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Conférence de presse de M. François Legault, premier ministre

Version finale

Le jeudi 10 décembre 2020, 17 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix-sept heures cinq minutes)

Le Modérateur : Alors, bonsoir à tous. Bienvenue à ce point de presse du premier ministre du Québec, M. François Legault, qui est également président du Conseil de la fédération, alors un point de presse organisé dans la foulée de la rencontre des premiers ministres de provinces, des territoires et du premier ministre du Canada. M. Legault, la parole est à vous.

M. Legault : Oui, bonjour, tout le monde. Je vais commencer en français. And, after that, I'll switch to English.

Donc, les premiers ministres des provinces et territoires ont rencontré aujourd'hui le premier ministre Trudeau. C'était une demande qui était demandée depuis longtemps, certains, même, vont dire des années, pour discuter du financement des services de santé. Les provinces et les territoires forment un front commun, uni. On était unis avant la rencontre. On est toujours unis après la rencontre. Et les provinces et les territoires vont se battre jusqu'au bout pour que le gouvernement fédéral fasse sa juste part pour le financement des soins de santé.

Malheureusement, malgré la demande unanime de tous les premiers ministres, Justin Trudeau a refusé de s'engager à augmenter de façon substantielle les transferts en santé. C'est un rendez-vous qui est manqué. On est très déçus. M. Trudeau nous a dit que, selon lui, à cause de la COVID, de la situation de la COVID, que cette discussion était prématurée. Nous, on pense qu'au contraire la situation de la COVID vient ajouter au problème de financement des soins de santé dans toutes les provinces et territoires au Canada.

On le sait, le problème du financement des soins de santé vient de la croissance exceptionnelle à chaque année du coût des soins de santé. On a une augmentation en moyenne d'à peu près 5 % par année, ce qu'on appelle dans notre jargon les coûts de système. Pourquoi c'est aussi élevé? Pour trois raisons.

En plus de l'inflation, il y a d'abord le vieillissement de la population. Donc, étant donné qu'à chaque année la population vieillit puis que les personnes plus vieilles ont besoin en moyenne de plus de soins de santé, il y a une augmentation qui est exceptionnelle. En plus, à chaque année, il y a des nouvelles technologies, des nouveaux médicaments, évidemment, qu'on veut offrir à la population, mais qui coûtent plus cher.

Donc, il y a un consensus pour dire que la croissance normale, entre guillemets, des soins de santé est d'environ 5 % par année. Par contre, quand on regarde la croissance moyenne des revenus des provinces et territoires, elle se situe autour de 3,2 %. Donc, on comprend tous qu'il y a un manque à gagner important.

Bon, ce qu'on a dit à M. Trudeau, c'est que toutes les provinces et territoires reconnaissent que le gouvernement fédéral, depuis le début de la pandémie, a fait beaucoup de dépenses pour aider les provinces et territoires à passer au travers la pandémie. Le gouvernement fédéral se retrouve avec un déficit qui est très important. Par contre, ce qui est important de préciser, c'est que ce déficit, la grande partie de ce déficit n'est pas récurrent. Donc, la grande majorité des annonces qui ont été faites depuis neuf mois par M. Trudeau, ce sont des annonces pour un an, pour un an et demi, mais ce ne sont pas du financement qui est récurrent.

Quand on regarde les projections, donc les estimés budgétaires, d'un côté, du gouvernement fédéral, de l'autre côté, des provinces et territoires, pour les 10 prochaines années, on voit qu'il y a un problème beaucoup plus important du côté des provinces et territoires pour deux raisons.

D'abord, la croissance exceptionnelle des coûts de la santé, qui est assumée actuellement à 78 % par les provinces et territoires et à seulement 22 % par le fédéral. Et, quand on regarde la croissance des revenus, on voit que la croissance des revenus est plus élevée au fédéral qu'au provincial essentiellement parce que les impôts des individus au fédéral représentent 50 % des revenus, alors qu'au provincial c'est à peu près 25 %. Étant donné que ces revenus-là augmentent plus rapidement, on se retrouve dans une situation où, à Ottawa, les revenus augmentent de 3,9 % par année, alors qu'ils augmentent de 3,2 % dans les provinces et territoires.

Donc, on se retrouve… Quand on fait une projection, j'ai demandé à notre ministère des Finances de faire des projections, on voit que, malgré le déficit important de l'année en cours, le gouvernement fédéral devrait, d'ici une dizaine d'années, si rien n'est changé, retrouver l'équilibre budgétaire. Par contre, quand on additionne la situation de toutes les provinces et territoires, on devrait, si rien n'est changé, se retrouver avec un déficit annuel structurel de plus de 100 milliards de dollars par année. Donc, d'un côté, un déficit de 100 milliards, de l'autre côté, l'équilibre budgétaire.

Ce qu'on demande au gouvernement fédéral, c'est d'augmenter les transferts en santé de 28 milliards, donc de partager le problème du financement de la santé. On voit que, d'un côté, il y a un équilibre budgétaire de prévu dans 10 ans, de l'autre côté, il y a un déficit de 100 milliards. Donc, si on augmente les transferts fédéraux, ça vient, d'un côté, coûter 28 milliards, mais, de l'autre côté, ça vient nous aider de 28 milliards. Ça permettrait d'augmenter les transferts en santé de 22 %, des dépenses de santé, à 35 %, ce qu'on pense qui est raisonnable. On reste en dessous du 50 %. On se retrouverait avec une situation où le fédéral financerait 35 %, donc à peu près le tiers des dépenses de santé, puis les provinces et les territoires le deux tiers.

Donc, on pense que notre proposition était réaliste, raisonnable. Malheureusement, M. Trudeau ne souhaite pas à ce moment-ci négocier une augmentation des transferts. Bon, il nous a parlé de certains programmes qu'il voudrait... des nouveaux programmes qu'il voudrait mettre en place pour les CHSLD, d'un côté, pour le coût des médicaments de l'autre côté. Bon, nous autres, on dit : Ce qui est important, c'est d'abord de bien financer les programmes existants.

Juste vous dire, ce matin, on a fait le point sur la vaccination. On nous a confirmé ce qu'on avait déjà comme information, c'est-à-dire que, d'ici le 4 janvier, les provinces et territoires vont recevoir 249 000 doses. Donc, ça veut dire 57 000 pour le Québec. Et, d'ici le 31 mars, on va recevoir 6 millions de doses. Donc, il faut toujours diviser ces chiffres-là par deux parce que ça prend deux vaccinations.

Donc, évidemment, là, ce que tous les premiers ministres des provinces et territoires auraient voulu savoir, c'est qu'est-ce qui va se passer en janvier. Est-ce qu'on va recevoir le tiers des vaccins du 6 millions en janvier? Malheureusement, c'était impossible pour le gouvernement fédéral de nous répondre.

So we had a meeting today, Premiers of the provinces and territories, with Prime Minister Justin Trudeau. Provinces and territories form a united coalition that will fight to the end so that the federal Government does its fair share to fund health care. Unfortunately, despite the Premiers' unanimous demand, Justin Trudeau refused to commit to substantially increase health transfers. He said that it was premature, because of the COVID-19 situation, to have this discussion. We think that it's more important than ever, with the COVID-19, to discuss this major problem.

Health care funding has become a daunting problem for the provinces and territories. Even before the pandemic, annual provincial health expenditures rose by roughly 5% a year, but revenues only increased by 3.2%. The reason for the 5% increase is because of the impacts of aging of the population, cost of new technologies, and cost of new drugs, and COVID-19 will worsen the problem.

We are all aware that the federal Government has invested heavily in 2020 because of the pandemic. We acknowledge it. However, most of the expenditures are not recurrent, which is the crux of the problem. Before new expenditures are incurred, we hope that the federal Government will first do its fair share to satisfy canadian needs through recurrent transfers.

Despite the deficit, the federal Government will, in the coming years, be in a better financial position in relation to the provinces and territories. Federal Government revenues are growing faster than the provinces' revenues because of the bigger proportion that personal income taxes represent. A recent forecast by the Ministry of Finance in Québec indicates the federal Government revenues are increasing by 3.9%, compared with 3.2% for the provinces.

Also, the Ministry of Finance in Québec anticipates in 10 years, so for the year 2030‑2031, a balanced budget in Ottawa, but a deficit of more than $100 billion for provinces and territories. That's why the provinces and territories are in an untenable situation. That's why we're requesting that the federal Government increase its contribution to health expenditures from 22% to 35%. This means increasing its annual transfer by $28 billion, from 42 to 70 a year.

Our request, we think, is realistic, reasonable, given the provinces' anticipated deficits. It is time for the federal Government to again become a full-fledged financial partner. We need recurrent budgets from the federal Government to help pay for hiring staff in hospitals and in residential long-term care centers. So what we're asking to the federal Government is a fair, equitable partnership. And, of course, we think… we were very disappointed of the answer of Mr. Trudeau, who refused to discuss that right now.

Le Modérateur : Merci, thank you. Nous allons maintenant amorcer la période des questions des journalistes avec Alain Laforest, de TVA Nouvelles.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. le premier ministre.

M. Legault : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : À partir de ce refus, quelle est votre marge de manoeuvre et que comptez-vous faire pour faire fléchir le gouvernement fédéral?

M. Legault : Bien, d'abord, j'étais content de voir qu'on a un front commun qui est uni. On a eu une rencontre téléphonique par la suite, seulement les premiers ministres des provinces et territoires.

Bon, la première chose qu'on va faire au cours des prochains jours, c'est de faire la même demande aux partis d'opposition à Ottawa, donc Parti conservateur, NPD, Bloc québécois. Et on va continuer à faire notre demande, à expliquer à la population, même si c'est un sujet qui est aride, qu'actuellement il y a un déficit structurel. Il y a un problème d'«on balance»… Il y a un problème d'équilibre fiscal entre les provinces et le gouvernement fédéral dû à deux raisons : d'un côté, les dépenses de santé qui sont la seule dépense qui augmente plus rapidement que l'inflation, puis, de l'autre côté, la répartition, le mixte des revenus qui fait que la croissance est plus forte au fédéral qu'au provincial.

On se retrouve dans une situation où, comme je le disais, d'ici 10 ans, le gouvernement fédéral va être capable de retrouver l'équilibre budgétaire, mais les provinces vont se retrouver, si rien n'est changé, avec plus de 100 milliards récurrents de déficits. Donc, on va continuer à expliquer. On va compter, entre autres, sur les journalistes. Bon, évidemment, il y a un gouvernement fédéral minoritaire actuellement. Donc, on peut penser qu'il y aura une élection fédérale dans la prochaine année. Puis, je pense, ça sera un sujet important puisque c'est un sujet actuellement qui est prioritaire pour toutes les provinces et territoires.

M. Laforest (Alain) : Vous avez parlé… On sait votre position par rapport aux normes canadiennes pour les CHSLD. Il y a un rapport dévastateur aujourd'hui au Québec de la protectrice, un premier rapport. Est-ce que ces normes-là auraient changé quelque chose dans ce qui s'est passé au Québec?

M. Legault : Bien, je ne pense pas parce que, bon, on le sait, il y a eu des coupures de faites dans les dernières années justement parce que la province, ici, avait un problème à bien financer la santé puis à équilibrer son budget. On s'est retrouvés dans une situation où il nous manquait 10 000 employés dans les CHSLD. On a embauché depuis ce temps-là les 10 000 employés. Et il y avait aussi eu des coupures dans la direction des CHSLD. Donc, il n'y avait plus de patron dans chaque CHSLD. Puis je tiens à préciser, là, puis j'ai vérifié, il y a actuellement un patron dans chaque CHSLD, qui s'assure, entre autres, que l'équipement de protection est disponible puis bien porté par les employés. Donc, c'est pour ça qu'on a vu le nombre de décès être réduit de 90 % cet automne comparativement au printemps grâce aux améliorations qu'on a apportées cet été.

Mme Senay (Cathy) :Premier Legault, you're president of the council and you're stuck with the fact that the Prime Minister doesn't want to increase the health transfers. What is your strategy? Because, right now, you're speaking before him in a press conference. So don't you think it's a faux pas?

M. Legault : No. I think that it was important for me to meet with you. I know that he was supposed to meet everybody at 4 :30 p.m., now he's saying that maybe at 5 :15 p.m., 5 :30 p.m. So I don't want you to be here all the night. And I think, whatever, if I speak before of after him, my message will be the same.

Mme Senay (Cathy) : Are you angry right now because… Did you hear a certain opening from Prime Minister Justin Trudeau about the health transfers or there's nothing that you can play with now?

M. Legault : He said that it's premature to discuss that right now. And, of course, as you know, the next budget is March or April. So we need and we've asked for another meeting, end of January or beginning of February, and he refused.

Le Modérateur : Valérie Gamache, Radio-Canada.

Mme Gamache (Valérie) : M. Legault, on comprend que M. Trudeau a dit que c'est prématuré de parler de ça. Est-ce que vous avez quand même espoir d'être capable d'arriver à des discussions éventuellement? Est-ce que, justement, il n'y a pas une lueur d'espoir pour le prochain budget?

M. Legault : Bien oui, je continue d'espérer parce que c'est quand même important, là, toutes les provinces, là... Puis je viens de parler avec Doug Ford, on est exactement sur la même longueur d'onde. On est tous les deux très choqués de la réunion aujourd'hui. Puis c'est la priorité des Québécois, mais aussi des Canadiens, la santé. Et, avant de lancer des nouveaux programmes, bien, il faudrait d'abord bien financer les programmes existants, puis à commencer par ce programme-là, qui est au coeur de ce qu'on offre à la population, là, santé et services sociaux. Donc, moi, j'ai bon espoir qu'à un moment donné les candidats, lors de la prochaine élection fédérale, n'auront pas le choix que de s'engager à mieux financer les soins de santé au Canada.

Mme Gamache (Valérie) : Vous avez basé votre relance économique, la dernière mise à jour économique, sur deux choses au Québec, premièrement, la reprise économique, en tant que telle, et les transferts fédéraux. Est-ce à dire que le Québec s'en retourne dans une période d'austérité devant le refus de M. Trudeau de...

M. Legault : Bien, toutes les provinces… Je le disais, on prévoit, d'ici 10 ans, se retrouver avec plus de 100 milliards de déficits annuels dans l'ensemble des provinces et territoires. Au Québec, on parle d'un déficit structurel de 6 à 7 milliards de dollars par année, ce qui est, toutes proportions gardées, moins important que dans les autres provinces, comme l'Ontario. Mais effectivement on a deux façons d'y arriver, un, on veut accélérer la croissance économique, ce qui va accélérer la croissance des revenus du gouvernement du Québec, puis, deuxièmement, on souhaite que le gouvernement fédéral finance une partie plus importante des soins de santé, là. C'est inacceptable que le gouvernement fédéral finance seulement 22 % de cette dépense exceptionnelle qui augmente de 5 % par année.

Le Modérateur : Raquel Fletcher, Global.

Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Premier. My colleague from TVA mentioned that report from the Ombudsman on CHSLDs, on long-term care homes. And I'm wondering what was your plea to the Prime Minister, because you mentioned in your opening statement that you need this money for a number of things, but CHSLDs were on your list. So what was your plea to Prime Minister Justin Trudeau? Did you show him this report? Did you show him how devastating it was? How could he refuse you after knowing what is going on the ground?

M. Legault : OK, I didn't use this report this time, but I told him, in preceding meetings, that it cost us more than $500 million to hire the 10,000 more people in CHSLDs, but it's not for one year. I need the money for the second, the third, the fourth year. So the money we got from Mr. Trudeau so far is nonrecurrent money. So we need that. I know that other Premiers talk about their waiting lists. The waiting lists are very long, getting longer and longer. People are waiting for months for surgeries. So it becomes very important that we have better financing in order to reduce those waiting lists, and, to do so, we need to hire more nurses, pay more our doctors.

Mme Fletcher (Raquel) : We're hearing… More and more business owners in Québec say that they are hearing that they're going to be forced to close as of December 17th. If this is the plan, why make them wait? Why not announce right now that a shutdown is coming?

M. Legault : There's no decision taken so far. So I would like to take a few additional days to see the trend. I know that today we had 1,800 new cases. So it's still very high. If it continues to be so high, we'll have no choice to add to the restrictions. Which one and for how many weeks? There's no decision taken. In the next few days, we'll take this decision.

Le Modérateur : Nous allons prendre une question d'une journaliste à distance, Catherine Lévesque, La Presse canadienne.

Mme Lévesque (Catherine) : Oui, bonjour, M. Legault. J'aimerais savoir… Pourquoi dites-vous que c'était un rendez-vous manqué, alors qu'hier, seulement, vous disiez que vous étiez bien conscient que ça n'allait pas se régler aujourd'hui, là, que vous alliez continuer de négocier pendant encore plusieurs mois?

M. Legault : Bien, parce que, justement, on a demandé à M. Trudeau d'avoir une deuxième rencontre pour poursuivre les discussions sur les transferts en santé. On lui a demandé, idéalement, en janvier, au plus tard au début février, puis il a refusé. Donc, c'est pour ça qu'on dit : C'est un rendez-vous manqué. Je ne pensais pas qu'on serait capables d'avoir un chèque de 28 milliards par année aujourd'hui. Mais là, qu'on ne veuille même pas, à court terme, avoir une deuxième rencontre puis qu'on nous dise que c'est prématuré d'avoir ce genre de discussion, bien, c'est décevant puis c'est un rendez-vous manqué.

Mme Lévesque (Catherine) : Donc, si je comprends bien, M. Trudeau a fermé la porte complètement à une hausse des transferts en santé? Parce que j'écoutais, là, vos collègues Stephen McNeil et Scott Moe, puis eux, ils ont comme une lecture différente de la situation. Ils disent qu'eux, ils ont senti une certaine ouverture de la part de M. Trudeau. Donc, j'aimerais juste savoir qui dit vrai là-dedans?

M. Legault : Bon, on dit tous vrai. Ce que M. Trudeau a dit, c'est qu'il est prêt à mieux financer les soins de santé éventuellement, mais il pense que ce n'est pas le temps actuellement à cause de la COVID. Puis on sait tous que la COVID, on en a pour au moins six mois, si ce n'est pas 12 mois. Donc, il pense que c'est prématuré de discuter maintenant. Donc, oui, il a une ouverture à long terme, avec des financements dédiés, des conditions, sur deux sujets qui l'intéressent beaucoup, «pharmacare» et les CHSLD, les soins de longue durée, mais il n'a pas d'ouverture, à court terme, à augmenter les transferts en santé.

Le Modérateur : Philip Authier, The Gazette.

M. Authier (Philip) : I wanted to ask you... Good day, sir. We're seeing the highest single surge of new COVID cases in Montréal today, 648 cases. Montréal is saying that the pandemic is accelerating. Can we continue down this path or is there something else that you're able to do or planning to do to…

M. Legault : Yes. So, like I have explained, I think, yesterday or the day before yesterday, we saw during the Fall that the increase in number of cases were... they were everywhere in Québec, including in Lac-Saint-Jean, in Lanaudière. But we are coming back a bit with the situation we had, during the Spring, where larger cities like Montréal and Québec City are having the worst problem, more and more. We see that.

M. Authier (Philip) : Is there anything you can do?

M. Legault : We are looking at different scenarios. We need to reduce the contacts. So, we're looking, for example, what do we do with retail stores.

Le Modérateur : Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Justement, M. Legault, vous parlez que M. Trudeau, lui, il envisage plus de financer des programmes dédiés. Vous dites qu'il y a un front uni des provinces, mais il y a peut-être des provinces, eux autres, qui vont accepter l'argent pour des programmes dédiés, mais pas le Québec. Est-ce qu'il y a vraiment un front uni là-dessus?

M. Legault : Bien, je me suis assuré encore aujourd'hui que toutes les provinces, là, adhéraient à notre consensus puis ne négocieraient pas des deals séparés de façon bilatérale. Bon, en même temps, je connais la petite histoire du Québec, il y a des provinces peut-être qui, pour toutes sortes de raisons, vont peut-être être plus tentées éventuellement de négocier des ententes bilatérales conditionnelles. Mais, bon, il faut… je tiens compte de ça, là. Nous, on n'est pas intéressés.

M. Lecavalier (Charles) : Vous n'êtes pas intéressés.

M. Legault : Au Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous avez senti, dans cette rencontre-là… Parce que vous dites que M. Trudeau, il ferme la porte, là, à court terme. Ça fait que vous vous attendez à ce que ça ne se règle pas d'ici les prochaines élections fédérales. Est-ce que vous allez inviter les Québécois à voter pour un parti qui va…

M. Legault : Bien, il est trop tôt pour dire ça, là. D'abord, il faudrait savoir quelle va être la position des autres partis. Est-ce que M. Trudeau va changer d'idée aussi? Moi, je pense, la pression va être très forte sur M. Trudeau parce que les dépenses de santé… bien, la santé, c'est une priorité importante pour tous les Canadiens, puis d'avoir un front commun de toutes les provinces et territoires… Puis je peux comprendre qu'il y a certaines plus petites provinces, peut-être, qu'on peut… il faut être prudent sur le front commun, mais, bon, avec M. Ford, notre front commun est solide.

Le Modérateur : Jacob Serebrin, The Canadian Press.

M. Serebrin (Jacob) : Good evening, Mr. Legault. You mentioned that there's some opening to the possibility of programs, new programs that would fund the cost of medicine and long-term care homes, CHSLDs. Can you tell us any more about what that would look like and whether that money would come with any strings attached?

M. Legault : But you would need to ask that to Mr. Trudeau because what we propose… The Premiers, we propose to increase the CHT. So that's our proposal. Our proposal is for an additional $28 billion a year. But Mr. Trudeau mentioned that, regarding long-term care facilities and Pharmacare, he would like to discuss something with each of the provinces, but we said that we want to discuss that all together.

M. Serebrin (Jacob) : I know you also spoke about the vaccine, planning about short-term plans for fighting the pandemic. Were you satisfied with that element of today's discussion?

M. Legault : Mr. Trudeau gave us the information he's got. He repeated us that we'll get 249,000 doses before January 4th and we'll get 6 million doses before March 31st. But, of course, what we want to know is how much will we get in January because it becomes very urgent. It will make a very important difference if we can vaccinate people in long-term care facilities. So we don't need that much. We need maybe a couple of a hundred thousand in Québec, for example. But, unfortunately, we didn't get this answer. We know that we'll get 57,000 boxes, which means 55,000 doses, before January 4th, but that's it.

Le Modérateur : Hugo Pilon-Larose, LaPresse.

M. Pilon-Larose (Hugo) : M. le premier ministre, bonjour. Dans son rapport d'étape ce matin, donc, la Protectrice du citoyen décrit ce qui est arrivé dans les CHSLD pendant la première vague de COVID-19, et ses constats sont à glacer le sang, des résidents qui n'ont pas reçu tous les soins qu'ils méritaient et qui sont parfois morts seuls. Le gouvernement du Québec demande aujourd'hui plus d'argent au gouvernement fédéral pour financer la santé, mais est-ce que le gouvernement du Québec est capable d'offrir les soins nécessaires à son propre monde quand c'est le temps?

M. Legault : Bon, d'abord, on n'a pas attendu le gouvernement fédéral. On a ajouté 10 000 employés dans les CHSLD. La situation s'est améliorée de 90 % cet automne par rapport au printemps dernier. Moi, je reconnais ma part de responsabilité. On savait qu'il y avait un problème dans les CHSLD depuis plusieurs années. On a augmenté les budgets des CHSLD quand on est arrivés au pouvoir, mais on n'a pas comblé les postes parce qu'il y avait un problème aussi de rémunération. Donc, les postes n'étaient pas assez attractifs, attirants. Donc, on a réglé ça. Mais effectivement, là, c'est totalement inacceptable, la façon dont nos aînés ont été traités le printemps dernier puis, je dirais, au cours des dernières années.

M. Pilon-Larose (Hugo) : Vous reconnaissez, donc, à titre de président du Conseil de la fédération, que le gouvernement fédéral investit beaucoup d'argent en raison de la pandémie de COVID-19, mais est-ce que les provinces jugent que le gouvernement fédéral a bien investi ces sommes-là? Est-ce que les sommes qui ont été investies répondaient aux besoins que vous, dans les provinces, sur le terrain, vous jugiez qui étaient nécessaires?

M. Legault : Bien, je pense que oui, sauf que ce n'étaient pas des sommes récurrentes. On sait que plus du deux tiers des dépenses en santé, ce sont des salaires. Donc, c'est difficile, quand on reçoit du financement non récurrent, de faire un travail parfait en santé. On est obligés de prendre pour acquis qu'on va trouver l'argent ailleurs l'année prochaine. C'est pour ça, là, que, quand M. Girard a déposé sa mise à jour économique, bien, on voit qu'il y a un déficit récurrent, là, de 6, 7 milliards dans les prochaines années.

Le Modérateur : Bill Curry, The Globe and Mail. Alors, on n'a pas de connexion. Nous allons poursuivre avec Kelly Greig, CTV.

Mme Greig (Kelly) : Good afternoon. In your budget, you did budget for having that transfer and for paying for the 10,000 orderlies. For real-world patients, for patients who are going to hospitals every day, we know there's a health care staff shortage. What would that money have gone towards, in terms of health care, for tangible benefits that people would see?

M. Legault : OK, we didn't wait for the money to add 10,000 employees in our CHSLDs. So that's why, in this economic update, we see that, even after three years, we still have a $7 billion deficit, structural deficit. We hope to get an agreement with the federal Government to have an increase in the CHT. That's what we explained in this minibudget.

Mme Greig (Kelly) : And, in terms of... For my second question, I'd like to ask about the situation with restaurants, Mr. Dubé spoke this morning, but I also would like to ask you why that was not clear, at the time the announcement came, that this was not a specific Public Health recommendation, that Public Health had recommended a slightly altered version of having them open, but only in household bubbles?

M. Legault : I said it quite often that we respected all the recommendations of Public Health, but sometimes we had some additional restrictions. And, at the time, we took the decision to close restaurants in red zones. And I'm happy that we did so when you look at the actual situation. So it was a decision from the Government, yes.

Le Modérateur : Olivier Bossé, Le Soleil.

M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Si c'était de l'argent récurrent, ça serait difficile de justifier un refus même s'il y avait des conditions rattachées à ça pour vous, non?

M. Legault : Bien, ça dépend des conditions. Si on dit que c'est pour investir en santé, on va être d'accord, là. Bon, on sait tous qu'il y a certains endroits… Là, on parle de santé mentale, on a réussi, dans le passé, parfois à faire des ententes parce que, de toute façon, c'est là qu'on aurait mis l'argent. Mais je pense que ceux qui sont les mieux placés pour choisir les priorités, ce sont ceux qui connaissent les réseaux de santé, c'est-à-dire les provinces, les territoires.

M. Bossé (Olivier) : Mon autre question, Charles l'a abordée un petit peu, mais seriez-vous prêt à mettre votre poids dans la prochaine élection fédérale à ce point-là? C'est-u assez important pour vous?

M. Legault : Bien, c'est très important. Écoutez, là, on parle, pour le Québec, de 6 millions de dollars récurrents par année. Donc, c'est très important. Donc, ça va être très important, là, les chefs des partis, qui va s'engager à augmenter les transferts fédéraux. Puis c'est important au Québec, mais ça va être très important en Ontario. Ça va être très important dans toutes les provinces et territoires.

Le Modérateur : François Carabin, Métro.

M. Carabin (François) : Bonsoir, M. Legault. Vous venez de dire à mon collègue que ça dépend des conditions, ces transferts fédéraux là. Donc, jusqu'à maintenant, ce que vous avez dit, c'est que vous vouliez des transferts sans condition.

M. Legault : Exact.

M. Carabin (François) : Est-ce qu'il y a certaines conditions, puis, si c'est possible de préciser lesquelles…

M. Legault : Oui. Bien, nous, ce qu'on souhaite puis ce qu'on demande, c'est sans conditions.

M. Carabin (François) : O.K. Sinon, je veux revenir sur le rapport du Protecteur du citoyen. Il y a un aspect qui est abordé, c'est celui du manque de matériel de protection dans les CHSLD. Vous avez dit pendant plusieurs mois qu'il n'avait jamais eu de manque de matériel. Alors, comment vous expliquez qu'aujourd'hui ce soit inscrit dans le rapport de la protectrice, Mme Rinfret?

M. Legault : O.K. Ce que j'ai souvent dit puis je le répète, c'est qu'on n'a jamais, au total... J'avais un inventaire à chaque jour puis un rapport à chaque jour. On n'a jamais, au total, manqué d'équipement de protection individuel. Mais j'ai déjà dit que c'est possible qu'il y ait eu des problèmes de distribution à certains endroits. À certains endroits, étant donné qu'il n'y avait pas de patron, il n'y avait même pas personne qui levait la main pour dire : Il nous manque de l'équipement de protection. Donc, on ne peut pas livrer de l'équipement de protection. Je me souviens, à l'époque, au printemps, là, on livrait en dedans de 24 heures ceux qui nous en demandaient. Donc, on n'en a pas manqué, au total, au Québec. Mais ce problème-là qui a été créé par le gouvernement précédent, où il n'y avait pas de patron dans chaque CHSLD, bien, ça a amené des problèmes de distribution.

Le Modérateur : Question du Devoir. Donc, il existe un déséquilibre fiscal entre le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux, selon vous. Est-ce que le gouvernement fédéral devrait libérer des points d'impôt, abaisser le taux de la taxe de vente fédérale, libérer un champ fiscal, quoi, pour les provinces? Est-ce que c'est une solution?

M. Legault : Bon, ça ne serait pas avantageux pour le Québec, O.K.? Quand on sait que le Québec est moins riche que le reste du Canada, on aime mieux d'avoir des transferts que d'avoir des points d'impôt.

Le Modérateur : Puis est-ce que je comprends que vous n'allez plus perdre votre temps à parler avec M. Trudeau d'ici la prochaine campagne électorale? Est-ce que vous avez toujours espoir de le convaincre? Et est-ce que vous pouvez, dans le fond, négocier avec les partis d'opposition, qui sont majoritaires à la Chambre des communes, pour arriver à une entente dans la présente législature fédérale?

M. Legault : Bon, comme je l'ai dit, on va rencontrer les chefs des partis d'opposition à Ottawa. On va continuer… Je vais continuer de parler avec M. Trudeau. On espère que M. Trudeau va comprendre l'urgence de la situation. Maintenant, bon, tout est possible. Est-ce que l'opposition peut mettre assez de pression sur M. Trudeau? Il faudrait d'abord que toute l'opposition soit d'accord avec les propositions qu'on fait. Donc, on va rencontrer les partis d'opposition dans les prochains jours, les prochaines semaines, puis on va voir comment ça évolue. Mais c'est une priorité des Québécois et des Canadiens. Donc, moi, j'ai espoir, j'ai confiance qu'on va arriver à convaincre les partis au fédéral d'augmenter les transferts en santé aux provinces.

Le Modérateur : We have a question from Mackenzie Gray, CTV National News.

M. Gray (Mackenzie) : Hi, Premier. I'd just like to go over the vaccine plan. You talked about it a little bit before. I know your plan is to get them to residences and long-term care homes, but do you have a specific date as to when you think the first vaccination will take place? And I know there are two distribution centers in Québec. Can you tell us where those are located?

M. Legault :OK. We expect, in the next few days, no later than next Monday, to start getting some vaccines. So we'll start to do that in CHSLDs. Bon, as you know, you have 975 doses per box, and when you open a box, you cannot transfer those doses to another place. So you have to have CHSLDs or places where you need... you can use at least 975 doses. It won't be the case with Moderna , but it means that in certain situations, we'll need to have places where we regroup the people, yes.

M. Gray (Mackenzie) : Today, in Ontario, Rick Hillier said that Ontario is expecting between 35,000 and 85,000 Moderna vaccines pending Health Canada approval. Does Québec have a number of Moderna vaccines that you expect to receive in 2020 if it is approved…

M. Legault : No, we don't have any figures for the Moderna vaccine.

Le Modérateur : Do we have a question from Ryan Tumilty, National Post? Non? Alors, c'est ce qui met fin au point de presse. Merci.

M. Legault : Merci beaucoup. Merci beaucoup, bonne soirée, tout le monde.

(Fin à 17 h 44)

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