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Point de presse de M. Amir Khadir, député de Mercier

Version finale

Le jeudi 5 avril 2012, 11 h 34

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures trente-trois minutes)

M. Khadir: Bonjour, tout le monde. Nous avons entendu ce matin les propos de la ministre de l'Éducation et du ministre des Finances. Nous comprenons que les deux ministres tentent de remettre en jeu une proposition qui a déjà été faite il y a plusieurs années par le gouvernement libéral aux étudiants et que le mouvement étudiant a déjà rejetée, c'est-à-dire, ce que le ministre dépeint aujourd'hui: «C'est une amélioration du régime de prêts et bourses» n'est en fait rien d'autre qu'une proposition pour endetter davantage les étudiants. Parce que les étudiants nous disent aujourd'hui et depuis le début de la grève, et on peut même retourner en 1995, le message des étudiants, c'est qu'il ne faut pas endetter davantage les familles de classe moyenne, hein? Le gros du contingent des étudiants du Québec dans nos universités, c'est la classe moyenne. Ils sont déjà pris au cou par des dettes de toutes sortes. Non seulement il y a les dettes de l'État, il y a la dette de nos ménages qui croît d'année en année. Et là le gouvernement, avec sa proposition, veut endetter encore davantage.
Mme Beauchamp, à l'entendre, c'est comme si ce qu'elle proposait, c'était des chocolats de Pâques. Une dette, ce n'est pas un chocolat, ce n'est pas des bonbons. Ce que veulent les étudiants... Si je comprends bien, Mme la ministre a présenté tout à l'heure une motion qui voulait voir l'Assemblée nationale encourager les étudiants à retourner aux études. Soit, en fait, les étudiants ne demandent pas mieux que ça, mais ce qu'ils veulent, c'est qu'ils ne soient pas endettés davantage. Les étudiants disent qu'ils n'ont rien d'autre de mieux à faire que d'étudier. Ils veulent se consacrer aux études et ne pas être obligés de travailler pour diminuer leur endettement, comme les force à le faire maintenant le gouvernement.
Mme Beauchamp prétend qu'il n'y a pas d'autre solution. Elle veut faire croire, depuis le début de cette crise, que le gouvernement québécois n'a pas d'autre choix. Pourtant, ça, ça coûte cher, c'est de la bureaucratie. Pourtant, ceux qui vont faire des profits avec ça, c'est-à-dire avec la dette des étudiants et de la classe moyenne, c'est les banques, c'est les institutions financières. Or, ce même gouvernement a aboli la taxe sur le capital des institutions financières, c'est des centaines de millions de dollars. En fait, nous, on a calculé que, juste en rétablissant la taxe sur le capital des entreprises financières, ceux qui bénéficient des prêts et bourses, ce que le gouvernement rembourse à la place des étudiants pendant des années, c'est 550 millions de dollars. Pourquoi le gouvernement veut endetter les ménages de classe moyenne, le peuple québécois, plutôt que demander aux banques et aux institutions financières de faire leur juste part?
Donc, pour illustrer comment, en fait, solutionner la crise, pour sortir de la crise, montrer que le gouvernement a une marge de manoeuvre et les appeler à intelligemment s'asseoir à table avec le mouvement étudiant, nous allons présenter un plan de sortie de crise la semaine prochaine.

Journaliste: ...pouvez-vous élaborer?

M. Khadir: Bien, c'est parce qu'il faut chiffrer, hein? Le gouvernement n'a même pas chiffré ses propositions. Nous, on va être plus rigoureux. On va chiffrer comment, à moindre coût, le gouvernement peut s'asseoir avec des étudiants, pour le moment geler les frais de scolarité, et même montrer quelle marge de manoeuvre a le gouvernement jusqu'à la gratuité.

M. Séguin (Rhéal): Qu'est-ce que vous pensez qui va aider si les étudiants disent non à cette proposition du gouvernement pour la suite des choses?

M. Khadir: Les étudiants vont légitimement choisir la manière dont ils vont mener ce combat. Nous, à Québec solidaire, on est persuadés que le Québec est tout à fait capable d'assurer une éducation gratuite, y compris à l'université, qu'il faut effectivement que tout le monde fasse leur juste part. Et justement, à cet égard-là, on va montrer, la semaine prochaine, comment, si on met à contribution tout le monde de manière juste, ça pourrait permettre d'offrir une éducation gratuite à l'université sans pénaliser encore la classe moyenne, sans alourdir le fardeau de dettes que supporte maintenant la classe moyenne du Québec.

M. Caron (Régys): Mais qui devrait payer pour ça, M. Khadir? Si vous dites que la gratuité va se payer par quelqu'un, là, qui entrevoyez-vous...

M. Khadir: Ceux qui ont bénéficié des largesses de ce gouvernement, qui ont vu leurs taxes et leurs impôts diminuer de manière injustifiée, notamment, par exemple, les entreprises financières. Je vous signale que, chaque année, le service d'aide aux étudiants coûte au gouvernement québécois plusieurs centaines de millions de dollars. Pourquoi? Parce qu'on paye qui? On paie des banques pour les intérêts. Et ce gouvernement a aboli la taxe sur le capital de ces banques-là, ce qui nous coûte, ce qui coûte aux contribuables québécois, aux classes moyennes que le gouvernement va endetter, coûte 550 millions par année. Alors, je vous pose la question: Qui doit payer? Pourquoi il faut que ce soit toujours la classe moyenne qui s'endette? Pourquoi est-ce qu'on ne met pas à contribution tout le monde de manière juste, que tout le monde fasse sa juste part?

M. Journet (Paul): Qu'est-ce que vous pensez de l'idée de - vite, vite, là - du PQ de faire un forum? Est-ce que c'est une bonne solution pour débattre de tout ça puis arriver avec une bonne solution ou, au contraire, est-ce que c'est un prétexte pour pouvoir faire une autre hausse?

M. Khadir: Discuter, c'est toujours une bonne chose, sauf que la confusion entretenue par le PQ sert le gouvernement actuellement. Vous avez vu, toute la semaine, le gouvernement se retranche derrière la confusion entretenue par le PQ sur sa position quant aux frais de scolarité pour alimenter l'idée qu'il n'y a vraiment aucune autre solution. Dans le fond, s'il y avait eu une solution, le PQ en présenterait.
Mais, moi, j'invite le PQ à refaire ses devoirs. J'invite le PQ à dire clairement qu'il est hors de question pour eux de hausser les frais de scolarité et qu'ils vont, oui, ouvrir un forum pour voir comment, en appelant tout le monde à faire sa juste part, notamment les grandes banques, les grandes institutions financières. Et, si le PQ avait un peu de flair politique, il comprendrait que ceux qui profitent actuellement de ça, c'est les banques, c'est les multinationales, c'est les financières, c'est des compagnies qu'on pourrait, de manière très justifiée, dans le contexte actuel où on veut arriver à balancer le budget de l'État, mettre à contribution et éviter d'enfoncer davantage l'endettement des familles québécoises.

M. Caron (Régys): Vous n'avez pas l'impression, M. Khadir, que Mme Beauchamp essaie de diviser le mouvement étudiant présentement en s'adressant à ceux qui n'ont pas... sont pour un gel mais demandent une meilleure accessibilité aux études? Alors, elle demande la reprise de votes secrets dans les universités pour que ces gens-là fassent basculer le vote.

M. Khadir: Heureusement, le mouvement étudiant est très mûr et très... se comporte d'une manière très, très intelligente à l'heure actuelle. Moi, je ne vois pas cette division. L'essentiel du mouvement étudiant est regroupé alentour d'idées qu'au Québec il faut améliorer l'accessibilité aux études. Et l'amélioration ne passe pas par une augmentation des frais d'admission, ça, c'est certain, des frais de scolarité. Donc, le mouvement étudiant reste très uni alentour de l'idée qu'il faut geler. Oui, on est... tout le monde est ouvert au débat, les étudiants en premier, et ce dont on veut débattre, c'est comment améliorer l'accessibilité, pas la diminuer. Ça peut passer par le gel, ça peut aussi aller jusqu'à la gratuité scolaire comme certains secteurs.
En tout cas, je pense que les étudiants connaissent maintenant assez bien le gouvernement libéral, savent à quel point ce gouvernement a résisté à toutes les demandes légitimes venant de la population d'autres secteurs, pensons à la demande d'enquête sur la construction. Donc, je les invite à rester fermes. Nous sommes restés fermes sur la demande d'enquête sur la corruption dans la construction, malgré tout ce que ça a représenté comme volte-face pour le gouvernement libéral, et la population l'a obtenue.
Alors, j'invite les étudiants à faire le travail de pédagogie auprès de leurs familles, de montrer que faire sa juste part, ce n'est pas endetter les familles du Québec. Il y a moyen, sans ajouter au fardeau de la classe moyenne, sans ajouter aux taxes et aux impôts de M. et Mme Tout-le-monde à régler ça. Il faut que le gouvernement soit plus honnête.

M. Dougherty (Kevin): So, you... En anglais, oui. So, you would say that, if we tax financial institutions, we could cover... we could have even free...

M. Khadir: It's just a simple measure. It's just to restore a measure that existed before, that the Liberals curtailed. That measure meant that financial institutions had to pay tax on the capital, as other countries do. It represents $550 million.
I invite directors of universities, why they don't ask questions to the Government about that? Why are they won't... willing to impose more burden on the middle class who supports a large burden of the debt of the State but also personal and familial debt, and increasing the tuition fees, increasing the number of people who would... because the plan, the today plan means more people being, you know, being indebted - comment on dit - in debt? Instead of doing that, just demanding to the financial institutions to do their just part, and their just part is to pay their tax on capital.

M. Dougherty (Kevin): The argument of the Government is that if you have taxes they are paying for tuition, there are people, whose children do not go to university, do not get university education, who are paying. And do you see the Government bringing an election campaign on this thing? OK. You know, you, people who would be... have to pay if this went ahead?

M. Khadir: If they want to make an election on that, I wish them good luck. But I just point to the fact that, of course, if the Government refuses to increase any tax on big corporations and financial institutions, it will be small taxpayer's money who will finance universities. But there are other solutions, it's a question of choice. We say it's really possible, without increasing the burden of the tax of the small taxpayers, to render the university more accessible.

M. Séguin (Rhéal): Would you think that a political calculation is behind this study?

M. Khadir: Well, I think the Government is desperate. They're not... they're not able by any means to restore a bit of confidence in public. They witness, like us, since many months, that the Government is very unpopular, 70 % and more unpopularity, and they have to go to elections before the commission Charbonneau becomes really active. So, they're trying anything, and they try to divide the society over this issue. But I don't think... If they want to go in election on this issue, a lot of people remember that it's the same Government who has allowed the public contracts being given with such openess to corruption, and there will be... I think, it's «sans issue pour eux», a dead-end for them. And I hope that the public won't give them this opportunity. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 45)

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