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Point de presse de M. François Bonnardel, député de Shefford, et de M. Janvier Grondin, député de Beauce-Nord

Version finale

Le mercredi 29 février 2012, 11 h 16

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures seize minutes)

M. Bonnardel: Comme vous avez pu constater, la situation de nos aînés n'est pas du tout adaptée au choc démographique que le Québec va vivre dans les prochaines années. Pour vous donner une statistique, il va y avoir trois travailleurs pour un retraité en 2016, quand on était neuf travailleurs pour un retraité en 1970. Alors, la situation ne va pas aller en s'améliorant, et, dans ce contexte-là, avec tout ce que vous avez entendu dans les derniers jours, ce qu'on entend aussi depuis l'arrivée des libéraux en 2003, ce que la Protectrice du citoyen, ce que le Vérificateur général demandent, ce sont, oui, des inspections, qu'on dévoile aussi ces rapports, qu'on mette des inspecteurs. Vous avez vu, deux inspecteurs pour 468 CHSLD au Québec, ma foi, c'est complètement ridicule.
Je le disais tantôt, on fait plus d'inspections pour le steak et le fromage, le steak haché, que pour les soins à nos aînés. Alors, c'est complètement ridicule de voir une situation comme celle-là au Québec. La Protectrice du citoyen l'a maintes et maintes fois mentionné, que ce soit pour un bain par semaine, que ce soit pour le manger qui est donné rapidement, en 30 ou 45 minutes, pas de toilette dans les chambres, je pense que cette situation-là, dans une société moderne comme la nôtre, ce n'est pas digne du Québec d'offrir des soins de longue durée à des bâtisseurs, à nos parents, comme ceux-là.
Alors, dans ce contexte-là, vous comprendrez que de voir Mme Blais, ce matin, sur un «tweet», là, dire: «Oui, il faut de l'imputabilité, mais je le dis, encore une fois, comme mon chef l'a dit hier», avec un organigramme de la santé aussi énorme, dites-moi sérieusement, là, sérieusement où sont nos personnes âgées là-dedans, là? Où sont nos personnes âgées? Quand on regarde la lourdeur bureaucratique du système de santé et des services sociaux au Québec, dites-moi où est le patient, où sont les personnes âgées?
Alors, dans ce contexte-là, oui, rendre des gens imputables, quand on voit la situation comme on la voit au Québec, je pense que c'est donner une certaine forme de respect à nos bâtisseurs. Et, dans ce contexte-là, M. Jean Charest, au-delà des belles paroles, n'a encore une fois pas livré la marchandise.

M. Chouinard (Tommy): Que proposez-vous pour améliorer la qualité des soins? Que propose la CAQ?

M. Bonnardel: Veux-tu y aller, là?

M. Grondin: Je peux vous dire quelques mots, parce que, moi, je peux vous dire que je suis un peu comme un témoin vivant de toute cette révolution-là. Je me rappelle, quand j'ai commencé l'école, dans ma jeunesse, les écoles étaient trop petites, les écoles de rang. On allait dans des maisons privées pour aller à l'école. Là, il y a eu une révolution à un moment donné, bien, pas une révolution, mais il y a eu une transformation. C'est là qu'on a fait les... on a agrandi des écoles, on a construit des écoles, on a construit des polyvalentes. Alors, moi, je me dis: Tous les gens de mon âge, et un petit peu plus jeunes, et un petit peu plus vieux, on arrive là, là. Je pense que, l'ensemble, on va avoir quelque chose, une réflexion à faire. Il faut absolument faire la même chose qui s'est faite dans les années cinquante puis dire: Bien, il faut revoir le système pour faire la place à nos personnes âgées pour qu'elles soient bien encadrées.
Moi, je n'en reviens absolument quand on a des travaux en infrastructures dans nos municipalités, n'importe où, on met deux, trois inspecteurs de l'Environnement pour vérifier les couleuvres brunes puis les poissons dans les ruisseaux, puis on n'est même pas capables de s'occuper de nos personnes âgées. Mais c'est complètement... on est dépassés, là, par le...

M. Ouellet (Martin): Vous proposez quoi?

M. Grondin: Bien, on propose une réflexion puis pour dire il faut faire... D'après moi, il faut faire en sorte, là, qu'on revoie le système. Le système n'est pas adapté aux personnes âgées. Il faut revoir l'ensemble.

M. Ouellet (Martin): Oui. Mais une fois qu'on a fait ça, là...

M. Bonnardel: Regardez... bien, regardez, l'Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux, là, l'AQESSS a déposé un document Pour une véritable politique gouvernementale sur le vieillissement. Je pense qu'on se doit, comme mon collègue l'a dit, se pencher sur la situation démographique, le choc qu'on va vivre dans les prochaines années.
Maintenant, je pourrais vous dire très facilement, oui. Le gouvernement nous a dit: On va inspecter les résidences privées. Présentement, on ne le fait pas. On a deux inspecteurs pour les CHSLD. Ma foi, c'est indigne, indigne de dire à nos gens... Je vous le dis encore une fois, là, on fait plus d'inspections pour le fromage puis le steak haché au Québec que pour les soins aux aînés. Alors, en quelque part, qu'on mette en place des procédures qui vont être suivies et, ma foi, que quelqu'un soit imputable quand il y a une situation intolérable dans les CHSLD.
Alors, que ce soit pour des visites surprise d'appréciation, c'est comme normal, là, qu'on appelle le matin même à 8 heures, là, puis dire: On s'en vient, il est 9 h 30, on va être là. Pas 24 heures, la veille, quand tout le monde a le temps de passer la mop un peu partout puis de laver les toilettes. Ça, ce sont les visites surprises que nos résidents méritent d'avoir dans ce cas-là. Et je pense...

M. Chouinard (Tommy): Vous avez cité un rapport de l'AQESSS, la même AQESSS qui rejette l'idée de ces visites surprises là.

M. Bonnardel: Oui, mais... Non, mais ça, en quelque part, écoutez, je ne suis pas d'accord sur tout, sur l'AQESSS, là. Ici, on dit que «l'intégration et la participation sociale des personnes âgées notamment par l'aménagement de l'environnement urbain, l'organisation du transport», ça, c'est extrêmement large, comme mon collègue l'a dit. Mais là, si on est plus pointus sur la situation des CHSLD, ça prend du monde imputable, là. Puis, comme je vous l'ai mentionné avec l'organigramme de santé tantôt, là, il n'y a personne d'imputable. Vous avez une ministre qui dit aujourd'hui: Ah! Bien là j'ai lancé ça dans la cour des agences. Nous, les agences, on va les mettre de côté. On va avoir des services directement aux patients, directement à nos personnes âgées, et là il n'y a personne au gouvernement qui se dit: Bien, finalement, ça fait 11 ans, 10 ans qu'on est là, puis la situation n'a pas changé.
Alors, ce long processus auquel on se doit de s'attaquer, comme mon collègue Janvier l'a dit, ça peut être la politique gouvernementale sur le vieillissement, je pense qu'on peut s'y pencher avec ce que l'AQESSS nous a préparé. Mais, ma foi, je vous le dis, le choc démographique, trois travailleurs pour un retraité en 2016, on était neuf pour un 40 ans plus tôt. Ça ne sera pas évident demain matin.

M. Ouellet (Martin): Mais on n'a pas besoin d'une politique sur le vieillissement pour assurer qu'il y ait des toilettes dans des centres de personnes âgées. Hier, votre chef disait qu'il faut qu'il y ait des têtes qui roulent puis que les responsables soient mis dehors. Il y a un principe en démocratie qui s'appelle la responsabilité ministérielle. Est-ce que vous pensez que la ministre devrait démissionner?

M. Bonnardel: Écoutez, ça serait facile de vous dire, encore une fois, que la ministre doit démissionner dans ce contexte-là. Mais, au-delà de ça, il y a du monde en dessous, puis la ministre, là, mettre son poing sur la table, là, puis dire: La situation a assez duré. Comment ça se fait qu'on a promis, nous, aux personnes âgées, aux familles de dire: On va aller inspecter les résidences, on va avoir des inspecteurs pour les 468 CHSLD, que ça ne soit pas fait.
Moi, je pense que je mériterais une tape sur les épaules de la part de mon premier ministre au Conseil des ministres, dire: Qu'est-ce qui s'est passé? Vous n'avez pas de leadership, vous n'avez pas livré la marchandise. Puis qui va payer au bout, là? Bien, c'est nos personnes âgées. C'est une bureaucratie sans cesse grandissante, c'est du monde qui ne sont imputables de rien, qui ne sont responsables de rien, puis les gens, les Québécois veulent du monde responsable.

M. Ouellet (Martin): Au premier chef, celle qui est responsable de tout ça, c'est la ministre. Est-ce que Charest devrait la sanctionner?

M. Bonnardel: Bien, j'ose croire. J'ose croire qu'au Conseil des ministres, là... parce que tous ces ministres-là, hommes et femmes, ont des parents, ont des parents. Moi, j'en ai une maman, là, qui est dans un CHSLD puis je le vis, cette situation-là. Puis en quelque part ce n'est pas vrai qu'on peut accepter une situation aussi ridicule de voir qu'il n'y a pas de ménage de fait, que ma mère a un bain par semaine, qu'on passe le dîner en 30, 45 minutes, qu'il n'y ait pas de toilettes dans les chambres, ce n'est pas normal en cette situation-là.
Oui, la ministre a une responsabilité ministérielle. Elle se doit de mettre son poing sur la table puis dire: Là, c'est assez, il faut des soins qui vont être respectueux et adéquats pour nos personnes âgées. Mais là, ma foi, encore une fois, il n'y a personne d'imputable. Vous avez le premier ministre, vous avez vu la ministre qui dit: Bien, on va lancer ça en bas, on va lancer ça. Sûrement quelqu'un en quelque part dans l'organigramme, il y en a peut-être un, là, qui va se dire: Ah! C'est toi qui es le responsable.

M. Grondin: Il y a des choses quand même... Je pense qu'il y a des choses quand même qu'on pourrait faire rapidement puis qui ne régleraient pas tous les cas, mais en régleraient plusieurs. Si vous êtes... Moi, je me suis occupé de mon père, de ma mère, je me suis occupé de mes beaux-parents, mais c'est... aujourd'hui, on vit comme députés, beaucoup de gens qui viennent nous voir puis disent: Quand on est les premiers répondants, quand on est... quand on s'occupe de nos parents ou même, aujourd'hui, c'est nos conjoints, nos conjointes, est-ce qu'on peut avoir de l'aide en quelque part? Moi, je pense que, pour garder nos personnes âgées le plus longtemps à domicile, le support n'est pas tellement fort.
Vous allez prendre une personne, vous allez aller la porter au CHSLD, le système s'en occupe. Mais si vous décidez, vous, de vous en occuper, de la transporter pour ses examens et tout ça, c'est vos poches. Alors, si on avait une aide, si les premiers répondants avaient eu plus d'aide de la société, il y a peut-être plusieurs personnes âgées qui resteraient dans leur milieu, qui resteraient dans leurs familles. Mais, il faut quand même leur donner des moyens.

M. Plouffe (Robert): Le gouvernement dit qu'il y a une politique, là, de rester à la maison qui s'en vient, là, avec un plan d'action. Ça a été annoncé dans le discours du...

M. Bonnardel: Ça a été annoncé aussi qu'il y aurait des inspecteurs, là, mais il n'y en a pas.

M. Chouinard (Tommy): Abolir les agences, combien vous allez réaliser d'économie avec ça, en abolissant les agences?

M. Bonnardel: Dans les documents du système de santé, là, puis le budget 2010-2011, là, on parle de, à échéance, je pense, pour l'année passée, là, on parle d'à peu près 103 millions de budget.

M. Boivin (Simon): Combien de gens vont perdre leur emploi?

M. Bonnardel: Je n'ai pas le prix. Je n'ai pas le prix... Je n'ai pas le nombre exactement, là...

M. Boivin (Simon): Mais la plupart des gens qui sont dans les agences présentement ne travailleraient...

M. Bonnardel: Mais je pense que c'est à peu près 2 500, si je ne me trompe pas, sinon plus, là. Mais, là, je n'ai pas le chiffre exact.

M. Chouinard (Tommy): Qu'est-ce qu'on fait avec ces gens-là?

M. Bonnardel: Évidemment, ils vont perdre leur emploi.

M. Chouinard (Tommy): Ils vont perdre leur emploi.

M. Bonnardel: Exactement ce que M. Legault...

M. Chouinard (Tommy): Maintenant, est-ce que les 103 millions, vous dites, 100 quelques millions pour les agences, vous dites, ça, intégralement, ça va être pour financer les services directs aux aînés?

M. Bonnardel: Non, pas du tout, pas du tout, pas du tout. Non, non. Ça, ça allait dans la partie où on va mieux rémunérer les omnipraticiens, là.

M. Chouinard (Tommy): O.K., bien il n'y a rien de plus pour les aînés avec ça, là. Parce que vous avez dit tantôt...

M. Bonnardel: Je ne m'en viens pas vous annoncer... parce qu'il y a du financement additionnel, là, ce n'est pas ça que je dis. Je dis qu'à la base, là, ce qui se passe présentement, d'entrée de jeu, la situation, des inspecteurs dans le système, il n'y en a pas, la situation se dégrade.
Vous avez vu des reportages - et ce n'était pas le premier - on en a parlé avec Mario Dumont déjà en 2007, même en 2003. Ma foi, dans le vieillissement de la population, le choc démographique nous amène... je vous le répète, là, le chiffre est incroyable: trois travailleurs pour un retraité en 2016, on était neuf pour un en 1970. Alors, l'impact va être énorme. Et, comme mon collègue Janvier l'a dit, on se doit de se pencher... minimalement, on connaît les problématiques que nos personnes, nos parents vivent. Alors, il y a du monde qui doivent être imputables, responsables d'une situation où, ma foi, comment ça se fait qu'on donne un bain par semaine à ma mère. Comment ça se fait qu'on se dépêche pour donner le dîner entre 30, 45 minutes, qu'on les laisse tout seuls dans leur chambre pendant trois, quatre heures? Ma foi, c'est nos bâtisseurs.

M. Plouffe (Robert): Oui, mais peut-être que c'est parce qu'il n'y a pas assez d'argent pour engager du personnel?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, il y a un gouvernement...

M. Plouffe (Robert): Non, non. Mais la question est bonne, là, de mon collègue. Vous dites: Nous autres, on coupe, on fait 103 millions, mais on ne met pas une cenne dans les... pour le soutien aux personnes âgées.

M. Bonnardel: Bien, vous savez, moi, je vous ramènerais ça...

M. Plouffe (Robert): Soyez conséquents avec vos...

M. Bonnardel: Non, mais je vous ramènerais sur la réalisation du travail, sur la responsabilité. Je pense que si, en quelque part... Je ne dis pas que c'est partout pareil, là. Il y en a, des belles... il y en a des endroits au Québec où ça va bien, ça, je le sais. Mais, majoritairement, on voit dans le rapport de la Protectrice du citoyen, dans le rapport du Vérificateur général, avec ce qu'on entend à gauche et à droite, moi, je le vois aussi, là, il y a des situations malheureuses. Ça ne peut pas durer.
Et si à la base on se doit de mieux organiser le travail, de revoir nos façons de faire, je ne dis pas, demain matin, tout doit changer, puis la hache doit être mise partout, mais je pense qu'il faut s'asseoir avec les syndicats, il faut s'asseoir avec les gens qui prennent soin de nos aînés, il faut que la ministre puisse s'asseoir aussi avec les responsables, directement, des CHSLD, puis dire: La situation ne fonctionne pas...

M. Plouffe (Robert): ...

M. Bonnardel: Moi, le palier, là, des agences, là, il doit disparaître, là. Ça, ce bout-là, on l'enlève, là, puis on s'en va voir directement...

M. Plouffe (Robert): Vous l'enlevez, mais vous ne mettez pas d'argent dans le soin aux aînés.

M. Bonnardel: Bien, attendez, là, on n'est pas en campagne électorale, M. Plouffe, là, je ne vais pas vous annoncer...

M. Nadeau (Rémi): Mais vous mettriez combien d'inspecteurs...

M. Bonnardel: Il n'y aura pas de...

M. Nadeau (Rémi): ...parce que vous... non, mais vous dites qu'il n'y a pas suffisamment d'inspecteurs. Ça en prend combien, puis...

M. Bonnardel: Bien, écoutez, c'est-u 20, 25? Je pense que la ministre en souhaitait 23, 25, si je ne me trompe pas.

M. Nadeau (Rémi): Ça, c'était pour les résidences privées?

M. Bonnardel: Les résidences privées. Maintenant, 468 établissements, c'est-u normal qu'il y en ait seulement deux puis qu'on les visite aux trois ans ou aux cinq ans? Je vous le dis, je vous le répète, il y a plus d'inspecteurs du MAPAQ dans les restaurants qui vérifient le fromage puis le steak haché que nos personnes âgées. Ce n'est pas normal, là.

M. Boivin (Simon): Pourquoi que vous arrivez ici avec le rapport financier du DGE? Est-ce qu'il y a des liens à faire avec...

M. Grondin: Ah! C'est parce qu'il y a... non, mais il y a... Tantôt, il y a eu quelques remarques dans l'Assemblée nationale, puis j'ai dit: Si jamais il y a une question, bien, on va s'emmener une bible, là, pour répondre, mais...

M. Bonnardel: C'est tout. C'est une précaution.

M. Grondin: ...ce n'est pas plus long que ça, parce qu'on nous a reliés avec le...

M. Bonnardel: Avec l'organigramme sur la liste des...

M. Grondin: ...avec l'organigramme, en disant que c'étaient les finances...

M. Robitaille (Antoine): Quelle était votre réponse? On va poser la question.

M. Grondin: Sur l'organigramme, ils ont demandé si c'étaient les donateurs de la coalition. Mais, si... peut-être qu'ils sont sur l'organigramme, alors on vous a emmené la bible des donateurs libéraux et péquistes.

M. Bonnardel: Je vous amènerais sur un centimètre ou deux d'épais, là, de donateurs libéraux, là. Mais on n'a pas rien fait d'illégal, là. Le processus, là, de ramasser des sous pour aller à la guerre est le même au Parti québécois, à Québec solidaire, au Parti libéral et chez nous.

M. Plouffe (Robert): Non, non. On a tous compris que vous étiez comme les autres. Ça, c'est sûr.

M. Bonnardel: Bien, M. Plouffe...

M. Plouffe (Robert): Comme les autres. Vous ne pouvez pas être différents des autres.

M. Bonnardel: M. Plouffe, on ne s'en va pas à la guerre avec de l'amour puis de l'eau fraîche, là. On ramasse de l'argent.

M. Plouffe (Robert): Ça peut peut-être marcher.

M. Bonnardel: Bien, non, de l'amour puis de l'eau fraîche, c'est «tough» en tabarouette de se payer un autobus avec de l'amour, hein? Alors, en quelque part, ça prend des sous, puis la situation, comme elle est là, c'est avec des 100 $, des 500 $, des 1 000 $ qu'on va y aller, à la guerre.

Mme Plante (Caroline): Mr. Bonnardel, the Liberals say that it's because they have a good plan that people feel more and more comfortable denouncing situations in long term care facilities. So, would you say that their action plan is effective?

M. Bonnardel: Of course, not. The situation is bad, concerning our parents in CHSLD, and the situation like we look in the newspaper, less inspections in CHSLD and more bureaucracy, and the situation with our parents in these... and this care doesn't... it's not O.K., we have to have a plan, a big plan because the situation, the «choc démographique» in the next year will be very difficult. We have three workers for one person that will be retired in 2016 and we had nine for one in 1970. So, the situation, the «choc démographique» will be very difficult for our health care system.

Mme Plante (Caroline): How many more inspectors do you think we need?

M. Bonnardel: More. We have two for 468 CHSLD and we need 10, 15, 20 more. We have to inspect the CHSLD once a year, at least. And now, we have two inspectors for all these CHSLD, and they are going in each of them once for two years, three years, four years, I don't know, but it's not acceptable, that situation.

Mme Plante (Caroline): Just one more. Did you say that your own mother has been badly treated?

M. Bonnardel: No, no. Of course, not. But she's in that situation, it seems that every week that I go and see my mother. So, I don't say that each CHSLD have problems, but, like you read in the newspaper, some situations are very difficult, and we have to have leadership on that, and maybe some administrators have to lost their job if they don't do the work and give quality things to our parents.

M. Duboyce (Tim): When this issue has come up in the past, the Liberals made a bunch of big announcements promising that they would, you know, take action and fix this problem. So, how embarrassing is it for them to have this situation simply repeating itself?

M. Bonnardel: They have no leadership in that kind of problem with our parents in CHSLD. They failed in that situation, like the Protectrice du citoyen said, like the Vérificateur general, Mr. Lachance said, I think, twice in his report. So, right now, like we read, there is only two inspectors concerning 468 CHSLD and all over Québec. We need more, we need more expansion, we need more imputability concerning these administrators and CHSLD. And, if they don't do the work, they have to lose their job. That's it.

M. Ouellet (Martin): Juste pour terminer. Juste pour terminer, une dernière affaire. Les agences de santé, vous allez les éliminer. Vous dites qu'il va y avoir 2 000 personnes qui vont être mises à la porte.

M. Bonnardel: Je n'ai pas le chiffre exactement, je n'ai pas...

M. Ouellet (Martin): Non, mais vous avez dit ça, là. Vous avez dit: Ils vont perdre leur emploi. Vous allez faire comment?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, c'est M. Legault qui l'a annoncé déjà, que ces gens-là, quand on va abolir les agences, s'il y en a qui veulent se replacer ailleurs, ils vont se replacer, c'est tout.

M. Ouellet (Martin): Mais c'est des fonctionnaires?

M. Bonnardel: Ah! Bien, écoutez, quand on sera rendu là on pourra l'évaluer. Mais, oui, abolir les agences de la santé, ce n'est pas nouveau. On le mentionnait, nous, quand on était dans une formation politique. M. Legault l'a maintes fois dit, il l'a même dit en public. Les gens vont...

M. Ouellet (Martin): Vous allez abolir la sécurité d'emploi?

M. Bonnardel: On n'a pas dit qu'on abolirait la sécurité d'emploi, ce n'est pas dans rouvrir la convention collective. Ce sont...

M. Nadeau (Rémi): Mais avant de proposer d'abolir les agences de santé régionales, est-ce que vous avez vérifié si c'était possible de le faire, pour ne pas vous retrouver avec des milliers d'employés à rien faire non plus?

M. Bonnardel: Bien, écoutez, il y a certainement des gens dans les agences de la santé qui voudront peut-être participer au système, donc des ex-médecins qui sont peut-être proches de la retraite, qui vont vouloir retourner à la pratique. Il y a peut-être des super-infirmières qui vont être découvertes aussi dans ce cas-là, qui vont retourner en formation, mais les agences ne servent à rien présentement. Alors, encore une fois, comme on l'a dit autant du côté de l'éducation que du côté de la santé, ce seront des ressources et de l'argent qui va aller directement à qui? Aux CSSS, aux patients, puis encore une fois ce sera...

M. Ouellet (Martin): Mais les employés, vous allez devoir les garder, les employés.

M. Nadeau (Rémi): C'est ça.

M. Ouellet (Martin): S'ils ne sont pas là, ils vont être ailleurs.

M. Nadeau (Rémi): Si vous ne pouvez pas les mettre dehors, vous n'aurez pas d'économie.

M. Ouellet (Martin): Les coûts de main-d'oeuvre, là, vous allez...

M. Bonnardel: Mais je ne parle pas d'économie. Je vous dis: À quelque part, les agences, là, ce palier qui existe dans l'organigramme de la santé, on n'en a pas besoin. On n'en a pas besoin. Alors, on va prendre directement les sous qu'on va économiser, et quand on vous...

M. Nadeau (Rémi): Mais vous allez économiser où?

M. Bonnardel: Non, non, mais c'est parce que les agences de la santé, quand vous allez revoir le plan qui a été déposé par M. Legault, cet argent-là va servir aussi pour les omnipraticiens. C'est ça que ça...

M. Ouellet (Martin): Non, mais attendez, il va y avoir 2 000 personnes que vous allez mettre à pied, des gens qui disposent d'une sécurité... qui bénéficient, qui profitent d'une sécurité d'emploi. Vous allez faire quoi? Vous allez les replacer ailleurs. Il y a des coûts de main-d'oeuvre.

M. Bonnardel: Bien, ça, écoutez, quand on sera rendus à vous dire...

M. Robitaille (Antoine): Le coût des poursuites judiciaires après, là, des gens qui vont se plaindre devant les tribunaux.

M. Chouinard (Tommy): L'indice... la sécurité d'emploi, la remettez-vous en question?

M. Bonnardel: On n'est pas... Non, pas du tout.

M. Chouinard (Tommy): Non? O.K. Alors, la plupart de ces gens-là vont quand même...

M. Bonnardel: Quand on parle de rouvrir les conventions, que ce soit pour les enseignants ou que ce soit pour les médecins omnipraticiens, on va prendre, oui, l'argent des agences pour que nos omnis soient mieux rémunérés, et en échange de quoi, bien, qu'il y ait un nombre plus grandissant de patients sur leur liste. Puis il y a une statistique importante, puis je l'ai maintes fois dit, c'est que les moins de 35 ans ont 940 patients en moyenne, et les plus de 35 en ont 1 400. Alors, on l'a maintes et maintes fois dit avec M. Legault : Il y a 7 900, 8 000 ou 8 100 omnipraticiens au Québec avec 8 millions de Québécois. Si tout le monde en a 1 000, bien, oui, on pourra peut-être répartir pour les plus jeunes le temps à l'urgence, le temps avec les patients en groupe de médecine familiale.

M. Ouellet (Martin): Mais ça ne marche pas votre affaire, M. Bonnardel.

M. Chouinard (Tommy): Le 100 millions dont vous avez parlé tantôt, dans le budget, là, des agences, ça, ça comprend, j'imagine... tu sais, généralement, on dit toujours que c'est moins 60 % le salaire sur le lot, là. Donc, ça comprend tout le budget des agences, ça?

M. Bonnardel: Bien, c'est que...

M. Chouinard (Tommy): Incluant les salaires?

M. Bonnardel: Oui. Si vous allez voir le budget, je peux vous le montrer. Vers un système de santé plus performant, on évalue à peu près, là, aujourd'hui, à 105 millions de dollars, si je ne me trompe pas, le coût des agences.

M. Ouellet (Martin): En incluant les salaires?

M. Bonnardel: Oui, bien oui.

M. Ouellet (Martin): Puis en prenant pour acquis que les coûts de main-d'oeuvre, c'est probablement... c'est plus le 60 % des agences. Donc, vous ne ferez pas grand chose avec ça, là.

M. Grondin: Bien, il faut penser que...

M. Bonnardel: Bien, écoutez, là, à la base, le principe premier qu'on a depuis tellement longtemps, c'est qu'il y a une bureaucratie trop grandissante, autant du côté de l'éducation que du côté de la santé. Alors, à quelque part, on prend l'argent qui va être perçu dans les agences puis on va les amener directement pour nos omnis, pour nos médecins de famille, pour que tous les Québécois aient un médecin de famille.

M. Grondin: Et pour la perte d'emploi, là, il faut que vous pensiez combien il y en a qui sont rendus à l'âge de la retraite, là. On se fie toujours qu'il y a 25 %, 30 % des fonctionnaires qui arrivent à l'âge de la retraite. Alors, c'est comme le temps de faire ça. Ça ne pénalisera pas beaucoup les gens. Il n'y aura pas de pertes d'emploi, il va y avoir du reclassement dans le système par les gens qui vont prendre leur retraite.

M. Ouellet (Martin): Il va-tu en avoir, il n'en aura pas? C'est parce que, là, vous ne vous entendez pas tous les deux, là.

M. Bonnardel: Non.

M. Grondin: Il peut y en avoir, des pertes d'emplois, mais disons que le système va faire en sorte, avec les retraites...

M. Bonnardel: L'attrition ou...

M. Grondin: ...l'attrition, qu'il n'y en aura pas beaucoup, là.

Le Modérateur: Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 36)

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