(Treize heures trente minutes)
M.
Bérubé
:
Bonjour. Alors, le projet de loi est enfin déposé. On connaît les intentions du
gouvernement de la CAQ quant à l'enjeu de la laïcité, du port des signes
religieux. Le Parti québécois est bien préparé sur ces enjeux depuis plusieurs
années. Nous attendions avec impatience ce projet de loi. Nous souhaitons
contribuer à la meilleure pièce législative possible que nous pourrions adopter
ce printemps.
En ce sens, notre collaboration est
acquise, mais pas notre approbation du projet de loi. Il est beaucoup trop tôt.
On a besoin de notes explicatives. On a besoin de connaître également les
valeurs qui sous-tendent les choix qui sont faits par le gouvernement de la Coalition
avenir Québec. Et je vais passer quelques éléments en revue avec vous.
Plusieurs des éléments qui se retrouvent
dans le projet de loi sont ceux avec lesquels nous sommes plus qu'à l'aise, nous
adhérons depuis septembre 2017. C'est là qu'on a adopté l'essentiel de notre
position, lors du congrès national du Parti québécois.
Or, il se trouve également qu'il y a des
choix qui sont faits qui nous laissent songeurs. Il y a des oublis volontaires
dans certains cas, et c'est pour ça que, tout au long du projet de loi, on va
tenter de convaincre le gouvernement de faire des amendements pour un souci de
cohérence. C'est ça qui va nous guider, la cohérence.
En ce sens, le gouvernement a posé un
geste ce matin avec le crucifix. C'est un geste de cohérence. Il y en a
d'autres qu'il peut poser.
Alors, les demandes qui sont répondues :
interdiction des signes religieux pour personnes en autorité, juges — puis
il y a le Conseil de la magistrature — juges de paix, agents de la
paix, policiers, procureurs, notaires du gouvernement, président, vice-présidents
de l'Assemblée nationale. Ça nous va. Inscription du principe de laïcité dans
la charte des droits et libertés du Québec, ça nous va aussi. Obligation du
visage découvert pour les éducatrices en CPE et installations subventionnées,
ça nous va. On a voté pour le projet de loi n° 62.
Par contre, il y a des attentes qui sont
non répondues. L'assujettissement des CPE et des services de garde en milieu
scolaire des signes religieux, ça, on n'est pas d'accord et on va le dire. Ils
sont seulement assujettis au visage découvert, mais on ne va pas plus loin que
ça. Donc, on aura des consignes pour les personnes qui sont en responsabilité
de nos enfants : seulement à visage découvert, pas plus que ça. Quand on
sait que tout se joue avant cinq ans, bien, on pourrait se poser la question
également sur cet enjeu-là.
Aucun resserrement aux critères
d'évaluation des accommodements pour motifs religieux en général, à l'extérieur
des agents de l'État. Poursuite des accommodements raisonnables déraisonnables.
Les écoles privées ne sont pas assujetties à l'interdiction des signes
religieux. C'est un problème important pour nous. Si les écoles privées
acceptent l'argent de l'État, elles acceptent les lois québécoises aussi. Et je
ne comprends pas pourquoi le gouvernement fait le choix, sans l'expliquer,
d'accorder cette faveur aux écoles privées : le même cursus scolaire, le
même territoire, mais une exemption sur le fait qu'elles seraient des écoles
privées. Et je vous répète les mots du premier ministre et du ministre de
l'Éducation, que les élèves qui fréquentent ces écoles, c'est souvent pour des
motifs religieux. J'ai de gros doutes là-dessus. Alors, un enjeu avec ça.
Le personnel scolaire autre que les
enseignants et le personnel de direction ne sont pas visés par l'interdiction
des signes religieux. On avait proposé en janvier dernier, lors de notre caucus
de Sainte-Agathe-des-Monts, que les directions d'école puissent être
assujetties parce qu'à l'époque la ministre de la Sécurité publique avait dit :
Bien, quelqu'un qui perdrait son emploi pourrait s'en aller dans une direction
scolaire. Bien, direction, c'est assez en autorité, hein? On peut donner des
sanctions. C'est la personne qui est à la tête d'une école.
Le cours d'éthique et culture religieuse,
évidemment, ce n'est pas dans le projet de loi, mais on veut un engagement très
ferme bientôt que toute la partie enseignement religieux sera complètement
revue, voire abolie. On a fait une motion en Chambre là-dessus. On est
cohérents avec nos valeurs. On ne peut pas aborder ces questions-là dans ce
printemps de la laïcité sans aborder la question du cours d'éthique et culture
religieuse. Donc, voyez-le comme une demande supplémentaire.
Services de garde, de façon générale, je
préciserai après. L'assujettissement des écoles privées et le cours d'éthique et
culture religieuse...
Enfin, il n'y a pas de sanction pénale ou
monétaire en cas de non-application de la loi. Alors, la commission scolaire
English-Montréal, eux, ils ont décidé, là, qu'ils n'appliqueraient pas ça puis
qu'ils ne respecteraient pas les consignes, voire la loi. Alors, si vous
habitez sur le territoire du Québec, la loi s'applique à vous. Et ça serait
bien que le gouvernement envoie un signal qu'il n'y a personne qui va pouvoir
se soustraire à la loi. La loi est bonne pour tout le monde.
Je réitère également, parce que ça a été
évoqué précédemment, la pleine légitimité, la pleine indépendance de
l'Assemblée nationale de légiférer sur ces questions. C'est les parlementaires
qui vont trancher. D'ailleurs, ce matin, à travers une motion que j'ai
présentée, c'est un rappel également de la souveraineté de l'Assemblée
nationale. Les élus sont là pour faire un travail et ils vont le faire sans
aucune influence indue. Ils font leur travail de parlementaires. Et je suis
convaincu qu'on va réussir cet exercice-là avec tout le sérieux requis, mais le
sens des responsabilités. Et moi, ce qui va m'animer, c'est le sens des
responsabilités. C'est un enjeu qu'on a abordé précédemment dans un gouvernement
du Parti québécois. On a une certaine expertise. On connaît bien ces enjeux-là
puis on veut contribuer à l'adoption de la meilleure pièce législative
possible. Ça, c'est notre point de départ.
Ceci étant dit, dans l'état actuel du
projet de loi, et c'est peut-être là une déformation de l'ancien leader
parlementaire que je suis, on ne peut pas déjà annoncer qu'on va l'appuyer. Il
y a plusieurs éléments qu'on trouve intéressants, qui ne sont pas une surprise,
là. Mais il y a des éléments assez importants qui ne s'y retrouvent pas. Donc,
on espère que le projet de loi pourra évoluer et on aura des amendements à
faire.
Quelques surprises, interrogations, pour
prendre plus de temps pour vos questions.
Des députés peuvent porter un signe
religieux, donc se faire élire sur cette base-là, mais ils ne pourraient pas
devenir président ou vice-président de l'Assemblée nationale. Les balises sur
les accommodements religieux ne sont pas connues, puis ça va être beaucoup
là-dessus qu'il y aura du questionnement, sur l'application. Il faut qu'il y
ait un lien réel. Je veux bien croire qu'une loi, c'est pour prévoir ce qui va
arriver dans l'avenir, mais il faut savoir comment ça va s'appliquer parce que
ça ne sera pas les députés qui vont l'appliquer, ça va être des gestionnaires
de l'État.
Le ministre se réserve le droit de les
publier quand bon lui semble. C'est quoi, ça? C'est là, le débat. Alors, moi,
je pense qu'il devrait déposer tout ce qu'il a présentement pour le bénéfice de
nos débats.
Le personnel scolaire autre que les
enseignants et le personnel de direction ne sont pas visés par l'interdiction
des signes religieux : services de garde en milieu de scolaire, maternelle
quatre ans. Alors, des gens qui vont se côtoyer dans l'école ne sont pas
assujettis aux mêmes règles.
Pas de sanction pénale et monétaire en cas
de non-application de la loi. Je vous ai donné cet exemple-là, tantôt,
d'English-Montréal. Alors, c'est clair qu'il y a des organisations qui vont
vouloir défier la loi.
Moi, je réitère la légitimité du
gouvernement de déposer une loi en ce sens, ce qui est souhaité par les
Québécois. On souhaite qu'on puisse régler ça, cet enjeu-là, puis passer à
autre chose. On en est. Mais il faut également réitérer que c'est les parlementaires
qui vont décider. Et ça, ça fait partie — je termine — de
notre rôle fondamental de parlementaires, en notre âme et conscience, de faire
adopter la meilleure loi possible.
Alors, je me rends disponible à vos
questions.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que votre liste de demandes est à l'infini, M. Bérubé? Parce que vous avez déjà
commencé il y a quelques semaines avec des demandes puis, à chaque semaine,
vous en ajoutez, donc est-ce que votre liste est à l'infini?
M. Bérubé : Non, elle n'est
pas à l'infini. Là, on a le texte. Alors, on peut voir où on s'en va. Par
exemple, les directions d'école, c'est inclus, ce ne l'était pas. Il y en a
trois, essentiellement. Donc, ce n'est pas l'infini, là, trois, là.
C'est les services de garde de façon
générale. Alors, CPE, c'est notre position depuis septembre 2017, mais ajoutons
également services de garde en milieu scolaire, à plus forte raison.
Ensuite, le fait que les écoles privées ne
sont pas assujetties et aussi le cours d'éthique et culture religieuse, il nous
apparaît qu'on peut aborder tout ça, d'autant plus que le premier ministre et
le ministre de l'Éducation ont indiqué qu'ils souhaitaient faire une réforme.
Ils ne sont pas allés plus loin que ça. On proposait l'abolition. On comprend qu'ils
ne veulent pas l'abolir. Le ministre de l'Éducation a enseigné ce cours-là puis
il aime beaucoup ça. Mais toute la partie religieuse, elle doit changer, et
moi, je demande au gouvernement de préciser davantage sa pensée là-dessus.
M. Laforest (Alain) : Si ces
trois points-là se retrouvent là, vous appuyez?
M. Bérubé : Ça dépend de plein
de choses. L'application, on ne sait pas comment ça va se faire. Il y a beaucoup
de zones grises sur les sanctions, entre autres. On se réserve le droit de
l'appuyer ou pas, mais on n'est pas obligés de l'appuyer. Le gouvernement est pleinement
majoritaire. Il a 75 sièges. Il nous le répète souvent.
M. Laforest (Alain) : Il a
fait des concessions pour vous amener à l'appuyer.
M. Bérubé : Est-ce qu'ils ont
dit ça volontairement?
M. Laforest (Alain) : Non,
mais vous le savez très bien.
M. Bérubé : Bon, voilà.
M. Laforest (Alain) : Le jeu
était : On sort le crucifix, les directions d'école, les droits acquis.
C'étaient de vos revendications. Vous l'avez demandé souvent. Le gouvernement
va dans ce sens-là. Et vous dites aujourd'hui : Mais il faut rajouter ça,
ça, ça. Donc, vos revendications seront à l'infini?
M. Bérubé : Non, ça, c'est vos
mots. Le Parti québécois n'est pas à la remorque de la Coalition avenir Québec,
là. Ces enjeux-là, on les a abordés bien avant eux. On a des demandes qui reposent
sur des valeurs et qui reposent sur une transparence totale, une position qu'on
a depuis septembre 2017, Alors, ce qui s'est ajouté, qui n'était pas prévu :
services de garde. On a toujours dit ça. Eux considèrent que des éducatrices ou
des éducateurs en CPE n'ont pas un lien significatif et d'autorité avec les
enfants, puis là c'est un service qui est financé par l'État. Moi, je crois que
c'est une erreur de ne pas l'avoir inclus.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
aujourd'hui vous vous positionnez sur la laïcité.
M.
Bérubé
: Sur
le projet de loi.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Exactement.
Mais vous devez le faire alors que votre congrès extraordinaire, sur lequel
tout est sur la table, n'est pas encore tenu. Le Parti québécois, qui a été le
parti de la charte, là, maintenant, vous vous positionnez là-dessus. Est-ce que
votre position pourrait changer l'automne prochain?
M.
Bérubé
: Non.
Non, parce qu'on est sur du solide. On a un congrès où il y avait, quoi, 2 000
militants qui étaient là. C'est la position qu'on a adoptée. C'était celle de
la campagne électorale également.
Là où on a un ajustement, c'est... On
apprend avec surprise, ou on ne devrait peut-être pas, que les écoles
privées... C'est un choix qu'ils ont fait. Ils ont averti les écoles privées :
Inquiétez-vous pas, nous, on a un préjugé très favorable pour les écoles
privées, vous ne serez pas assujettis. Et ça, c'est un choix que je sais très
bien que la CAQ a fait pour accommoder cette clientèle qui lui est chère.
D'accord? Je dis ça parce qu'il n'y a toujours pas d'explication. Quand on nous
dit, là, que les élèves puis les familles font le choix de ces écoles-là pour
des raisons religieuses, permettez-moi d'en douter dans bien des cas.
L'autre élément, bien, le cours d'éthique
et culture religieuse décrié par la CAQ dans l'opposition, hein, fortement,
bien, nous, on est cohérents là-dessus. On a la même position et on pense que,
sur l'aspect religieux, on est capables d'envoyer un signal clair, là, très
clair, que le programme va changer. Ça, là, ça peut se faire de façon très
rapide. Dans les intentions gouvernementales, tout ce qu'on a, c'est le
ministre qui dit : On va regarder ça pour gagner du temps. Mais moi, j'ai
besoin de concret.
Donc, il y a trois éléments qui nous
distinguent de la position... Donc, elle manque... Elle ne va pas assez loin
sur la cohérence nécessaire qui est requise sur un enjeu de cette importance.
Mme Prince (Véronique) : M.
Bérubé, la CAQ avait besoin d'un autre parti pour pouvoir dire : On est
allés chercher la majorité de la population. Bon, alors est-ce que vous sentez
que vous avez été un peu utilisés là-dedans pour essayer de le faire passer
dans l'opinion publique ou, au contraire, vous sentez que vous avez un grand
bout du bâton pour faire encore encore plus de demandes?
M.
Bérubé
: Mais
qui dit ça, qu'ils ont besoin du Parti québécois? Quel ministre, quel membre de
l'équipe gouvernementale a dit ça?
M. Laforest (Alain) : Le
ministre lui-même.
M.
Bérubé
: Il a
dit ça, qu'il a besoin du Parti québécois?
M. Laforest (Alain) : Il a
dit qu'il avait besoin d'un parti, d'un autre parti pour le faire adopter.
M.
Bérubé
: Ah bon.
Bien, alors il connaîtra le résultat de notre vote au moment où ça sera
terminé. Mais, pour l'instant, nous, on n'est pas là pour accorder, je dirais,
une caution au gouvernement. On est là pour assurer d'avoir la meilleure pièce
législative possible. Il se trouve qu'on vote avec le gouvernement. Les gens
pourront faire les déductions qu'ils veulent, mais vous voyez bien que c'est
sur la table. On n'a pas besoin de se réunir à nouveau, nous, là. Nos positions
sont connues, sont claires. On est même prêts à en débattre dès maintenant. Et il
y a des enjeux sur lesquels on ne peut pas laisser passer ça. Les écoles
privées, c'est toujours bien des enfants qui reçoivent la même éducation que
les autres au Québec, et, parce qu'eux seraient de milieux plus favorisés puis
une partie du financement serait privé, ils seraient exemptés de ça? Non, pas
au Québec. Vous acceptez l'argent du public, vous acceptez les lois
québécoises.
Mme Crête (Mylène) : Une fois
que cette loi-là sera adoptée, comment elle devrait être appliquée, selon vous?
Et est-ce que ça doit être inclus dans le projet de loi à l'heure actuelle?
M.
Bérubé
:
C'est-à-dire?
Mme Crête (Mylène) : Vous avez
parlé qu'il n'y a pas de sanctions, on ne sait pas comment que ça va
s'appliquer.
M.
Bérubé
:
Bien, ça prend des sanctions. C'est parce que chaque fois qu'on adopte une loi,
si on n'est pas capables de la faire respecter, les gens, bien, décident de la
contourner.
Mme Crête (Mylène) : ...à ce
moment-là, quel genre de sanction?
M.
Bérubé
:
Financière, administrative. Je prenais l'exemple d'une commission scolaire tout
à l'heure. Il pourrait y en avoir d'autres. S'ils décident, là, qu'eux, ils ne
l'appliquent pas, ils ne font pas les vérifications, ils connaissent des gens
qui vont à l'encontre de la loi, des gens qui arriveraient... À partir... Dans
deux ans, par exemple, une fois que la loi est passée, donc, ils n'ont pas de
clause grand-père ou de clause grand-mère puis ils décident : On n'en
parle pas, bien là ils ne respectent pas la loi. Alors, ça prend des sanctions.
Puis il faut qu'elles soient connues. Et là les gens qui décideront d'ignorer
la loi connaîtront les sanctions. Ça, je n'ai pas vu ça tout à l'heure.
Peut-être que vous l'avez vu. Moi, je ne l'ai pas vu.
M. Dugas Bourdon (Pascal) :
Vous dites que tout est sur la table pour repenser le PQ, sauf l'indépendance,
puis là on apprend que sauf la laïcité aussi? C'est ce qu'on doit comprendre?
M.
Bérubé
: Bien
non, mais... Je n'ai pas répondu directement, mais c'est maintenant... Notre
événement a lieu en novembre. On doit légiférer d'ici le 14 juin. Donc, on
ne va pas réunir une instance exceptionnelle. Ce qu'on va réunir, c'est notre
caucus puis notre exécutif national. Alors là, la vie politique se poursuit. On
ne va pas demander au gouvernement un délai supplémentaire pour aller
requestionner cet enjeu-là. Puis vous savez quoi? Ce n'est pas tellement sur la
laïcité, là, sur laquelle on va mettre la priorité, là, pour la suite des
choses. Les militants comprennent très bien que c'est maintenant que ça se
passe. C'est pour ça qu'on s'est bien préparés. On a eu le congrès de 2017. On
s'en est parlé régulièrement. Et on est la formation politique qui, depuis des
semaines, est la plus prête à aborder ces enjeux-là. Vous le voyez bien. Ce que
je vous disais au début janvier ou même à l'automne est encore la même chose
que je vous dis aujourd'hui.
Mme Lévesque (Catherine) : Est-ce
qu'il aurait fallu parler de signes religieux ostentatoires dans ce projet de
loi? Est-ce qu'il aurait fallu les définir?
M.
Bérubé
: Bien
oui. Il n'y a aucune définition. D'ailleurs, c'est pour ça que vous avez posé
des questions sur un tatouage J'ai entendu quelqu'un parler d'une alliance tout
à l'heure. Alors, il faut le définir, c'est quoi. Bon, Bernard Drainville, à
l'époque, avait fait un tableau. Bon, ça avait fait sourire certaines
personnes, mais ça avait l'avantage d'être clair. Alors, c'est quoi qui est
ostentatoire? C'est quoi, la taille? Tu sais, ce qui est très, très apparent,
pour moi, est ostentatoire, ce n'est pas ce qui est une petite croix, par
exemple.
Mme Lévesque (Catherine) : ...cet
amendement-là? Est-ce que vous allez le suggérer?
M.
Bérubé
:
Bien, le définir. On a intérêt à savoir de quoi on parle, tu sais, dictionnaire
à la main, là, définition... Alors, ça, ce n'est pas là aussi puis les balises
ne sont pas là. Il a choisi : Je vais sortir ça quand bon me semblera.
Bien, c'est pas mal maintenant que ça se passe. D'autres éléments? In Spanish?
Mme Senay
(Cathy) : No, no!
M. Bérubé : Try me!
Mme Senay (Cathy) : I'm so sorry. I would love to, but no. I have my little
difficulties in English. I'll stick with it.
M. Bérubé : You're good.
Mme Senay (Cathy) : Regarding… How do you see… You were quite strict when you said:
Well, even if the English-Montréal School Board is saying: Well, we won't apply
this law, well, the law has to be respected.
M. Bérubé : Sure.
Mme Senay (Cathy) : But there is no sanction. So, what is the logic for you?
M. Bérubé : It's a nonsense. You cannot, like, vote a bill if you cannot apply
any sanction if people decide not to follow the rules. So, this is one of the
main problems with this bill. And, since you don't send any message saying that
you cannot go against the law, people are going to try not to respect the law.
So, it's going to happen. Already, you can see people saying, like: It's not
going to happen to us, especially in some school boards in Western Montréal.
So, if you live in Québec, you respect the laws of Québec. That's all.
Mme Senay (Cathy) : Do you have the impression or fear that it may become a free-for-all
by the fact that there is no list and definition of what is a religious symbol
or the size of it? It should have been included.
M. Bérubé : Sure. It's an important matter. What is a religious symbol? What's
the size of it? What's the shape of it? What's, for you, a religious symbol and
what's, for me, a religious symbol? It's hard to understand what the minister
has in mind. So, it's one of the first things that he has to clear, what is a
religious symbol. And it's hard to understand he didn't think about it. He didn't
have any answer to give to you today.
Mme Johnson (Maya) : So, I mean, you pointed out the issues that you see with the bill,
but are you satisfied with the compromises that Premier Legault has made?
M. Bérubé : Which one?
Mme Johnson (Maya) : The grandfather clause, the removal of the crucifix.
M. Bérubé : That was our position since 2017. We agree with that. We're happy
that they bring the school principal in the law. This is one of the things that
I asked for in January. And there's still three other things that we need to
see in the bill, which is, largely, the day care system, the private schools
and the «éthique et culture religieuse» class, especially the religious
learning. This is the three main matters that we have with this bill. And we
feel that we can vote this law before June 14th. The government can count on our collaboration, but we don't know yet if we're
going to vote with him.
By the way, he doesn't
need any party to vote this bill. They have 75 members of Parliament. That's
his law. He'll do whatever he wants to do with it. If he wants larger than
that, he's the one coming to us and asking: What can I do to have your support?
And now we're ready to talk and explain what we have in mind, in our heart, why
it's important for us.
And, for the private
schools, it's pretty clear, if you accept money from all the Quebeckers, you accept all our laws too. No
«fligne-flagne» with that. And I know Mr. Legault is pretty in favor of private
schools. That's his choice. But it doesn't make any sense if you are in a
«polyvalente», in a French high school or English high school in Québec and the
next street, same kids, 14 year-old kids have teachers wearing religious symbols.
It doesn't make any sense. So, there's no law for the public and others for the
rich kids in private schools. This is what I have in mind.
Merci. Est-ce
qu'on a abordé les dreadlocks?
Une voix
: Non, c'est
vrai...
M.
Bérubé
: Quelqu'un
a tweeté ça, puis j'ai pensé à vous.
(Fin à 13 h 50)