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Point de presse de M. Jean-François Lisée, porte-parole de l'opposition officielle pour la Métropole, et M. Stéphane Bergeron, leader parlementaire adjoint de l'opposition officielle

Version finale

Le mercredi 17 septembre 2014, 12 h 07

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures sept minutes)

M. Lisée : Alors, bonjour. Merci d'être là. Aujourd'hui, on vient vous voir parce que des informations nouvelles, des estimations nouvelles sont sorties hier et aujourd'hui sur l'impact qu'aurait le péage sur le pont Champlain. Alors, comme vous savez, hier, Radio-Canada a obtenu copie d'un rapport, d'une étude que le gouvernement fédéral avait commandée à une firme spécialisée britannique, une étude qui avait été secrète, qui était restée secrète, mais qui nous démontre maintenant que, s'il y avait un péage sur le pont Champlain, l'impact serait dévastateur sur l'ensemble de la circulation dans cette zone de la région métropolitaine; dévastateur et même insupportable, c'est-à-dire qu'il y aurait suffisamment de déplacement de population que la capacité du pont Jacques-Cartier, qui est, disons, de 100 %, serait utilisée à 135 % et que la capacité du pont Victoria, qui est à 100 %, serait utilisée à 175 %. Alors donc, la pression qui serait mise par le nouveau pont sur les anciens ponts serait insupportable à cause du péage.

Et deuxièmement ce que cette étude nous démontre, c'est que l'impact sur la congestion routière aux abords des ponts Jacques-Cartier et Victoria serait à un niveau inégalé jusqu'à maintenant, puis Dieu sait qu'il y en a, de la congestion, à Montréal! Alors, ça signifie qu'à Longueuil, sur la Rive-Sud et à Montréal, dans l'est de Montréal, dans toute la section Papineau-Sherbrooke, qui est déjà congestionnée, la congestion augmenterait considérablement, et le rapport nous indique que ce ne serait plus seulement à l'heure de pointe, mais qu'on aurait des heures de pointe très prolongées le matin et le soir et que ce coin-là, ce serait simplement invivable.

On sait déjà que la congestion routière montréalaise telle qu'elle existe, ça coûte entre 1 et 3 milliards de dollars par année à l'économie montréalaise. C'est pourquoi on met tellement d'argent pour essayer de rendre la situation plus fluide. Mais là ça veut dire que le gouvernement fédéral, à cause de sa décision unilatérale de mettre un péage, créerait une congestion monstre et donc serait très dommageable pour l'économie montréalaise. Ça, c'est ce qu'on a appris dans le rapport, jusqu'à maintenant secret, du fédéral.

Ce qu'on a appris dans l'étude qui a été rendue publique ce matin par le directeur du budget du Parlement fédéral, c'est qu'il y aurait un impact majeur sur les revenus des automobilistes, et ce qu'on voit dans ce graphique, qui est dans le rapport de ce matin, c'est que moins on a de revenus, plus on est dans la classe moyenne, plus on refusera de payer le péage et on sera dans la congestion, et plus on est riches, évidemment, moins ça coûtera cher relativement à son revenu et plus on prendra le pont.

    Ce que ça signifie ici, là, c'est que le gouvernement fédéral est en train de construire, avec notre argent, un pont qui va servir aux riches, un genre de taxe déguisée sur des gens à faibles revenus puis sur... à la classe moyenne.

    Alors, le nombre de raisons de s'opposer à ce péage augmente journée après journée, et on atteint le point de l'insupportable. Et je laisse mon collègue Stéphane Bergeron vous dire ce qu'il pense de la stratégie du gouvernement Couillard, en ce moment, là-dessus.

M. Bergeron : Encore faudrait-il savoir s'il y a une stratégie de la part du gouvernement Couillard. Lorsqu'au mois de juillet dernier nous avons demandé au ministre Poëti de faire pression auprès du gouvernement fédéral pour que cette étude soit rendue publique, il a candidement répondu que c'était tout à fait normal que cette étude soit gardée secrète. Il nous disait qu'il avait des affinités naturelles avec le gouvernement fédéral et que, conséquemment, les choses devraient aller beaucoup mieux avec son homologue fédéral que ça pouvait aller avec le précédent gouvernement. Alors, il aura fallu que Radio-Canada rende publique cette étude pour que nous sachions effectivement ce qu'elle contenait et à quel point ça s'annonce dramatique pour la grande région métropolitaine.

Alors, les questions que nous sommes légitimement en droit de nous poser, suite au dévoilement de ces deux études, c'est : Qu'a fait le ministre Poëti depuis pour, d'une part, connaître le résultat ou du moins les données de cette étude? Qu'a-t-il fait comme interventions auprès de son homologue pour infléchir sa décision? Le moins qu'on puisse dire, c'est que, jusqu'à présent, ça n'a pas été couronné de tout le succès qu'il escomptait lui-même, de par ses affinités naturelles qu'il disait ressentir à l'égard de son homologue. Et la question maintenant, c'est : Connaissant aussi les données du directeur parlementaire du budget à Ottawa, que va-t-il faire pour empêcher... Quelle est sa stratégie? Quelle est la stratégie qu'il va déployer pour empêcher l'imposition d'un péage sur le pont Champlain? Manifestement, il n'en a pas et, même s'il en avait une, elle serait vraisemblablement vouée à l'échec.

Alors, ce constat doit nous amener à nous poser une question : Dans un Québec indépendant, là, entre vous, puis moi, puis la boîte à pain, là, est-ce qu'on aurait eu à vivre ce genre de conflit avec le gouvernement fédéral, qui, comme le disait mon collègue, veut nous construire, à nos frais, un pont pour les riches ou est-ce que nous n'aurions pas pu prendre nos propres décisions pour éviter ce genre de situation, qui va être extrêmement dommageable pour l'économie de la grande région métropolitaine et qui va être, évidemment… qui va apporter un nombre incalculable de conséquences, je dirais, négatives pour les familles de la grande région métropolitaine? Alors, voilà, nous sommes maintenant disposés à répondre à vos questions.

Des voix :

M. Lisée : On est tellement clairs ou bien peut-être qu'ils n'ont rien compris.

M. Gagné (Louis) : Pouvez-vous recommencer?

Des voix : Ha, ha, ha!

M. Authier (Philip) : So, why do you say it's going to be a bridge for the rich?

M. Lisée : Well, the office of the Parliamentary Budget Officer, this morning, tabled this report and showed what would be the impact amongst different revenue rates, and it shows that, clearly, people of lower revenue or the middle class would not take the bridge with the fee and would then go to other areas — Honoré-Mercier, or Victoria, or Jacques-Cartier — in the gridlock to avoid paying the toll. And clearly the graph shows that the richer you are, the more optimistic you will be about going to this bridge. So, clearly, with these figures, Champlain Bridge will be very fast because up to 38% of current users will not use it for fear of paying too much. So, it's going to be a great, beautiful bridge paid by us but for the rich, and the rest of us, we will be caught in the gridlock of Jacques-Cartier, which is going to be at 135% of its capacity, Victoria at 175% of its capacity, and total gridlock in the east of Montréal, the Sherbrooke-Papineau area, and gridlock in Longueuil. And we know that, already, congestion in Montréal costs between $1 billion to $3 billion a year to the Montréal economy. So, what Ottawa is proposing is a heavier toll, heavier toll on Montréal's economy as well.

So, listen, there's one government too many in this debate. If we were an independent Québec, we wouldn't have this debate, we would do something else. But now we have this federal Government that decided with... What's the word? Is pigheadedness... Is that a word?

M. Authier (Philip) :Yes, that's a word, pigheaded...

M. Lisée : Is it very derogatory?

M. Authier (Philip) : No, it's not too derogatory.

Mme Montgomery (Angelica) : It's not. C'est «têtu».

M. Lisée : C'est «têtu», O.K.

M. Authier (Philip) : It's literally «têtu» in English.

M. Lisée : The pigheadedness of this federal Government to try to impose a toll on this bridge so that we can repay ourselves a bridge that they own, that they should have repaired when the time was right is producing unsustainable damage to Québec... to the Québec economy and to the Québec… Montréal area, and it's just a plan for gridlock.

Mme Montgomery (Angelica) : Can I ask about Scotland? The referendum is tomorrow, who do you think is going to win?

M. Lisée : I think it's pretty close. I would say : It's as close today as it was the day before the referendum in 1995. It's really... It looks like this. And anyone who can tell you today what the result will be, do not consider that person as a credible source.

Mme Montgomery (Angelica) : So, I expect you'll be watching this closely. So, my question is : Why?

M. Lisée : Why? Well, because we're very interested in international news. No, the situation is...

M. Bergeron : ...former Minister for International Relations of Québec, yes? But…

Mme Montgomery (Angelica) : Yes, but why would this have a special significance for you in particular?

M. Lisée : Of all the very many countries that became independent in the last 25 years, the closest example to Québec is Scotland in terms of... well, it's in the British empire, it's in the British parliamentary system, and it's an advanced democracy with an advanced economy. So, the basis for comparison is very great. And whether... If they vote yes, and London respects the yes — contrary to what Canada would have done had we voted yes — and then, they go to negotiations, and it goes fairly well... It's going to be tough negotiations, but if in 18 months there's a new country called Scotland, of course, it's going to be a shining example for the next referendum in Québec. But if the Scots vote no and they... and London abides by its promise of devolution, it will also be an example that Canada doesn't work, because there were promises in 80 and 95 of devolution if the no won and the promises were not kept. So, any way you look at it, the Scotland-British model is a template for what an adult democratic country should do with this kind of issue. And we'll look forward to the events.

Mme Montgomery (Angelica) : Do you think the fact that the sovereignist… the Scottish sovereignist movement has come from behind, really, in a giant surge, do you think that this will encourage or inspire the movement here, in Québec, to want to push forward with another referendum?

M. Lisée : Well, that's what happened…

M. Bergeron : Interesting question.

M. Lisée : Very interesting question, it is, yes. So that's it, that's the answer, yes? No? OK. Well…

Mme Montgomery (Angelica) : Mr. Bergeron, you have something to say on this?

M. Lisée : Go ahead. No? Well, that's what happened in 95, we came from behind, we were way behind at the beginning of the referendum campaign. Now, clearly, what it does, whether or not the yes wins tomorrow, what is does is give a lot of energy to the independence movement, meaning militants, meaning…

M. Authier (Philip) : …a lot of energy to the independence movement here?

M. Lisée : Here, in Québec. A lot of energy to the independence movement here, in Québec. Militants are energized by that, they're interested. It will not have a significant impact on public opinion as a whole because this is there and we are here, but clearly it brings energy to a new generation of young Québec sovereignists that we see everywhere. There's really a new cohort that is very interested, intensely involved, and I think this is part of their coming of age as a new generation of sovereignists in Québec.

M. Harrold (Max) : Can I ask you a question about another topic? I don't think you covered it. So, on parental leave, we're doing a story in Montréal, I just wondered… I could see how you're positioning yourself… or at least the strategy seems to be to paint the Liberals as antifamily or not being… doing enough for the family. The Conseil du patronat says that our trimming of the parental leave program would actually… could make businesses more competitive. How do you see that, with regards to your arguments so far?

M. Lisée : Well, clearly, the Conseil du patronat always fought against any kind of significant program that will have levees on the businesses. But I think economists like Pierre Fortin and others clearly showed that the program was not only good for families and quality of life, which is not in the mental universe of this Government, but also good for the economy. And we showed today that, if they were to cut back for one month the leave that is allowed, well, that would be one month more needed in day care, and day care for very young… for babies is the most difficult to have. And so there wouldn't be any savings for the Québec Government and, you know, for the businesses as well. I mean, these people need day care. Actually, it's planned that, at the end of their leave, they're trying to have day care, but I don't see how it's a saving for the Québec Government.

M. Harrold (Max) :Could there be cuts in the administrative costs of the program, other ways? Is there… Can you… any way?

M. Lisée : Any cuts that can have a more… a leaner, more efficient administration, we are all for that. But cuts that will hit the quality of life of our families, that will hit even the purse of the QuébecGovernment, that's nonsensical.And one thing that worries us all is that every time they look at a Québec program that we built over the years, they say : Well, you know, in the rest of Canada, they don't have the same, and so we should aim for the Canadian average. Well, we don't want to be average Canadians, we want to be excellent Quebeckers.

M. Bélair-Cirino (Marco) : M. Bergeron, à titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière d'intégrité et de…

M. Bergeron :D'éthique.

M. Bélair-Cirino (Marco) : …d'éthique, voilà — j'étais pour dire «de lutte à la… contre la corruption» — j'aimerais vous entendre sur les recommandations du commissaire Lafrenière. Est-ce que le gouvernement doit mettre en oeuvre rapidement ces recommandations, notamment celle de revoir la Loi sur la police afin que toutes les enquêtes en matière de corruption, collusion soient confiées à l'UPAC puis empêcher qu'il y ait des accrochages, par exemple, avec le Bureau de la concurrence du Canada? Est-ce qu'on doit attendre la fin des travaux de la commission Charbonneau ou y aller rapidement avec les recommandations de M. Lafrenière?

M. Bergeron : Bien, moi, je pense… Bien, d'abord, il est clair qu'on étire un peu l'élastique, là. Ce serait… Il y a beaucoup de ces questions qui devraient être répondues par… auxquelles mon collègue Pascal Bérubé, qui est porte-parole en matière de Sécurité publique, devrait répondre.

Ceci dit, je pense qu'il y a un certain nombre de recommandations qui doivent être examinées par le gouvernement pour une application rapide, d'autres recommandations qui devront peut-être être examinées à la lumière des travaux de la commission Charbonneau.

Je me permets une parenthèse sur notre sortie d'hier dans l'espoir, évidemment, que ces travaux nous permettent véritablement de lever le voile sur ce système qui était… qui a été mis en place au fil des ans entre l'octroi des contrats publics et le financement des partis politiques. Puis, d'un autre côté, il faut aussi essayer de peser les pour et les contre de chacune des propositions du commissaire. Mais nous avons affaire à un expert en la matière qui nous fait des recommandations qui doivent à tout le moins être considérées sérieusement, et, une fois les pour et les contre soupesés, que ce soit à plus ou moins brève échéance, bien, des décisions devront être prises, effectivement, pour faire en sorte de resserrer les règles à l'égard de possible collusion ou corruption.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Donc, malgré les appels à la prudence de la ministre de la Justice, Mme Vallée, puis ses consignes de ne pas vous ingérer dans les affaires de la commission Charbonneau, qui est une commission d'enquête indépendante, vous persistez aujourd'hui à dire que la commission devrait demander une prolongation de son mandat puis également de justifier pourquoi elle n'a pas convoqué un certain nombre de témoins?

M. Bergeron : En dépit des interventions de la ministre, j'imagine qu'elle a ses raisons de faire les interventions qu'elle a faites. Je n'ai pas, personnellement, changé d'idée depuis ma sortie d'hier.

(Fin à 12 h 24)

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