(Treize heures quarante minutes)
M. Roberge : Bonjour. Merci d'être
présentes, d'être présents. Je m'adresse à vous aujourd'hui pour rendre
publique une information que j'ai depuis un petit peu moins d'une semaine. En
fait, j'ai eu les détails ce matin seulement, mais, ce qu'on a appris, suite au
fait que des fonctionnaires au ministère de l'Éducation aient demandé aux
commissions scolaires : Avez-vous le nombre d'enseignants ou
d'enseignantes qui portent des signes religieux dans votre école, est-ce que
vous disposez de cette information-là?, les commissions scolaires ont répondu
par la négative. Et on a rendu publique cette information-là, ce qui a valu à
mon gouvernement une volée de bois vert. Plusieurs commissions scolaires ont
dit que c'était scandaleux, c'était terrible, c'était aberrant que de demander
aux commissions scolaires : Avez-vous cette information? Au Parti libéral,
ils ont même utilisé le mot profilage, comme si c'était du profilage de
demander aux commissions scolaires : Avez-vous le nombre d'enseignants,
d'enseignantes qui portent des symboles religieux? On ne l'avait pas. De toute
façon, on a posé la question, et la réponse était non.
Mais, comme ça a soulevé un tel débat
comme ça, il y a des gens au ministère qui ont dit : Peut-être qu'on a
cette information-là quelque part. Et ils ont fouillé, et il semble que oui.
Pourquoi? Parce que le gouvernement libéral a posé cette question-là.
Figurez-vous qu'en juin 2018, en juin 2018, alors que c'était M. Sébastien
Proulx, c'était le gouvernement libéral qui était aux affaires, eh bien, ils
ont produit un questionnaire demandant précisément — ils n'ont pas
fait le tour, là — ils ont demandé : Combien d'enseignants ou d'enseignantes,
combien de membres du personnel portent des signes religieux dans votre école?
C'était un questionnaire qui s'adressait directement aux directions d'école.
Ensuite, ils répondaient si, oui ou non, il y avait des personnes. Combien? Est-ce
que c'est d'un à cinq? Est-ce que c'est de cinq à neuf? Est-ce que c'est 10 et
plus?
Semble-t-il qu'en juin dernier le
gouvernement libéral, le Parti libéral ne pensait pas que c'était du profilage.
Et semble-t-il que l'automne dernier, parce que finalement ce sondage-là a été
conduit l'automne dernier, bien, les directions d'école n'ont pas pensé non
plus que c'était aberrant, parce que plus de 1 100 directions d'école ont
répondu à ce questionnaire, et ça n'a pas fait de scandale. Donc, je pense
qu'il y a eu énormément, énormément d'exagération de la part de commissions
scolaires qui ont lancé des hauts cris la semaine dernière, simplement parce
qu'on a demandé : Avez-vous cette information? Or, quelques mois plus tôt,
des centaines de directions d'école répondaient tout bonnement : Oui, il y
en a une personne qui porte des symboles religieux dans mon école. Non, il n'y
en a pas. Oui, il y en a deux. Et voilà!
Et ce que révèle le résultat de ce sondage,
puis ce n'est pas un dénombrement, et ce n'est pas du profilage, mais ce que
révèle ce sondage, c'est qu'il y a très, très, très peu de gens qui portent des
symboles religieux dans les écoles publiques québécoises. On va rendre public
l'ensemble du questionnaire, l'ensemble des réponses. Vous allez avoir ça dans
les prochaines minutes. Mon attaché de presse va rendre tout ça public,
évidemment. Mais ce que ça dit essentiellement, c'est que 84 % des
directions d'école qui ont répondu disent : Personne, dans notre école, ne
porte le moindre symbole religieux. 84 % des écoles disent : Il n'y a
personne. Dans le cas d'à peu près 16 % des écoles, on a dit : Oui,
oui, il y a quelqu'un, mais la plupart du temps, ce n'est pas un enseignant ou
une enseignante qui porte des symboles religieux. Et la plupart du temps, quand
il y a quelqu'un dans l'école, bien, ils sont très, très peu, ils sont entre 0
et 5 personnes.
Donc, peu d'écoles, peu de personnes, et
encore moins d'enseignants. Je n'ai pas le dénombrement précis école par école,
je n'ai jamais eu l'intention de faire un dénombrement, malgré ce qu'en ont dit
les gens qui ont essayé d'instrumentaliser cette question, question que je n'ai
pas posée, mais que je ne dénonce pas, parce que ce n'est pas une mauvaise idée
dans la vie de poser des questions quand on veut avoir des réponses. C'est une
mauvaise idée, par contre, de jouer à l'hypocrite et de dénoncer des questions
qu'on a nous-mêmes posées. C'est ce que le Parti libéral nous a joué comme
mauvais théâtre la semaine dernière, en dénonçant les questions qu'ils avaient
eux-mêmes posées. Merci.
Le Modérateur
: Merci. On
va y aller avec la période de questions.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, M. Roberge. Caroline Plante de LaPresse canadienne.
On vous sent très émotif, très frustré aujourd'hui. Pourquoi?
M. Roberge : Bien, parce que
je n'aime pas me faire traiter d'intolérant, je n'aime pas me faire dire que je
fais du profilage ou quelconque chose inacceptable, que je considère
inacceptable. On a été accusés à tort de faire des choses et de la pire des
manières parce que les gens qui nous ont accusés de faire des choses avaient
fait bien pire, hein? On a demandé aux écoles, aux commissions scolaires :
Avez-vous une information? Et on ne l'avait pas. On a appris par la suite qu'on
avait des sondages. Mais je trouve ça choquant, je trouve ça choquant. Je
trouve ça insultant. Puis il me semble que ce n'est pas la bonne façon de faire
de la politique. Il me semble que la bonne façon de faire de la politique,
c'est de poser des questions, de s'assumer puis d'être transparent, ce qu'on
fait aujourd'hui. Je vous le dis, on va rendre public l'ensemble du
questionnaire, l'ensemble des résultats. Des gens vont peut-être interpréter
les chiffres d'une manière ou d'une autre, vont nous questionner, mais c'est
ça, la démocratie.
Mme Plante (Caroline) : Puis
le fait qu'il y ait très peu d'enseignants qui portent un signe religieux,
qu'est-ce que ça veut dire pour vous? Qu'est-ce que ça veut dire pour la suite
des choses? Ça justifie votre projet de loi?
M. Roberge : Sincèrement,
sincèrement, non. Ça ne justifie pas ou ça ne le rend ni plus acceptable ni
moins acceptable. Pour nous, c'est une question de principe. Quand on a dit
puis qu'on a proposé aux Québécois que nos écoles publiques reflètent l'État
laïque qu'on veut, c'est une question de principe. Donc, deux enseignants,
35 enseignants, pour nous, ce n'est pas ça, la question. Par contre, si on
a l'information, bien, on va la diffuser, parce que je pense que ça intéresse
les gens, combien de personnes portent ou ne portent pas des symboles
religieux. Je répète que ce n'est pas un dénombrement, c'est un sondage, qui
est très représentatif. Je pense que c'est 45 % des écoles qui ont
répondu. C'est un excellent échantillon. Mais ce n'est pas un dénombrement.
M. Cormier (François) :
Bonjour, François Cormier, TVA. Et dans le 45 % des écoles qui ont
répondu, vous dites : Je ne l'ai pas école par école, mais avez-vous un à
peu près? Il y en avait entre 100 et 200 personnes qui étaient touchées? C'est
ça que vous voulez savoir, ultimement. Donc, il y avait à peu près combien de
personnes?
M. Roberge : On ne peut pas
savoir. Les chiffres, je vais vous les donner. Vous allez avoir l'ensemble des
données, là, mais, je répète, les chiffres que j'ai, ce n'est pas le nombre de
personnes. On a demandé dans combien d'écoles il y avait des symboles
religieux. La réponse : autour de 84 %... Pardon, 84 % des
écoles, il n'y en a pas, personne. Dans à peu près 16 % des écoles, il y
en a. La plupart du temps, ce ne sont pas des enseignants qui en portent, et la
plupart du temps, il y a moins de cinq personnes qui en portent. C'est les
informations que j'ai. Mais je n'ai pas le nombre par école. Mais sincèrement
ça ne changerait rien de savoir s'il y en a deux dans l'école X ou une dans
l'école Y. Ce n'est pas ça, le principe. Le principe, c'est qu'on a un portrait
qui nous dit que très peu d'enseignants en portent, ce qu'on savait déjà
essentiellement. Et le principe, c'est qu'on pense que les enseignants, dans
les écoles publiques du Québec, ne devraient pas porter de symbole religieux. J'ai
suivi moi-même des formations, quand j'étais enseignant, sur la nécessité pour
les enseignants d'avoir une posture neutre, et c'est évidemment incompatible
avec le port d'un signe religieux.
M. Cormier (François) : Par
contre, dans votre ministère, est-ce que ça ne dénote pas un dysfonctionnement?
Parce que, si on a bien compris le point de presse de M. Jolin-Barrette la semaine
passée, il y a une question qui avait été posée aux commissions scolaires, et
vous avez posé la question d'une réponse que vous aviez déjà depuis juin.
Alors, pourquoi est-ce que, dans votre ministère, il n'y a pas quelqu'un qui a
allumé plus vite, qui avait déjà les résultats avant d'appeler les commissions
scolaires?
M. Roberge : Très bonne
question. On n'avait pas la réponse depuis le mois de juin. Le questionnaire,
là, en disant précisément, là : Y a-t-il, dans votre école, des personnes
en autorité ou des adultes qui portent des symboles religieux?, le
questionnaire a été conçu en juin, mais il a été passé à partir de la
mi-novembre. J'étais ministre. Je n'ai jamais été au courant que ce
questionnaire-là ait été envoyé. Pour les fonctionnaires, c'était, comme on
dit, dans la machine, il était prévu de le diffuser quelque part au mois de
novembre. Il a été diffusé sans que je ne le sache, et j'ai eu conscience de
tout ça, moi, la semaine dernière. Puis, depuis ce temps-là, bien, on collige les
informations de manière à les rendre publiques de manière transparente.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour, M. Roberge. Tommy Chouinard, LaPresse. Mais
comment se fait-il que, pendant cette période de temps là, entre novembre et il
y a jusqu'à tout récemment, votre ministère ne nous a pas dit : Bien, les
chiffres que vous demandés, on les a, dans les faits?
M. Roberge : En fait, on les
a... on a demandé aux commissions scolaires, je pense, vendredi, il y a
peut-être une dizaine de jours, mais les résultats, ils étaient en train de les
colliger. Le sondage a été mené, je pense, quelque chose comme de la
mi-novembre à la fin décembre, vous allez avoir les dates précises dans les
documents, là, de la mi-novembre à la fin décembre. Les gens sont partis en
congé, sont revenus, ça faisait partie des choses, là, colliger les données de
ce sondage-là. Il n'y avait pas d'urgence. Je n'étais pas au courant qu'il
existait. Et, à partir du moment où je sais qu'il existe, bien, je le rends
public. C'est aussi simple que ça, sans hypocrisie de ma part.
M. Chouinard (Tommy) : Parmi
les 45 %... Parce que la demande qui a été faite par le ministère visait
Laval, les commissions scolaires de Montréal. Est-ce que je dois comprendre que
ces écoles-là de Montréal, de Laval n'avaient pas répondu? Ils ne font pas
partie des 45 % ou ils en font partie?
M. Roberge : Oh oui, il y en
a. C'est très représentatif. Vous allez le voir, hein? On va être très
transparents, on va le dire. Il y a des écoles de tous les lieux, des écoles de
Montréal, je pense, plus de 150 écoles de Montréal qui ont répondu au
sondage, mais c'est sous toutes réserves. Mais il y a des écoles de partout au
Québec qui ont répondu. Les directions d'école ont répondu, puis je le répète,
ils ont répondu sans pousser des hauts cris, sans penser que c'était bien, bien
grave.
Moi, ça m'amène à penser que ce qu'on a eu
la semaine passée, là, autant de la part des libéraux que de la part de
certains porte-parole de commissions scolaires, c'était nettement, nettement
exagéré. Ça ne reflète absolument pas la réaction qu'ont eue les directions
d'école quand ils ont répondu au sondage.
M. Chouinard (Tommy) : Sur la
maternelle quatre ans...
Le Modérateur
: ...micro
de gauche.
M. Chouinard (Tommy) : Ça va
être rapide.
Le Modérateur
: Oui,
O.K., dernière question.
M. Chouinard (Tommy) : Sur la
maternelle quatre ans, maintenez-vous, pour la rentrée de 2019, 220 classes
de maternelle quatre ans? Et avez-vous espoir d'avoir une augmentation
importante du nombre de maternelles quatre ans en 2020?
M. Roberge : On avait tout le
temps dit, on a toujours dit : Plus de 200 classes en septembre prochain.
On maintient le cap. Le nombre sera déterminé le plus rapidement possible, et
il y en aura plus, d'année en année, jusqu'à ce que ce soit accessible de
manière universelle pour offrir ce choix aux parents.
Le Modérateur
:
Prochaine question.
M. Chouinard (Tommy) : Mais,
en 2020, est-ce que ça va être exponentiel...
Le Modérateur
: Tommy?
Excusez-moi. Tommy, on a quelques minutes seulement. On va commencer la période
de questions.
M. Roberge : Il y en aura
plus.
Le Modérateur
: On va
aller à la prochaine question.
Mme Cloutier (Patricia) : Bonjour,
M. Roberge. Je veux savoir, en rendant publics les résultats de ce sondage, est-ce
que vous ne craignez pas de cibler certaines personnes? Parce que pourquoi on
ne fait pas de dénombrement? Parce qu'on ne veut pas cibler des personnes.
Mais, si vous rendez les résultats de ce sondage-là publics, s'il y a une
personne dans telle école qui porte un signe religieux, ça ne va pas aller à
l'encontre de ses droits, si on veut?
M. Roberge : Bien, d'abord,
écoutez, quand on porte un signe religieux visible, peu importe lequel,
évidemment, les gens le voient, ce n'est pas caché. Je ne pense pas qu'il y a
danger de cibler une personne qui elle-même le porte de manière visible, à la
vue de tous, là. Je ne vois pas le problème. Ensuite, de toute façon, ce que ça
dira, c'est qu'admettons, sur le territoire de l'île de Montréal, 150 écoles
ont répondu. Donc, on ne saura pas précisément quelle école, encore moins
quelle personne. Donc, il n'y a aucun danger, là, que l'anonymat soit brisé. Encore
faut-il que cet anonymat existe. Ce sont des signes religieux visibles, donc il
n'y a personne qui se cache, là.
Mme Cloutier (Patricia) : O.K.
Et je veux savoir aussi : Ne craignez-vous pas de créer des martyrs? C'est
une expression qui a été employée par le PQ dans les dernières heures en disant :
Écoute, bien, toi, tu vas devoir quitter, tu sais, puis... ou soit que tu
perdes ton emploi ou soit que tu enlèves ton signe religieux?
M. Roberge : Bon, je pense que
c'était un mot très fort, trop fort, je pense, qui a été utilisé. Je pense que
l'essentiel, là, c'est de faire connaître nos attentes à tout le monde. Les
Québécois s'attendent à ce que les enseignants du public ne portent pas de
signe religieux.
Mme Porter (Isabelle) : Qu'en
est-il des éducateurs dans les services de garde à l'intérieur des écoles?
Est-ce que le sondage dont vous parlez comprenait ça?
M. Roberge : Ce que ça dit,
le... ça dit : Dans la mesure où quelqu'un porterait des signes religieux
dans votre école, est-ce que c'est des gens du personnel administratif, des
enseignants, du personnel de soutien? Je ne me souviens pas s'il y a
précisément «personnel de garde», mais sincèrement, ça ne change rien. Nous, on
a dit que c'étaient les enseignants qui ne porteraient plus de symbole
religieux.
Mme Porter (Isabelle) : Donc,
si on se rendait compte, par exemple, au terme de ce sondage-là, qu'il y a une
plus forte proportion, dans les services de garde à l'intérieur des écoles, de
port de signes religieux, ça ne changerait rien à votre position.
M. Roberge : Le sondage ne
module pas notre position. On ne gouverne pas par sondage, on gouverne par
principe. On a un sondage, on diffuse l'information parce qu'on est
transparents, mais on ne module pas nos positions. Nos engagements électoraux
qu'on a pris lors de la campagne, on va les remplir tout simplement, on ne va
pas les ajuster en fonction d'un sondage ou d'un autre en fonction de la
formulation de la question.
Mme Porter (Isabelle) : ...un
sondage électoral, là, on parle d'un sondage comme une enquête qui donne des
données, là.
M. Roberge : Reste... Bien, je
peux vous dire qu'on ne changera pas notre politique ou notre projet de loi en
fonction de ça. Simplement, ça donne un portrait de la situation.
Le Modérateur
: On doit
aller à la prochaine question.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour,
M. Roberge. Peut-être que ça m'a échappé, mais vous l'avez su quand pour le
sondage des libéraux?
M. Roberge : Je l'ai su la
semaine dernière. J'ai posé des questions pour comprendre, pour savoir
l'historique, et ce que j'ai compris, c'est que c'est un premier sondage, qui
avait été diffusé en 2016, sur les accommodements religieux. Le précédent
gouvernement trouvait qu'il manquait des questions. En juin 2018, il a rédigé
les nouvelles questions du nouveau sondage, où là, précisément, on demandait
aux directions d'école : Est-ce qu'il y a des gens dans votre école, des
adultes dans votre école qui portent des symboles religieux? Mais les questions
ont été rédigées par le précédent gouvernement, par les libéraux.
M. Dion (Mathieu) : Donc, ça
fait une semaine que vous le savez. On a un point de presse à moins d'une heure
d'avis là-dessus. Pourquoi aujourd'hui? Pourquoi avoir décidé ça à la dernière
minute, de nous annoncer l'hypocrisie des libéraux?
M. Roberge : Ça fait une
semaine que je connais l'existence de ces questions-là, mais j'ai posé des
questions, et les informations n'étaient pas colligées. Jusqu'à ce matin
encore, je relançais parce que je trouvais que ce n'était pas clair encore,
puis je veux que l'information qui soit diffusée soit claire, par tableaux,
limpide, avec l'échantillon, que vous sachiez combien d'écoles ont répondu par
commission scolaire. Je n'avais pas les réponses jusqu'à ce matin, et, je vous
dirais, ça fait peut-être deux heures, là, que vraiment, c'est facile à
comprendre et à diffuser. C'était important pour moi.
M. Dion (Mathieu) : Il y avait
des questions, ce matin en commission parlementaire, sur la taxation scolaire,
où on se demande pourquoi ne pas avoir lié l'uniformisation de la taxe avec la
transformation des commissions scolaires, parce que ça crée une zone floue
présentement où on ne sait pas trop ce qui va arriver une fois que les commissions
scolaires seront transformées, par rapport à la taxe scolaire. Pourquoi ne pas
avoir fait d'une pierre deux coups?
M. Roberge : Bien, il n'y a
pas de lien entre l'uniformisation de la taxe scolaire et la réforme de la
gouvernance. Pour nous, il n'y a aucune bonne raison de fusionner ces deux
choses-là. Il aurait fallu attendre avant de remettre de l'argent dans les
poches des contribuables, et on ne voulait pas perdre de temps.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour. La semaine dernière, votre gouvernement a annoncé qu'il excluait les
écoles privées confessionnelles, mais donc qui sont financées également par les
Québécois et Québécoises, du projet de loi sur le port des signes religieux
ostentatoires. J'aimerais savoir pourquoi, puisque ce que vous dites, c'est que
vous ne voulez pas que, par exemple, un professeur influence un élève. En quoi
c'est différent dans une école privée confessionnelle?
M. Roberge : Bien, d'abord, ce
n'est pas une nouvelle position. Je suis certain de l'avoir déjà dit
précédemment, mais, bon, peut-être que ça n'avait pas été repris. Ensuite,
bien, écoutez, énormément d'écoles privées sont des écoles qui ont été fondées
par des religieux et sont des écoles dont la clientèle fait le choix... parce
qu'ils souhaitent que l'école transmette certaines valeurs religieuses. Donc,
je ne vois pas de problème là à ce que, supposons, une école religieuse juive
ait des gens qui portent des symboles, ou catholique, ou protestante, ou peu
importe, là. Sincèrement, je ne vois aucune contradiction là-dedans. Je trouve
ça normal.
Mme Lajoie (Geneviève) : Je
voudrais peut-être revenir sur une question de ma collègue sur justement les
personnes qui... les éducatrices en service de garde dans les milieux
scolaires. Bien sûr, les élèves sont très longtemps, dans une journée, avec ces
gens-là, notamment dans vos nouvelles classes de maternelle quatre ans. On sait
très bien qu'en prématernelle les enfants, ils sont très peu de temps avec les
enseignants et beaucoup dans la journée, finalement, avec les éducateurs en
service de garde. Est-ce qu'il est totalement exclu que vous visiez également
les éducatrices et les éducateurs en service de garde des milieux scolaires
dans votre projet de loi sur la laïcité?
M. Roberge : Oui, oui, c'est
exclu. On pense que c'est quelque chose qui doit aller avec les enseignants. On
les a... À un moment donné, il faut tracer la ligne quelque part. On a choisi
de la tracer en incluant les enseignants comme des figures d'autorité, comme
des titulaires de l'autorité parentale. Et ce n'est pas une question du nombre
d'heures, mais plutôt du rôle qui est joué. Et puis on a pris cette
décision-là, on l'a dit depuis des années, on l'a répété, et je pense que c'était
très clair quand les gens sont allés voter l'automne dernier. Ils s'attendent à
ça.
Le Modérateur
: Oui,
vous pouvez y aller sans problème.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good afternoon. Were you surprised
to see that the school boards responded to this questionnaire after, you know,
what they said about how your government was asking them similar questions?
M. Roberge :
In fact, I was surprised by the reaction last week. I was surprised to hear
some school boards saying it's outrageous and it's racist profiling to ask if
some adults wear a religious symbol. That was surprising for me. I'm not
surprised that the principals simply responded to the pool, it's normal for me.
Mme Fletcher (Raquel) : Okay, it's normal that they responded.
M. Roberge :
It's normal that they responded last fall. But it's really surprising and I
don't really understand why they reacted so loud last week. And there is a
huge, huge gap between the reaction last week and the reaction where there was
not any reaction last fall. So, surprising.
Mme Fletcher (Raquel) : Do you think that you might have made enemies with the school boards
because, ultimately, you want to abolish them?
M. Roberge :
I hope not.
Mme Fletcher (Raquel) : You hope not. And just one quick question on the... EMSB is holding
an emergency meeting tomorrow night to talk about the secularism bill that your
government is about to table. Any concerns with that, that this might blow up
in your face, that school boards are not going to accept this without a fight?
M. Roberge :
I hope EMSB will be transparent and they will say to the parents that they
agreed to transfer that school to the Marguerite-Bourgeoys.
Mme Fletcher (Raquel) : Sorry, about the religious signs.
M. Roberge :
Oh! Excuse me. I didn't understand the question. Sorry.
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, yes, it's about religious signs.
M. Roberge :
In a democratic society, it's normal to debate and to talk about all the
topics. So, I'm not afraid about the debate, it's OK.
Le Modérateur
:
Prochaine question.
Mme Senay (Cathy) : I'm just trying to understand, Mr. Roberge, the fact that you were
not aware of the it's been done for months, but then school boards condemned
the own approach from the CAQ with the same type of questions. So, what do you
understand from this?
M. Roberge :
It's difficult to understand the reaction we had last week. It's difficult to
understand the reaction of the spokesperson for the Liberal Party, Mrs. Rizqy,
when she said it's outrageous, she said it's racist profiling because her own
party built this question.
Mme Senay (Cathy) : ...about school boards' reactions. I'm not talking about political
reactions. School boards' reactions. The school boards reacted really, really
strongly against the questions that government workers asked them on the phone
about religious symbols.
M. Roberge :
So, it means there is a huge gap between the school boards and the principals,
because the principals simply responded to the question last fall without any
dramatic reaction. So, there's a huge gap between the principals and the school
boards. It's obvious.
Mme Senay (Cathy) : And the Liberals were not honest?
M. Roberge :
They weren't honest. No, they were really dishonest last week.
Le Modérateur
:
Prochaine question.
Mme Senay (Cathy) : Question about the English-Montréal School Board. How do you want
them… How do you want the school board, basically, to help with overcrowding
French schools in Montréal? How do you want this school board to help? And what
are you thinking about an action plan?
M. Roberge :
I hope the discussion will continue. I think the French school board will
continue to have huge needs, and sometimes they will have to rent some classes.
And I know that there are a lot of discussions, and maybe some other building
will be transferred. But I hope it will come by an agreement, and I won't have
to take action.
Le Modérateur
:
La période de questions est sur le point de commencer. On va y aller avec une
dernière question.
M. Roberge : Rapidement. C'est
juste pour la question.
Mme Johnson
(Maya) : Yes, thank you. So, would you say
that this detracts from the credibility of the school boards?
M. Roberge :
Excuse me?
Mme Johnson (Maya) : Would you say that what has come to light takes away from the
credibility of the school boards?
M. Roberge :
I don't think I can judge… take a judgement just as severe as you make, but I
think it's surprising. I don't understand why they reacted so loud last week
because obviously, last fall, it wasn't a problem to answer all the questions,
and the questions that were in the poll were really specific, much more
specific than what we asked last week. So, it's surprising.
Mme Johnson (Maya) : So, do you see it as a personal sort of
axe to grind with the CAQ specifically, because if there was one reaction to
the Liberals asking these questions and a completely different reaction to the CAQ asking these questions, what does that say about your government's relationship with school boards?
M. Roberge :
I hope this is not a symptom of a great problem and I hope that they will show
some good faith for the next months. Thank you.
Le Modérateur
: Super.
On va y aller avec une dernière question.
M. Roberge :
Oh! the last one, ok, of course.
M. Authier (Philip)
:
Yes, sure. Why would you decide to release this now, and do you think it… are
you trying to deflect some heat that your government is taking from this?
M. Roberge :
No, not at all. I didn't have the information before this morning, around noon.
So, as fast as I had the information, I decided to make it public. It's
important for me to be transparent. Thank you very much.
(Fin à 14 h 04)