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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le mardi 22 mars 2016, 11 h 30

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente-huit minutes)

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde. Bien, écoutez, mes pensées aujourd'hui vont d'abord aux victimes des attentats à Bruxelles. Donc, je voudrais être en pensée avec tout le peuple belge qui est plongé aujourd'hui dans un drame important, tragique, là. On parle d'une trentaine de morts, 200 blessés, et c'est une attaque, évidemment, qui est en plein coeur de l'Union européenne.

Ce qu'on voit de plus en plus, c'est que les attaques sont organisées, font de plus en plus de victimes, et ça nous ébranle dans notre quotidien. Évidemment, on a vécu les victimes québécoises au Burkina Faso. Là, aujourd'hui, bon, après Paris, c'est maintenant Bruxelles.

Je pense qu'il y a une chose qu'on doit se dire, c'est que nous sommes en guerre actuellement, et personne n'est épargné. Ce qui est arrivé à Bruxelles aujourd'hui aurait pu se produire à Montréal, aurait pu se produire à Toronto. Et il faut comprendre qu'actuellement il y a un combat, un combat qui doit s'organiser, puis on doit mener ce combat tout le monde ensemble contre le terrorisme islamiste. Je pense qu'il faut oser nommer le mal si on veut bien le combattre. Il faut être implacables, il faut être déterminés, il ne faut reculer devant aucun moyen pour combattre ce terrorisme islamiste.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va prendre des questions. Louis Lacroix, Cogeco.

M. Lacroix (Louis) : M. Legault, est-ce que... vous dites qu'on est en guerre en ce moment. Est-ce que vous trouvez qu'on met suffisamment de moyens actuellement pour combattre le terrorisme?

M. Legault : Bon, je ne suis pas certain que ça soit la bonne journée aujourd'hui. Peut-être que demain on pourra parler de façon un peu plus détaillée, mais ce que je vous dirais, c'est qu'il ne faut reculer devant aucun moyen, que ce soit le gouvernement canadien à l'international, que ça soit aussi le gouvernement québécois, dans la lutte à ce qu'eux appellent le radicalisme, là, ce que nous, on appelle l'intégrisme et même l'islamisme. Il faut être capables de s'assurer qu'on évite que des jeunes vulnérables s'engagent dans ce genre d'activités terroristes.

C'est inquiétant de voir que ça revient à répétition dans les grandes métropoles qui ressemblent à la nôtre, finalement. Donc, il ne faut reculer devant aucun moyen puis il va falloir prendre tous les moyens, autant à Ottawa qu'à Québec, pour lutter contre l'intégrisme, lutter contre l'islamiste et s'assurer qu'il y ait le moins de personnes qui se joignent à ces mouvements.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que c'est un appel que vous lancez au gouvernement du Québec, ça, d'en faire davantage, M. Legault?

M. Legault : Bien, écoutez, comme je vous dis, là, aujourd'hui, on va d'abord être avec le peuple belge avant de s'attaquer au gouvernement de M. Couillard, mais on sait qu'on est en train d'étudier le projet de loi n° 59... Il faut s'assurer, là, qu'on comprenne bien ce qui se passe, là. Ce n'est pas un acte d'un fou désaxé qui est sorti de nulle part, là. À répétition, ce sont des islamistes qui frappent d'une façon organisée, qui veulent s'en prendre à notre liberté. Et on est visés autant ici, au Québec, qu'en Europe, donc il faut prendre les moyens et s'assurer, là, qu'on mette les agences de renseignements, la sécurité... puis, à l'international, je pense qu'on doit faire un appel à Justin Trudeau pour qu'on collabore plus que jamais à la lutte contre ce terroriste.

La Modératrice : Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Ce que vous sous-entendez, c'est que la réponse du gouvernement canadien à la lutte contre l'État islamique n'est pas suffisante actuellement, entre autres avec le retrait des appareils puis le redéploiement pour aller faire de la formation, là. Pour vous, ce n'est pas suffisant, là.

M. Legault : Bien, écoutez, moi, j'aurais préféré qu'on garde les CF-18 canadiens. Par contre, là, comme je vous dis, aujourd'hui, on veut être d'abord du côté du peuple belge. On aura l'occasion demain, dans les prochains jours, de discuter des positions du gouvernement Couillard, du gouvernement Trudeau. Mais ce que je vous dis aujourd'hui, là, c'est qu'il ne faut reculer devant aucun moyen pour lutter contre cet intégrisme qui est religieux, qui est associé à l'islamisme et qui est inquiétant. Écoutez, là, encore une trentaine, là, 34 morts, 200 blessés, ce n'est quand même pas rien, là, dans un aéroport, dans une station de métro. Ça aurait pu arriver ici, au Québec.

La Modératrice : Nicolas... Tu en as une autre, oui? Désolée, Alain. Deuxième question.

M. Laforest (Alain) : Sur un autre sujet, il y a des ministres, encore ce matin, qui confirment qu'ils ont des objectifs de financement, là, pour faire la campagne électorale. Je vais vous poser ma question en deux volets. Est-ce que, pour financer votre campagne électorale, vous avez des objectifs de financement dans les circonscriptions? Et est-ce que vous considérez que, pour un ministre du gouvernement, amasser entre 10 000 $ et 20 000 $, c'est correct dans le contexte actuel?

M. Legault : Bon, d'abord, je veux vous dire que demain... probablement demain, je vais faire une déclaration puis des propositions, que je devais faire aujourd'hui, puis vous allez comprendre, avec les attentats à Bruxelles, qu'on a choisi de remettre ce point de presse à demain. Mais déjà, ce que je peux vous dire, c'est que tous les partis — j'ai été au Parti québécois, mais maintenant je suis à la CAQ — tous les partis essaient de se donner des objectifs de financement. Maintenant, il faut s'assurer que ces objectifs-là soient raisonnables, et c'est peut-être ce qui a manqué du côté du Parti libéral au cours des dernières années, c'est le côté raisonnable des objectifs.

M. Laforest (Alain) : 10 000 $ à 15 000 $, c'est raisonnable, pour vous?

M. Legault : Bien, nous, on donne des objectifs de 5 000 $ à nos députés. Donc, on pense que 5 000 $, c'est plus raisonnable.

Journaliste : M. Legault, justement, est-ce que vous lancez un message comme plusieurs le font, plusieurs politiciens le font, lorsqu'il y a des attentats comme ceux-là, de ne pas se laisser abattre ou de ne pas se laisser gagner par la peur? Parce que c'est ce qui attend les gens, là. Deux attentats en Europe, on sent la terreur, là-bas, là.

M. Legault : Effectivement, il faut se dire qu'on est capables de gagner, mais, pour gagner, il ne faut reculer devant aucun moyen, autant à Québec qu'à Ottawa, puis évidemment s'entendre avec tous les participants dans les organismes internationaux pour combattre. Et puis d'abord nommer... osons nommer, là, ce terrorisme islamiste qui nous fait mal à répétition. À peu près à tous les six mois, il arrive un drame grave, là, donc il est temps qu'on se mette ensemble puis qu'on agisse.

Journaliste : Mais il y a des gens qui pourraient, à ce moment-là, reprocher, par exemple, d'être trop fermés, d'avoir une attitude de fermeture, là, si... Est-ce que, de votre côté, vous vous dites... prendre des mesures peut-être plus sur le plan politique? Mais on vous a reproché...

M. Legault : Je pense qu'il ne faut pas faire d'amalgame, là. J'entendais le Parti libéral, là, mettre ensemble le PQ puis le Front national, là. Écoutez, là, le Parti libéral mélange tout, là, actuellement. On n'ira pas comparer le Front national avec le parti de René Lévesque, là. C'est exagéré ce que fait le Parti libéral, puis, quand on exagère, on banalise.

Donc, ne faisons pas d'amalgame, mais ne soyons pas naïfs. Il y a, on l'a vu au collège Maisonneuve, par exemple, des jeunes qui sont vulnérables à être entraînés dans cette guerre, et il faut prendre tous les moyens pour combattre ce terrorisme puis s'assurer que ces radicaux qui prêchent à répétition contre nos valeurs, bien, qu'ils soient débusqués puis empêchés de le faire.

La Modératrice : Merci.

Journaliste : M. Legault, vous dites : Tous les moyens, prendre tous les moyens. Il y a des gens qui s'inquiètent pour les libertés individuelles. Il y a le projet de loi n° 59 critiqué par la commission des droits pour des raisons de droits de la personne. Quand vous dites «tous les moyens», ça veut dire aussi prendre des moyens qui pourraient restreindre grandement les libertés individuelles.

M. Legault : Bien, écoutez, que les gens puissent exprimer leur opinion, c'est une chose. La CAQ a fait une proposition concrète dans le cadre du projet de loi n° 59. On ne devrait pas permettre à des radicaux de prêcher à répétition contre les valeurs québécoises, contre des valeurs fondamentales comme la démocratie, comme l'égalité entre les hommes puis les femmes. Ça ne devrait pas être permis, puis c'est ça qu'on devrait encadrer dans le projet de loi n° 59. Ce n'est pas d'empêcher les gens de donner leurs opinions, c'est d'empêcher des gens de prêcher à répétition contre nos valeurs fondamentales. C'est ça qu'il faut bien encadrer. Puis il faut oser nommer le mal, il faut oser nommer l'intégrisme, nomme l'islamisme. Nulle part, dans le projet de loi n° 59, on ne prononce ces deux mots.

Journaliste : Maintenant, quand vous dites «tous les moyens nécessaires» — je reviens avec ma question — même du côté d'Ottawa, là, il y a des gens qui disent que, bon, on a des services de surveillance, là, où essentiellement les lois ont été changées de telle sorte que ça brime les droits individuels. On est surveillés tout le temps, on n'a pas besoin de mandat, on...

M. Legault : Bien, il faut trouver un équilibre, là, mais il faut être capables en même temps aussi de ne pas être naïfs puis se donner les pouvoirs nécessaires pour être capables d'intervenir lorsqu'on voit que quelqu'un se radicalise, quand on voit des cellules qui se développent, de pouvoir intervenir. C'est une question d'équilibre puis de sécurité de la population. Merci, tout le monde.

(Fin à 11 h 48)

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