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Point de presse de Mme Véronique Hivon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière de justice

Version finale

Le mardi 10 novembre 2020, 11 h 20

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Onze heures trente minutes)

Le Modérateur : Donc, bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à vous Mme Véronique Hivon, députée de Joliette et porte-parole en matière d'éducation, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Mme Hivon.

Mme Hivon : Bonjour, tout le monde. Alors, je veux revenir d'abord sur cette histoire révélée samedi par La Presse, aussi troublante que choquante, de cette fonctionnaire du ministère de la Justice qui a littéralement participé à la traque d'une Saoudienne qui était réfugiée ici précisément parce qu'elle avait fui un ex-conjoint extrêmement violent et qu'elle était à risque de se faire tuer par cet ex-conjoint.

Alors, c'est absolument incompréhensible, ce comportement-là, surtout quand on apprend, quand on lit tout le jugement, qu'il y avait même eu un avis du ministère de la Justice qui avait dit qu'on n'avait aucune juridiction et de fermer ce dossier-là. Alors, énormément de questions se posent à l'égard du ministre de la Justice, qui, cette fois, ne peut pas se réfugier derrière la Directrice des poursuites criminelles et pénales puisqu'on est au civil et qu'il est aussi le Procureur général.

Alors, comment se fait-il qu'on a pris fait et cause pour cette fonctionnaire, avec des gestes aussi inadmissibles, troublants et graves qui ont été posés? Comment se fait-il que non seulement on a pris fait et cause, mais, une fois le jugement rendu au mois d'avril, on a eu le jugement écrit dans les dernières semaines, mais le jugement, oralement, a été rendu dès le mois d'avril, qu'ils ont décidé de porter la cause en appel face à un jugement aussi grave, aussi lapidaire et implacable à l'égard de la fonctionnaire?

Comment se fait-il aussi qu'on a décidé, quand, par surprise, par magie, samedi, donc le jour où le reportage est sorti, de déclencher une enquête interne? Comment se fait-il que ça ne s'est pas fait avant? Et comment se fait-il que cette fonctionnaire, malgré l'enquête interne, est toujours présente en poste et qu'elle n'est pas suspendue? Et, si c'est assez grave pour déclencher une enquête interne, c'est assez grave pour suspendre et c'est assez grave aussi pour remettre en question, bien sûr, le fait d'être allé en appel.

Deuxième élément, ce matin, avant de céder la parole à Paul, évidemment, toute la question de la hausse des cas, des éclosions dans les écoles. Donc, on voit que, malgré le défi 28 jours, qui est maintenant un défi 56 jours, on voit que les cas continuent à augmenter. C'est extrêmement préoccupant.

L'autre chose qui est extrêmement préoccupante, c'est l'absence complète de plan pour la ventilation dans nos écoles avec l'hiver qui est à nos portes, avec les lettres qui se multiplient aux parents, comme quoi on demande d'amener plus, donc, de couches, plus de vêtements pour les enfants pour qu'ils puissent se protéger contre la seule option qu'il reste dans plusieurs écoles, celle d'ouvrir les fenêtres.

Alors, est-ce que, faute de plan et faute de ventilation adéquate, on va se retrouver, au Québec, avec des élèves qui vont devoir porter leur manteau et leur foulard en classe et les profs qui vont devoir enseigner avec des mitaines aux mains? C'est extrêmement préoccupant. Donc, on demande, enfin, est-ce qu'on pourrait avoir un plan de la part du ministre de l'Éducation pour les mois qui s'en viennent. Est-ce qu'on pourrait avoir un plan pour la ventilation, avec notamment des purificateurs d'air portatifs dans tous les endroits où c'est requis? Et est-ce qu'on pourrait s'assurer d'avoir des consignes claires?

Et, pour tout ce qui est de la question de l'augmentation des cas, on pense qu'à nouveau l'idée d'avoir des demi-groupes, donc pas d'alterner des classes complètes une journée en présentiel et une journée à distance, mais vraiment des demi-classes qui feraient en sorte que les élèves seraient beaucoup plus loin les uns des autres et qui donne le même résultat, mais, dans la classe, on a moins de jeunes, c'est une option qui doit être absolument regardée, et on demande au ministre de la regarder à nouveau.

Sur ce, je cède la parole à Paul.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci, Véronique. On a appris ce matin qu'un épisode de La petite vie a été retiré de la plateforme Web de Radio-Canada parce que l'épisode met en scène un personnage africain joué par Normand Brathwaite. Et, comme l'a exprimé Normand Brathwaite lui-même, là, je reprends ses mots, là, la décision est difficile à comprendre parce que c'est clair que tout le monde dans cette émission-là, ce sont tous des personnages, ce sont toutes des caricatures. Et ce qu'on constate, c'est que la proposition qu'on a faite il y a quelques semaines de se doter d'une loi, d'une politique-cadre dans le cadre de laquelle on va avoir notamment la protection de la libre circulation des oeuvres, cette politique-là doit s'appliquer non seulement aux universités, mais elle doit dorénavant s'appliquer aux diffuseurs publics.

Et là on peut traiter cet événement-là comme un événement anecdotique qui n'a pas d'impact. Et nous, au Parti québécois, on répond : Non, c'est grave parce que comment allons-nous, à l'avenir, déterminer ce qu'on retire de la libre circulation publique, au niveau artistique, à chaque fois qu'il y a un commentaire d'un auditeur? Qui décide? En fonction de quels critères? Et nous, notre position, elle est claire, au Parti québécois, c'est la liberté d'expression et la libre circulation des oeuvres en tout temps d'abord et avant tout. Et je réitère que la CAQ a refusé notre demande d'avoir un comité transpartisan qui se penche sur la liberté d'expression pour aboutir à une politique-cadre qui s'appliquera tant à nos universités qu'aux diffuseurs publics. Donc, ça me semble être un point qui est tout sauf anecdotique. C'est un point qui est important pour notre démocratie.

Je veux également réagir à un sondage qui nous révèle que les deux tiers des Québécois sont désormais inquiets de l'état de la langue française en ce moment au Québec. Et je n'irai pas à travers de chacune des statistiques, mais encore une fois il s'agit d'une motion du Parti québécois qui a été refusée par la CAQ il y a de ça quelques semaines, dans laquelle on demandait au gouvernement de renforcer la Charte de la langue française et d'en assurer son application, particulièrement à Montréal, dans laquelle on demandait au gouvernement de changer d'idée sur le financement, à travers le p.l. n° 66, du réseau anglophone, qui ne trouve pas son pendant dans le réseau francophone, de sorte qu'on est en train d'angliciser Montréal. Donc, c'est un autre dossier dans lequel la CAQ s'exprime souvent, mais n'agit pas. Et je vous donne, là, la chronologie du dossier de la langue française tel que mené par la CAQ depuis leur arrivée au pouvoir.

Il y a Nathalie Roy qui, en décembre 2018, a dit à plusieurs reprises qu'elle aimait la langue française, suivi de Simon Jolin-Barrette, qui, dans Le Soleil, en septembre 2019, disait qu'il va y avoir des changements forts, des changements importants par rapport à la langue française. Le 11 août, dans Le Journal de Québec, le ministre Simon Jolin-Barrette disait qu'il déposerait un plan costaud dans les prochaines semaines. Là, on était en août 2020. Ensuite, le 26 août 2020, à Radio-Canada, la loi 101, c'est une source de fierté, nous dit-il. Le 14 septembre, dans Le Devoir, Simon Jolin-Barrette nous dit qu'il a un plan, et ce plan-là s'en vient. Le 25 octobre… Je ne ferai pas toutes les dates. À chaque trois semaines, le gouvernement de la CAQ nous dit qu'il aime la langue française et que quelque chose s'en vient.

Mais moi, je vous le dis, là, on est bientôt à la mi-novembre, je doute que quelque chose débloque d'ici Noël. Et la raison, c'est qu'au sein de la CAQ il y a une aile fédéraliste plus forte que le groupe qui se soucie de la langue française. Et le seul parti qui défend l'intérêt des Québécois sur cette question-là, qui parle au nom des deux tiers des Québécois, qui constate, dans la grande région de Montréal comme dans le reste du Québec, qu'il y a un problème avec la langue française, c'est le Parti québécois. Puis on va continuer de poser des questions, déposer des motions. Et, indépendamment du contenant puis du marketing politique de la CAQ, la vérité, c'est qu'ils n'agissent pas. Ils ne font que des déclarations d'amour, des déclarations de surface, mais ça ne bouge pas. Et pourtant, aux yeux des Québécois, c'est un dossier qui est important et qui est urgent.

Le Modérateur : On va prendre les questions, s'il vous plaît.

M. Larin (Vincent) : Concernant le tramway de Québec, M. St-Pierre Plamondon, qu'est-ce que vous avez pensé de la réponse de M. Bonnardel ce matin?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, ça me fait rire, que, ploc! soudainement, pour la CAQ, le BAPE, c'est important. Il est où, le BAPE, dans le troisième lien? Où est le BAPE dans GNL? Pourquoi, dans ces projets-là, ce n'est pas important, mais là, soudainement, il faut tout arrêter? Le BAPE a parlé. Puis moi, je respecte évidemment l'institution du BAPE. Si le BAPE nous dit : Il y aurait moyen d'optimiser l'achalandage par rapport à l'argent, premièrement, on va rappeler à la CAQ que la cause du problème, c'est qu'ils ont baissé et limité le budget de sorte qu'on a été obligés de retravailler le mieux qu'on pouvait le projet. Bien sûr qu'il n'est pas optimal. S'il y avait une volonté politique quelconque de faire atterrir ça, ce qu'ils feraient, ils bonifieraient un peu le financement pour que le projet d'origine ait lieu puis que ça desserve les besoins de la Capitale-Nationale. Mais il n'y a juste pas de volonté politique. Et là la CAQ nous prépare le coup de se cacher derrière le rapport du BAPE pour ne pas faire atterrir le tramway.

Donc, c'est clair que la position du Parti québécois, c'est : Oui, dans une certaine mesure ou dans la mesure du possible, on va être à l'écoute de ce que le BAPE dit. Il y a peut-être des ajustements simples à faire. Mais on ne retourne pas à la table de dessin travailler un autre cinq ans, tout ça parce que la CAQ, sa seule priorité, c'est de faire ses engagements électoraux pour pouvoir dire que ses engagements ont été remplis, donc se concentrer sur des projets comme le troisième lien puis laisser tomber le tramway. Le tramway doit atterrir, point final, et ça doit être fait à court terme. Et on va juger la CAQ sur l'absence de leadership et les mille et une excuses pour ne pas faire avancer ce projet-là. S'il y a quelques ajustements à faire, faisons-les à court terme, mais faites atterrir ce projet-là, de grâce.

M. Lavallée (Hugo) : Vous êtes d'accord, si je comprends bien, avec M. Bonnardel. Tantôt, il disait : Donnez-nous quelques semaines, quelques mois, je vais parler avec le maire.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, s'il s'agit de semaines, tant mieux, mais c'est parce que c'est ce qu'on nous dit pour la langue française. Je vous ai fait la chronologie sur deux ans du nombre de déclarations de quelques semaines de la CAQ. Puis prenez sur l'environnement, là, ils viennent de faire une sortie comme quoi, là, ils visent la carboneutralité pour 2050. Mais ce qui a coulé dans les médias, au niveau du rapport, c'est qu'ils n'ont aucunement l'intention de mesurer les GES. C'est un gouvernement de communication. Les gestes ne suivent pas ce qu'ils disent.

Donc, moi, je me méfie quand j'entends M. Bonnardel dire : On va régler ça, on va s'en occuper dans les prochaines semaines. Ils vont nous faire une autre déclaration après Noël comme quoi, là, ça avance, mais il y a d'autres difficultés. Il faut que le tramway atterrisse. Il faut que la langue française atterrisse. Et leur plan sur la lutte aux changements climatiques, on n'a pas hâte parce que ce qui a coulé, c'était une volonté de ne pas mesurer les GES, de mesurer strictement l'argent qu'ils dépensent dans le cadre de leur plan, ce qui est absurde. Donc, il faut que ce gouvernement-là soit jugé sur ses actions et non pas ses entourloupettes de marketing et de communication.

M. Lavallée (Hugo) : Quand vous dites bonifier l'enveloppe, ça pourrait aller jusqu'à 4, 5, 10 milliards…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, de ce que j'ai compris, en fait, la bonification, pour que, vraiment, le plan du tramway soit complet, n'est pas si grande que ça. Puis, si on regarde l'empressement avec lequel la CAQ dépense des milliards pour rajouter des couches d'autoroute, là, cet argent-là… Si c'était une priorité, le transport collectif, pour la CAQ, cet argent-là, il est disponible, là, si on en fait le choix. Mais il y a un malaise en général, à la CAQ, avec le transport collectif. Nommez-moi des projets de transport collectif qui semblent être une priorité pour la CAQ. C'est un gouvernement des années 90, pour qui la relance économique passe par du béton puis des voies d'autoroute de plus.

M. Lacroix (Louis) : Sur l'épisode de La petite vie, je ne sais pas si vous l'avez vu, mais, dans cet épisode-là, Popa personnifie un personnage. Il est déguisé en espèce de tigre, là, avec…

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, il se déguise en tigre, c'est ça.

M. Lacroix (Louis) : Bon, à partir de quand ça devient inacceptable? À partir de quand est-ce qu'une oeuvre devient choquante au point où on doive la retirer?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Votre question est fondamentale. À partir de quels critères on va décider lorsque la susceptibilité d'un auditeur doit demander à tout le monde d'annuler une oeuvre? Puis Radio-Canada, là, ça fait deux fois, là. Ils ont retiré une émission à quelqu'un qui a osé nommer le nom d'un livre, puis l'émission, là, l'animatrice ne l'a jamais revue, son émission. Puis évidemment ils nous ont dit qu'officiellement il n'y avait pas de lien entre les deux, là, mais il ne faut pas nous prendre... Je ne qualifierai pas le reste de la phrase, là, mais on est assez intelligents pour comprendre ce qui s'est passé. Et là on a quelqu'un, à Radio-Canada, suivant un critère inconnu, qui décide que, là, ça, c'est trop malaisant.

La position du Parti québécois, c'est la liberté d'expression et la protection, la libre circulation des oeuvres en tout temps. La susceptibilité de monsieur ou madame qu'on ne connaît pas n'est pas un critère pour retirer... Évidemment, on peut contextualiser. Et évidemment on va trouver des oeuvres qui, peut-être, sont choquantes pour certaines personnes, qui viennent des années 30, des années 40, 50, là. Est-ce qu'on va vraiment commencer à purger notre bagage culturel au nom d'une bienpensance, qui plus est, qui est financée à même nos impôts? Non merci. Je m'attends à ce que Radio-Canada, CBC arrivent avec une politique claire de protection et de libre circulation des oeuvres. On ne commencera pas à faire du puritanisme et à purger notre bagage culturel en fonction des susceptibilités de l'un ou de l'autre.

M. Carabin (François) : M. St-Pierre Plamondon, la ministre Girault a refusé de se présenter à une rencontre pan-nationale sur le racisme systémique. Est-ce qu'elle a bien fait?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est vraiment de la prérogative du gouvernement. Ce n'est pas au gouvernement du Canada de venir chapeauter... D'ailleurs, j'ai été… je ne peux pas dire amusé parce que ce n'est pas amusant, là, mais j'ai été très surpris d'entendre Steven Guilbeault, là, sermonner le gouvernement du Québec, alors qu'il a été élu sur la base de la lutte aux changements climatiques, sur la base du fait de taxer Netflix. Donc, les devoirs du gouvernement du Canada ne sont pas faits. Et là ils vont venir faire la morale et tenter d'instaurer des politiques nationales ou des consensus canadiens au Québec, alors que ce n'est pas du tout dans leur...

Moi, je demanderais au gouvernement du Canada de s'occuper, particulièrement Steven Guilbeault, parce que c'est lui qui est intervenu, là… je demande à Steven Guilbeault de s'occuper de l'environnement et des dossiers Netflix, qui sont des dossiers sur la base desquels il a été élu. Puis après, peut-être, on reparlera s'il y a lieu de discuter d'enjeux qui sont propres au Québec puis qui sont sous la compétence du Québec. Mais on n'a pas besoin du gouvernement du Canada, là, pour ajouter une couche de... En fait, je ne comprends même pas exactement qu'est-ce qui sortirait de ces rencontres-là. Je pense que c'est la prérogative du gouvernement du Québec de ne pas donner suite…

Mme Côté-Chabot (Claudie) : ...votre réaction sur la fermeture du CHSLD Herron.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, Véronique?

Mme Hivon : Bien, écoutez, après l'horreur qu'on a vécue au CHSLD Herron, on peut comprendre que ce soit la chose à faire de marquer un geste définitif sur cet épisode-là qui a marqué tout le Québec, mais qui a d'abord et avant tout marqué les personnes qui y sont décédées et qui ont été maltraitées et leurs proches. Et, sur ce sujet-là, ce qu'on espère, c'est que le gouvernement a enfin appris parce qu'en ce moment on revit, et je peux vous en parler parce que je suis députée de Joliette, des horreurs qui se passent dans les CHSLD, comme si le beau plan et les belles promesses du gouvernement en termes de communication, encore une fois, ne se sont pas rendues sur le terrain.

Donc, c'est une chose de dire qu'on va améliorer les choses, c'en est une autre de voir que, sur le terrain, les choses ont vraiment changé. Et malheureusement ce n'est pas ce qui se passe. Et ça ramène toute la pertinence de notre demande d'une commission d'enquête indépendante sur la question de la gestion de nos CHSLD et de toute la crise, pour les résidences de personnes âgées, qu'on a vécue dans la première vague et qui, là, est en train de prendre de l'ampleur à nouveau.

Le Modérateur : On va passer en anglais, s'il vous plaît.

Mme Senay (Cathy) : Well, one question about the tramway. Do you have the impression that the CAQ is just pushing back the project, and we're not going to see it?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Looks like it.

Mme Senay (Cathy) : …the tunnel between Québec and Lévis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : We have to take the whole project into perspective. It's been many, many years since that project, we're working on it, but we're not getting at anything. So, in that context, I think it's legitimate to say we need to land this project. And, if there are a few adjustments we can make over a few weeks, I'm fine with it. But I'm afraid, from what I see from the CAQ, that's not where they're heading. They're worried about getting their promises from the last elections… getting those promises done, and anything that is not within their promises, especially if it has to do with environment or collective transportation, they're not… there's no political will so far. So I'm worried about that. If they are saying… true and they are intending to take a few weeks, no more, to improve the project based on what the BAPE told us, OK, but we want this to land. It needs to be taken seriously, and I'm afraid that's not the political will there is at the CAQ right now.

Mme Senay (Cathy) : Ms. Hivon, the Lester B. Pearson School Board has approved about $500,000 of purchases of ventilators to make sure that their 16 buildings are basically… will be ventilated because, now, they are not mechanically ventilated. Dr. Tam was quite clear on aerosols and the risk of spreading COVID-19. Québec is not there yet. So is there proof that…

Mme Hivon : Of course. It's quite astonishing that the Québec Government still hasn't recognized the importance of aerosols in the spreading of the virus. And what is quite astonishing as well is the fact that the Minister of Education shouldn't… maybe we shouldn't be surprised because planning is not is best quality, but still has no plan about ventilation and about fighting the virus in schools for the winter.

And, you know, parents are really stressed out right now when they receive letters saying that the windows will be open all day long and that their kids will have to wear, you know, layers and layers of clothing. So we're asking him to have a plan to provide those ventilators, portable ventilators, in the schools where needed, and to really come up with solutions, and to have people who will be able, in the school, to say what the state of the situation is, because I don't think that we want our kids to try to be learning with their coats and their scarves on.

Mme Senay (Cathy) : Thank you.

M. Authier (Philip) : Do you have a comment on the fact that today there was another 38 deaths announced of the COVID? How would you describe the Government's handling of the pandemic now?

Mme Hivon : Well, I think that the Government is not having the situation under control right now. The figures are worrying, they are going up. We are starting to live the same nightmare in CHSLDs. This is what is happening in my own riding, at Saint-Eusèbe CHSLD. So the Government, you know, is putting in place measures that don't seem to be giving the results that we were told they would be giving. So it is the responsibility of the Government and the Prime Minister to say what is going on, and to reassure Quebeckers, and to have the right measures where they are needed.

M. Bergeron (Patrice) : Juste dire ça en français, s'il vous plaît, que ce n'est pas en... Mme Hivon, concernant le fait que le gouvernement n'est pas en contrôle.

Le Modérateur : Ensuite, on va y aller.

M. Bergeron (Patrice) : Oui, oui, après ça...

Mme Hivon : De toute évidence, avec les chiffres qu'on voit, on commence même à sortir du plateau. Non seulement on n'est pas capables de descendre du plateau, mais le plateau est en train d'augmenter. Le nombre de décès aujourd'hui est très inquiétant. Alors, le défi 28 jours, qui s'est transformé en défi 56 jours, montre que le gouvernement n'est pas en contrôle de la situation avec ce qu'on voit se dérouler. On voit la même horreur survenir dans des CHSLD au Québec. C'est absolument injustifiable et inacceptable que le gouvernement n'ait pas été mieux préparé malgré toutes les promesses qui nous ont été faites que ça ne se reproduirait pas. Je peux vous en parler. Ça se reproduit chez moi, à Joliette, au CHSLD Saint-Eusèbe. Donc, le gouvernement doit se ressaisir, doit rassurer la population et nous dire quel est son plan de match pour la suite.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je veux juste terminer là-dessus, là, sur les deux questions, puis je veux le faire en anglais après. Mais le bilan de notre point de presse ce matin, c'est que, qu'on soit sur l'épisode de La petite vie, qu'on soit sur la carboneutralité, qu'on soit sur la langue française, qu'on soit sur les CHSLD ou qu'on soit sur la gestion des écoles, tous ces points-là ont en commun qu'il y a une communication qui paraît bien. C'est bien enveloppé, c'est comme un cadeau de Noël. Mais les faits ensuite, le gouvernement ne livre pas. C'est un gouvernement de marketing et de communication. Mais, quand on vérifie ce qui se passe dans tous les dossiers auxquels on a touché ce matin, le gouvernement ne livre pas la marchandise. Il ne se concentre que sur les communications, et ça, c'est le reflet de sa cellule de crise qui est formée de gens de communication d'abord et avant tout.

(Fin à 11 h 52)

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