, c'est juste
de la réaffectation. Parce que, savez-vous, comme il y a moins d'accidents de
la route, il y a moins de besoins. Ce serait une bonne nouvelle, s'il n'y avait
plus de liste d'attente. Ça se saurait. Mais il y en a, des listes d'attente. Il
y a 850 personnes en attente de soins à l'institut. Alors, ce n'est
pas comme si on se retrouvait devant des salles d'attente vides, et là on doit
réaffecter les besoins. Non, non, les besoins sont là, le temps d'attente est
de trois mois. Il y a non seulement des listes d'attente, mais il y a trois
mois d'attente. Et, pour la déficience du langage et de la parole, le temps
d'attente est de six mois. Quelle est la réponse du gouvernement? On va couper
trois orthophonistes. Quelle bonne idée!
Alors, aujourd'hui, les personnes sont là
avec nous, ceux qui ont des besoins, ceux qui utilisent ces services, ceux
auxquels ces professionnels accordaient leur temps, leur talent, leur
savoir-faire; et ces professionnels qui ne seront plus là cette semaine, la
semaine prochaine, dans deux semaines pour rendre ces services-là.
Alors, on demande au gouvernement puis au
ministre de sortir du déni. Les services sont coupés. Ça a des impacts sur la
santé physique et psychologique de population vulnérable. Alors, on sait qu'il
arrive que, face à la réalité, le gouvernement change d'avis.
CHSLD, la semaine dernière, il trouvait
normal d'augmenter les tarifs au-delà de l'inflation. La réalité les a
rattrapés, ils y ont réfléchi pendant quelques jours et, avec la pression
populaire, ils ont dit : Finalement, ce n'est pas une bonne idée.
On pense que, de la même façon, ce n'est
pas une bonne idée de faire une quarantaine de coupes à l'institut de réadaptation
de Québec, et qu'il revienne au bon sens et qu'il annonce que, non, tout bien
considéré... Et sans aucun lien avec le fait qu'il y a des élections partielles
dans deux comtés de Québec, hein? Si ça peut les aider à les amener vers la
bonne décision, pourquoi pas? Parce que les électeurs de Chauveau et de Jean-Talon
sont très attentifs à ce que fait le gouvernement en ce moment.
En tout cas, quelles que soient les
raisons qui les amènent à voir la réalité et à rétablir ces postes, c'est ce
qu'on demande au gouvernement et au ministre de la Santé. Merci.
La Modératrice
: Régys
Caron, Journal de Québec.
M. Caron (Régys)
:
Bonjour, M. Lisée. Bonjour aux gens qui vous accompagnent. Donc, on parle d'une
quarantaine de postes, M. Lisée?
M. Lisée
: Oui. Alors, déjà,
la semaine dernière, lorsque le premier ministre a dit que tout allait bien, il
y avait déjà 21 postes qui étaient abolis. Mais depuis, le premier ministre... il
y a eu 12 postes supplémentaires, quelques postes administratifs, mais on n'en
parle pas de ceux-là. On dit : O.K., ceux-là, on va les laisser faire.
Mais donc on est passés de 21 postes de professionnels ou d'aidants à la santé
à 35 postes qui seront coupés à l'institut.
M. Caron (Régys)
: Vous
avez l'assurance que ces gens-là ne seront pas réaffectés ailleurs?
M. Lisée
: Quand bien
même ils seraient réaffectés ailleurs, les listes d'attente sont à l'institut.
Les gens vont à l'institut.
M. Caron (Régys)
: Il y
en a peut-être ailleurs, des listes d'attente.
M. Lisée
: Écoutez,
pour l'instant, là, les gens qui ont des traitements à l'institut, qui
attendent à l'institut, personne n'a été avisé qu'ils pourraient avoir leur
traitement ailleurs. Alors, sûrement que ce qu'ils disent, à la santé, c'est
qu'il y a des départs à la retraite chaque année et qu'on va assumer ces
départs-là. Mais personne ne dit qu'il y aura, au total, autant de gens qui
travaillent sur ces dossiers-là maintenant que c'était le cas avant ces coupes.
M. Caron (Régys)
: Ce
que vous nous dites, c'est que le gouvernement prétend qu'il n'y a pas d'effet,
et vous démontrez ce matin que ce n'est pas vrai.
M. Lisée
: Absolument. Il
y a un effet... Voulez-vous répondre, monsieur? Allez-y.
M. Binet (René) : Alors, mon
nom est René Binet. Je suis directeur général du Regroupement des personnes
handicapées visuelles. Juste un exemple, on a une personne chez nous qui est
membre, qui est aux études actuellement. Elle vient de s'acheter un ordinateur,
et normalement on est supposés mettre à jour son logiciel pour qu'elle
puisse... c'est une personne aveugle, pour qu'elle puisse avoir accès à son
ordinateur, à toutes les informations. Et on l'a mise sur une liste d'attente,
c'est trois mois. Normalement, le décret, on a un règlement, au niveau des
aides visuelles, qui dit clairement que les personnes doivent être desservies lorsqu'elles
sont aux études et au travail. Cette personne-là va attendre trois mois, son
ordinateur va traîner sur la table pendant trois mois. Ça, c'est un exemple
concret, là.
M. Caron (Régys)
: Où
devrait-on couper, M. Lisée, si on ne le fait pas dans les services?
M. Lisée
: Bien,
écoutez, moi, j'ai quelques suggestions à vous faire, là. Par exemple, il y a
un ancien P.D.G. d'Hydro-Québec qui s'en va avec une prime de 500 000 $,
un demi-million, et ensuite une retraite de 500 000 $ par année. Je
pense que ce serait bien de le remettre à l'institut. On a payé combien… un
million de dollars à Mme Robillard, qui a une pension fédérale, une pension du Québec,
pour faire la révision des programmes. Je pense qu'elle aurait pu faire ça pour
un dollar, là. Il y a un million qu'on aurait pu mettre là. La prime de M.
Bolduc, aussi, on aurait pu le mettre là; sa prime de départ, on aurait pu la
mettre là. Puis ça, c'est juste du petit change, là, juste du petit change. Il
y a d'autres solutions, il y a d'autres façons de faire, il y a d'autres. C'est
certainement, là… ce n'est pas ces gens-là qui doivent payer pour le déficit
zéro. Ça, c'est la dernière réponse possible.
M. Pelchat (Pierre)
:
Bonjour. Pierre Pelchat du Soleil. Mme du ROC…
Mme Vézina (Véronique) : Du
ROP.
M. Pelchat (Pierre)
:
Excusez-moi, je ne me rappelle plus votre nom.
Mme Vézina (Véronique) : Mme
Vézina.
M. Pelchat (Pierre)
: Mme
Vézina, c'est quoi votre… Quel a été votre sentiment, votre réaction quand vous
avez entendu qu'on coupait autant de postes à l'institut, avec les conséquences
sur les services? Ça a été quoi votre sentiment, première réaction :
d'incrédulité ou de révolte? C'est quoi?
Mme Vézina (Véronique) : La
révolte et le manque de respect. Le manque de respect parce qu'on nous avait
garanti qu'il n'y aurait aucun changement et que les services seraient
maintenus. Puis je vais vous donner un exemple de ma révolte. M. Lisée faisait
référence à un poste de brancardier qui a été coupé récemment. Ce poste de
brancardier là permettait aux gens, comme n'importe qui qui va dans un
établissement du réseau de la santé, de pouvoir aider les personnes à aller à
la toilette.
Maintenant, un gestionnaire à l'IRDPQ a
répondu aux personnes qui avaient besoin de cette assistance : Maintenant,
quand vous allez venir ici, mettez une couche. Qu'est-ce que vous diriez, vous,
en tant qu'individu, si on vous disait : Maintenant, quand vous venez dans
un établissement du réseau de la santé, on n'a plus de toilette, mettez une
couche? C'est insultant, révoltant, c'est un manque de respect. Il faut savoir
qu'à l'IRDPQ, leur but, c'est de rendre les gens autonomes. Après avoir rendu
des gens autonomes, maintenant, on leur dit le contraire. Revenez en arrière.
On vous avait montré, on vous avait donné des techniques avec du soutien pour
aller à la salle de bain. Bien, maintenant qu'on vous a montré ça, on ne
l'applique plus. Mettez-vous une couche, ça va être moins compliqué puis ça va
nous coûter moins cher.
Mme Brassard-Hallé (Aude) : M.
Lisée, Aude Brassard, Radio-Canada. Je voulais voir… sur un autre dossier, il y
a des gens qui sont ici présentement, des familles dont les enfants vont se
retrouver probablement le bec à l'eau en septembre parce qu'on a coupé les
budgets pour des écoles spécialisées. Vos commentaires là-dessus, là. Les deux
familles sont à l'Assemblée nationale aujourd'hui.
M. Lisée
: Oui, et d'ailleurs
ils vont être dans les gradins. Il y a un effet cumulatif des compressions. Il
y en a qui sont à l'aide sociale, qui touchent les toxicomanes, il y en a qui
sont au ministère de l'Éducation, qui touchent les enfants en difficulté dans
toutes les classes du Québec, puisque maintenant ils sont considérés comme des
enfants sans difficulté, ce qui est une absurdité totale. Donc, il va y avoir
une lourdeur plus grande. On voit qu'il y a des enfants autistes, d'ailleurs,
qui sont renvoyés chez eux parce que ces cas lourds là, les écoles n'ont plus
les budgets qu'elles avaient auparavant. Elles les avaient auparavant. Et on
voit, pour Louis-Jolliet, c'est la même chose.
Donc, il y a un effet cumulatif sur toute
la chaîne de solidarité et de soutien que le Québec avait réussi à construire
au cours des 40 dernières années, et parfois on se dit : Bon, bien là,
c'est terminé, ils ont juste fait ce bout-là, puis on voit que, parce qu'ils
ont aboli les conférences régionales des élus, qu'il y avait des budgets pour
certains programmes, là, on n'a plus ça. Parce qu'ils ont aboli les centres
locaux de développement, qui avaient des budgets pour certains petits
programmes, on n'a plus ça. Parce qu'ils abolissent les forums jeunesse, il en
manque un autre bout. Et donc ils sont en train de détricoter le filet de la
qualité de vie qu'on avait élaboré, qui n'était pas parfait, qui n'était pas
optimal, mais plus ils en enlèvent, plus on se rend compte que ça valait
quelque chose.
Et donc la dégradation des services sur
toute la chaîne, bien, va faire en sorte que ça va coûter plus cher plus tard
parce que les situations qui sont maintenant prévenues ou traitées seront moins
prévenues, moins traitées, vont s'aggraver. Les gens vont se retrouver à
l'urgence, à l'hôpital, puis là c'est 600 $ par jour, contrairement aux
quelques dollars qu'on dépense ici et là pour faire de la prévention.
Mme Brassard-Hallé (Aude) : Et
dans le cas de ces familles-là, ce qu'elles plaident aussi, c'est que les
budgets avant étaient attachés aux jeunes et alors que, là, maintenant, ils
sont attachés à des commissions scolaires. Est-ce que, pour vous, dans tout un
débat autour du rôle des commissions scolaires, est-ce que ce serait aussi ça,
quelque chose à revoir, la façon de faire ça?
M. Lisée
: Ce que Mme
Vézina disait tout à l'heure, c'est que, si on veut optimiser puis on veut…
tout le monde veut optimiser, en faire plus avec les dollars que nous avons, il
faut optimiser à partir du besoin de la personne, du jeune, du citoyen, du
patient, et là, autour de cette personne-là, voir : est-ce que c'est la
commission scolaire? Est-ce que c'est l'école? Est-ce que c'est le ministère de
la Santé? Est-ce que c'est le parent qui devrait avoir le budget? Ça, c'est la
bonne question à se poser.
La bonne question, ce n'est pas optimiser
le budget de la commission scolaire puis faire en sorte que les impacts à la
baisse se retrouvent un peu partout parce qu'il fallait atteindre le chiffre,
là. Non, ce qu'il faut atteindre, c'est l'autonomie des étudiants, des
personnes qui sont en recherche d'autonomie en sachant que ça va créer des
économies plus tard à la fois pour le système de santé puis pour l'ensemble de
l'économie.
Journaliste
: So, Mr. Lisée, why are you
all here today?
M. Lisée
: Because we want the Government to have a reality check. The Liberal
Government has been saying for a year that all these
costs, these cost cutting measures would have no impact on services, that
somehow it would only be for the managers, in the services of the photocopy or
the accountant. Well, these people here are not accountants and they're not
managers. They are people who had services from nurses, from orthophonists,
from all sorts of professionals
that have been cut at their institute for reinsertion in Québec City. 39 cuts, 39 people who did not
work in management, who worked in helping the young, the visually impaired, the
mentally impaired or others to gain autonomy. And these professionals are no longer or will not be
any longer at the employ at the institute within a few weeks.
Journaliste
: And yet the Government says that it is all just a reorganization, that the funds are
pretty much the same. We keep hearing about these cuts. Did they run out of
managers to fire? What happened?
M. Lisée
: Well, certainly, on
these… they fired four managers and 39 non-managers. So this is the reality.
And if the situation were that
things are going so well that nobody is waiting anymore for care, we'd
say : OK, well, there are less needs, so less offer, but that's not the
case. I mean, the people waiting for care at the institute have an average
waiting time of three months, three months for language and… let me make sure
of my… six months for language and three months overall. And they are cutting
services on these needs particularly.
And, you know, they seem
to be saying that some of these people will be hired in other healthcare
facilities in the Québec area.
Well, this is the institute for readaptation of these illnesses specifically.
So this is the place where the services will be needed. If they want to abolish
it and say : Well, we'll have the services elsewhere, we can have… it will
be a bad decision, but we could discuss it. But now they're saying that there
is less need for at the institute, which will remain, and the facts simply say
that, no, there are not less needs. The needs are there and they are not fully
met as we speak.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 54)