(Neuf heures trente-quatre minutes)
Mme Guilbault :
Bonjour. Bonjour, tout le monde. Merci d'être présents ce matin.
Je vais donc y aller avec une courte
déclaration, vous vous en doutez, sur tout ce qui touche les mesures dans les
centres commerciaux et les magasins de grande surface, parce que, si vous êtes
allés, comme moi, ça m'est arrivé aussi d'ailleurs, parcimonieusement… mais
dans les centres commerciaux et certains magasins, on constate que
l'achalandage et le magasinage du temps des fêtes est bel et bien commencé.
Puis c'est tout à fait normal et c'était tout à fait prévisible, vous me direz,
puis c'est correct aussi de le faire. On veut magasiner pour nos proches, on
veut... Bon, on a l'esprit… La fièvre de Noël s'est emparée de nous.
Mais, vous le savez aussi, la situation
épidémiologique est très inquiétante, donc, et les chiffres que vous verrez
plus tard aujourd'hui confirment une tendance qui peut nous inquiéter. Alors
donc, pour éviter que cet achalandage dans les centres commerciaux et les
magasins devienne un facteur aggravant de la situation
épidémiologique — le nombre d'hospitalisations a augmenté, le nombre
de cas, et tout ça — on veut resserrer les mesures préventives dans
ces endroits-là pour limiter les risques d'éclosion. Donc, on annonce
aujourd'hui qu'à partir de vendredi, ce vendredi 4 décembre, certaines
mesures supplémentaires s'appliqueront de manière obligatoire dans les centres
commerciaux, dans les magasins et dans les autres magasins, là, qui ont pignon
sur rue.
Donc, il y aura premièrement une limite à la
capacité d'accueil, qui sera désormais obligatoire. Donc, la capacité, le
nombre de clients qu'on pourra accueillir dans ces endroits-là, sera limitée de
manière obligatoire selon une formule où la superficie du magasin, en mètres
carrés, doit être divisée par 20. Donc, ça, ce sera le premier élément.
Deuxième élément, les magasins auront l'obligation d'afficher de manière très
visible et très claire le nombre de clients maximum autorisés dans l'endroit en
question et, troisièmement, évidemment, de faire respecter tout ce qui est
autres mesures de santé publique, c'est-à-dire la distanciation entre les
clients dans le magasin et aussi dans les files d'attente, la distanciation
sociale de deux mètres, le port du couvre-visage à l'intérieur du
magasin — très important — et aussi de s'assurer de mettre
en place tout ce qui est nécessaire pour que cette distanciation, justement,
puisse être respectée, entre autres de la signalisation, de l'affichage, et
tout ce qui permet aux gens de s'assurer de rester à la distance prescrite.
Donc, ça, ce sont les mesures qui entreront
en vigueur à partir de ce vendredi 4 décembre. Il y a plusieurs magasins
qui le font déjà. Et ça, je veux prendre le temps de le dire parce qu'il y a
des magasins où les règles sont déjà très bien respectées. Cet affichage-là se
fait déjà, du nombre de personnes qu'on peut accueillir dans le magasin. Il y a
de la signalisation, et on veille à ce que tout ça soit respecté. Il y a un
nombre de paniers... Parfois, il y a un nombre de paniers, à l'extérieur du magasin,
qui permet, de manière très, très claire et simple, de limiter le nombre de
personnes à l'intérieur du magasin. Donc, pour tous ces endroits-là, je veux
les remercier, les féliciter. Poursuivez vos bonnes pratiques. Mais on veut
uniformiser ces bonnes pratiques là à la grandeur du Québec. Alors donc, on les
rend obligatoires pour tout le monde. On veut que les magasins demeurent
ouverts, mais ne deviennent pas une source de contagion supplémentaire.
Les inspecteurs de la CNESST, par
ailleurs, intensifieront leurs visites dans ces endroits-là en question puisque
ce sont aussi des employeurs, ces commerces. Et donc j'ai eu des discussions,
moi, avec mon collègue Jean Boulet, ministre du Travail, et la CNESST fera
aussi sa part, la Santé publique, bien sûr, nos policiers. Et je vais terminer
là-dessus, nos policiers intensifieront aussi leur présence dans certains
endroits, en particulier dans des moments réputés très achalandés, entre autres
on pense évidemment au Boxing Day.
Donc, cette combinaison de facteurs, on
l'espère, fera en sorte que nos magasins pourront demeurer ouverts et ne
deviendront pas des lieux d'éclosion supplémentaires à une situation
épidémiologique qui est déjà, je l'ai dit, très, très, très fragile. Vous le
verrez avec les chiffres d'aujourd'hui. Et donc on encourage l'achat local. On
veut investir dans nos entrepreneurs d'ici. Si on est capables d'acheter en
ligne, on privilégie cette option-là. Mais, dans tous les cas, je sais qu'on en
demande beaucoup aux Québécois. Je les remercie à l'avance de respecter les
règles. Merci.
Mme Prince (Véronique) :
Mme Guilbault, tout ce que vous nous annoncez là, vous nous dites :
Ça va être en vigueur à partir du 4 décembre, mais moi, je pensais que
c'était en vigueur, puis que c'était déjà obligatoire, puis que la majorité... En
fait, tous les magasins le faisaient déjà. Je pensais que les policiers, déjà,
étaient habilités à intervenir dans les centres commerciaux, je pensais que les
inspecteurs de la CNESST le faisaient déjà. Alors, je comprends difficilement
ce que vous annoncez aujourd'hui. C'est-u que vous avez constaté un relâchement
qui fait en sorte que vous devez répéter les consignes? Pourquoi, là…
Mme Guilbault :
En fait, il y a deux catégories, je dirais, aujourd'hui. Il y a ce qui est
nouveau, ce qui est nouvellement obligatoire. Donc, il y a un arrêté qui sera
signé et qui rendra obligatoire le maximum de la capacité d'accueil. Donc, oui,
en ce moment, on recommandait aux commerces de dire : Vous devez avoir une
capacité d'accueil limitée et l'afficher, autant que possible, dans le magasin,
mais là ça va devenir obligatoire.
Donc, à partir de vendredi, si un magasin
n'a pas fixé sa capacité maximum de clients dans le magasin et ne l'affiche pas
très, très ostensiblement à l'entrée de son magasin, il sera en contravention
et s'exposera à des amendes, même chose pour le respect de la distanciation, entre
autres, dans les files d'attente. Il y a des files d'attente où on voit, des
fois, les gens sont quand même assez proches. Alors là, ce sera la responsabilité
du commerçant de faire respecter la distanciation, incluant dans la ligne
d'attente. Et, pour le port du couvre-visage dans les lieux intérieurs, effectivement,
c'était déjà obligatoire. Donc, on demande aux commerçants de le faire
appliquer, même chose pour le respect de la distanciation à l'intérieur et à
l'extérieur du magasin.
M. Lacroix (Louis) : Mais il
n'y a rien pour les centres commerciaux en tant que tels?
Mme Guilbault :
Oui, oui.
M. Lacroix (Louis) : Bien, je
veux dire, les commerces, je comprends, là, chaque commerce dans les centres
commerciaux, mais, dans les allées, par exemple, là, dans les centres
commerciaux, dans le mail, si on veut, là...
Mme Guilbault :
Oui, toutes les aires communes sont assujetties aux mêmes règles.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
comment ils vont faire pour faire respecter ça, par exemple, je ne sais pas,
moi, aux Galeries d'Anjou, mettons, là, où tu as des aires immenses? Comment on
fait pour calculer le nombre de personnes maximal et comment on fait pour
contrôler le nombre de personnes à l'intérieur?
Mme Guilbault :
La règle de calcul, je vous l'ai donnée. Donc, ce sera au propriétaire des
lieux — vous me donniez l'exemple des galeries d'Anjou, ou autres,
là, enfin — donc, de prendre le total de superficie et diviser par
20, et ensuite ça te donne la capacité maximum que tu es capable d'avoir.
Pour ce qui est de l'encadrement puis de
s'assurer que ces règles-là sont respectées, effectivement, c'est un bon point,
et c'est la responsabilité aussi des propriétaires et des commerçants. Donc on
s'attend peut-être à ce qu'ils puissent embaucher des agents de sécurité
privés, mandater des personnes pour s'assurer de faire respecter les règles.
Évidemment, les policiers ne peuvent pas
être partout en tout temps. On ne mettra pas nos 15 000 policiers
dans tous les magasins du Québec jusqu'au 1er janvier. Ce n'est pas ça,
l'idée. Mais on demande, là... On ajoute une responsabilité obligatoire aux
commerçants et aux propriétaires de commerces de s'assurer de faire respecter
toutes ces règles que je vous ai énoncées, dont les nouvelles, d'être obligé de
calculer le nombre de personnes maximum dans ton magasin, et de l'afficher, et
d'avoir de la signalisation pour la distanciation.
M. Laforest (Alain) : Mme la
ministre, c'est quoi, les sanctions? C'est quoi, les sanctions? Parce que c'est
beau, de dire : Vous avez une obligation...
Mme Guilbault :
Constat d'infraction, 1 000 $ à 6 000 $.
M. Laforest (Alain) : Bien,
constat d'infraction, j'aimerais que vous me le répétiez, mais est-ce que ça
pourrait aller jusqu'à la fermeture du commerce si on se rend compte que la
règle pour une superficie, c'est 150 clients dans une épicerie, puis on se
ramasse qu'il y en a 300, 350, que ça arrive à tous les jours? Ça peut aller jusqu'où?
Mme Guilbault :
Oui, tout à fait, il y a toujours la même gradation. On veut agir en prévention
d'abord. Alors, quand on constate une situation, on demande au commerçant de se
conformer, que ce soit la CNESST ou nos policiers. Dans la grande majorité des
cas, les gens collaborent. Sinon, il peut y avoir un constat d'infraction de 1 000 $.
Les amendes peuvent aller toujours de 1 000 $ à 6 000 $. Les
constats d'infraction partent à 1 000 $. Mais, si, effectivement, il
y a des situations récurrentes, ou très sévères, ou dans lesquelles les
policiers jugent que ça compromet nettement la santé publique ou la sécurité
publique, ils peuvent interpeler la Santé publique, et la Santé publique a le
pouvoir de faire fermer un commerce.
Rappelons-nous, je vous avais fait une
annonce similaire, un petit peu, d'opérations de visibilité pour les bars et
les restaurants il y a quelque temps. On avait fait la même chose. Donc, on y
allait en prévention. La majorité des gens se conformaient, mais il y a eu des
appels à la Santé publique ou à la RACJ pour faire fermer des établissements, et
là c'est la même chose. Puis c'est un peu ça aussi, le message qu'on passe. Si
les commerçants veulent que leurs commerces demeurent ouverts, et c'est ce
qu'on souhaite, on ne veut pas fermer les commerces, bien, il faut respecter
les règles puis s'assurer que ces endroits-là ne deviennent pas des lieux de
contagion.
Quand on regarde les données des derniers
jours avec mon collègue de la Santé, on s'aperçoit qu'il y a une recrudescence
de cas chez les 45 à 64 ans. Or, c'est un groupe d'âge très, très actif de
gens qui font toutes sortes de choses, qui sortent peut-être plus de chez eux
que d'autres groupes d'âge, qui travaillent, qui vont au magasin, qui font
toutes sortes de choses. Donc, ça, ça contribue à faire en sorte qu'on veut
tout mettre en place pour essayer de contenir la situation épidémiologique.
M. Laforest (Alain) : Le
problème, Mme la ministre, actuellement, c'est que les éclosions, c'est dans
les lieux de travail et les écoles. Dans les centres commerciaux, il n'y en a
pas, d'éclosions. Pourquoi serrer la vis dans les centres commerciaux et pas
dans les lieux de travail, dans les RPA et dans les écoles, où les foyers sont
actifs?
Mme Guilbault :
La vis, elle est serrée un peu partout dans la société, là. Il faut voir
l'ensemble des mesures qu'on a mises en place dans l'ensemble des secteurs
d'activité. Mais on est le 2 décembre. C'est une période toujours
achalandée dans les centres commerciaux, dans les magasins grande surface. C'est
une période de magasinage de Noël. Et on le voit, là… Il y a des images qui
circulent sur les réseaux sociaux, et on le voit, qu'il y a des endroits où il
y a beaucoup, beaucoup de monde qui se retrouve là en même temps, et on veut
s'assurer...
Puis je reviens là-dessus, là, il y a
plusieurs magasins qui le font déjà. Moi, je suis allée récemment à la Société
des alcools du Québec et j'ai vu que, là, il y a le système des paniers dont je
vous parle. Donc, ça, c'est une bonne mesure, ça permet de comptabiliser
clairement tes clients puis de respecter la règle. Puis il y a d'autres
commerces qui le font aussi, à divers endroits, mais on veut uniformiser ça.
Donc, chaque commerçant devra avoir une capacité d'accueil maximum calculée
selon la formule, devra l'afficher. Les gens devront respecter ça. Si tu
arrives, avec la pancarte, il est écrit «11 clients», puis tu vois qu'ils sont déjà
10, puis tu es deux, bien, tu ne rentres pas… puis la file d'attente à deux
mètres, le port du couvre-visage. On respecte la signalisation. On s'assure
d'avoir de la signalisation, là, surtout dans les grands magasins, pour ne pas
que tout le monde se ramasse à la même place en même temps.
Donc, c'est un ensemble de mesures qui
sont déjà appliquées dans certains cas, mais on veut s'assurer que tout le
monde les respecte.
M. Bellerose (Patrick) : Je
veux bien comprendre la question de la superficie. Donc, la superficie divisée
par 20, ça ne me dit pas grand-chose, par mètre carré, on parle d'environ
combien de personnes, là? Est-ce que vous pouvez donner un exemple? Dans un
magasin, on parlerait de combien de personnes en général?
Mme Guilbault :
Ça revient à peu près à une personne par 20 mètres carrés. Donc, par
exemple, un magasin de 9 000 mètres carrés, il pourrait y avoir
450 personnes. On parle d'un grand magasin, à 9 000… Et les petits,
petits magasins, ça, c'est un bon point, je ne l'ai pas mentionné, les petits,
petits magasins qui sont 20 mètres carrés et moins, bien, ce sera un
client.
M. Bellerose (Patrick) :
Parfait. Donc, par exemple, une petite SAQ, on parle de quatre personnes,
environ, à la fois, là. C'est quand même beaucoup, 20 mètres carrés.
Mme Guilbault :
Bien là, il faut voir le détail, là. Évidemment, ce n'est pas moi qui a concocté
cette formule mathématique là, vous vous en doutez bien.
M. Bellerose (Patrick) :
C'est quand même peu de gens pareil.
Mme Guilbault :
Mais c'est le calcul, c'est la formule qui a été établie. Donc, ce sera... Puis
c'est la responsabilité du commerçant, là, de prendre la superficie de son
magasin divisée par 20, savoir de combien de clients on parle quand on parle de
capacité maximum et de l'afficher, tout simplement. Vous me direz : C'est
très simple. Mais on veut s'assurer que tout le monde le fasse, et la
distanciation de deux mètres, très, très, très important, incluant dans les
files d'attente. Si, des fois, il y a des longues files d'attente, même à
l'extérieur, ça prend la distanciation, et on veut s'assurer qu'on rend
obligatoire la responsabilité des commerçants de le faire respecter.
M. Carabin (François) :
...parce que ce printemps, Mme Guilbault, en lieu public, la plupart des
critiques des commerçants, c'est qu'ils recevaient tout le fardeau des constats
d'infraction, justement. Quelle est la responsabilité aujourd'hui de M. et Mme
Tout-le-monde? Est-ce qu'il y a des constats d'infraction aussi qui peuvent
leur être distribués? Quelles règles qu'on leur demande de respecter au final?
Mme Guilbault :
Oui, les constats peuvent être distribués soit à l'exploitant qui, par exemple,
va tolérer dans son magasin un surplus de clients, premièrement, ou des gens
qui ne respecteraient pas les règles, ou qui négligerait justement d'afficher
sa capacité maximum, qui négligerait d'avoir de la signalisation et tout ça.
Mais des constats peuvent aussi être donnés à un client qui, par exemple,
refuse de se tenir à deux mètres de quelqu'un d'autre, refuse de porter son
couvre-visage. Donc, ça, c'est l'appréciation des policiers, toujours, le
moment venu, lors de l'intervention, mais les constats peuvent être distribués
soit à l'exploitant soit au client citoyen, selon la situation.
M. Bergeron (Patrice) : Mme
Guilbault, il y avait eu un soutien pour, par exemple, le printemps dernier, les
RPA qui devaient avoir plus de personnel, des agents de sécurité, etc. Est-ce
qu'il est aussi dans la réflexion du gouvernement, par exemple, d'aider les
centres commerciaux qui ont plusieurs portes, qui auront donc besoin de beaucoup,
beaucoup d'agents de sécurité, leur apporter un soutien financier, par exemple,
pour financer tous ces gardiens de sécurité, là?
Mme Guilbault :
Pour l'instant, on n'a pas d'annonce de cette nature-là ni d'enveloppe qui est
précisément consacrée à ça. Mais ça fera sans doute partie des diverses discussions,
de toute façon, qui sont en cours sur plusieurs sujets, là, en matière de
pandémie, de relance et de soutien aux divers secteurs économiques, etc. Mais
c'est la responsabilité... Tu sais, il y a plusieurs commerces qui sont fermés en
ce moment, entre autres les restaurants, les bars, et tout ça. Eux ont la
chance d'être encore ouverts. Donc, c'est un peu le compromis qu'on leur
demande ce matin. Vous voulez rester ouverts, on veut que vous restiez ouverts,
ça fait qu'on vous demande de faire une petite part de plus pour que tout le
monde puisse être certain qu'on n'augmente pas la contagion dans ces lieux-là.
M. Bossé (Olivier) :
...question ou avez-vous pensé à les fermer, justement?
Mme Guilbault :
On ne veut pas les fermer. C'est pour ça qu'on ajoute une couche d'obligations
ce matin pour faire en sorte que ça devienne des lieux le plus sécuritaire
possible, idéalement 100 % sécuritaires, qu'on ne voie plus de gens à
moins de deux mètres, qu'on ne voie plus de gens sans couvre-visage — ça,
c'est plus rare, là, remarquez, des gens qui ne portent pas le couvre-visage
dans des lieux intérieurs — puis qu'on ne voie plus de magasin, là,
avec des files... Tu sais, des fois, on voit des files à la caisse, là, dans
des grands, grands magasins, avec les paniers pas mal proches, puis à un moment
donné il y a beaucoup, beaucoup de monde qui ne sont pas nécessairement à deux
mètres, là. Donc, on veut éviter des situations comme ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais
dans les mails, là, vous pensez que c'est réaliste? Dans les immenses centres
d'achats, là, vous pensez que c'est réaliste de pouvoir calculer le nombre de personnes,
de savoir à chaque moment il y a combien de personnes dans un grand centre
commercial comme Laurier Québec, comme les Galeries de la Capitale, comme les
Galeries d'Anjou, comme Carrefour Laval? Vous pensez que c'est réaliste, là,
d'arriver puis dire : Je sais qu'il y a, je ne sais pas, moi, 1 000,
2 000, 4 000, 6 000 personnes? Vous pensez que c'est
réaliste, ça?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, avec la formule précise que je vous ai expliquée, ça se fait très
bien. Il faut dire aussi qu'on a parlé, nous, à toutes les personnes, là, les
joueurs majeurs de l'industrie, et ils sont pas mal tous d'accord là-dessus. Tout
le monde veut qu'ils restent ouverts, eux les premiers. Alors, il y a eu beaucoup
d'ouverture et de réceptivité chez les représentants de l'industrie pour faire
appliquer ces règles-là.
Ce qu'on souhaitait, aussi, c'est quelque
chose de clair et d'opérationnel. Moi, c'est toujours mon souci, entre autres,
pour nos policiers qui ont la responsabilité de faire appliquer tout ça. Donc,
on voulait annoncer des mesures claires, des balises claires auxquelles se
référer à la fois pour les propriétaires, les commerçants, les clients, et nos
policiers, et nos inspecteurs de la CNESST.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
bien comprendre, Mme Guilbault, peut-être expliquer aussi la réponse, pour
faire du pouce sur la question de M. Lacroix, c'est que, dans les centres
d'achats, là, donc les gens rentrent dans le centre d'achats, vont faire la
file pour accéder à leur magasin. Donc, est-ce que vous demandez aussi aux
propriétaires de centres commerciaux de filtrer un peu la circulation à
l'entrée? Donc, est-ce qu'il pourrait y avoir des files d'attente à l'extérieur
du centre commercial pour contrôler le nombre de personnes au total dans le
centre d'achats?
Mme Guilbault :
Oui, est-ce qu'il peut y avoir des files d'attente à l'extérieur du commerce?
Oui.
Mme Lévesque (Fanny) : Par
exemple, prenons un centre commercial, les entrées principales. Donc là, les
gens rentrent tous à l'intérieur. Ils vont faire la file pour leurs magasins.
Donc, est-ce que vous demandez aux propriétaires de mettre une sécurité
extérieure et de contrôler le nombre de personnes qui vont se retrouver dans le
centre commercial, là? Je ne sais pas si je suis claire, là?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, une personne qui va dans le centre commercial pour aller au magasin
X compte pour une personne qui est dans le centre...
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
c'est parce que c'est… oui…
Mme Guilbault :
Parce qu'il faut voir de quoi on parle. Il y a les aires communes commerciales,
les corridors, appelons ça les haltes-bouffe, comme on appelle ça ici, à
Québec, les salles de bain et tout ça, mais, au total, il y a le nombre de
personnes présentes dans le bâtiment au complet.
Mme Lévesque (Fanny) : C'est
ça. Donc, qui a la responsabilité de ce nombre de personnes là?
Mme Guilbault :
Le propriétaire du centre commercial.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
lui, il pourrait imposer, à l'extérieur, par exemple, de calculer le nombre de
clients à l'intérieur du centre commercial, parce que le problème, c'est
souvent ça, c'est que, là, les gens font la file pour leurs magasins, mais il y
a plein de gens qui rentrent et qui, là, ne peuvent pas rentrer dans le
magasin, qui se retrouvent à attendre dans le centre commercial, là.
Mme Guilbault :
Oui. Bien là, il y a une question très, très opérationnelle, de voir comment on
organise tout ça puis qui contrôle quoi où. Ça, ce sera aussi la responsabilité
du propriétaire de centre commercial. Mais c'est important aussi,
l'affichage... c'est pour ça, aussi, l'affichage très clair, que chaque
commerce soit capable d'afficher : J'ai droit à tant de clients en même
temps. Ça fait que, si tu vois déjà d'avance qu'il y a une longue file à un
endroit, bien, tu peux peut-être aller à un autre, puis là les gens vont se
gouverner en conséquence.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
que, vendredi, il pourrait se retrouver à l'intérieur de Place Laurier
50 000 personnes en même temps?
Mme Guilbault :
Là, il faudrait voir la superficie.
M. Laforest (Alain) : Mais
c'est le bâtiment total, là.
Mme Guilbault :
Il faudrait s'adresser à Laurier Québec parce que moi, je n'ai pas
l'information sur la superficie totale de chacun des centres commerciaux même
ici, à Québec.
M. Laforest (Alain) : Mais,
s'il y a plus que la superficie totale, ils ne pourront pas rentrer, c'est ce
qu'on comprend, si on ne respecte pas le un pour 20 mètres?
Mme Guilbault :
Oui. Bien, ils ne pourront pas rentrer... Non, effectivement, bien, il faut
attendre. S'il n'y a pas de place selon la capacité d'accueil déterminée, on
attend en file et, dans la file, on reste à deux mètres.
Le Modérateur
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Just to be clear,
Ms. Guilbault, the number of people that will be allowed in shopping
malls, you have clear indications for stores, but you don't have clear
indications for shopping malls, and that's the key here, and you don't have the
answer. How come?
Mme Guilbault : Yes, we do have the answer. The same rules apply to shopping malls
as for stores. So you have to take the whole «superficie», area and divide it
by 20 in square meters. So this is really technical, this morning, to speak
about this formula, but we spoke with the main «représentants» of the industry,
and everyone agrees on the fact that we have to have clear, precise rules to
make sure that we all understand them and apply them. And we want stores and
shopping malls to remain open. This is a really important period of the year for them. This is the holidays. Everyone wants
to buy gifts, and go shop, and this is correct. But we have to make sure that
this activity remains safe and that it is not an «aggraving» factor to the
epidemiologic situation that is
already fragile.
So everyone agrees on
that. We announce this morning that the new rules that will be mandatory for
owners of these stores and shopping malls is that they have to calculate the
maximum capacity of customers in the area and they have to «affiche», to show
this number very, very clearly so that people can know : I can go there, I
cannot go there, I have to wait to go there.
Mme Greig (Kelly) : But, Mme Guilbault, I asked Mr. Dubé about this on
November 17th, and he said, and I quote : «I don't think we need
additional measures. We don't need new measures. We just need the actual
measures to be followed.» So, is this another mixed message from the Government saying, well, November 17th :
We don't need new measures, and today, December 2nd : Yes, we do need
new measures? What's changed and why is that message changed?
Mme Guilbault : 15 days between November 17th and today. And, if you
heard the Prime Minister
yesterday, he said that we have to announce new rules, which I am doing today,
because we see a lot of people going to the shopping malls and in the stores,
and it is normal. Once again, I want people to be able to have a great time
shopping, and get gifts, and be in the spirit of the holidays. But we have to
be very, very careful. When you're going to see today's numbers, number of
cases, number of deaths, you'll see that this is very worrying. So, if we want
the stores that are still open to remain open, we have to be very careful and
to have very clear and operational rules, and this is what we are announcing
today, rules with which the industry agrees.
Mme Fletcher (Raquel) : ...you're announcing, you already admit that most stores are doing
that, that these… You're saying that certain things are becoming mandatory now,
but that most stores were already doing that. We already saw outbreaks in
retail outlets, in shopping centers before this Christmas rush. So what makes
you think that what you're announcing today is going to stop other outbreaks
from happening? It's not a major change that you're announcing.
Mme Guilbault : Well, yes, two things. A lot of them already did it, but some of
them didn't. So, now, everyone has to do exactly the same, and this is
mandatory. And, if they don't do it, they expose themselves and their customers
to fines. So this is new and this is newly mandatory.
Second thing is that, if
we see that people don't follow the rules, and, when I say people, I say owners
and customers, and that the rules are not applied, they expose themselves to
see their stores closed because police officers will be more visible, more
present in some periods, the Boxing Day, for example. We know that a lot of
people go to stores and shopping malls on the Boxing Day. So, if police
officers see that the stores don't follow the rules, and this is not the first
time, or any situation that
makes public health at risk, they can contact Public Health, and Public Health
can close the store. So this is a risk that they will have to live with from
Friday.
M. Lapierre (Matthew) : Is there not a consistency issue here? Why, for instance, are
museums closed, but now we have these same rules for malls that could…
Mme Guilbault : This is always the same question and always the same answer. We have to find a balance between
stores or «des lieux» that have been closed and some that remain open because
we have to limit at the minimum the number of contacts between people. So this
is the compromise that was found. And, in order to be able to maintain the
stores, that are still open, open, we have to add new rules because we see that
there are a lot of people in some places. It is worrying. The numbers that
you're going to see later today will demonstrate this legitimate worry that we
have. And so we announce clear rules today for everyone. And, once again, the
industry agrees on the necessity to apply those rules.
Journaliste
: …
Le Modérateur
:
Je suis désolé, c'est terminé. C'est terminé. Il est 10 heures.
Mme Guilbault :
Merci.
(Fin à 10 heures)