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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 4 octobre 2017, 12 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures quarante-sept minutes)

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Donc, je suis effectivement très heureux d'accueillir la nouvelle députée de Louis-Hébert, Geneviève Guilbault, au caucus de la CAQ. Geneviève vient s'ajouter à cette équipe du changement qu'on va présenter l'année prochaine pour former un gouvernement de la CAQ. Je pense qu'au cours des prochains mois vous allez découvrir ou continuer de découvrir l'équipe du changement. Les députés de la CAQ deviennent de plus en plus connus, Geneviève va devenir de plus en plus connue, et je pense qu'on va pouvoir démontrer que la CAQ a une équipe solide, une équipe compétente qui est prête à gouverner le Québec. Il y a, chez nous, des hommes et des femmes qui, autrefois, étaient avec les libéraux, avec les péquistes, avec les adéquistes ou qui n'avaient aucune allégeance politique. On a décidé, tous, de travailler ensemble à rassembler une vaste coalition nationaliste. Et j'invite tous les Québécois qui en ont assez des vieux débats, des vieux partis qui tournent en rond, de se joindre à la CAQ pour avoir un grand vent de changement dès l'année prochaine, en 2018. Sur ce, je cède la parole à Geneviève Guilbault.

Mme Guilbault (Geneviève) : Alors, merci beaucoup, M. Legault. Bonjour, tout le monde. Je suis très heureuse, aujourd'hui, évidemment, de faire mes premiers pas à l'Assemblée nationale comme députée élue. J'ai très hâte de me mettre à l'ouvrage avec notre belle équipe de la CAQ pour, évidemment, défendre les intérêts des citoyens de Louis-Hébert, mais également ceux de tous les Québécois.

On va travailler fort, nous, pour convaincre le gouvernement actuel de réduire les impôts. On va aussi s'assurer que les promesses libérales, au sujet d'Anacolor et du transport routier notamment, vont être maintenues et respectées. Et bien sûr on va s'employer à convaincre l'ensemble des Québécois que la CAQ est désormais la seule option positive et crédible pour le choix du prochain gouvernement en 2018. Alors, merci.

La Modératrice : Merci beaucoup. On va passer à la période de questions. Étant donné la prise d'image juste après, on va essayer de se limiter à une question, une sous-question pour faire ça le plus rapidement possible. On va commencer...

M. Legault : Peut-être, avant de prendre les questions, je veux dire un mot à propos du débat que le premier ministre veut imposer aux Québécois, je parle de sa commission sur le soi-disant racisme systémique. Il semblerait que le premier ministre jongle maintenant avec l'idée de l'annuler. Je ne comprends pas pourquoi c'est si long à prendre comme décision.

Le Québec n'a pas besoin d'une crise supplémentaire sur la question identitaire, surtout pas d'une crise créée de toutes pièces par le gouvernement libéral. Pour une fois, M. Couillard, écoutez donc les Québécois, annulez cette commission dès aujourd'hui pour qu'on en finisse avec les accusations injustes à l'égard de tous les Québécois.

La Modératrice : Merci. Donc, on va maintenant se limiter à une question, une sous-question par journaliste, commençant par Nicolas Vigneault, Radio-Canada.

M. Vigneault (Nicolas) : M. Legault, justement, cette commission-là, si le gouvernement décidait d'aller plutôt vers une consultation pour tenter de régler ce qu'ils estiment être un problème de fond qui existe réellement, là, sur le terrain au Québec, est-ce que, selon vous, ce serait une bonne idée ou il faut vraiment tout abandonner?

M. Legault : Je pense qu'il faut tout abandonner. Actuellement, il n'y a pas un système, au Québec, de racisme. Je pense, ça a été une mauvaise idée de la part de M. Couillard. Ça a été mal reçu par les Québécois, et je pense que la seule solution, c'est d'annuler cette commission. Je pense que ce n'est pas le temps, au Québec, d'aller rebrasser ces sujets. C'est le temps de passer à l'action, de poser certains gestes pour que les nouveaux arrivants soient mieux accueillis en emploi, qu'on ait une meilleure intégration des nouveaux arrivants. Mais ce n'est pas le temps d'aller faire une commission pour rebrasser cette question identitaire.

M. Vigneault (Nicolas) : Vous venez de dire vous-même que vous accueillez des gens de tous les partis. Est-ce que vous n'êtes pas un parti de vieilles idées, à ce moment-là? Bien, vous accueillez les gens de tous les autres partis, des partis traditionnels.

M. Legault : Non, mais écoutez...

M. Vigneault (Nicolas) : On dit souvent que vous êtes le renouveau. Alors, vous avez des libéraux, vous avez des péquistes, et les gens disent : Bien, on est dirigés par deux vieux partis au Québec. C'est même ce que vous dites.

M. Legault : Bien, on a des gens qui ont été habitués d'être divisés entre souverainistes et non-souverainistes. On a été habitués, depuis 45 ans, à ce que la question de l'urne au Québec, ça soit : Est-ce que je suis ou non souverainiste? Il est temps qu'on se parle d'économie, il est temps qu'on se parle du portefeuille des familles, il est temps qu'on rassemble des libéraux, des péquistes, des adéquistes, des gens qui n'ont jamais fait de politique aussi. Donc, il est temps de rassembler, mais pas autour de vieilles idées puis de vieux partis qui sont... Dans le fond, quand on regarde le programme du Parti libéral, ça se résume à être «je suis contre la souveraineté du Québec». Ce n'est pas suffisant aujourd'hui. On a besoin de prendre ceux qui ont voté dans le passé pour ces partis, de les rassembler, avec des gens aussi qui ont montré un cynisme à l'égard de la politique, des gens qui n'allaient pas voter. Il faut que tous ces gens-là se disent : On est capables de faire mieux ensemble. Et puis c'est derrière la CAQ qu'on est capables de présenter ce changement.

M. Vigneault (Nicolas) : Théoriquement, si vous avez des têtes d'affiche qui viennent des autres partis, les gens risquent de dire : C'est du pareil au même.

M. Legault : Bien, il y a des gens qui ont milité dans d'autres partis, mais, à part moi, il n'y a pas personne qui a été ministre dans un gouvernement du PQ ou du Parti libéral. Donc, je pense que c'est important d'avoir un mélange d'expérience, mais aussi un mélange de nouveauté, puis, je pense, ça s'incarne par des personnes comme Geneviève Guilbault, qui n'a jamais été ministre, pour l'instant.

La Modératrice : Annie Mathieu, Le Soleil.

Mme Mathieu (Annie) : Mme Guilbault, ce matin, M. Couillard liait la défaite du Parti libéral à la consultation. Il disait que c'était une des causes. Est-ce que vous, vous liez votre victoire à cette consultation, à l'insatisfaction de la population que vous avez rencontrée dans Louis-Hébert?

Mme Guilbault (Geneviève) : Bien, moi, je lie ma victoire — je l'ai dit plusieurs fois puis je dois le répéter parce que, vraiment, c'était palpable — au profond désir de changement que j'ai senti de la part des électeurs de Louis-Hébert. Et je pense, d'ailleurs, comme M. Legault, que ce désir de changement là n'est pas exclusif à Louis-Hébert, mais possiblement répandu dans le Québec. Mais, pour ce qui concerne Louis-Hébert, c'était vraiment un désir de changement, un désir... L'usure libérale, tu sais, fait son oeuvre partout, je pense. Les gens sont tannés. Les gens sont tannés de payer toujours plus de tarifs, de taxes, d'impôt pour recevoir des services de moindre qualité, l'équilibre budgétaire qui s'est fait sur le dos des familles. Donc, les gens, je pense, sont intéressés à recevoir les baisses d'impôt que nous, on s'engage à offrir. Les problèmes de congestion routière aussi qui traînent depuis plusieurs années, les libéraux sont là depuis 15 ans, et il n'y a pas grand-chose qui a été fait. Donc, la commission systémique, j'en ai entendu parler parmi d'autres sujets, mais, sans vouloir pondérer les divers enjeux, je pense que ça fait partie d'un ensemble de raisons pour lesquelles les gens sont tout simplement tannés des libéraux.

Mme Mathieu (Annie) : Et, sur le terrain, qu'est-ce qu'on vous disait précisément là-dessus?

Mme Guilbault (Geneviève) : Bien, les gens n'étaient pas d'accord avec cette commission-là, la trouvait inopportune, inutile. On a appris aussi, pendant la campagne, qu'elle coûterait environ 1 million de dollars. Donc, je pense que les gens sont d'avis que ce million de dollars là pourrait servir à des choses peut-être plus appropriées que tenir cette commission-là.

Et moi, j'ai dit aussi souvent, puis je suis à l'aise de le répéter, je pense que l'attitude de M. Couillard par rapport à cette commission-là et par rapport aux questions d'immigration et identitaires en général est indûment opiniâtre et fermée, je pense, à ce qu'une partie de la population pense des décisions qu'il prend. Donc, oui, c'est une des nombreuses insatisfactions que j'ai senties sur le terrain chez mes concitoyens.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon, Le Journal de Québec.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour, Mme Guilbault.

Mme Guilbault (Geneviève) : Bonjour.

M. Gagnon (Marc-André) : Bravo pour votre élection!

Mme Guilbault (Geneviève) : Merci.

M. Gagnon (Marc-André) : Vous venez de dire qu'un des premiers dossiers sur lequel vous allez travailler, c'est essayer de pousser pour faire en sorte que les impôts, les taxes des Québécois diminuent. Or, votre parti a voté, cette semaine, en faveur d'une motion qui demande l'imposition d'une taxe à Netflix. Ce n'est pas un peu contradictoire?

M. Legault : Non.

Mme Guilbault (Geneviève) : Bien, nous, ce qu'on dit, c'est que c'est injuste, en quelque sorte, d'épargner Netflix, les taxes, sans évaluer l'ensemble du portrait puis évaluer les autres joueurs dans la même industrie. Alors, c'est pour ça que nous, on a voté pour qu'il n'y ait pas un privilège qui soit systématiquement accordé à Netflix, mais bien une vue d'ensemble des différents joueurs dans la même industrie.

M. Gagnon (Marc-André) : M. Legault, il n'y a pas là une contradiction?

M. Legault : Non. Écoutez, actuellement il y a une TVQ, et puis tout le monde doit la payer ou on doit l'abolir pour tout le monde. Que ça soit des compagnies québécoises ou des compagnies américaines, il doit y avoir une équité, et c'est ce que dit la CAQ. La CAQ, on est ouverts aux deux possibilités, d'avoir pas de taxes pour les deux ou des taxes pour les deux, mais il doit y avoir équité dans l'application d'une taxe qui est déjà existante. Ce n'est pas une nouvelle taxe.

M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce que vous avez fait un choix sur les responsabilités qui seront confiées à votre nouvelle députée?

M. Legault : Ah! non, ce n'est pas encore décidé. On a commencé à y penser, mais ce n'est pas encore décidé. Quand ça sera décidé, je vous en ferai part.

La Modératrice : Gilbert Lavoie.

M. Gagnon (Marc-André) : ...peut-être, pour Mme Guilbault. On sait que votre rivale libérale a répété, tout au long de la campagne électorale, qu'elle, dès le 3 octobre, si elle était élue, elle serait déjà prête à travailler parce qu'elle était déjà au bureau de M. Hamad. Est-ce que, pour faciliter la transition, vous allez conserver le même bureau de circonscription?

Mme Guilbault (Geneviève) : Je vous dirais que ce genre de détail un petit peu administratif n'a pas encore été abordé, là. Il faut dire que j'ai été élue lundi, puis on est mercredi. Hier, j'ai fait plusieurs entrevues, et tout ça. Mais je penserais que oui, sous réserve de ce qui est prévu par l'Assemblée nationale, oui. Puis je prévois aussi rencontrer Mme El Ghernati pour... si elle veut me transmettre ses idées, les suivis de dossier, et tout ça, moi, je suis très ouverte à ce qu'on fasse ce suivi-là ensemble.

La Modératrice : Gilbert Lavoie, Le Soleil.

M. Lavoie (Gilbert) : Oui, bonjour, Mme Guilbeault.

Mme Guilbault (Geneviève) : Bonjour.

M. Lavoie (Gilbert) : Puisque M. Legault a parlé des vieux partis, je vais vous poser une vieille question. Est-ce que vous êtes trop jeune pour avoir eu à décider un jour si vous êtes souverainiste ou fédéraliste? Est-ce que vous avez déjà discuté, songé à cette question-là pour vous-même? Votre chef a déjà été souverainiste.

Mme Guilbault (Geneviève) : Oui, oui, oui, tout à fait. Bien, vous évoquez mon âge, c'est certain que j'ai seulement 34 ans, mais j'ai quand même vécu l'effervescence du référendum de 1995. Évidemment, je n'avais pas l'âge de voter, mais je l'entendais à la maison, un peu partout. Ça a été assez intense, je dirais, cette campagne-là. Bien, moi, je me suis toujours plutôt rangée... considérée comme étant fédéraliste.

Maintenant, la beauté de la CAQ, c'est qu'à l'inverse des deux vieux partis, justement, nous, on sort de cette vieille adversité là souverainiste-fédéraliste pour plutôt se réclamer du nationalisme, de l'autonomisme. On se considère un parti pragmatique, donc on veut un Québec le plus fort possible, mais à l'intérieur de l'ensemble canadien. Le fait est qu'on est au Canada ici, et c'est comme ça pour le rester, ou du moins pour les prochaines années. Alors, nous, ce qu'on veut, c'est un Québec de plus en plus fort, et moi, j'adhère totalement à cette mentalité-là.

M. Lavoie (Gilbert) : Et une sous-question plus jeune, maintenant. Il y aura bientôt un membre de plus dans votre famille. La question du cannabis, nécessairement, doit vous interpeler.

Mme Guilbault (Geneviève) : Oui.

M. Lavoie (Gilbert) : Est-ce que le statu quo actuel n'est pas d'amener les enfants à acheter le pot directement du crime organisé s'il n'y a pas légalisation?

Mme Guilbault (Geneviève) : Bien, c'est-à-dire que la légalisation a été décidée par Ottawa, donc nous, les provinces, on doit mettre ça en oeuvre ici. Moi, je suis favorable à la position du parti, dans la mesure où on met, nous, les enjeux de sécurité publique, de santé publique de l'avant, on en fait des priorités, puis je pense que c'est important. Puis je pense aussi que les gens de Louis-Hébert ont été d'accord, ont été d'accord beaucoup avec la position qu'on a présentée, du moins pour ceux qui m'en ont parlé. Ils étaient tout à fait d'accord avec le fait que... privilégiaient 21 ans plutôt que 18 ans puis, avec, je dirais, l'esprit qui est derrière ça, de protection du public, de protection de nos jeunes, en évitant que ça devienne un produit avec lequel on veut faire de l'argent ou qui est trop répandu, qui est trop accessible, puis en privilégiant des questions de santé puis de sécurité publique.

M. Lavoie (Gilbert) : Mais essentiellement qu'est-ce qui va empêcher le jeune de 18 à 21 ans à l'acheter du crime organisé dans la rue, comme ça se passe actuellement?

Mme Guilbault (Geneviève) : Bien, écoutez, c'est sûr que les jeunes sont débrouillards, surtout avec Internet, et tout ça. J'imagine que quelqu'un qui veut se procurer du cannabis à tout prix va réussir, mais ce n'est pas une raison pour ne pas essayer de mettre en place le plus d'obstacles ou le moins d'incitatifs possible dans la mise en place ou la mise en vente nationale du cannabis pour éviter l'incitation ou la consommation qui serait la plus facile possible pour nos jeunes. Je pense que la santé publique, la sécurité publique... On sait que le cannabis peut avoir des effets très dommageables chez les jeunes. Ce n'est quand même pas à négliger non plus. Alors, moi, je suis très en accord avec la position du parti là-dessus. Merci.

La Modératrice : Merci. Véronique Prince, TVA.

Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour. Ma question, en fait, elle serait pour François Legault, mais félicitations pour votre victoire!

Mme Guilbault (Geneviève) : Merci, merci.

Mme Prince (Véronique) : Je voudrais revenir sur la commission sur le racisme et la discrimination systémiques. Vous proposez de l'annuler. Philippe Couillard n'a pas l'air de privilégier cette avenue-là, là, il pense plus changer la formule. Qu'est-ce que vous avez à lui proposer pour changer la formule?

M. Legault : Bien, écoutez, je ne comprends pas comment ça peut prendre autant de temps à Philippe Couillard à annuler cette commission. Je pense qu'il devrait écouter ses propres députés, il devrait écouter les gens de Louis-Hébert, il devrait écouter les Québécois. Les Québécois n'ont pas besoin d'une chicane identitaire, actuellement. On a besoin de rassembler les Québécois. C'est une mauvaise idée, cette commission. Puis la seule décision qu'il a à prendre, c'est de l'annuler.

Mme Prince (Véronique) : Il y a quand même des questions fondamentales qui doivent être réglées. Le Parti québécois avait fait ses propositions. Quelles sont les vôtres?

M. Legault : Exact. Bien, moi, je pense qu'on doit mieux travailler à intégrer les nouveaux arrivants, donc, que ça soit pour l'apprentissage du français, l'apprentissage de nos valeurs, que ça soit pour l'intégration en emploi. Il y a beaucoup de travail à faire sur la reconnaissance des acquis, sur la reconnaissance des diplômes. C'est inacceptable qu'après cinq ans le taux de chômage soit à 15 % chez les nouveaux arrivants, c'est inacceptable. Donc, moi, j'aimerais que Philippe Couillard mette ses énergies à essayer de mieux intégrer les nouveaux arrivants plutôt que d'essayer de faire une grosse chicane identitaire pour des raisons bassement politiques.

Mme Prince (Véronique) : Mon autre question concerne justement votre victoire dans Louis-Hébert. Tout le monde à la CAQ est vraiment content, bombe le torse, et tout ça, et c'est normal parce que c'était considéré quand même comme un comté qui était presque un château fort, là. Ce n'est pas la première fois que ce genre de situation là arrive. On se rappelle d'Elsie Lefebvre, qui avait réussi à arracher Laurier-Dorion, mais qui avait mordu la poussière par la suite. Alors, comment allez-vous faire pour maintenir ce momentum-là et que ça ne vous arrive pas en 2018?

M. Legault : Il n'y a jamais rien de gagné en politique. Il faut toujours travailler fort. Puis moi, je le dis à mes députés à chaque jour, je vais le redire cet après-midi : Ce n'est pas parce qu'on a eu une victoire extraordinaire dans Louis-Hébert qu'il faut arrêter de travailler. Il faut continuer de bien défendre nos propositions, de faire connaître nos propositions partout au Québec. Je vais continuer ma tournée dans toutes les régions du Québec au cours des prochains mois, il y a encore beaucoup de travail à faire. Donc, je ne prends rien pour acquis, mais je pense qu'on peut se réjouir quand même du résultat. Je pense qu'il y a quand même un vent de changement. Il y a une volonté, de la part des Québécois, de trouver une alternative au Parti libéral. Donc, je pense quand même qu'on peut se réjouir, mais tout en continuant de travailler très fort.

La Modératrice : Merci. Dernière question en français. Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Mme la députée élue, M. Legault, ce n'est pas un débat inutile, cet après-midi, sur le cannabis?

M. Legault : Pourquoi vous dites ça?

M. Laforest (Alain) : Sur la motion. Le gouvernement va trancher, c'est 18 ans.

M. Legault : Bien, écoutez, moi, je pense que c'est une mauvaise idée de légaliser le cannabis à partir de l'âge de 18 ans. Les médecins disent ça. Il y a un médecin parmi les libéraux, qui s'appelle Gaétan Barrette, qui a dit clairement que lui, il privilégiait 18 ans. Moi, je trouve ça grave, comme message qui serait envoyé si on légalise le cannabis à 18 ans. C'est comme de banaliser la consommation. Je peux comprendre qu'il y aurait peut-être des avantages financiers, des avantages à aller chercher des ventes qui actuellement sont au crime organisé, mais notre priorité des priorités, ça devrait être qu'il y ait le moins de jeunes possible qui consomment du cannabis. Donc, il faut envoyer un message clair : rien de légal avant 21 ans. Puis ça, on va défendre cette position-là à la vie à la mort. Actuellement, là, j'ai trop vu de jeunes proches de mon entourage qui ont brûlé leur vie en devenant schizophrènes parce qu'ils avaient trop consommé trop jeunes. Le cerveau continue de se développer après 18 ans. C'est grave. Moi, je demande au premier ministre Philippe Couillard, d'écouter Gaétan Barrette, d'écouter les médecins spécialistes, d'écouter les psychiatres, d'écouter les spécialistes, d'écouter la science. C'est une mauvaise idée de légaliser le cannabis à partir de 18 ans.

M. Laforest (Alain) : Sauf que vous laissez la place entre 16 et 21 au crime organisé.

M. Legault : Bien, la priorité, est-ce que c'est de contrer le crime organisé ou d'avoir le moins de jeunes possible qui consomment? Moi, la priorité que je choisis, nous, la priorité qu'on choisit, à la CAQ, c'est d'avoir le moins de jeunes possible qui consomment du cannabis. C'est ça, notre priorité.

La Modératrice : Merci. On va passer aux questions en anglais. Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Mr. Legault.

M. Legault : Good afternoon.

Mme Fletcher (Raquel) : Congratulations, Mme Guilbault! My question is actually for the new MNA.

M. Legault : Good!

Mme Fletcher (Raquel) : You said that, while you were out in your constituency, residents there had an issue with Mr. Couillard's attitude when it comes to the systemic racism hearings. Can you elaborate a little bit on that? What exactly about his attitude?

Mme Guilbault (Geneviève) : Well, I mostly said that people in Louis-Hébert are tired of this Government. There are a lot of issues that they are not satisfied with and they are looking for a change, for a deep change.

But regarding this particular question, they consider that this commission is not useful, is not necessary. It's going to cost $1 million. So, this million could be used otherwise that would be more profitable for the whole society.

And I think the general mood in Louis-Hébert is that they are tired of the Liberals, and this example is just one of the numerous issues that are not satisfying to them, so… And I think the result that we had last Monday, well, confirms this profound need of a change in Louis-Hébert and maybe in the whole province of Québec.

Mme Fletcher (Raquel) : So, it's not just because of the systemic racism hearings, it's a number of issues.

Mme Guilbault (Geneviève) : Yes, there are a lot of issues, like they want their tax burden to be reduced, they want more services, more quality in the public services. Those are also things that I heard a lot about and integrity too. You know that integrity is a really important value for me and I spoke of it a lot during my campaign. And people agreed with that, that it's important that integrity comes back into politics. And so, I think all of that made them vote for us and go for a change. Thank you.

Mme Fletcher (Raquel) : Thank you.

La Modératrice : Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Good afternoon, Mr. Legault, Mme Guilbault. Mr. Legault, we seem to be getting mixed messages from the Government this morning regarding the consultations on systemic racism. We heard the Premier say that he is rethinking the process. And then after question period Kathleen Weil said : We're going ahead with this process, it will continue. What do you think that that signals?

M. Legault : I don't understand Mr. Couillard about this debate, and I am talking about his commission on the so-called systemic racism. It seems that Mr. Couillard is now juggling with the idea of cancelling it, but I don't understand why it's taking so much time. Québec doesn't need an additional crisis on the identity issue and especially not a crisis created by the Liberal Government. So, for once, Mr. Couillard should listen to Quebeckers. I think the message is clear. He should cancel this commission today and end all unfair accusations against Quebeckers.

Mme Johnson (Maya) : What do you think that this debate, this public acknowledgment now, that he is making, that he is questioning the process, signals about what is happening within the Liberal caucus itself?

M. Legault : I think we saw three MNAs, three Liberals saying that it was one of the causes of the defeat of Monday night. So, I think that he should… he must listen to MNAs of his own party.

La Modératrice : Merci. On va reprendre une dernière question en français. Nicolas Vigneault.

M. Vigneault (Nicolas) : Oui, s'il vous plaît.

M. Legault : On est gentils, hein?

M. Vigneault (Nicolas) : Oui... vous êtes très gentils. M. Legault, TVA vient de décider de suspendre M. Lavoie pour les propos qu'il a tenus hier. J'aimerais avoir une réaction à deux volets : d'abord, votre réaction sur les propos en soi; et, deuxièmement, est-ce que c'était la bonne chose à faire, de suspendre M. Lavoie?

M. Legault : Bien, écoutez, je pense que le choix des mots par M. Lavoie n'était pas approprié et je pense qu'il faut être prudent quand on parle ou qu'on fait allusion à des gestes violents. Maintenant, TVA a décidé de le suspendre, c'est à TVA à prendre la décision pour la suite des choses. Merci, tout le monde.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 13 h 10)

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