(Neuf heures trente-cinq minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde. Merci d'être là. Alors, ce matin, je vais présenter une motion qui
est appuyée par Mme David, Mme Hivon. Et, dans l'ordre, je prendrai
la parole ainsi que Mme David, Mme Hivon et M. Létourneau.
Et cette motion, bien sûr, concerne les
coupes à Radio-Canada. On tente ce matin de faire adopter une motion pour faire
en sorte de prendre conscience collectivement, que le gouvernement du Québec, que
l'ensemble de l'Assemblée nationale dise comment… notre affection et notre
besoin d'avoir Radio-Canada avec nous. Et, pour ça, on a besoin de sentir que
notre télévision publique, notre radio publique est soutenue aussi par notre Assemblée
nationale.
Vous savez, le gouvernement d'Ottawa a,
année après année, fait en sorte que notre radio publique devienne quasiment… de
plus en plus une radio d'État téléguidée, une radio, une télévision qui n'a
plus ou moins l'indépendance nécessaire pour nous permettre d'atteindre ce
qu'on a comme objectif commun, c'est-à-dire développer notre culture, notre
culture francophone pour sûr, enraciner notre compréhension du monde à partir
de cette magnifique culture là, et Radio-Canada y a joué un rôle important, et
on veut absolument qu'elle continue à le jouer. Et c'est pourquoi, ce matin, je
déposerai une motion où, j'espère, l'ensemble des parties viendront en appui à
cette motion.
Mme David (Outremont) :
Bonjour. Alors, en tant que ministre de la Culture et des Communications et
ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue
française, il est évident, pour le Parti libéral et pour le gouvernement, de
réitérer l'importance de Radio-Canada, l'importance du rôle historique,
identitaire et francophone, évidemment, de Radio-Canada, le rôle non seulement
au Québec, et dans toutes les régions du Québec, est-il nécessaire de le
souligner, l'importance pour le soutien des créateurs, l'importance pour le
rôle que Radio-Canada a eu depuis des décennies dans la société québécoise,
dans l'édification de ce que nous sommes devenus, et aussi le rôle pour toute
la francophonie hors Québec, à travers le Canada. Radio-Canada est une sorte
d'épine dorsale de la culture et de l'identité francophone. Donc, nous voulons
sensibiliser le gouvernement fédéral à l'importance de maintenir Radio-Canada
comme épine dorsale de l'identité francophone québécoise et canadienne. Merci.
Mme
Hivon
:
Alors, au nom du Parti québécois, j'appuie cette démarche aujourd'hui de parler
d'une voix forte, d'une voix unie. L'ensemble de l'Assemblée nationale,
l'ensemble, donc, des parlementaires de l'Assemblée nationale, nous souhaitons
donc envoyer un message très clair qui a été porté par des milliers de voix
citoyennes il y a une dizaine de jours dans les rues de Montréal, mais de
toutes les régions du Québec, qui ont témoigné de cette affection des Québécois
pour le diffuseur public.
Pourquoi Radio-Canada? Parce que Radio-Canada,
c'est un moteur de production culturelle francophone au Québec, bien entendu.
C'est un moteur aussi de diffusion de l'information partout dans les régions du
Québec, et aussi de divertissement, et c'est une manière, bien entendu, de
donner cet accès à cette culture et à cette information partout au Québec.
C'est quelque chose qui est excessivement important. On sait à quel point
l'accès à l'information, notamment, est un pilier de la démocratie, et, avec
les compressions que l'on voit, déjà présentes, et celles qui sont annoncées,
les centaines et les centaines de postes qui seront coupés, évidemment, ça ne
sera pas sans effet sur cette qualité de production culturelle et sur cette
qualité d'accès à l'information.
Donc, aujourd'hui, par ce geste fort que
nous posons, nous nous faisons le relais de ces milliers de voix qui se sont
fait entendre dans les rues pour dire d'une seule voix qu'au Québec nous tenons
à ce que le gouvernement fédéral n'aille pas de l'avant avec les compressions
qui sont sur la table en ce moment, pour maintenir cette force partout au Québec
que représente, pour les francophones du Québec, Radio-Canada.
Et maintenant je vais céder la parole à M.
Létourneau.
M. Létourneau (Jacques) :
Bien. Merci. Alors, Jacques Létourneau, président de la CSN et au nom aussi des
amis de... tous amis de Radio-Canada. Alors, d'abord, je tiens à saluer l'initiative
de Québec solidaire pour le dépôt de cette motion et de l'appui du Parti
libéral et du Parti québécois.
Vous savez, en démocratie, la question de l'information,
c'est quelque chose de fondamental, et nous en savons quelque chose, surtout
dans des contextes puis dans des conjonctures politiques où les organisations
de la société civile, particulièrement le mouvement syndical, sont appelées à
débattre de choix politiques qui sont faits tant au Canada qu'au Québec, et, dans
ce sens-là, Radio-Canada, ça représente un pilier en matière de démocratie puis
d'accès à l'information de qualité.
Ce qui se passe du côté du gouvernement
conservateur depuis quelques années, c'est extrêmement inquiétant. On a besoin
d'une radio publique, d'une télévision publique de qualité, on doit la financer
adéquatement. Le Canada est probablement un des derniers pays de l'OCDE à
financer le moins sa radio et sa télévision publiques, son diffuseur public.
Donc, pour nous, c'est extrêmement préoccupant. Et je pense qu'après la grande
manifestation qui a eu lieu à Montréal la semaine dernière, où il y avait
25 000 personnes qui se sont jointes à nous pour justement réclamer un
financement adéquat, c'est extrêmement encourageant de voir qu'aujourd'hui, à
l'Assemblée nationale, on va déposer cette motion pour l'adopter et qu'il y a
de plus en plus de monde, tant des partis politiques que des organisations de
la société civile, qui sont préoccupés par ce qui se passe avec Radio-Canada.
Alors, dans ce sens-là, la CSN est très heureuse de cette initiative.
Mme Massé : Oui. Alors, je
terminerai juste vraiment en remerciant les gens, les syndiqués de faire cette
lutte-là pour l'ensemble des Québécois et Québécoises. Je remercie aussi mes
collègues de m'aider à faire en sorte qu'on va l'adopter, cette motion-là. J'y
crois, j'ai confiance. Et je nous rappelle juste collectivement que, s'il n'y
avait pas de journalisme indépendant, bien sûr la production, mais aussi de
journalisme, l'émission Enquête n'aurait jamais pu nous faire économiser
des dizaines de millions de dollars, et, dans ce sens-là, j'espère que M.
Harper va entendre notre message aujourd'hui.
La Modératrice
: Pour
la période des questions, on va inviter les journalistes à se présenter avant
de poser leurs questions et on va prendre que des questions concernant la
motion sur Radio-Canada.
Des voix
: Merci.
(Fin à 9 h 42)