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Point de presse de M. Jean-Marc Fournier, chef de l'opposition officielle, M. Robert Dutil, leader parlementaire de l'opposition officielle et de Mme Yolande James, leader parlementaire adjointe de l'opposition officielle

Version finale

Le vendredi 7 décembre 2012, 11 h 47

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quarante-sept minutes)

M. Fournier: Alors, merci. Merci d'être présents à cette conférence de presse pour faire le faire le bilan de la session parlementaire. Nous avions annoncé une opposition vigilante et constructive, eh bien, nous avons livré.
Nous avons orienté notre travail d'opposition en nous préoccupant de développement économique et de création d'emplois. Nous avons insisté pour le respect des cibles en matière de réduction du poids de la dette. Nous avons plaidé pour le maintien du Fonds des générations, un élément fondamental reconnu par les agences de crédit comme outil efficace pour réduire le poids de la dette.
Nous avons également demandé au gouvernement de ne pas intervenir dans la gestion de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Jusqu'à la période des questions d'aujourd'hui, je croyais que le gouvernement s'était rendu à nos arguments. J'ai senti un certain flottement aujourd'hui, on verra pour la suite.
Toujours en matière de développement économique et devant la passivité du gouvernement, nous avons déposé un projet de loi visant à encadrer le secteur minier. Sur la question du transport du pétrole de l'Alberta, j'ai enjoint la première ministre à travailler dans l'intérêt des travailleurs et à viser la création d'emplois. J'aurais préféré qu'elle s'engage sur un échéancier, mais, là-dessus, la première ministre n'a pas voulu se commettre, et c'est malheureux.
Un autre dossier majeur pour lequel notre opposition s'est distinguée, c'est certainement celui du placement syndical. Le gouvernement avait déposé un règlement qui rouvrait la porte au placement syndical. Nous nous y sommes opposés et nous avons refusé que le gouvernement utilise la commission parlementaire pour imposer son règlement. Il est à noter que Gérard Deltell avait accepté que la commission soit saisie du règlement ouvrant la porte au placement syndical. Nous avons convaincu François Legault de fermer la porte de la commission pour fermer la porte au placement syndical. Nous avons proposé un règlement qui fermait définitivement la porte au placement syndical, et le gouvernement a dû convenir du bien-fondé de notre proposition. Nous avons ainsi protégé l'héritage de la loi n° 33 que nous avions adoptée.
Nous avons travaillé à l'amélioration de la Loi sur le financement des partis politiques. Nous avons réussi à rallier les partis à notre proposition de plafond de dépenses électorales à 8 millions de dollars. Dorénavant, il y a trois plafonds de contribution, la loi adoptée fixe les plafonds à 100 $, 200 $ et 500 $.
Du côté du Parti québécois, les erreurs de jugement répétées ont révélé l'incompétence du gouvernement. En résumé, les 100 premiers jours du gouvernement ont été marqués par l'incompétence et les manigances. Au niveau des politiques, c'est l'incompétence; au niveau des communications de ces politiques, c'est la manigance.
L'incompétence, c'est le débat sur l'impôt santé avec un ministre des Finances qui a multiplié les ballons politiques, créant ainsi l'angoisse fiscale. L'incompétence se retrouve aussi dans les décisions concernant les dépenses de l'État. Pauline Marois a appliqué aux crédits du gouvernement la même recette qu'elle a appliquée à la Santé dans les années 90. Les citoyens vont subir une coupe dans tous les services immédiatement et à long terme, y compris en santé et en éducation.
Le gouvernement a choisi des coupures en matière d'économie et de soutien aux entreprises qui auront des effets à long terme sur les revenus de l'État. La conséquence de la politique du Parti québécois est d'affaiblir à long terme la capacité de l'État de générer des revenus suffisants dans les prochaines années pour supporter les services aux citoyens. Les crédits déposés donnent naissance à un cercle vicieux: des coupures de service maintenant, des coupures de revenus pour les années à venir et, en conséquence, d'autres coupures de services, faute de revenus suffisants.
L'incompétence, c'est aussi la fermeture de la centrale Gentilly-2 sans même avoir les études en main, sans daigner rencontrer les gens touchés et sans mesurer les conséquences budgétaires de la décision. Elle n'a pas non plus eu d'égard pour les gens d'Asbestos en ce qui concerne l'amiante. Et, dans les deux cas, elle a trompé les acteurs économiques en annonçant un fonds de diversification qui est sans... qui s'est ensuite révélé sans fonds.
L'incompétence, c'est la ministre de l'Éducation qui considère l'anglais comme une langue étrangère, c'est un ministre carré rouge qui ne comprend pas son rôle et qui a choisi de mener un combat contre les universités plutôt que d'en faire la promotion. C'est un ministre de l'Environnement, nommé par erreur de jugement de la première ministre, qui, durant son court mandat, a réussi à porter atteinte à notre institution-phare en environnement, le BAPE.
L'incompétence, c'est un gouvernement Marois contraint par les milieux financiers de déposer un budget improvisé en deux semaines en novembre. L'incompétence, c'est le gouvernement Marois qui, dans ce budget, a manqué une belle occasion de rassurer les investisseurs du secteur minier en ne déposant pas ses intentions concernant les redevances. L'attitude du Parti québécois en la matière équivaut à mettre en place un moratoire sur le développement minier.
D'ailleurs, ce sujet m'amène un autre aspect qui a marqué le début du mandat de son gouvernement. C'est celui de la communication de ses décisions où elle a érigé en système la cachette et la manigance.
Toujours dans le cas des mines, la manigance c'est de cacher l'étude de Price Waterhouse sur les systèmes de redevances minières australiens. Le gouvernement cache cette étude parce qu'elle ne fait pas son affaire. Pourtant, les Québécois ont le droit de savoir. Le président du Conseil du trésor a refusé de rendre publics les livres de crédits jusqu'au moment où l'Assemblée est ajournée. Petite manigance pour éviter le débat public. Le ministre des Finances a caché les comptes publics pour manipuler la vérité en prétendant faussement que le budget était hors contrôle. La première ministre a caché la double nomination d'André Boisclair.
La manipulation de la communication dans les 100 premiers jours du gouvernement nous rappelle les fausses représentations de Pauline Marois durant la campagne électorale, comme celle touchant la rétroactivité de la taxe sur les gains en capital et les dividendes. Les promesses électorales ne tenaient pas la route, Pauline Marois le savait. C'est cette première étape de manigance qui a entraîné les promesses reniées. Depuis que le PQ forme le gouvernement, les manigances sont toujours là. Elles constituent l'outil principal de communication et cela n'augure rien de bon pour l'avenir des Québécois.
Du côté de François Legault, le haut fait d'armes aura été son appétit insatiable d'élections. Aussi incroyable que cela puisse paraître, il a fait faire des publicités préélectorales 60 jours après les élections du 4 septembre. Moins de 100 jours après les dernières élections, qui ont coûté 100 millions aux Québécois, son grand combat a été de demander de faire d'autres élections en pigeant un autre 100 millions dans la poche des Québécois. Quand il dit qu'il veut faire le ménage, on a compris que c'est dans les poches des Québécois qu'il veut le faire. Il faut quand même le faire: 100 millions pour des élections entre Noël et le jour de l'An. Que les Québécois puissent espérer une pause méritée durant le temps de Noël, très peu pour lui. L'ego de M. Legault, c'est ça qui compte.
Il y a deux Legault depuis le 4 septembre: Celui qui s'est déguisé en coup de vent en septembre et en octobre et qu'on ne voyait pas, puis celui qui s'est déguisé en Grincheux qui n'aime pas Noël, en novembre et en décembre, pour imposer une campagne électorale et détourner l'esprit des fêtes. Le 4 septembre, les Québécois nous ont demandé de travailler ensemble pour un Québec plus fort économiquement et plus juste socialement. En réclamant des élections, François Legault ne respecte pas cette demande des Québécois.
Par sa gouverne teintée d'incompétence et de manigance, Pauline Marois nous éloigne d'une économie plus forte et d'une société plus juste. De notre côté, nous acceptons la demande que nous font les Québécois de travailler ensemble, nous l'avons prouvé. Nous continuerons d'insister pour une vision politique qui vise la croissance économique pour mieux soutenir nos concitoyens. Merci, joyeuses fêtes, et je suis prêt à prendre vos questions.

Mme Dufresne (Julie): M. Fournier, vous parlez beaucoup de ce que les autres partis et ce que le gouvernement a fait, mais, pour la plupart au Parti libéral, à quel point est-ce que ça a compliqué la tâche de ne pas avoir de chef? À quel point est-ce que ça a rendu la tâche plus difficile, en fait?

M. Fournier: D'abord, je tiens à souligner que, d'entrée de jeu, dans mon propos, j'ai noté ce que nous... ce sur quoi nous avons insisté en termes d'économie, la Loi sur les mines. J'ai parlé du placement syndical, j'ai parlé des dossiers sur lesquels ont est intervenus pour s'assurer que ce qu'on entend aujourd'hui, quand le gouvernement nous dit: Ce que nous avons, c'est vos cibles. Oui, parce qu'on a insisté pour qu'ils aient les cibles sur la réduction du poids de la dette - je vais revenir à votre question - on a insisté aussi pour le déficit zéro, qui étaient nos cibles, mais c'est une chose, la cible et la destination. C'en est une autre, le chemin qu'on prend pour s'y rendre, et, forcément, les chemins qu'ils ont pris ne nous semble pas les bons chemins.
Ceci étant, pour votre question que vous avez posée, vous le savez, depuis le jour où on s'est rencontrés, où, après les résultats électoraux, il était connu que nous devions avoir une course à la chefferie, qu'il devait y avoir un chef intérimaire et nous devions donc entamer et lancer une course à la chefferie, qui s'est faite et qui se déroule dans une bonne ambiance et, en même temps, qu'on fasse notre travail d'opposition. Et je pense pouvoir dire honnêtement qu'on a une équipe très solide et qu'on a fait un boulot qui me semble très bien et très correct, et je suis très heureux de ce qu'on a pu faire.

Mme Dufresne (Julie): C'est parfois allé dans plusieurs directions, là, vous n'aviez pas toujours l'unanimité. À quel point c'est difficile de rallier les troupes?

M. Fournier: Bien, à partir du moment où on est dans une course à la chefferie, vous savez, on souhaite qu'il y ait des débats, on souhaite qu'il y ait des prises de position. Moi, ça ne me fait pas... ce n'est pas un problème. C'est un moment important, alors il faut s'assurer qu'il y ait un espace pour ces débats-là. Et puis on le fait en tout respect, puis je pense que tout le monde le comprend aussi. Moi, ma...
On a déjà eu cette discussion-là entre nous, là, je me souviens, il y a quelques mois. Je pense que les Québécois souhaitent, quand ils ont un parti politique, qu'il y ait une cohérence, qu'il y ait une vision, que tout le monde marche dans une direction. Et la façon de déterminer ces directions-là se fait beaucoup dans les caucus, et chacun fait entendre son point de vue et inspiré aussi par les membres dans les conseils généraux et tout ça. Lorsqu'on est dans une période de course à la chefferie, les citoyens du Québec savent qu'il y a un espace, une marge pour qu'il y ait des positions publiques qui sont prises qui ne sont pas toujours les mêmes. Et une chance qu'il y a ce débat-là, parce que c'est ce qui va amener les membres à faire un choix du chef qui viendra par la suite, autour duquel nous referons la cohérence nécessaire et que les Québécois souhaitent.

M. Ouellet (Martin): M. Fournier, je comprends que vous ne voulez pas gâcher le bel esprit des fêtes, là, mais vous parlez d'un gouvernement incompétent, qui est porté à la manigance. On est dans un contexte de gouvernement minoritaire, donc, l'an prochain, on s'attend à ce que ce soit une année d'élection, non? Est-ce que... Comment vous allez... Vous allez tolérer combien de temps les manigances et l'incompétence?

M. Fournier: Écoutez, c'est difficile de répondre à cette question hypothétique. Il y a un souhait, il y a une conviction profonde que j'ai. Le 4 septembre, je l'ai... puis il me semble m'être fait mon idée sur les gouvernements minoritaires il y a déjà deux élections de ça. Les gens, quand ils vont voter, après ça, ils disent: Vous êtes 125, travaillez ensemble, on ne recommencera pas ça demain matin. D'ailleurs, c'est pour ça que je me suis toujours demandé pourquoi François Legault plaidait tant pour qu'il y ait des élections. Je trouvais que c'était anti-démocratique, ce n'est pas respectueux du choix des Québécois. Évidemment, si le gouvernement va dans des extrêmes qui sont insoutenables, c'est autre chose. Mais, honnêtement, il faut qu'on fasse un travail pour essayer d'être capables de travailler ensemble et ça doit durer un certain temps, quand même. Alors, chacun doit y mettre du sien.
Tantôt, je disais qu'un des éléments qui est important, qu'on a fait, que...

M. Ouellet (Martin): Vous n'êtes pas pressés? C'est ça que je comprends, vous n'êtes pas pressés.

M. Fournier: Bien, je ne suis pas plus pressé que les Québécois le sont, en tout cas. On devrait être capables de travailler ensemble. Regardez un exemple, on va faire un cadeau au Parti québécois, là, ensemble. C'est important pour nous, le placement syndical, et on a été bousculés par Mme Maltais qui voulait absolument passer un règlement qui ne tenait pas la route, et puis elle a fini par comprendre et accepter. On a réussi à travailler ensemble. Et je fais une fleur à Mme Maltais en disant ça, c'est-à-dire qu'au début il y avait un blocage, puis on était bousculés, puis finalement on a réussi tous à travailler ensemble. On peut parfois être capables de faire ça aussi, puis je pense que les Québécois, c'est ça qu'ils souhaitent de notre part.
Alors, à votre question, est-ce que je vois la date d'une prochaine élection, la réponse, c'est non. Ce que je vois, par contre, c'est l'aspiration de tous les Québécois que nous puissions travailler ensemble avec chacun nos idées, mais qu'on réussisse à se mettre d'accord. Ça va aider beaucoup si, dans la communication, il y a de la franchise puis il n'y a pas de manigance. Ça, je peux vous dire que, ça, c'est assez important.

M. Chouinard (Tommy): Juste pour une précision, M. Fournier, donc, vous, vous ne voyez pas d'élections pour toute l'année prochaine à moins, comme vous le dites, de décisions...

M. Fournier: C'est impossible pour moi de répondre à la question. Je ne dis pas qu'il y en a, qu'il n'y en a pas, c'est impossible. Je ne sais pas de quoi l'avenir est fait. Ce que je sais, c'est que les Québécois n'en souhaitent pas. Ce que je sais, c'est que les Québécois nous demandent de travailler ensemble, et je pense qu'ils ne nous ont pas demandé de travailler ensemble jusqu'au 31 décembre 2012. Ils veulent qu'on puisse faire un bon bout de chemin à construire pour le Québec. Il va falloir que les décisions du gouvernement soient dans ce sens-là, c'est bien évident, et vous voyez tous les points sur lesquels on s'est arrêtés, où on dit: On n'est pas dans la bonne direction.
Par contre, vous voyez aussi l'exemple que je vous donne. Quand je prends le placement syndical, il y a un choc au départ, mais on dirait qu'on finit par se faire comprendre et voilà là un... On a déposé un règlement, et ils l'ont accepté. Je ne dis pas ça puis je suis prêt... je prends la peine de le dire. Je ne dis pas ça pour marquer un recul de la part du gouvernement. Je prends la peine de le dire que de travailler ensemble, ça demande aussi un compromis et aussi de la part du gouvernement. Il y en a eu un, et je le salue. J'essaie de le faire le plus correctement possible et...

M. Chouinard (Tommy): Mais donc, au mois de mars, quand vous allez avoir un chef, là, ça ne veut pas dire que vous allez avoir le doigt sur le bouton?

M. Fournier: Ça ne veut pas dire qu'on va avoir le doigt sur le bouton, pas du tout. Qu'on ait un nouveau chef ou qu'on n'en ait pas, l'aspiration des Québécois demeure, et on va espérer, donc, que le gouvernement réussit à travailler en cohabitation avec nous et puis, nous, on va offrir notre collaboration, comme on l'a dit depuis le début.

M. Séguin (Rhéal): Est-ce que la commission Charbonneau demeure un frein à la tenue d'une élection?

M. Fournier: Ce n'est pas un frein. Je sais que certains essaient de le «spinner», entre guillemets, mais la commission Charbonneau fait son travail; nous, on fait le nôtre et ce n'est pas un considérant.

Mme Nadeau (Jessica): Mais s'il y a eu de la, comme vous dites, qu'il y a eu de la collaboration, on arrive à s'entendre, donc vous soutenez que le gouvernement a fait preuve d'écoute à votre égard, qu'il a fait preuve d'ouverture envers vos propositions.

M. Fournier: Malheureusement, j'ai dû limiter la chose à un exemple, alors, je ne veux pas non plus que vous vous lanciez dans la généralisation. J'aurais préféré, par exemple... et je vais vous dire, on pourrait en nommer plusieurs, mais je vais prendre un seul thème ici, je vais prendre le thème universitaire. Franchement, je considère que ce qui est en train de se passer en ce moment est dangereux.

Mme Nadeau (Jessica): Mais, sur les projets de loi, il y a eu beaucoup de collaboration, vous êtes arrivés à vous entendre.

M. Fournier: Alors, on peut en reprendre. Je ne crois pas qu'on va s'entendre sur la langue. J'espère que l'appel qu'on fait... Je retiens une chose. J'ai, hier, fait état de la loi de la Charte de langue française qui donne des pouvoirs d'enquête à l'office. J'ai demandé à la ministre et à la première ministre, qui n'a pas pu répondre, ce qui n'est pas quand même un détail, pourquoi ces pouvoirs-là n'étaient pas suffisants. Et la ministre m'a dit que tout allait bien à l'office.
Mais vous allez aller relire sa réponse. Elle a dit qu'elle en avait besoin au plan politique. Honnêtement, là, je m'arrêterai juste à cet exemple-là, je crois que c'est un scandale. Personnellement, je crois que c'est un scandale. Donner des pouvoirs quasi judiciaires à l'ordre politique, je pense qu'on n'avait jamais vu ça.
Mme Nadeau (Jessica): Pourquoi ne pas renverser le gouvernement d'abord, s'ils sont si mauvais que ça?

M. Fournier: Bien, d'abord, la loi n'est pas adoptée, et on va être en mesure de faire valoir nos points de vue comme on l'a fait dans le placement syndical. Sur les lois qui ont été adoptées, je tiens à signaler que, sur la Loi sur le financement des partis politiques, mon collègue Robert a fait une contribution que vous avez notée, que vous avez vue, qui a été celle qui a amené le plafond de dépenses électorales à un niveau qui nous semble conforme.
Je crois que M. Legault en faisait un enjeu un peu plus populiste avec des limites qui rapetissaient le Québec à la 20 ou la 40 entre Québec et Montréal, et il fallait voir le Québec de façon beaucoup plus grand. Et le Parti québécois a fini par accepter cette limite-là. Nous, de notre côté, on trouvait qu'il y avait... on avait des questions sur le 100 $, et on a vu que le gouvernement a fini par dire: Bien, ça ne sera pas 100 $. Ça sera 100 $, 200 $ et 500 $.
Alors, il y a des échanges comme ça qui se font. Ça ne nous empêche pas de voir qu'il y a des, quant à nous, des grandes problématiques avec là où le gouvernement va. Mais on essaie d'apporter notre contribution et notre collaboration, parce que c'est ça que les Québécois nous ont demandé. À chaque fois que vous nous dites: Bien, faites-les tomber si ça ne fait pas votre affaire, il faut garder en tête qu'il y a une... qu'en démocratie il y a une élection. Il y a quelqu'un qui gagne. Ce n'est pas pour la vie, c'est pour un temps, mais ce n'est pas non plus pour une semaine. Alors, il faut essayer de voir comment on peut faire... protéger ce qu'on croit être important pour le Québec, essayer de travailler ensemble et dénoncer, parce que ça fait aussi partie de l'opposition, ce qu'on considère qui doit être dénoncé.

M. Corbeil (Michel): Est-ce que l'aspiration des Québécois, c'est d'attendre quatre ans avant une élection?

M. Fournier: Je pense que les Québécois souhaitent avoir des gouvernants qui gouvernent bien, des parlements qui sont capables de s'entendre. Il arrive, et c'est normal en démocratie, qu'on demande aux Québécois de donner une nouvelle confiance, de redonner un mandat ou de donner un mandat à quelqu'un d'autre. Il doit donc y avoir des élections à un moment donné.
La question... Lorsqu'on est dans un gouvernement minoritaire, par exemple, la question qui se pose, c'est: Quel est l'état des lieux qui amène un parti ou un autre, peu importe de quel côté de la Chambre il est, pour voir si on doit retourner voir les électeurs. Quand tu es dans l'opposition, tu regardes l'accumulation de gestes du gouvernement. Il peut arriver, à un moment donné, qu'il y ait un trop plein et il faut aller vers les électeurs pour faire corriger ce qu'on croit, nous, être une mauvaise direction. Je ne peux pas vous dire autre chose que ça.

M. Corbeil (Michel): Une précision sur Gentilly. Vous avez dit: On a fermé la centrale sans étude. Ce que M. Thierry Vandal est venu présenter, ce n'était pas le fruit d'une étude?

M. Fournier: Quand Gentilly a été fermée, il n'avait pas encore l'étude de M. Vandal, qui est arrivée trois ou quatre semaines plus tard. C'était la première fois qu'il y avait une recommandation là-dessus. Je tiens à vous noter que nous n'avons toujours pas encore entendu la commission parlementaire qui allait poser des questions sur le sujet. Il y en a quelques-unes, questions.
Le facteur fondamental soulevé par M. Vandal dans l'étude d'Hydro-Québec, c'est l'abondance de gaz de schiste. Ce serait intéressant de discuter de la chose, en terre d'Amérique du Nord, du gaz de schiste, parce qu'au Québec la réflexion est longue sur le gaz de schiste, alors qu'ailleurs il semble qu'il y ait une abondance. Et c'est cette question-là qui a amené la ministre qui est la plus opposée au gaz de schiste à dire: Il faut abandonner Gentilly parce qu'il y a beaucoup de gaz de schiste. Alors, il y a quelques questions à poser, quand même, sur ces incohérences.

Le Modérateur: Questions en anglais.

Mme Plante (Caroline): Mr. Fournier, you said a number of times during the fall session that Mrs. Marois has backed up on certain issues: Daniel Breton, André Boisclair, etc. Isn't it wise sometimes to go back on...

M. Fournier: Yes. I think that recognized error is one thing, repeating the error is another thing, and I think that she is repeating errors, in fact. In the fact... in the Mr. Boisclair question, she recognized, after the time, that it was a mistake, but she never recognized her fault. Her fault is to hide the nomination, hide the fact that he had a two-for-one that day. And he's coming back and he said... she's coming back and she said: Well, I'm sorry, I should not have done that. But she said nothing about the fact that she was hiding it. And, in this session, what we had, really, was... hiding was a principle of communication, hiding the truth. Today, it's the first day that we can look at the expenses of the Government and that's the last day we seat in the Assembly. Why? Because they don't want to have a public debate.

Mme Plante (Caroline): How long will you support this government?

M. Fournier: Well, we were able to make our voice heard about what we think is bad with this government. We did our... we gave our collaboration as Quebeckers asked us to do, as the engagement we took when we entered this legislature and we had some success. Robert Dutil worked on a law on the electoral financing, and we were able to put a roof to the expense on elections. I think that was a good thing, that was our contribution.
On the construction labour work, we had... our contribution was major, because we were able to protect the Bill 33 that was adopted a year ago, and the Government was going in a bad direction. We had... we used strategy, and also we tabled a way to complete the legislation so that we could protect the intention of the Assembly a year ago.
So we were able to make our voice heard, have positive effect on the result. At the same thing, there are many, many aspects where the Government is going in the wrong direction: on the budget, on the expenses, the bad choice they made with universities. When you look at universities and research, you're thinking about the next 10 years of revenue, it's about the essence of the growth in the economy, is in the universities, is in the research department. That's... the growth of the economy is there, and, if you cut there, well, you are preparing cuts in revenue for the Government. And, when you're going to have cuts in revenue, you will have again cuts in public services. So this is the same thing as happened when Mme Marois cut the health sector 15 years ago with Mr. Legault, the same thing. The effect will be for many, many years.

M. Séguin (Rhéal): But you see in the economy, and what you described as incompetence of this government in managing the economy, the facts that it weakens wealth, the generation of wealth and it harms public services down the road. Do you see that as a potentially strong election campaign theme that you'll be fighting on next time around?

M. Fournier: I don't know what... I don't know when is going to be the election. No, no. But I know one thing for sure: Our convictions and our values in our party is always, and was always and will always be to focus on the growth in economy and job creation. Why? Because we are believers in a society where we have to protect and serve those who are in need. And to that, for that reason, we've got to develop the economy, to give revenues to the State to do that. And so we will always look at what are the best thing to do to have this growth in economy.
You know, sometimes there's the left and the right making some noise one against the other. Some are saying: Well, you just look at the fiscal aspect. Others said: Well, you just look at the social services. The real issue for all Quebeckers is to be sure that we will have all the revenues in the State to help people. And, to do that, we don't have any other choice, you've got to work on job creation, on growth in the economy. That's why we had the Plan Nord project, that's why we were believing in helping those who are over 65 year-old to go back in work so that they could, with their productivity, bring some revenues to the State. That is why we were there since 10 years, doing more, and more, and more to help our universities. And now what we see is probably the worst action this government is doing, is the cut in universities and the research department.

M. Séguin (Rhéal): Can it survive another full year, full calendar year, by doing what it's doing now?

M. Fournier: You know, we don't presume of what will be the reaction of the Government in six months. Like for the «placement syndical», Mme Maltais was very strong against us, but, at the end, she saw the lights, and I've got to salute her for that. So sometimes they change their position.
I know that many, many voices will be heard in the next weeks and months, like universities' rectors will certainly make heard their voice, and I hope that they won't be discarded just by saying: Well, those are people with big revenues. You know, you cannot believe that you could cut a $125 million in the salary of the rectors. Come on, you cannot do that.
And so this question is very, very important. We'll see what the Government will do and we'll take one day, one week and one month by the time.

M. Authier (Philip): Mr. Fournier, this morning, Mr. Legault said that the Liberals would be crazy to go into an election in the next year or two because of all the embarrassing things that are going to come out about your party at the Charbonneau Commission.
How much harm is being done, in your view, to the Liberals by the commission? And do you think it's a long-term damage to your brand?

M. Fournier: No, and I don't believe the spin of Mr. Legault. He's just trying to make a spin there by saying that. We are a strong party with 50 members in the Assembly. And the same spin of Mr. Legault before the election, the result - he was telling people because of that commission, he was saying that he would form the Government -  now, he is, well, he is the Second Opposition in the House. So I don't believe... My experience, and the experience, and the story that we had in 2012 is that his vision is wrong. It's quite the opposite.
So we're there after three mandates, we are 50 members and we focus on economy, job creation. We believe that's the right thing to do and we are there as an opposition. I think... I will say that with humility, I think that we were a stronger opposition... very stronger than Mr. Legault.

M. Authier (Philip): Mr. Fournier, you're familiar... you've worked with the federal Liberal Party. You're familiar with the effects of Gomery on the brand, the federal brand, and it's been going on for years. It still hurts them in Québec. Don't you think Charbonneau will hurt you?

M. Fournier: I was there for a year. You're right and thank you for remembering thing. I won't give all the answers that I can give you because it's not my field now and I'm not there no more. I can tell you that, if they've got problems, it's not about Gomery. They've got decisions to make, they've got leaders to find, they've got a story and a position to take and convictions to add to their program. That's what they've got to do.

M. Authier (Philip): ...

M. Fournier: Yes. Well, that's the answer I can give you. We recognized, after the last election, and I say that here, in the House, in front of you, that when you lose election, even if it was a close... tight with the PQ, when you lose, well, you don't win. And, if you don't win, you've got to think about what you propose to Quebeckers, what is your agenda, what you propose for the future. And we have and we are working on that and, more than that, we've got a big contest with candidates of much value for having the leadership of our party next March. And that will bring us to have a new proposition to Quebeckers. As for the commission Charbonneau, they will do their job, we will do ours and, at some point, sometime, Quebeckers will make a new choice.
Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 16)