(Huit heures quarante-six minutes)
M. Ouellet : Merci. Bon matin
à tous. Tout d'abord, à titre de député de la circonscription de René-Lévesque,
je tiens aujourd'hui, quand même, à déclarer la chose suivante : la situation
est extrêmement préoccupante dans ma circonscription. Pas plus tard qu'hier les
élus ont rencontré la Santé publique, le CISSS—Côte-Nord, la situation est
alarmante. Si rien ne change au courant de la semaine, on pourrait effectivement
vivre des resserrements en matière des mesures sanitaires. Je tiens à rappeler
que, depuis la dernière semaine, c'est 52 cas qui ont eu lieu, et on est présentement
à 63 cas actifs. Et lorsqu'on regarde la situation de la Côte-Nord, on est à 24
cas pour 100 000 de population. Ça, ça veut dire que c'est deux fois le
maximum envisageable, notamment pour les régions qui sont présentement en zone
rouge foncé.
Donc, ce matin, ici, à l'Assemblée
nationale, je veux juste prendre un petit 30 secondes pour inviter la
population de la Côte-Nord, mais surtout la population de la circonscription de
René-Lévesque de ne pas baisser la garde, de maintenir les mesures sanitaires
en place. Je vous rappelle que les rassemblements sont toujours illégaux, qu'on
ne peut pas se déplacer à moins de se déplacer sur le territoire pour des
services essentiels, et surtout, si jamais vous avez à vous faire dépister, on
vous met en quarantaine. S'il vous plaît, respectez la quarantaine. La
prochaine semaine qu'on va passer, elle est déterminante, si on ne veut pas
être resserré encore pour un prochain mois. J'invite la population de la
Côte-Nord et spécialement celle de la MRC Manicouagan de relever leur garde.
Deuxième sujet d'actualité ce matin,
j'aimerais revenir sur le cas de la lanceuse d'alerte qui a été congédiée pour
avoir dénoncé une situation au CHSLD Saint-Laurent, où les résidents étaient
maintenus dans des conditions de vie inacceptables. Depuis le printemps 2020,
que ce soit Mme McCann ou M. Dubé ont répété que la loi de l'omerta était
terminée. Or, c'est totalement faux, et on déplore cette situation-là ce matin,
aujourd'hui.
Je tiens à rappeler que le Parti québécois
a déposé une motion unanime qui a été adoptée pas plus tard que le
3 février dernier, et M. Legault avait répondu à cette motion, et je
le cite, qu'il partageait cet avis : «Je souhaite que les employés qui
vivent des situations qui ne sont pas acceptables les dénoncent.»
Alors, on voit ce qui est arrivé avec la
dame en question. Elle a dénoncé. Et je tiens à rappeler que cette dame-là
avait donné son nom sur le site Je contribue pour donner un coup de main, pour
vaincre cette pandémie, et, malheureusement, le couperet est tombé, et on l'a
congédiée. Donc, ça, ça nous rappelle que la loi sur les lanceurs d'alerte, une
jeune loi qui a été adoptée en 2017, demande d'être modernisée.
Et je tiens à rappeler que mon collègue M. Sylvain
Gaudreault a déposé un projet de loi n° 697 justement
pour réviser le projet de loi sur les lanceurs d'alerte afin de mettre fin à
l'omerta. Et, ce n'est pas très compliqué, on veut faciliter la divulgation aux
médias et on veut surtout protéger l'identité des lanceurs d'alerte et étendre
la portée aux RPA et aux RI, notamment. Et évidemment ce genre de situation qui
est déplorée dans les médias et qui a amené le congédiement de la dame nous
rappelle que la demande du Parti québécois de tenir une enquête publique
indépendante est toujours d'actualité.
En terminant, ce matin, bien, on commence
la période des crédits pour les deux prochaines semaines. C'est un exercice de
reddition de comptes pour lequel le Parti québécois va s'assurer d'obtenir
toute la transparence du gouvernement, notamment dans sa gestion pendant la
pandémie, et, pour nous, vous nous avez entendus pendant les attentes
prébudgétaires, juste avant le budget, ce qu'on voulait pour le Québec, c'était
un Québec plus juste, c'était un Québec plus vert et plus indépendant. Donc,
c'est sous cette loupe-là que les députés du Parti québécois vont regarder le
budget et vont questionner les ministres mais aussi certaines sociétés d'État
et groupes qui seront présents aujourd'hui.
Donc, évidemment, ce matin, on va
surveiller ce qui va se passer dans la commission avec les aînés et évidemment
on va se parler de solidarité sociale aussi. Comment se fait-il aujourd'hui
encore que les gens qui sont bénéficiaires d'assistance sociale sont encore les
laissés-pour-compte pendant cette pandémie? On aura l'opportunité d'avoir la
Caisse de dépôt. On a d'excellentes questions sur la Caisse de dépôt
aujourd'hui. Donc, je vous invite à suivre nos travaux. Même chose du côté du
DPCP et de la commission des droits de la personne et de la jeunesse.
Donc, un immense menu aujourd'hui ici pour
les travaux parlementaires, et le Parti québécois va s'assurer de poser les questions,
les questions des citoyens, pour lesquelles on mérite des réponses, des
réponses transparentes, des réponses pour un Québec plus juste, un Québec plus
vert et surtout un Québec plus indépendant. Sur ce, je serais prêt à prendre
vos questions. Et, si vous voulez que je commente l'arrivée de Cole Caufield
hier, ça va me faire plaisir.
La Modératrice
: Une
question, une sous-question, s'il vous plaît.
Journaliste
: Bien,
faites-vous plaisir.
M. Ouellet : Bien,
évidemment, on était contents de le voir sur la patinoire. C'est un jeune
fougueux, quatre tirs au but. Il est réputé pour avoir un bon tir au but. Donc,
je pense qu'hier M. Caufield a donné un peu l'étendue de son talent et de
quelle façon il pourrait contribuer à améliorer l'attaque du Canadien. Donc, je
souhaite bonne chance à M. Caufield et bonne chance pour le Canadien pour
qu'on se rende en séries.
Mme Prince (Véronique) :
J'aimerais savoir si vous faites partie de ceux aujourd'hui qui lancent un
avertissement au gouvernement de se garder de déconfiner trop rapidement, alors
qu'on risque d'avoir deux journées de suite avec moins de 1 000 cas
par jour, là? Vous avez parlé ce la Côte-Nord...
M. Ouellet : Oui, effectivement,
je pense que la Santé publique nous indique que la situation commence à être
sous contrôle, mais ce qu'il faut éviter de faire, c'est de jouer au yoyo. Donc,
moi, ce que je m'attends, c'est que la Santé publique nous donne un horizon.
Donc, si ça va bien, à quel moment on pourrait penser à déconfiner. Mais je
pense qu'il faut y aller de façon dégressive et surtout maintenir la confiance
et l'adhésion de la population auprès des mesures sanitaires. Donc, il ne faut
pas se dépêcher de se tromper, on a joué un peu au yoyo dernièrement, dans
certaines zones, moi-même, pour l'avoir vécu sur la Côte-Nord, donc ce que je
m'attends... puis les gens répondent quand même aux mesures. Je sais que ce
n'est pas facile, le couvre-feu à 20 heures, notamment du côté de
Montréal, on est dans le dernier droit. Donc, je m'attends à ce qu'on...
probablement qu'on maintienne certaines mesures puis qu'on donne au moins un
objectif pour dire : si on arrive à cette étape-là, on pourra penser
effectivement à un certain déconfinent... déconfinement, pardon, mais je
m'attends effectivement à de la prudence aujourd'hui.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous... Parce que vous dites que sur la Côte-Nord, en ce moment, dans votre
comté, entre autres, c'est plus difficile, est-ce que vous demandez à ce qu'on
resserre encore davantage chez vous, peut-être passer dans une zone rouge, vous
êtes en orange, si je m'abuse en ce moment?
M. Ouellet : Oui, bien, ce
que la Santé publique nous disait, c'est qu'on va passer une semaine critique,
ils ne l'excluent pas. Donc, pour moi, si...
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, est-ce que vous le demandez par mesure, par exemple, préventive?
M. Ouellet : Pour l'instant,
je vous dirais que les éclosions sont quand même circonscrites dans deux
secteurs, dont une école en question. Donc, ce que le CISSS nous dit, c'est
quand même sous contrôle. On n'a pas perdu le contrôle, il n'y a pas encore de
transmission communautaire comme on a pu voir ici du côté de Québec ou même du
côté de Chaudière-Appalaches. Donc, ce que la Santé publique, présentement, ils
regardent ça, je ne le demande pas nécessairement tout de suite, mais il faut
être préoccupé de la situation et si effectivement on l'a vu ailleurs, Québec
et Montréal ont tombé dans le rouge foncé et ça a donné des résultats. Si c'est
ça que la Santé publique pense qu'il faut faire pour permettre à la Côte-Nord
de baisser sa courbe, assurément, je ne serais pas contre.
M. Bergeron (Patrice) : Quand
vous dites que vous n'avez pas perdu le contrôle, c'est parce qu'il n'y a pas
encore de transmission communautaire, c'est donc qu'on est capables de retracer
l'origine exactement... bien, vous dites dans une école, mais on a trouvé le
patient zéro ou quoi, là?
M. Ouellet : Effectivement,
pour l'instant, on est capables de faire du retraçage et on sait à quel moment
ou de quelle façon la transmission a eu lieu. Est-ce que c'est quelqu'un qui a
quitté la région ou un travailleur qui est venu ici sur la région de la
Côte-Nord? Donc, on est capables quand même de circonscrire, mais de la minute,
comme la Santé publique nous dit, on n'est plus capables de trouver le patient
zéro, on est en transmission communautaire et sur la Côte-Nord, avec un système
de santé qui est quand même fragile par rapport aux autres, la situation est
extrêmement préoccupante. Donc, pour nous, la population quand même continue de
participer aux enquêtes, déclarent leurs déplacements, dans certains cas, mais
c'est sûr que la situation est alarmante et préoccupante pour moi.
M. Lacroix (Louis) : Juste
une question technique. Votre patron était censé être là, M. St-Pierre
Plamondon, dans la convocation puis il n'est pas là. Y a-tu une raison?
M. Ouellet : Non, il n'y a
pas de raison. Probablement qu'il va arriver plus tard ici à l'Assemblée
nationale, mais ce matin, c'est le leader parlementaire qui est là avec vous
pour répondre à toutes vos questions donc...
M. Lacroix (Louis) : ...des
fois, on ne sait jamais. Il y a pu avoir...
Une voix
: ...changer
de chef, non?
M. Ouellet : Non, non. Puis,
honnêtement, j'aime ça être avec vous, donc profitez-en, je suis là, seul.
Alors, allez-y.
M. Bergeron (Patrice) : Pour
ce qui est des lanceurs d'alerte, là, on sait qu'il y a toujours un problème
de... Il y a comme conflit de loyauté parce qu'il y a un devoir de loyauté des
fonctionnaires, est-ce que ça ne devrait pas être revu, reconfiguré? Parce que
c'est toujours ça qui fait qu'au nom de ce devoir de loyauté là, le
fonctionnaire ne peut pas nécessairement parler, ou s'il parle, il risque
d'être congédié à ce moment-là, ou licencié ou pénalisé, là.
M. Ouellet : Vous avez
raison, c'est pour ça que, dans notre projet de loi, on veut justement mettre
la Protectrice du citoyen au coeur même de la Loi sur la protection des
lanceurs d'alerte, parce que la personne a le choix, c'est soit la protection
du citoyen où, au sein de l'organisation, il y a quelqu'un qui a été identifié,
puis ça peut effectivement causer préjudice. Ce fameux devoir de loyauté, il
est aussi envers la population du Québec, il y a des gens qui se sont engagés
pour donner des soins à la population, certains même par humanité. La dame en
question a embarqué sur le site Je contribue. Elle est sortie de chez elle pour
dire : Je veux participer à l'effort de guerre. Et quel signal on envoie
aujourd'hui lorsque les gens sont témoins de situations abracadabrantes et que,
malheureusement, ils perdent leur poste?
Donc, ce devoir de loyauté, il est aussi
envers les patients et surtout envers les gens qu'on doit protéger et,
malheureusement, on a un exemple frappant aujourd'hui.
Journaliste
: …
M. Ouellet : Effectivement,
effectivement.
La Modératrice
: S'il
n'y a pas d'autre question en français, on va passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning.
M. Ouellet : Yes. Good morning.
Mme Senay (Cathy) : Can I ask you what are the main topics you really want the citizens
to have answers to your questions when you are talking about budget estimates?
Can you give us some examples because we must say, we must recognize that
budget estimates, starting… today because of COVID-19, people are not as aware
as much as in the past years?
M. Ouellet : It's a good question, and it's why «la période de crédits» is a
good time to ask some real good questions : Why CAQ decide to not give a
lot of money to the «groupes communautaires»? Why CAQ did not choose to give
more money to people «sur l'assistance sociale»? So, basically, people at home
just want some answers about the fact : Why you made that choice and why
you let some people on the side?
Mme Senay (Cathy) : The fact that in Québec City, Chaudière-Appalaches, Outaouais, you
have those temporary emergency measures since the beginning of April, we should
know today if they will be extended. At some point, people are getting
vaccinated, hoping for the best, but then you are still having those
extraordinary measures in place. What do you think the government should do?
M. Ouellet : Today, I hope the Government will give us a date, when the measures
are going to be released. It's O.K. now to maintain the
measures because they have some effects on the COVID-19 and on the cases. But I'm sure today people will be happy if the Government Legault just said, you know what? If things are going to be OK in maybe in five, six or 10 days,
look what's going to happen for you, for your regions. So, people need goals,
and I hope today, Mr. Legault, or Mr. Dubé, or Mr. Arruda will
give us some goals to maintain the adhesion of the «mesures sanitaires», but
I'm sure that the people are just waiting to a better sunny day.
Mme Senay (Cathy) : But the Ontario, the fact that the Army had to go back in Ontario. Do you think that the Government should remain prudent?
M. Ouellet : Yes, the Government
should remain prudent. And for the case in Ontario, we know
we have some… Quebec have a border with Ontario. So, the situation is extremely
«préoccupante», sorry.
Mme Senay (Cathy)T : It's worrisome.
M. Ouellet : Worrisome, OK. So,
they have to put some very attention on that situation. So, today, my message to Mr. Legault, Mr. Dubé and
Mr. Arruda is be patient, be preventive and give some goals to Quebeckers who the things that they make
decrease the cases of COVID-19
just because they do well but, of course, at the end they just want to know
when that kind of special measures is going to end.
M. Grillo (Matthew) : You seem to be quite concerned for your riding over the next week.
M. Ouellet : Yes.
M. Grillo (Matthew) : The way things… could you just reiterate that message or say it
again, please?
M. Ouellet : Yes. I'm very, very upset about the situation because, on the North Shore, we got al lot of cases. And it's been
15 months that the things are going pretty well on the North Shore. But,
Santé publique just said to me and the other mayors, and other deputies, things
maybe going to be worse if we don't do a thing like be careful about sanitary
measures. Be sure that people respect the obligation to do not have people at
home. So, it's a repeated message, but I'm really concerned about the situation because, if we're going down at
the COVID-19 cases, it's a good
thing. But, if we're going up, it's going to be worse for maybe a month. And
when other people are
going to have some… they're going
to have no more measures, example, «ici», in Québec City, the dark red will be
more red, or light red, but so, in the North Shore, it's going to be totally «à
l'inverse». So, when some people are going to have more time, and more things
to do, the people of my circumscription are going to wait one week, two weeks,
maybe one month, to, maybe, think to be «déconfinés».
M. Grillo (Matthew) : I'm just wondering, what would you like to see from the Government? I mean, it sounds as though more
transparency, but is it projections? Is it, you know, their predictions, the
Premier's predictions, or Dr. Arruda's predictions? What is it specifically
you'd like to see today?
M. Ouellet : I would like to see some hope with the facts. So, I think the
things we have to say to the population today : You're doing well. Give a
tap in the back. What's going to be the next days, what's going to happen in
the next week, I think the good thing is give it some goals, to the people,
related to the fact that, if we did that, that thing is going to happen. So,
today, I think Mr. Legault, and Mr. Arruda, and Mr. Dubé have to say to the population :
You know what? You are doing well, time is going to be better in some day, or
some weeks, keep it, doing the right things, and at the end, look what's going
to happen if you are doing the good things. «Merci beaucoup.»
La Modératrice
: Merci beaucoup! Bonne journée.
(Fin à 9 h 2)