(Douze heures quarante-huit minutes)
M. Legault
:
Merci, tout le monde. Je suis accompagné, avec moi, donc, de notre porte-parole
en matière de famille, Sylvie D'Amours, notre porte-parole en matière de santé
et services sociaux, François Paradis.
Aujourd'hui, je pense que ce qu'on voit au
Québec, là, c'est une équipe qui est en panne, hein? On voit un gouvernement
qui est là depuis longtemps, les libéraux sont là depuis 2003. C'est un peu
comme un coach qui est là depuis trop longtemps. Les joueurs n'écoutent plus,
le coach n'écoute plus, et je pense que ça vient démontrer qu'on va avoir
besoin d'un grand changement de coach pour le Québec en 2018.
Le meilleur exemple, c'est le crédit
d'impôt pour les aînés. Écoutez, Philippe Couillard vient dire à des personnes,
là, qui vont avoir 65 ans dans les prochaines années — ça commence
à s'appliquer dès 2016, donc les rapports d'impôt qui vont être faits au cours
des prochaines semaines — il vient leur dire, là : Le 500 $
que vous pensiez recevoir en faisant votre rapport d'impôt, si vous avez 65 ans,
bien, oubliez ça, on va reporter ça à 70 ans. 500 $, ça peut paraître
un petit montant, là, mais il y a beaucoup d'aînés qui ont des petits revenus.
Puis, pour eux autres, 500 $, c'est beaucoup d'argent. Donc, on voit un
premier ministre, actuellement, qui rejette tout compromis sur la laïcité. On
voit un premier ministre qui rejette tout compromis concernant le crédit d'impôt
aux aînés. On voit un premier ministre, là, qui est loin de la réalité, loin
des préoccupations du monde ordinaire. On voit un premier ministre qui regarde
de haut les Québécois qui ne pensent pas comme lui.
La Modératrice
: Je
vais prendre les questions, en commençant par Nicolas Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Legault, avez-vous appelé Marc Bergevin ce matin, coudon?
M. Legault
:
Pardon?
M. Vigneault (Nicolas) :
Avez-vous appelé Marc Bergevin ce matin?
M. Legault
: Je
pense que M. Couillard devrait l'appeler, lui demander conseil, hein?
M. Vigneault (Nicolas) :
M. Legault, justement, sur la laïcité, est-ce que le fait d'appeler le projet
de loi n° 98, là, sur, notamment, le Code des professions, et tout ça,
plutôt que de prioriser d'autres projets de loi comme le n° 62 ça veut
dire, selon vous, que le gouvernement reporte ce débat-là aux calendes grecques
et est-ce que c'est dangereux pour la paix sociale?
M. Legault
: Bon,
d'abord, tout le monde est d'accord pour faciliter la reconnaissance des acquis
puis des diplômes. Ça aurait dû être fait depuis longtemps. M. Couillard
est quand même là depuis deux ans et demi. S'il se réveille enfin, là, on va
collaborer. Par contre, il y a une certaine urgence aussi d'encadrer les signes
religieux. Ça fait 10 ans que ça traîne. Si on ne veut pas de dérapage, il
faut encadrer. Il y a une grande majorité de Québécois qui est d'accord avec
notre position, c'est-à-dire interdire les signes religieux pour les personnes
en autorité. Il est temps que M. Couillard s'assoie avec nous, écoute,
arrête de regarder de haut les Québécois.
M. Vigneault (Nicolas) :
Ça doit se faire rapidement, ça?
M. Legault
: Moi, je
pense que ça doit se faire rapidement pour éviter des dérapages. Tant qu'on ne
dira pas aux Québécois, là : Voici, pour répondre à vos inquiétudes, ce
qui va être permis puis ce qui n'est pas permis. Ça ne donne rien de mettre ça en
dessous du tapis puis de reporter ça. Ça fait 10 ans qu'on reporte ça. Ils
ont une certaine urgence, puis M. Couillard devrait, comme premier
ministre, là, essayer de trouver un compromis plutôt que d'être arrogant,
d'accuser l'opposition. Écoutez, ça n'a pas de bon sens, là, le genre de premier
ministre qu'on voit actuellement.
M. Vigneault (Nicolas) :
Une petite dernière si vous permettez, ça va être très rapide. Sur le projet de
loi déposé par Québec solidaire, est-ce que vous l'appuyez sans réserve et vous
souhaitez que le gouvernement y donne suite dans les 10 jours? Parce que
le délai est court, là.
Mme Léger
: Non,
non. Ce qu'on demande, c'est, oui, prendre le temps d'écouter tous ceux qui ne
sont pas contents, puis je comprends que les gens ne soient pas contents qu'on
fusionne Sainte-Marie—Saint-Jacques avec Westmount, là, juste mentionner ça,
là, tout le monde comprend. Par contre, je ne veux pas qu'on retarde la
révision de la carte électorale. On a besoin d'une nouvelle carte électorale en
2018, puis moi, je voudrais avoir une garantie que ça ne sera pas retardé s'il
y a des consultations.
M. Vigneault (Nicolas) :
Ce qui était proposé, c'est-u...
M. Legault
: Bien,
en autant... Pour l'instant, je n'ai pas la garantie du Directeur général des
élections que ça ne viendra pas amener la possibilité de ne pas réviser la
carte électorale. Donc, tant que je n'ai pas cette garantie, je ne peux pas
appuyer le projet de loi.
La Modératrice
:
Véronique Prince, TVA.
Mme Prince (Véronique) :
Bonjour. J'aimerais vous faire réagir, premièrement, sur le fait que la Caisse
de dépôt et placement va annoncer, d'une minute à l'autre, 500 millions de
dollars pour protéger les sièges sociaux. Ça va se décliner principalement en
deux éléments : transferts d'entreprise et prospection à l'international.
M. Legault
: Bon,
ce que je comprends de l'entrevue qu'a donnée M. Sabia, hein, puis les
mots sont importants... Ce qu'a dit M. Sabia, c'est qu'il faut être à
l'offensive plutôt qu'à la défensive. Donc, il faut plus développer nos sièges
sociaux, développer nos petites et moyennes entreprises plutôt que d'essayer de
se défendre contre les prises de contrôle de nos sièges sociaux existants.
Moi, je pense qu'il faut faire les deux. Je
comprends que ce n'est pas toujours à la Caisse de dépôt de prendre des
risques. Elle doit gérer l'argent des déposants. Le rôle de protection des
sièges sociaux devrait être donné à Investissement Québec. C'est d'ailleurs ça
que proposait même Philippe Couillard durant la dernière campagne électorale.
Donc, moi, je pense qu'ils peuvent être appuyés par la Caisse de dépôt dans
certains cas, mais le rôle de protéger nos sièges sociaux, c'est Investissement
Québec. Puis il ne faut pas juste être à l'offensive, il faut aussi être à la
défensive.
Mme Prince (Véronique) :
Mais 500 millions, ce n'est quand même pas rien. Qu'est-ce que vous pensez
du montant qui est investi?
M. Legault
: Bien,
nous on pense que, si on veut vraiment, là... si on regarde les 20, 25 grandes
entreprises québécoises qu'on doit protéger, si on veut prendre des blocs de
contrôle, entre autres, de 34 % pour éviter des prises de contrôle, ça prend
beaucoup plus que ça, là, c'est plus de l'ordre d'une dizaine de milliards. Mais
ça devrait être Investissement Québec.
Mme Prince (Véronique) :
J'aurais une dernière question concernant n° 62. Jean-Marc Fournier, tout
à l'heure, a dit que ça allait être adopté cette année, donc en 2017, quitte à
ce que ce soient seulement des députés libéraux qui votent pour. Qu'est-ce que
vous pensez de ça?
M. Legault
: Bien,
écoutez, cet après-midi, chaque député libéral, en son âme et conscience, va
devoir se lever pour voter pour ou contre notre motion qui demande d'interdire
les signes religieux pour les personnes en autorité. Je sais que, dans
plusieurs de leurs circonscriptions, il y a une majorité de Québécois qui sont
d'accord avec la CAQ. Donc, moi, je demande aux députés libéraux de faire
pression sur leur chef Philippe Couillard parce que, pour l'instant, le projet
de loi n° 62 est insignifiant.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Mathieu Boivin, Cogeco.
M. Boivin (Mathieu) : M. Legault,
dans le dossier des juristes de l'État, on arrive vraisemblablement, là, dans
des échéances très rapprochées. La solution à ce dossier-là, vous la voyez… Qui
doit mettre de l'eau dans son vin, là?
M. Legault
: Bon,
d'abord j'ai trouvé que M. Moreau était très arrogant hier, hein? Il a
attaqué le syndicat, là. Il me semble, quand on est en train de négocier, là,
ce n'est pas la meilleure approche, là, de s'attaquer à des individus qui ont
été nommés démocratiquement à la tête du syndicat. Moi, je pense qu'il est
temps que Philippe Couillard fasse preuve de leadership puis s'implique dans le
dossier. Actuellement, on a deux discours. On a le ministre qui dit : Dans
quatre ans, les conditions vont être comparables aux procureurs. Ce n'est pas
ce que dit le syndicat.
Donc, je pense que Philippe Couillard, là,
devrait, en toute transparence, là, prendre en main le dossier, même aller
s'asseoir à la table. Je pense qu'il n'est pas trop tôt. C'est toujours en
dernier recours que le premier ministre doit intervenir, mais on est rendus là.
M. Boivin (Mathieu) :
Est-ce que M. Couillard devrait arriver avec une enveloppe supplémentaire
aussi? Parce que, là, M. Moreau nous a dit : Il y a encore de
l'espace pour bouger, mais de moins en moins, là. Est-ce que M. Couillard
devrait arriver avec les sous?
M. Legault
: Bien,
moi, je pense qu'il doit y avoir des comparables, hein? Il doit y avoir des
comparables, par exemple les procureurs, donc être capables de voir :
Est-ce que notre offre… La première année, hein? Parce qu'il y a aussi une
question : Est-ce que c'est dans quatre ans ou c'est maintenant? Mais ils
doivent être capables d'offrir quelque chose qui est raisonnable, qui est
défendable, de le faire à la face de la population. Quand c'est rendu que ça
fait, quoi, deux mois, trois mois qu'on a des gens en grève, là, il est temps
qu'on dise : Bien, voici, c'est les contribuables qui paient, voici ce que
nous, on pense qui doit être payé puis voici ce qui est demandé. Mais je pense
qu'il est temps d'être transparents, puis il est temps d'avoir un premier
ministre qui, enfin, a du leadership.
M. Boivin (Mathieu) :
Une parité la première année et non pas à terme?
M. Legault
: Bien,
c'est ça qu'il faut regarder, là. Mais il faut, à un moment donné, que Philippe
Couillard soit transparent avec les Québécois puis leur dise : Voici mon
offre, voici les arguments pour défendre cette offre, et moi, je gère l'argent
des Québécois, et… Mais actuellement, là, on est dans le noir, là. Puis on a
des accusations de la part de Pierre Moreau, là, qui ne sont vraiment pas
souhaitables quand on a un dossier comme celui-là.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault. Sur le crédit d'impôt, est-ce que c'est
discriminatoire envers les travailleurs, disons, manuels ou physiques?
M. Legault
: Bien,
effectivement — je parlais avec Sylvie, qui est une agricultrice — une
agricultrice, quand elle est rendue à 66, 67, 69 ans, là, d'aller dans le
champ, c'est plus difficile. Donc, le travail physique est plus difficile. C'est
plus difficile aussi, quelqu'un qui a une santé précaire.
Donc, les travailleurs manuels sont comme
pénalisés parce qu'on leur dit : On vous échange le crédit d'impôt contre
un crédit incitatif pour continuer à travailler jusqu'à 70 ans. Il y en a,
là, pour qui travailler manuellement jusqu'à 70 ans, là, c'est
physiquement impossible. Donc, ces personnes-là sont pénalisées, puis on dirait
que ni M. Couillard ni M. Leitão ne comprend ça.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que cette mesure-là fait réagir davantage, là, les citoyens que, par
exemple, le débat sur les signes religieux? Est-ce que c'est plus important?
M. Legault
: Bah!
C'est deux registres complètement différents. C'est sûr que de te faire dire, à
quelques années de ta retraite : Tu vas te faire couper 500 $ par
année, là, pour des personnes qui ont les petits revenus, c'est énorme. Et je
pense que, quand on regarde les surplus, hein, on voit, ce matin,
1,9 milliard de surplus après huit mois — puis ça, ça a été fait
sur le dos des contribuables, hein, augmentation des taxes scolaires, des taxes
municipales, des tarifs d'électricité, etc. — bien, il faut être
capables de dire que ça n'a pas de bon sens de couper 500 $ à ces
personnes-là.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Isabelle Porter, Le Devoir.
Mme Porter (Isabelle) :
Oui, j'aurais une question concernant le projet de loi n° 62, là. Bon, ça
a été évoqué tout à l'heure, entre autres, une des possibilités, c'est que ça
ne soit pas débattu, finalement, avant l'automne. Ça pourrait prendre, donc,
énormément de temps. Comment est-ce que vous expliquez la décision des libéraux
de reporter à si longtemps ce débat-là?
M. Legault
: Bien,
M. Couillard est intransigeant, et je ne peux pas croire, moi, à moins que
tous ses députés soient déconnectés, là, qu'ils n'entendent pas le 80 % de
la population qui veut qu'on interdise les signes religieux pour les personnes
en autorité. Mais je ne voudrais pas être à sa place. Ça doit être très
difficile dans son caucus, actuellement, M. Couillard, parce qu'il dit :
Moi, je ne marchanderai pas mes principes, mais je demande à 80 % des Québécois
de marchander leurs principes. Donc, c'est un drôle de message qui est envoyé
par Philippe Couillard.
Mme Porter (Isabelle) :
Puis concernant la santé, les négociations avec Ottawa, comme on a pu apprendre
ce matin, là, il y a peut-être 230 millions qui resteraient sur la table.
On sent que c'est tendu. Comment est-ce que vous percevez l'état du dossier?
M. Legault
: Bien,
encore là, manque de leadership de la part du premier ministre. Écoutez, là, on
a un ministre de la Santé, M. Barrette, qui est hyperactif sur Twitter,
hein? Suivez-le, là, il doit en avoir parlé des centaines de fois, des
transferts. Je n'ai pas entendu le premier ministre, là, insister sur ce
dossier-là, aller voir Justin Trudeau, en faire une priorité, en faire une bataille.
Hé! M. Couillard, montrez un peu de leadership, là, on en a besoin au
Québec.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Louis Lacroix, Cogeco.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, M. Legault, madame, monsieur. Sur le crédit pour les aînés, le
crédit d'impôt pour les aînés, c'était compris dans le budget de l'année
passée. Comment ça se fait que ça ressort aujourd'hui? C'était passé sous le
radar puis vous ne l'aviez pas vu?
M. Legault
: Non,
on l'avait vu. Ça s'applique à partir de cette année. Pour la première fois...
M. Lacroix (Louis) :
Pourquoi vous ne vous êtes pas plaints l'année passée quand le budget est
sorti?
M. Legault
: Oui,
mais, écoutez, même encore aujourd'hui, M. Couillard dit : Peut-être,
dans le budget, qu'il va y avoir quelque chose. Quand on nous annonce une
coupure dans deux ans, bien là, tant que ça ne s'applique pas... Là, les gens
font leur rapport d'impôt pour 2016, hein, ils ont jusqu'au 30 avril pour
le faire, puis là ils voient qu'ils perdent 500 $. Donc, c'est pour le
vrai pour la première fois, actuellement, ça s'applique puis c'est du vrai
argent. Ce n'est pas : Peut-être que ça va changer dans deux ans. Donc, je
pense que c'est normal qu'on en parle, là, parce que ça s'applique maintenant.
M. Lacroix (Louis) : Mais
ça n'aurait pas été plus normal d'en parler l'année passée quand la mesure a
été adoptée dans le budget?
M. Legault
: Oui,
bien, rappelez-vous, par contre, aussi, M. Leitão avait dit : J'ai
remplacé la mesure par un incitatif pour les travailleurs plus âgés qui
continuent de travailler. Puis on avait soulevé, en commission parlementaire :
Oui, mais il arrive quoi avec les personnes qui ne sont pas physiquement
capables? Moi, en tout cas, j'avais compris qu'il regarderait ça. Bien, de
toute évidence, il ne l'a pas regardé. Puis ce sont des cas...
Je comprends, là, puis j'en suis, moi, de
donner des incitatifs aux personnes de 65 ans de continuer à travailler,
mais il y en a qui ne sont pas capables physiquement, là. Puis ces
personnes-là, on ne peut pas les pénaliser.
La Modératrice
: Martin
Croteau, LaPresse.
M. Croteau (Martin) :
Bonjour à tous. Bonjour, M. Legault. Je reviens sur la question de la
circonscription de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Ma question ne porte pas
spécifiquement, là, sur le cas de la circonscription de Mme Massé, mais on
l'a vu, au cours des dernières années, il y avait eu une suspension de la
réforme électorale, il y a quelques années, par le gouvernement Charest. Il y a
eu Mme Roy qui avait perdu sa circonscription. Là, on a Mme Massé. Il
y a une contestation à l'intérieur de sa circonscription. Il y a même des
citoyens qui s'adressent aux tribunaux pour contester la réforme. Est-ce qu'il
y a un problème avec la manière dont on redéfinit la carte électorale au
Québec?
M. Legault
:
Écoutez, c'est sûr qu'à chaque fois qu'il y a une révision de la carte
électorale, il y a une armée de libéraux qui viennent déposer des mémoires pour
suggérer des modifications qui avantagent les libéraux. Bon, comment on
pourrait faire pour que tous les partis politiques, là, puissent avoir ces
moyens-là, hein? Ça prend des avocats, ça prend des gens pour écrire des mémoires.
Il faudrait qu'il y ait une plus grande implication des citoyens.
M. Croteau (Martin) : C'est
un processus qui semble insatisfaisant à vos yeux.
M. Legault
: Bien,
c'est un processus qui a été très suivi par les libéraux, moins suivi par les
autres partis. Il faudrait que les autres partis, puis je m'inclus là-dedans, on
suive de plus proche puis que nous aussi, on dépose des arguments. Puis c'est
arrivé drôlement parce qu'on devait fusionner Outremont puis ville Mont-Royal.
Pour habiter là, là... Bon, Outremont, ça inclut Côte-des-Neiges, effectivement
il y a des ressemblances. Là, on arrive à la dernière minute puis on dit :
Ah! on ne fusionne plus d'Outremont et ville Mont-Royal, on fusionne Sainte-Marie—Saint-Jacques
et Westmount. C'est la première fois, là, il y a quelques jours, qu'on a appris
ça. Donc, c'est un peu spécial comme processus.
M. Croteau (Martin) : Mme
de Santis a dit hier qu'il faudrait terminer le processus en cours et
ensuite lancer une discussion sur comment faire à l'avenir. Selon vous, comment
faut-il procéder à l'avenir lorsque vient le temps de redessiner la carte
électorale?
M. Legault
: Oui,
bien, écoutez, c'est une bonne question. Et est-ce qu'il devrait y avoir un
certain nombre d'étapes et puis un temps peut-être un peu plus long que prévu
quand on fait des changements comme on en a fait la semaine passée? C'est peut-être
le genre de mesures qu'il faudrait regarder. Mais, dans tous les cas, il ne
faut pas retarder l'application de la carte électorale. Il y a des régions comme
Lanaudière puis Laurentides qui sont sous-représentées. Le vote des personnes
qui habitent dans Lanaudière et dans Laurentides ne compte pas autant que le
vote de personnes dans d'autres régions. Donc, ce n'est pas ça, la démocratie,
là. Donc, il faut agir, mais, effectivement, il y a des ajustements à apporter
puis il faudra se pencher là-dessus.
La Modératrice
: Merci.
Dernière question en français, Alexandre Robillard, La Presse
canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Je pense que Martin, en fait... Est-ce que le DGE aurait dû présenter tous ses
scénarios pour l'île de Montréal dans sa proposition préliminaire, soit la
fusion ou, en tout cas, l'abolition de Mont-Royal, Outremont, scénario a;
scénario b, Sainte-Marie—Saint-Jacques; scénario c, Pointe-aux-Trembles?
M. Legault
:
Peut-être. C'est une façon de faire. C'est soit qu'il y a quelques étapes avec
un temps pour écouter, consulter après chaque étape, un temps raisonnable. Là,
il est plutôt court, ce temps-là qui est prévu pour cette nouvelle étape.
Est-ce qu'on devrait présenter différents scénarios? Ça peut être une solution.
Ça peut être quelque chose d'intéressant à regarder.
La Modératrice
:
Dernière question très rapide ici.
M. Croteau (Martin) :
Vous dites qu'il y a urgence de mieux représenter les citoyens des Laurentides,
qui sont sous-représentés en ce moment. Est-ce que c'est injuste pour eux, et je
pense par rapport, par exemple, aux citoyens de la Gaspésie, qui jouissent
d'une situation d'exception dans leur circonscription?
M. Legault
: Bien,
qu'il y ait des situations d'exception pour certaines régions, je pense qu'il
faut montrer une certaine ouverture. Mais la CAQ n'est pas d'accord pour
augmenter le nombre de circonscriptions, là. Il y a assez d'argent qui est
dépensé pour avoir 125 représentants, il n'est pas question d'augmenter ce
nombre.
La Modératrice
: Merci.
Questions en anglais, Ryan Hicks, CBC.
M. Hicks
(Ryan) : Hello. So, do you agree or disagree
with the changes to those Montréal ridings that have been proposed?
M. Legault
:
I disagree. I think it doesn't make sense to merge Sainte-Marie—Saint-Jacques
and Westmount. I thought it made more sense to merge Outremont and Mont-Royal. But
right now I'm not ready to support the bill of Québec solidaire because I want
to make sure that we add some ridings in Laurentides and Lanaudière. I agree
that we have to decrease the number by one in Montréal. It's only a question of
equity, fairness, make sure that each vote has the same weight.
M. Hicks (Ryan) : In terms of the way that they have done the changes in Montréal,
you think they should go back to the drawing board that they should…
M. Legault
:
Yes, but I think we'll have to change the process. Should we make more
scenarios before consultations? Should we have more consultations but with a
reasonable time, which is not the case right now with a new proposal? It's
something we have to look. But, in any case, first thing I want is to make sure
that we have a new electoral map for the next election next year.
M. Hicks (Ryan) : On Bill 62 and Bill 98, the Government says they can't do
both at the same time right now. This is what they say. Is there one that is
more urgent than the other and why?
M. Legault
:
Come on. You can walk and chew some gum at the same time. We're talking about
recognizing diplomas and experience since so many years and we can do most of
the job without a bill. And, if we need a bill, we're open, at the CAQ, to
accelerate. But I think it's about time, after 10 years, that we settle
the Québec position on religious signs.
M. Hicks (Ryan) : So, will you not oppose. Will you help the Government expedite the
Bill 98 through committee?
M. Legault
:
Sure, sure, yes.
La Modératrice
:
Merci. Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Hi. In the last couple of months, there have been hundreds of
asylum seekers crossing the border, particularly… just in Québec… across
Canada, but just in Québec, hundreds crossing the border from the U.S., I guess
because of the Trump administration, but they're crossing the border illegally.
What do you think should be done about this?
M. Legault
:
First, I think you should ask Martine Ouellet, hein? It's something that should
be discussed and must be discussed in Ottawa, hein? They are the ones negotiating
with United States. But I think we have to make sure that we have full security
and that the people coming here are people that we want to have.
Mme Fletcher (Raquel) : Mr. Lisée, this morning, said that he thinks Québec border
should be opened to these people seeking asylum. Do you agree with that?
M. Legault
:
I think we have to be careful, yes. Merci, tout le monde.
(Fin à 13 h 10)