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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation

Version finale

Le jeudi 6 juin 2019, 15 h 10

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quinze heures onze minutes)

Mme Hivon : Bonjour. Hier, au lendemain de la fin des consultations sur le projet de loi concernant les maternelles quatre ans, on a demandé formellement au gouvernement de faire pause sur la suite de l'adoption du projet de loi, de prendre un pas de côté, de faire un pas de côté pour se donner le temps d'absorber tous les commentaires, toutes les propositions, tous les points de vue, toutes les études qui ont été soumises au ministre de l'Éducation dans le cadre de ces consultations-là, et de pouvoir, donc, revenir avec une vision beaucoup plus approfondie, avec un enlignement beaucoup plus sérieux, beaucoup plus solide pour le développement de nos tout-petits et leur réussite éducative, et évidemment, comme on le demande depuis des mois, avec un plan clair, un plan défini qui va enfin montrer que le gouvernement sait où il s'en va en matière de petite enfance et qu'il sait comment il va arrimer l'ensemble des morceaux du casse-tête qu'il veut assembler parce qu'à ce jour, comme on l'a dit à plusieurs reprises, c'est toujours dans l'improvisation, on n'a aucune idée d'où le gouvernement s'en va.

Eh bien, on a appris ce matin que, contre toute attente, le gouvernement continuait à foncer tête baissée alors qu'il nous a annoncé que, dès cet après-midi, il va poursuivre l'étude au parlement, donc au salon bleu, du projet de loi sur les maternelles quatre ans. Donc, on a été extrêmement surpris, extrêmement déçus aussi de cette attitude-là, de cette décision du gouvernement de ne même pas prendre un petit moment, de foncer à peine 36 heures après la fin des consultations, alors que, de l'aveu même du ministre, il n'y a aucune urgence pour adopter ce projet de loi là. Effectivement, il n'y a absolument aucune urgence parce que, pour ce qu'il veut implanter, les 250 classes pour l'année prochaine, ça ne prend aucune modification législative, puisque le gouvernement va continuer à les implanter en milieu défavorisé, ce qui est déjà prévu. Donc, manque d'ouverture par rapport à tout ce qui a été dit en consultation, manque, je dirais, de bonne planification.

Pourquoi faire ça dans l'urgence, alors qu'on pourrait se donner le temps de bien faire les choses, encore une fois? Et surtout, comment faire fi de toutes les questions qui se posent? Vous avez vu hier en Chambre à quel point il y a eu un barrage de questions sur le projet des maternelles quatre ans, et les questions de l'opposition ne sont que le reflet des questions de tous les groupes, des parents, des experts qui sont venus, des gens, des partenaires. Autant les commissions scolaires, les enseignants, les fédérations d'enseignants que les centres de la petite enfance, tous les partenaires qui devraient être mis dans le coup pour le projet se posent d'énormes questions, font des recommandations, demandent aussi un temps d'arrêt, demandent de voir le plan, demandent, comme l'AQCPE et plusieurs partenaires, une politique pour savoir quel va être ce développement-là, qu'elle est la vision du gouvernement.

Alors, pour un gouvernement qui avait dit qu'il serait à l'écoute et qu'il ne verserait pas dans l'arrogance, eh bien, force est de constater que c'est raté. C'est raté parce qu'à tous points de vue les questions qui se posent sont légitimes. Il y a eu une trentaine de groupes qui sont venus se faire entendre, et le ministre n'a même pas l'ouverture et le respect de se donner du temps pour absorber ce qu'ils lui ont dit. Et on peut témoigner que c'étaient des commentaires très profonds, avec évidemment un éclairage très poussé sur le sujet de la petite enfance, autant sur les aspects scientifiques de ce qui est le mieux pour le développement des tout-petits, et autant aussi sur l'aspect de la faisabilité, parce que les partenaires sont venus dire qu'autant en termes de ressources humaines que de ressource matérielles, que de locaux, c'était impossible à livrer dans l'état actuel des choses.

Alors, on voulait aujourd'hui évidemment marquer cette surprise, cette déception-là, cette incompréhension-là face à ce gouvernement-là, qui continue à foncer tête baissée dans ce projet qui reçoit beaucoup, beaucoup plus de questions que d'adhésion, à l'heure actuelle. Surtout qu'il n'y a aucune urgence, surtout que le Parlement, en cette fin de session intensive, est embourbé et est engorgé avec différentes priorités du gouvernement. Donc, c'est inexplicable, cette attitude-là, ça ressemble pratiquement à de la provocation, et le gouvernement, le ministre de l'Éducation doit s'expliquer à ce sujet-là.

Et on lui redemande, on lui redemande, même si la poursuite des travaux doit se faire cet après-midi, on lui redemande de faire pause, de prendre un pas de côté, et donc de se donner du temps. Les prochains mois sont là, il a le loisir de se saisir de ces prochains mois là pour refaire ses devoirs, pour arriver vraiment avec une vision intégrée des choses pour nos tout-petits et avec enfin un plan de match détaillé, pas improvisé, pas avec des chiffres qui vont continuer à changer à toutes les semaines, mais avec quelque chose de clair et avec une direction précise. Merci.

(Fin à 15 h 17)

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