(Dix heures onze minutes)
M. Barrette : Alors, bonjour,
mesdames et messieurs. Alors, nous prenons une pause dans cette procédure
d'exception aujourd'hui, puisque nous avons reçu il y a quelques instants la
décision de la Cour suprême dans la cause que vous connaissez, et nous tenons à
exprimer, évidemment, notre grande satisfaction quant à la décision unanime de
la Cour suprême sur le sujet de l'aide médicale à mourir.
Alors, évidemment, on retiendra… Et, pour
moi, c'est quelque chose de personnellement très satisfaisant, parce que vous
vous souviendrez que ce débat-là avait pris sa lancée lorsque, dans ma vie
précédente, on avait fait un sondage qui montrait que la population,
essentiellement, en était rendue là dans son évolution commune. Alors, le
Québec aura fait preuve de leadership dans le Canada, aura été le premier à
travailler de façon extrêmement collégiale pour en arriver à l'adoption du
projet de loi, que vous connaissez, sur les soins de fin de vie. Alors, nous
aurons assumé un leadership qui aura été maintenant reconnu dans le Canada tout
entier, et je suis convaincu qu'il fera école.
Alors, aujourd'hui, évidemment, je ne fais
pas plus de commentaires parce que certaines procédures judiciaires sont encore
en cours au Québec, mais je tiens donc à souligner la satisfaction de notre gouvernement
et je dirais aussi du Parlement tout entier, puisque l'aide médicale... la loi
sur les soins de fin de vie du Québec, qui contient l'aide médicale à mourir, a
été le résultat, le fruit d'un travail collégial rarement vu au Parlement
québécois.
La Modératrice
:
English now.
M. Lacroix (Louis)
:
Mais le jugement dit qu'entre autres choses... il donne 12 mois, en fait,
aux différentes législations, fédérale, provinciales...
La Modératrice
: Louis,
on va commencer par faire la déclaration en anglais au cas où on manque de
temps, s'il vous plaît.
M. Barrette
: So, we're taking a pause in this
special procedure in Parliament to comment the news that we just received
regarding medical aid in dying, where the Supreme Court had a unanimous
decision saying that it will be decriminalized. To us, it is quite satisfactory
because we assumed the leadership in Canada.
We were very much
criticised across the country, when we started that years ago in this province.
And we had a clear collaboration between parties and we listened to the will of
the population that we proceed, at that time, and that gave birth to the bill
that we have in Québec today.
Now, the situation is
clearly resolved across the country, and we're quite happy that the conclusion
is such. And clearly we expect all provinces to go forward, going in our direction.
So, today it's a great day for democracy. Québec's Government, all parties
included, answered the call, they responded to what was the position of the
population in Québec, and clearly this Canada has moved towards the same
direction as we did, and this is a quite satisfactory news that we have today.
La Modératrice
: Deux
questions en français, puis on va...
M. Lacroix (Louis)
:
Alors, le jugement donne 12 mois aux différentes législations, fédérale...
aux provinces également pour modifier, en fait, leurs lois. Est-ce que vous
craignez que le gouvernement conservateur fédéral modifie sa loi pour le rendre
criminel maintenant?
M. Barrette : Écoutez, vous
savez, actuellement, les... bien, comme toujours, les gouvernements doivent être
à l'écoute de la population, et les cours de justice, souvent, viennent
réaligner le tir lorsque les politiciens ont des débats qu'ils ne peuvent pas
conclure eux-mêmes.
Au Québec, on l'a conclu, ce débat-là. Le
débat a fait rage dans le reste du Canada. Clairement, ce que nous avons
débattu au Québec maintenant se retrouve dans le reste du Canada, et les
politiciens avons le devoir d'avoir des lois, mettre en place des lois qui
reflètent la pensée la plus commune de la population, et je pense que c'est ce
qui se passe aujourd'hui. Et le gouvernement du Canada devra faire comme tous
les gouvernements, répondre aux aspirations de la population, et manifestement
et la Cour suprême et nous, pour le Québec, l'avons fait, la direction est claire.
Je laisserai le gouvernement fédéral prendre ses propres décisions.
La Modératrice
:
Questions en anglais, s'il vous plaît, la cloche sonne. Questions en anglais,
s'il vous plaît. Désolée, désolée Alain.
M. Laforest (Alain)
:
Est-ce que la Cour suprême envoie un message au gouvernement Harper?
M. Barrette : Bien, écoutez,
je ne ferai pas de commentaire sur la relation du gouvernement fédéral avec la
Cour suprême. Ce que je constate aujourd'hui, c'est que la Cour suprême envoie
un message à la population. C'est là qu'il est, le message. J'irais même
jusqu'à dire que le gouvernement et tous les gouvernements font partie de la
population. Le message est clair : Nous avons entendu la cause, nous
constatons clairement que la population est rendue là. Écoutez, là, la Cour
suprême ne prend pas des décisions basées sur une perception purement
individuelle. Des représentations ont été faites, dont celles qui ont été
faites par le Québec, représentations qui ont été faites aussi par d'autres
gouvernements, qui s'expriment au nom de leurs populations, puis je pense que
la Cour suprême envoie un message d'abord et avant tout à la population. La
Cour suprême a entendu la population et a pris une décision.
La Modératrice
: En
anglais maintenant, en anglais.
Mme Plante (Caroline)
: How will this affect the suits contesting the law
here, in Québec?
M. Barrette :
Well, this is still up for grasp, I would say, because the courts are… they are
into proceedings, judiciary proceedings and there is not much I can comment on
that because it would be inappropriate for me to do so.
La Modératrice
:
Last question, last question.
Mme Plante (Caroline)
:
The law suit could fall?
M. Barrette :
Well, again, this is something I cannot answer for the court, but clearly one
might expect that it would have an influence.
La Modératrice
:
Thank you, we need to go, the bell is ringing. Merci tout le monde.
M. Barrette :
Sorry. See you in 16 hours.
La Modératrice
:
C'était ça ou on le faisait dans 16 heures.
(Fin à 10 h 17)