(Seize heures deux minutes)
M. Legault
: Oui. Donc,
bonjour, tout le monde. Je suis accompagné de Nathalie Roy et de Simon
Jolin-Barrette.
Écoutez, on veut réagir au rapport
Charbonneau qui a été déposé aujourd'hui. Il y a plusieurs des
60 recommandations qu'on appuie pour mieux contrôler, limiter la
collusion, la corruption dans le monde de la construction.
Ce que le rapport confirme, par contre, c'est
que, même si on n'a pas réussi à trouver des preuves exactes de lien entre des contrats
publics et de l'argent qui a été donné par les firmes de construction, il reste
que, quand même, on a de nombreux exemples de montants importants qui ont été
donnés, année après année, par des firmes de construction aux partis
politiques, et on a aussi des preuves de listes d'entreprises, qui avaient des
contrats du gouvernement, qui étaient sollicitées.
Donc, même si on ne fait pas le lien, il
reste que, quand même, les listes d'entreprises qui recevaient des contrats ont
été utilisées par les partis politiques pour faire ce qu'on appelle du
financement sectoriel, donc solliciter directement les responsables des entreprises
qui transigent avec le gouvernement.
Évidemment que ça a amené beaucoup de
cynisme dans la société. On peut dire qu'actuellement il y a un lien de
confiance qui est brisé entre les citoyens et le gouvernement. Il y a une
apparence énorme de conflit d'intérêts, où des firmes de construction financent,
à coups de millions de dollars, les partis politiques et obtiennent des contrats
du gouvernement. Je pense qu'il n'y a aucun chef qui est à l'abri du travail
qu'il a à faire et puis je m'inclus là-dedans. On a tout un travail à faire
pour rebâtir la confiance des citoyens à l'égard des partis politiques et du
gouvernement.
Donc, je pense, la première chose qu'on
devrait faire, tout le monde, chaque chef de parti politique, c'est d'offrir
nos excuses. L'ADQ, le PQ, le Parti libéral ont utilisé ce qu'on appelle le
financement sectoriel pour solliciter, de façon quasi illégale, sûrement
inacceptable, des fonds d'entreprises de construction ou de génie. Donc, c'est
pour ça qu'aujourd'hui je tenais, comme chef de ma formation politique, là, qui
est la CAQ, qui a fusionné avec l'ADQ, à m'excuser auprès des Québécois. J'ai
demandé, en Chambre, vous l'avez vu, à trois reprises, à Philippe Couillard de
reconnaître ses torts, de reconnaître qu'il y a des erreurs qui ont été faites
aussi au Parti libéral dans les méthodes de financement. Malheureusement, à
trois reprises, Philippe Couillard a refusé, de façon très arrogante, de
s'excuser auprès des Québécois.
Donc, je lui demande à nouveau, je crois
que c'est important, si on veut être capable de tourner la page, que chacun des
chefs... je le demande aussi à Pierre Karl Péladeau de s'excuser pour les
méthodes inacceptables, indéfendables qui ont été utilisées dans le passé pour
collecter de l'argent dans les partis politiques. Sur ce, je passe la parole à
Nathalie Roy.
Mme Roy
(Montarville)
:
Merci, chef. Si vous permettez, je vais mettre mes lunettes. Alors, le fameux
rapport Charbonneau, nous l'attendions, ça fait quatre ans. C'est très, très
volumineux. Je ne sais pas si vous avez réussi à passer tous à travers des
1 700 pages; dans mon cas, non, pas pour le moment. J'en ai des bouts,
mais pas tout. Donc, on va le lire très, très attentivement parce qu'il y a
plusieurs choses là-dedans, et je pense qu'on va trouver d'autres choses qui
seront intéressantes.
Ça étant dit, je peux vous dire cependant
qu'on est allé naturellement au niveau des conclusions et des recommandations,
et nous avons déjà un préjugé favorable à l'égard de plusieurs recommandations
qui sont faites, notamment, je peux vous en nommer quelques-unes, allonger le
délai de prescription de certaines poursuites pénales, revoir le mode de
nomination du commissaire à l'UPAC et s'inspirer de celui du DPCP, accroître
l'expertise interne au ministère des Transports du Québec, réduire les délais
de paiement aux entrepreneurs en construction, adopter une loi permettant aux
citoyens de poursuivre les fraudeurs au nom de l'État. Donc, c'est un bref
aperçu, il y en a davantage, mais c'était pour vous dire qu'il y a déjà des
choses avec lesquelles on est tout à fait en faveur dans les recommandations de
ce rapport Charbonneau.
Concernant les constats du rapport,
cependant, et c'est là que je vous dis ce sera intéressant de faire une
lecture très, très approfondie de ces 1 700 pages, force est d'admettre,
si on se fie aux réponses que les libéraux nous ont données tout à l'heure en
Chambre, vous avez pu les entendre, que le PLQ refuse de voir la réalité en
face. De plus, le Parti libéral a prétendu devant la commission Charbonneau, c'est
bien important, certaines choses, je les ai nommées lors de mes questions tout
à l'heure en Chambre, et le Parti libéral du Québec a dit n'avoir jamais
sollicité de financement auprès des entreprises, n'avoir jamais eu connaissance
des pratiques auxquelles avaient recours les firmes de génie et entreprises de
construction, que ni les errements de certaines personnes ou les stratagèmes
utilisés par certaines firmes ne peuvent être attribuées au Parti libéral, que
les témoignages à la commission Charbonneau ne permettent pas d'établir de lien
direct ou indirect entre le financement politique du PLQ et l'octroi de
contrats publics lorsque le PLQ était au gouvernement.
On a entendu le gouvernement nous répéter
ces choses, c'était dans le rapport de la commission. Cependant, si vous allez
plus loin dans le rapport de la commission, on voit carrément des
contradictions. On voit que la commission Charbonneau démolit l'argumentaire du
Parti libéral. Le rapport indique clairement — j'ai toutes les pages,
si vous les voulez — que les pratiques de financement sectoriel et de
prête-noms étaient publiquement connues des partis politiques depuis le début
des années 2000, que le financement sectoriel du Parti libéral du Québec a
augmenté de façon importante en vue des élections de 2003. Ces pratiques de
sollicitation assidues, insistantes auprès des milieux d'affaires expliquent en
bonne partie cette augmentation du financement sectoriel.
Il y a eu, au Parti libéral du Québec,
l'adoption de nouvelles cibles de financement de 100 000 $ pour
l'ensemble des ministres. Ça, vous le savez, ça a été répété, c'est écrit noir
sur blanc que des cabinets politiques... on apprend que des cabinets politiques
s'impliquaient activement dans l'octroi des contrats en échange de financement
politique. On apprend aussi en lisant ce rapport que cette implication du
politique dans l'octroi des contrats et des subventions lui servait de levier
pour solliciter des contributions politiques auprès d'entreprises, et, en
conséquence, un lien clair unissait l'obtention de contrats publics par des
entreprises et le financement des partis politiques.
Donc, on voit qu'il y a un double discours.
Donc, au cours des prochaines semaines, nous serons très, très vigilants et on
va s'assurer que le Parti libéral du Québec mette en oeuvre les recommandations
du rapport Charbonneau. Nous sommes prêts à prendre des questions.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Comment expliquez-vous le refus du premier ministre de s'excuser? Que traduit
ce refus-là?
M. Legault
: Bien, je
pense, c'est de l'arrogance de la part de M. Couillard. On le voit, là, il
semblait avoir un malaise, en tout cas, ceux qui étaient présents, là, dans...
au salon bleu, je voyais qu'ils n'avaient pas l'air très fiers de lui après ses
trois non-réponses.
Évidemment, là, on doit l'avoir prévenu de
faire attention, mais, à un moment donné, là, il me semble que c'est
élémentaire d'au moins s'excuser, d'au moins reconnaître, là, qu'il y a des
méthodes qui ont été utilisées qui n'étaient pas acceptables. Il faut lui poser
la question. Je n'ai pas compris pourquoi il ne s'est pas tout simplement
excusé. Ce n'était pas lui qui était chef à ce moment-là, comme moi, je n'étais
pas chef de l'ADQ à l'époque de ce qui s'est passé à l'ADQ, mais je pense qu'à
un moment donné, si on veut tourner la page puis si on veut que les Québécois
reprennent confiance, il faut au moins admettre nos torts.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Est-ce que Renaud Lachance, le commissaire qui a signé une dissidence, aujourd'hui
fait preuve de naïveté? Est-ce que je comprends que vous souscrivez davantage à
l'analyse de la commissaire France Charbonneau?
M. Legault
: Bien, je
pense qu'évidemment ce n'est pas facile de trouver des preuves, hein? Il aurait
fallu avoir un fonctionnaire qui accepte de confirmer qu'il s'est fait demander
par un ministre de donner un contrat. Il aurait fallu faire le lien entre ça
puis l'argent qui a été reçu.
Ce n'est pas simple de faire la
démonstration, mais on a juste à se poser la question : Pourquoi les
firmes de construction puis les firmes de génie ont donné, pendant ces années,
des millions de dollars aux politiciens? Est-ce que c'était seulement parce
qu'ils appuyaient la cause, le parti politique? Je ne pense pas, là. C'est
qu'il y en a plusieurs qui sont venus dire : Bien, je pensais que ça
pouvait m'aider ou, en tout cas, empêcher de me nuire. Donc, ils faisaient un
lien puis il y avait de la sollicitation qui se faisait dans ce sens-là aussi
en disant : Bien, vous avez eu des contrats, donc peut-être que ça serait
bon que vous donniez de l'argent au parti.
Ce n'est peut-être pas un lien direct
comme Renaud Lachance aurait voulu le voir, comme on le voyait, par exemple, à
Montréal, où on disait : Bien, je donne 1 % aux partis politiques. Ce
n'était pas un lien direct comme ça, mais on voit que les montants augmentaient
avant les élections, donc avant qu'un parti s'en aille au pouvoir. Donc, je
pense que de toute évidence, en tout cas, il y a un lien de confiance qui est
rompu avec la population parce qu'il y a une grosse apparence de conflits
d'intérêts.
M. Croteau (Martin)
:
Est-ce que vous êtes déçu qu'il n'y ait pas eu de blâme ou de personne qui a
été nommée plus explicitement comme étant à la cause des problèmes? Je pense, entre
autres, en politique provinciale.
M. Legault
: Oui, mais
on est dans une situation... puis j'aime bien une des recommandations où on
parle d'imputabilité, hein? Parce que ce qu'on comprend de l'époque de Jean
Charest et puis même, on pourrait dire, de Gérald Tremblay à Montréal, c'est
qu'ils aimaient mieux ne pas savoir, hein? Et moi, j'aime bien la recommandation
qui dit : Il faudrait que les rapports financiers soient signés par le
chef du parti, que le chef du parti, un peu comme dans une entreprise, s'assure
que les contrôles internes ont été mis en place pour s'assurer qu'il n'y a pas
de choses illégales de faites, donc qu'on arrête d'avoir cette distance où on
dit : Bon, ça, c'est Marc Bibeau qui s'en occupe, puis ce n'est pas moi,
Jean Charest, là. C'est un peu ça, là, que je sens, même de la part de Philippe
Couillard, tu sais : Oh! ce n'est pas moi qui s'occupe... mais il faut que
le chef du parti, là, prenne la responsabilité, soit imputable pour les
méthodes de financement de son parti.
M. Croteau (Martin)
:
Vous avez parlé de confiance tantôt. Est-ce que, selon vous, les Québécois
peuvent avoir confiance que la commission est effectivement allée au fond des
choses en matière de corruption au Québec?
M. Legault
: Bien, écoutez,
on apprenait hier que déjà, dans le déneigement à Montréal, il y a encore des
problèmes compte tenu du faible nombre aussi d'entreprises qui soumissionnent
dans certains contrats. Il y a des raisons, là, d'être prudents pour l'avenir.
Je pense, ça ne sera jamais réglé. Il faudra toujours être prudents, s'assurer
qu'on mette en place les vérifications nécessaires, qu'on s'assure, dans chaque
soumission, qu'il y a vraiment une compétition, une concurrence entre un
certain nombre d'entreprises, donc s'assurer — puis c'est une des
recommandations aussi — que les gens compétents au ministère des
Transports soient capables... Tu sais, moi, je me dis toujours, là... on nous a
dit que, dans bien des cas, les prix étaient soufflés de 20 % ou
30 %. Comment ça se fait qu'un ingénieur d'expérience n'est pas capable de
voir que le prix est soufflé de 20 %, 30 %? Si c'était son propre
argent, il le verrait. Donc, il faut avoir de l'expertise. En tout cas, dans
les 60 recommandations, là, il y a encore du travail à faire.
M. Croteau (Martin)
:
Ce que je veux dire, c'est est-ce que... tu sais, sur le travail de la
commission elle-même, est-ce que la commission est allée au fond des choses?
Est-ce qu'elle a fait son travail adéquatement à vos yeux?
M. Legault
: Je pense
que oui. Je pense que la commission avait comme mandat de mettre à jour des
stratagèmes. Moi aussi, là, j'ai pris rapidement connaissance du rapport. On a
des grandes sections sur les stratagèmes. Je pense qu'aujourd'hui, là, il n'y a
personne qui peut dire qu'il est naïf, là, hein? Toutes les façons de faire de
la collusion, de faire de la corruption, soit avant la soumission ou pendant,
je pense que là, au moins, on sait ce à quoi on a affaire. Mais il n'y aura
jamais une loi qui va nous garantir qu'il n'y aura pas de corruption. Ça prend
aussi un bon jugement, une bonne gestion. Il faut être efficace, il faut avoir
des dirigeants qui se demandent : Est-ce que j'ai eu un bon prix? Est-ce
que j'ai eu un bon contrat? Est-ce que ça a été bien négocié? Est-ce qu'il y
avait de la concurrence? C'est ça qu'il faut faire, là.
Mme Lajoie (Geneviève)
:
Sur la transparence, la ministre Vallée, aujourd'hui, en Chambre, a dit que
c'était par souci de transparence qu'ils n'avaient pas permis aux journalistes
d'avoir un huis clos, un briefing technique avant sur le contenu du rapport. Qu'est-ce
que vous en pensez?
M. Legault
: Bien, ça
ne tient pas debout, là. Ça ne tient pas debout, là. On le fait quand il y a
des rapports volumineux, hein? Quand on a les documents du budget, il y a des
centaines de pages à lire. Là, on avait 1 700 pages à lire, là.
J'essaie de me mettre à votre place, puis mettez-vous aussi à notre place, dans
l'opposition, de réagir en quelques heures à un rapport de
1 700 pages.
Moi, je pense que ce n'est pas de la
transparence, là. Eux voulaient être sûrs que, justement, il y ait comme un
flou, lors de la publication du rapport, donc que les gens n'aient pas vraiment
eu le temps de voir chaque exemple puis de bien les analyser. Moi, je trouve ça
inacceptable, ce qu'elle a fait. Puis ce n'est pas la commission Charbonneau
qui a pris cette décision, c'est la ministre de la Justice.
M. Lacroix (Louis)
:
Est-ce que vous pensez qu'il y a un lien avec le fait qu'il y ait une grosse
conférence de presse à Ottawa aujourd'hui sur les réfugiés?
M. Legault
: Bon, écoutez,
il y a une mise à jour économique jeudi. Je pense qu'évidemment, là, les
libéraux ne devaient pas avoir très hâte de sortir ce rapport-là, puis évidemment,
en ne donnant pas la chance de le lire à l'avance, bien, ils minimisent les
dégâts.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Dans ce contexte-là, était-il approprié que le gouvernement reçoive le document,
le rapport une heure d'avance?
M. Legault
: Bien, si c'est
le cas, là... puis effectivement la réponse de M. Fournier n'était pas claire tantôt.
Si M. Fournier l'a eu une heure avant, puis que nous, on ne l'a pas eu une
heure avant, puis que les journalistes ne l'ont pas eu une heure avant, là, c'est
inacceptable.
M. Bellerose (Patrick) : Comment
expliquez-vous qu'on n'ait pas vu M. Charest et M. Bibeau venir témoigner
lors des audiences publiques?
M. Legault
: Bien, c'est
une bonne question. C'est une bonne question. Il faut poser la question à Mme
Charbonneau.
M. Bellerose (Patrick) : ...témoigner?
M. Legault
: Bien,
écoutez, pas plus que vous, là, mais je vois quand même, là, que... Écoutez,
Marc Bibeau, on dit qu'une année il a ramassé à lui seul 800 000 $,
là. Il me semble que je l'aurais fait témoigner. Même chose Jean Charest.
C'était quand même lui qui était le responsable du financement au Parti libéral.
C'est difficile à expliquer, effectivement.
M. Croteau (Martin)
:
Justement, ça ne jette pas un doute sur le travail de la commission, selon
vous?
M. Legault
: Bien, je
pense que la commission s'est concentrée beaucoup à essayer de voir s'il y
avait des liens, c'est-à-dire s'il y a des contrats qui avaient été donnés par
des fonctionnaires sous des ordres de certains ministres. De toute évidence,
ils ont eu de la misère à obtenir ces preuves-là. Donc, ils ont peut-être
décidé de s'arrêter là.
Mais sur le financement sectoriel, il y a beaucoup
de gens qui sont venus comme témoigner, dire : Oui, on collectait, mais il
n'y avait pas de lien, bon. Est-ce que Jean Charest en aurait dit plus?
M. Lacroix (Louis)
: Le
nom de Mme Julie Boulet est mentionné, je pense, c'est 132 fois dans le
rapport, quand on fait une recherche, là. Est-ce qu'elle a toujours sa place à l'Assemblée
nationale?
M. Legault
: Bien, écoutez,
nous, on a demandé que le premier ministre la sorte de son caucus, comme je
l'ai fait avec Daniel Ratthé à l'époque. Je pense qu'il faut avoir du courage à
un moment donné. On ne peut avoir quelqu'un qui avoue avoir fait du financement
auprès des entreprises, qui avoue avoir sollicité des entreprises qui ont eu
des contrats de son propre ministère. Jusqu'où on accepte, là? Il me semble que
M. Couillard, là, est très lousse.
M. Bellerose (Patrick) : ...en
fait, on a vu que le fédéral a décidé de ralentir un peu la cadence. Est-ce que
vous... une réaction...
M. Legault
: Bien, on
est contents. Écoutez, là, on le demandait la semaine dernière. M. Couillard et
M. Trudeau continuaient, jusqu'à la semaine dernière, à s'obstiner à dire que
c'était possible, de façon sécuritaire, de faire entrer 25 000 réfugiés
d'ici le 31 décembre. De toute évidence, là, il y en a qui ont vu la lumière en
fin de semaine, puis là ils nous disent que ça va aller jusqu'au 28 février, ce
qui est plus réaliste.
M. Croteau (Martin) : Qu'est-ce
que ça va changer? Est-ce que ça va favoriser l'accueil de ces réfugiés-là au
Québec, entre autres, où des gens avaient émis des réticences?
M. Legault
: Bien, moi,
je veux qu'on se comprenne tous, là. Je pense que c'est unanime, en tout cas à
l'Assemblée nationale, là, il y a des gens qui sont dans des camps de réfugiés,
dans des conditions extrêmement difficiles. Plus rapidement on pourra les
accueillir, mieux ça sera, mais on ne doit pas faire de compromis sur la
sécurité. On doit s'assurer que toutes les vérifications soient faites.
M. Croteau (Martin)
:
Bien, justement, est-ce que ce délai est de nature à rassurer ceux qui avaient
des craintes quant à la sécurité, finalement?
M. Legault
: Je pense
que ça peut aider. Ça peut aider de dire : Effectivement, on va prendre le
temps qu'il faut avant d'accepter puis de faire arriver des réfugiés.
M. Lacroix (Louis)
: M.
Couillard a déjà dit qu'il allait parrainer une famille. Allez-vous faire la
même chose?
M. Legault
: Non,
j'ai... Écoutez, là, j'ai déjà deux garçons et puis une épouse, et puis je suis
occupé, il me semble, dans une semaine, là. Donc, je vais laisser ça à
d'autres, là. Bravo, par contre, c'est un beau geste de sa part.
M. Gallagher
(Kevin) : First, on the Charbonneau
Commission, basically, your reaction for how you feel Mr. Couillard responded.
M. Legault
:
OK. I think that what I said this afternoon is… I presented my excuse to
Quebeckers about what happened with the ADQ at the time. But it's clear, even
if there is not a direct link that has been proven, it's clear that all
parties, including the ADQ, but especially the Liberal
Party and the Parti québécois… They collected millions of dollarsindirectly from companies. They called that
«financement sectoriel», but in fact they were asking construction companies
managers to supply $20,000, $30,000, $40,000, and the commission wasn't able to
prove that there is a link between this money and contracts given to these same
companies.
But, at least, it doesn't
look good, and I think, if we want to rebuild the
confidence between the population and politicians, we should all present our excuses. That's what I
did. Unfortunately, Mr. Couillard refused, this afternoon, to present his
excuses to the Québec people. I
think it's too bad, because we need at least that people in charge say : We
were wrong and, in the future, we will make sure that it doesn't happen anymore.
M. Gallagher (Kevin) : You mentioned the public confidence, the support cost them may be
between $30 and $40 million to put together. Has this been even a step, even if the recommendations are taken toward rebuilding
some of that confidence in that Quebeckers have in their government?
M. Legault
:
I think we have two problems. There was a problem of corruption and collusion,
but there's also a management problem. It doesn't make sense that we give
contracts at 20% or 30% over the market price without knowing. So it's in the
recommendations.
For example, we should
have experienced people at the Transport Department in order to make sure that
prices make sense. But we need to have better management, make sure that, in
all submissions, we have real competition. And, right now, I think we have some
recommendations who will permit to make sure that we reduce corruption, but we
also need to improve the management of public contracts.
M. Gallagher (Kevin) : Quickly, just on the refugees' announcement from the federal
Government. I guess we're not going to get that 25,000 by the end of December. 10,000,
and they're going to spread it out a little bit. But do you feel that Québec is
ready to take on that number of refugees as far as integration, jobs, health
care, the temporary housing, all that kind of stuff?
M. Legault
:
I'm happy to see Mr. Couillard and Mr. Trudeau accepting today our proposals
of last week, because last week what we said is that we think we can accept
25,000 refugees, but we don't think it's realistic to that before December 31st and make sure that security authorizations are
got by the federal Government and the people responsible for that. So I'm happy
to see that we push the limit date at February 28th. That's what we were
asking.
M. Gallagher (Kevin) : How confident are you with those security screening protocols?
M. Legault
: I'm sure that the vast majority of these people are victims and
they want to be here to get rid of ISIS. So I'm not too scared, but we have to
make sure and do all the verifications. Thank you.
(Fin à 16 h 25)