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Point de presse de M. Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur

Version finale

Le mardi 5 février 2019, 13 h 40

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Treize heures quarante minutes)

M. Roberge : Bonjour. Merci d'être présentes, d'être présents. Je m'adresse à vous aujourd'hui pour rendre publique une information que j'ai depuis un petit peu moins d'une semaine. En fait, j'ai eu les détails ce matin seulement, mais, ce qu'on a appris, suite au fait que des fonctionnaires au ministère de l'Éducation aient demandé aux commissions scolaires : Avez-vous le nombre d'enseignants ou d'enseignantes qui portent des signes religieux dans votre école, est-ce que vous disposez de cette information-là?, les commissions scolaires ont répondu par la négative. Et on a rendu publique cette information-là, ce qui a valu à mon gouvernement une volée de bois vert. Plusieurs commissions scolaires ont dit que c'était scandaleux, c'était terrible, c'était aberrant que de demander aux commissions scolaires : Avez-vous cette information? Au Parti libéral, ils ont même utilisé le mot profilage, comme si c'était du profilage de demander aux commissions scolaires : Avez-vous le nombre d'enseignants, d'enseignantes qui portent des symboles religieux? On ne l'avait pas. De toute façon, on a posé la question, et la réponse était non.

Mais, comme ça a soulevé un tel débat comme ça, il y a des gens au ministère qui ont dit : Peut-être qu'on a cette information-là quelque part. Et ils ont fouillé, et il semble que oui. Pourquoi? Parce que le gouvernement libéral a posé cette question-là. Figurez-vous qu'en juin 2018, en juin 2018, alors que c'était M. Sébastien Proulx, c'était le gouvernement libéral qui était aux affaires, eh bien, ils ont produit un questionnaire demandant précisément — ils n'ont pas fait le tour, là — ils ont demandé : Combien d'enseignants ou d'enseignantes, combien de membres du personnel portent des signes religieux dans votre école? C'était un questionnaire qui s'adressait directement aux directions d'école. Ensuite, ils répondaient si, oui ou non, il y avait des personnes. Combien? Est-ce que c'est d'un à cinq? Est-ce que c'est de cinq à neuf? Est-ce que c'est 10 et plus?

Semble-t-il qu'en juin dernier le gouvernement libéral, le Parti libéral ne pensait pas que c'était du profilage. Et semble-t-il que l'automne dernier, parce que finalement ce sondage-là a été conduit l'automne dernier, bien, les directions d'école n'ont pas pensé non plus que c'était aberrant, parce que plus de 1 100 directions d'école ont répondu à ce questionnaire, et ça n'a pas fait de scandale. Donc, je pense qu'il y a eu énormément, énormément d'exagération de la part de commissions scolaires qui ont lancé des hauts cris la semaine dernière, simplement parce qu'on a demandé : Avez-vous cette information? Or, quelques mois plus tôt, des centaines de directions d'école répondaient tout bonnement : Oui, il y en a une personne qui porte des symboles religieux dans mon école. Non, il n'y en a pas. Oui, il y en a deux. Et voilà!

Et ce que révèle le résultat de ce sondage, puis ce n'est pas un dénombrement, et ce n'est pas du profilage, mais ce que révèle ce sondage, c'est qu'il y a très, très, très peu de gens qui portent des symboles religieux dans les écoles publiques québécoises. On va rendre public l'ensemble du questionnaire, l'ensemble des réponses. Vous allez avoir ça dans les prochaines minutes. Mon attaché de presse va rendre tout ça public, évidemment. Mais ce que ça dit essentiellement, c'est que 84 % des directions d'école qui ont répondu disent : Personne, dans notre école, ne porte le moindre symbole religieux. 84 % des écoles disent : Il n'y a personne. Dans le cas d'à peu près 16 % des écoles, on a dit : Oui, oui, il y a quelqu'un, mais la plupart du temps, ce n'est pas un enseignant ou une enseignante qui porte des symboles religieux. Et la plupart du temps, quand il y a quelqu'un dans l'école, bien, ils sont très, très peu, ils sont entre 0 et 5 personnes.

Donc, peu d'écoles, peu de personnes, et encore moins d'enseignants. Je n'ai pas le dénombrement précis école par école, je n'ai jamais eu l'intention de faire un dénombrement, malgré ce qu'en ont dit les gens qui ont essayé d'instrumentaliser cette question, question que je n'ai pas posée, mais que je ne dénonce pas, parce que ce n'est pas une mauvaise idée dans la vie de poser des questions quand on veut avoir des réponses. C'est une mauvaise idée, par contre, de jouer à l'hypocrite et de dénoncer des questions qu'on a nous-mêmes posées. C'est ce que le Parti libéral nous a joué comme mauvais théâtre la semaine dernière, en dénonçant les questions qu'ils avaient eux-mêmes posées. Merci.

Le Modérateur : Merci. On va y aller avec la période de questions.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, M. Roberge. Caroline Plante de LaPresse canadienne. On vous sent très émotif, très frustré aujourd'hui. Pourquoi?

M. Roberge : Bien, parce que je n'aime pas me faire traiter d'intolérant, je n'aime pas me faire dire que je fais du profilage ou quelconque chose inacceptable, que je considère inacceptable. On a été accusés à tort de faire des choses et de la pire des manières parce que les gens qui nous ont accusés de faire des choses avaient fait bien pire, hein? On a demandé aux écoles, aux commissions scolaires : Avez-vous une information? Et on ne l'avait pas. On a appris par la suite qu'on avait des sondages. Mais je trouve ça choquant, je trouve ça choquant. Je trouve ça insultant. Puis il me semble que ce n'est pas la bonne façon de faire de la politique. Il me semble que la bonne façon de faire de la politique, c'est de poser des questions, de s'assumer puis d'être transparent, ce qu'on fait aujourd'hui. Je vous le dis, on va rendre public l'ensemble du questionnaire, l'ensemble des résultats. Des gens vont peut-être interpréter les chiffres d'une manière ou d'une autre, vont nous questionner, mais c'est ça, la démocratie.

Mme Plante (Caroline) : Puis le fait qu'il y ait très peu d'enseignants qui portent un signe religieux, qu'est-ce que ça veut dire pour vous? Qu'est-ce que ça veut dire pour la suite des choses? Ça justifie votre projet de loi?

M. Roberge : Sincèrement, sincèrement, non. Ça ne justifie pas ou ça ne le rend ni plus acceptable ni moins acceptable. Pour nous, c'est une question de principe. Quand on a dit puis qu'on a proposé aux Québécois que nos écoles publiques reflètent l'État laïque qu'on veut, c'est une question de principe. Donc, deux enseignants, 35 enseignants, pour nous, ce n'est pas ça, la question. Par contre, si on a l'information, bien, on va la diffuser, parce que je pense que ça intéresse les gens, combien de personnes portent ou ne portent pas des symboles religieux. Je répète que ce n'est pas un dénombrement, c'est un sondage, qui est très représentatif. Je pense que c'est 45 % des écoles qui ont répondu. C'est un excellent échantillon. Mais ce n'est pas un dénombrement.

M. Cormier (François) : Bonjour, François Cormier, TVA. Et dans le 45 % des écoles qui ont répondu, vous dites : Je ne l'ai pas école par école, mais avez-vous un à peu près? Il y en avait entre 100 et 200 personnes qui étaient touchées? C'est ça que vous voulez savoir, ultimement. Donc, il y avait à peu près combien de personnes?

M. Roberge : On ne peut pas savoir. Les chiffres, je vais vous les donner. Vous allez avoir l'ensemble des données, là, mais, je répète, les chiffres que j'ai, ce n'est pas le nombre de personnes. On a demandé dans combien d'écoles il y avait des symboles religieux. La réponse : autour de 84 %... Pardon, 84 % des écoles, il n'y en a pas, personne. Dans à peu près 16 % des écoles, il y en a. La plupart du temps, ce ne sont pas des enseignants qui en portent, et la plupart du temps, il y a moins de cinq personnes qui en portent. C'est les informations que j'ai. Mais je n'ai pas le nombre par école. Mais sincèrement ça ne changerait rien de savoir s'il y en a deux dans l'école X ou une dans l'école Y. Ce n'est pas ça, le principe. Le principe, c'est qu'on a un portrait qui nous dit que très peu d'enseignants en portent, ce qu'on savait déjà essentiellement. Et le principe, c'est qu'on pense que les enseignants, dans les écoles publiques du Québec, ne devraient pas porter de symbole religieux. J'ai suivi moi-même des formations, quand j'étais enseignant, sur la nécessité pour les enseignants d'avoir une posture neutre, et c'est évidemment incompatible avec le port d'un signe religieux.

M. Cormier (François) : Par contre, dans votre ministère, est-ce que ça ne dénote pas un dysfonctionnement? Parce que, si on a bien compris le point de presse de M. Jolin-Barrette la semaine passée, il y a une question qui avait été posée aux commissions scolaires, et vous avez posé la question d'une réponse que vous aviez déjà depuis juin. Alors, pourquoi est-ce que, dans votre ministère, il n'y a pas quelqu'un qui a allumé plus vite, qui avait déjà les résultats avant d'appeler les commissions scolaires?

M. Roberge : Très bonne question. On n'avait pas la réponse depuis le mois de juin. Le questionnaire, là, en disant précisément, là : Y a-t-il, dans votre école, des personnes en autorité ou des adultes qui portent des symboles religieux?, le questionnaire a été conçu en juin, mais il a été passé à partir de la mi-novembre. J'étais ministre. Je n'ai jamais été au courant que ce questionnaire-là ait été envoyé. Pour les fonctionnaires, c'était, comme on dit, dans la machine, il était prévu de le diffuser quelque part au mois de novembre. Il a été diffusé sans que je ne le sache, et j'ai eu conscience de tout ça, moi, la semaine dernière. Puis, depuis ce temps-là, bien, on collige les informations de manière à les rendre publiques de manière transparente.

M. Chouinard (Tommy) : Bonjour, M. Roberge. Tommy Chouinard, LaPresse. Mais comment se fait-il que, pendant cette période de temps là, entre novembre et il y a jusqu'à tout récemment, votre ministère ne nous a pas dit : Bien, les chiffres que vous demandés, on les a, dans les faits?

M. Roberge : En fait, on les a... on a demandé aux commissions scolaires, je pense, vendredi, il y a peut-être une dizaine de jours, mais les résultats, ils étaient en train de les colliger. Le sondage a été mené, je pense, quelque chose comme de la mi-novembre à la fin décembre, vous allez avoir les dates précises dans les documents, là, de la mi-novembre à la fin décembre. Les gens sont partis en congé, sont revenus, ça faisait partie des choses, là, colliger les données de ce sondage-là. Il n'y avait pas d'urgence. Je n'étais pas au courant qu'il existait. Et, à partir du moment où je sais qu'il existe, bien, je le rends public. C'est aussi simple que ça, sans hypocrisie de ma part.

M. Chouinard (Tommy) : Parmi les 45 %... Parce que la demande qui a été faite par le ministère visait Laval, les commissions scolaires de Montréal. Est-ce que je dois comprendre que ces écoles-là de Montréal, de Laval n'avaient pas répondu? Ils ne font pas partie des 45 % ou ils en font partie?

M. Roberge : Oh oui, il y en a. C'est très représentatif. Vous allez le voir, hein? On va être très transparents, on va le dire. Il y a des écoles de tous les lieux, des écoles de Montréal, je pense, plus de 150 écoles de Montréal qui ont répondu au sondage, mais c'est sous toutes réserves. Mais il y a des écoles de partout au Québec qui ont répondu. Les directions d'école ont répondu, puis je le répète, ils ont répondu sans pousser des hauts cris, sans penser que c'était bien, bien grave.

Moi, ça m'amène à penser que ce qu'on a eu la semaine passée, là, autant de la part des libéraux que de la part de certains porte-parole de commissions scolaires, c'était nettement, nettement exagéré. Ça ne reflète absolument pas la réaction qu'ont eue les directions d'école quand ils ont répondu au sondage.

M. Chouinard (Tommy) : Sur la maternelle quatre ans...

Le Modérateur : ...micro de gauche.

M. Chouinard (Tommy) : Ça va être rapide.

Le Modérateur : Oui, O.K., dernière question.

M. Chouinard (Tommy) : Sur la maternelle quatre ans, maintenez-vous, pour la rentrée de 2019, 220 classes de maternelle quatre ans? Et avez-vous espoir d'avoir une augmentation importante du nombre de maternelles quatre ans en 2020?

M. Roberge : On avait tout le temps dit, on a toujours dit : Plus de 200 classes en septembre prochain. On maintient le cap. Le nombre sera déterminé le plus rapidement possible, et il y en aura plus, d'année en année, jusqu'à ce que ce soit accessible de manière universelle pour offrir ce choix aux parents.

Le Modérateur : Prochaine question.

M. Chouinard (Tommy) : Mais, en 2020, est-ce que ça va être exponentiel...

Le Modérateur : Tommy? Excusez-moi. Tommy, on a quelques minutes seulement. On va commencer la période de questions.

M. Roberge : Il y en aura plus.

Le Modérateur : On va aller à la prochaine question.

Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour, M. Roberge. Je veux savoir, en rendant publics les résultats de ce sondage, est-ce que vous ne craignez pas de cibler certaines personnes? Parce que pourquoi on ne fait pas de dénombrement? Parce qu'on ne veut pas cibler des personnes. Mais, si vous rendez les résultats de ce sondage-là publics, s'il y a une personne dans telle école qui porte un signe religieux, ça ne va pas aller à l'encontre de ses droits, si on veut?

M. Roberge : Bien, d'abord, écoutez, quand on porte un signe religieux visible, peu importe lequel, évidemment, les gens le voient, ce n'est pas caché. Je ne pense pas qu'il y a danger de cibler une personne qui elle-même le porte de manière visible, à la vue de tous, là. Je ne vois pas le problème. Ensuite, de toute façon, ce que ça dira, c'est qu'admettons, sur le territoire de l'île de Montréal, 150 écoles ont répondu. Donc, on ne saura pas précisément quelle école, encore moins quelle personne. Donc, il n'y a aucun danger, là, que l'anonymat soit brisé. Encore faut-il que cet anonymat existe. Ce sont des signes religieux visibles, donc il n'y a personne qui se cache, là.

Mme Cloutier (Patricia) : O.K. Et je veux savoir aussi : Ne craignez-vous pas de créer des martyrs? C'est une expression qui a été employée par le PQ dans les dernières heures en disant : Écoute, bien, toi, tu vas devoir quitter, tu sais, puis... ou soit que tu perdes ton emploi ou soit que tu enlèves ton signe religieux?

M. Roberge : Bon, je pense que c'était un mot très fort, trop fort, je pense, qui a été utilisé. Je pense que l'essentiel, là, c'est de faire connaître nos attentes à tout le monde. Les Québécois s'attendent à ce que les enseignants du public ne portent pas de signe religieux.

Mme Porter (Isabelle) : Qu'en est-il des éducateurs dans les services de garde à l'intérieur des écoles? Est-ce que le sondage dont vous parlez comprenait ça?

M. Roberge : Ce que ça dit, le... ça dit : Dans la mesure où quelqu'un porterait des signes religieux dans votre école, est-ce que c'est des gens du personnel administratif, des enseignants, du personnel de soutien? Je ne me souviens pas s'il y a précisément «personnel de garde», mais sincèrement, ça ne change rien. Nous, on a dit que c'étaient les enseignants qui ne porteraient plus de symbole religieux.

Mme Porter (Isabelle) : Donc, si on se rendait compte, par exemple, au terme de ce sondage-là, qu'il y a une plus forte proportion, dans les services de garde à l'intérieur des écoles, de port de signes religieux, ça ne changerait rien à votre position.

M. Roberge : Le sondage ne module pas notre position. On ne gouverne pas par sondage, on gouverne par principe. On a un sondage, on diffuse l'information parce qu'on est transparents, mais on ne module pas nos positions. Nos engagements électoraux qu'on a pris lors de la campagne, on va les remplir tout simplement, on ne va pas les ajuster en fonction d'un sondage ou d'un autre en fonction de la formulation de la question.

Mme Porter (Isabelle) : ...un sondage électoral, là, on parle d'un sondage comme une enquête qui donne des données, là.

M. Roberge : Reste... Bien, je peux vous dire qu'on ne changera pas notre politique ou notre projet de loi en fonction de ça. Simplement, ça donne un portrait de la situation.

Le Modérateur : On doit aller à la prochaine question.

M. Dion (Mathieu) : Bonjour, M. Roberge. Peut-être que ça m'a échappé, mais vous l'avez su quand pour le sondage des libéraux?

M. Roberge : Je l'ai su la semaine dernière. J'ai posé des questions pour comprendre, pour savoir l'historique, et ce que j'ai compris, c'est que c'est un premier sondage, qui avait été diffusé en 2016, sur les accommodements religieux. Le précédent gouvernement trouvait qu'il manquait des questions. En juin 2018, il a rédigé les nouvelles questions du nouveau sondage, où là, précisément, on demandait aux directions d'école : Est-ce qu'il y a des gens dans votre école, des adultes dans votre école qui portent des symboles religieux? Mais les questions ont été rédigées par le précédent gouvernement, par les libéraux.

M. Dion (Mathieu) : Donc, ça fait une semaine que vous le savez. On a un point de presse à moins d'une heure d'avis là-dessus. Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi avoir décidé ça à la dernière minute, de nous annoncer l'hypocrisie des libéraux?

M. Roberge : Ça fait une semaine que je connais l'existence de ces questions-là, mais j'ai posé des questions, et les informations n'étaient pas colligées. Jusqu'à ce matin encore, je relançais parce que je trouvais que ce n'était pas clair encore, puis je veux que l'information qui soit diffusée soit claire, par tableaux, limpide, avec l'échantillon, que vous sachiez combien d'écoles ont répondu par commission scolaire. Je n'avais pas les réponses jusqu'à ce matin, et, je vous dirais, ça fait peut-être deux heures, là, que vraiment, c'est facile à comprendre et à diffuser. C'était important pour moi.

M. Dion (Mathieu) : Il y avait des questions, ce matin en commission parlementaire, sur la taxation scolaire, où on se demande pourquoi ne pas avoir lié l'uniformisation de la taxe avec la transformation des commissions scolaires, parce que ça crée une zone floue présentement où on ne sait pas trop ce qui va arriver une fois que les commissions scolaires seront transformées, par rapport à la taxe scolaire. Pourquoi ne pas avoir fait d'une pierre deux coups?

M. Roberge : Bien, il n'y a pas de lien entre l'uniformisation de la taxe scolaire et la réforme de la gouvernance. Pour nous, il n'y a aucune bonne raison de fusionner ces deux choses-là. Il aurait fallu attendre avant de remettre de l'argent dans les poches des contribuables, et on ne voulait pas perdre de temps.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour. La semaine dernière, votre gouvernement a annoncé qu'il excluait les écoles privées confessionnelles, mais donc qui sont financées également par les Québécois et Québécoises, du projet de loi sur le port des signes religieux ostentatoires. J'aimerais savoir pourquoi, puisque ce que vous dites, c'est que vous ne voulez pas que, par exemple, un professeur influence un élève. En quoi c'est différent dans une école privée confessionnelle?

M. Roberge : Bien, d'abord, ce n'est pas une nouvelle position. Je suis certain de l'avoir déjà dit précédemment, mais, bon, peut-être que ça n'avait pas été repris. Ensuite, bien, écoutez, énormément d'écoles privées sont des écoles qui ont été fondées par des religieux et sont des écoles dont la clientèle fait le choix... parce qu'ils souhaitent que l'école transmette certaines valeurs religieuses. Donc, je ne vois pas de problème là à ce que, supposons, une école religieuse juive ait des gens qui portent des symboles, ou catholique, ou protestante, ou peu importe, là. Sincèrement, je ne vois aucune contradiction là-dedans. Je trouve ça normal.

Mme Lajoie (Geneviève) : Je voudrais peut-être revenir sur une question de ma collègue sur justement les personnes qui... les éducatrices en service de garde dans les milieux scolaires. Bien sûr, les élèves sont très longtemps, dans une journée, avec ces gens-là, notamment dans vos nouvelles classes de maternelle quatre ans. On sait très bien qu'en prématernelle les enfants, ils sont très peu de temps avec les enseignants et beaucoup dans la journée, finalement, avec les éducateurs en service de garde. Est-ce qu'il est totalement exclu que vous visiez également les éducatrices et les éducateurs en service de garde des milieux scolaires dans votre projet de loi sur la laïcité?

M. Roberge : Oui, oui, c'est exclu. On pense que c'est quelque chose qui doit aller avec les enseignants. On les a... À un moment donné, il faut tracer la ligne quelque part. On a choisi de la tracer en incluant les enseignants comme des figures d'autorité, comme des titulaires de l'autorité parentale. Et ce n'est pas une question du nombre d'heures, mais plutôt du rôle qui est joué. Et puis on a pris cette décision-là, on l'a dit depuis des années, on l'a répété, et je pense que c'était très clair quand les gens sont allés voter l'automne dernier. Ils s'attendent à ça.

Le Modérateur : Oui, vous pouvez y aller sans problème.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon. Were you surprised to see that the school boards responded to this questionnaire after, you know, what they said about how your government was asking them similar questions?

M. Roberge : In fact, I was surprised by the reaction last week. I was surprised to hear some school boards saying it's outrageous and it's racist profiling to ask if some adults wear a religious symbol. That was surprising for me. I'm not surprised that the principals simply responded to the pool, it's normal for me.

Mme Fletcher (Raquel) : Okay, it's normal that they responded.

M. Roberge : It's normal that they responded last fall. But it's really surprising and I don't really understand why they reacted so loud last week. And there is a huge, huge gap between the reaction last week and the reaction where there was not any reaction last fall. So, surprising.

Mme Fletcher (Raquel) : Do you think that you might have made enemies with the school boards because, ultimately, you want to abolish them?

M. Roberge : I hope not.

Mme Fletcher (Raquel) : You hope not. And just one quick question on the... EMSB is holding an emergency meeting tomorrow night to talk about the secularism bill that your government is about to table. Any concerns with that, that this might blow up in your face, that school boards are not going to accept this without a fight?

M. Roberge : I hope EMSB will be transparent and they will say to the parents that they agreed to transfer that school to the Marguerite-Bourgeoys.

Mme Fletcher (Raquel) : Sorry, about the religious signs.

M. Roberge : Oh! Excuse me. I didn't understand the question. Sorry.

Mme Fletcher (Raquel) : Yes, yes, it's about religious signs.

M. Roberge : In a democratic society, it's normal to debate and to talk about all the topics. So, I'm not afraid about the debate, it's OK.

Le Modérateur : Prochaine question.

Mme Senay (Cathy) : I'm just trying to understand, Mr. Roberge, the fact that you were not aware of the it's been done for months, but then school boards condemned the own approach from the CAQ with the same type of questions. So, what do you understand from this?

M. Roberge : It's difficult to understand the reaction we had last week. It's difficult to understand the reaction of the spokesperson for the Liberal Party, Mrs. Rizqy, when she said it's outrageous, she said it's racist profiling because her own party built this question.

Mme Senay (Cathy) : ...about school boards' reactions. I'm not talking about political reactions. School boards' reactions. The school boards reacted really, really strongly against the questions that government workers asked them on the phone about religious symbols.

M. Roberge : So, it means there is a huge gap between the school boards and the principals, because the principals simply responded to the question last fall without any dramatic reaction. So, there's a huge gap between the principals and the school boards. It's obvious.

Mme Senay (Cathy) : And the Liberals were not honest?

M. Roberge : They weren't honest. No, they were really dishonest last week.

Le Modérateur : Prochaine question.

Mme Senay (Cathy) : Question about the English-Montréal School Board. How do you want them… How do you want the school board, basically, to help with overcrowding French schools in Montréal? How do you want this school board to help? And what are you thinking about an action plan?

M. Roberge : I hope the discussion will continue. I think the French school board will continue to have huge needs, and sometimes they will have to rent some classes. And I know that there are a lot of discussions, and maybe some other building will be transferred. But I hope it will come by an agreement, and I won't have to take action.

Le Modérateur : La période de questions est sur le point de commencer. On va y aller avec une dernière question.

M. Roberge : Rapidement. C'est juste pour la question.

Mme Johnson (Maya) : Yes, thank you. So, would you say that this detracts from the credibility of the school boards?

M. Roberge : Excuse me?

Mme Johnson (Maya) : Would you say that what has come to light takes away from the credibility of the school boards?

M. Roberge : I don't think I can judge… take a judgement just as severe as you make, but I think it's surprising. I don't understand why they reacted so loud last week because obviously, last fall, it wasn't a problem to answer all the questions, and the questions that were in the poll were really specific, much more specific than what we asked last week. So, it's surprising.

Mme Johnson (Maya) :  So, do you see it as a personal sort of axe to grind with the CAQ specifically, because if there was one reaction to the Liberals asking these questions and a completely different reaction to the CAQ asking these questions, what does that say about your government's relationship with school boards?

M. Roberge : I hope this is not a symptom of a great problem and I hope that they will show some good faith for the next months. Thank you.

Le Modérateur : Super. On va y aller avec une dernière question.

M. Roberge : Oh! the last one, ok, of course.

M. Authier (Philip) : Yes, sure. Why would you decide to release this now, and do you think it… are you trying to deflect some heat that your government is taking from this?

M. Roberge : No, not at all. I didn't have the information before this morning, around noon. So, as fast as I had the information, I decided to make it public. It's important for me to be transparent. Thank you very much.

(Fin à 14 h 04)

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