(Treize heures trente-deux minutes)
M. Khadir
: Bonjour, tout
le monde. Content de vous retrouver. Nous sommes actuellement en réunion de
notre caucus parlementaire avec des équipes des deux comtés, le comté de Gouin
et de Mercier. Nous avons, bien entendu, un caucus qui est déterminé par
l'actualité et surtout la perspective des
élections qui s'en viennent. Alors, sans plus tarder, je passe la parole à mon collègue M. Andrés
Fontecilla, qui est président et porte-parole extraparlementaire pour Québec solidaire, et, tout à l'heure, Mme David et M.Fontecilla
répondront à vos questions.
M. Fontecilla (Andrés)
: Bonjour, messieurs dames. C'est avec beaucoup de
plaisir que je partage la scène avec Mme David
et M. Khadir. Et
nous sommes ici en réunion de notre caucus, et
de nos équipes parlementaires, et… pour préparer la session parlementaire qui va s'ouvrir, mais aussi — on ne se le cachera pas — pour préparer
les élections qui s'en viennent très bientôt,
semble-t-il.Parce que nous ne sommes
pas surpris, et vous non plus, des intentions
du gouvernement et de Mme Pauline Marois,
qui ne joue pas dans la subtilité : Mme Marois
et ses ministres se promènent partout au Québec en faisant des annonces très
électoralistes.
Et donc je
pense que l'ensemble de la classe politique est en train de se préparer
activement pour les prochaines élections. Notre
machine électorale est prête, nos circonscriptions sont déjà en activité, et
nous allons avoir un autobus de campagne pour porter la parole de Québec
solidaire dans tous les coins, dans tous les
villes et villages du Québec, et nos publicités sont déjà tournées. Plus de 70candidatures ont déjà été désignées à Québec solidaire, donc nous nous apprêtons
activement à affronter cette campagne électorale pour faire en sorte
d'augmenter l'appui électoral à notre parti, à nos idées, à nos propositions et
amener davantage de députés à l'Assemblée nationale. Donc, pour nous,
aujourd'hui, c'est une réunion très importante et nous attendons avec beaucoup
d'enthousiasme la suite des événements, et nous sommes prêts.
Je passe la parole à Mme David.
Mme David
: Et moi, je tiens à souligner que notre président et
co-porte-parole,
qui, pour le moment, porte un badge de visiteur,
sera certainement élu et pourra venir pleinement à l'Assemblée nationale.
Maintenant, une chose qu'on veut signaler,
c'est que ce n'est pas parce qu'on s'en va en
élection que le gouvernement actuel est dispensé de certaines tâches
élémentaires et fondamentales. Premièrement, il doit, avant de partir en campagne
électorale, déposer un budget. C'est la
moindre des choses. Nous voulons savoir où le gouvernement du Québec va aller tirer de nouveaux revenus — et, s'il
manque d'idées, nous allons lui en proposer la
semaine prochaine — et nous voulons savoir où est-ce qu'il va
couper pour atteindre son fameux objectif d'équilibre budgétaire le plus
rapidement possible. Un gouvernement qui ne veut pas aller chercher de nouveaux
revenus est obligé de couper encore, et encore, et
encore, et ça, moi, je pense que la population doit le savoir avant
qu'on aille en campagne électorale.
Mais j'aimerais que le gouvernement fasse
autre chose aussi. J'aimerais vraiment voir la ministre d'Emploi et de
Solidarité sociale, qui est aussi ministre de
la Condition féminine, finalement remplir son
engagement d'agir avec diligence pour mettre fin à la discrimination qui
atteint les femmes à l'aide sociale qui sont mères et qui reçoivent une pension
alimentaire pour leurs enfants. Je vous rappelle qu'il y a eu, là-dessus, il y a plus d'un an, une motion votée unanimement à l'Assemblée nationale
et que le gouvernement n'a absolument rien fait.
On aimerait bien savoir aussi, avant de
partir en campagne électorale, s'il va finir par y avoir des gicleurs dans
toutes résidences privées du Québec. C'est absolument incroyable de penser
qu'après un an de réflexion sur les gicleurs — combien on en met, où
est-ce qu'on en met, pour qui on en met — on
n'est pas capables d'arriver à une proposition
concrète. Un peu absurde.
Autre
chose : ce gouvernement doit nous dire
si, oui ou non, il compte augmenter les tarifs en
service de garde. Ça, là, ce n'est pas le genre de chose qu'on fait une
fois élu — si
tant est qu'il est élu — ce
sont des choses que l'on dit franchement et clairement à la population, qui, à ce moment-là, sait à quoi s'en tenir.
M. Fontecilla (Andrés)
:
Nous avons appris hier que le gouvernement de
Mme Pauline Marois entend lancer un livre
blanc sur la souveraineté — nous
sommes très étonnés — alors que le Parti québécois en a très
peu parlé lors de la dernière campagne électorale et n'a glissé aucun mot sur ce sujet pendant tous les 18 mois qu'ils ont
été au gouvernement. Nous sommes étonnés que le gouvernement entende consulter
la population et aller vers la souveraineté, alors qu'il pose des gestes qui,
au lieu d'aller recueillir davantage d'appuis
à un processus de souveraineté, divisent la population avec un projet de la
charte des valeurs. Cela nous semble complètement contradictoire.
Et nous, pour nous, le Parti québécois a
les mains liées par le milieu des affaires, alors que Québec
solidaire est lié par la volonté populaire de changement. Dans ce
sens-là, s'il y a un gouvernement de Québec solidaire,
nous allons convoquer immédiatement une assemblée démocratique pour consulter
la population sur une constitution québécoise,
et pour définir le statut constitutionnel, et
aller vers la souveraineté du Québec.
Donc, la souveraineté du Québec a besoin
de tous les appuis, et ce n'est pas, encore
une fois, en divisant la population avec une charte des valeurs que nous allons
avancer de façon décidée vers la concrétisation de notre oeuvre commune, c'est-à-dire
l'indépendance du Québec.
M. Caron (Régys)
:Québec solidaire s'est toujours défini comme un
parti de gauche souverainiste, mais de gauche d'abord. À vous entendre parler aujourd'hui,
êtes-vous devenus souverainistes d'abord et de
gauche ensuite?
M. Fontecilla (Andrés)
:
Nous plaçons les deux choses au même pied d'égalité. Nous sommes pour une
souveraineté de gauche, nous sommes pour une souveraineté qui porte un projet
social, un projet de justice sociale, un projet de redistribution de la richesse. Pour nous, il n'y en a pas un avant l'autre, l'un va avec l'autre.
M. Caron (Régys)
: Mais
on sent un ajustement de votre part. Corrigez-moi si je me trompe, mais vous
entendez parler davantage de souveraineté, non?
M. Khadir
:Québec solidaire dit ça depuis 2006, depuis notre
fondation. Avant Québec solidaire, il y avait
l'Union des forces progressistes — dont j'étais un des candidats — on
disait exactement la même chose. En fait, la différence entre nous et le Parti
québécois, c'est qu'on ne met pas de priorités. On dit : On a fait ça dans
l'espoir de gagner, puis il fallait le faire à
un moment donné. Ça a été fait en 1968 par René Levesque, rappelez-vous, dans
le grand débat qui l'opposait, par exemple, au RIN, à
Bourgault. Mais par la suite on s'est aperçus
que, bien, ça n'avait pas donné des résultats.
Et nous, on est d'avis que, sans un
projet social, il ne peut pas y avoir de souveraineté. Sans un projet de société,
il ne peut pas y avoir de souveraineté, donc
il faut cesser de mettre l'un en priorité par rapport à l'autre. Les deux sont intimement liés, et un projet social qui
doit porter le projet national.
Mme Richer (Jocelyne)
: La formule de livre blanc suivi d'une consultation,
est-ce que c'est bien, selon vous?
Mme David
: C'est bien,
mais c'est vraiment insuffisant. Un livre blanc, c'est un document
d'orientation, on consulte les gens. Le problème avec le Parti québécois, c'est… on en fait quoi après? On met ça sur une tablette ou bien, clairement — puis moi, je les attends là-dessus — on
s'engage, avec la population, à tenir un référendum?
Il faut arrêter de tergiverser, là.
Donc, oui, un livre blanc, on n'a rien contre, mais attention : il faut une
démarche ferme, claire, il faut des gestes clairs, il faut dire aux gens :
Regardez, nous sommes un parti souverainiste — nous, en tout cas, c'est
ce que nous disons — donc une assemblée citoyenne élue qui consulte
les gens, prépare un projet de constitution et ensuite va en référendum sur
l'avenir du pays et sur la constitution. Ça, c'est une démarche claire du début
à la fin.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Donc, ce que vous demandez à Mme Marois,
c'est de s'engager, en campagne électorale, si
elle forme un gouvernement majoritaire, de tenir un référendum durant ce
mandat-là.
Mme David
: Suivant une
large consultation populaire et une mobilisation populaire autour d'un projet
de constitution, ce qui serait extrêmement intéressant parce que, là, la population
serait capable de définir, justement, les contours de ce qu'elle veut comme
souveraineté au niveau social, au niveau des institutions démocratiques, au
niveau environnemental. Mais, oui, ça doit se
terminer par un référendum. Et ça, il faut que ça soit clair.
M. Laforest (Alain)
: M. Couillard a dit ce matin que le gouvernement
Marois est un gouvernement toxique qui voulait détourner l'attention avec son
projet de livre blanc.
M. Fontecilla (Andrés)
:
Je vous dirais que le Parti québécois vient de se rappeler qu'il est
souverainiste. Il n'a jamais donné des signes comme quoi il voulait avancer de
façon décidée vers cette question-là. Et, quelques semaines avant les
élections, on dirait qu'ils se sont rappelés : Ah! C'est vrai, il faut
dire à l'électorat, à nos électeurs, nos électrices qu'on est souverainistes,
et on va sortir un lapin du chapeau : un
livre blanc. Et ce n'est nettement pas suffisant.
On se rappelle
que M. Parizeau, dans les années 90, avait clairement dit et établi un plan face à la
population, face à l'électorat pour dire :
Si vous votez Parti québécois, on s'en va vers un référendum. Il me semble, il nous semble que Mme Marois devrait
donner... avoir la même clarté par rapport à
l'électorat du Québec.
M. Laforest (Alain)
: M. Khadir, est-ce que vous trouvez que le gouvernement
Marois est toxique?
M. Khadir
: Bien, c'est
les choix de termes qui reviennent à M. Couillard,
il faut lui demander de définir ça. Mais c'est certain que le Québec,
tous ces gens, que je comprends très bien…
beaucoup, beaucoup de gens, depuis des années, sont fidèles au Parti québécois, pensant avoir un parti au service de la population, social-démocrate, qui se démarque des libéraux non
seulement uniquement par le choix de l'indépendance du Québec, mais aussi par
un engagement par rapport aux aspirations de la population.
Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est... le
Parti québécois ressemble de plus en plus…
parfois même dépasse, dans sa volonté d'être soumis au patronat, le Parti
libéral. Ce qui explique, comme l'a dit mon confrère, le fait qu'on ne croit
pas que, malgré sa volonté, il puisse vraiment agir.
Quand on est au service du patronat, on
a les mains liées, comme disait M. Duchesne.
Bien, le patronat ne veut pas d'indépendance du Québec. Alors, comment est-ce
qu'on concilie ces deux affaires-là?
Et
deuxièmement c'est sûr qu'il y a quelque chose de toxique. Il y a quelque chose
de toxique dans le fait que notre démocratie soit contrôlée par des services...
par des partis au service d'une petite minorité,
déjà excessivement privilégiée, qui contrôle
le monde des affaires.
Mme David
: J'aimerais ajouter que M. Couillard pourrait
penser à son propre parti lorsqu'il utilise ce genre de mots. Parce qu'après tout le Parti libéral, durant les
neuf ans de pouvoir, ne nous a pas fait vraiment la démonstration qu'il
travaillait pour le peuple, pour les gens. Il a pas mal bien travaillé aussi pour le milieu des affaires.
Mme Richer (Jocelyne)
:
Est-ce qu'il doit aussi faire ses preuves sur sa position sur la question
nationale, sur la position du Québec par rapport au Canada, selon vous? Est-ce
qu'il doit préciser sa position, M. Couillard,
là-dessus?
Mme David
: Je pense
que la position de M. Couillard est extrêmement claire. M. Couillard et
son parti sont résolument fédéralistes et plus
que jamais fédéralistes. Alors, ça, ça sera à
la population d'en décider. Quant à Québec solidaire, nous sommes, depuis 2006
et jusqu'à aujourd'hui, résolument souverainistes et porteurs d'un projet
social.
M. Caron (Régys)
: Votre discours semble… en tout cas m'apparaît
s'apparenter beaucoup à celui d'Option nationale à
l'époque où M. Aussant était là. Bon. Il
y a un nouveau chef, M. Aussant est parti. Est-ce qu'une alliance avec Option nationale… bon, qui n'est pas
quand même un parti très, très important, mais
est-ce que c'est possible?
M. Khadir
: C'est sûr
que, quand Option nationale a été créé, Option nationale s'est beaucoup inspiré
du programme de Québec solidaire :
Pharma-Québec, notre engagement sur des
questions d'intégrité, notre engagement résolu à
avoir une démarche claire — peut-être
pas identique à celui de M. Aussant, mais un engagement clair — sans
embâcle, sans tergiversation pour l'indépendance. Rappelez-vous, dans notre première élection en 2007, on s'est
engagés, dans les 18 mois qui suivent notre
élection… la constitution d'une assemblée qui décide d'une constitution
puis qui va en référendum. Donc, dans cette perspective-là, beaucoup de ce qu'a
fait Option nationale tendait à le rapprocher de Québec solidaire. Maintenant,
est-ce que, dans les prochaines semaines, on va
arriver à s'entendre? Je ne peux pas vous affirmer ça. Pour le moment,
il y a beaucoup, beaucoup de choses à faire avant
d'arriver là.
M. Caron (Régys)
:
Est-ce que c'est votre souhait?
M. Khadir
: Bien, c'est le souhait du Québec que toutes les forces
progressistes, tous ceux… tous les progressistes du Québec qui veulent que le
Québec soit enfin… les Québécois soient maîtres chez eux non seulement sur le
plan formel, avec un pays, mais en matière de décisions qui touchent à notre environnement, à notre économie… c'est sûr que ça, ça nous rapproche. Puis mon souhait,
c'est que tous ces progressistes-là soient réunis
sous une même bannière, puis je pense que Québec solidaire a ce qu'il
faut pour attirer les gens d'Option nationale.
M. Caron (Régys)
: Mais
y aura-t-il des tentatives, une perche de tendue aux gens d'Option nationale de
votre part?
M. Fontecilla (Andrés)
:
Nous avons discuté longuement cette question-là lors de notre dernier congrès.
Même si nous avons des similitudes certaines par rapport au programme d'Option
nationale, il y a quand même des différences. Et nous mettons de l'avant une
assemblée démocratique pour décider d'une constitution et du statut
constitutionnel du Québec et, dans ce contexte-là, nous avons décidé de porter
les couleurs de Québec solidaire sans, pour l'instant, de pacte électoral. Mais
la politique va assez vite, on verra après les élections.
M. Lafille (Julien)
:
Concenant le Fonds de solidarité de la FTQ, quelles sont vos attentes par
rapport à la gouvernance s'il y a des
changements qui seront annoncés cet après-midi?
M. Fontecilla (Andrés)
:
Nous avons confiance dans le mouvement, dans la
capacité du mouvement syndical de proposer des mesures afin de régler les problèmes
certains qui existent dans le Fonds de solidarité en particulier et afin de
donner l'assurance non seulement à l'ensemble des syndiqués du Québec, mais à l'ensemble
de la population du Québec que c'est un fonds exempt
de copinage, de collusion — et peut-être même de corruption, ça reste à prouver — mais,
encore une fois, c'est au mouvement syndical de proposer des mesures qui vont
régler ces problèmes-là. Et nous tenons à dire
que le Fonds de solidarité doit demeurer un fonds sous le contrôle du mouvement
syndical, tout en améliorant les règles de gouvernance afin d'améliorer la transparence
et afin d'améliorer cet outil qui est au service de tous les Québécois et Québécoises.
M. Laforest (Alain)
: M. Legault a dit, il n'y a pas si longtemps,
que lui, il hésiterait avant d'investir dans le Fonds de solidarité de la FTQ, actuellement.
M. Khadir
:Bien, ça ressemble pas mal à M. Legault. Je rappelle à
M. Legault que son entreprise a été sauvée
grâce au Fonds de solidarité, Air Transat. Ce qui l'a rendu
millionnaire, c'est les fonds des travailleurs qui ont été investis dans son
entreprise dès le début des années 90. En
1990, il y a eu pour… pendant qu'il était là, il y a eu tout près de
20 millions en achats d'actions pour
soutenir cette entreprise et créer des emplois. Et
nous ne sommes pas nécessairement contre, même si vous connaissez nos réserves
par rapport à certaines entreprises et leur usage, je dirais, leur recours aux mamelles de l'état.
Ceci
étant dit, ce qui est la réalité, c'est que — et tous les gens, tous
les syndiqués de base le reconnaissent — il y a un exercice qu'il faut qui soit fait à la direction du Fonds de
solidarité pour renouer la confiance. Cet exercice est en train d'être fait.
Les attentes des Québécois, c'est que le Fonds de solidarité, ça ne soit pas
comme des banques, là, que les dirigeants des fonds de solidarité ne se
comportent pas avec le fonds comme des banquiers
font avec des épargnes des Québécois puis se donnent des gros émoluments, puis
des salaires à plusieurs millions, puis du copinage, puis du favoritisme. Nous
nous attendons à ce que le Fonds de solidarité soit…
ait des exigences et des règles d'éthique de beaucoup supérieures aux
gens qui nous ont causé tant d'ennuis depuis des années à Wall Street ou à Bay
Street.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Les
partis d'opposition, notamment le Parti libéral et la CAQ, demandent que l'administration du Fonds de
solidarité FTQ soit composée majoritairement de membres indépendants et que son
président ne soit pas de facto le président de la FTQ. Êtes-vous favorables à
cette…
M. Fontecilla (Andrés)
:
Nous allons juger au mérite des propositions avancées, publiées tantôt par le
Fonds de solidarité. Ce qui est certain, c'est que nous ne voulons pas que le
Fonds de solidarité devienne une autre banque
contrôlée par des spéculateurs qui n'ont pas à coeur les intérêts des
travailleurs et travailleuses. Nous pensons, dans ce sens-là, qu'il... le fondement du Fonds de solidarité, c'est
un outil aux mains des travailleurs et travailleuses et que ça devrait être
encore sous le contrôle des travailleurs et travailleuses, tout en améliorant
la gestion, la transparence et la gouvernance de ce
fonds-là.
M. Khadir
: Attention, hein, le fonds… ce qui lui est arrivé,
au fonds, là, ce qu'on lui reproche est le résultat de quoi? D'une trop grande
proximité de quelque chose qui devait être gouverné par les intérêts des
travailleurs, une trop grande proximité avec un certain secteur d'affaires.
Puis ce secteur d'affaires, ce n'était pas juste des bandits de la mafia, ou de
la pègre, ou, je ne sais pas, des Hell's Angels, c'est
la trop grande proximité de certaines de nos institutions qui bénéficient de
largesses publiques avec le milieu des affaires qui n'a pas beaucoup de scrupules — on
l'a vu avec des banquiers, on l'a vu avec SNC
Lavallin — qui font qu'aujourd'hui le Fonds de solidarité est
dans le pétrin. Alors, la réponse, ce n'est pas d'ajouter encore plus du
poison, le poison dont... les toxines dont parlait votre collègue, d'accord? La
réponse, si on veut que ça soit plus intègre, c'est de le protéger de
l'influence indue du monde des affaires, qui
fait qu'aujourd'hui on est pris avec le problème de la corruption et la commission Charbonneau au Québec.
Mme David
: Alors, en
bref, non, Québec solidaire ne s'oppose pas à
ce que le fonds soit gouverné majoritairement par des représentants des
travailleurs.
Mme Verville (Marie)
:In English, on the white paper that Mme Marois
is proposing. Le livre blanc.
M. Khadir
: Let me... OK. So, I will go in English. Mme Marois is
proposing, for the independence of Québec, the only thing that she has to propose to attract the base of its party
and those who vote for Mme Marois for the
independence, that we're engaging another discussion but no real action. We
think that Québec people, those who are for independence,
for sovereignty or those who are against deserve better than that,
deserve something clear to be able to decide. As
Québec solidaire, we say : We will
convene an assembly which will be democratic, in which everybody, those
opposed as well as those who are for the independence, could participate to
draw a constitution for the Québec and then decide democratically, without external influence, undue influence, decide among us what is best for the future of
Québec.
Mme Verville (Marie)
:
Why do you insist that we need a budget before going into an election?
M. Khadir
: Well, because it's important that, you know, people
know where the Government expects to cut in services, how it wants to balance
the budget, how it's going to have revenues for the needs of our services and
of the State. Is it more taxation on middle class
or the Government will do, at last, something about fiscal evasion, you
know — tax evasion, we call it? — about big business that
doesn't pay their due share of the taxation? I
remind you that for $150 billion
of profit in 2006, which is the last year for which
we have statistics, over $150 billion
of profit, the business sector paid only 3% of taxation. That's unfair
because even the lowest paid working people pay 16%.
So, there is something wrong in that. And we think that we need to know what
the government expects to do.
Des voix
:
Merci.
(Fin à 13 h 52)