(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, au cours des prochains jours, des
prochaines semaines, le gouvernement libéral va déposer sa mise à jour
économique. Donc, la CAQ veut profiter de l'occasion pour répéter sa demande de
baisser les impôts de 500 $ par personne, 1 000 $ par famille.
On pense que c'est important non seulement pour donner de l'air aux familles,
mais aussi pour relancer l'économie du Québec. On le sait, les libéraux de M. Couillard,
depuis deux ans et demi, ont augmenté le fardeau fiscal des familles
québécoises en moyenne de 1 300 $. Donc, il faut, au moins, remettre
une partie importante de ce 1 300 $.
Je veux profiter de l'occasion aussi pour
faire remarquer à tout le monde qu'aucun des candidats dans la course à la
chefferie du PQ n'a parlé de réduire le fardeau fiscal des familles
québécoises. C'est important de le dire, là. On a beaucoup parlé de la date du
référendum, mais personne au PQ n'a parlé de réduire le fardeau fiscal des
familles québécoises. Donc, aujourd'hui, on va déposer une motion, la fameuse
motion du mercredi, où chaque député de chaque parti devra voter, à savoir :
Est-ce qu'ils sont d'accord pour, dès cet automne, réduire de 1 000 $
le fardeau fiscal de chaque famille québécoise? Donc, on verra si chaque député
libéral, chaque député péquiste est sérieux à vouloir aider les familles
québécoises.
Encore une fois, je pense que c'est urgent
d'aider la classe moyenne, qui est étouffée actuellement suite aux hausses de
taxes scolaires, tarifs d'électricité, tarifs de garderie, puis c'est important
aussi pour l'économie. Je pense que c'est rendu consensuel. Même au FMI, tous
les économistes commencent à le dire, c'est important d'aider l'économie. Et la
meilleure façon de le faire, selon nous, c'est de permettre aux consommateurs
d'améliorer leur consommation. La consommation, ça reste 60 % du PIB.
Donc, le modèle libéral de dire «toujours
plus de taxes pour moins de services», ça a assez duré. La seule chose qui est
prospère au Québec, actuellement, c'est la bureaucratie. Donc, il est temps que
M. Couillard change de direction puis s'occupe de la prospérité des
Québécois.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va commencer par une période de questions. Peut-être se limiter à
deux questions par journaliste, idéalement, vu qu'on est quand même nombreux.
Régys Caron, Le Journal de Québec.
M. Caron (Régys) : Oui,
bonjour.
M. Legault
:
Bonjour.
M. Caron (Régys) : M. Legault,
on rapporte ce matin que le ministère de la Santé paie en double pour des
logiciels de courriel. Ça semble être un choix du gouvernement. Comment se
fait-il que ça semble être aussi une fatalité à laquelle la bureaucratie n'est
capable d'échapper? Puis ces phénomènes-là surgissent de temps en temps. On
paie en double puis on semble pouvoir ne rien y faire. Comment expliquer ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ça semble être un cafouillage total à chaque fois qu'on parle
d'informatique. On le voit, il y a des scandales qui sont sortis à peu près à
chaque mois. Il semble manquer d'expertise au gouvernement. C'est encore, dans
certains cas, décentralisé, comme au ministère de la Santé, mais on ne semble
pas avoir réussi à reprendre le contrôle des développements informatiques, là,
puis, oui, il y a un bordel informatique, comme on dit dans le journal, depuis
longtemps, et je ne comprends pas. Je pense que Martin Coiteux avait commencé à
s'y attaquer, mais là il semble... Je ne sais pas si Carlos Leitão est débordé,
là, mais le Conseil du trésor semble avoir abandonné sa lutte au gaspillage
dans le dossier informatique.
M. Caron (Régys) : Donc,
c'est les fonctionnaires qui décident dans un dossier comme celui-là puis les
ministres ne peuvent rien faire.
M. Legault
: Bien,
écoutez, d'abord, ce sont les ministres qui sont ultimement responsables. C'est
à eux de s'assurer d'avoir l'expertise chez les fonctionnaires pour bien suivre
les développements informatiques, les achats de programmes chez Microsoft. Et
actuellement il semble y avoir une perte de contrôle complète. Éric Caire l'a
souvent dit, je pense que se cache à l'informatique à peu près la même chose
qu'on avait découverte dans la construction.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que vous avez rencontré de nouveau la Sûreté du Québec? Est-ce qu'il y a
du développement dans le dossier de...
M. Legault
: Non,
pas de développement. Non.
M. Laforest (Alain) :
Êtes-vous inquiet?
M. Legault
: Non.
Bien non. Je pense que, la Sûreté du Québec, j'ai confiance qu'ils vont faire
leur travail. Je ne m'attends pas à ce que ce soit fait...
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que ça va donner des résultats?
M. Legault
: Bien,
on l'espère.
M. Laforest (Alain) :
Pourquoi?
M. Legault
: Bien,
on l'espère parce que c'est grave, ce qui est arrivé. Encore une fois, là, de
télécharger des documents avant et après avoir changé d'emploi pour un
concurrent, disons, c'est un manque de loyauté puis c'est un manque que,
légalement, il y a effectivement quelqu'un qui doit être puni.
Une voix
: ...
M. Laforest (Alain) :
Juste... Non, c'est parce que c'est des complémentaires, juste...
La Modératrice
: C'est
sur un autre sujet?
M. Laforest (Alain) :
Oui, sur un autre sujet. Qu'est-ce qui est le plus important, 1 milliard
pour Internet ou baisser les impôts, là? Parce qu'à un moment donné, à donner énormément
d'argent, vous allez récupérer ça comment si vous êtes au gouvernement, là?
M. Legault
: Bon.
Mais je suis content que vous posiez la question parce qu'il y a toute...
M. Laforest (Alain) :
Vous allez être obligés de hausser les impôts pour payer l'Internet ou...
M. Legault
: Non,
non. Je suis content que vous posiez la question parce que l'Internet haute
vitesse, c'est un investissement. Ce sont des infrastructures qu'on peut
amortir sur 20, 30, 40 ans. À la limite, même, c'est prouvé, il y a des
spécialistes qui disent que ça pourrait augmenter la croissance économique
jusqu'à 1 % du PIB. Donc, ce sont des infrastructures, ce sont des
investissements, tandis que les baisses d'impôt, bien, oui, ça affecte le solde
courant du gouvernement, mais, encore là, les baisses d'impôt, c'est une façon
de relancer l'économie.
Actuellement, je ne pense pas qu'on va
réussir à faire décoller l'économie du Québec. On le voit, croissance
1,2 %, je ne sais pas si les gens réalisent, là, mais c'est la misère.
Quand je vois le jovialiste premier ministre se lever puis se vanter de
l'économie du Québec alors qu'on a une croissance de 1,2 %, moi, je n'en
reviens pas. Actuellement, là, il faut donner de l'air à l'économie et puis je
pense qu'une des seules façons, c'est de réduire les impôts.
Journaliste
: Sur la question
de M. Laforest, là, ça coûte à peu près 2 milliards, votre mesure de
baisser les impôts de 500 $ par contribuable...
M. Legault
: 1,7,
oui.
Journaliste
: En tout
cas, O.K., mais ça, c'est à peu près la marge fiscale du gouvernement. Ne
pensez-vous pas que les Québécois seraient plus contents que ça soit réinvesti
dans des CPE, dans la santé, dans les écoles, là où ça a été coupé au cours des
dernières années?
M. Legault
: Non,
je pense qu'actuellement on a besoin de relancer l'économie du Québec. Puis, je
le répète, la consommation des ménages, c'est 60 % du PIB. Puis, quand
vous décortiquez pourquoi le PIB augmente de seulement 1,2 % alors que
c'est 2,5 % qui est prévu en Ontario, entre autres, c'est à cause de la
mauvaise consommation. Les gens n'ont plus de marge de manoeuvre. Les libéraux
de M. Couillard ont réduit leur marge de manoeuvre en moyenne de
1 300 $ par famille. Donc, c'est juste de remettre une partie de ce
qu'on a pris dans leurs poches depuis deux ans et demi.
Journaliste
: Puis quel
candidat au PQ vous ferait le plus plaisir?
M. Legault
: Oh! écoutez,
moi, j'ai hâte de savoir, vendredi soir, qui sera notre adversaire, mais celui
qui me ferait le plus plaisir?
Journaliste
: Oui, si
vous aviez, là, aujourd'hui, comme chef de la CAQ, à dire...
M. Legault
: Oh!
ça ne serait pas gentil pour ce candidat ou cette candidate.
Journaliste
: Allez-y.
M. Legault
: Non,
non, mais, écoutez, tous les candidats sont souverainistes, veulent
l'indépendance, certains en 2018, certaines en 2018, d'autres en 2022, mais,
moi, je pense que les Québécois n'en veulent pas ni en 2018 ni en 2022. Donc,
on a hâte de parler des vraies préoccupations des Québécois. Comme je le disais
tantôt, aucun des candidats, ni M. Lisée, ni M. Cloutier, ni
Mme Ouellet, n'a parlé de baisses d'impôt. Pourtant, actuellement, les
gens ont besoin d'une baisse d'impôt, ça presse.
Journaliste
: Il doit y
en avoir un ou une qui vous ferait plus plaisir?
M. Legault
: Oui,
mais je veux garder ça pour moi.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Alexandre Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, et, sauf erreur, Mme Ouellet, elle a quand même un plan pour
Internet. Je ne sais pas, est-ce que ça, ça correspond un peu à vos attentes?
M. Legault
: Le
plan de Mme Ouellet, c'était de nationaliser Internet. Moi, je ne suis pas
très dans le «nationaliser». Ce que nous, on dit, là, sans rentrer dans la
technicalité, c'est que le gouvernement devrait s'occuper d'amener le tuyau
principal, ce qu'on appelle le «backbone», aux différentes régions qui ne sont
pas desservies, et ensuite les MRC feraient affaire avec des entreprises
privées pour brancher chaque résidence, chaque entreprise. Donc, ça serait une entreprise
privée qui s'occuperait de brancher les résidences, qui s'occuperait de
facturer les résidences, mais évidemment aurait une redevance à payer en
échange de l'utilisation du tuyau principal. Ce que Mme Oullet dit, c'est :
Je veux tout nationaliser l'Internet haute vitesse au Québec. On n'est pas
d'accord avec ça. Je fais confiance au privé pour être plus efficace.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que vous vous préparez à changer votre stratégie en fonction d'une
élection d'un chef du PQ? Est-ce qu'il y a des réflexions chez vous?
M. Legault
: Non, écoutez,
je pense qu'en 2018 ça va être une bataille entre la CAQ puis le Parti libéral.
Moi, je ne sens pas, dans la population, d'appétit pour la souveraineté du Québec.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, dès l'instant où il n'y a de référendum à l'ordre du jour, qu'est-ce que
vous allez faire pour vous distinguer?
M. Legault
: Tous
les candidats, incluant M. Lisée, veulent préparer un référendum. Donc,
moi, je pense que les Québécois, actuellement, là, veulent, de bonne foi, qu'on
négocie avec le gouvernement fédéral, veulent qu'on travaille sur l'économie,
qu'on travaille sur l'éducation, ne veulent pas qu'on travaille à préparer un
référendum ni pour 2018 ni pour 2022.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, ça ne changera rien, selon vous.
M. Legault
: Ça ne
changera pas grand-chose, là, bon. Non.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais hier vous disiez que les chicanes vous nuisaient, que les chicanes au PQ
vous nuisaient.
M. Legault
: Non,
l'attention médiatique.
M. Robillard (Alexandre) :
Oui, mais indirectement...
M. Legault
:
J'aurais aimé voir, dans vos papiers, dans vos reportages, des commentaires sur
le projet Internet haute vitesse de la CAQ. J'aurais aimé ça, mais, étant donné
qu'il y avait beaucoup de place qui était prise par la chicane Lisée-Cloutier...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais donc vous êtes une victime des chicanes au PQ.
M. Legault
: Oui,
mais ça va se terminer vendredi soir, là.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va passer aux questions en anglais. Maya Johnson,
CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault.
M. Legault
:
Good morning.
Mme Johnson (Maya) : What do you think the PQ leadership race has revealed about the
state of that party and the sovereignty movement right now?
M. Legault
:
It has revealed that they are not on the right priorities for Quebeckers.
Today, we tabled a motion where we asked again to decrease income taxes by
$1,000 per family. It's about time that we help the economy and help the middle
class. And I noticed that any of the candidates has talked about reducing
income taxes. So, they've talked a lot about the date
of the next referendum, but
they haven't talked about reducing income taxes. So, I think that all of them
are disconnected with the population.
Mme Johnson (Maya) : Why do you say that in 2018 the real fight will be between the CAQ
and the Liberals? You don't consider the PQ to be a factor?
M. Legault
: Because we see that the vast majority of Quebeckers, they don't want to hear about the sovereignty of Québec, neither
in 2018 or 2022. So, I think they want to see which party has the best economic
program, education program. These are the subjects that they want to hear
about.
La Modératrice
: Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. How did you arrive on the $500 figure?
M. Legault
: About?
Mme Fletcher (Raquel) : How did you decide on the $500? Why $500?
M. Legault
:OK. Because, right
now, when you add school taxes, tariffs for electricity, for kindergarten, you
have an average of $1,300 per family. So, it means that, since the arrival of
Mr. Couillard, families of Québec have $1,300 less in their pockets. So, we think that a good part of
this $1,300 should be given back to these families. It will be good, of course,
for them, but also for the economy. And, right now, with a growth rate of 1.2%
only, it's about time we help the economy. I think the best way to do so is to
give a boost with $1,000 of reduction per family.
Mme Fletcher (Raquel) :OK, $500 per
person.
M. Legault
: Per person, so $1,000 for a family of two.
Mme
Fletcher (Raquel) :OK. There is a national debate going on with the carbon tax, and Québec already has a carbon system, a market
system. Do you think that that system should be revenue neutral and do you
think that the Government is
squandering the money in the Fonds vert?
M. Legault
: I was happy to see that Mr. Trudeau accepted that we have the
cap-and-trade solution, so they haven't imposed a tax. And I think it's better
for our economy to have a cap-and-trade than a tax. So, I'm happy about this
decision of Mr. Trudeau.
Mme
Fletcher (Raquel) : Are you happy about what
the Government is doing with
the money in the Fonds vert?
M. Legault
: No, and Monday night, I've met with about 30 companies doing
business with the Fonds vert, and they are unhappy. Sometimes, the Fonds vert
is giving money to new competition, and they only change the customers from one
door to the other, they don't have a total impact to reduce GES, so I think
right now the Fonds vert is not used in an efficient way. Thank you. Merci,
tout le monde.
(Fin à 8 h 34)