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Point de presse de Mme Diane Lamarre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé et d’accessibilité aux soins

Version finale

Le mardi 4 octobre 2016, 13 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Treize heures vingt-huit minutes)

Mme Lamarre : Ce matin, le ministre a donné de nouvelles statistiques par rapport à la non-atteinte des cibles. Évidemment, on est obligés de se dire après tout ce temps, après un an, c'est un constat d'échec pour le ministre Barrette. C'est un constat que ces ententes imposées par la force ne donnent pas à la population ce dont elle a besoin. Moi, ce qui m'a frappée encore dans son point de presse, c'est qu'on n'entend jamais parler des patients. On n'entend jamais parler des citoyens. Il travaille avec des chiffres. Ces chiffres-là, ça se traduit par des êtres humains qui sont en détresse parce qu'ils ont des symptômes, ils ont des problèmes de santé et ils sont coincés à leur maison en attendant, en mettant leur nom sur une liste, sur un guichet d'accès.

Ça, ça n'a pas de bons sens, et clairement, le ministre voit bien que ses statistiques et la façon dont ses taux d'assiduité et son inscription ont été prévus ne donnent pas l'atteinte des cibles. Et, pour moi, ce n'est pas juste des cibles, ce sont des êtres humains qui sont en attente de soins et de services.

M. Caron (Régys) : Est-ce que le ministre s'est montré trop tolérant en acceptant de surseoir à la loi n° 20 et en concluant des ententes donnant 18 mois aux médecins de se conformer aux cibles qu'il avait mises?

Mme Lamarre : Bien, le ministre a misé sur la peur qu'il impose, et, de toute évidence, les solutions ne sont pas là. Ce ne sont pas... Et je pense qu'il y a beaucoup de médecins qui font énormément d'efforts actuellement pour essayer de se conformer à ce qu'il leur a imposé. Et ce qu'il leur a imposé par ses deux cibles, il n'a jamais démontré qu'il y avait d'autres modèles dans le monde qui avaient choisi ces deux cibles-là pour améliorer l'accès, hein? Il ne l'a jamais démontré, ça. C'est parti de sa tête.

Ce que ça prouve actuellement, c'est que parallèlement à ça, s'il n'ouvre pas sur un accès par d'autres professionnels, on n'atteindra jamais l'accès aux soins. Et l'accès aux soins, il doit se définir non seulement par l'accès à un médecin de famille, mais par une diminution de la résistance à ce que d'autres professionnels de la santé, les infirmières praticiennes spécialisées, les psychologues, puissent apporter une solution, puissent contribuer à améliorer l'accès.

Il y a 475 000 personnes, là, qui sont sur la liste d'attente dans le guichet d'accès. Ça, là, ce sont des gens qui ont des symptômes, qui ont des maladies. Ce ne sont pas des gens en santé qui sont chez eux et qui disent : Ce serait bien d'avoir un médecin de famille. Alors, il y a une urgence. Le ministre, en plus, calcule ses cibles à partir du moment où il a déposé le projet de loi. Ramenons ça à partir du moment où il est entré en vigueur, là, et ça fait juste 289 000 personnes qui ont été inscrites depuis qu'il a déposé concrètement son projet de loi et que des primes ont été ajustées en conséquence.

Alors, de toute évidence, le ministre fait de mauvais calculs et il ne se remet pas en question. Si vous réalisez, là, le ministre ne se remet jamais en question. Ce ministre-là, il décide quelque chose, il voit qu'au bout de deux ans ça ne donne pas ce que ça devrait donner, parce que là, ça fait quand même deux ans et demi qu'il est au pouvoir, et il dit : On va encore attendre à trois ans et trois quarts avant de poser des gestes qui vont nous garantir un accès normal. On ne parle pas d'un accès extraordinaire, là, on parle d'un accès pour 85 % des Québécois.

Donc, son guichet d'accès ne fonctionne pas, la Protectrice du citoyen dit clairement qu'il y a des diminutions de service dangereuses pour la population, et puis lui, il prétend qu'il y a un surplus de médecins. C'est ça, sa priorité, la semaine passée, qu'il avait à nous annoncer. Il y a un décalage important avec les besoins de la population.

M. Caron (Régys) : Il s'est quand même donné 18 mois puis là il y en a la moitié de passé pour atteindre ses cibles. Est-ce qu'il ne faut pas... Est-ce qu'il n'est pas préférable d'attendre la fin de l'échéance pour dire si c'est un échec ou une réussite?

Mme Lamarre : Bien, écoutez, pour les gens, là, c'est un échec, parce que, je vais vous dire, là, ça fait des années que les gens se disent : Il faut que ça bouge. Alors, il a suivi une seule ligne, une approche très coercitive, seulement sur les médecins, alors que partout ailleurs, ce qu'on a dit, c'est qu'il faut non seulement augmenter l'offre auprès des médecins, mais il faut aussi déployer d'autres professionnels dans la première ligne, et ça, on ne l'entend jamais. Il avait promis 2 000 IPS dans sa campagne en 2014, il n'a rien fait pour améliorer les budgets en éducation pour augmenter les cohortes puis pour leur donner plus d'autonomie.

Alors, il se fixe à un seul paramètre qui est celui des médecins et il faut qu'il reconnaisse, là, qu'il s'en va vers un échec clair et que déjà, pour aujourd'hui, là, les gens sont en droit, après deux ans et demi, de dire : Un ministre qui affirme toujours haut et fort qu'il a toutes les solutions, bien, il faudrait qu'ils voient concrètement un changement sur le terrain, ce qui n'est pas le cas actuellement.

Et moi, je vais vous dire, là, pour que les gens qui ont peut-être un cancer à la maison puis qui sont sur la liste d'attente des 475 000 du guichet d'accès puissent avoir leur diagnostic, puis leurs traitements, puis leur chirurgie à temps, bien, il faut que le ministre ouvre, mais urgemment, là, qu'il ouvre tout de suite sur d'autres professionnels, avec les psychologues dont il peut améliorer la rétention dans notre système public, avec les IPS, avec tous les autres professionnels qui sont actuellement maintenus dans un état de subordination et dans un état de pratique très archaïque.

Mme Fletcher (Raquel) : What would be a better solution, do you think, to put the focus back on patient care, as opposed to the focus of Dr. Barrette on doctors?

Mme Lamarre : I really like the intervention on patient care focus, because I think that the Health Minister is not concerned enough about patient care access, and he must have done, since 2014… introduced new opportunities of giving access to the first-line treatment by nurse practitioners, by psychologists, by other health professionals.

He didn't do anything of that during the last two and a half years, and now, we just have to look at this and we find that it's a failure. It's a failure of what he promised, and he put all his efforts on the coercion against physicians, which is not the way to resolve health access and certainly not to give patient care access as they need.

Mme Fletcher (Raquel) : There was an incident last week where a female doctor, who was on maternity leave for six months, came back and realized that her bonus that she would have received was going to be cut because she was on maternity leave. She has addressed the FMOQ about it, and I think that they came up with some sort of solution. But I wanted to ask you : Do you think that Dr. Barrette's focus on doctors is causing other problems, that it's taking away from something else?

Mme Lamarre : Sure. He focused on statistics and on coercion against physicians, which is not the right way to give better access to primary care. In many other places in the world, where they have been successful is where they introduced new options for patients to get access to primary healthcare by other health professionals.

But, for now, solution is, you know, only directed in one aspect : only get access to family physician. And, for now, if we have patients who have cancer, for example, and are on the waiting list on the «guichet d'accès», they need, they absolutely need to have access to a family physician and they have to wait for one, two, three years sometimes. So he didn't put priorities at the right place, and now patients are paying for that, so it's a failure from his reform.

Mme Johnson (Maya) : This morning, Mr. Barrette, I would say, put the focus on the doctors, and their responsibilities, and what they have to do to improve the situation. So, in your view, there is a lack of personal accountability?

Mme Lamarre : Yes, and I think that Dr. Barrette, he put, you know, emphasis only on, I would say, a number of patients and money, you know, money, giving more money or less money. This is not the way as we have to organize… I worked on the reorganization of a health system in Bosnia-Herzegovina after the war.

So this is not the right way to work with physicians, with other health professionals, and the first… the only way to work is to start with the patient needs, and we never heard him talking about patient needs. And patient who has a urinary track infection, they don't necessarily need to see a physician, a family physician, they need to have resolution of something which is painful, emergency, but not a major emergency. But there is a real resistance to give autonomy to nurse practitioners, for example.

So we have to ask him why didn't he give us, give to the population of Québec nurse practitioners as other provinces, as other provinces, as United States offered. Why? Why is he so resistant to give access? I had to fight and to ask so many times about SABSA clinic. He wanted to close this clinic. Why? And that is the one question we have to ask him because his vision is not patient oriented, for sure.

M. Hicks (Ryan) : But the doctors and the Minister came up with this target together. The doctors said, when they were coming up with the deal : OK, we can hit this target. And now, they're not there. So don't they shoulder some other responsibility as well?

Mme Lamarre : I think that the Minister, Mr. Barrette, didn't give them choice to offer something else. And when I read many emails that I received from physicians, they said : I wanted to do more and better, but I can't because I don't have enough support, I don't have the organization, the synchronization in health care, there is a lot of other problems, and Dr. Barrette didn't work on that at all. He focussed on only the coercive actions against physicians. And so the target… he didn't give them a choice about this target, he implements that. So this is his own initiative, his own reform and his own failure.

M. Hicks (Ryan) : Are you disappointed that healthcare maybe didn't have as much attention on it during the leadership race?

Mme Lamarre : I would have liked to have more concern because I'm sure that for Quebeckers this is a major issue. There were some questions, not the last one, but the one before, but we tried, you know, to introduce some new information about nurse practitioners. I have some representation, but it wasn't taken maybe enough by media, which is a major concern, really.

We had, this week, another proposition about «droit à l'oubli», I don't know if you have seen that. It's about… for people who had cancer when they were young, and it's very difficult for them to get access to insurance after that. And, in France, they introduced what they called «droit à l'oubli». So, after a certain time, when patients are in remission, they are not mandatory to advise their insurers. And so, this is innovative. This is really innovative. And for access, I have so many solutions that I tell, I spoke about very often. So there will be other moments, other time to talk about that.

Des voix : Merci.

(Fin à 13 h 42)

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