(Huit heures trente-quatre minutes)
M. Legault
: Oui,
bonjour, tout le monde. Écoutez, on apprend ce matin que Philippe Couillard
pense qu'on n'a pas le choix que d'augmenter de 10 000 le nombre
d'immigrants qu'on reçoit à chaque année, donc passer de 50 000 à 60 000,
quand on connaît déjà les problèmes d'intégration qu'on a. Quand on regarde
pour le français, par exemple : 41 % des nouveaux arrivants ne
parlent pas français, 71 % ne suivent pas de cours de français, 80 %
ne suivent pas de cours sur les valeurs québécoises. Donc, nous, on pense que c'est
complètement irresponsable, la position de M. Couillard d'augmenter le
nombre d'immigrants tant qu'on n'arrivera pas à avoir une meilleure intégration
des immigrants.
Et, bien, vous connaissez la position de
la CAQ. Nous, on pense que les cours de français, de valeurs québécoises
doivent être obligatoires pour tous les immigrants. Donc, on va talonner le premier
ministre sur ce dossier-là, qui est important pour défendre notre langue,
défendre nos valeurs, défendre l'identité québécoise. Ça ne semble pas
intéresser le premier ministre Couillard.
La Modératrice
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Legault. Il y a une rencontre, cet après-midi, entre le
premier ministre et les dirigeants de Pétrolia. Est-ce que ça doit être au-delà
d'une rencontre de courtoisie?
M. Legault
: Écoutez, j'ai
rencontré les dirigeants de Pétrolia lundi, ils semblent découragés de la
position de Philippe Couillard. Philippe Couillard ne semble pas vouloir
respecter un contrat signé par le gouvernement du Québec, ne semble pas intéressé
non plus à même explorer l'île d'Anticosti pour voir les possibilités en termes
de gaz et de pétrole. On parle possiblement de dizaines de milliards de
dollars.
Donc, moi, j'invite Philippe Couillard,
là, à s'intéresser à la création de richesse. On ne peut pas se payer le luxe,
au Québec, de ne pas regarder la quantité de gaz et de pétrole qu'on a sur
l'île d'Anticosti. Québec, là, n'est pas assez riche, les Québécois ne sont pas
assez riches. Si on veut se payer les services publics qu'on souhaite, si on
veut réduire les impôts des Québécois, il faut explorer l'île d'Anticosti.
Puis, si le premier ministre recule sur ses déclarations passées, je vais être
le premier à l'applaudir.
M. Laforest (Alain) : Il y a
eu un changement au niveau de la prison Tanguay, là, vous êtes peut-être au
courant, là, on est en train de faire un mouvement de gens, des femmes...
redéplacement. Il y a d'énormes problèmes au niveau des conditions d'accueil,
actuellement, à la prison Tanguay. Est-ce que vous trouvez que c'est normal?
M. Legault
: Bien, je n'ai
pas... J'avoue, là, que je ne suis pas au courant du dossier. Je m'excuse.
La Modératrice
: Marco
Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour. Concernant les seuils d'immigration, M. Couillard puis plusieurs
acteurs politiques et même du milieu économique disent que, si on ne hausse pas
ces seuils-là, il va y avoir une pénurie de main-d'oeuvre. Est-ce que vous
reconnaissez que la cible est quand même bonne pour, justement, pallier à ces
défis-là qui se présentent au Québec, mais que c'est seulement une question
d'intégration? Est-ce que c'est ça que je comprends?
M. Legault
: Bon,
écoutez, d'abord, je vous invite à aller lire l'étude de Pierre Fortin, vous
allez voir qu'actuellement l'arrivée d'immigrants n'est pas toujours positive
pour l'économie du Québec, ça dépend s'ils répondent bien aux besoins du marché
du travail. Je suis content de voir que, là-dessus, on semble vouloir prendre
une nouvelle approche.
Mais il y a d'autres moyens aussi
d'augmenter la population active. Moi, je préférerais qu'on investisse dans la
lutte au décrochage, dans la lutte contre l'analphabétisation des plus vieux,
là, des adultes. Donc, il y a d'autres moyens d'augmenter la population active,
puis on ne doit pas régler possiblement certains problèmes économiques au
détriment de notre identité, au détriment de la protection de notre langue, au
détriment de la protection des valeurs québécoises.
Il faut toujours le rappeler, là, on est un
petit groupe en Amérique du Nord, entouré, là, de centaines de millions
d'anglophones. Donc, si on veut protéger le français, on ne peut pas se
permettre de dire : On va avoir 50 000, 60 000, 70 000
immigrants qui n'apprennent pas le français. Déjà, 41 % des immigrants ne
parlent pas français. Donc, on a un enjeu avec le nombre actuel. Donc, c'est
irresponsable d'augmenter le nombre d'immigrants à 60 000. Puis, comme je
vous dis, il y a d'autres façons d'augmenter la population active puis de
régler les problèmes économiques.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Sur un autre sujet, le Globe and Mail nous apprenait, la semaine
dernière, que l'ancien premier ministre Jean Charest a sollicité auprès d'un
proche conseiller de M. Trudeau une rencontre entre des dirigeants de
TransCanada et le premier ministre fédéral. Est-ce que M. Charest a abusé
de son rôle d'ancien premier ministre du Québec? Est-ce qu'il a aussi fait des
activités de lobbyisme qui devraient lui être, disons, reprochées?
M. Legault
: Bien, je ne
sais pas c'est quoi, exactement, les règles, le nombre d'années, là, mais, je
pense, au moins, il doit se déclarer comme lobbyiste, de le faire d'une façon
transparente, mais je pense qu'il y a d'autres premiers ministres aussi qui le
font.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce
que les dirigeants de TransCanada ont tenté de vous contacter ou de vous
rencontrer pour faire la promotion de leur projet, peut-être discuter de points
plus controversés?
M. Legault
: Moi, j'ai
rencontré, peut-être il y a six mois, un an, les dirigeants de TransCanada, je
voulais m'informer sur le dossier, mais ça n'a pas changé la position de la
CAQ, la position de la CAQ est toujours la même. Actuellement, on a trois
problèmes avec le projet. Un, le tracé, entre autres dans Lanaudière, on pense
qu'en passant le long de la 40 il y aurait moins de dommages pour les terres
agricoles. Deuxièmement, on a besoin d'un BAPE détaillé pour s'assurer de la
sécurité de l'oléoduc. Puis troisièmement on souhaite avoir des retombées
significatives, mettons que je parle de milliards de dollars. Qu'on appelle ça
des redevances ou des compensations, le Québec ne peut pas se permettre de dire :
On prend tous les risques, puis que le pétrole soit exporté. On a besoin
d'avoir des retombées de milliards de dollars. Puis moi, j'invite M. Couillard
au moins à commencer à négocier ce point-là.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais une précision : c'est vous qui aviez sollicité la rencontre ou si...
M. Legault
: Non, je
pense, c'est eux. Je ne suis pas certain, là, je pense, c'est eux.
La Modératrice
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour,
M. Legault. Concernant le nombre d'immigrants admis au Québec, donc je
comprends que vous êtes loin d'être favorable à hausser la cible. Pensez-vous qu'il
faudrait, au contraire, donc la diminuer, si oui, à quel niveau exactement?
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, je pense qu'actuellement on doit faire des efforts importants
d'intégration des immigrants. Il faut évaluer quelle est notre capacité
d'accueil. Donc, avant de déterminer quel est le seuil qui est raisonnable, il
faut d'abord voir quelle est notre capacité d'accueil. Et ce que ça veut
dire — puis c'est déjà dans le programme de la CAQ — c'est
qu'il faut augmenter de façon substantielle les budgets pour l'intégration des
immigrants. Et, bon, on va avoir un budget jeudi prochain, là, mais
actuellement les résultats sont mauvais. Écoutez, là, je vous répète les
chiffres : 41 % des nouveaux arrivants ne parlent pas français,
72 % ne suivent pas de cours de français, puis 80 % ne suivent pas de
cours sur les valeurs québécoises. Donc, nous, on pense qu'il faut y aller d'une
façon obligatoire, mais M. Couillard n'aime pas ça, s'est moqué de notre
position. Mais moi, je persiste et je signe : si on veut être capables d'accueillir
autant d'immigrants — puis, déjà, 50 000, c'est
énorme — bien, il faut mieux intégrer, puis, selon moi, ça prend des
cours de français puis des cours de valeurs québécoises obligatoires.
M. Lavallée (Hugo) : La
question, c'est : Quelle devrait être la cible, en fait, par contre?
M. Legault
: Bien, tant
qu'on n'a pas établi la capacité d'accueil, c'est difficile de répondre à la
question, mais ce qui semble clair, là, c'est qu'on n'y arrive pas,
actuellement. Bon. Est-ce que, si on arrive à augmenter de façon significative
les budgets, on va être capables d'accueillir 50 000, ou 55 000, ou
60 000? Bien, il faut d'abord faire l'évaluation. Mais je n'ai pas vu
nulle part dans les documents de Kathleen Weil une évaluation, là, de travail
puis de résultat d'un plan d'action pour mieux intégrer les immigrants.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
qu'il n'y a pas une contradiction entre cette prise de position là de votre
parti et le discours économique très fort que vous souhaitez tenir? Parce
qu'effectivement, quand on écoute, par exemple, les chambres de commerce, que
ce soit à Montréal ou même dans certaines régions — je parlais avec
des gens de Beauce, par exemple, récemment — ils donnent raison au
premier ministre en disant : On manque de main-d'oeuvre, on est obligés de
refuser des contrats parce qu'on n'a pas le personnel pour pouvoir donner
suite. C'est comme si c'était deux positions un peu irréconciliables.
M. Legault
: Non, non,
écoutez, d'abord, il y a plusieurs choses, là. Rappelez-vous qu'actuellement
30 % des immigrants sont choisis par Ottawa, entre autres toute la partie
qu'on appelle réunification familiale. Souvent, ces nouveaux arrivants ne
parlent pas français et ne répondent pas aux besoins du marché du travail.
D'ailleurs, l'étude de Pierre Fortin montre que c'est loin d'être évident que
ça contribue positivement à l'économie du Québec. Ça, c'est la première chose.
La deuxième chose, c'est qu'il y a
d'autres moyens d'augmenter la population active. Moi, je souhaiterais, là, qu'on
augmente, qu'on ajoute aux moyens pour lutter contre le décrochage scolaire.
Moins on aura de jeunes qui décrochent avant d'obtenir un diplôme qualifiant,
là, que ce soit un D.E.S., D.E.C. ou un bac, bien, moins on aura de décrocheurs
qui ne seront pas susceptibles de faire partie de la population active. Donc,
lutter contre le décrochage, travailler sur l'alphabétisation des adultes... On
sait qu'on a des graves problèmes au Québec, il y a des entreprises qui ont de
la difficulté à recruter, parfois, des gens qui sont capables d'utiliser une
machine, là, de lire, tout simplement. Donc, il y a du travail à faire, aussi,
ailleurs que dans l'augmentation des seuils d'immigration.
Puis je le répète, là, à terme, je ne m'y
oppose pas, mais en autant qu'on augmente les capacités d'intégration des
immigrants. Puis actuellement, à court terme, là, c'est complètement
irresponsable, dans le contexte actuel, d'augmenter les seuils d'immigration,
là, pour... Moi, je pense que, pour un certain nombre d'années, là, on a un
rattrapage à faire sur l'intégration des immigrants.
La Modératrice
:
Charles Lecavalier, Le Journal...
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault. Sur les immigrants, vous demandez des cours
obligatoires. Ces cours-là, est-ce qu'ils seraient payés par l'État?
M. Legault
: Oui, ça
serait des cours qui seraient payés par l'État parce que je pense qu'on est
tous gagnants, et la société québécoise et les nouveaux arrivants, de s'assurer
que ces gens-là apprennent le français. Donc, c'est déjà dans le programme de
la CAQ, d'augmenter de façon substantielle les budgets pour avoir plus de cours
de francisation.
M. Lecavalier (Charles) : Est-ce
que vous avez un ordre d'idées? Parce qu'en ce moment je sais qu'il y a beaucoup
de réfugiés syriens, entre autres dans les journaux, qui disent : Les listes
d'attente sont très, très, très longues pour avoir des cours de français.
M. Legault
: Je
pourrais peut-être vous revenir. On va vous revenir, là, mais je ne sais pas
tout notre programme par coeur, là, mais on va vous revenir. On avait même fixé
un chiffre sur l'augmentation de budget qui est souhaitée actuellement.
M. Lecavalier (Charles) : Je
reviens sur la langue française, et on apprend ce matin que la Davie recrute presque
exclusivement en anglais des professionnels et des dirigeants et que la
maîtrise du français n'est pas demandée. Alors, qu'est-ce que vous pensez de ça?
M. Legault
: C'est
inacceptable. C'est inacceptable qu'une compagnie comme la Davie, juste à côté
ici, là, recrute en anglais, a déjà eu des problèmes aussi sur l'application de
la loi 101 dans le milieu de travail. Donc, c'est inacceptable, ils
doivent être rappelés à l'ordre rapidement.
M. Lecavalier (Charles) : Mais,
eux, est-ce qu'on devrait leur donner davantage de ressources pour se
franciser, à la Davie, ou...
M. Legault
: Bien, moi,
je pense que partout, que ça soit à Québec, à Lévis ou ailleurs, on a besoin
d'ajouter des ressources, et puis je pense que, oui, ça fait partie des
responsabilités du gouvernement de fournir des cours de français. Puis moi, je
pense que, oui, il doit y avoir des ressources d'investies par le gouvernement.
C'est payant économiquement comme investissement.
M. Lecavalier (Charles) : Très
bien, merci.
La Modératrice
: Alexandre
Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Bonjour, M. Legault. J'aimerais ça savoir : Est-ce que vous pensez
que le gouvernement du Québec a le pouvoir légal de refuser Énergie Est
sur son territoire?
M. Legault
: Il
devrait, en tout cas. Que ça soit légal ou politique, là, on devrait être
capables de pouvoir s'assurer que toutes les lois québécoises soient
respectées, entre autres un BAPE détaillé. On devrait aussi avoir notre mot à
dire sur le tracé de l'oléoduc, mais on doit gérer le dossier d'une façon
pragmatique. Si on arrive à négocier des compensations de milliards de dollars,
bien, ça pourrait être intéressant pour le Québec. Donc, il faut le regarder
d'une façon pragmatique, pas nécessairement d'une façon juridique. Mais je
pense que le Québec doit, effectivement, donner son accord sur le projet avant que
le projet aille de l'avant.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, sauf erreur de ma part, j'ai l'impression que vous n'êtes pas sûr si le
Québec a le pouvoir juridique de refuser.
M. Legault
: Bien,
écoutez, c'est complexe, c'est un champ de compétence qui est partagé. Moi, je
comprends qu'on a le droit, en tout cas, au BAPE détaillé. Donc, à partir des
résultats du BAPE détaillé, je pense que ça va nous donner une poignée pour
accepter ou refuser le dossier.
M. Robillard (Alexandre) :
Puis, tout à l'heure, vous avez évoqué la possibilité, bien, d'une compensation
ou d'une redevance. Est-ce que vous pouvez préciser votre pensée sur la manière
dont ça pourrait s'articuler, ça, que vous souhaitez que ça fasse, étant donné
qu'il y a des avis juridiques qui disent que ce n'est pas possible?
M. Legault
: Avant
d'accepter le dossier, je crois que c'est possible pour le gouvernement du Québec
de négocier avec trois parties : la compagnie, le gouvernement de
l'Alberta et le gouvernement fédéral. Et, moi, mon objectif, là, ce n'est pas
que le Québec soit bénéficiaire de la péréquation à vie, pour toujours. Je
souhaite la péréquation zéro, éventuellement. Pour atteindre la péréquation
zéro, il va falloir rentrer des revenus au Québec. Donc, je ne veux pas qu'on
négocie avec l'Alberta, le gouvernement fédéral en disant : En échange de
la péréquation. Non, non, en échange de compensations financières importantes,
on pourrait accepter le projet si le tracé fait notre affaire, si la sécurité
est garantie. Mais il doit y avoir des négociations, puis moi, je pense que c'est
possible. Est-ce que c'est une taxe ou l'équivalent d'une taxe à
l'exportation... mais ça doit être négocié, une compensation, avant le projet,
là, donc dès le début, avec les trois parties. Puis moi, je pense que c'est
possible, légalement, de le faire, de négocier une compensation en échange
d'autoriser le dossier.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
le pipeline, il va passer sur le territoire de la Saskatchewan, du Manitoba, de
l'Ontario puis du Nouveau-Brunswick. Donc, si chaque province réclame, comme
vous le dites, des milliards, est-ce que vous pensez que ça pourrait
compromettre la rentabilité du projet?
M. Legault
: Bien, effectivement,
là, ça sera aux autres provinces à se poser la question. Est-ce qu'ils
souhaitent demander des compensations? Mais moi, je pense que le Québec, là, compte
tenu de la longueur du tuyau, du trajet, donc, sur les terres du gouvernement
du Québec, moi, je pense que c'est important d'avoir une compensation. Donc,
est-ce que les autres provinces veulent aussi demander des compensations? Ça
devient leur décision.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que vous pensez que c'est réaliste d'exploiter ce pipeline-là si toutes
les provinces demandent des milliards de dollars en redevances comme vous le
souhaitez?
M. Legault
: Écoutez,
lorsque j'ai rencontré le vice-président de TransCanada, là, il y a peut-être
six mois, je lui ai dit que c'était une de nos conditions, puis il n'est pas
tombé en bas de sa chaise.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
il n'a pas dit que c'était impossible?
M. Legault
: Il n'a pas
dit que c'était impossible.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
Raquel Fletcher, Global.
Mme Fletcher
(Raquel) : Good morning. Yesterday, the Minister of Justice was asked at length to
clarify her comments about civil marriage versus religious marriage. Are you
concerned about what she said yesterday?
M. Legault
: Yes, we are concerned, and I think that the easy way to make sure
that we don't worry anymore is for Mrs. Vallee to say : I made an
error; a marriage, even if it's a religious marriage will have a civil
consequence. That's it, that's all. But, right now, she is playing around words
and mixing everybody, so we have to be clear. And, for us, we were surprised. I
think that the Prime Minister
Couillard was surprised also about her declaration. So, I think she must say :
I made an error, I want to be clear, all marriages, including religious
marriages, have civil consequences. That's it, that's all.
Mme Fletcher (Raquel) :Last night, the hearings for Bill 86
reconvened and there was a question posed during the commission about whether or not there could be two types of school
systems : one for the English school system and one for the French school
system. Do you think that that's possible in Québec?
M. Legault
: Can you be more precise about what was suggested?
Mme Fletcher (Raquel) :So, the English school representatives from
the English school boards want the Government to allow them to continue on the way that they are. And so, the
question was asked : Could there be a separate type of school system for
English schools and then a different type of school system for French schools?
M. Legault
: Yes. I think that our position is clear : we don't think that
school board elections are working well. Even on the English side, it's under
20% of participation. We think that the new approach should be that we ask
parents on different school committees to sit on a kind of board where they put
in common some services, like buses, but the power should be given to schools
and team schools because right now we have too much power in the hands of school
boards and not enough in the hands of people working in schools, and they are
the best people to decide what are the best people to decide what are the best
means for our children. So, I think we have to reverse the pyramid. We have to
make sure that the power starts in the school, not in the school boards. OK?
(Fin à 8
h 53)