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Point de presse de M. Sylvain Rochon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’énergie et de ressources naturelles

Version finale

Le mercredi 6 juin 2018, 16 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures)

M. Rochon : Alors, je viens réagir à ces règlements sur les hydrocarbures que le gouvernement nous annonce, sa proposition d'un encadrement qu'il dit rigoureux afin d'assurer la protection de la population et de l'environnement.

Eh bien, moi, ma première réaction, là, c'est : Comment faire confiance à un gouvernement qui dit, depuis des mois — et je n'invente rien, là — qui dit, depuis des mois, que sa réglementation, ses quatre règlements, là, sont les plus sévères en Amérique du Nord. Je ne compte pas le nombre de fois, là, que le ministre Moreau m'a dit ça, que son prédécesseur, Pierre Arcand, m'a dit ça, qu'Isabelle Melançon a répondu ça à nos questions, là. Alors, on s'inquiétait, là, comme les Québécoises et les Québécois, comme les mairesses et puis les maires des municipalités québécoises, là, de ces règlements qui allaient permettre la fracturation hydraulique, notamment, là.

Ce sont les plus sévères en Amérique du Nord, nous ont répété Moreau, Arcand, Melançon pendant des mois. Eh bien, aujourd'hui, là, ils avouent, ils avouent que ce n'était pas vrai, que ce n'était pas vrai, que les Québécoises et puis les Québécois, ils n'avaient pas du tout tort d'être inquiets. C'est un méchant aveu, ça. À quatre mois des élections, ils viennent dire aux Québécoises et aux Québécois : Écoutez, vous n'aviez pas tort d'être inquiets.

Alors, qu'est-ce que fait le gouvernement? Alors, le gouvernement, il décide, dans ses règlements qu'il soumet, parce qu'il a 45 jours, là, de commentaires, là, qui suivent le dévoilement d'aujourd'hui, il dit : Fracturation interdite dans la vallée du Saint-Laurent. Bon! Bien, ça, c'est une bonne chose. Dans la vallée du Saint-Laurent, la fracturation sera interdite. On réclame ça, là, depuis des mois, depuis des mois. La CAQ dit : Non, non, non, la fracturation hydraulique, c'est correct, ça; le gouvernement, la même chose. Bon, ce sera interdit, ce sera interdit. C'est dangereux. Ils avouent que la fracturation hydraulique représenterait un danger dans la vallée du Saint-Laurent. En Gaspésie? Bah! En Gaspésie, bien non. En Gaspésie, ce serait moins grave. Elle sera permise, la fracturation hydraulique, en Gaspésie.

Est-ce qu'il y a quelqu'un qui comprend? Moi, je ne comprends pas. Une interdiction à géométrie variable selon la formation géologique. Ça, c'est la dernière trouvaille du gouvernement libéral, puis c'est toute une trouvaille, parce qu'on a beaucoup cherché, là, il n'y a aucune juridiction dans le monde qui a imaginé une pareille affaire. Alors, on va faire courir des risques aux Gaspésiens, on n'en fera pas courir aux habitants puis aux habitantes de la vallée du Saint-Laurent. C'est très, très, très étrange.

Ensuite, les distances séparatrices, hein, on va doubler, on va doubler les distances séparatrices : 1 000 mètres, 1 000 mètres entre la tête du puits et la source d'eau, la tête du puits. Parce que vous savez que les forages sont verticaux, mais ils peuvent aussi, suite à ce premier forage vertical, être horizontaux. Alors, le 1 000 mètres du puits, là, du puits, de la tête du puits, là, il n'existe plus, là, dans le sous-sol, quand on fore à l'horizontale, alors c'est n'importe quoi, ça.

Écoutez, un gouvernement du Parti québécois, il abrogerait ces règlements. Le gouvernement du Parti québécois, il abrogera ces règlements, plus aucun nouveau projet d'hydrocarbures au Québec. Je pense que c'est clair, plus aucun nouveau projet d'hydrocarbures au Québec. Et, pour les projets en cours d'autorisation, essentiellement en Gaspésie, il y aura trois conditions : acceptabilité sociale...

D'ailleurs, ça, c'est curieux, il aime ça, le ministre Moreau, nous parler d'acceptabilité sociale. D'ailleurs, à un moment donné, il a dit : Il n'y en a pas, d'acceptabilité sociale pour la fracturation. Euh, O.K., il n'y en a pas. Ça, il l'a réalisé dans la vallée du Saint-Laurent, mais il ne semble pas réaliser qu'il n'y en a pas non plus en Gaspésie, puisqu'encore une fois elle sera permise là-bas.

Alors, pour les projets en cours, sous un gouvernement du Parti québécois, trois conditions : acceptabilité sociale, avec un BAPE générique sur la filière des hydrocarbures en Gaspésie pour informer puis consulter la population; ensuite, réduction de l'empreinte écologique; et interdiction de la fracturation hydraulique et des procédés chimiques similaires partout au Québec.

On ne divisera pas le Québec selon qu'il s'agit de la vallée du Saint-Laurent ou de la Gaspésie, ce sera partout le même état de fait : la fracturation hydraulique et ses procédés similaires seront interdits.

Alors, voilà ce que je souhaitais vous dire aujourd'hui. Un gouvernement qui passe aux aveux à quatre mois des élections, un gouvernement qui disait : On a les règlements les plus sévères en Amérique du Nord, qui nous a répondu ça pendant des mois et des mois, qui a rigolé quand on lui partageait les inquiétudes des citoyennes et des citoyens du Québec et qui aujourd'hui a décidé d'arrêter de rire de ces inquiétudes-là pour ce qui est des résidentes et résidents de la vallée du Saint-Laurent. Quant aux Gaspésiens et aux Gaspésiennes, bien, il faudra attendre un gouvernement du Parti québécois. Voilà.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Vous dites que le Parti québécois dirait non à toute nouvelle exploitation pétrolière au Québec, c'est ce que vous avez dit?

M. Rochon : Plus aucun nouveau projet d'hydrocarbures au Québec sous un gouvernement du Parti québécois.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Mais après ça vous avez dit : Là, il y aurait des consultations, ça dépendrait de l'acceptabilité sociale.

M. Rochon : Pour les projets en cours d'autorisation... Il y a des projets en cours d'autorisation...

M. Dugas Bourdon (Pascal) : O.K. Mais pourquoi on ne les arrête pas, eux?

M. Rochon : ...essentiellement en Gaspésie, trois conditions : acceptabilité sociale, alors lancement d'un BAPE générique sur la filière, là, des hydrocarbures en Gaspésie, réduction de l'empreinte écologique, interdiction de la fracturation hydraulique et des procédés similaires partout au Québec.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Pourquoi ne pas simplement dire non à ces projets-là en Gaspésie?

M. Rochon : Parce qu'il y a actuellement des projets qui sont en cours d'autorisation en Gaspésie.

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Ça ne s'arrête pas? Est-ce que ce n'est pas possible de les arrêter?

M. Rochon : Cette question-là, vous voyez, elle doit aussi s'adresser au gouvernement...

M. Dugas Bourdon (Pascal) : Non, mais c'est à vous que je la pose, parce que vous dites que vous êtes contre toute exploitation pétrolière, vous leur reprochez de continuer en Gaspésie, mais en même temps vous n'êtes pas prêt à dire non à ce qui se passe en Gaspésie.

M. Rochon : Pour les projets qui sont en cours d'autorisation en Gaspésie, vous avez une réponse claire, nous estimons qu'il faut remplir trois conditions, hein, d'entrée de jeu : l'acceptabilité sociale vérifiable par un BAPE générique sur la filière des hydrocarbures pour informer et consulter la population, qui doit avoir son mot à dire et qui n'a pas actuellement son mot à dire; réduction de l'empreinte écologique; et, je vous le disais, il n'y en aura pas, de fracturation hydraulique et de ces procédés chimiques sous un gouvernement du Parti québécois. Merci.

(Fin à 16 h 8)

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