(Onze heures trente minutes)
Le Modérateur
: Donc,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à
vous Mme Véronique Hivon, députée de Joliette et porte-parole en matière d'éducation,
ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. Mme Hivon.
Mme Hivon : Bonjour, tout le
monde. Alors, je veux revenir d'abord sur cette histoire révélée samedi par La
Presse, aussi troublante que choquante, de cette fonctionnaire du ministère
de la Justice qui a littéralement participé à la traque d'une Saoudienne qui
était réfugiée ici précisément parce qu'elle avait fui un ex-conjoint
extrêmement violent et qu'elle était à risque de se faire tuer par cet
ex-conjoint.
Alors, c'est absolument incompréhensible,
ce comportement-là, surtout quand on apprend, quand on lit tout le jugement,
qu'il y avait même eu un avis du ministère de la Justice qui avait dit qu'on
n'avait aucune juridiction et de fermer ce dossier-là. Alors, énormément de
questions se posent à l'égard du ministre de la Justice, qui, cette fois, ne
peut pas se réfugier derrière la Directrice des poursuites criminelles et
pénales puisqu'on est au civil et qu'il est aussi le Procureur général.
Alors, comment se fait-il qu'on a pris
fait et cause pour cette fonctionnaire, avec des gestes aussi inadmissibles, troublants
et graves qui ont été posés? Comment se fait-il que non seulement on a pris
fait et cause, mais, une fois le jugement rendu au mois d'avril, on a eu le
jugement écrit dans les dernières semaines, mais le jugement, oralement, a été
rendu dès le mois d'avril, qu'ils ont décidé de porter la cause en appel face à
un jugement aussi grave, aussi lapidaire et implacable à l'égard de la
fonctionnaire?
Comment se fait-il aussi qu'on a décidé,
quand, par surprise, par magie, samedi, donc le jour où le reportage est sorti,
de déclencher une enquête interne? Comment se fait-il que ça ne s'est pas fait
avant? Et comment se fait-il que cette fonctionnaire, malgré l'enquête interne,
est toujours présente en poste et qu'elle n'est pas suspendue? Et, si c'est assez
grave pour déclencher une enquête interne, c'est assez grave pour suspendre et
c'est assez grave aussi pour remettre en question, bien sûr, le fait d'être
allé en appel.
Deuxième élément, ce matin, avant de céder
la parole à Paul, évidemment, toute la question de la hausse des cas, des
éclosions dans les écoles. Donc, on voit que, malgré le défi 28 jours, qui est maintenant
un défi 56 jours, on voit que les cas continuent à augmenter. C'est extrêmement
préoccupant.
L'autre chose qui est extrêmement préoccupante,
c'est l'absence complète de plan pour la ventilation dans nos écoles avec
l'hiver qui est à nos portes, avec les lettres qui se multiplient aux parents,
comme quoi on demande d'amener plus, donc, de couches, plus de vêtements pour
les enfants pour qu'ils puissent se protéger contre la seule option qu'il reste
dans plusieurs écoles, celle d'ouvrir les fenêtres.
Alors, est-ce que, faute de plan et faute
de ventilation adéquate, on va se retrouver, au Québec, avec des élèves qui
vont devoir porter leur manteau et leur foulard en classe et les profs qui vont
devoir enseigner avec des mitaines aux mains? C'est extrêmement préoccupant.
Donc, on demande, enfin, est-ce qu'on pourrait avoir un plan de la part du
ministre de l'Éducation pour les mois qui s'en viennent. Est-ce qu'on pourrait
avoir un plan pour la ventilation, avec notamment des purificateurs d'air
portatifs dans tous les endroits où c'est requis? Et est-ce qu'on pourrait
s'assurer d'avoir des consignes claires?
Et, pour tout ce qui est de la question de
l'augmentation des cas, on pense qu'à nouveau l'idée d'avoir des demi-groupes,
donc pas d'alterner des classes complètes une journée en présentiel et une
journée à distance, mais vraiment des demi-classes qui feraient en sorte que
les élèves seraient beaucoup plus loin les uns des autres et qui donne le même
résultat, mais, dans la classe, on a moins de jeunes, c'est une option qui doit
être absolument regardée, et on demande au ministre de la regarder à nouveau.
Sur ce, je cède la parole à Paul.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Véronique. On a appris ce matin qu'un épisode de La petite vie a
été retiré de la plateforme Web de Radio-Canada parce que l'épisode met en
scène un personnage africain joué par Normand Brathwaite. Et, comme l'a exprimé
Normand Brathwaite lui-même, là, je reprends ses mots, là, la décision est
difficile à comprendre parce que c'est clair que tout le monde dans cette
émission-là, ce sont tous des personnages, ce sont toutes des caricatures. Et
ce qu'on constate, c'est que la proposition qu'on a faite il y a quelques
semaines de se doter d'une loi, d'une politique-cadre dans le cadre de laquelle
on va avoir notamment la protection de la libre circulation des oeuvres, cette politique-là
doit s'appliquer non seulement aux universités, mais elle doit dorénavant
s'appliquer aux diffuseurs publics.
Et là on peut traiter cet événement-là
comme un événement anecdotique qui n'a pas d'impact. Et nous, au Parti
québécois, on répond : Non, c'est grave parce que comment allons-nous, à
l'avenir, déterminer ce qu'on retire de la libre circulation publique, au
niveau artistique, à chaque fois qu'il y a un commentaire d'un auditeur? Qui
décide? En fonction de quels critères? Et nous, notre position, elle est
claire, au Parti québécois, c'est la liberté d'expression et la libre
circulation des oeuvres en tout temps d'abord et avant tout. Et je réitère que
la CAQ a refusé notre demande d'avoir un comité transpartisan qui se penche sur
la liberté d'expression pour aboutir à une politique-cadre qui s'appliquera
tant à nos universités qu'aux diffuseurs publics. Donc, ça me semble être un
point qui est tout sauf anecdotique. C'est un point qui est important pour
notre démocratie.
Je veux également réagir à un sondage qui
nous révèle que les deux tiers des Québécois sont désormais inquiets de l'état
de la langue française en ce moment au Québec. Et je n'irai pas à travers de
chacune des statistiques, mais encore une fois il s'agit d'une motion du Parti
québécois qui a été refusée par la CAQ il y a de ça quelques semaines, dans
laquelle on demandait au gouvernement de renforcer la Charte de la langue
française et d'en assurer son application, particulièrement à Montréal, dans
laquelle on demandait au gouvernement de changer d'idée sur le financement, à
travers le p.l. n° 66, du réseau anglophone, qui ne
trouve pas son pendant dans le réseau francophone, de sorte qu'on est en train
d'angliciser Montréal. Donc, c'est un autre dossier dans lequel la CAQ
s'exprime souvent, mais n'agit pas. Et je vous donne, là, la chronologie du
dossier de la langue française tel que mené par la CAQ depuis leur arrivée au
pouvoir.
Il y a Nathalie Roy qui, en décembre 2018,
a dit à plusieurs reprises qu'elle aimait la langue française, suivi de Simon
Jolin-Barrette, qui, dans Le Soleil, en septembre 2019, disait
qu'il va y avoir des changements forts, des changements importants par rapport
à la langue française. Le 11 août, dans Le Journal de Québec, le
ministre Simon Jolin-Barrette disait qu'il déposerait un plan costaud dans les
prochaines semaines. Là, on était en août 2020. Ensuite, le 26 août 2020, à
Radio-Canada, la loi 101, c'est une source de fierté, nous dit-il. Le 14
septembre, dans Le Devoir, Simon Jolin-Barrette nous dit qu'il a un
plan, et ce plan-là s'en vient. Le 25 octobre… Je ne ferai pas toutes les
dates. À chaque trois semaines, le gouvernement de la CAQ nous dit qu'il aime
la langue française et que quelque chose s'en vient.
Mais moi, je vous le dis, là, on est
bientôt à la mi-novembre, je doute que quelque chose débloque d'ici Noël. Et la
raison, c'est qu'au sein de la CAQ il y a une aile fédéraliste plus forte que
le groupe qui se soucie de la langue française. Et le seul parti qui défend
l'intérêt des Québécois sur cette question-là, qui parle au nom des deux tiers
des Québécois, qui constate, dans la grande région de Montréal comme dans le
reste du Québec, qu'il y a un problème avec la langue française, c'est le Parti
québécois. Puis on va continuer de poser des questions, déposer des motions. Et,
indépendamment du contenant puis du marketing politique de la CAQ, la vérité, c'est
qu'ils n'agissent pas. Ils ne font que des déclarations d'amour, des
déclarations de surface, mais ça ne bouge pas. Et pourtant, aux yeux des
Québécois, c'est un dossier qui est important et qui est urgent.
Le Modérateur
: On va
prendre les questions, s'il vous plaît.
M. Larin (Vincent) :
Concernant le tramway de Québec, M. St-Pierre Plamondon, qu'est-ce que
vous avez pensé de la réponse de M. Bonnardel ce matin?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, ça me fait rire, que, ploc! soudainement, pour la CAQ, le BAPE, c'est
important. Il est où, le BAPE, dans le troisième lien? Où est le BAPE dans GNL?
Pourquoi, dans ces projets-là, ce n'est pas important, mais là, soudainement,
il faut tout arrêter? Le BAPE a parlé. Puis moi, je respecte évidemment
l'institution du BAPE. Si le BAPE nous dit : Il y aurait moyen d'optimiser
l'achalandage par rapport à l'argent, premièrement, on va rappeler à la CAQ que
la cause du problème, c'est qu'ils ont baissé et limité le budget de sorte qu'on
a été obligés de retravailler le mieux qu'on pouvait le projet. Bien sûr qu'il
n'est pas optimal. S'il y avait une volonté politique quelconque de faire
atterrir ça, ce qu'ils feraient, ils bonifieraient un peu le financement pour
que le projet d'origine ait lieu puis que ça desserve les besoins de la
Capitale-Nationale. Mais il n'y a juste pas de volonté politique. Et là la CAQ
nous prépare le coup de se cacher derrière le rapport du BAPE pour ne pas faire
atterrir le tramway.
Donc, c'est clair que la position du Parti
québécois, c'est : Oui, dans une certaine mesure ou dans la mesure du
possible, on va être à l'écoute de ce que le BAPE dit. Il y a peut-être des
ajustements simples à faire. Mais on ne retourne pas à la table de dessin
travailler un autre cinq ans, tout ça parce que la CAQ, sa seule priorité,
c'est de faire ses engagements électoraux pour pouvoir dire que ses engagements
ont été remplis, donc se concentrer sur des projets comme le troisième lien
puis laisser tomber le tramway. Le tramway doit atterrir, point final, et ça
doit être fait à court terme. Et on va juger la CAQ sur l'absence de leadership
et les mille et une excuses pour ne pas faire avancer ce projet-là. S'il y a
quelques ajustements à faire, faisons-les à court terme, mais faites atterrir
ce projet-là, de grâce.
M. Lavallée (Hugo) : Vous
êtes d'accord, si je comprends bien, avec M. Bonnardel. Tantôt, il disait :
Donnez-nous quelques semaines, quelques mois, je vais parler avec le maire.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, s'il s'agit de semaines, tant mieux, mais c'est parce que c'est ce qu'on
nous dit pour la langue française. Je vous ai fait la chronologie sur deux ans
du nombre de déclarations de quelques semaines de la CAQ. Puis prenez sur
l'environnement, là, ils viennent de faire une sortie comme quoi, là, ils
visent la carboneutralité pour 2050. Mais ce qui a coulé dans les médias, au
niveau du rapport, c'est qu'ils n'ont aucunement l'intention de mesurer les
GES. C'est un gouvernement de communication. Les gestes ne suivent pas ce
qu'ils disent.
Donc, moi, je me méfie quand j'entends M.
Bonnardel dire : On va régler ça, on va s'en occuper dans les prochaines
semaines. Ils vont nous faire une autre déclaration après Noël comme quoi, là,
ça avance, mais il y a d'autres difficultés. Il faut que le tramway atterrisse.
Il faut que la langue française atterrisse. Et leur plan sur la lutte aux
changements climatiques, on n'a pas hâte parce que ce qui a coulé, c'était une
volonté de ne pas mesurer les GES, de mesurer strictement l'argent qu'ils
dépensent dans le cadre de leur plan, ce qui est absurde. Donc, il faut que ce
gouvernement-là soit jugé sur ses actions et non pas ses entourloupettes de
marketing et de communication.
M. Lavallée (Hugo) : Quand
vous dites bonifier l'enveloppe, ça pourrait aller jusqu'à 4, 5,
10 milliards…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, de ce que j'ai compris, en fait, la bonification, pour que, vraiment, le
plan du tramway soit complet, n'est pas si grande que ça. Puis, si on regarde
l'empressement avec lequel la CAQ dépense des milliards pour rajouter des
couches d'autoroute, là, cet argent-là… Si c'était une priorité, le transport
collectif, pour la CAQ, cet argent-là, il est disponible, là, si on en fait le
choix. Mais il y a un malaise en général, à la CAQ, avec le transport
collectif. Nommez-moi des projets de transport collectif qui semblent être une
priorité pour la CAQ. C'est un gouvernement des années 90, pour qui la relance
économique passe par du béton puis des voies d'autoroute de plus.
M. Lacroix (Louis) : Sur
l'épisode de La petite vie, je ne sais pas si vous l'avez vu, mais, dans
cet épisode-là, Popa personnifie un personnage. Il est déguisé en espèce de
tigre, là, avec…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, il se déguise en tigre, c'est ça.
M. Lacroix (Louis) : Bon, à
partir de quand ça devient inacceptable? À partir de quand est-ce qu'une oeuvre
devient choquante au point où on doive la retirer?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Votre question est fondamentale. À partir de quels critères on va décider
lorsque la susceptibilité d'un auditeur doit demander à tout le monde d'annuler
une oeuvre? Puis Radio-Canada, là, ça fait deux fois, là. Ils ont retiré une
émission à quelqu'un qui a osé nommer le nom d'un livre, puis l'émission, là,
l'animatrice ne l'a jamais revue, son émission. Puis évidemment ils nous ont
dit qu'officiellement il n'y avait pas de lien entre les deux, là, mais il ne
faut pas nous prendre... Je ne qualifierai pas le reste de la phrase, là, mais
on est assez intelligents pour comprendre ce qui s'est passé. Et là on a quelqu'un,
à Radio-Canada, suivant un critère inconnu, qui décide que, là, ça, c'est trop
malaisant.
La position du Parti québécois, c'est la
liberté d'expression et la protection, la libre circulation des oeuvres en tout
temps. La susceptibilité de monsieur ou madame qu'on ne connaît pas n'est pas
un critère pour retirer... Évidemment, on peut contextualiser. Et évidemment on
va trouver des oeuvres qui, peut-être, sont choquantes pour certaines personnes,
qui viennent des années 30, des années 40, 50, là. Est-ce qu'on va vraiment
commencer à purger notre bagage culturel au nom d'une bienpensance, qui plus
est, qui est financée à même nos impôts? Non merci. Je m'attends à ce que Radio-Canada,
CBC arrivent avec une politique claire de protection et de libre circulation
des oeuvres. On ne commencera pas à faire du puritanisme et à purger notre
bagage culturel en fonction des susceptibilités de l'un ou de l'autre.
M. Carabin (François) : M.
St-Pierre Plamondon, la ministre Girault a refusé de se présenter à une
rencontre pan-nationale sur le racisme systémique. Est-ce qu'elle a bien fait?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est vraiment de la prérogative du gouvernement. Ce n'est pas au gouvernement
du Canada de venir chapeauter... D'ailleurs, j'ai été… je ne peux pas dire
amusé parce que ce n'est pas amusant, là, mais j'ai été très surpris d'entendre
Steven Guilbeault, là, sermonner le gouvernement du Québec, alors qu'il a été
élu sur la base de la lutte aux changements climatiques, sur la base du fait de
taxer Netflix. Donc, les devoirs du gouvernement du Canada ne sont pas faits. Et
là ils vont venir faire la morale et tenter d'instaurer des politiques
nationales ou des consensus canadiens au Québec, alors que ce n'est pas du tout
dans leur...
Moi, je demanderais au gouvernement du
Canada de s'occuper, particulièrement Steven Guilbeault, parce que c'est lui
qui est intervenu, là… je demande à Steven Guilbeault de s'occuper de
l'environnement et des dossiers Netflix, qui sont des dossiers sur la base
desquels il a été élu. Puis après, peut-être, on reparlera s'il y a lieu de
discuter d'enjeux qui sont propres au Québec puis qui sont sous la compétence
du Québec. Mais on n'a pas besoin du gouvernement du Canada, là, pour ajouter
une couche de... En fait, je ne comprends même pas exactement qu'est-ce qui
sortirait de ces rencontres-là. Je pense que c'est la prérogative du
gouvernement du Québec de ne pas donner suite…
Mme Côté-Chabot (Claudie) :
...votre réaction sur la fermeture du CHSLD Herron.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, Véronique?
Mme
Hivon
:
Bien, écoutez, après l'horreur qu'on a vécue au CHSLD Herron, on peut
comprendre que ce soit la chose à faire de marquer un geste définitif sur cet
épisode-là qui a marqué tout le Québec, mais qui a d'abord et avant tout marqué
les personnes qui y sont décédées et qui ont été maltraitées et leurs proches.
Et, sur ce sujet-là, ce qu'on espère, c'est que le gouvernement a enfin appris parce
qu'en ce moment on revit, et je peux vous en parler parce que je suis députée
de Joliette, des horreurs qui se passent dans les CHSLD, comme si le beau plan
et les belles promesses du gouvernement en termes de communication, encore une
fois, ne se sont pas rendues sur le terrain.
Donc, c'est une chose de dire qu'on va
améliorer les choses, c'en est une autre de voir que, sur le terrain, les
choses ont vraiment changé. Et malheureusement ce n'est pas ce qui se passe. Et
ça ramène toute la pertinence de notre demande d'une commission d'enquête
indépendante sur la question de la gestion de nos CHSLD et de toute la crise,
pour les résidences de personnes âgées, qu'on a vécue dans la première vague et
qui, là, est en train de prendre de l'ampleur à nouveau.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Well, one question about the
tramway. Do you have the impression that the CAQ is just pushing back the
project, and we're not going to see it?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Looks like it.
Mme Senay (Cathy) : …the tunnel between Québec and Lévis?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We have to take the whole project into perspective. It's been
many, many years since that project, we're working on it, but we're not getting
at anything. So, in that context, I think it's legitimate to say we need to
land this project. And, if there are a few adjustments we can make over a few
weeks, I'm fine with it. But I'm afraid, from what I see from the CAQ, that's
not where they're heading. They're worried about getting their promises from
the last elections… getting those promises done, and anything that is not
within their promises, especially if it has to do with environment or
collective transportation, they're not… there's no political will so far. So I'm
worried about that. If they are saying… true and they are intending to take a
few weeks, no more, to improve the project based on what the BAPE told us, OK,
but we want this to land. It needs to be taken seriously, and I'm afraid that's
not the political will there is at the CAQ right now.
Mme Senay (Cathy) : Ms. Hivon, the Lester B. Pearson School Board has approved about
$500,000 of purchases of ventilators to make sure that their 16 buildings are
basically… will be ventilated because, now, they are not mechanically
ventilated. Dr. Tam was quite clear on aerosols and the risk of spreading
COVID-19. Québec is not there yet. So is there proof that…
Mme
Hivon
:
Of course. It's quite astonishing that the Québec Government still hasn't
recognized the importance of aerosols in the spreading of the virus. And what
is quite astonishing as well is the fact that the Minister of Education
shouldn't… maybe we shouldn't be surprised because
planning is not is best quality, but still has no plan about ventilation and
about fighting the virus in schools for the winter.
And, you know, parents
are really stressed out right now when they receive letters saying that the
windows will be open all day long and that their kids will have to wear, you
know, layers and layers of clothing. So we're asking him to have a plan to
provide those ventilators, portable ventilators, in the schools where needed,
and to really come up with solutions, and to have people who will be able, in
the school, to say what the state of the situation is, because I don't think
that we want our kids to try to be learning with their coats and their scarves
on.
Mme Senay (Cathy) : Thank you.
M. Authier (Philip)
: Do you have a comment on the fact that today there was another 38
deaths announced of the COVID? How would you describe the Government's handling of the pandemic now?
Mme
Hivon
: Well, I think that the Government is not having the situation under control right now. The figures
are worrying, they are going up. We are starting to live the same nightmare in
CHSLDs. This is what is happening in my own riding, at Saint-Eusèbe CHSLD. So
the Government, you know, is
putting in place measures that don't seem to be giving the results that we were
told they would be giving. So it is the responsibility of the Government and the Prime
Minister to say what is going on, and to reassure Quebeckers, and to have the right measures
where they are needed.
M.
Bergeron (Patrice) : Juste dire ça en français, s'il vous plaît, que
ce n'est pas en... Mme Hivon, concernant le fait que le gouvernement n'est
pas en contrôle.
Le Modérateur
:
Ensuite, on va y aller.
M. Bergeron (Patrice) : Oui,
oui, après ça...
Mme
Hivon
: De
toute évidence, avec les chiffres qu'on voit, on commence même à sortir du
plateau. Non seulement on n'est pas capables de descendre du plateau, mais le
plateau est en train d'augmenter. Le nombre de décès aujourd'hui est très
inquiétant. Alors, le défi 28 jours, qui s'est transformé en défi
56 jours, montre que le gouvernement n'est pas en contrôle de la situation
avec ce qu'on voit se dérouler. On voit la même horreur survenir dans des CHSLD
au Québec. C'est absolument injustifiable et inacceptable que le gouvernement
n'ait pas été mieux préparé malgré toutes les promesses qui nous ont été faites
que ça ne se reproduirait pas. Je peux vous en parler. Ça se reproduit chez
moi, à Joliette, au CHSLD Saint-Eusèbe. Donc, le gouvernement doit se
ressaisir, doit rassurer la population et nous dire quel est son plan de match
pour la suite.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je veux juste terminer là-dessus, là, sur les deux questions, puis je veux le
faire en anglais après. Mais le bilan de notre point de presse ce matin, c'est que,
qu'on soit sur l'épisode de La petite vie, qu'on soit sur la
carboneutralité, qu'on soit sur la langue française, qu'on soit sur les CHSLD
ou qu'on soit sur la gestion des écoles, tous ces points-là ont en commun qu'il
y a une communication qui paraît bien. C'est bien enveloppé, c'est comme un
cadeau de Noël. Mais les faits ensuite, le gouvernement ne livre pas. C'est un gouvernement
de marketing et de communication. Mais, quand on vérifie ce qui se passe dans
tous les dossiers auxquels on a touché ce matin, le gouvernement ne livre pas
la marchandise. Il ne se concentre que sur les communications, et ça, c'est le
reflet de sa cellule de crise qui est formée de gens de communication d'abord
et avant tout.
(Fin à 11 h 52)