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Point de presse de M. François Legault, chef du deuxième groupe d’opposition, et Mme Nathalie Roy, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de laïcité

Version finale

Le mardi 24 octobre 2017, 12 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Douze heures vingt-cinq minutes)

La Modératrice : Bon midi, tout le monde! Merci d'être là. Donc, M. Legault est accompagné de Nathalie Roy, députée de Montarville et porte-parole de la CAQ en matière de laïcité, ainsi que Simon Jolin-Barrette, député de Borduas et porte-parole de la CAQ en matière de justice. Si tout le monde est prêt, je vais laisser la parole à M. Legault.

M. Legault : Oui. Bonjour, tout le monde! Je veux ce matin vous parler de toute la question des signes religieux. Ce qu'on voit, c'est qu'après 10 ans, hein, après 10 ans de discussions, le gouvernement de M. Couillard n'est pas capable de régler le dossier. Déjà, en trois jours, il est en train de modifier ce qu'il a dit vendredi dernier. Donc, on est dans une situation où le gouvernement libéral a déposé un projet de loi qui est broche à foin, qui crée énormément de confusion. C'est un vrai gâchis. Et pourtant il y a une position qui est consensuelle, qui est la position de la CAQ, la CAQ qui a la même position depuis 2013, c'est-à-dire interdire les signes religieux pour les personnes en autorité.

Je ne comprends pas pourquoi Philippe Couillard s'obstine à ne pas adopter cette position, qui est consensuelle. Donc, ce qu'on comprend, c'est qu'en 10 ans M. Couillard puis le gouvernement libéral n'ont pas été capables de rien régler en matière de signes religieux. Donc, ce n'est pas dans les 11 mois qui viennent que ça va être meilleur. Donc, il faut espérer maintenant un gouvernement de la CAQ dans 11 mois, et on réglera ce dossier avec un projet de loi qui fait consensus au Québec.

Maintenant, je vais passer la parole à Nathalie Roy pour vous parler des détails puis de plus d'information concernant le projet de loi n° 62.

Mme Roy : Merci, chef. Bonjour, tout le monde! Alors, brièvement, on le répète depuis deux ans maintenant, le projet de loi n° 62, qui est maintenant la loi n° 62, induit la population en erreur et a induit les députés en erreur. Et c'est une loi qui fera seulement entrer plus de demandes d'accommodements religieux dans nos vies.

La ministre Vallée s'est même contredite ce matin sur son application, vous étiez là, en point de presse, vous l'avez entendue, parce qu'il faut dire aux gens qui nous écoutent qu'elle nous a dit, en commission parlementaire, une chose, et là la ministre se contredit ce matin, elle nous dit d'autres choses. En commission, elle affirmait que les personnes au visage voilé allaient devoir se découvrir pendant toute la durée du trajet, de la prestation de services en autobus, par exemple. Vous l'avez entendue. Bien, ce matin, elle dit que ce n'est pas le cas du tout, c'est uniquement avoir l'identification. Alors, ça, ça illustre, illustre parfaitement toute l'improvisation et le fouillis généraux qu'occasionne la loi n° 62. C'est une loi... écoutez, on appelle ça une loi, mais, quant à moi, c'est un véritable gâchis. On est ici pour travailler sérieusement, pour vous donner des réponses, pour essayer de répondre aux préoccupations des citoyens, et là ça ne règle absolument rien.

Ce matin, j'écoutais le point de presse. Moi, je suis tout aussi mêlée que vous. Et, si vous voyez là-dedans des solutions... C'est une loi qui n'est pas une loi qui dicte la laïcité de l'État, oubliez ça, là, ce n'est pas la laïcité ni une vraie neutralité religieuse, mais c'est une loi qui va encourager, encourager, les demandes d'accommodements religieux. Et je ne pense pas que c'est ce que les Québécois veulent et réclament depuis des années. Mais force est de constater qu'après 10 ans de tergiversations, bien, on arrive dans un véritable cul-de-sac ce matin. Voilà.

La Modératrice : On va passer à la période de questions en commençant par Alain Laforest, TVA.

M. Laforest (Alain) : Bonjour à vous. Mme Roy ou M. Legault, est-ce que Mme Vallée a menti?

Mme Roy : Moi, ce que je vous dis, c'est qu'elle nous a tous induits en erreur. Pendant des heures, elle nous a dit une chose et, ce matin, elle nous dit son contraire. Et lorsqu'on fait des lois, lorsqu'on est avec plein de juristes qui sont tout le tour de nous... Écoutez, les juristes du ministère de la Justice, là, ce sont des professionnels. Alors, pourquoi nous a-t-elle dit une chose et, ce matin, elle nous dit le contraire? Vous avez vu, vous avez suivi les travaux. Écoutez le ruban. Tout est enregistré. Tirez-en vos propres conclusions.

M. Laforest (Alain) : M. Legault, dans la même ligne, on est dans... aujourd'hui, il va y avoir une décision qui va être prise, là, et j'aimerais connaître la position de votre caucus. Le crucifix, on en fait quoi?

M. Legault : Bien, notre position a toujours été la même. Nous, on veut garder le crucifix au salon bleu.

M. Laforest (Alain) : Et ça ne va pas en contradiction avec votre position quand vous parlez de neutralité religieuse? Vous dites que... prestation à visage découvert, il faut que l'État soit laïque, mais vous dites : Le crucifix, il faut qu'il reste dans l'Assemblée.

M. Legault : Ça fait partie du patrimoine québécois, puis on pense qu'il doit rester là.

M. Laforest (Alain) : Une dernière petite question. Est-ce que vous avez parlé à M. Rozon depuis une semaine?

M. Legault : Non. Pas du tout.

M. Laforest (Alain) : Donc, les liens sont coupés? Parce que vous avez joué au tennis avec lui, là?

M. Legault : Non.

M. Laforest (Alain) : Je pense que... Ce n'était pas un de vos «partners» de tennis? Non?

M. Legault : Je n'ai jamais joué au tennis avec lui.

M. Laforest (Alain) : O.K. Mauvaise information. Merci, M. Legault.

La Modératrice : Merci. Hugo Pilon-Larose de LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Mme Roy, vous dites que, donc, le projet de loi va amener plus d'accommodements religieux dans la vie des Québécois. Sommes-nous rendus à un point où que, selon vous, il faut baliser les accommodements religieux? Il faut créer des règles pour les encadrer? Est-ce que vous dites cela aujourd'hui? Les accommodements religieux, est-ce qu'il faut les baliser davantage?

Mme Roy : Bon, on va être très clairs. À l'article 10 de la loi n° 62, on explique les critères pour définir l'accommodement religieux. En fait, ce qu'on fait, c'est qu'on a repris les critères qui ont été édictés dans la jurisprudence parce qu'actuellement ce sont les décisions des tribunaux qui nous disent : Telle, telle, telle condition, c'est un accommodement. À telle, telle, telle condition, c'est un accommodement, à telle, telle, telle condition, c'est raisonnable ou non raisonnable. Donc, ça, ce que la ministre a fait, et ça, je le mets entre parenthèses, l'article 10, là, c'est bien, c'est bien fait parce qu'il a fallu colliger ce que disent nos tribunaux. Mais ça, ça existe déjà. Ce n'est pas nouveau. Vous avez accès aux décisions jurisprudentielles qui colligent les définitions, les critères pour qu'une demande soit considérée comme un accommodement raisonnable ou non. Là, c'est dans la loi, c'est l'article 10. Mais elle n'a rien inventé, là. Elle a repris ce qui existe déjà, puis elle l'a mis à l'article 10.

Le problème, il n'est pas là. Le problème, il est quand on fait accroire à la population du Québec que c'est une loi sur la neutralité religieuse de l'État, alors que ce n'est pas ça du tout, que la neutralité religieuse de l'État... Tous les experts sont venus nous le dire, si on n'édicte pas, dans la loi, qu'il faut qu'il y ait la laïcité de l'État plus la neutralité religieuse de l'État, les deux doivent aller de pair, si on ne dit pas ça à la population, c'est une neutralité religieuse qui est bien pâle. Et actuellement dans son projet de loi, le mot «laïcité» n'apparaît pas. Ce n'est pas la laïcité de l'État québécois.

Et c'est pour ça que je vous dis que ça induit la population en erreur parce que les gens... Puis posez-leur la question. Quand on dit : La neutralité religieuse de l'État, demandez aux gens autour de vous, ils pensent que ça signifie que les fonctionnaires doivent être neutres et ne pas avoir de signe religieux. Bien, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas ça. Alors, c'est une loi qui induit la population en erreur.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. Legault, est-ce que, selon vous, le Canada anglais est venu s'ingérer dans le débat québécois avec les commentaires qu'on a pu entendre ces derniers jours venant de d'autres Parlements?

M. Legault : Bon, d'abord, le Canada n'a pas à s'ingérer dans la façon dont on gère les accommodements puis les signes religieux au Québec. Maintenant, je pense que la confusion est venue surtout du gouvernement libéral. Quand on voit les commentaires qu'on a eux, en fin de semaine, de Justin Trudeau ou, vendredi, des responsables en Ontario, bien, ces commentaires-là ont été faits sur une position qui était la position de vendredi du gouvernement libéral. Là, aujourd'hui, il y a une nouvelle position du gouvernement libéral.

Donc, il faudrait redemander à M. Trudeau, à Mme Wynne et compagnie : Est-ce qu'ils sont toujours d'accord avec ce qu'ils ont dit vendredi avec ce que Mme Vallée a dit aujourd'hui? Mais ils n'ont pas d'affaire à intervenir dans le débat. Mais, je pense que le principal problème, c'est la confusion qui est créée par le gouvernement libéral.

La Modératrice : Merci beaucoup. Patrick Bellerose, le Journal de Québec.

M. Bellerose (Patrick) : Bonjour, M. Legault. Est-ce qu'Éric Salvail était votre partenaire au tennis? Et quelle a été votre réaction en apprenant les faits qui lui sont reprochés?

M. Legault : Je n'ai jamais joué au tennis avec Éric Salvail, mais je connais Éric Salvail depuis trois, quatre ans et je ne lui ai pas parlé depuis les révélations de la semaine dernière.

M. Bellerose (Patrick) : Ma question est : Quelle a été votre réaction en apprenant les faits qui lui sont reprochés?

M. Legault : Ah! bien, écoutez, je pense, moi, d'abord aux victimes. Je trouve ça effrayant, ce que vivent les victimes. Puis on doit tout faire pour les aider et les appuyer, les victimes.

M. Bellerose (Patrick) : Sur l'entente avec les médecins omnipraticiens, qu'est-ce que vous pensez du fait qu'on apprend au compte-gouttes le total de la facture, qui continue à augmenter?

M. Legault : Oui. Bon, d'abord, moi, je souhaiterais avoir plus d'information concernant la comparaison de la rémunération au Québec avec l'Ontario. Je vous rappelle que lorsqu'il y avait eu l'entente initiale, en 2001, avec les médecins, on devait faire un rattrapage sur un certain nombre d'années pour réduire l'écart à à peu près 15 %, c'est-à-dire l'écart qui existe pour tous les professionnels entre le Québec et l'Ontario. Donc, je voudrais m'assurer que c'est toujours ça, ce qui est visé.

Deuxièmement, et le plus important, c'est qu'on n'a rien demandé aux médecins de famille en échange de cette augmentation de rémunération. Rappelez-vous, quand les GMF ont été mis en place, l'objectif, c'était que tous les Québécois soient pris en charge par des groupes de médecine de famille, qu'on regarde pour modifier la rémunération, le mode de rémunération des médecins de famille pour qu'ils aient une partie plus importante, qu'on appelle par capitation. Actuellement, il y a à peu près 70 % de la rémunération des médecins de famille qui est un paiement à l'acte. Donc, il n'y a pas d'incitatif ou pas beaucoup d'incitatifs à déléguer des actes aux infirmières.

Donc, on le voit actuellement. Non seulement on a 25 % des Québécois qui n'ont pas de médecin de famille, mais plusieurs, un grand pourcentage parmi le 75 % qui a un médecin de famille, ce médecin de famille ou le GMF n'est pas disponible lorsqu'ils sont malades. Donc, ces personnes-là vont engorger nos urgences avec ce qu'on appelle des cas P4, P5.

Donc, actuellement, on a donné beaucoup d'argent ou on promet de donner beaucoup d'argent aux médecins de famille, mais on n'a pas eu, en échange, une véritable prise en charge des patients en première ligne lorsque les patients sont malades.

M. Bellerose (Patrick) : Juste pour bien comprendre, qu'est-ce que ça aurait changé de savoir si l'écart avec l'Ontario a été rattrapé?

M. Legault : Bien, c'est que j'ai des doutes. Il y a des gens actuellement qui disent que l'écart est rendu à zéro, et non pas 15 %. Donc, je voudrais être rassuré. Je voudrais être rassuré sur le fait qu'on compare des volumes comparables aussi. Donc, j'aimerais voir une étude, je souhaiterais que le gouvernement, que le docteur Barette soit transparent puis qu'il nous transmette cette étude parce que n'oublions qu'au cours des dernières années en Ontario ils ont réduit la rémunération des médecins. Donc, je voudrais avoir une étude à jour, qui compare puis qui nous montre qu'à terme ce qu'on vise, c'est un écart de 15 %, et non pas un écart de 0 %.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Bellerose (Patrick) : Sinon, on pourrait avoir accordé trop d'argent aux médecins?

M. Legault : Ça se peut, oui.

La Modératrice : Mathieu Dion, Radio-Canada.

M. Dion (Mathieu) : Oui, juste pour revenir sur le projet de loi n° 62, juste pour qu'on comprenne bien, qu'est-ce que vous voulez dire quand vous dites que Mme Vallée dit une chose et son contraire? Pouvez-vous nous donner un exemple concret de ça, de ce que ça veut dire réellement?

M. Legault : Bien, écoutez, vendredi dernier, elle disait que les gens qui sont voilés devaient faire tout le voyage en autobus dévoilés. Et là, maintenant, elle dit que c'est seulement pour s'identifier lorsqu'ils entrent dans l'autobus. Donc, elle dit une chose puis son contraire.

M. Dion (Mathieu) : Bien, elle, elle précise que c'est le prolongement de l'espace public, l'autobus comme tel. C'est comme ça qu'elle le définit. Êtes-vous d'accord avec ça?

M. Legault : Je suis d'accord avec ça. Mais ce n'est pas ça qu'elle disait vendredi puis ce n'est pas ça qu'elle disait lorsqu'elle a fait choquer un peu beaucoup de monde.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Legault : Merci, tout le monde.

Des voix : ...

M. Legault : Oh non! Anglophones.

La Modératrice : Oh! je ne vous voyais pas vous lever, donc je me suis dit : Ils n'ont pas de question.

M. Legault : OK! We don't forget you.

La Modératrice : Raquel Flectcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. I have a question, to begin with, for Mme Roy.

M. Legault : Yes, of course.

Mme Fletcher (Raquel) : Mme Roy, you sat through all of the commissions for Bill 62, you listened to all of the testimonies, you listened to the Minister. And then, this morning, you listened to her latest press conference, 1 h 20 min. What is your reaction now or your impression of that press conference?

Mme Roy : To tell you the truth, I did not listen to all of it because I was moving. You know, I was in my car, and so on, and so on. But I saw enough to see that it was a total mess because Mrs. Vallée said one thing during the work in the commission and, this morning, she said something else. It's… How can I say it in English? It's a real comedy act. It has no sense.

When you are the Minister of Justice and you try to explain in the commission what the law is going to be, and everybody listens to you and believes you because you're the Minister in charge, and this morning, some days later, it rocks the boat a little bit, and then, you say : Oh no! No, it's not exactly that. The woman won't have to show her face. She can stay covered for the rest of the road... Well, she discredits herself and the bill.

Mme Fletcher (Raquel) : We heard over and over again not just Mme Vallée, but other liberal members say Bill 62 was about receiving and giving services with the face uncovered. However, this morning, what we're learning is it's not really that. It's just about interaction. So, you can take a metro, for instance, because you're not interacting with a human, even though you're receiving a public service. Or you can be in a park, where you're currently benefiting from a public service, but you have to show your face, I guess, if you talk to a park official, maybe. Was that your understanding throughout the commission work?

Mme Roy : No, absolutely not. That's why I said that it's… She really explained to us that it has to be during all the duration of the services, all the duration of the services. So, we asked her: What is a service, you know, and she said, for example, on a bus, the woman has to show her face all the time. And, this morning, she said : No, no, no, just for identification. Wo!

So, you see, it's a mess, that bill is a mess. That bill is not a good bill, it's not a bill about secularism. And, yes, we have to see the faces of people for identification reason. We agree with that, absolutely. We have to see the face of the person. But what the Minister says, it's… she said one thing during the work, and it was a long work, long hours, and, this morning, she says another thing. And that scares me.

Mme Fletcher (Raquel) : I have also one question for you, Mr. Legault. The issue of Bill 62 obviously made national and international headlines and kind of put Québec in the headlines, but not in necessarily a very positive way. There was a lot of backlash. There were a lot of negative comments about Bill 62. This morning, Mme Vallée gives this press conference to, I guess, make up for that or to clarify the confusion. However, the Premier was nowhere to be seen. Would you have liked to see the Premier step up and be at that press conference? What does that mean to you that he wasn't present?

M. Legault : I think that there's a lack of leadership because Mr. Couillard was very clear last weekend, he said that he was happy, that it was a good bill. So, how come, this morning, he's changing position about what was said last Friday? Because he doesn't have the leadership and the courage to come and see you and tell you that they were wrong and that they now change their position.

La Modératrice : Merci. Maya Johnson, CTV.

Mme Johnson (Maya) : Hello, Mr. Legault.

M. Legault : Hello.

Mme Johnson (Maya) : Just picking up on Raquel's question about the reaction from the rest of Canada, and that's some of the strongest reactions that we've seen to this bill, denouncing it, for example, an editorial in the Globe and Mail, National Post. Do you see that as inappropriate interference in the way Québec is managing its own affairs?

M. Legault : I think that Québec can manage these kinds of affairs the way they want, especially when we talk about our values, about religious signs. But I think that the main problem coming from the rest of Canada is really coming from the confusion that was around the position of the Liberal Government. And I don't understand how come, after 10 years… we're talking about religious signs since 10 years in Québec, and you still don't know what exactly you propose regarding bus services, regarding all kinds of services given by the government. It's not clear. We learned a bit more about what will happen in colleges and universities today, but the bill was voted last week. So, how come, after 10 years, you can have so much confusion?

I think it's a mess and it's too bad for Québec because we had some reactions last week, from Mr. Trudeau, from Mrs. Wynne, based on proposals that are not on the table anymore today.

Mme Johnson (Maya) : And what about the issue of the crucifix hanging over the Speaker's chair? Is that not a contradiction and, on some level, hypocrisy if we're talking about religious secularism?

M. Legault : I think that, when you talk about the cross on the Mount Royal, when you talk about Christmas tree, when you talk about the crucifix, it's part of the «patrimoine».

Des voix : Heritage.

Mme Johnson (Maya) : Heritage, cultural heritage, history.

M. Legault : About the heritage. I think we have to admit that we have a Christian heritage in Québec and we cannot decide tomorrow that we'll change the names of schools and change all our past. So, I don't think that this heritage is causing any kind of problem.

Mme Johnson (Maya) : But if we're talking about secularism or religious neutrality, and these laws are becoming enshrined in a room in which a crucifix is prominently featured, is that not hypocrisy? Could the crucifix not be removed and placed somewhere else, but not in the legislature specifically?

M. Legault : I think it doesn't change... I think it's important to protect our heritage. We have to be proud about this heritage. Even the pictures upstairs, at the salon bleu...

Mme Johnson (Maya) : ...

M. Legault : Blue saloon? Non.

Mme Johnson (Maya) : The blue room.

M. Legault : OK, the blue room. But I think, right now, you have to make the difference between secularism and the heritage. And I think that the crucifix is part of our heritage and I don't see any problem keeping it.

La Modératrice : Merci.

M. Legault : Merci, tout le monde.

(Fin à 12 h 46)

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