L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le jeudi 7 avril 2016, 8 h 15

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures vingt et une minutes)

M. Legault : Oui, écoutez, le gouvernement libéral de Philippe Couillard a fait la moitié de son chemin, mais on voit qu'il est déjà à bout de souffle. Cette journée marque la mi-mandat, mais, dans les faits, ça sonne davantage comme un lendemain de veille pour les Québécois, un lendemain de veille qui est marqué par une hausse brutale du fardeau fiscal.

Depuis deux ans, le fardeau fiscal net des récentes annonces du dernier budget, on voit une hausse de 1 300 $ par année par famille. Ça veut dire que, quand on additionne, là, les tarifs de garde, les tarifs d'électricité, les taxes scolaires, au total, là, les familles québécoises ont 1 300 $ de moins dans leurs poches depuis que Philippe Couillard est premier ministre du Québec.

Même manque de vision en éducation. On le voit, les écoles tombent en ruines — ça prendrait 3,5 milliards pour les mettre à niveau — aucun plan pour lutter contre le décrochage. On a un gouvernement, donc, qui avance à vue d'oeil. Les jeunes méritent mieux que ça. Ça sera impossible de créer de la richesse, de créer de la prospérité si on n'investit pas davantage en éducation. L'avenir passe par l'éducation.

Donc, le bilan des libéraux, c'est moins de services, plus de taxes puis toujours de la corruption. Après le manque de vision, on voit qu'il y a aussi un manque de sensibilité. Quand M. Couillard dit qu'il veut augmenter de 20 % le nombre d'immigrants sans aucun plan pour mieux les intégrer, c'est irresponsable. Je répète que la CAQ propose des tests, oui, obligatoires pour respecter et connaître les valeurs et notre langue, le français.

À mi-mandat, je crois, au Québec, là, qu'on est à un point tournant et on voit qu'on a un gouvernement libéral qui rame dans la gravelle. Pourquoi? Parce que, dans le fond, ce gouvernement-là n'est pas là depuis deux ans, il est là depuis 12 ans. Si on oublie une parenthèse d'un an et demi du Parti québécois, le gouvernement libéral est là, avec à peu près la même équipe, depuis 12 ans. Et le monopole libéral vieillit mal, il craque de partout, de M. Charest à M. Couillard en passant par Sam Hamad, c'est un vieux système de vieux réflexes, une vieille façon de faire, et je crois que c'est appelé à disparaître dans deux ans.

Et vous l'avez vu dans le sondage qu'on a commandé à la firme Léger, quand on demande aux Québécois : Est-ce que vous pensez que la situation s'est améliorée depuis 10 ans?, 88 % des Québécois croient que l'économie ne s'est pas améliorée, 85 % qui paient plus d'impôts, 74 % qui pensent que la qualité des services en santé ne s'est pas améliorée, 85 % pensent que la qualité en éducation ne s'est pas améliorée, 86 % pensent que la situation du français ne s'est pas améliorée, donc c'est un échec sur toute la ligne pour les 12 années libérales. Donc, cette semaine, le premier ministre a donné un congé de maladie à Sam Hamad, je pense que la population va donner un long congé à l'équipe du Parti libéral en 2018.

On a, donc, en conclusion, un gouvernement qui est usé, fatigué, résigné, et j'ai confiance qu'en 2018 on va être prêts pour un grand changement, puis il y a seulement la CAQ qui peut débloquer le Québec, qui peut libérer le Québec du monopole libéral et de l'obsession référendaire du PQ.

La Modératrice : Marie-Laurence Delainey, TVA.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : M. Legault, vous avez parlé de lendemain de veille, vous avez parlé de M. Hamad et de son congé de maladie, si ce qui a déjà été annoncé dans les médias ce matin, puis que ça se confirme, que M. Hamad, effectivement, renonce à ses privilèges et même démissionne de son poste de ministre, est-ce que ce sera suffisant pour M. Couillard de faire le travail, à votre avis?

M. Legault : Bien, moi, je pense que M. Couillard doit poser un geste fort. Un geste fort, ça veut dire quoi? D'abord, reconnaître, hein, reconnaître que les pratiques n'étaient pas acceptables, que M. Hamad a manqué de jugement, et donc c'est pour ça qu'il lui retire son poste de ministre, pas parce que Sam Hamad a décidé par noblesse de quitter ce poste-là, parce qu'il a manqué de jugement.

Maintenant, l'argent qui a été collecté par Marc-Yvan Côté en 2007, 2008, 2009, au moment où il avait son certificat de sollicitation, si M. Couillard veut tourner la page, cet argent-là doit être remboursé. Or, M. Couillard continue à s'obstiner à dire : Le délai de prescription ne sera pas plus que sept ans. Ça veut dire que l'argent qui a été collecté en 2007, 2008, 2009 par Marc-Yvan Côté, banni à vie du Parti libéral du Canada, va rester dans les coffres du Parti libéral du Québec pour l'élection de 2018. Donc, il ne s'en sortira pas seulement en ayant la démission temporaire de Sam Hamad du Conseil des ministres, là, il doit poser un geste beaucoup plus fort que ça s'il veut commencer à rétablir la confiance de la population à l'égard de la classe politique.

Mme Delainey (Marie-Laurence) : Si le délai de prescription pouvait changer, par exemple, est-ce que le financement politique d'un gouvernement actuel peut être imputable, si on compare avec les années précédentes, comme l'ère Charest, par exemple?

M. Legault : Bien, écoutez, pourquoi le délai de prescription est de 20 ans pour les entrepreneurs en construction, mais sept ans pour le Parti libéral du Québec? Pourquoi deux poids, deux mesures? Puis là on a la preuve, on a la preuve, là, ils n'ont pas signé un certificat de sollicitation pour rien à Marc-Yvan Côté en 2007, 2008, 2009, ce sont des années qui sont hors délai de prescription. Puis M. Couillard, il n'est pas gêné, là, à l'Assemblée nationale, il dit : Jamais je ne vais rembourser cet argent-là qui a été collecté avant 2010, puis il espère que les Québécois vont tourner la page puis vont passer à d'autre chose. Non, les Québécois ne vont pas tourner la page tant qu'il ne mettra pas cet argent-là de côté en fiducie comme l'avait fait le Parti libéral du Canada avec le scandale des commandites.

La Modératrice : Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.

M. Robillard (Alexandre) : M. Legault, est-ce que M. Hamad a encore sa place dans le caucus libéral, selon vous, dans les circonstances?

M. Legault : Bien, écoutez, pour l'instant, ce qu'on sait, c'est qu'il a manqué de jugement. Bon, moi, je pense qu'on ne peut pas avoir un ministre qui a manqué autant de jugement. Est-ce qu'il peut être député? C'est discutable, là, ce n'est pas idéal, mais on va, dans ce cas-là, peut-être attendre de voir le résultat de l'enquête du Vérificateur général, du Commissaire à l'éthique, voir s'il y a d'autre chose qui sort de l'UPAC, voir s'il y a quelque chose qui sort du DGEQ. Donc, on peut attendre, mais c'est certain qu'il ne peut pas rester ministre, là; député, on va attendre de voir les conclusions.

M. Robillard (Alexandre) : Et pourquoi ça ne serait pas idéal qu'il reste député?

M. Legault : Bien, écoutez, quelqu'un, là, qui sait, hein... puis, s'il y en a un qui connaissait le passé de Marc-Yvan Côté, c'est bien Sam Hamad. Donc, qu'une personne dise : Je reçois un téléphone de Marc-Yvan Côté, je vais le rencontrer, il me parle d'une subvention à une entreprise, et moi, je vais voir Michelle Courchesne puis je lui demande où est rendue la subvention... Moi, là, si j'avais un ministre qui avait fait ça, là, ça ferait longtemps qu'il ne serait plus dans mon Conseil des ministres. Mais, comme député...

M. Robillard (Alexandre) : ...vous dites : Ce n'est pas idéal qu'il soit député.

M. Legault : Oui, bon, est-ce qu'on lui tape sur les doigts? Est-ce que c'est suffisant? Mais, bon, disons qu'on a un député qui manque de jugement. Peut-être... J'espère au moins qu'il s'occupe bien de ses citoyens, hein, qu'il s'occupe aussi bien des citoyens de Louis-Hébert que de ceux de Rivière-du-Loup.

M. Robillard (Alexandre) : M. Couillard, hier, il a dit que clairement, là, les échanges entre M. Hamad puis M. Côté, c'était une forme de lobbyisme dans lequel il ne semble pas y avoir eu d'enregistrements au registre. On est toujours incapables de savoir s'il y a une enquête du Commissaire au lobbyisme. Quand le premier ministre lui-même constate que, clairement, il y a quelque chose, est-ce que c'est normal que le commissaire ne soit pas capable de dire s'il est actif dans ce dossier-là?

M. Legault : Bien, j'espère qu'il est actif puis j'espère qu'il va déposer un rapport. Maintenant, il nous a expliqué qu'il ne voulait pas dévoiler toutes les enquêtes qui étaient en cours. Mais moi, je souhaite que le Commissaire au lobbyisme enquête parce que, quand c'est rendu que même le premier ministre avoue que Marc-Yvan Côté n'avait pas son certificat de lobbyiste... Ce qu'on sait, par contre, c'est qu'il avait son certificat pour solliciter des fonds pour le Parti libéral du Québec.

La Modératrice : Hugo Lavallée, Radio-Canada.

M. Lavallée (Hugo) : Bonjour, M. Legault. L'émission Enquête, hier, nous a appris qu'il y a des ministres qui, non seulement devaient recueillir 100 000 $, mais bien 150 000 $, notamment en 2009. Qu'est-ce que ça nous révèle, selon vous, sur les pratiques de financement du Parti libéral et sur leur transparence?

M. Legault : Bien, écoutez, d'abord, ils ramassaient beaucoup d'argent, hein, donc ça met une pression qui n'est pas souhaitable sur des personnes, ça les... ça peut, à un moment donné, les ouvrir, les inciter à peut-être commettre des gestes qui ne seraient pas légaux. Bon, évidemment, quelqu'un qui résiste fort et puis qui est bien, bien intègre, même s'il a 150 000 $, il va le faire correctement, mais ce n'est pas idéal. Puis c'est pour ça que je suis très, très content... puis la CAQ a été toujours favorable à ramener le montant de 3 000 $ à 100 $. Donc, aujourd'hui, ça se serait impensable, ce genre d'objectif.

M. Lavallée (Hugo) : Pensez-vous que le parti aurait dû être plus proactif dans le dévoilement de cette information-là? Parce qu'on était resté sous l'impression que l'objectif était 100 000 $, et là on apprend qu'il y a ce chiffre de 150 000 $. Est-ce que ça vous...

M. Legault : Bien oui, il aurait dû être transparent. Puis je vous rappelle qu'à une entrevue vendredi matin, Sam Hamad n'a pas dit la vérité, hein, il a dit qu'il n'avait jamais ramassé plus que 100 000 $. Là, on voit qu'il en a ramassé 150 000 $, donc, transparence, s'il vous plaît.

M. Lavallée (Hugo) : Un autre sujet. Il y aura élection partielle lundi dans Chicoutimi, un comté assez nationaliste. Est-ce que c'est un test, justement, pour votre virage nationaliste, cette élection partielle là?

M. Legault : Bien, écoutez, on commence, depuis quelques mois, notre virage nationaliste. Je vous corrigerai en disant que c'est un comté qui est très souverainiste — j'ai été souvent là avec Stéphane Bédard — ça remonte à son père, Marc-André Bédard. Donc, c'est très souverainiste, c'est un château fort, là, péquiste, souverainiste. Je vous dirais que nous, on investit pour 2018.

La Modératrice : Simon Boivin, Le Soleil.

M. Boivin (Simon) : Bonjour, M. Legault. Plusieurs ont l'impression qu'il est possible que les choses qui soient sorties récemment émanent de perquisitions qui ont été faites par la police et que, là, il y a des documents qui fassent jour. Est-ce que c'est une bonne chose, que ces fuites-là, selon vous?

M. Legault : Bien, c'est inquiétant, c'est inquiétant de voir qu'il y a des fuites qui, peut-être, viennent de la police, là. Vous avez lu l'article de Louis Lacroix, là on voit les informations qu'a obtenues l'émission Enquête, c'est inquiétant si ça vient de la police.

M. Boivin (Simon) : Pourquoi c'est inquiétant si ça vient de la police? Est-ce que c'est signe que peut-être on n'a pas de preuves suffisantes pour porter des accusations au-delà de...

M. Legault : Écoutez, moi, je pense que l'information qui est ramassée par la police, là, les citoyens s'attendent à ce que ça demeure confidentiel.

M. Boivin (Simon) : Puis, sur l'argent collecté par Marc-Yvan Côté, vous demandez son remboursement, c'est ce que je comprends?

M. Legault : Oui, mais je demande de le remettre en fiducie, mais je demande aussi de changer le délai de prescription. Parce qu'actuellement, là, vous voyez comme moi, Jean-Marc Fournier répète, là, un peu comme un perroquet, à chaque jour, une motion qui a été votée pour rembourser l'argent pour les sept dernières années. Mais, on peut faire mieux que ça puis on doit faire mieux que ça. Quand on apprend que Marc-Yvan Côté collectait pour le Parti libéral en 2007, 2008, 2009, donc hors du délai de prescription, bien, il faut que Jean-Marc Fournier arrête de faire le perroquet puis relise à tous les jours, 10 fois, la motion qui dit sept ans, il faut aller à 20 ans, comme on l'a fait pour les entrepreneurs en construction.

M. Boivin (Simon) : Mais, au fond, ma question, c'est : Est-ce que vous avez des indications, autres que la réputation de M. Côté, qui vous donnent à penser que l'argent collecté par M. Côté a pu être collecté en dehors des règles en vigueur?

M. Legault : Bien, écoutez, regardez les actes d'accusation. L'UPAC l'a arrêté, l'accuse de corruption, de financement illégal, d'avoir essayé de corrompre des fonctionnaires, c'est des accusations graves, là. Je ne pense pas que l'UPAC, de façon non sérieuse, viendrait ternir l'image de quelqu'un sans avoir un peu de preuves.

Mais, évidemment, là, l'autre problème que j'ai, c'est que ces procès-là, on me dit que ça va prendre trois, quatre ans. Donc, ça veut dire que s'il y a de l'argent sale au Parti libéral, ils vont pouvoir s'en servir lors de la campagne électorale de 2018. Ça n'a pas de bon sens que le Parti libéral essaie de se faire élire en 2018 peut-être avec de l'argent sale collecté par Marc-Yvan Côté, peut-être par Nathalie Normandeau, peut-être par Sam Hamad. Écoutez, là, il doit poser un geste. Je pense que, oui, il y a peut-être la présomption d'innocence, mais il y avait la même présomption d'innocence au moment du scandale des commandites, puis les libéraux fédéraux avaient mis 750 000 $ en fiducie pour une question de perception face à la population.

Je pense que, si on demande à la population c'est quoi, les probabilités que le procès vienne conclure qu'il y a eu de l'argent collecté illégalement, les gens pensent qu'il y a une grande probabilité. Donc, M. Couillard ne peut pas se mettre la tête dans le sable puis dire : Moi, j'attends le DGEQ. Le DGEQ, d'abord, il ne peut pas reculer plus que sept ans, et il va attendre les procès de l'UPAQ, et ça va se passer en 2020. Merci. Merci, tout le monde.

(Fin à 8 h 36)

Participants


Document(s) associé(s)