(Neuf heures quarante-sept minutes)
Le Modérateur
: Alors,
bienvenue à cette mêlée de presse du premier ministre du Québec, François
Legault. Il prononcera une courte allocution. Après quoi, il répondra à vos questions.
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. D'abord les chiffres préliminaires pour la journée. On a 1 078
nouveaux cas, 16 hospitalisations additionnelles, neuf décès additionnels. Donc,
comme vous le voyez, la situation continue d'être critique. Je pense que ça
vient, en tout cas, me conforter qu'on a pris la bonne décision de fermer les restaurants,
les bars, les salles de spectacles, réduire les sports en équipe, mettre les
masques pour les jeunes au secondaire. Je pense qu'il faut continuer à réduire
les contacts sociaux.
Nous, de notre côté, notre grande priorité,
c'est d'augmenter le traçage. On essaie, le plus rapidement possible, de
détecter, identifier les personnes qui ont rencontré, dans les deux semaines
précédentes, les personnes qui ont la COVID, pour les sortir de la circulation
le plus vite possible.
Évidemment, je fais encore un appel à tous
les Québécois de s'inscrire à l'application COVID sur votre téléphone
intelligent. Je trouve ça irresponsable que le Parti québécois et Québec
solidaire laissent croire aux Québécois qu'il y a des dangers pour les données
personnelles. On a fait, au cours des derniers mois, toutes les vérifications,
il n'y a aucun risque pour les données personnelles. Puis évidemment, bien, en
entendant le Parti québécois puis Québec solidaire dire qu'il y aurait un
risque pour les données personnelles, ça incite des gens à ne pas s'inscrire.
Donc, je trouve ça vraiment irresponsable, je demande au Parti québécois puis à
Québec solidaire de revoir leur position puis, avec nous, d'inciter les Québécois
à s'inscrire sur l'application COVID.
Dernier point, bien, écoutez, c'est une fin
de semaine de trois jours qui s'en vient, fin de semaine de l'Action de grâces.
Je sais qu'habituellement il y a des familles qui se rassemblent autour d'une
dinde. En tout cas, c'était notre tradition, chez nous. Habituellement, je vais
voir ma mère, mais je n'irai pas voir ma mère en fin de semaine. Et, bien, je
demande aux Québécois de rester juste les personnes qui habitent dans la même
maison.
Il faut faire des sacrifices pour être
capables, comme je le disais hier, de sauver notre réseau de la santé. Si on
veut être capables de continuer à soigner toutes les personnes malades au Québec,
bien, il faut réduire l'augmentation des hospitalisations. Puis pour ça, bien,
il n'y a pas 56 000 manières, il faut réduire nos contacts sociaux.
Merci.
M. Laforest (Alain) :
...pourquoi ne pas utiliser davantage les téléphonistes du gouvernement fédéral?
Il y en a seulement 1 000 des 14 000 qui sont disponibles pour le Québec,
qui sont utilisés. C'est comme de la main-d'oeuvre que vous laissez de côté,
là.
M. Legault
: Bien, écoutez,
j'ai eu des discussions ce matin avec le ministre de la Santé, et effectivement
on en utilise une partie, puis, s'il y en a d'autres de disponibles, on va les
utiliser. Donc, il semble qu'on n'en a pas refusé, là. Peut-être, au début, il
y avait peut-être un enjeu d'abord de faire les tests, mais actuellement toute
la main-d'oeuvre qu'on peut aller chercher pour le traçage, incluant au
fédéral, on va aller la chercher. On en a déjà une partie, on a déjà des
personnes du fédéral, puis, s'ils en ont de plus de disponibles, on va les
prendre.
Mme Prince (Véronique) :
M. Legault, est-ce que les résidences pour aînés actuellement sont dans
votre angle mort? Parce qu'en écoutant la Dre Drouin hier on dirait qu'on
se dirige tout droit, pour les RPA, comme c'était au printemps avec les CHSLD.
M. Legault : Je ne pense pas,
parce que, quand on était au printemps, je me rappelle, on avait 6 000,
8 000 personnes infectées. Là, on en a à peu près 400 dans tout, là,
CHSLD, RPA, RI. Je pense qu'il y a un bien meilleur suivi qui est fait pour
s'assurer que tout le monde porte le masque, entre autres chez les employés.
Donc, la situation est quand même sous contrôle, là, dans les résidences,
incluant les RPA.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que c'est normal qu'on soit obligés de payer pour l'inefficacité du
système de dépistage? C'est-à-dire qu'il y a des commissions scolaires qui sont
obligées de se tourner vers des firmes privées pour avoir les résultats plus
rapidement pour éviter que des profs soient absents pendant des jours.
M. Legault : Bon, deux choses.
D'abord, on a fait hier presque 30 000 tests. Donc, encore une fois, là,
on est parmi ceux qui testons le plus, en tout cas, au Canada. Deuxièmement,
j'ai demandé effectivement à ce qu'on donne priorité aux gens qui travaillent
dans les écoles, là. Peut-être que ça, ça n'a pas été fait. Mais on fait notre
possible pour augmenter le nombre de tests. On en fait déjà beaucoup, mais il
faut en faire encore plus.
M. Bergeron (Patrice) : Hier,
M. Legault, il y a cinq communautés autochtones qui se sont adressées aux
États-Unis pour qu'on bloque le projet d'Hydro-Québec d'envoyer de
l'électricité, donc, au Massachusetts. Qu'est-ce que votre gouvernement peut
faire pour aplanir cette difficulté-là ou offrir comme indemnisation ou
négociation avec les communautés autochtones?
M. Legault : Bien, écoutez,
Hydro-Québec a déjà fait deux propositions. Les groupes demandent plus
d'argent. Je pense qu'il faut rester dans le domaine du raisonnable. Mais on a
déjà fait deux propositions qui, à notre avis, sont plus que raisonnables.
Donc, on va continuer, puis Hydro-Québec va continuer les discussions.
Mme Lévesque (Fanny) : Au
niveau du traçage, M. Legault, est-ce qu'à votre avis ça peut être une
piste de réponse à savoir pourquoi on a un bilan aussi fort au Québec en termes
de cas de COVID?
M. Legault : Bien, je
rappelle, là, d'abord, puis c'est important, toutes les grandes villes, les
États de l'est, là, puis, bon, il y a un contact avec l'Europe qui est plus
fort, et il y a une exception, qui est Toronto… On doit augmenter le traçage,
effectivement, au Québec. Je sais que l'Ontario aussi le fait. Pour l'instant,
à part de dire que l'Ontario est une exception, là, toutes les autres grosses
villes… je le répète, là, j'ajouterais même New Jersey, Connecticut, Rhode
Island, Illinois, Michigan, Massachusetts, New York, sont tous dans la même
situation ou dans une situation pire que nous autres.
M. Lacroix (Louis) : Il y a
600 éclosions au Québec en ce moment, selon ce que dit M. Dubé, là, puis
il y a des petites communautés là-dedans aussi, là, en Gaspésie, à Carleton,
tout ça. Je ne suis pas sûr que c'est le lien avec l'Europe, là, qui fait en
sorte qu'eux autres sont contaminés, là.
M. Legault
: Non, mais
ce que...
M. Lacroix (Louis) : Il y a
quand même eu d'autres raisons quelque part, non?
M. Legault
: Bien, ce
que je dis, là, prenez... aujourd'hui, on a 16 hospitalisations de plus.
Le Massachusetts, qui est plus petit que nous autres, là, 6 900 000
habitants, ils ont 32 hospitalisations de plus. Ce que je vous dis, c'est
que toutes les grandes villes puis tous les États en Amérique du Nord, dans
l'Est, ont tous une situation comparable à nous. Donc, écoutez, il y a une
exception qui est l'Ontario.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Avez-vous encore confiance en votre ministre
des Affaires autochtones? Est-ce que vous trouvez qu'elle fait bien son
travail?
M. Legault
: Bien,
écoutez, je trouve que ça n'avance pas assez vite, les suites aux
recommandations du rapport Viens. Je vais m'impliquer personnellement. Ce n'est
pas simple, hein? On parlait tantôt de l'entente avec Hydro-Québec. Il y a des
nations, là, qui demandent beaucoup d'argent, et puis, évidemment, on a une
capacité limitée de payer. On a mis 200 millions de côté dans le dernier
budget. Ce n'est pas simple avec les 11 Nations.
Mme Lévesque (Fanny) :
...recommandations, dans Viens, qui ne coûtent pas d'argent.
M. Legault
: Qu'il y a
quoi?
Mme Lévesque (Fanny) : Qu'il
y a beaucoup de recommandations, dans Viens, qui ne coûtent pas un sou. Mme
D'Amours l'a dit elle-même.
M. Legault
: Oui, mais
ça ne veut pas dire que... Ces recommandations-là ne sont pas les plus faciles.
Prenons l'exemple de la déclaration des Nations unies. Ça a des conséquences
juridiques. Il y a des recommandations, là, qui sont difficiles à appliquer.
Mais effectivement, moi, je souhaite que ça aille plus vite puis je vais
m'impliquer personnellement.
M. Lacroix (Louis) :
...personne? Est-ce que Mme D'Amours est toujours la bonne personne?
Le Modérateur
:
François Carabin.
M. Carabin (François) : On
apprend ce matin qu'il y a 400 préposés aux bénéficiaires qui ont quitté
le réseau des CHSLD à Montréal, depuis le printemps, donc depuis le début de la
pandémie. Évidemment, vous avez rajouté 7 000 préposés cet automne,
vous allez en rajouter 3 000 autres. Mais comment on les retient dans
le réseau?
M. Legault
: Bien,
comment on les retient... C'est certain que les préposés, là, vont être
beaucoup mieux payés. Actuellement, ce sont des primes. Suite à la négociation
qu'on fait actuellement, on offre des plus grosses augmentations de salaire.
Donc, ça, ça va aider. Ce qu'il ne faut aussi pas négliger... C'est comme
l'oeuf puis la poule : à partir du moment où il manque de préposés, c'est
plus difficile, le travail pour les préposés qui sont là.
Des voix
: ...
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, s'il vous plaît...
Mme Prince (Véronique) :
Quand on vous demande... Quand vous dites que vous voulez vous impliquer
personnellement dans le dossier des autochtones, que vous trouvez que ça
n'avançait pas vite, on comprend donc que vous n'avez plus confiance en votre
ministre?
M. Legault
: Écoutez,
il y a un ensemble de raisons pourquoi ça n'avance pas plus vite, là. Écoutez,
je le disais, le chef Picard, il a refusé... à la dernière minute, il a annulé
des rencontres. Je veux dire, on ne peut pas négocier tout seul, là. Il faut
avoir quelqu'un de l'autre côté de la table.
M. Lacroix (Louis) : ...la
bonne personne, M. Legault, pour occuper ce poste-là, à votre avis?
M. Legault
: Écoutez,
je suis en train de regarder la situation.
M. Bossé (Olivier) : …la
campagne de promotion avant-hier, il y a des milliers de Québécois qui ont reçu
un texto en anglais. Ça ne part pas très bien, ça, pour promouvoir
l'application COVID.
M. Legault : Non, ce n'est, évidemment,
là, pas acceptable, là, de recevoir des textos en anglais au Québec.
Le Modérateur
: On doit
passer en anglais.
M. Authier (Philip)
: Good morning, Premier.
M. Legault : Good morning.
M. Authier (Philip)
: We're seeing a great reluctance among Quebeckers
to download the federal COVID Alert application and to use it. Do you have an
assessment of why they are hesitating? Is it because it got a lot of bad press
in Québec?
M. Legault :
OK, I think that Quebeckers are scared about their personal data, that they can
be used by somebody else, the Government, the Ministry, Google, whoever. And we
made sure we made all the verifications since this summer, and I can guarantee
the Quebeckers that there's no risk for their personal data. Now, I think it's
not responsible, from the Parti québécois and Québec solidaire, to tell to the
public that there is such a risk because, of course, they put a question mark
in the head of Quebeckers. And I'm asking them to reconsider their position
because it's important that, when we identify somebody with the COVID, fastly,
rapidly, we identify the people… had been met the two weeks before.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning, Premier Legault. You
said that the implementation of the 142 recommendations of the Viens
Commission's report is not going fast enough. You want to jump in. Obviously,
Sylvie D'Amours failed. What would you want? Well, I mean, that's also like a…
M. Legault :
I think we have to be two to negotiate. We have 11 nations. Some of them
don't want to sit with us. Some of them are asking a lot too much of money. So
it's not that easy.
Mme Senay
(Cathy) : What's your main objective?
M. Legault :
My objective is to get involved personally, see if their requests are
reasonable or not, and… Now, we've put $200 million for the application of
the recommendations. Is this enough? How do we split that? By what do we start?
I want to know why it's so tough to spend the $200 million.
Le Modérateur
:
Dernière question.
Mme Fletcher
(Raquel) : There's a chance that Ontario will
stop the time change and keep daylight savings time as the standard time if
Québec and New York agree. How would you feel about that?
M. Legault : We're open to look at that.
M. Pouliot
(Samuel) : ...won't have the chance to
celebrate it with their families this year?
M. Legault :O.K. This week-end, it's Thanksgiving. Unfortunately,
I'm asking Quebeckers not to
have meeting with their family. Usually, I go see my mother myself. I won't do
it. Right now, I worry about the increase in the number of hospitalizations. If we want to keep on
giving the right treatments at the right moment to all Quebeckers, we need to stop the contamination.
Le Modérateur
:
Merci à tous et à toutes. Bonne journée.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 10 h 1)