(Treize heures trois minutes)
M. Fontecilla (Andrés)
:
Le gouvernement de M. Philippe Couillard
nous a invités à une opération de déficit zéro, une opération d'austérité qui,
dit-il, n'aura aucun impact sur les services donnés à
la population. Et aujourd'hui nous assistons à
tout le contraire, nous voyons que cette opération-là d'austérité a
beaucoup d'impacts sur les services à la
population, surtout envers les plus vulnérables, ce qui est inacceptable.
Donc, le gouvernement libéral ment à la
population parce que ces coupes affectent directement la population. C'est
partout la même chose : les gestionnaires du réseau de la santé disent
qu'il n'y a plus de gras à couper, on coupe dans le maigre. Nous apprenons
aujourd'hui que des coupes de près de 87 millions de dollars sont à venir
en santé, juste à Montréal, et ce sont les enfants, les personnes handicapées,
et les personnes qui ont des déficiences intellectuelles, et les aînés qui vont
écoper. C'est irresponsable et inhumain. Par exemple, quand est-ce que ces coupes-là suffiront à M. Couillard?
Jusqu'où est-il prêt à aller au nom du déficit zéro? Jusqu'où est-il prêt à
aller pour nous appauvrir davantage?
Au Saguenay—Lac-Saint-Jean, des
compressions de 10,2 millions dans les CSSS de la région; cela veut dire
plus de 100 000 heures en soins à la population qui sont coupées,
seulement dans la ville de Chicoutimi. En Estrie, l'Hôpital
de Sherbrooke, 400 personnes sont encore en attente depuis deux ans pour avoir
des services en santé mentale. Dans la région de la Capitale-Nationale, il y a
des coupes de 4 millions au CSSS de la Vieille-Capitale,
800 000 $ en coupures pour le
soutien à domicile seulement. En Montérégie, au CSSS Haut-Richelieu—Rouville,
le département de pédiatrie, à Saint-Jean-sur-Richelieu, est passé de 35 à huit
lits pour les enfants. On appelle souvent cette opération-là, pour la
maquiller, une opération d'optimisation; c'est n'est pas vrai, c'est des
opérations de coupures qui diminuent les services à la population, surtout à la population la plus vulnérable, qui
en a le plus besoin.
Mme David (Gouin) : Lorsqu'hier
soir j'ai entendu au Téléjournal qu'il y avait toutes ces coupes
ordonnées, en quelque sorte, par l'agence de Montréal, je me suis vraiment dit
qu'il arrive un moment où on doit clairement exprimer au gouvernement, là, que
ça suffit. Nous, nous le disons depuis des mois à Québec solidaire : Ça
n'a pas de sens de faire toutes ces coupures. Pendant ce temps-là, on ne
demande pas aux plus nantis, à ceux qui sont mieux équipés, qui ont eu de la
chance dans la vie, on ne demande pas aux banques, ni aux banquiers, ni aux
institutions financières de faire leur juste part. C'est toujours le peuple qui
écope, c'est la classe moyenne, c'est leurs familles, c'est leurs vieux
parents, ce sont des enfants handicapés ou en difficulté. Et là, vraiment, nous disons : «Basta»!
Je lance un appel, un appel pressant aux
gestionnaires, aux élus, aux cadres, aux directions de l'ensemble des services
du réseau de la santé et des services sociaux. Mes amis, c'est à vous de dire
non aussi, pas seulement à Québec solidaire, pas seulement aux syndicats, pas
seulement aux défenseurs des droits des usagères et usagers des services
sociaux et de santé. Vous aussi, à un moment donné, vous avez le devoir de dire
non à des coupes qui, j'en suis certaine, vous répugnent parce que vous, vous
savez quel impact ont ces coupes sur les clientèles que vous desservez, vous
êtes les mieux à même de le savoir. Je vous demande donc de dire non, comme l'ont fait les élus de la commission
scolaire de Montréal, qui, il y a quelques jours, ont dit au ministre Bolduc :
Vous ne pouvez pas nous demander de couper 9 millions additionnels, c'est
impossible sans toucher aux services aux élèves;
on vous propose d'économiser 5 millions en vendant des immeubles
excédentaires, on ne peut pas faire plus. Résultat : le ministre leur
envoie un vérificateur qui, par hasard, pourrait découvrir des économies à faire sans
toucher les services aux élèves. J'ai bien hâte de voir. La CSDM leur a dit :
Parfait, venez. Moi, je trouve que ça, c'est la bonne
attitude à avoir.
Et profitez-en donc, pendant que vous avez encore un peu de pouvoir dans ce réseau-là… La
réforme Barrette, c'est ni plus ni moins que la mainmise complète et totale du
ministre de la Santé et des Services sociaux sur l'ensemble du réseau, c'est de
couper l'ensemble des conseils d'administration, c'est de pouvoir dicter
directement aux cadres et aux directions des futurs CISSS régionaux, là, ce qui
se doit se faire et comment ça doit se passer. Encore plus, il nomme les
directeurs généraux et les directeurs adjoints.
Avant que tout ça se fasse et en espérant
que ça ne se fasse pas, parce que c'est un charcutage terrible dans le réseau,
prenez donc le pouvoir qui vous reste. Gestionnaires, cadres, directions, élus,
prenez-le, ce pouvoir-là, et dites non, tout simplement non, parce que c'est
injuste, parce que ces coupes-là touchent les plus vulnérables d'entre nous et
parce que, pendant ce temps-là, on ne demande pas aux mieux nantis de faire
leur part. Merci.
(Fin à 13 h 9)