(Quatorze heures cinquante-deux minutes)
M. Khadir
: Oui.
Bonjour, tout le monde. Nous sommes mercredi le 29 octobre. À l'Assemblée
nationale, dans les minutes qui suivent, Québec solidaire dépose une motion
annoncée à l'avance au gouvernement du Québec, au gouvernement du Parti
libéral, pour demander, en fait, que l'Assemblée nationale se joigne à nous, à Québec
solidaire, pour presser le ministre des Finances de modifier la Loi sur l'équilibre
budgétaire afin de repousser à 2016‑2017, soit d'un an, l'échéance du retour à l'équilibre
budgétaire tel que défini, en fait, par la loi et que le versement prévu de
2 250 000 000 $, soit tout près de deux et un quart de milliards
de dollars, au Fonds des générations, que ce versement prévu soit repoussé à
une année ultérieure de manière à pouvoir équilibrer le budget et de ne pas
couper de manière intempestive dans les programmes sociaux.
En fait, Québec solidaire n'est pas le
seul à faire cette proposition. Vous savez que, dans notre perspective économique,
Québec solidaire est très soucieux d'atteindre l'équilibre budgétaire. Dès notre
première année d'existence, lorsqu'on a participé à nos premières élections
générales, en 2007, Québec solidaire a innové, a été le premier parti politique
au Québec d'accompagner ses propositions, d'accompagner sa plateforme
électorale d'un cadre budgétaire qui permettait d'assurer que, ce qu'on
annonce, nous avons les revenus nécessaires pour pouvoir rencontrer les
promesses électorales. Et nous avons répété l'exercice d'année en année.
Cependant, nous sommes d'avis, comme plusieurs
partenaires sociaux, qu'il y a d'autres moyens que de couper intempestivement
dans les programmes sociaux, en éducation, en santé, dans les services sociaux,
dans nos garderies, dans l'investissement dans les réseaux des infrastructures
publiques. Ce n'est pas en coupant uniquement dans ces secteurs-là, mais plutôt
en allant chercher des économies ailleurs, c'est-à-dire dans le gaspillage
qu'on peut faire éventuellement dans les domaines de… les dépenses inutiles
pour l'achat, disons, trop coûteux de nos médicaments. Nous sommes, au Québec,
la province canadienne qui payons le plus cher nos médicaments. Même le gouvernement
actuel est prêt à reconnaître qu'il y a un effort à faire de ce côté-là.
Il y a aussi des mesures fiscales qui
peuvent alléger à la fois le fardeau de certains contribuables, mais mettre à contribution
les plus grandes fortunes, certaines entreprises qui s'en tirent avec trop
d'échappatoires fiscales, notamment les banques et les institutions
financières. Donc, nous avons démontré à chaque fois qu'il y a moyen
d'équilibrer le budget autrement qu'en coupant dans les services les plus
essentiels à la population du Québec.
Ce qui nous amène au Fonds des
générations, que nous allons démontrer tout à l'heure en Chambre, c'est une
mesure mise en place par le gouvernement libéral en 2006, qui a été donc
appliquée dès 2007. On est rendus à plusieurs milliards de dollars que nous
avons mis dans cette caisse, qui est une espèce de fonds de stabilisation
économique, sans porter le nom, qui pourrait être un fonds de stabilisation budgétaire,
ce à quoi nous reviendrons plus tard.
Mais, pour ce qui est du budget de cette
année puis de la question de l'austérité, qui est justifiée par le déficit zéro
et l'atteinte de l'équilibre budgétaire, il y a maintenant plusieurs
partenaires sociaux et également la banque Desjardins qui disent :
Écoutez, on a d'autres urgences. Et, en menant des programmes d'austérité de
cette sorte, en voulant à tout prix, de manière obsessive, atteindre
l'équilibre budgétaire, on va ralentir l'économie, ce qui va nous empêcher à
plus long terme d'atteindre des bons équilibres économiques.
Donc, la première chose à faire, nous, on
dit, de ce point de vue là : Il y a 2 milliards à aller chercher pour
équilibrer le budget, au lieu de le placer dans le Fonds des générations. Nous
pouvons l'utiliser cette année, qui est une année exceptionnelle, pour
équilibrer le budget. C'est une manière de dire : Quand, dans le frigo, il
n'y a rien, ce n'est pas le temps d'aller placer son argent dans les REER.
C'est exactement ce que le gouvernement actuel s'apprête à faire avec toutes
les coupes, dont je ne ferai pas la nomenclature, en santé, en éducation, et
ailleurs. Nous disons : Au lieu de faire ces coupes sauvages à la
tronçonneuse, le gouvernement pourrait simplement, de manière raisonnable, ne
pas faire de paiement dans le Fonds des générations cette année, le reporter à
plus tard, équilibrer son budget autrement que sur le dos des plus démunis, des
citoyens vulnérables et également de la classe moyenne du Québec.
Merci de votre attention.
(Fin à 14 h 57)