L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de M. Éric Caire, leader parlementaire adjoint du deuxième groupe d'opposition

Version finale

Le jeudi 7 avril 2016, 11 h 49

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures cinquante minutes)

M. Caire : Alors, évidemment, je voulais, à mon tour, réagir à l'annonce de Sam Hamad aujourd'hui, qui, à notre avis, n'est pas une annonce, là, c'est Chronique d'une démission annoncée. Dans le fond, ce qu'il nous a annoncé aujourd'hui, c'est qu'il arrêterait de toucher un salaire qu'il ne méritait plus. Pas sûr, là, que c'est une grande nouvelle.

Par contre, ce qu'on sait maintenant, c'est que, depuis le début de cette histoire-là, Sam Hamad ne reconnaît pas Philippe Couillard comme son chef. Pour moi, c'est la conclusion. Pourquoi? Parce que jeudi, au moment où les faits sont avérés, il commence par les nier, dire : Je ne démissionnerai jamais.

Le lendemain ou le surlendemain, on apprend qu'il se retire temporairement du Conseil des ministres, après discussions avec Philippe Couillard, mais il garde son salaire, sa limousine et ses avantages.

Sans la permission de Philippe Couillard, un deuxième pied de nez qu'il fait à Philippe Couillard, deuxième affront au leadership de Philippe Couillard, il décide de quitter pour la Floride alors que le premier ministre n'est absolument pas au courant, n'a jamais autorisé ça.

Et un troisième affront aujourd'hui. Le premier ministre a toujours dit que Sam Hamad reviendrait au Québec pour répondre aux questions des journalistes. Ce matin, pseudoannonce, petite larme à l'oeil, quitte la salle sans répondre à la moindre question, alors que ça avait été promis par le premier ministre du Québec.

Donc, pour le premier ministre, c'est un oeil au beurre noir à son leadership et un sévère oeil au beurre noir à son leadership.

Maintenant, je pense qu'il ne faut pas se laisser distraire, là, par les histoires tristes. Sam Hamad nous a dit : Il y a 20 ans, j'ai traversé l'océan avec deux petites valises. Fort bien. Tant mieux. Mais ce qui nous intéresse, c'est : En 2009, qu'est-ce qu'il transportait dans ses valises? Parce que, tant qu'il ne nous le dira pas, c'est nous, les valises.

Et pour vous démontrer en dollars ce que ça veut dire : Sam Hamad a un objectif de 100 000 $ en 2008, collecte 92 000 $; Marc-Yvan Côté, fin 2008, se profile, hein, arrive dans le décor en disant qu'il faut s'occuper de la campagne de financement de Sam Hamad. En 2009, en 2009, Sam Hamad, non seulement son objectif est-il passé de 100 000 $ à 150 000 $, mais, cette fois-là, il atteint et il dépasse son objectif.

Alors, nous, ce qu'on veut savoir, là : Il y a combien de «Côtédollars» dans les valises de Sam Hamad? On veut avoir une réponse à cette question-là. Et on n'est pas dupes, on sait très bien que le délai de prescription fait en sorte que le DGEQ ne pourra pas enquêter. Le DGEQ ne va pas prendre des ressources des enquêteurs pour aller fouiller des années, sachant très bien que toute preuve qu'il pourrait collecter, de toute façon, va finir à la poubelle. Le DGEQ ne fera pas ça, il a d'autres choses à faire, le DGEQ.

Alors, au Parti libéral, à Philippe Couillard, à Sam Hamad, nous disons : Vous avez deux choix : vous donnez les outils au DGEQ pour qu'il puisse enquêter ces années-là ou vous ouvrez vos livres. Sinon, ce sera, encore une fois, la grande noirceur, et Philippe Couillard réussira à faire moins en matière éthique que Jean Charest. Là-dessus, je suis prêt à recevoir vos questions.

M. Lavallée (Hugo) : Je ne suis pas certain de comprendre votre logique. Vous dites : M. Côté est arrivé en 2009, puis c'est ça qui a permis à Sam Hamad de soudainement atteindre son objectif, mais...

M. Caire : Ce n'est pas exactement ce que j'ai dit, en fait.

M. Lavallée (Hugo) : ...c'est parce qu'il était solliciteur depuis 2007, là, si on comprend le document. Alors, c'est quoi, le lien avec... la différence entre 2008 et 2009?

M. Caire : O.K. Je vais... D'abord, il était solliciteur 2007, 2008, 2009. Si vous vous fiez aux courriels de Marc-Yvan Côté, fin 2008 Marc-Yvan Côté dit... Je vais trouver le courriel, si vous me permettez. Marc-Yvan Côté dit : «Pour le cocktail de Sam [Hamad], il faut faire une contribution significative.» Là, on est à la fin de 2008. 2008, c'est une année où Sam Hamad ne rencontre pas ses objectifs à 100 000 $. Alors, ce qu'on comprend, c'est que Marc-Yvan Côté, dans cette période-là, arrive dans la vie financière ou la vie de levée de fonds de Sam Hamad.

M. Lavallée (Hugo) : Mais il était peut-être là déjà avant.

M. Caire : Peut-être, mais ça, je n'ai pas de preuve. Ça, je ne le sais pas. Ce que je sais, ce qu'on peut savoir, ce pour quoi on a une trace écrite, c'est que Marc-Yvan Côté commence à s'intéresser au financement de Sam Hamad fin 2008. Ça, on a une trace de ça. Et, bizarrement, ce qu'on comprend, c'est que 2008 est une année où il n'atteint pas ses objectifs financiers et que 2009, c'est une année où non seulement on augmente son objectif et non seulement il atteint son objectif, mais il dépasse son objectif. Donc, la question que je pose à Sam Hamad : Y avait-il, en 2009, des «dollars Côté» dans sa valise?

M. Lavallée (Hugo) : Puis donc les années antérieures à 2007, 2008, on n'a pas de… parce qu'il était solliciteur, il aurait déjà pu s'intéresser aux contributions de M. Hamad.

M. Caire : Écoutez, si, déjà, on avait des réponses à ces questions-là, ce serait déjà une avancée intéressante. Maintenant, vous comprendrez que moi, je suis tout à fait ouvert à ce que le Parti libéral nous montre patte blanche pour les années 2007‑2008. Comme je l'ai déjà dit, Marc-Yvan Côté est un homme qui, aux dires du juge Gomery, a déshonoré son parti, le Parti libéral du Canada. Il a été banni de ce parti-là, et la réponse à ça, du Parti libéral du Québec, c'est de lui signer des certificats de solliciteur, bon.

Alors, moi, oui, je suis intéressé à savoir s'il y a des «Côtédollars» dans les coffres du Parti libéral pour 2007‑2008. Par contre, les traces écrites, les documents qu'on a qui nous permettent aujourd'hui, là, de commenter publiquement font état de Marc-Yvan Côté qui arrive dans la vie ou dans les collectes de fonds de Sam Hamad fin 2008.

M. Bellerose (Patrick) : M. Hamad a démissionné de son poste de ministre, mais reste député. Le PQ demande qu'il soit exclu du caucus libéral, Québec solidaire demande qu'il démissionne comme député, carrément. Est-ce que ça vous satisfait, est-ce que c'est suffisant, l'annonce d'aujourd'hui?

M. Caire : Deux choses. D'abord, pour le fait de l'exclure du caucus… D'abord, je vais préciser : Sam Hamad n'a pas démissionné du Conseil des ministres, Sam Hamad a été forcé, probablement, de laisser sa paie de ministre, qu'il ne méritait plus, sur la table, on va s'entendre? Première chose, là. Moi, le grand, courageux Sam Hamad, là, je suis désolé, là, mais je pense que, s'il avait pu la garder, sa paie, il l'aurait fait, mais la pression fait en sorte qu'il est obligé… le premier ministre a probablement été obligé de lui demander de faire ça. Première étape.

Deuxième étape, écoutez, si Sam Hamad était député de la CAQ, il serait déjà exclu du caucus, et j'en veux pour preuve le cas de Daniel Ratthé. Je pense qu'on l'a tous en tête, et vous savez comment mon chef, François Legault, gère ces questions-là.

Pour ce qui est de démissionner comme député, c'est là où je pense que la présomption d'innocence doit embarquer. Sam Hamad n'a pas été trouvé coupable de quoi que ce soit. Pour l'instant, c'est des enquêtes, c'est de nombreuses enquêtes, des allégations très graves qui le rendent inapte à remplir certaines fonctions, celle de ministre, notamment, participer aux délibérations du caucus libéral sur des questions gouvernementales, très certainement aussi. Maintenant, comme député de Louis-Hébert, jusqu'à preuve du contraire, ce sera à ses électeurs de décider ou non s'il est apte à remplir ce mandat-là.

M. Bellerose (Patrick) : Mais pourquoi la présomption d'innocence s'applique comme député, mais pas comme ministre?

M. Caire : Parce que c'est deux choses complètement différentes. Comme ministre, la seule raison pour laquelle vous êtes nommé ministre ou vous êtes démis du poste de ministre, c'est la volonté du premier ministre. Robert Poëti, là, quand il a été sorti du Conseil des ministres, est-ce qu'il y eu des grandes explications? Non. Le premier ministre du Québec a décidé que Robert Poëti n'était plus l'homme de la situation. Même chose pour M. Girard, le premier ministre a décidé qu'il n'était plus l'homme de la situation, il l'a exclu du Conseil des ministres.

Alors, ce n'est pas le résultat d'un long processus judiciaire, une nomination ou un désaveu. Mais, dans le cas de Sam Hamad, le premier ministre avait déjà statué qu'il n'était plus apte à remplir ses fonctions de président du Conseil du trésor, il lui a demandé de se retirer, mais par contre il lui laissait le salaire. Donc, comprenez-vous que, là, on est dans deux univers? Mais là de dire à quelqu'un : Tu dois démissionner d'une fonction élective sur la base d'allégations, je pense qu'il ne faut pas aller là, je pense qu'il ne faut pas aller là.

Le Modérateur : D'autres questions? Merci beaucoup.

M. Caire : Merci.

(Fin à 11 h 58)

Participants


Document(s) associé(s)