(Huit heures vingt-huit minutes)
La Modératrice
: Alors,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. S'adresseront à
vous aujourd'hui Pascal Bérubé, chef parlementaire, ainsi que M. Arseneau,
porte-parole en matière de santé. M. Bérubé.
M. Bérubé : Merci. Deux
sujets pour démarrer ce point de presse ce matin. Hier, un vote important, un
vote qui aurait pu être historique à l'Assemblée nationale sur la question de
la monarchie. Alors, 75 % des Québécois conviennent que c'est archaïque,
que c'est colonial, que c'est inutile, mais, à l'Assemblée nationale, ce n'est
pas les mêmes résultats.
Alors, le Parti québécois a déposé cette
motion, évidemment, a voté en faveur. C'est le cas de Québec solidaire également.
Mais les deux partis fédéralistes, le Parti libéral du Québec, pour qui je
n'avais pas vraiment d'attentes à ce sujet, mais aussi la Coalition avenir
Québec, avec exactement le même argumentaire, a refusé cette motion. Et
j'ajouterais que c'était un de leurs engagements dans leur plan nationaliste
qu'ils avaient évoqué à l'époque.
Alors, dure semaine, hein? Sur Dawson, là,
ils décident d'aller de l'avant, malgré le problème sur le déséquilibre
linguistique dans le réseau collégial montréalais. Maintenant, c'est le dossier
de la monarchie. Demain, ça sera la langue. Alors, pas de nationalisme, là, là.
Sérieusement, j'aurais pu me fermer les yeux hier et j'aurais été incapable de
déterminer de quel côté de la Chambre provenaient les arguments pour maintenir
cette institution. C'étaient vraiment les mêmes arguments que les libéraux.
Et gros malaise à la CAQ. Il y a des gens
qui sont obligés de faire avec. À la fois des députés et des membres du
personnel de la CAQ m'ont confié — ils se
reconnaîtront — qu'ils avaient vraiment honte, hier, de ce qui s'est
passé. Alors, peut-être qu'ils vous le diront à vous aussi, je les invite à le
faire.
Autre sujet important, on apprend, ce matin…
que sont les CHSLD. Alors, je veux bien citer les chiffres : plus de
20 % des CHSLD, des établissements de santé visités par les inspecteurs de
la CNESST, ne respectaient pas les règles sanitaires. Pourquoi je vous parle de
ça? Parce que c'est dans l'actualité, mais aussi parce que… Vous savez que j'ai
une bonne mémoire puis, des fois, vous y faites appel pour vous remémorer des
choses. 10 février 2020 — c'est presque jour pour jour, hein — alors,
la ministre plus ou moins responsable des Aînés, Marguerite Blais, avait fait
paraître cette image sur les réseaux sociaux; elle avait atteint le cap des 100
CHSLD visités. Bien, croyez-moi ou pas, je pense qu'elle n'a rien vu de ce qui
est évoqué ce matin. Alors, au lieu de chercher les caméras, il y aurait fallu
chercher là où il y avait des problèmes et les régler.
Et c'est exactement la même chose qui
s'est passée dans le cas de Liverpool, où il y a eu plusieurs, plusieurs
signalements qui ne se sont jamais rendus, manifestement. Alors, dans les
conditions, si la ministre des Aînés n'est pas capable de prévoir en amont ces
problèmes-là, peut-être qu'à la place d'une ministre plus ou moins responsable
des Aînés on devrait avoir juste un inspecteur en chef qui coordonne les
enquêtes et qui livre des résultats. D'ailleurs, n'est-ce pas ça, l'essentiel
des attentes de la population, s'assurer que les personnes, que ce soient nos
parents ou nos grands-parents, soient en sécurité, soient heureux à la fois en
CHSLD ou en RPA?
Alors, 100 CHSLD visités. Félicitations.
Ça nous fait une belle image. D'ailleurs, le premier ministre avait félicité la
ministre responsable des Aînés, mais... Ça, c'est il y a un an. Le bilan, c'est
qu'on n'a pas vu grand-chose.
Alors, Joël Arseneau est avec moi. Joël,
tu veux dire quelques mots, puis ensuite on est disponibles pour toutes vos questions.
M. Arseneau : Alors, bonjour.
Vous savez qu'on demande une enquête publique indépendante sur l'hécatombe du
printemps dans les CHSLD. Aujourd'hui, on a un argument supplémentaire suite à
l'enquête de La Presse, qui révèle les inspections qui ont été faites par la
CNESST dans les établissements de santé, les CHSLD et les RPA, à l'effet que, dans
20 % des cas, on a eu des lacunes. On a constaté des lacunes graves, des
lacunes dans l'application des mesures qui avaient été mises en place pour
protéger les patients, protéger la santé et prévenir, évidemment, la
propagation de la COVID-19 dans ces établissements-là, des directives qu'on dit
qui étaient mal comprises ou mal interprétées, manque d'équipement également,
déplacement de personnel des zones chaudes aux zones froides, également des
patients qui se côtoient, certains atteints de la COVID, d'autres
vraisemblablement pas, des membres du personnel qui sont forcés d'aller
travailler même s'ils éprouvent des symptômes de la COVID.
Évidemment, c'est des révélations, puis, en
même temps, on a entendu ces histoires-là à gauche et à droite depuis le
printemps. Mais, quand on lit en plus que, dans certains cas, ces problèmes
persistent encore, je pense que, là, aujourd'hui, il faut se rendre compte que
le gouvernement doit mettre l'ensemble des ressources nécessaires pour faire un
éclairage complet sur la situation de la première vague, une enquête, donc,
publique et indépendante où on peut vraiment faire le bilan de l'opération du
printemps dernier. On ne peut pas constamment, là, se fier aux enquêtes des
médias puis aux révélations de l'un ou de l'autre, là, pour savoir, bribe par
bribe, ce qui s'est passé au printemps. Il faut faire un constat complet si on
veut en tirer des leçons pour l'avenir.
Deuxième sujet que je voudrais aborder,
c'est celui des 44 cas potentiels du variant britannique à Montréal, une
situation qui est inquiétante et qui nous démontre, encore une fois, que le Québec
a un coup de retard sur beaucoup d'autres juridictions. Vous savez que les
variants sont présents dans 86 pays de l'Occident. On en entend parler
depuis le mois d'octobre dernier. On se compare souvent, là, avec les pires, le
gouvernement a développé cette habitude-là, là, mais, à un moment donné, il va
falloir aussi voir la réalité en face. Quand on nous dit que l'Ontario, depuis
une semaine, fait le criblage de 100 % des tests et puis que, nous, on
nous promet que, d'ici une à deux semaines, on va le faire, mais là on a
l'exemple patent que le Québec est en retard.
Quand le Québec va-t-il se mettre au goût
du jour, à l'écoute des scientifiques et avoir une approche beaucoup plus
active, proactive dans tous les domaines? Parce que ça nous rappelle le port du
masque, ça nous rappelle les tests de dépistage. En fait, il y a une succession
de décisions du gouvernement du Québec qui nous mettent en retard sur la
pandémie.
Et là, lorsqu'on parle du nouveau variant,
bien, c'est la troisième vague qui nous pend au bout du nez. C'est extrêmement
inquiétant. Il faut, là, absolument que le gouvernement élargisse, là, la
cellule de crise à des experts qui vont pouvoir, là, mettre un électrochoc dans
ce gouvernement-là. Parce qu'on a demandé... on a voulu, par les mesures, par
exemple, du couvre-feu, créer un électrochoc dans la population. Bien là, je
pense qu'il faut un électrochoc du côté du gouvernement.
Dernier élément, si vous permettez.
Aujourd'hui, on déposera une motion, parce que vous savez qu'il y a toute la
question de la semaine de relâche, là, qui est discutée puis qui devient de
plus en plus présente dans la préoccupation des gens, et du gouvernement, et,
évidemment, des oppositions. Ce qu'on demande, c'est que l'Assemblée nationale
reconnaisse que la SEPAQ n'effectue présentement aucune vérification qui permet
de vérifier les adresses des résidences des locateurs de ces chalets. Le gouvernement
doit montrer l'exemple et, par conséquent, demander à la SEPAQ d'effectuer des vérifications
des adresses avant d'autoriser la location des chalets, pendant la semaine de
relâche notamment, pour s'assurer que les résidents des zones rouges ne se
déplacent pas vers les zones orange. On déposera ça ce matin.
Mme Côté (Claudie) :
M. Arseneau, sur les variants, bon, il y a le cas à Montréal qui est
inquiétant. On apprend quand même qu'il y en a eu aussi en Abitibi, mais que ça
fait un mois que ces cas-là ont été détectés. Est-ce qu'il n'est pas... ce
n'est pas trop long puis est-ce qu'on n'a pas juste été chanceux en Abitibi
parce qu'il n'y a pas eu de contacts entre les personnes? Si ça avait été à Montréal,
ça aurait pu être une flambée, là.
M. Arseneau : Bien, c'est
frappant, la lenteur avec laquelle on a détecté les variants et qu'on a finalement
décidé d'agir pour, justement, faire un criblage. On a annoncé ça hier. C'est
franchement inquiétant. Et, oui, on a été chanceux en Abitibi parce qu'à preuve
les cas se sont résorbés, l'éclosion a été contrôlée, les gens, même s'ils
avaient le variant, s'en sont sorti, finalement. Mais ce n'est pas grâce à
l'intervention de la Santé publique ou grâce à l'intervention proactive du gouvernement,
c'est un peu le coup du hasard, effectivement.
Alors, moi, je répète que le gouvernement
doit faire un examen de ces pratiques et, plutôt que de se comparer avec les
pires juridictions du monde, là, qu'il aille chercher les bonnes pratiques là
où elles se déploient, peu importe la province ou le pays. Je pense qu'on a
besoin de sang neuf, là, au sein de la cellule décisionnelle du gouvernement
parce que, visiblement, ça ne suffit pas, ce qu'on met en place et surtout
pas... le déploiement des mesures, là, n'est pas suffisamment actif ou rapide.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous dites : élargir la cellule de crise, vous parlez de spécialistes du
criblage qui pourraient se joindre à la cellule? Expliquez-moi un peu...
M. Arseneau : Non, non. En
fait, ce que je veux dire, c'est qu'on a déploré depuis longtemps que la
cellule de crise du gouvernement fonctionnait en vase clos, on ne prenait pas
de notes, et on ne savait pas trop si les avis de la Santé publique étaient
écrits, s'il y avait vraiment des avis de santé publique. Et ce qu'on
s'aperçoit depuis quelque temps, c'est que les décisions du gouvernement ou ses
orientations sont basées, évidemment, sur des discussions qui se tiennent
derrière des portes closes, mais qui sont souvent contestées, ou nuancées, ou,
en fait, commentées par des experts de la société civile, des virologues, et
ainsi de suite, et qui mettent en contradiction le gouvernement, notamment pour
la question des variants.
Alors, moi, ce que je dis tout simplement,
c'est : Si le gouvernement n'est pas en mesure de prendre les bonnes
décisions au bon moment, peut-être qu'il doit élargir le cercle des experts qui
le conseillent, tout simplement. C'est une suggestion que je fais, parce que,
visiblement, les suggestions, on les entend par les médias, mais le
gouvernement les met en contradiction ou en confrontation avec leurs propres
analyses, et on ne va nulle part avec une attitude comme celle-là.
M.
Bérubé
:
Juste un ajout là-dessus. Compte tenu de la nouvelle situation avec les
variants, j'espère que quelqu'un au gouvernement du Québec a le numéro de la
Dre Joanne Liu. Il ne serait pas prématuré qu'elle puisse se joindre à la
cellule de crise, compte tenu de son expertise, qui n'est pas disponible à la
Santé publique actuellement, qui ne l'a jamais été, d'ailleurs. Alors, voici un
souhait : que la Dre Joanne Liu puisse s'ajouter à l'équipe. J'espère que
le Dr Arruda ne va pas s'y opposer.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous dites, à propos de votre tableau, là, sur Mme Blais, là...
M.
Bérubé
: Ah
non, il n'y a même pas de tableau, c'est une image seulement.
M. Bergeron (Patrice) :
...votre image, là, vous dites que madame... vous dites qu'un inspecteur serait
peut-être plus utile que Mme Blais. Est-ce que c'est encore nécessaire d'avoir
un ministre responsable des Aînés, ou est-ce qu'elle n'est pas à sa place, ou
est-ce qu'il ne devrait pas...
M.
Bérubé
:
Écoutez, Mme Blais est au pouvoir, a la responsabilité des aînés depuis les
années Charest, et ça se poursuit avec la CAQ, mais, à la fois pour le
gouvernement Charest libéral et à la fois pour le gouvernement actuel, dans les
deux cas, elle a fait des aveux que ce n'est pas elle qui prend les décisions.
Alors, pourquoi avoir une ministre responsable des aînés? Essentiellement pour
donner l'impression qu'on est présent. Puis elle le fait bien, là. 100 visites,
bravo! Mais c'est quoi, le résultat? Pas grand-chose. C'est des relations
publiques, comme tout le reste.
Mme Lévesque (Fanny) : Pour
les CHSLD, M. Bérubé, quand vous dites en février 2020, comment Mme Blais
aurait pu prévoir qu'on allait avoir des manquements pour l'équipement médical,
des déplacements de zones chaudes à froides? Tu sais, dans le fond, les
manquements mis en lumière par la CNESST relèvent beaucoup de la pandémie.
Comment elle aurait pu prévoir ça, donc, en février, à votre avis?
M.
Bérubé
:
Bien, la vétusté, le fait que ça soit sale, mal adapté, là, ça, c'est antérieur
à la pandémie. Je veux dire, quand il y a une tournée comme celle-là, j'imagine
qu'il y a du personnel du ministère qui suit, là, pas juste une attachée de
presse, là, qui... Tiens mes affaires, je prends la photo, là, mets ça sur
Instagram, là. J'ai vu ça. Donc, il y a de ça aussi.
Et une des seules recommandations très
concrètes qui provient de ça, qui est arrivée juste avant la pandémie, vous
vous en souviendrez, c'est des petits budgets pour le réaménagement interne
avec le comité des résidents. Moi, je me souviens d'un reportage, là, à Radio-Canada
où quelqu'un dit : Nous autres, on a décidé de mettre le mur mauve, c'est
le choix des résidents, puis là il va y avoir une plante là-bas. C'est plus que
ça.
M. Larin (Vincent) :
Concernant, là, la demande de... vous demandez, là, la vérification par la
SEPAQ des adresses. Vous ne faites pas confiance au monde qui vont louer un
chalet en région de faire leur épicerie, par exemple, chez eux, d'aller au
chalet, de ne pas en sortir puis de...
M.
Bérubé
: Mais
là, SEPAQ, c'est l'État, là.
M. Larin (Vincent) : Oui.
M.
Bérubé
: Mais
oui, SEPAQ, c'est l'État.
M. Larin (Vincent) : L'État
n'interdit pas la location de chalets, là.
M.
Bérubé
: Non,
mais il a une responsabilité. C'est le cas dans ma région. Si quelqu'un vient
de Montréal, par exemple — puis, encore une fois, on va voir la
décision, là, sur les contrôles routiers potentiels — ce n'est pas
recommandé. Puis il me semble qu'il y aurait un travail à faire de dire :
Bien, voulez-vous vraiment passer d'une région rouge à une région orange?
Puis on attend la décision de la Sécurité
publique. La semaine dernière, la ministre nous dit : On n'a pas assez
d'effectifs policiers, puis la Santé publique ne nous le recommande pas. Hier,
c'est complètement différent. On rit de nous, là. Sérieusement, il y a-tu quelqu'un
qui pense que c'est la Santé publique qui dirige cette pandémie-là? Le politique,
au gré de ses fantaisies puis de ses objectifs politiques, décide de s'adapter.
Là, il écoute la population. Ah! Le contrôle routier, ça a l'air à être
populaire, on va aller vers ça. Puis comme l'an dernier on a dit que tous les
maux de la pandémie originaient de la matrice qui était la semaine de relâche,
bien là ils ne sont pas pour aller se dédire. C'est un jeu dangereux.
M. Larin (Vincent) : Ma question,
c'est plus sur l'approche coercitive. Est-ce qu'il faut absolument interdire ça
ou on ne pourrait pas juste expliquer aux gens comment faire...
M.
Bérubé
: Ça
ne marche pas. Non, ça ne marche pas. Tu interdis ou tu permets. Le couvre-feu,
là… c'est interdit, c'est 20 heures ou 21 h 30 en région orange.
C'est interdit. Il n'y a pas de zone grise. Le premier ministre dit : Les
voyages interrégions, ce n'est pas interdit, mais ce n'est pas recommandé. Ce
n'est pas assez pour empêcher du monde de circuler, là, ça se fait, dans les
régions.
M. Larin (Vincent) : Ça, c'est
deux poids, deux mesures.
M.
Bérubé
: Bien
non, il fait juste être clair. Je veux dire, un petit peu d'autorité.
M. Carabin (François) : Je
veux revenir rapidement sur les variants, peut-être M. Bérubé ou M. Arseneau, à
Montréal. On vous a parlé de l'Abitibi, ce n'est pas la même situation. Donc,
40 cas potentiels déjà...
M.
Bérubé
: 44.
M. Carabin (François) : ...de
variants à Montréal. Est-ce qu'on n'est pas assis sur un baril de poudre?
M.
Bérubé
:
Bien, Joël, as-tu quelque chose à dire là-dessus? Joël veut dire quelque chose
là-dessus. Dis quelque chose, Joël.
M. Arseneau : Bien, je pense
que poser la question, c'est y répondre. On a vu... On a, en fait, dépisté des
cas en Abitibi, là où la densité de population est beaucoup moindre, on va
s'entendre, qu'à Montréal, là où le nombre de cas, dans l'absolu, est assez
minimal depuis le début de la pandémie, particulièrement l'automne dernier. Et
on l'a mentionné tout à l'heure, on n'a pas intervenu pendant un mois. En fait,
quand on a découvert que le variant était là, ces gens-là étaient déjà guéris.
Est-ce que la même situation va se
reproduire avec les 44 cas potentiels à Montréal? Moi, j'ai bien peur que non.
J'ai bien peur que, quand on va aller voir l'ampleur de la transmission du
nouveau variant à Montréal, bien, la courbe va déjà commencer... va avoir déjà
commencé à augmenter, puis le retour dans les hôpitaux et dans les soins
intensifs, et ainsi de suite, c'est ça qui nous pend au bout du nez, là.
M. Lacroix (Louis) :
Donc, vous craignez une troisième vague à venir par ces cas-là qu'on découvre de
plus en plus, là. Parce qu'aller jusqu'à la semaine passée il y en avait huit,
là, puis ça... Puis on disait, bon, il n'y en a pas, il n'y en a pas. Puis là,
finalement, on se rend compte qu'il y en a pas mal plus qu'on croyait. Donc,
vous, ça vous fait craindre une troisième vague?
M. Arseneau : Bien, en
fait, c'est les experts qui le disent. Et je pense qu'ils ont raison de
craindre une troisième vague sur le fait qu'on est en retard par rapport aux
autres juridictions pour constater que, le variant, il est déjà présent
davantage qu'on ne le voit déjà, tout simplement parce qu'on est en retard dans
le criblage et le séquençage.
Donc, les 44 cas potentiels, dans la réalité,
là, est-ce qu'on parle de plusieurs dizaines de plus, plusieurs centaines de
plus? Et est-ce que, dans une semaine ou dans deux semaines, bien, le
développement va être aussi exponentiel qu'il a pu l'être, par exemple, en
Grande-Bretagne? C'est ça, l'inquiétude qu'on a actuellement. Et c'est la
raison pour laquelle on constate et on déplore que le gouvernement soit aussi
lent à réagir par rapport à l'Ontario, par rapport à d'autres juridictions.
Voilà.
La Modératrice
: Questions
en anglais.
M. Lacroix (Louis) : ...n'est
pas là ce matin? Il est-u en train de faire de la surveillance pour
M. Legault?
M.
Bérubé
:
D'abord, il a de jeunes enfants, lui. Et c'est une journée famille. Mais
j'espère que vous questionnez aussi le fait qu'à chaque mercredi, depuis
septembre, le premier ministre n'est pas là. Je présume que vous avez posé la
question aussi. Alors, voilà pourquoi il n'est pas là.
M. Lacroix (Louis) :
Oui, mais le premier ministre, il est chef d'un gouvernement, là.
M.
Bérubé
:
Mais pourquoi il n'est pas à la période des questions?
M. Lacroix (Louis) :
O.K. Non, non, je comprends. Mais votre chef non plus n'est pas à la période de
questions. Est-ce qu'il devrait...
M.
Bérubé
:
Il prend une journée avec sa famille aujourd'hui. Il a de jeunes enfants. Et
puis voilà... famille.
Mme Côté (Claudie) : Ce
qui s'est passé hier, quand même, là...
M. Lacroix (Louis) : Ce
qui s'est passé hier, là, est-ce qu'il n'est pas allé un peu vite, là, puis il
n'a pas tourné les coins ronds un peu?
M.
Bérubé
:
Bien, écoutez, il s'est expliqué là-dessus. Je veux juste vous dire que, dans
le Journal de Québec de décembre 2019, dans les voeux de Noël, le
premier ministre a dit qu'il accueillait chez lui ses enfants qui n'habitent
pas avec lui. Donc, on n'était pas au courant que ça avait eu lieu dans la
dernière année, le déménagement. C'est tout. C'était ça, notre source. C'était
le Journal de Québec.
Journaliste
: C'était
2019...
M.
Bérubé
:
Oui, 2019. Donc, Noël 2019. Donc...
M. Carabin (François) : Ça
remonte à loin. C'était avant la pandémie.
M.
Bérubé
:
Bien, il y a eu une vie avant la pandémie, là. Donc, on n'était pas au courant
qu'il y avait eu ça. Alors, on s'est fié sur une source très crédible, les
paroles du premier ministre.
La Modératrice
:
Questions en anglais, s'il vous plaît.
Journaliste
: Yes. Mr. Arseneau.
M.
Bérubé
:
Extrait disponible sur demande.
M. Arseneau : Mr. Bérubé.
M.
Bérubé
:
Oui.
M. Arseneau : Mrs. Senay is calling me.
M.
Bérubé
:
Good.
Mme Senay
(Cathy) : Yes... with M. Arseneau, if you
don't mind.
M.
Bérubé
:
Sure.
Mme Senay
(Cathy) : The Dr. Roger who is at the
head of laboratory at the INSPQ said that we were a bit late with our strategy
to trace, to chase variants in Québec.
M. Arseneau :
We call that a euphemism. We're a bit late? We're very late.
Mme Senay
(Cathy) : Ain't that scary?
M. Arseneau : Well, it is worrisome, yes. I mean, I don't want to add on the fear
factor, but, I think, when experts say that we're a bit late, it means that
we're very late. And we compare with Ontario and we're going to
be at least three weeks later than they are. And when we see already that in Abitibi-Témiscamingue it took a month before
we discovered the new variant, so what will it be in a month, when we look back
on the situation in Montréal? Yes, we have reason to worry.
Mme Senay
(Cathy) : ...there are about 40 potential
cases in Montréal. The strategy in Québec is sequencing, that takes a lot of
time, we saw it in Abitibi, and then the PCR second... the second PCR test. But
these are not developed yet, they are not used, and the laboratories are not
using them across Québec. So, do you have... It's in the works, but it's not in
place.
M. Arseneau :
Exact.
Mme Senay
(Cathy) : How come they have been waiting for
so long?
M. Arseneau :
But that is the question. Why is Québec always two, three weeks, a month later
than other jurisdictions in taking action in different, you know, areas? Remember
the very start of the pandemic. You know, Dr. Arruda himself didn't seem
to worry much about it hitting Québec. And then, when we talked about the mask,
I mean, it was contraindicated to wear the mask for months. When we talked
about the rapid tests, we're still trying to see if it's possible to use them
in, you know, different experiments whereas other jurisdictions use them, you
know, by hundreds of thousands.
Mme Senay
(Cathy) : My last clarification is that the
crisis unit surrounding the Government, the Legault Government and Public
Health, should be larger, it should have, like, Dr. Joanne Liu, for
example, to raise red flags?
M. Arseneau :
But what we're questioning is the way it works, you know, and who is a member
of the crisis unit, and how tired they are, how disconnected they are to good
practices throughout, you know, the planet. And hearing all sorts of experts
express doubts on Québec different strategies, one is led to believe that maybe
they should open up their doors to more experts that could add new blood, new
oxygen. And they need, you know, a shock treatment to try and get their act
together as quickly as possible because we're on the brink of a third wave, and Québec doesn't seem to be taking notice of that and taking action, or else
it comes three weeks, a month later than they should.
Mme Senay
(Cathy) : ...the variants.
M. Arseneau : Yes. Through the variants, yes.
Mme Fletcher
(Raquel) : Was it a mistake for the Government to say last week: Oh! No
checkpoints, we trust Quebeckers,
and then, yesterday, Mme Guilbault came up and said: Oh! OK, well, we're reconsidering it? What kind
of message does that send?
M. Arseneau : Well, it was a mistake that is… I mean, when the Government says: We don't have the police
force to put in place roadblocks, and then, a week later, say: Well, It's not
an issue, we were thinking about roadblocks, they are themselves saying that
what they said the week before is no longer valid. So, is it a mistake? Well,
of course, they are changing their point of view so often that Quebeckers can no longer follow them. And it
is a mistake in terms of confidence that the Québec people can have in the Government, seeing that they don't know where they're headed, you know? They
go back and forth, and left and right, without really knowing and, you know,
without having strong or solid scientific, you know, proof or arguments to go
about their decisions. So, that's where… Yes, it's a mistake in not being
coherent, yes, definitely.
La Modératrice
: Une dernière question en anglais.
Mme Johnson
(Maya) : Yes. For you, Mr. Bérubé.
M.
Bérubé
: ...
Mme Johnson
(Maya) : The Family Minister will be speaking
soon after you're here, addressing the issue of daycares and how difficult it
is to create this new subsidized place. What do you think the Government can or should be doing differently
to manage this?
M.
Bérubé
: Well, it starts from a great intention for daycare projects all
around Québec. I do remember
that the Parti québécois
launched a bunch of those projects back in December 2013. Then, the Liberals came,
and they stopped almost everything. Then, CAQ was elected, and we know that, at
the beginning, they had… you know, not that delightful about CPE. Then, they
decided to bring back the old project.
The problem we have right
now… it's hard to build those daycare centers because there's too many papers, red
tapes, a lot of that stuff. So, if they need us to make sure that it goes
faster and easier, they can count on us. Because the daycare center, the CPE,
is a heritage, a great heritage from the Parti
québécois and Pauline Marois as well. So, we feel
that's the best way to invest in the childhood. And I'm glad that the Minister
speaks up about his problems, and now, we can help him to solve them.
Mme Gamache
(Valérie) : …un peu sur les CPE, cette reconnaissance du ministre
Lacombe que c'est une véritable tour de Babel. Qu'est-ce qui doit être fait à
partir de ce moment-ci?
M.
Bérubé
: Bon,
bien, d'abord, l'aveu, c'est la première étape du processus. Alors, est-ce
qu'il a identifié lui-même les problèmes? J'ai des cas très précis dans ma
circonscription, j'en ai trois, même quatre présentement. Donc, à partir du
moment où ils sont attribués, bien là il faut qu'il y ait une conformité des
bâtiments, il faut être en équation avec la liste d'attente. Ce n'est pas si
compliqué que ça. J'aimerais ça, qu'il précise davantage c'est quoi, les
enjeux. L'important, c'est de décaisser l'argent puis accorder les places.
Après ça, c'est souvent les comités locaux
qui ont des problèmes d'être conformes à toutes les demandes du ministère de la
Famille. Donc, moi, à partir du moment où il les autorise, c'est sa principale
tâche. Le reste, c'est entre ses fonctionnaires et les comités locaux. Et il
pourrait nous faire un tableau de bord des endroits où ça bloque puis où on
pourrait accélérer. Ça, c'est quelque chose pour lequel personne ne va être
contre, d'accélérer les projets de construction de CPE partout au Québec.
Mais j'aurais besoin... c'est un dossier
que je connais quand même assez bien... de savoir de quoi il parle précisément,
sur les exigences qu'on demande aux comités. Parce qu'ils sont assez souples,
hein? Ils s'organisent sur les bâtiments, sur le nombre de places, ça va plutôt
bien. Ça fait que je me demande à qui s'adresse le message. À ses
fonctionnaires, aux comités des CPE, au milieu?
Mme Gamache (Valérie) : Vous,
vous ne comprenez pas où ça bloque quand il dit : Je suis incapable de
faire avancer ça?
M.
Bérubé
:
Bien, je ne comprends pas le sens de son intervention, où il veut en venir avec
ça. Il s'adresse à qui? Sa détresse, il l'envoie vers qui? Est-ce qu'il
s'adresse à son gouvernement, s'adresse à son ministère, s'adresse au... essaie
de faire baisser les attentes de ceux qui attendent des CPE? C'est ça que j'aimerais
connaître comme information complémentaire de la part du ministre.
On va devoir y
aller.
La Modératrice
: Ça va
être tout, merci.
(Fin à 8 h 56)